Les résultats électoraux du « premier tour » n'ont pu surprendre que les naïfs.

Ceux qui ont préféré le retour aux jeux parlementaires à la lutte des masses paient aujourd'hui le
prix de leur capitulation.

On ne soulignera jamais assez que c'est la "gauche" qui la première a proposé la dissolution de
l'Assemblée et réclamé les élections législatives.

Elle permettait ainsi au pouvoir de transférer l'épreuve de force sur un terrain où le poids des couches
les plus conservatrices de la société pèse le plus lourd.

Durant dix jours au mois de mai, le pouvoir gaulliste est apparu paralysé. Face à une force
répressive, elle-même inquiète de son avenir, se dressaient les dix millions de grévistes, les intellectuels
et toute la jeunesse étudiante.

Les forces vives du pays rejetaient en bloc le régime gaulliste.

La question du pouvoir était posée. La force révolutionnaire colossale que représentaient les masses
occupant les usines, les lycées, les universités, était prête à briser cette société bourgeoise sordide
basée sur l'exploitation et le profit.

Au lieu d'ouvrir la perspective d'un changement radical de la société, au lieu d'ouvrir la voie au socia-
lisme, la "gauche" et plus particulièrement la direction du PCF a choisi le jeu stérile et sans issue de
la "démocratie parlementaire".

C'est la direction capitularde du PCF qui, la première, a dénoncé les éléments révolutionnaires qui
réclamaient l'avènement du socialisme comme des "provocateurs de guerre civile", contribuant, par
là, à la psychose générale.

Il n'est pas étonnant dans ces conditions que la direction du PCF qui, tout au long de la crise du
mois de mai s'est proclamée pour "l'ordre", ait été incapable de s'opposer aux manifestations des
forces réactionnaires soudées par la peur, l'inertie, la routine.

Ayant " déçu " le mouvement radical des masses, le PCF n'a pas été récompensé par leur vote.
La petite bourgeoisie s'est rangée derrière De Gaulle plutôt que de voter pour quelque chose qui lui
apparaissait comme le " vide ".

Le résultat des élections est la conséquence directe de la stratégie parlementaire substi-
tuée à la lutte et non le fruit de la propagande menée pour le socialisme.
La droite, comme il fallait s'y attendre, a donc gagné les élections, mais rien n'est résolu.
Le système un moment ébranlé ne se remettra pas totalement. Les forces qui ont mené la lutte contre
lui restent puissantes.

Les travailleurs ont senti qu'un nouveau rapport de forces était créé.

En développant l'action des Comités de base pour préserver les acquis de la lutte et faire échec à toutes
les répressions et violences de la bourgeoisie, les révolutionnaires doivent préparer la prochaine étape.
C'est avant tout en unissant leurs efforts dans une organisation révolutionnaire unique
qu'ils parviendront à doter le prolétariat d'une arme efficace pour le socialisme.

Comité d'Initiative pour un MOUVEMENT REVOLUTIONNAIRE.

Adresse provisoire : 22. Rue Etienne-Marcel - Paris-2e

EMm ni leilin

DÉBAT

organisé par le Mouvement Révolutionnaire

LE MOlWI 2 IUILLE7 1968, tt 21 M.

à la Mutualité (24, rue St-Victor • Paris 5e)