NON A DE GAULEE

V VE LA GREVE GEMURALE

Depuis 15 jours, un mouvement gréviste d'une imoenr-a ampleur, secoue les assises
non seulement du régime gaulliste mais du système capital-' 3t3 lui-même.

Parti spontanément à la suite des premiers coups de boutoir portée par les étu-
diants à l'Etat fort, il s'est étendu comme une traSlfée de poudre pour arriver à unir

en quelques jours dix millions de travailleurs dans la lutte.

Dès la fin de la première semaine, le Président de la République et son premier
ministre ont tenté de l'enrayer en niêne temps que l'agitation étudiante, en proposant
quelques miettes sans commune mesure avec l'ampleur du mouvement. Hais les travailleurs
conscients de la forée qu'ils représentaient ont refuse. Une semaine plus tard le Pou-
voir revient avec un ton hautain et menaçant.

Les travailleurs en grève c'est pour le gouvernement le désordre et le chaos —
bien que le droit de grève soit inscrit dans la Constitution.

Pour justifier ses menaces le Président de République tente de faire croire que
dix millions de grévistes sont les jouets d'une minorité d'agitateurs incontrôlés^
alors que ces dix millions de travailleurs sont entré3 en grève quasi spontanément ea.
moins d'une semaine.

Quand de Gaulle a proposé son plébiscite il n'y avait qu'une seule riposte : le
boycot . Les travailleurs en pour suivant leur lutte ont pratiquement boycotté le plé-
biscite et aujourd'hui de Gaulle est obligé d'y renoncer pour le remettre à plus tard.
Aujourd'hui le Président de la République offre aux travailleurs non pas la satisfac -
tion de leurs revendications mais des élections. Et en échange d'un bulletin de vote
il demande, plus, il exige sous la menace de la dictature, que les travailleurs aban-
donnent leur arme la plus précieuse, la plus efficace, celle qui seule peut le faire
reculer ; LA G1ÎE¥E.

Les organisations qui se réclament de la classe ouvrière ont, à peine une heure

la déclaration du Président de la République, accepté la compétition électorale,
c'est à dire en fait, renoncé à la grève puisque les élections ne peuvent avoir lieu
tant que la grève persiste.