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N° 9 • JEUDI ,13 JUIN • PRIX MINIMUM : 0,50 F • Ce journal a été réalisé au Servie* dm Comités d'Action, avec le soutien de l'UNEF, du SNESup et des Comités d'Action Lycéen».
C'EST
LE DÉSORDRE
BOURGEOIS
QU'IL
FAUT
INTERDIRE
10000000 de grévistes. Des manifestations dans
toute la France. Deux ouvriers assassinés. Un lycéen
noyé. Le désordre des forces de l'ordre devient criminel.
La bourgeoisie a eu peur, elle a toujours peur. Son salut
elle essaie de le trouver dans le désordre de l'infor-
mation. Elle veut nous faire plier devant ses mensonges,
et son chantage à la guerre civile. Déshabituée de com-
prendre, elle veut nous comparer à des Saints-cyriens
en gants blancs, dévoyés, enfermés derrière de mau-
vaises barricades, cantonnés dans la stratégie du pavé.
toute la France. Deux ouvriers assassinés. Un lycéen
noyé. Le désordre des forces de l'ordre devient criminel.
La bourgeoisie a eu peur, elle a toujours peur. Son salut
elle essaie de le trouver dans le désordre de l'infor-
mation. Elle veut nous faire plier devant ses mensonges,
et son chantage à la guerre civile. Déshabituée de com-
prendre, elle veut nous comparer à des Saints-cyriens
en gants blancs, dévoyés, enfermés derrière de mau-
vaises barricades, cantonnés dans la stratégie du pavé.
Pas plus que nous n'étions prisonniers des barri-
cades, nous ne serons prisonniers des campagnes d'in-
toxication de la presse et de la radio. Nous refusons les
deux impasses qu'elles nous proposent : nihilistes ou
romantiques.
cades, nous ne serons prisonniers des campagnes d'in-
toxication de la presse et de la radio. Nous refusons les
deux impasses qu'elles nous proposent : nihilistes ou
romantiques.
Refuser le désordre bourgeois aujourd'hui, c'est
déjà savoir ce que ne sera pas demain — et la bour-
geoisie en a pris acte. Elle sait clairement que nous
voulons d'abord détruire sa domination et son pouvoir.
déjà savoir ce que ne sera pas demain — et la bour-
geoisie en a pris acte. Elle sait clairement que nous
voulons d'abord détruire sa domination et son pouvoir.
De Gaulle renforcé de ses vingt et quelques mi-
nistres vient d'interdire les fauteurs de désordre : sept
organisations révolutionnaires de la jeunesse sont dési-
gnées à la vindicte publique. Pas les C.R.S. ni les gardes
mobiles, ni le gouvernement, ni la société capitaliste.
Il masque le vrai désordre, car le premier responsable
du désordre c'est lui : de Gaulle.
nistres vient d'interdire les fauteurs de désordre : sept
organisations révolutionnaires de la jeunesse sont dési-
gnées à la vindicte publique. Pas les C.R.S. ni les gardes
mobiles, ni le gouvernement, ni la société capitaliste.
Il masque le vrai désordre, car le premier responsable
du désordre c'est lui : de Gaulle.
Les Français lui ont signifié son congé, par la voie
la plus directe, un référendum spontané. Il est toujours
là derrière ses remparts de flics, qui instituent le plus
grand désordre dans la rue.
la plus directe, un référendum spontané. Il est toujours
là derrière ses remparts de flics, qui instituent le plus
grand désordre dans la rue.
Ils chassent les ouvriers de leurs usines — comme
à Flins — comme à Sochaux. Ils tuent deux ouvriers,
que par dessus le marché ils avaient d'abord jetés à la
rue. Les radios et les journaux aux ordres du principal
fauteur de désordre prétendent qu'une enquête est
ouverte pour déterminer l'origine des balles qui ont tué
et blessé les ouvriers de Sochaux. C'est le désordre
criminel de l'information.
à Flins — comme à Sochaux. Ils tuent deux ouvriers,
que par dessus le marché ils avaient d'abord jetés à la
rue. Les radios et les journaux aux ordres du principal
fauteur de désordre prétendent qu'une enquête est
ouverte pour déterminer l'origine des balles qui ont tué
et blessé les ouvriers de Sochaux. C'est le désordre
criminel de l'information.
Casqués et armés, ses flics encadrent des ouvriers
pour les conduire de force au travail, alors que ceux-ci
avaient décidé en hommes libres de faire la grève.
pour les conduire de force au travail, alors que ceux-ci
avaient décidé en hommes libres de faire la grève.
Ils tuent un jeune lycéen de 17 ans. On veut nous
faire croire qu'en le poursuivant, mitraillette en main et
grenades en bandoulière, ils voulaient seulement lui
demander ses papiers.
faire croire qu'en le poursuivant, mitraillette en main et
grenades en bandoulière, ils voulaient seulement lui
demander ses papiers.
En enlevant aux ouvriers de Flins leur usine pour
la donner aux flics, qui pourra dire que de Gaulle n'in-
troduit pas le désordre dans la propriété.
la donner aux flics, qui pourra dire que de Gaulle n'in-
troduit pas le désordre dans la propriété.
Les ouvriers reprenant leurs usines, les étudiants
leurs facultés, voilà l'ordre. Restituer par la force les
usines à une poignée de patrons et de financiers
voleurs, voilà le désordre.
leurs facultés, voilà l'ordre. Restituer par la force les
usines à une poignée de patrons et de financiers
voleurs, voilà le désordre.
Les commandos fascistes et les C.D.R., enlevant
de force le drapeau rouge des travailleurs qui flottait
sur les usines reconquises, avec l'aide ou la complicité
de la police — peu importe d'ailleurs — serait-ce cela
l'ordre ?
de force le drapeau rouge des travailleurs qui flottait
sur les usines reconquises, avec l'aide ou la complicité
de la police — peu importe d'ailleurs — serait-ce cela
l'ordre ?
Face à la volonté des travailleurs, des étudiants et
des paysans, d'abattre l'Etat gaulliste garant et gérant
de cette société injuste et exploiteuse — se faire l'or-
ganisateur de force d'une consultation électorale tru-
quée — c'est plus que provoquer le désordre, c'est en
faire sa seule ligne politique.
des paysans, d'abattre l'Etat gaulliste garant et gérant
de cette société injuste et exploiteuse — se faire l'or-
ganisateur de force d'une consultation électorale tru-
quée — c'est plus que provoquer le désordre, c'est en
faire sa seule ligne politique.
L'Etat gaulliste a besoin du désordre, l'ordre réel,
l'ordre révolutionnaire que les Français ont découvert
pendant ce mois de mai, lui serait fatal.
l'ordre révolutionnaire que les Français ont découvert
pendant ce mois de mai, lui serait fatal.
Sortons du désordre gaulliste !
Comment
la bourgeoisie
compte elîacer
les grèves
la bourgeoisie
compte elîacer
les grèves
Les experts économiques dans
le monde entier mouillent leur
plume. Ils soupèsent les consé-
quences économiques de la crise
de mai. La Chambre de Com-
merce franco-néerlandaise se
frotte les mains : les exporta-
teurs de viande fraîche, conser-
ves et autres produits de pre-
mière nécessité voient s'ouvrir,
paraît-il, de très larges débou-
chés. Le gouvernement français,
pense la Chambre de Commer-
ce, ne dressera aucun obstacle
au mouvement accru d'importa-
tions. Dans les 18 mois à venir,
estiment les experts du Marché
commun le déséquilibre des
échanges provoquera un déficit
de cinq milliards de francs. La
note sera facilement couverte.
La crise de mai a provoqué une
fuite de capitaux de l'ordre de
3 milliards de francs mais les
réserves françaises sont de 28,5
milliards. En revanche les con-
le monde entier mouillent leur
plume. Ils soupèsent les consé-
quences économiques de la crise
de mai. La Chambre de Com-
merce franco-néerlandaise se
frotte les mains : les exporta-
teurs de viande fraîche, conser-
ves et autres produits de pre-
mière nécessité voient s'ouvrir,
paraît-il, de très larges débou-
chés. Le gouvernement français,
pense la Chambre de Commer-
ce, ne dressera aucun obstacle
au mouvement accru d'importa-
tions. Dans les 18 mois à venir,
estiment les experts du Marché
commun le déséquilibre des
échanges provoquera un déficit
de cinq milliards de francs. La
note sera facilement couverte.
La crise de mai a provoqué une
fuite de capitaux de l'ordre de
3 milliards de francs mais les
réserves françaises sont de 28,5
milliards. En revanche les con-
séquences économiques internes
vont être graves : une concur-
rence internationale accrue cela
veut dire des entreprises nom-
breuses en difficulté. Les patrons
révisent leur prévisions d'emploi
en baisse.
vont être graves : une concur-
rence internationale accrue cela
veut dire des entreprises nom-
breuses en difficulté. Les patrons
révisent leur prévisions d'emploi
en baisse.
Les hausses de salaires dans
le secteur public aboutissent à
une ardoise de 4 milliards en-
viron : 2 pour les fonctionnaires,
1 pour la S.N.C.F., 1 pour les
autres travailleurs du secteur
nationalisé. Si les augmenta-
tions devaient être compensées
par la hausse des prix, les ta-
rifs de la S.N.C.F. devraient être
augmentés de 20 %. C'est par
une augmentation des impôts
que le déficit sera financé. Après
les élections, bien sûr !
le secteur public aboutissent à
une ardoise de 4 milliards en-
viron : 2 pour les fonctionnaires,
1 pour la S.N.C.F., 1 pour les
autres travailleurs du secteur
nationalisé. Si les augmenta-
tions devaient être compensées
par la hausse des prix, les ta-
rifs de la S.N.C.F. devraient être
augmentés de 20 %. C'est par
une augmentation des impôts
que le déficit sera financé. Après
les élections, bien sûr !
Quant au coût de la vie, es-
timent les experts de Bruxelles,
il augmentera dans les 18 mois
de 10 % : la valeur des aug-
mentations accordées par les
accords de Grenelle !...
timent les experts de Bruxelles,
il augmentera dans les 18 mois
de 10 % : la valeur des aug-
mentations accordées par les
accords de Grenelle !...
Après le général de Gaulle,
c'est le tour des économistes
bourgeois d'exposer sans pu-
deur comment ils vont frustrer
les ouvriers des avantages con-
quis dans la lutte. Le but de la
manœuvre, c'est d'abord de don-
ner à la bourgeoisie des recettes
efficaces pour faire remonter les
profits. Mais la publicité tapa-
geuse faite autour de ces rap-
ports a un but clair : démontrer
aux travailleurs que la grève ne
paie pas.
c'est le tour des économistes
bourgeois d'exposer sans pu-
deur comment ils vont frustrer
les ouvriers des avantages con-
quis dans la lutte. Le but de la
manœuvre, c'est d'abord de don-
ner à la bourgeoisie des recettes
efficaces pour faire remonter les
profits. Mais la publicité tapa-
geuse faite autour de ces rap-
ports a un but clair : démontrer
aux travailleurs que la grève ne
paie pas.
Mais les ouvriers en tirerons
la conclusion inverse : il ne suf-
fit pas d'obtenir des avantages
de salaires. Le camarade W. Ro-
chet lui-même l'a déclaré le 10
juin au Palais des Sports : il
faudra défendre les avantages
acquis. Mais comment défendre
ces avantages ? Les travailleurs
peuvent-ils espérer qu'en régime
capitaliste, les hausses de sa-
laires ne soient pas compensées
par des hausses de prix ? Il ne
suffirait même pas d'obtenir
l'échelle mobile — interdite en
France par la loi : on sait avec
quelle facilité se manipule un
indice. La satisfaction des reven-
dications des travailleurs passe
par l'abolition du régime capita-
liste. Il n'y a qu'une échelle mo-
bile des salaires : le socialisme.
la conclusion inverse : il ne suf-
fit pas d'obtenir des avantages
de salaires. Le camarade W. Ro-
chet lui-même l'a déclaré le 10
juin au Palais des Sports : il
faudra défendre les avantages
acquis. Mais comment défendre
ces avantages ? Les travailleurs
peuvent-ils espérer qu'en régime
capitaliste, les hausses de sa-
laires ne soient pas compensées
par des hausses de prix ? Il ne
suffirait même pas d'obtenir
l'échelle mobile — interdite en
France par la loi : on sait avec
quelle facilité se manipule un
indice. La satisfaction des reven-
dications des travailleurs passe
par l'abolition du régime capita-
liste. Il n'y a qu'une échelle mo-
bile des salaires : le socialisme.
VOTRE APPEL
A ÉTÉ ENTENDU
N. BEUVE-MÉRY
A ÉTÉ ENTENDU
N. BEUVE-MÉRY
Mardi après-midi, M. Herbert
Beuve-Méry parle. L'opération
est solennelle : le directeur
du Monde qui, à part deux com-
mentaires pâteux des discours
de de Gaulle, s'était signalé par
son silence, signe de son nom ;
le fait est exceptionnel. L'article
est une mise en demeure des
étudiants : « Oui ou non ». Sur
un ton pathétique, M. Hubert
Beuve-Méry somme les étu-
diants de choisir entre la réno-
vation de l'Université qui ne se
réalise pas dans des affronte-
ments de rue et le * pur nihi-
lisme » des « meneurs d'une
révolution sans but ». Les élec-
tions qui « ne sont certes pas
une panacée (...) ont ouvert une
issue à une situation devenue
inextricable ».
Beuve-Méry parle. L'opération
est solennelle : le directeur
du Monde qui, à part deux com-
mentaires pâteux des discours
de de Gaulle, s'était signalé par
son silence, signe de son nom ;
le fait est exceptionnel. L'article
est une mise en demeure des
étudiants : « Oui ou non ». Sur
un ton pathétique, M. Hubert
Beuve-Méry somme les étu-
diants de choisir entre la réno-
vation de l'Université qui ne se
réalise pas dans des affronte-
ments de rue et le * pur nihi-
lisme » des « meneurs d'une
révolution sans but ». Les élec-
tions qui « ne sont certes pas
une panacée (...) ont ouvert une
issue à une situation devenue
inextricable ».
Dans ce bref texte, il y a à
la fois toute la politique de la
bourgeoisie, toutes les menaces
qu'elle peut proférer, toutes les
séductions sur lesquelles elle
veut jouer.
la fois toute la politique de la
bourgeoisie, toutes les menaces
qu'elle peut proférer, toutes les
séductions sur lesquelles elle
veut jouer.
La politique de la bourgeoi-
sie, c'est pour les ouvriers
comme pour les étudiants, la
séparation des revendications
professionnelles de la lutte poli-
tique. Il est comique de préten-
dre que la rénovation de l'en-
seignement ne se réalise pas
dans des affrontements de rues,
alors que le problème a plus
progressé en une semaine de
barricades qu'en dix ans de par-
lotes dans le couloir des minis-
tères.
sie, c'est pour les ouvriers
comme pour les étudiants, la
séparation des revendications
professionnelles de la lutte poli-
tique. Il est comique de préten-
dre que la rénovation de l'en-
seignement ne se réalise pas
dans des affrontements de rues,
alors que le problème a plus
progressé en une semaine de
barricades qu'en dix ans de par-
lotes dans le couloir des minis-
tères.
l\ SEULE ISSUE
Nous prétendons, et nous
l'avons montré dans les faits,
que la transformation de l'Uni-
versité passe par la disparition
de l'ordre bourgeois et de son
état policier. Et cette bataille,
elle se déroule dans la rue.
l'avons montré dans les faits,
que la transformation de l'Uni-
versité passe par la disparition
de l'ordre bourgeois et de son
état policier. Et cette bataille,
elle se déroule dans la rue.
La politique de la bourgeoi-
sie, c'est que la solution du con-
flit de classe se trouve dans
l'urne. Bien sûr, M. Hubert
Beuve-Méry concède habile-
ment que ce n'est pas parfait ;
mais c'est, dit-il, ce qu'il y a de
moins mauvais.
sie, c'est que la solution du con-
flit de classe se trouve dans
l'urne. Bien sûr, M. Hubert
Beuve-Méry concède habile-
ment que ce n'est pas parfait ;
mais c'est, dit-il, ce qu'il y a de
moins mauvais.
Non, M. Beuve-Méry, les
élections ne sont pas la seule
issue d'une situation devenue
inextricable. Ou plutôt, c'est la
seule issue favorable au pou-
voir de la bourgeoisie. Il en est
une autre, celle du renverse-
ment de l'Etat gaulliste et elle
est à la portée du mouvement
des masses.
élections ne sont pas la seule
issue d'une situation devenue
inextricable. Ou plutôt, c'est la
seule issue favorable au pou-
voir de la bourgeoisie. Il en est
une autre, celle du renverse-
ment de l'Etat gaulliste et elle
est à la portée du mouvement
des masses.
La menace de la bourgeoi-
sie, c'est celle de la répression.
M. Hubert Beuve-Méry l'intro-
duit avec tact en indiquant que
sie, c'est celle de la répression.
M. Hubert Beuve-Méry l'intro-
duit avec tact en indiquant que
RAYMOND ARON
DANS
SES MEUBLES
Ce matin, jeudi, dans « Le Figaro »,
M. Raymond Aron, mandarin sorbonnard
et maître à penser de la compilation
sociologique, appelle à une « croisade
de la raison » ; il donne des conseils
à ses collègues inconscients qui ne
* connaissent ni la technique commu-
niste de manipulation ni la technique,
aujourd'hui baptisée maoïste, de démo-
cratie directe, en fait de terrorisme » ;
il les met en garde devant la non-
représentativité des assemblées géné-
rales et conjure le ministère de l'Edu-
cation nationale de le suivre dans cette
voie.
M. Raymond Aron, mandarin sorbonnard
et maître à penser de la compilation
sociologique, appelle à une « croisade
de la raison » ; il donne des conseils
à ses collègues inconscients qui ne
* connaissent ni la technique commu-
niste de manipulation ni la technique,
aujourd'hui baptisée maoïste, de démo-
cratie directe, en fait de terrorisme » ;
il les met en garde devant la non-
représentativité des assemblées géné-
rales et conjure le ministère de l'Edu-
cation nationale de le suivre dans cette
voie.
M. Aron est un réactionnaire, nous le
savons. M. Aron est un - jaune », nous
en avions déjà fait l'expérience.
M. Aron est l'un de ces mandarins
dont nous avons commencé de brûler
les toges. Maintenant, nous savons que
M. Aron a peur pour ses meubles.
savons. M. Aron est un - jaune », nous
en avions déjà fait l'expérience.
M. Aron est l'un de ces mandarins
dont nous avons commencé de brûler
les toges. Maintenant, nous savons que
M. Aron a peur pour ses meubles.
Pour lui, les assemblées plénières de
la Sorbonne ne sont représentatives
que d'elles-mêmes II ne s'y reconnaît
pas et c'est bien. A dix Aron nous
préférons toujours une seule de ces
assemblées
la Sorbonne ne sont représentatives
que d'elles-mêmes II ne s'y reconnaît
pas et c'est bien. A dix Aron nous
préférons toujours une seule de ces
assemblées
Voilà un des acquis irréversibles de
notre mouvement : M Aron aura gagné
cent fois sa place au • Figaro ., il l'a
bier1 méritée
notre mouvement : M Aron aura gagné
cent fois sa place au • Figaro ., il l'a
bier1 méritée
A la Sorbonne, il l'a perdue définiti-
vement.
vement.
la * congolisation » pourrait
amener * la plus violente reac-
tion ». Et le conseil qui est don-
né c'est d'abdiquer devant la
violence policière.
amener * la plus violente reac-
tion ». Et le conseil qui est don-
né c'est d'abdiquer devant la
violence policière.
Nous n'abdiquerons pas, par-
ce que nous avons appris très
cher qu'il n'est qu'une façon de
contenir la répression : la bat-
tre.
ce que nous avons appris très
cher qu'il n'est qu'une façon de
contenir la répression : la bat-
tre.
Les séductions de la bour-
geoisie, ce sont les promesses
de réformes. Quel que soit le
résultat des élections, prétend
M. Hubert Beuve-Méry, • la
brèche ouverte dans la vieille
forteresse universitaire par la
révolte estudiantine ne sera pas
colmatée ».
geoisie, ce sont les promesses
de réformes. Quel que soit le
résultat des élections, prétend
M. Hubert Beuve-Méry, • la
brèche ouverte dans la vieille
forteresse universitaire par la
révolte estudiantine ne sera pas
colmatée ».
LES MIRAGES
Les étudiants, pas plus que
les travailleurs, ne se laisseront
prendre aux mirages de la par-
ticipation. Ils savent trop que les
brèches qu'ils ont ouvertes se
referment vite, lorsqu'ils ne les
occupent pas. Ils savent trop à
quelle vitesse sont anéantis les
avantages obtenus lorsque le
pouvoir politique leur est hos-
tile.
les travailleurs, ne se laisseront
prendre aux mirages de la par-
ticipation. Ils savent trop que les
brèches qu'ils ont ouvertes se
referment vite, lorsqu'ils ne les
occupent pas. Ils savent trop à
quelle vitesse sont anéantis les
avantages obtenus lorsque le
pouvoir politique leur est hos-
tile.
Il est faux que le mouvement
révolutionnaire ne se propose
aucun but : sa victoire ne serait
pas celle du « nihilisme pur ».
Bien sûr si avoir un but c'est
présenter des candidats aux
élections alors nous n'avons pas
de but. Notre but c'est la cons-
truction d'une société nouvelle
et c'est pourquoi le mouvement
s'exprime par des refus. Mais,
dans sa pratique même, dans sa
démocratie interne, dans ses
formes d'organisation il esquisse
déjà les solutions de l'avenir.
Un principe directeur : la prise
en main par les masses de leur
propre destin. Cela s'appelle, au
sens plein du terme, la démo-
cratie.
révolutionnaire ne se propose
aucun but : sa victoire ne serait
pas celle du « nihilisme pur ».
Bien sûr si avoir un but c'est
présenter des candidats aux
élections alors nous n'avons pas
de but. Notre but c'est la cons-
truction d'une société nouvelle
et c'est pourquoi le mouvement
s'exprime par des refus. Mais,
dans sa pratique même, dans sa
démocratie interne, dans ses
formes d'organisation il esquisse
déjà les solutions de l'avenir.
Un principe directeur : la prise
en main par les masses de leur
propre destin. Cela s'appelle, au
sens plein du terme, la démo-
cratie.
LE RESTE
Votre appel a été entendu,
monsieur Beuve-Méry. Mardi
soir : quinze cents arrestations,
cent quatre-vingt-quatorze bles-
sés recensés parmi les manifes-
tants. Mercredi : sept organisa-
tions révolutionnaires interdites.
Bien sûr, vous y avez mis les
formes. Bien sûr, vous n'appelez
pas ouvertement au meurtre
comme le flic-en-chef Raymond
Aron. Mais il est difficile de dire
qui d'entre vous est le plus
immonde. Vous avez accompli
le rôle qui vous était imparti
dans la basse besogne de la
répression : les matraqueurs
ont fait le reste.
monsieur Beuve-Méry. Mardi
soir : quinze cents arrestations,
cent quatre-vingt-quatorze bles-
sés recensés parmi les manifes-
tants. Mercredi : sept organisa-
tions révolutionnaires interdites.
Bien sûr, vous y avez mis les
formes. Bien sûr, vous n'appelez
pas ouvertement au meurtre
comme le flic-en-chef Raymond
Aron. Mais il est difficile de dire
qui d'entre vous est le plus
immonde. Vous avez accompli
le rôle qui vous était imparti
dans la basse besogne de la
répression : les matraqueurs
ont fait le reste.
EVENEMENT
A "L'HUMANITÉ"
Pour la première fois, « L'Hu-
manité » ouvre ses colonnes au
ministre de l'Intérieur.
manité » ouvre ses colonnes au
ministre de l'Intérieur.
Elle publie sans commentaire
le communiqué officiel de
M. Marcellin annonçant l'inter-
diction des sept organisations
politiques.
le communiqué officiel de
M. Marcellin annonçant l'inter-
diction des sept organisations
politiques.
BOMBES A PARIS
ET
BOMBES AU VIETNAM
Paris, 12 juin — Répondant aux accu-
sations nord-vietnamiennes. M. Harriman,
le chef de la délégation américaine, a
déclaré :
sations nord-vietnamiennes. M. Harriman,
le chef de la délégation américaine, a
déclaré :
- Quant aux bombes à gaz i;ui
auraient été lancées au Vietnam, elles
sont de simple? bombes lacrymogènes
semblables à celles <|i" sont actuelle-
ment utilisées a Paris •>.
auraient été lancées au Vietnam, elles
sont de simple? bombes lacrymogènes
semblables à celles <|i" sont actuelle-
ment utilisées a Paris •>.
« Je ne sais pas ce qu il en est des
bombes utilisées a Paris, a ispondu
M. Xuan Thuy, mais ce que je peux
dire, c'est que les engins utilisés au
Vietnam contiennent des gaz toxiques ••.
bombes utilisées a Paris, a ispondu
M. Xuan Thuy, mais ce que je peux
dire, c'est que les engins utilisés au
Vietnam contiennent des gaz toxiques ••.
RENAULT EN GREVE
DISCUTE
LES ELECTIONS
A la question que nous nous
sommes posée « Comment les
travailleurs ont-ils apprécié les
événements de ces derniers
jours », nous avons tenté de ré-
pondre en allant à l'usine Re-
nault-Billancourt.
sommes posée « Comment les
travailleurs ont-ils apprécié les
événements de ces derniers
jours », nous avons tenté de ré-
pondre en allant à l'usine Re-
nault-Billancourt.
Dans ces réflexions que nous
avons entendues au café :
avons entendues au café :
— « Sans les étudiants, on
n'aurait jamais commencé. »
n'aurait jamais commencé. »
— « Sans les étudiants, les
travailleurs de Flins auraient re-
pris le travail. »
travailleurs de Flins auraient re-
pris le travail. »
ou dans cette affirmation du tract
du P.C.F. distribué le 11-6-1968 :
du P.C.F. distribué le 11-6-1968 :
- Les responsables de cette
mort (celle de l'étudiant à Flins
N.D.L.R.) ce sont : le pouvoir
gaulliste qui a envoyé les C.R.S.
sur les lieux, Dreyfus qui les a
demandés et Geismar qui a en-
traîné à sa suite des jeunes dont
certains ont cru à la révolution
(n'oublions pas que Geismar a
disparu à bord de sa voiture dès
que le contact a été établi grâce
à ses exhortations entre les C.
R.S. et ses commandos). »
mort (celle de l'étudiant à Flins
N.D.L.R.) ce sont : le pouvoir
gaulliste qui a envoyé les C.R.S.
sur les lieux, Dreyfus qui les a
demandés et Geismar qui a en-
traîné à sa suite des jeunes dont
certains ont cru à la révolution
(n'oublions pas que Geismar a
disparu à bord de sa voiture dès
que le contact a été établi grâce
à ses exhortations entre les C.
R.S. et ses commandos). »
En fait ces opinions existent
chez les travailleurs et avec plus
de diversité encore. Nous avons
tenté à partir d'une discussion
avec un militant syndical révolu-
tionnaire de dégager les quel-
ques traits caractéristiques au
27e jour de grève :
chez les travailleurs et avec plus
de diversité encore. Nous avons
tenté à partir d'une discussion
avec un militant syndical révolu-
tionnaire de dégager les quel-
ques traits caractéristiques au
27e jour de grève :
— La combativité est très
forte : il n'y a jamais eu autant
de monde pour participer aux pi-
quets de grève mais la question
de fric commence à se poser
avec angoisse. Les ouvriers doi-
vent faire face aux problèmes de
la nourriture et la solidarité, la
distribution de colis ne peuvent
tout résoudre. La volonté d'obte-
nir satisfaction sur les questions
essentielles : salaires, paiement
des heures de grève, réduction
du temps de travail, abaissement
de l'âge de la retraite, est très
forte et si les propositions de la
forte : il n'y a jamais eu autant
de monde pour participer aux pi-
quets de grève mais la question
de fric commence à se poser
avec angoisse. Les ouvriers doi-
vent faire face aux problèmes de
la nourriture et la solidarité, la
distribution de colis ne peuvent
tout résoudre. La volonté d'obte-
nir satisfaction sur les questions
essentielles : salaires, paiement
des heures de grève, réduction
du temps de travail, abaissement
de l'âge de la retraite, est très
forte et si les propositions de la
Direction permettent de rega-
gner l'usine victorieux, la reprise
pourra se faire rapidement. La
perspective offerte par les syn-
dicats et le Parti Communiste :
victoire sur les revendications et
bataille pour les élections est la
seule concrète et la majorité y
est acquise. Bien sûr, il y aura
sans doute lors de la reprise des
manifestations d'irréductibles,
mais la grande masse votera les
modalités proposées par les syn-
dicats.
gner l'usine victorieux, la reprise
pourra se faire rapidement. La
perspective offerte par les syn-
dicats et le Parti Communiste :
victoire sur les revendications et
bataille pour les élections est la
seule concrète et la majorité y
est acquise. Bien sûr, il y aura
sans doute lors de la reprise des
manifestations d'irréductibles,
mais la grande masse votera les
modalités proposées par les syn-
dicats.
Les événements d'hier ont été
ressentis comme un phénomène
« extérieur » l'expression de
groupes, aussi irréductibles que
ceux qui se manifesteront au
moment de voter la reprise.
ressentis comme un phénomène
« extérieur » l'expression de
groupes, aussi irréductibles que
ceux qui se manifesteront au
moment de voter la reprise.
Pourtant un certain nombre
d'ouvriers ont participé à la ma-
nifestation.
d'ouvriers ont participé à la ma-
nifestation.
Des militants C.G.T. se sont
inquiétés qu'un comité de grève
de département ait décidé de
participer à la manifestation de
la gare de l'Est malgré l'avis du
Bureau Confédéral.
inquiétés qu'un comité de grève
de département ait décidé de
participer à la manifestation de
la gare de l'Est malgré l'avis du
Bureau Confédéral.
Il a manqué à cette grève des
objectifs politiques précis qui
auraient permis aux revendica-
tions d'aboutir à autre chose que
les élections dont la perspective
était préparée depuis longtemps
par le Parti Communiste.
objectifs politiques précis qui
auraient permis aux revendica-
tions d'aboutir à autre chose que
les élections dont la perspective
était préparée depuis longtemps
par le Parti Communiste.
Les réticences à l'égard de la
politique du Parti Communiste
Français pour larvées qu'elles
soient, permettent de poser des
jalons pour l'avenir car elles
prennent source dans la cons-
cience de classe des ouvriers :
ainsi « la Marseillaise » jouée
lors d'un premier meeting a été
sifflée par une partie des gré-
vistes, le drapeau tricolore a
été hissé à 10 heures le soir à
côté du drapeau rouge (ce qui a
suscité une petite alerte, un ou-
vrier prétendant qu'il ne pouvait
s'agir là que d'une action d'Occi-
dent).
politique du Parti Communiste
Français pour larvées qu'elles
soient, permettent de poser des
jalons pour l'avenir car elles
prennent source dans la cons-
cience de classe des ouvriers :
ainsi « la Marseillaise » jouée
lors d'un premier meeting a été
sifflée par une partie des gré-
vistes, le drapeau tricolore a
été hissé à 10 heures le soir à
côté du drapeau rouge (ce qui a
suscité une petite alerte, un ou-
vrier prétendant qu'il ne pouvait
s'agir là que d'une action d'Occi-
dent).
Pour notre programme commun,
la porte d'usine comme panneau électoral.
la porte d'usine comme panneau électoral.
CE QU'ON PENSE,
CHEZ CITROEN,
DES MANIFESTATIONS
CHEZ CITROEN,
DES MANIFESTATIONS
Devant l'un des ateliers des
usines Citroën, avenue Félix-
Faure, nous abordons un piquet
de grève. Il est composé à part
égale d'ouvriers très jeunes et
d'hommes de quarante ans.
usines Citroën, avenue Félix-
Faure, nous abordons un piquet
de grève. Il est composé à part
égale d'ouvriers très jeunes et
d'hommes de quarante ans.
Pour ces travailleurs, la grève,
aujourd'hui, c'est l'attente. Ils ne
savent pas exactement où en
sont les contacts entre les syn-
dicats et Bercot — P.D.G. de
Citroën et patron « ultra » —.
aujourd'hui, c'est l'attente. Ils ne
savent pas exactement où en
sont les contacts entre les syn-
dicats et Bercot — P.D.G. de
Citroën et patron « ultra » —.
Néanmoins ces piquets de
grève ne perdent pas le sens de
l'efficacité : ils ont convaincu les
travailleurs qui voulaient repren-
dre le travail de s'en abstenir
pour ne pas perdre le bénéfice
de trois semaines de grève.
grève ne perdent pas le sens de
l'efficacité : ils ont convaincu les
travailleurs qui voulaient repren-
dre le travail de s'en abstenir
pour ne pas perdre le bénéfice
de trois semaines de grève.
La situation matérielle des ou-
vriers devient difficile : ils n'ont
pas touché la prime trimestrielle
de présence (180 à 300 F) qui
devait leur être versée vendredi
dernier. Le Fond de solidarité
n'a pu verser à chaque gréviste
qu'une somme de 30 à 50 F, sui-
vant leur situation familiale, car
il ne disposait en tout que de
300000 F.
vriers devient difficile : ils n'ont
pas touché la prime trimestrielle
de présence (180 à 300 F) qui
devait leur être versée vendredi
dernier. Le Fond de solidarité
n'a pu verser à chaque gréviste
qu'une somme de 30 à 50 F, sui-
vant leur situation familiale, car
il ne disposait en tout que de
300000 F.
Il faut signaler que le Comité
d'Action du XVe leur a versé
300 F. Il avait également offert
de fournir du ravitaillement, mais
les syndicats ont refusé d'utiliser
les camions de l'entreprise né-
cessaires au transport.
d'Action du XVe leur a versé
300 F. Il avait également offert
de fournir du ravitaillement, mais
les syndicats ont refusé d'utiliser
les camions de l'entreprise né-
cessaires au transport.
Revenons à notre piquet de
grève.
grève.
La conversation se porte rapi-
dement sur les événements de la
nuit de mardi à mercredi. Com-
ment ont-ils été jugés ici ?
dement sur les événements de la
nuit de mardi à mercredi. Com-
ment ont-ils été jugés ici ?
Quatre jeunes ouvriers du pi-
quet y ont participé.
quet y ont participé.
Dans le dialogue qui suit, une
nette différence d'appréciation
sépare ceux qui ont manifesté de
ceux qui n'ont connu ce qui
s'était passé qu'à travers la
presse ou la radio.
nette différence d'appréciation
sépare ceux qui ont manifesté de
ceux qui n'ont connu ce qui
s'était passé qu'à travers la
presse ou la radio.
Les premiers disent :
— On a vu des C.R.S. courir
et des mecs courir devant. »
et des mecs courir devant. »
Mais ce qui a le plus frappé
les jeunes ouvriers, c'est le man-
que d'organisation. En revanche,
ils étaient heureux d'affirmer
qu'il y avait autant d'ouvriers que
d'étudiants.
les jeunes ouvriers, c'est le man-
que d'organisation. En revanche,
ils étaient heureux d'affirmer
qu'il y avait autant d'ouvriers que
d'étudiants.
Les seconds portent sur les
événements un jugement plus
confus. Ils admettent facilement
la nécessité de l'autodéfense
contre les C.R.S. qui chargeaient
systématiquement tout rassem-
blement, même faible. Par contre
ils déplorent les incendies de
voitures, reconnaissant, toute-
fois, que les manifestants
n'avaient pas toujours autre
choses sous la main pour barrer
la rue.
événements un jugement plus
confus. Ils admettent facilement
la nécessité de l'autodéfense
contre les C.R.S. qui chargeaient
systématiquement tout rassem-
blement, même faible. Par contre
ils déplorent les incendies de
voitures, reconnaissant, toute-
fois, que les manifestants
n'avaient pas toujours autre
choses sous la main pour barrer
la rue.
Tout naturellement, ils font
un rapprochement entre cette
un rapprochement entre cette
manifestation et les précéden-
tes : sa signification politique
ne leur apparaît pas clairement.
Mais si les étudiants ont mani-
festé ils avaient certainement
des raisons valables de le faire.
Il faut dire qu'en dispersant
les manifestants avant que la
manifestation ait pris forme, les
forces de police l'ont empêchée
d'exprimer ses mots d'ordre et
ses objectifs politiques.
tes : sa signification politique
ne leur apparaît pas clairement.
Mais si les étudiants ont mani-
festé ils avaient certainement
des raisons valables de le faire.
Il faut dire qu'en dispersant
les manifestants avant que la
manifestation ait pris forme, les
forces de police l'ont empêchée
d'exprimer ses mots d'ordre et
ses objectifs politiques.
Fermant les yeux sur le frac-
tionnement systématique opéré
par la police, la presse du len-
demain n'a voulu voir que des
groupes réduits, pré-organisés,
se livrant à des actes de van-
dalisme.
tionnement systématique opéré
par la police, la presse du len-
demain n'a voulu voir que des
groupes réduits, pré-organisés,
se livrant à des actes de van-
dalisme.
Les ouvriers du piquet de
grève qui ont manifesté et les
autres se mettent d'accord pour
reconnaître que l'attitude, ces
derniers jours, des forces de
police a amené les gens à
prendre conscience d'une cho-
se, à savoir que « les forces
de l'ordre ont une drôle de ma-
nière de faire régner l'ordre ! »
grève qui ont manifesté et les
autres se mettent d'accord pour
reconnaître que l'attitude, ces
derniers jours, des forces de
police a amené les gens à
prendre conscience d'une cho-
se, à savoir que « les forces
de l'ordre ont une drôle de ma-
nière de faire régner l'ordre ! »
Apprenant de nous la disso-
lution des organisations politi-
ques étudiantes, les grévistes
nous demandent aussitôt :
lution des organisations politi-
ques étudiantes, les grévistes
nous demandent aussitôt :
— L'U.N.E.F. aussi ?
— Non, pas le syndicat.
— Qu'est-ce qui reste ?
— L'U.E.C. et les E.S.U. »
Un ouvrier commente ironi-
quement :
quement :
- Le P.C. a filé un coup de
pouce aux gaullistes, mais il
faudrait pas sortir ça à une
réunion C.G.T. ! »
pouce aux gaullistes, mais il
faudrait pas sortir ça à une
réunion C.G.T. ! »
Un jeune gréviste ajoute :
« On reconnaît que le mouve-
ment étudiant a du cœur au
ventre, ce qui n'est pas le cas
de nos dirigeants. Je suis allé
à la Sorbonne et à Censier :
c'est le cirque ! Le plus impor-
tant pour les étudiants, c'est de
se grouper et de s'unir. »
« On reconnaît que le mouve-
ment étudiant a du cœur au
ventre, ce qui n'est pas le cas
de nos dirigeants. Je suis allé
à la Sorbonne et à Censier :
c'est le cirque ! Le plus impor-
tant pour les étudiants, c'est de
se grouper et de s'unir. »
La discussion s'achève, évi-
demment, sur un échange de
vues à propos des élections.
demment, sur un échange de
vues à propos des élections.
Un ouvrier de trente ans ré-
sume l'opinion générale :
sume l'opinion générale :
« Moi je suis « gauche » et je
vote à gauche. Tout le monde
ne fera pas pareil. Ce qu'il
fallait, c'est en mettre un coup
après que les étudiants en
avaient pris plein dans le nez.
Maintenant, avant les élections,
on nous donne l'espoir d'une
victoire de la gauche. Le P.C. et
la C.G.T. veulent des élections
à tout prix. Ils prennent leurs
responsabilités... Si, après, les
gaullistes l'emportent et qu'on
n'a plus que nos petites reven-
dications, on en tiendra comp-
te ! »
vote à gauche. Tout le monde
ne fera pas pareil. Ce qu'il
fallait, c'est en mettre un coup
après que les étudiants en
avaient pris plein dans le nez.
Maintenant, avant les élections,
on nous donne l'espoir d'une
victoire de la gauche. Le P.C. et
la C.G.T. veulent des élections
à tout prix. Ils prennent leurs
responsabilités... Si, après, les
gaullistes l'emportent et qu'on
n'a plus que nos petites reven-
dications, on en tiendra comp-
te ! »
CITÉ UNIVERSITAIRE :
DANS LES PAVILLONS OCCUPÉS
AVEC NOS CAMARADES
ETRANGERS
DANS LES PAVILLONS OCCUPÉS
AVEC NOS CAMARADES
ETRANGERS
A la suite de l'expulsion de
nombreux camarades étrangers
auxquels le moindre droit à l'ex-
pression politique était ainsi bru-
talement réfuté, une manifesta-
tion de protestation avait été
envisagée hier soir à 18 heures
à la République par les Comités
d'action, par le Mouvement du
22 Mars et le Mouvement de
soutien aux luttes du peuple.
Cependant, devant les déclara-
tions provocantes du pouvoir
gaulliste, le rassemblement fut
reporté à 20 heures à la Cité
Universitaire qui, avec ses pa-
villons de toutes nationalités,
était tout à fait adaptée aux buts
de cette action.
nombreux camarades étrangers
auxquels le moindre droit à l'ex-
pression politique était ainsi bru-
talement réfuté, une manifesta-
tion de protestation avait été
envisagée hier soir à 18 heures
à la République par les Comités
d'action, par le Mouvement du
22 Mars et le Mouvement de
soutien aux luttes du peuple.
Cependant, devant les déclara-
tions provocantes du pouvoir
gaulliste, le rassemblement fut
reporté à 20 heures à la Cité
Universitaire qui, avec ses pa-
villons de toutes nationalités,
était tout à fait adaptée aux buts
de cette action.
Les ennemis des « étrangers ».
A 19 heures, quelques groupes
commençaient à se former sur la
grande pelouse de la maison
internationale.
commençaient à se former sur la
grande pelouse de la maison
internationale.
A partir de 20 heures, un délé-
gué africain prenait la parole
devant plusieurs centaines de
personnes qui avaient pu être
prévenues en temps utile des
modifications d'horaire et de
lieu : « Les travailleurs étrangers
en France subissent deux sortes
gué africain prenait la parole
devant plusieurs centaines de
personnes qui avaient pu être
prévenues en temps utile des
modifications d'horaire et de
lieu : « Les travailleurs étrangers
en France subissent deux sortes
de traitement suivant qu'ils ont
une carte de séjour ou non. Dans
le premier cas, une commission
doit les juger s'ils sont menacés
d'expulsion et ils ont droit à un
avocat. Dans le second cas, ils
sont expulsés en 24 heures sans
aucune garantie de défense pos-
sible. Récemment, un décret en-
core plus arbitraire, permettait
l'expulsion immédiate de tous
les étrangers pris à manifester
sur la voie publique. A la Cité
Universitaire elle-même, les
étrangers n'ont aucun droit à la
gestion et à l'expression politi-
que. Pour protester, nous avons
occupé les pavillons de sept
pays où le régime est particuliè-
rement réactionnaire : Espagne,
Portugal, etc. ». L'orateur conclut
en rappelant le chantage à l'évic-
tion de ces bâtiments que le
Ministre de l'Intérieur vient de
répéter aujourd'hui.
une carte de séjour ou non. Dans
le premier cas, une commission
doit les juger s'ils sont menacés
d'expulsion et ils ont droit à un
avocat. Dans le second cas, ils
sont expulsés en 24 heures sans
aucune garantie de défense pos-
sible. Récemment, un décret en-
core plus arbitraire, permettait
l'expulsion immédiate de tous
les étrangers pris à manifester
sur la voie publique. A la Cité
Universitaire elle-même, les
étrangers n'ont aucun droit à la
gestion et à l'expression politi-
que. Pour protester, nous avons
occupé les pavillons de sept
pays où le régime est particuliè-
rement réactionnaire : Espagne,
Portugal, etc. ». L'orateur conclut
en rappelant le chantage à l'évic-
tion de ces bâtiments que le
Ministre de l'Intérieur vient de
répéter aujourd'hui.
Il est alors 21 heures et un
millier de personnes sont assises
sur la pelouse. Une discussion
s'engage sur les formes de sou-
tien à apporter aux immigrés.
On annonce en particulier la
constitution d'un comité perma-
nent de la main-d'œuvre étran-
gère siégeant à la Cité Univer-
sitaire dès le 16 juin.
millier de personnes sont assises
sur la pelouse. Une discussion
s'engage sur les formes de sou-
tien à apporter aux immigrés.
On annonce en particulier la
constitution d'un comité perma-
nent de la main-d'œuvre étran-
gère siégeant à la Cité Univer-
sitaire dès le 16 juin.
Un étudiant d'Afrique Noire
prend la parole : « La presse et
le pouvoir tentent d'incriminer
« les étrangers » qui jouent le
même rôle de bouc émissaire
que « la pègre » ou « les
voyous ». Pour nous, le meil-
leur moyen de soutien aux étran-
gers, ce ne sont pas des mesu-
res charitables mais le renverse-
ment du gaullisme. Nos régimes
en Afrique sont des dictatures
dépendantes de la France et un
changement en France entraîne-
rait aussitôt un changement
chez nous ».
prend la parole : « La presse et
le pouvoir tentent d'incriminer
« les étrangers » qui jouent le
même rôle de bouc émissaire
que « la pègre » ou « les
voyous ». Pour nous, le meil-
leur moyen de soutien aux étran-
gers, ce ne sont pas des mesu-
res charitables mais le renverse-
ment du gaullisme. Nos régimes
en Afrique sont des dictatures
dépendantes de la France et un
changement en France entraîne-
rait aussitôt un changement
chez nous ».
Les assistants applaudissent.
Il est 21 h. 30; le débat se pour-
suit.
Il est 21 h. 30; le débat se pour-
suit.
La participation des travailleurs étrangers à la grève :
une aide puissante.
une aide puissante.
APPEL •
POUR UNE SORBONNE
AU SERVICE DE LA
LUTTE REVOLUTIONNAIRE
AU SERVICE DE LA
LUTTE REVOLUTIONNAIRE
Depuis le 3 mai, nous l'avons dit et répété, notre
force est dans les usines et les facultés occupées. La
Sorbonne est la base rouge où s'échangent les expé-
riences, où se discutent les problèmes politiques et
théoriques, où se préparent les actions. Aujourd'hui cela
est plus vrai que jamais. Il ne s'agit pas de s'enfermer
dans les facultés et de retourner dans le ghetto; au
contraire, il s'agit de poursuivre la lutte sur tous les
fronts, de manière organisée, en utilisant au mieux nos
bases d'appui : les facultés. En développant, dans la
presse et à la radio, une campagne qui vise à discré-
diter les occupants de la Sorbonne et à présenter ces
facultés comme le repaire de « terroristes fauteurs de
troubles », le gouvernement a un but : isoler les étu-
diants d'une partie de la population, donner des justifi-
cations à la présence de la police dans le Quartier
Latin et à de possibles interventions policières dans
les facultés. Pour accréditer ses thèses, le pouvoir ne
reculera devant aucune provocation.
force est dans les usines et les facultés occupées. La
Sorbonne est la base rouge où s'échangent les expé-
riences, où se discutent les problèmes politiques et
théoriques, où se préparent les actions. Aujourd'hui cela
est plus vrai que jamais. Il ne s'agit pas de s'enfermer
dans les facultés et de retourner dans le ghetto; au
contraire, il s'agit de poursuivre la lutte sur tous les
fronts, de manière organisée, en utilisant au mieux nos
bases d'appui : les facultés. En développant, dans la
presse et à la radio, une campagne qui vise à discré-
diter les occupants de la Sorbonne et à présenter ces
facultés comme le repaire de « terroristes fauteurs de
troubles », le gouvernement a un but : isoler les étu-
diants d'une partie de la population, donner des justifi-
cations à la présence de la police dans le Quartier
Latin et à de possibles interventions policières dans
les facultés. Pour accréditer ses thèses, le pouvoir ne
reculera devant aucune provocation.
Cette campagne ne peut que renforcer notre déter-
mination à nous organiser dans nos bases d'appui
pour continuer le combat à l'Université, dans les usines
et dans les quartiers.
mination à nous organiser dans nos bases d'appui
pour continuer le combat à l'Université, dans les usines
et dans les quartiers.
Le 13 mai au soir, au sortir d'une
semaine de combats, lorsque nous avons
réoccupé la Sorbonne, nous savions du
même coup que plus jamais elle ne re-
trouverait son visage d'antan. Depuis ce
jour une époque nouvelle s'est ouverte
pour l'Université.
semaine de combats, lorsque nous avons
réoccupé la Sorbonne, nous savions du
même coup que plus jamais elle ne re-
trouverait son visage d'antan. Depuis ce
jour une époque nouvelle s'est ouverte
pour l'Université.
Pendant que se développait la grève
générale et les occupations d'usines, des
centaines de milliers d'étudiants occu-
paient toutes les facultés pour les orga-
niser en bases rouges de soutien à la
lutte ouvrière et centres de réflexion sur
l'Université elle-même.
générale et les occupations d'usines, des
centaines de milliers d'étudiants occu-
paient toutes les facultés pour les orga-
niser en bases rouges de soutien à la
lutte ouvrière et centres de réflexion sur
l'Université elle-même.
Aujourd'hui, après que la majorité des
travailleurs soit retournée momentané-
ment au travail, où en sommes- nous ?
Un peu partout, des assemblées, des
commissions, des comités, ont discuté
de la réforme de l'Université, des prin-
cipes qui devraient régir sont fonctionne-
ment qui pourrait y être dispensé.
travailleurs soit retournée momentané-
ment au travail, où en sommes- nous ?
Un peu partout, des assemblées, des
commissions, des comités, ont discuté
de la réforme de l'Université, des prin-
cipes qui devraient régir sont fonctionne-
ment qui pourrait y être dispensé.
Nous avons constaté l'effondrement
des autorités académiques, la dispari-
tion des recteurs, l'effacement des
doyens. Maîtres des lieux, nous avons
entendu les professeurs, anciens pro-
priétaires, clamer leur soudaine volonté
de dialogue I
des autorités académiques, la dispari-
tion des recteurs, l'effacement des
doyens. Maîtres des lieux, nous avons
entendu les professeurs, anciens pro-
priétaires, clamer leur soudaine volonté
de dialogue I
En même temps que noua ouvrions
l'Université aux problèmes et aux tâches
de l'heure, nous nous sommes mis au
travail avec la ferme volonté de faire
table rase. Mais nous sommes encore
loin du compte. Des textes ont été mis
au point mais ils sont bien partiels :
des idées ont surgi, mais elles ne sont
encore que des ébauches.
l'Université aux problèmes et aux tâches
de l'heure, nous nous sommes mis au
travail avec la ferme volonté de faire
table rase. Mais nous sommes encore
loin du compte. Des textes ont été mis
au point mais ils sont bien partiels :
des idées ont surgi, mais elles ne sont
encore que des ébauches.
De toute façon, chacun sait que dans
les conditions présentes, une simple
réforme de,s structures de l'Université
ne résout aucun problème posé. En
les conditions présentes, une simple
réforme de,s structures de l'Université
ne résout aucun problème posé. En
proclamant la Sorbonne Université po-
pulaire, nous n'avons rien fait d'autre,
somme toute, que d'exprimer cette
idée : avant de changer l'intérieur de
l'Université, il faut savoir à qui et à
quoi elle va servir.
pulaire, nous n'avons rien fait d'autre,
somme toute, que d'exprimer cette
idée : avant de changer l'intérieur de
l'Université, il faut savoir à qui et à
quoi elle va servir.
Il a fallu plus de cinq siècles aux
prêtres puis à la bourgeoisie pour
construire leur université. Il est naturel
qu'en un mois, où les tâches ne man-
quaient pas, nous ne parvenions pas à
bâtir cette Université des travailleurs
que nous voulons, d'autant plus que
la magnifique lutte des travailleurs qui
renforçait notre puissance dans les fa-
cultés, doit momentanément se replier.
prêtres puis à la bourgeoisie pour
construire leur université. Il est naturel
qu'en un mois, où les tâches ne man-
quaient pas, nous ne parvenions pas à
bâtir cette Université des travailleurs
que nous voulons, d'autant plus que
la magnifique lutte des travailleurs qui
renforçait notre puissance dans les fa-
cultés, doit momentanément se replier.
Voilà pourquoi notre tâche n'est pas
d'organiser une rentrée universitaire de
plus, mais de nous préparer au second
souffle du mouvement. C'est pourquoi
nous faisons les propositions suivantes :
d'organiser une rentrée universitaire de
plus, mais de nous préparer au second
souffle du mouvement. C'est pourquoi
nous faisons les propositions suivantes :
1° Qu'il soit pris acte de la fin de
l'ancien régime universitaire et de toutes
les formes institutionnelles qu'il revê-
tait, comme de notre volonté de n'y
jamais revenir.
l'ancien régime universitaire et de toutes
les formes institutionnelles qu'il revê-
tait, comme de notre volonté de n'y
jamais revenir.
2° Çue soit suspendu pendant les
prochains mois le fonctionnement uni-
versitaire de la Sorbonne pour per-
mettre l'étude attentive des divers pro-
blèmes en cause. Cinq siècles à
démolir valent bien six mois d'études.
prochains mois le fonctionnement uni-
versitaire de la Sorbonne pour per-
mettre l'étude attentive des divers pro-
blèmes en cause. Cinq siècles à
démolir valent bien six mois d'études.
3° Que la Sorbonne soit décrétée
• Université au Service de la Révo-
lution • :
• Université au Service de la Révo-
lution • :
a) Que pendant six mois puissent
être étudiés à la Sorbonne non seule-
ment la Réforme de l'Université, mais
surtout l'ensesnble des questions poli-
tiques qui la conditionnent. Tous les
problèmes de la société seront exa-
être étudiés à la Sorbonne non seule-
ment la Réforme de l'Université, mais
surtout l'ensesnble des questions poli-
tiques qui la conditionnent. Tous les
problèmes de la société seront exa-
minés, étudiés, discutés. Des sémi-
naires seront mis en place, des en-
quêtes effectuées. Le concours de
gens informés sera acquis. Des rap-
ports seront élaborés. On parlera à la
Sorbonne du logement social, du pou-
voir patronal, du sous-développement
aussi bien que des guerres impérialis-
tes, de la publicité et des travailleurs
immigrés.
naires seront mis en place, des en-
quêtes effectuées. Le concours de
gens informés sera acquis. Des rap-
ports seront élaborés. On parlera à la
Sorbonne du logement social, du pou-
voir patronal, du sous-développement
aussi bien que des guerres impérialis-
tes, de la publicité et des travailleurs
immigrés.
b) Que la Sorbonne puisse être une
des bases où s'organise l'action quo-
tidienne des militants. Qu'ils puissent
y tirer les premiers bilans des actions
engagées.
des bases où s'organise l'action quo-
tidienne des militants. Qu'ils puissent
y tirer les premiers bilans des actions
engagées.
c) Que soient invités à la Sorbonne,
pendant l'été, les étudiants de toutes
les universités d'Europe. A Berlin,
Rome, Turin, Madrid, Barcelone, partout
en Europe, les étudiants ont mené ces
derniers mois des luttes analogues aux
nôtres. Aujourd'hui l'heure est venue
pour eux d'échanger leurs expériences
et de coordonner leur action. Cet été
la Sorbonne sera le lieu de notre tra-
vail commun.
pendant l'été, les étudiants de toutes
les universités d'Europe. A Berlin,
Rome, Turin, Madrid, Barcelone, partout
en Europe, les étudiants ont mené ces
derniers mois des luttes analogues aux
nôtres. Aujourd'hui l'heure est venue
pour eux d'échanger leurs expériences
et de coordonner leur action. Cet été
la Sorbonne sera le lieu de notre tra-
vail commun.
d) Qu'elle soit un centre ouvert aux
travailleurs, ouvriers, paysans, em-
ployés désireux soit de donner leur
avis sur l'Université de demain, ou
les problèmes examinés, soit d'utiliser
la Sorbonne pour la lutte dans leur
usine ou leur profession contre le
capitalisme.
travailleurs, ouvriers, paysans, em-
ployés désireux soit de donner leur
avis sur l'Université de demain, ou
les problèmes examinés, soit d'utiliser
la Sorbonne pour la lutte dans leur
usine ou leur profession contre le
capitalisme.
4° Que la Sorbonne soit gérée pen-
dant six mois par un conseil d'étu-
dant six mois par un conseil d'étu-
diants, d'enseignants et de membres
du personnel révocable à tout moment
et renouvelable par rotation. Le Conseil
serait chargé de la gestion administra-
tive et technique, de la coordination
au sein de la faculté, et de la défense
éventuelle. Il s'adjoindrait tout organe
jugé utile par les différentes assem-
blées. Tous les moyens administratifs
de la faculté seront mis à sa disposi-
tion ; cela implique qu'aucune entrave
budgétaire au bon fonctionnement de
la « Sorbonne au service de la Révo-
lution - n'est admissible.
du personnel révocable à tout moment
et renouvelable par rotation. Le Conseil
serait chargé de la gestion administra-
tive et technique, de la coordination
au sein de la faculté, et de la défense
éventuelle. Il s'adjoindrait tout organe
jugé utile par les différentes assem-
blées. Tous les moyens administratifs
de la faculté seront mis à sa disposi-
tion ; cela implique qu'aucune entrave
budgétaire au bon fonctionnement de
la « Sorbonne au service de la Révo-
lution - n'est admissible.
Tous ceux qui sont d'accord avec
ces propositions sont appelés à se ma-
nifester partout, à proclamer ces thè-
mes, à les discuter, à les préciser, à
porter le débat dans toutes les assem-
blées et toutes les commissions. Qu'ils
adhèrent par milliers au « Comité pour
la Sorbonne au service de la Révolu-
tion » qui préparera en accord avec
l'actuel Comité d'occupation et des bu-
reaux des assemblées de discipline une
grande Assemblée Constitutive qui de-
vrait se tenir dans quelques jours.
ces propositions sont appelés à se ma-
nifester partout, à proclamer ces thè-
mes, à les discuter, à les préciser, à
porter le débat dans toutes les assem-
blées et toutes les commissions. Qu'ils
adhèrent par milliers au « Comité pour
la Sorbonne au service de la Révolu-
tion » qui préparera en accord avec
l'actuel Comité d'occupation et des bu-
reaux des assemblées de discipline une
grande Assemblée Constitutive qui de-
vrait se tenir dans quelques jours.
L'ANCIEN REGIME UNIVERSITAIRE
EST MORT. AIDONS A CONSTRUIRE
UN ORDRE NOUVEAU !
EST MORT. AIDONS A CONSTRUIRE
UN ORDRE NOUVEAU !
Le Comité.
Allez donner votre adhésion au Co-
mité d'Occupation, esc. C - T étage -
Sorbonne.
mité d'Occupation, esc. C - T étage -
Sorbonne.
L€ directeur de la publication :
Jean-Pierre VICIER
Jean-Pierre VICIER
Travail exécuté ' par des ouvriers syndiqués
Grandes Imprimeries
Paris CmtTC
142, rue Montmartre
Paris (2-)
Paris (2-)
Document
2e partie
UNE EXPERIENCE
DE POUVOIR OUVRIER :
LES CONSEILS D'USINE
A TURIN EN 1920
DE POUVOIR OUVRIER :
LES CONSEILS D'USINE
A TURIN EN 1920
Voici la deuxième partie du rapport sur les événe-
ments d'avril 1920, adressé à l'Internationale Commu-
niste. L'auteur de ce rapport est Antonio Gramsci qui
devait, peu après, impulser la fondation du P.C.I.
ments d'avril 1920, adressé à l'Internationale Commu-
niste. L'auteur de ce rapport est Antonio Gramsci qui
devait, peu après, impulser la fondation du P.C.I.
BARRICADES,
TRANCHÉES,
RÉSEAUX DE BARBELÉS
L'imposant rassemblement qui
avait été organisé en l'honneur
des délégués du Soviet de Pé-
trograd marqua le début d'une
nouvelle période de mouvements
de masses. Un mois n'était pas
écoulé que les travailleurs turl-
nois se soulevèrent, les armes
à la main, contre l'impérialisme
et le militarisme italien. L'insur-
rection éclata le 23 août 1917.
Durant cinq jours, les ouvriers
se battirent dans les rues de la
ville. Les insurgés, qui dispo-
saient de fusils, de grenades et
de mitrailleuses, réussirent mê-
me à occuper certains quartiers
de la ville et tentèrent à trois ou
quatre reprises de s'emparer du
centre, où se trouvaient les or-
ganisations gouvernementales et
les centres de commandement
militaire.
avait été organisé en l'honneur
des délégués du Soviet de Pé-
trograd marqua le début d'une
nouvelle période de mouvements
de masses. Un mois n'était pas
écoulé que les travailleurs turl-
nois se soulevèrent, les armes
à la main, contre l'impérialisme
et le militarisme italien. L'insur-
rection éclata le 23 août 1917.
Durant cinq jours, les ouvriers
se battirent dans les rues de la
ville. Les insurgés, qui dispo-
saient de fusils, de grenades et
de mitrailleuses, réussirent mê-
me à occuper certains quartiers
de la ville et tentèrent à trois ou
quatre reprises de s'emparer du
centre, où se trouvaient les or-
ganisations gouvernementales et
les centres de commandement
militaire.
Mais les deux années de
guerre et de réaction avaient
affaibli l'organisation déjà forte
du prolétariat, et les ouvriers,
inférieurs en armement, furent
vaincus. Ils espérèrent en vain
recevoir un appui des soldats ;
ceux-ci se laissèrent tromper
par l'insinuation que la révolte
avait eu lieu à l'instigation des
Allemands.
guerre et de réaction avaient
affaibli l'organisation déjà forte
du prolétariat, et les ouvriers,
inférieurs en armement, furent
vaincus. Ils espérèrent en vain
recevoir un appui des soldats ;
ceux-ci se laissèrent tromper
par l'insinuation que la révolte
avait eu lieu à l'instigation des
Allemands.
Le peuple éleva des barrica-
des, creusa dés tranchées; en-
toura certains quartiers de ré-
seaux de barbelés électrifrés et
repoussa pendant cinq jours les
attaques des troupes et de la
police. Plus de 500 ouvriers
tombèrent, plus de 2000 furent
gravement blessés. Après la dé-
faite les meilleurs éléments fu-
rent arrêtés et éloignés et le
mouvement prolétarien perdit
de son intensité révolutionnaire.
Mais les sentiments commu-
nistes du prolétariat turinois
n'étaient pas éteints.
des, creusa dés tranchées; en-
toura certains quartiers de ré-
seaux de barbelés électrifrés et
repoussa pendant cinq jours les
attaques des troupes et de la
police. Plus de 500 ouvriers
tombèrent, plus de 2000 furent
gravement blessés. Après la dé-
faite les meilleurs éléments fu-
rent arrêtés et éloignés et le
mouvement prolétarien perdit
de son intensité révolutionnaire.
Mais les sentiments commu-
nistes du prolétariat turinois
n'étaient pas éteints.
On peut voir une preuve dans
l'épisode suivant : peu de temps
après l'insurrection d'août eu-
rent lieu les élections pour le
conseil d'administration de l'Al-
liance Coopérative Turinoise,
une immense organisation qui
pourvoit à l'approvisionnement
du quart de la population de
Turin.
l'épisode suivant : peu de temps
après l'insurrection d'août eu-
rent lieu les élections pour le
conseil d'administration de l'Al-
liance Coopérative Turinoise,
une immense organisation qui
pourvoit à l'approvisionnement
du quart de la population de
Turin.
L'ALLIANCE
COOPÉRATIVE
COOPÉRATIVE
L'A.C.T. (1) est composée par
les coopératives des cheminots
et par l'Association générale
des ouvriers. Depuis de nom-
breuses années la section socia-
liste avait conquis le Conseil
d'administration, mais à ce mo-
ment la section n'était plus en
état de mener une agitation
active parmi les masses ou-
vrières.
les coopératives des cheminots
et par l'Association générale
des ouvriers. Depuis de nom-
breuses années la section socia-
liste avait conquis le Conseil
d'administration, mais à ce mo-
ment la section n'était plus en
état de mener une agitation
active parmi les masses ou-
vrières.
Le capital de l'Alliance était
en majeure partie constitué par
des actions de la coopérative
des chemins de fer, appartenant
aux cheminots et à leurs fa-
milles. Le développement pris
par l'Alliance avait augmenté la
valeur des actions de 50 à 700
lires. Le Parti réussit cependant
à persuader les actionnaires
qu'une coopérative ouvrière n'a
pas pour but le profit de cha-
cun, mais le renforcement des
moyens de lutte révolutionnaire,
et les actionnaires se conten-
tèrent d'un dividende de 3,5 %
sur la valeur nominale de 50
lires, et non sur la valeur réelle
de 700 lires. Après l'insurrection
d'août se forma, avec l'appui
de la police et de la presse
bourgeoise et réformiste, un co-
mité de cheminots qui se pro-
posait d'arracher au Parti socia-
liste sa majorité au conseil
d'administration. Aux actionnai-
en majeure partie constitué par
des actions de la coopérative
des chemins de fer, appartenant
aux cheminots et à leurs fa-
milles. Le développement pris
par l'Alliance avait augmenté la
valeur des actions de 50 à 700
lires. Le Parti réussit cependant
à persuader les actionnaires
qu'une coopérative ouvrière n'a
pas pour but le profit de cha-
cun, mais le renforcement des
moyens de lutte révolutionnaire,
et les actionnaires se conten-
tèrent d'un dividende de 3,5 %
sur la valeur nominale de 50
lires, et non sur la valeur réelle
de 700 lires. Après l'insurrection
d'août se forma, avec l'appui
de la police et de la presse
bourgeoise et réformiste, un co-
mité de cheminots qui se pro-
posait d'arracher au Parti socia-
liste sa majorité au conseil
d'administration. Aux actionnai-
res il promit la liquidation im-
médiate de la différence de
650 lires entre la valeur nominale
et la valeur réelle de chaque
action ; aux cheminots, on pro-
mit diverses prérogatives dans
la distribution des denrées ali-
mentaires. Les traîtres réformis-
tes et la presse bourgeoise
mirent en œuvre tous les
moyens de propagande et d'agi-
tation pour transformer la coo-
pérative, d'organisation ouvrière
qu'elle était, en entreprise com-
merciale de caractère petit-
bourgeois. La classe ouvrière
était exposée à des persécu-
tions de tout genre. La censure
étouffa la voix de la section
socialiste. Mais, en dépit de
toutes les exactions, les socia-
listes, qui n'avaient pas un seul
instant abandonné leur point de
vue, que la coopérative ouvrière
est un moyen de la lutte de
classe, obtinrent de nouveau la
majorité à l'Alliance coopérative.
Le Parti socialiste obtint 700
voix sur 800, bien que dans leur
majorité les électeurs fussent
des employés des chemins de
fer, et bien que l'on s'attendit
à voir se manifester, après la
défaite de l'insurrection d'août,
quelques hésitations et même
des tendances réactionnaires.
médiate de la différence de
650 lires entre la valeur nominale
et la valeur réelle de chaque
action ; aux cheminots, on pro-
mit diverses prérogatives dans
la distribution des denrées ali-
mentaires. Les traîtres réformis-
tes et la presse bourgeoise
mirent en œuvre tous les
moyens de propagande et d'agi-
tation pour transformer la coo-
pérative, d'organisation ouvrière
qu'elle était, en entreprise com-
merciale de caractère petit-
bourgeois. La classe ouvrière
était exposée à des persécu-
tions de tout genre. La censure
étouffa la voix de la section
socialiste. Mais, en dépit de
toutes les exactions, les socia-
listes, qui n'avaient pas un seul
instant abandonné leur point de
vue, que la coopérative ouvrière
est un moyen de la lutte de
classe, obtinrent de nouveau la
majorité à l'Alliance coopérative.
Le Parti socialiste obtint 700
voix sur 800, bien que dans leur
majorité les électeurs fussent
des employés des chemins de
fer, et bien que l'on s'attendit
à voir se manifester, après la
défaite de l'insurrection d'août,
quelques hésitations et même
des tendances réactionnaires.
APRÈS LA GUERRE
Après la fin de la guerre im-
périaliste, le mouvement prolé-
tarien fit de rapides progrès.
Les masses ouvrières de Turin
comprirent que la période histo-
rique ouverte par la guerre était
profondément différente de
l'époque qui avait précédé la
guerre. La classe ouvrière de
Turin comprit aussitôt que la
Troisième Internationale est une
organisation du prolétariat mon-
dial pour la direction de la
guerre civile, pour la conquête
du pouvoir politique, pour l'éta-
blissement de la dictature du
prolétariat, pour la création d'un
nouvel ordre dans les rapports
économiques et sociaux.
périaliste, le mouvement prolé-
tarien fit de rapides progrès.
Les masses ouvrières de Turin
comprirent que la période histo-
rique ouverte par la guerre était
profondément différente de
l'époque qui avait précédé la
guerre. La classe ouvrière de
Turin comprit aussitôt que la
Troisième Internationale est une
organisation du prolétariat mon-
dial pour la direction de la
guerre civile, pour la conquête
du pouvoir politique, pour l'éta-
blissement de la dictature du
prolétariat, pour la création d'un
nouvel ordre dans les rapports
économiques et sociaux.
Les problèmes économiques
et politiques de la révolution
étaient un objet de discussion
dans toutes les assemblées
d'ouvriers. Les meilleures for-
ces de l'avant-garde ouvrière
se réunirent pour diffuser un
hebdomadaire d'orientation com-
muniste, l'Ordine Nuovo. Dans
les colonnes de cet hebdoma-
daire, furent traités les divers
problèmes de la révolution ;
l'organisation révolutionnaire de
l'organisation révolutionnaire
des masses qui devaient con-
quérir les syndicats à la cause
du communisme ; le transfert
de la lutte syndicale du domaine
étroitement corporatiste et ré-
formiste sur le terrain de la
lutte révolutionnaire, du contrôle
de la production et de la dicta-
ture du prolétariat. Le problème
des Conseils d'usine fut lui
aussi mis à l'ordre du jour.
et politiques de la révolution
étaient un objet de discussion
dans toutes les assemblées
d'ouvriers. Les meilleures for-
ces de l'avant-garde ouvrière
se réunirent pour diffuser un
hebdomadaire d'orientation com-
muniste, l'Ordine Nuovo. Dans
les colonnes de cet hebdoma-
daire, furent traités les divers
problèmes de la révolution ;
l'organisation révolutionnaire de
l'organisation révolutionnaire
des masses qui devaient con-
quérir les syndicats à la cause
du communisme ; le transfert
de la lutte syndicale du domaine
étroitement corporatiste et ré-
formiste sur le terrain de la
lutte révolutionnaire, du contrôle
de la production et de la dicta-
ture du prolétariat. Le problème
des Conseils d'usine fut lui
aussi mis à l'ordre du jour.
Dans les entreprises de Turin,
existaient déjà de petits comités
ouvriers, reconnus par les capi-
talistes, et certains d'entre eux
avaient déjà engagé la lutte
contre le fonctionnarisme, l'es-
prit réformiste et les tendances
constitutionnelles des syndicats.
existaient déjà de petits comités
ouvriers, reconnus par les capi-
talistes, et certains d'entre eux
avaient déjà engagé la lutte
contre le fonctionnarisme, l'es-
prit réformiste et les tendances
constitutionnelles des syndicats.
Mais la plupart des membres
de ces comités n'étaient que
des créatures des syndicats ;
les listes des candidats à ces
comités (comités d'entreprise)
étaient proposées par les orga-
nisations syndicales, qui choi-
sissaient de préférence des ou-
vriers de tendance opportuniste
qui ne causeraient pas d'ennuis
aux patrons, et étoufferaient
dans l'œuf toute action de mas-
se. Les partisans de l'Ord/ne
Nuovo mirent au premier plan
dans leur propagande, la trans-
formation des comités d'entre-
prise, et le principe que la for-
de ces comités n'étaient que
des créatures des syndicats ;
les listes des candidats à ces
comités (comités d'entreprise)
étaient proposées par les orga-
nisations syndicales, qui choi-
sissaient de préférence des ou-
vriers de tendance opportuniste
qui ne causeraient pas d'ennuis
aux patrons, et étoufferaient
dans l'œuf toute action de mas-
se. Les partisans de l'Ord/ne
Nuovo mirent au premier plan
dans leur propagande, la trans-
formation des comités d'entre-
prise, et le principe que la for-
mation des listes de candidats
devait se faire au sein des mas-
ses ouvrières et non pas des-
cendre des cimes de la bureau-
cratie syndicale. Les tâches
qu'ils fixèrent aux conseils d'usi-
ne furent le contrôle de la pro-
duction, l'armement et la prépa-
ration militaire des masses ainsi
que leur préparation politique et
technique. Ils ne devaient plus
exercer leur ancienne fonction
de chiens de garde protégeant
les intérêts des classes domi-
nantes, ni freiner les masses
dans leurs actions contre le ré-
gime capitaliste.
devait se faire au sein des mas-
ses ouvrières et non pas des-
cendre des cimes de la bureau-
cratie syndicale. Les tâches
qu'ils fixèrent aux conseils d'usi-
ne furent le contrôle de la pro-
duction, l'armement et la prépa-
ration militaire des masses ainsi
que leur préparation politique et
technique. Ils ne devaient plus
exercer leur ancienne fonction
de chiens de garde protégeant
les intérêts des classes domi-
nantes, ni freiner les masses
dans leurs actions contre le ré-
gime capitaliste.
La propagande pour les Con-
seils d'usine fut accueillie avec
enthousiasme par les masses ;
en l'espace de six mois, des
Conseils d'usine furent créés
dans toutes les usines et entre-
prises métallurgiques, les com-
munistes conquirent la majorité
dans le syndicat de la métallur-
gie ; le principe des Conseils
d'usine et du contrôle de la
production fut approuvé et ac-
cepté par la majorité du congrès
et par la plus grande partie des
syndicats appartenant à la Bour-
se du Travail.
seils d'usine fut accueillie avec
enthousiasme par les masses ;
en l'espace de six mois, des
Conseils d'usine furent créés
dans toutes les usines et entre-
prises métallurgiques, les com-
munistes conquirent la majorité
dans le syndicat de la métallur-
gie ; le principe des Conseils
d'usine et du contrôle de la
production fut approuvé et ac-
cepté par la majorité du congrès
et par la plus grande partie des
syndicats appartenant à la Bour-
se du Travail.
L'organisation des Conseils
d'usine se fonde sur les prin-
cipes suivants : dans chaque
usine, dans chaque atelier est
constitué un organisme sur la
base de la représentation (et
non sur l'ancienne base du sys-
d'usine se fonde sur les prin-
cipes suivants : dans chaque
usine, dans chaque atelier est
constitué un organisme sur la
base de la représentation (et
non sur l'ancienne base du sys-
impératif conditionnel (2). L'as-
semblée des délégués de toute
l'entreprise forme un Conseil
qui élit dans son sein un comité
exécutif. L'assemblée des se-
crétaires politiques des comités
exécutifs forme le comité cen-
tral des Conseils qui élit dans
son sein un comité urbain d'étu-
de pour l'organisation de la
propagande, pour l'élaboration
des plans de travail, pour ap-
prouver les projets et les pro-
positions particulières émanant
de chaque membre de l'ensem-
ble du mouvement.
semblée des délégués de toute
l'entreprise forme un Conseil
qui élit dans son sein un comité
exécutif. L'assemblée des se-
crétaires politiques des comités
exécutifs forme le comité cen-
tral des Conseils qui élit dans
son sein un comité urbain d'étu-
de pour l'organisation de la
propagande, pour l'élaboration
des plans de travail, pour ap-
prouver les projets et les pro-
positions particulières émanant
de chaque membre de l'ensem-
ble du mouvement.
CONSEILS D'USINE
ET COMITÉS
D'ENTREPRISE
PENDANT LES GREVES
ET COMITÉS
D'ENTREPRISE
PENDANT LES GREVES
Certaines tâches des Conseils
d'usine ont un caractère pure-
ment technique et même pure-
ment industriel, comme par
exemple le contrôle du person-
nel technique, le licenciement de
ceux qui se révèlent les enne-
mis de la classe ouvrière, la
lutte avec la direction pour la
conquête des droits et des li-
bertés ; le contrôle de la pro-
duction de l'entreprise et des
opérations financières.
d'usine ont un caractère pure-
ment technique et même pure-
ment industriel, comme par
exemple le contrôle du person-
nel technique, le licenciement de
ceux qui se révèlent les enne-
mis de la classe ouvrière, la
lutte avec la direction pour la
conquête des droits et des li-
bertés ; le contrôle de la pro-
duction de l'entreprise et des
opérations financières.
Les Conseils d'usine prirent
vite racine. Les masses accueil-
vite racine. Les masses accueil-
d'usine donnèrent une preuve
tangible de leur capacité de di-
riger des mouvements de masse
de grand style ; sur un ordre de
la section socialiste, qui con-
centrait entre ses mains tout le
mécanisme des mouvements de
masse, les Conseils d'usine,
sans aucune préparation, mobi-
lisèrent en l'espace d'une heure
120000 ouvriers encadrés dans
leurs entreprises. Une heure
après, l'armée des prolétaires se
précipita comme une avalanche
jusqu'au centre de la ville et
balaya les rues et les places
de toute la canaille nationaliste
et militariste.
tangible de leur capacité de di-
riger des mouvements de masse
de grand style ; sur un ordre de
la section socialiste, qui con-
centrait entre ses mains tout le
mécanisme des mouvements de
masse, les Conseils d'usine,
sans aucune préparation, mobi-
lisèrent en l'espace d'une heure
120000 ouvriers encadrés dans
leurs entreprises. Une heure
après, l'armée des prolétaires se
précipita comme une avalanche
jusqu'au centre de la ville et
balaya les rues et les places
de toute la canaille nationaliste
et militariste.
LA LUTTE
CONTRE LES CONSEItS
A la tête du mouvement pour
la constitution des Conseils
d'usine se trouvèrent les com-
munistes appartenant à la sec-
tion socialiste et aux organisa-
tions syndicales; les anarchistes
y prirent part également, et
cherchèrent à opposer leur
phraséologie ampoulée au lan-
gage clair et précis des com-
munistes marxistes.
la constitution des Conseils
d'usine se trouvèrent les com-
munistes appartenant à la sec-
tion socialiste et aux organisa-
tions syndicales; les anarchistes
y prirent part également, et
cherchèrent à opposer leur
phraséologie ampoulée au lan-
gage clair et précis des com-
munistes marxistes.
Cependant, le mouvement
rencontra une résistance achar-
née de la part des fonctionnai-
res syndicaux, de la direction
du parti socialiste et de l'Avant//
rencontra une résistance achar-
née de la part des fonctionnai-
res syndicaux, de la direction
du parti socialiste et de l'Avant//
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ocnî s|<'i.ie dï aaon«'
'idi/.iij C'v!ii:r»lu. Poicïi»
•a, wm" dei rclon \*r»
ocnî s|<'i.ie dï aaon«'
'idi/.iij C'v!ii:r»lu. Poicïi»
ld:icia, -i i um[>rcnje prrlctlamenU1 cli* abbun?
l.nilii i\'l t--';-^ii.irti'r-i. in buoiid ft'd^'e Miicd».
dr.'1'ia •,%ias>c O[ioraia -i*
ti ijnar.tdi il --uffranio uuivcrs«le abbi*
-ii U i-.i>tittiHone di nu minidtepu co*
dr.'1'ia •,%ias>c O[ioraia -i*
ti ijnar.tdi il --uffranio uuivcrs«le abbi*
-ii U i-.i>tittiHone di nu minidtepu co*
Un précurseur : « La Plèbe » ; un out/7 de comb'af ; « L'Ordine Nuovo », le journal de Gramsci.
tème bureaucratique), organisme
qui exprime concrètement la
force du prolétariat, qui lutte
contre l'ordre capitaliste ou
exerce son contrôle sur la pro-
duction en éduquant l'ensemble
des ouvriers en vue de la lutte
révolutionnaire et de la création
de l'Etat ouvrier. Le Conseil
d'usine doit être formé selon le
principe de l'organisation par
industrie ; il doit représenter
pour la classe ouvrière le mo-
dèle de la société communiste
à laquelle on arrivera par la
dictature du prolétariat ; dans
cette société, il n'existera plus
de divisions de classe, tous les
rapports sociaux seront ordon-
nés selon les exigences tech-
niques de la production et de
l'organisation qui en découle, et
ne seront pas subordonnés à
un pouvoir d'Etat organisé. La
classe ouvrière doit comprendre
toute la beauté et la noblesse
de l'idéal pour lequel elle lutte
et se sacrifie ; elle doit se ren-
dre compte que pour atteindre
cet Idéal, il est nécessaire de
passer par certaines étapes ;
elle doit reconnaître la nécessité
de la discipline révolutionnaire
et de la dictature.
qui exprime concrètement la
force du prolétariat, qui lutte
contre l'ordre capitaliste ou
exerce son contrôle sur la pro-
duction en éduquant l'ensemble
des ouvriers en vue de la lutte
révolutionnaire et de la création
de l'Etat ouvrier. Le Conseil
d'usine doit être formé selon le
principe de l'organisation par
industrie ; il doit représenter
pour la classe ouvrière le mo-
dèle de la société communiste
à laquelle on arrivera par la
dictature du prolétariat ; dans
cette société, il n'existera plus
de divisions de classe, tous les
rapports sociaux seront ordon-
nés selon les exigences tech-
niques de la production et de
l'organisation qui en découle, et
ne seront pas subordonnés à
un pouvoir d'Etat organisé. La
classe ouvrière doit comprendre
toute la beauté et la noblesse
de l'idéal pour lequel elle lutte
et se sacrifie ; elle doit se ren-
dre compte que pour atteindre
cet Idéal, il est nécessaire de
passer par certaines étapes ;
elle doit reconnaître la nécessité
de la discipline révolutionnaire
et de la dictature.
Chaque entreprise se divise
en départements et chaque dé-
partement en équipes de travail :
chaque équipe accomplit une
certaine partie du travail ; les
ouvriers de chaque équipe éli-
sent un des leurs avec mandat
en départements et chaque dé-
partement en équipes de travail :
chaque équipe accomplit une
certaine partie du travail ; les
ouvriers de chaque équipe éli-
sent un des leurs avec mandat
lirent volontiers cette forme
d'organisation communiste, se
rangèrent autour des comités
exécutifs et appuyèrent énergi-
dans l'industrie.
d'organisation communiste, se
rangèrent autour des comités
exécutifs et appuyèrent énergi-
dans l'industrie.
L'activité des Conseils et des
comités d'entreprise se mani-
festa de façon plus nette pen-
dant les grèves ; ces grèves
perdirent leur caractère impulsif,
fortuit, et devinrent l'expression
de l'activité consciente des
masses révolutionnaires. L'orga-
nisation technique des Conseils
et des comités d'entreprise,
leur capacité d'action se per-
fectionnèrent à tel point qu'il
fut possible d'obtenir en cinq
minutes l'arrêt de travail de
16000 ouvriers dispersés dans
42 départements de la Fiat. Le
3 décembre 1919, les Conseils
quement la lutte contre l'auto-
cratie capitaliste. Bien que ni les
industriels ni la bureaucratie
syndicale ne voulussent recon-
naître les conseils et les comi-
tés, ceux-ci obtinrent cependant
d'importants succès : ils chas-
sèrent les agents et les mou-
chards des capitalistes, nouè-
rent des rapports avec les em-
ployés et les techniciens pour
obtenir des informations d'ordre
financier et industriel ; dans la
marche de l'entreprise ils con-
centrèrent entre leurs mains le
pouvoir disciplinaire et montrè-
rent aux masses désunies et
sans cohésion ce que signifie la
gestion directe des ouvriers
comités d'entreprise se mani-
festa de façon plus nette pen-
dant les grèves ; ces grèves
perdirent leur caractère impulsif,
fortuit, et devinrent l'expression
de l'activité consciente des
masses révolutionnaires. L'orga-
nisation technique des Conseils
et des comités d'entreprise,
leur capacité d'action se per-
fectionnèrent à tel point qu'il
fut possible d'obtenir en cinq
minutes l'arrêt de travail de
16000 ouvriers dispersés dans
42 départements de la Fiat. Le
3 décembre 1919, les Conseils
quement la lutte contre l'auto-
cratie capitaliste. Bien que ni les
industriels ni la bureaucratie
syndicale ne voulussent recon-
naître les conseils et les comi-
tés, ceux-ci obtinrent cependant
d'importants succès : ils chas-
sèrent les agents et les mou-
chards des capitalistes, nouè-
rent des rapports avec les em-
ployés et les techniciens pour
obtenir des informations d'ordre
financier et industriel ; dans la
marche de l'entreprise ils con-
centrèrent entre leurs mains le
pouvoir disciplinaire et montrè-
rent aux masses désunies et
sans cohésion ce que signifie la
gestion directe des ouvriers
La polémique de ces gens se
basait sur la différence entre
la conception du Conseil d'usine
et celle du Soviet. Ils en tirè-
rent des conclusions de carac-
tère purement théorique, abs-
trait, bureaucratique. Derrière
leurs phrases ronflantes se
cachait leur désir d'éviter la par-
ticipation directe des masses à
la lutte révolutionnaire, leur dé-
sir de maintenir les masses sous
la tutelle des organisations syn-
basait sur la différence entre
la conception du Conseil d'usine
et celle du Soviet. Ils en tirè-
rent des conclusions de carac-
tère purement théorique, abs-
trait, bureaucratique. Derrière
leurs phrases ronflantes se
cachait leur désir d'éviter la par-
ticipation directe des masses à
la lutte révolutionnaire, leur dé-
sir de maintenir les masses sous
la tutelle des organisations syn-
| dicales. Les membres de la
direction du Parti se refusèrent
toujours à prendre l'initiative
d'une action révolutionnaire
avant que n'ait été mis au point
un plan d'action coordonné, mais
ils ne faisaient jamais rien pour
préparer et élaborer ce plan.
direction du Parti se refusèrent
toujours à prendre l'initiative
d'une action révolutionnaire
avant que n'ait été mis au point
un plan d'action coordonné, mais
ils ne faisaient jamais rien pour
préparer et élaborer ce plan.
Le mouvement turinois ne
réussit pourtant pas à sortir de
son cercle local, car l'ensemble
du mécanisme bureaucratique
des syndicats fut mis en mou-
vement pour empêcher que les
masses ouvrières des autres ré-
réussit pourtant pas à sortir de
son cercle local, car l'ensemble
du mécanisme bureaucratique
des syndicats fut mis en mou-
vement pour empêcher que les
masses ouvrières des autres ré-
| gions d'Italie ne suivent l'exem-
ple de Turin. On se moqua du
mouvement turinois, il fut raillé,
calomnié et critiqué de toutes
ple de Turin. On se moqua du
mouvement turinois, il fut raillé,
calomnié et critiqué de toutes
| les façons.
Les âpres critiques portées
par les organismes syndicaux
et la direction du Parti socialiste
encouragèrent à nouveau les
capitalistes qui ne mirent plus
de frein à leur lutte contre le
prolétariat turinois et contre les
Conseils d'usine. La conférence
par les organismes syndicaux
et la direction du Parti socialiste
encouragèrent à nouveau les
capitalistes qui ne mirent plus
de frein à leur lutte contre le
prolétariat turinois et contre les
Conseils d'usine. La conférence
des industriels qui se tint en
mars 1920 à Milan élabora un
plan d'attaque ; mais les « tu-
teurs de la classe ouvrière »,
les organisations économiques
et politiques ne se soucièrent
pas de cela. Abandonné par
tous, le prolétariat turinois fut
obligé d'affronter seul, avec ses
propres forces, le capitalisme
national et le pouvoir de l'Etat.
Turin fut submergé par une ar-
mée de policiers ; autour de la
ville des canons et des mitrail-
leuses furent mis en position
aux points stratégiques. Et lors-
que tout cet appareil militaire
fut prêt, les capitalistes com-
mencèrent à provoquer le prolé-
tariat. Il est vrai que devant les
conditions de lutte d'une telle
gravité le prolétariat hésita à
relever le défi ; mais lorsqu'il
fut clair que la rencontre était
inévitable, la classe ouvrière
sortit courageusement de sa
réserve et voulut que la lutte
soit menée jusqu'à la victoire.
mars 1920 à Milan élabora un
plan d'attaque ; mais les « tu-
teurs de la classe ouvrière »,
les organisations économiques
et politiques ne se soucièrent
pas de cela. Abandonné par
tous, le prolétariat turinois fut
obligé d'affronter seul, avec ses
propres forces, le capitalisme
national et le pouvoir de l'Etat.
Turin fut submergé par une ar-
mée de policiers ; autour de la
ville des canons et des mitrail-
leuses furent mis en position
aux points stratégiques. Et lors-
que tout cet appareil militaire
fut prêt, les capitalistes com-
mencèrent à provoquer le prolé-
tariat. Il est vrai que devant les
conditions de lutte d'une telle
gravité le prolétariat hésita à
relever le défi ; mais lorsqu'il
fut clair que la rencontre était
inévitable, la classe ouvrière
sortit courageusement de sa
réserve et voulut que la lutte
soit menée jusqu'à la victoire.
LE CONSEIL NATIONAL
SOCIALISTE DE MILAN
SOCIALISTE DE MILAN
Les métallurgistes firent grève
pendant tout un mois, les au-
tres catégories pendant 10
jours ; l'industrie était arrêtée
dans toute la province, les com-
munications étaient paralysées.
Le prolétariat de Turin fut ce-
pendant isolé du reste de l'Ita-
lie ; les organes centraux ne
firent rien pour l'aider ; ils ne
publièrent même pas un tract
pour expliquer au peuple italien
l'importance de la lutte des tra-
vailleurs turinois ; l'Avant/ / re-
fusa de publier le manifeste de
la section turinoise du Parti. Les
camarades turinois reçurent de
tous côtés les épithètes d'anar-
chistes et d'aventuriers. A cette
époque devait se tenir à Turin
le Conseil national du Parti ;
mais il fut transféré à Milan ;
parce qu'une ville « en proie à
une grève générale » semblait
un lieu peu propice pour des
discussions socialistes.
pendant tout un mois, les au-
tres catégories pendant 10
jours ; l'industrie était arrêtée
dans toute la province, les com-
munications étaient paralysées.
Le prolétariat de Turin fut ce-
pendant isolé du reste de l'Ita-
lie ; les organes centraux ne
firent rien pour l'aider ; ils ne
publièrent même pas un tract
pour expliquer au peuple italien
l'importance de la lutte des tra-
vailleurs turinois ; l'Avant/ / re-
fusa de publier le manifeste de
la section turinoise du Parti. Les
camarades turinois reçurent de
tous côtés les épithètes d'anar-
chistes et d'aventuriers. A cette
époque devait se tenir à Turin
le Conseil national du Parti ;
mais il fut transféré à Milan ;
parce qu'une ville « en proie à
une grève générale » semblait
un lieu peu propice pour des
discussions socialistes.
C'est à cette occasion que se
manifesta toute l'impuissance
des hommes appelés à diriger le
Parti ; tandis que la masse des
ouvriers défendait courageuse-
ment à Turin les Conseils
d'usine, première organisation
fondée sur la démocratie ou-
vrière, incarnation du pouvoir
prolétarien, on bavardait à Milan
sur des projets et des méthodes
théoriques pour la formation de
Conseils comme forme du pou-
voir politique que devait con-
quérir le prolétariat ; on discu-
tait sur la façon d'organiser des
conquêtes qui n'étaient pas en-
core faites, et l'on abandonnait
le prolétariat de Turin à son
destin, on laissait à la bour-
geoisie la possibilité de détruire
le pouvoir ouvrier déjà conquis.
Les masses prolétariennes
d'Italie manifestèrent leur soli-
darité avec leurs camarades
turinois sous diverses formes :
les cheminots de Pisé, de Li-
vourne et de Florence refusè-
rent de transporter les troupes
destinées à Turin, les travailleurs
des ports et les marins de Li-
vourne et de Gênes sabotèrent
l'activité des ports ; le proléta-
riat de nombreuses villes se
mit en grève malgré les ordres
de leurs syndicats.
manifesta toute l'impuissance
des hommes appelés à diriger le
Parti ; tandis que la masse des
ouvriers défendait courageuse-
ment à Turin les Conseils
d'usine, première organisation
fondée sur la démocratie ou-
vrière, incarnation du pouvoir
prolétarien, on bavardait à Milan
sur des projets et des méthodes
théoriques pour la formation de
Conseils comme forme du pou-
voir politique que devait con-
quérir le prolétariat ; on discu-
tait sur la façon d'organiser des
conquêtes qui n'étaient pas en-
core faites, et l'on abandonnait
le prolétariat de Turin à son
destin, on laissait à la bour-
geoisie la possibilité de détruire
le pouvoir ouvrier déjà conquis.
Les masses prolétariennes
d'Italie manifestèrent leur soli-
darité avec leurs camarades
turinois sous diverses formes :
les cheminots de Pisé, de Li-
vourne et de Florence refusè-
rent de transporter les troupes
destinées à Turin, les travailleurs
des ports et les marins de Li-
vourne et de Gênes sabotèrent
l'activité des ports ; le proléta-
riat de nombreuses villes se
mit en grève malgré les ordres
de leurs syndicats.
La grève générale de Turin
et du Piémont se heurta au
sabotage et à la résistance des
organisations syndicales et du
Parti lui-même. Elle eut toutefois
une grande importance éduca-
tive car elle montra que l'union
des ouvriers et des paysans est
pratiquement possible, et elle
réaffirma la nécessité urgente
de lutter contre tout le mécanis-
me bureaucratique des organi-
sations syndicales, qui consti-
tuent le plus solide soutien pour
le travail opportuniste des parle-
mentaires et des réformistes qui
visent à étouffer tout mouve-
ment révolutionnaire des tra-
vailleurs.
et du Piémont se heurta au
sabotage et à la résistance des
organisations syndicales et du
Parti lui-même. Elle eut toutefois
une grande importance éduca-
tive car elle montra que l'union
des ouvriers et des paysans est
pratiquement possible, et elle
réaffirma la nécessité urgente
de lutter contre tout le mécanis-
me bureaucratique des organi-
sations syndicales, qui consti-
tuent le plus solide soutien pour
le travail opportuniste des parle-
mentaires et des réformistes qui
visent à étouffer tout mouve-
ment révolutionnaire des tra-
vailleurs.
(Rapport publié paur la
première fois en russe, en
allemand et en français
dans L'Internationale com-
muniste, 1920, n° 14; pu-
blié de nouveau en italien
sans signature dans L'Or-
dine Nuovo quotidien, 14
mars 1921, I, n° 73).
première fois en russe, en
allemand et en français
dans L'Internationale com-
muniste, 1920, n° 14; pu-
blié de nouveau en italien
sans signature dans L'Or-
dine Nuovo quotidien, 14
mars 1921, I, n° 73).
(1) A.C.T. : ' Alleanza Cooperativa
Torinese > (Alliance Coopérative de
Turin).
Torinese > (Alliance Coopérative de
Turin).
(2) « Mandat impératif conditionnel • :
délégation de pouvoir que les électeurs
accordent à leur représentant élu, pour
réaliser des tâches précises et prendre
des positions déterminées d* façon
rigoureuse:
délégation de pouvoir que les électeurs
accordent à leur représentant élu, pour
réaliser des tâches précises et prendre
des positions déterminées d* façon
rigoureuse:
Category
Title
Action
Issue
no.9
Date
13/06/1968
Keywords
Publication information
no.9