ELECTIONS LEGISLATIVES DE JUIN 1968.

4° circonscription de Paris

Pourquoi un candidat P.S.U.?

Le P.S.U., à Paris comme dans toute la France, a décidé de pré-
senter un candidat par circonscription aux élections législatives.
Ces élections vont se dérouler sans réouverture des listes élec-
torales, sans abaissement de l'âge du vote, et avec un mode
de scrutin qui privilégie les notables : elles ne peuvent en aucun
cas régler les problèmes que l'action populaire vient de poser.
Le mouvement parti du Quartier Latin ayant abouti à la mise
en cause du pouvoir dans la société actuelle doit être renforcé.
Le P.S.U. pense que les élections sont l'occasion d'expliquer
les objectifs de ce mouvement à l'ensemble de la population.
Chacun pourra par son vote exprimer son adhésion.

Dans les rues du 6e arrondissement, les étudiants posent les problèmes de l'université et
affirment leur solidarité avec les travailleurs. Partout en France, étudiants, enseignants, ouvriers et
paysans exigent des transformations profondes de notre société.

Au milieu de la crise, le député gaulliste du 6e arrondissement qui ose se représenter aujour-
d'hui a déclaré à l'Assemblée Nationale :

« Les excès sont pour l'essentiel le produit de cette lamentable tourbe qu'il faut éliminer
de la capitale, Paris étant une capitale mondiale, non une poubelle... ».

Est-ce de l'incompréhension ou de l'irresponsabilité ?

Pareille attitude traduit le refus clairement affirmé de voir les intéressés prendre en charge
leurs propres affaires.

Au-delà du régime, un système est en cause : un système qui permet, dans une ville comme
Paris, d'exclure le citoyen de la gestion de la cité et de l'arrondissement, comme l'étudiant de l'uni-
versité et le travailleur de l'entreprise.

Le P.S.U. propose la construction d'une société socialiste qui reconnaisse les employés, les
étudiants, les enseignants, tous les citoyens comme les véritables responsables de leurs affaires.

CANDIDAT :

André LARQUIE

30 ans

Fonctionnaire SUPPLÉANTE :

Ancien Elève de l'Ecole Nationale _.. . _ Mf^u.___.»,

d'Administration AllX JACQUEMIN

Ancien Vice-Président de l'U.N.E.F. 29 ans

Secrétaire de la Fédération de Paris Attachée de Recherche au C.N.R.S.

du P.S.U. Responsable syndicaliste (F.E.N.)

La crise de Mai est une colère populaire. La jeunesse du pays, ses ouvriers, ses techni-
ciens, ses cadres, ses étudiants, ses enseignants, ses artistes, ses paysans, ont tous tenu le
même langage : « Nous ne voulons plus de ce pouvoir, nous ne voulons plus travailler selon

»

la volonté des autres et pour leur profit. Nous voulons une société nouvelle ».

Cette démonstration de force, pacifique tant que la police n'a pas cherché à y faire
obstacle, n'a pas encore changé le pouvoir. Mais la contestation et l'exigence demeurent. La
lutte pour le socialisme continue. Elle sera victorieuse quand les organisations traditionnelles
de gauche, prudentes et étonnées, céderont devant la vigueur du courant. Pour renforcer ce
courant le P. S. U. propose :

• La gestion de l'économie par les travailleurs ; crédit et monnaie sont contrôlés ;
les paysans deviennent maîtres des produits agricoles et de leur vente.

• Une université populaire reconstruite à partir des conquêtes étudiantes : critique
collective de l'enseignement, autonomie de décision et d'organisation, gestion com-
mune avec les travailleurs.

• Une culture nouvelle fondée sur la participation critique des travailleurs.

• Une information libérée par une radio-télévision autonome et des moyens de presse
gérés démocratiquement.

• Une politique internationale de lutte contre la domination de l'impérialisme amé-
ricain, et solidaire des luttes révolutionnaires du Tiers-Monde.

• L'établissement de la démocratie directe : par les comités populaires dans les
universités, les entreprises, les localités, et des institutions locales qui décolonisent
la province.

Le P. S. U. a conscience que l'orientation qu'il présente est loin d'être acceptée aujour-
d'hui par l'unanimité du mouvement socialiste et ouvrier. Il est pourtant persuadé qu'elle est
la seule qui puisse apporter une réponse aux aspirations profondes des travailleurs en lutte.

o

POUVOIR AU PEUPLE

Vu le candidat

Imp. A.G. PARIS