Le régime en question
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La crise est ouverte. Le mouvement étudlanc a joué au-delà de toute
espérance le rôle de détonateur à l'égard d'une classe ouvrière qui accumule depuis
vingt les vexations et les désenchantements et souffre aujourd'hui de la réces-
sion économique,
espérance le rôle de détonateur à l'égard d'une classe ouvrière qui accumule depuis
vingt les vexations et les désenchantements et souffre aujourd'hui de la réces-
sion économique,
En dressant des barricades, les étudiants ont
possible que par l'accord tacitedes protagon
possible que par l'accord tacitedes protagon
isé le jeu du légalisme qui n'est
Ils ont mis au pied du mur le
Ils ont mis au pied du mur le
pouvoir qui a subi sa première défaite spectaculaire. Ils ont aussi mis à l'épreuve
les forces démocratiques contraintes d'organiser les manifestations politiques qu '
elles avaient jusque là évitées.
les forces démocratiques contraintes d'organiser les manifestations politiques qu '
elles avaient jusque là évitées.
Après le succès populaire du IJ mai, il devenait évident que les bouches allaient
s'ouvrir, que les questions allaient être posées. Encouragé par la lutte des étudiants
qui avaient jeté bas le mythe de l'invulnérabilité de la police, qui avaient démas-
qué la pseudo neutralité gouvernementale et dévoilé le caractère répressif de l'état
de classe, chacun se sentait prêt à résister à toute oppression, à toute autorité,
celle des bureaucrates incluse.
s'ouvrir, que les questions allaient être posées. Encouragé par la lutte des étudiants
qui avaient jeté bas le mythe de l'invulnérabilité de la police, qui avaient démas-
qué la pseudo neutralité gouvernementale et dévoilé le caractère répressif de l'état
de classe, chacun se sentait prêt à résister à toute oppression, à toute autorité,
celle des bureaucrates incluse.
L'arrogance quotidienne du ricfidlS-étudiart.,
ment de chacun son
est, selon Le Duan, une fête; il est à tout 1
ment de chacun son
est, selon Le Duan, une fête; il est à tout 1
'assurance du moindre badaud, lfengoue-
moins certain que tout grand enfante-
ment populaire s'annonce par un joyeux déferlement d'énergie libérée.
On pouvait prévoir ce qui arrive. L'exemple était contagieux. On ne laisse pas
impunément le drapeau rouge flotter sur la Sorbonne, l'Odéon et les facultés. Les
enragés, c'est comme les lapins, ça prolifère, et le drapeau rouge a aujourd'hui
impunément le drapeau rouge flotter sur la Sorbonne, l'Odéon et les facultés. Les
enragés, c'est comme les lapins, ça prolifère, et le drapeau rouge a aujourd'hui
les usines Renault de Plins. Après Flins, Rouen, Le Mans, Le Havre, puis
Billancourt^ Renault, fer de lance de la classe ouvrière française ouvre la voie.
Billancourt^ Renault, fer de lance de la classe ouvrière française ouvre la voie.
Désormais le £roblèm_e_du pouvoir; est pose et personne ne s'y trompe. Tous ceux qui
dans les restaurants, se taisent pour écouter les Informations, tous ceux qui klaxon-
nent nerveusement aux carrefours, tous les états-majors politiques qui se réunissent,
tous sont conscients de la profondeur de la crise.
dans les restaurants, se taisent pour écouter les Informations, tous ceux qui klaxon-
nent nerveusement aux carrefours, tous les états-majors politiques qui se réunissent,
tous sont conscients de la profondeur de la crise.
Les perspectives sont enthousiasmantes certes, les dangers n'en sont pas moins
énormes. Une b°nne démocratie bourgeoise style quatrième n'aurait pas hésité à pro-
poser des élections générales pour calmer la vindicte populaire. Mais 1'_état_fort
gaulliste, solution miracle de la bourgeoisie française au moment de la guerre
d'Algérie, n'est pas disposé à voir son prestige ruiné aussi vite. Déjà des bruits
ont couru; mobilisation des officiers de réserve, quadrillage de Paris, etc.,.
La déclaration de Gorse et de Pompidou n'est pas moins éloquente: après avoir tendu
une main réconciliatrice aux étudiants, il s'agit de mater une "poignée d'enragés
Irréductibles", de "défendre la République", de "refuser l'anarchie"; en bref dit
Pompidou:"le gouvernement fera son devoir, je vous demande de l'aider."
énormes. Une b°nne démocratie bourgeoise style quatrième n'aurait pas hésité à pro-
poser des élections générales pour calmer la vindicte populaire. Mais 1'_état_fort
gaulliste, solution miracle de la bourgeoisie française au moment de la guerre
d'Algérie, n'est pas disposé à voir son prestige ruiné aussi vite. Déjà des bruits
ont couru; mobilisation des officiers de réserve, quadrillage de Paris, etc.,.
La déclaration de Gorse et de Pompidou n'est pas moins éloquente: après avoir tendu
une main réconciliatrice aux étudiants, il s'agit de mater une "poignée d'enragés
Irréductibles", de "défendre la République", de "refuser l'anarchie"; en bref dit
Pompidou:"le gouvernement fera son devoir, je vous demande de l'aider."
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Title
Le régime en question
Date
16/05/1968