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N" 12 • MARDI 18 JUIN • PRIX MINIMUM : 0,50 F • Ce lourna! a été réalisé au Service des Comités d'Action, avec le soutien de l'UNEF, du SNESup et des Comités d'Action Lycéen*.
LUTTES
OUVRIERES,
OUVRIERES,
LUTTES
ÉTUDIANTES
ÉTUDIANTES
Ce qui est d'ores et déjà acquis au stade de
maturation où est parvenu notre mouvement c'est la
conjonction des luttes ouvrières et des luttes étu-
diantes. Jusqu'en mai, cette conjonction était du
domaine des vœux pieux ; elle ne s'était manifestée
dans aucune lutte, même lors de la guerre d'Algérie.
Les contacts entre ouvriers et étudiants se firpjtaient
à des éléments marginaux de l'un comme d» fautre
milieu. L'ouvrier était accueilli en milieu universitaire
auréolé de tous les prestiges ; c'est-à-dire comme un
symbole et non comme une réalité de classe à com-
prendre et à connaître pour le combat commun. Réci-
proquement, à cause d'un préjugé enraciné de longue
date par les appareils politiques et syndicaux, l'étu-
diant, l'intellectuel étaient considérés comme nécessai-
rement déconnants. La lutte actuelle a, non sans des
difficultés qu'il est inutile de rappeler ici, réuni les
conditions qui ont permis que la classe ouvrière et le
milieu étudiant prennent conscience l'un de l'autre. Le
meilleur indice de ce phénomène c'est le changement
de ton auquel a été contraint un journal comme
« L'Humanité » : ses attaques incessantes contre
l'avant-garde étudiante et universitaire n'ont jamais
diminué, mais pour la combattre on est passé de la
dénonciation « des groupuscules » à celle du « dé-
voyage du grand mouvement étudiant par certains
leaders irresponsables ».
maturation où est parvenu notre mouvement c'est la
conjonction des luttes ouvrières et des luttes étu-
diantes. Jusqu'en mai, cette conjonction était du
domaine des vœux pieux ; elle ne s'était manifestée
dans aucune lutte, même lors de la guerre d'Algérie.
Les contacts entre ouvriers et étudiants se firpjtaient
à des éléments marginaux de l'un comme d» fautre
milieu. L'ouvrier était accueilli en milieu universitaire
auréolé de tous les prestiges ; c'est-à-dire comme un
symbole et non comme une réalité de classe à com-
prendre et à connaître pour le combat commun. Réci-
proquement, à cause d'un préjugé enraciné de longue
date par les appareils politiques et syndicaux, l'étu-
diant, l'intellectuel étaient considérés comme nécessai-
rement déconnants. La lutte actuelle a, non sans des
difficultés qu'il est inutile de rappeler ici, réuni les
conditions qui ont permis que la classe ouvrière et le
milieu étudiant prennent conscience l'un de l'autre. Le
meilleur indice de ce phénomène c'est le changement
de ton auquel a été contraint un journal comme
« L'Humanité » : ses attaques incessantes contre
l'avant-garde étudiante et universitaire n'ont jamais
diminué, mais pour la combattre on est passé de la
dénonciation « des groupuscules » à celle du « dé-
voyage du grand mouvement étudiant par certains
leaders irresponsables ».
Ce faisant, la direction et les journalistes du P.C.F.
se sont mis dans l'incapacité de pouvoir comprendre
la dynamique du mouvement. Or, précisément, c'est
cette dynamique qui a fait que, massivement, les étu-
diants ont soutenu les luttes ouvrières, financièrement,
physiquement, politiquement. L'effet dynamique rési-
dant non seulement dans la suite des erreurs gouver-
nementales mais surtout dans les objectifs et les initia-
tives pris dans les différents secteurs sociaux du mou-
vement. En milieu étudiant, a été clairement réaffirmée,
par les éléments les plus avancés, la volonté d'une
université ouverte aux travailleurs, non pour les trans-
former en cadres moyens et petits bourgeois, mais en
producteurs capables de contester le système. En
milieu ouvrier, le déclenchement comme la continua-
tion du mouvement de grève ont été le fait de secteurs
qui de longue date militaient pour un syndicalisme
révolutionnaire (Sud-Aviation) ou qui, dans la lutte, ont
acquis une nouvelle capacité d'initiative (Flins). La
coordination entre ouvriers et étudiants, surtout faite
au niveau des comités d'action, s'est renforcée tout
au long du mouvement de grève, au grand dépit du
gouvernement et des appareils politiques qui, faute
d'avoir pu endiguer ou récupérer le mouvement, se
sont rabattus pour calmer leur inquiétude sur une
conception naïve -. les étudiants ont joué le rôle de
détonateur. Durant depuis six semaines, c'est une déto-
nation qui fait long feu.
se sont mis dans l'incapacité de pouvoir comprendre
la dynamique du mouvement. Or, précisément, c'est
cette dynamique qui a fait que, massivement, les étu-
diants ont soutenu les luttes ouvrières, financièrement,
physiquement, politiquement. L'effet dynamique rési-
dant non seulement dans la suite des erreurs gouver-
nementales mais surtout dans les objectifs et les initia-
tives pris dans les différents secteurs sociaux du mou-
vement. En milieu étudiant, a été clairement réaffirmée,
par les éléments les plus avancés, la volonté d'une
université ouverte aux travailleurs, non pour les trans-
former en cadres moyens et petits bourgeois, mais en
producteurs capables de contester le système. En
milieu ouvrier, le déclenchement comme la continua-
tion du mouvement de grève ont été le fait de secteurs
qui de longue date militaient pour un syndicalisme
révolutionnaire (Sud-Aviation) ou qui, dans la lutte, ont
acquis une nouvelle capacité d'initiative (Flins). La
coordination entre ouvriers et étudiants, surtout faite
au niveau des comités d'action, s'est renforcée tout
au long du mouvement de grève, au grand dépit du
gouvernement et des appareils politiques qui, faute
d'avoir pu endiguer ou récupérer le mouvement, se
sont rabattus pour calmer leur inquiétude sur une
conception naïve -. les étudiants ont joué le rôle de
détonateur. Durant depuis six semaines, c'est une déto-
nation qui fait long feu.
La réalité c'est que l'ouverture de la Sorbonne aux
travailleurs a été un ballon d'oxygène pour le mouve-
ment dans l'Université tandis que, réciproquement,
l'activité des Comités d'action a largement soutenu les
grévistes.
travailleurs a été un ballon d'oxygène pour le mouve-
ment dans l'Université tandis que, réciproquement,
l'activité des Comités d'action a largement soutenu les
grévistes.
La situation actuelle exige que cette solidarité
entre étudiants et travailleurs se développe. Les pers-
pectives de notre combat font de ce développement
une nécessité.
entre étudiants et travailleurs se développe. Les pers-
pectives de notre combat font de ce développement
une nécessité.
En premier lieu, il reste le problème des grèves.
A moins de six jours du premier tour des élections,
les grèves sont loin d'avoir cessé, contrairement aux
vœux de ceux qui voudraient faire abandonner les
revendications au profit du bulletin de vote. Citroën,
Berliet, Peugeot, Sidelor, la SNECMA, Thomson-
Houston, Alsthom-Tarbes, Ducellier, ainsi que beau-
coup de petites et moyennes entreprises sont encore
en grève. Autour de ces noyaux de la lutte ouvrière
la solidarité peut se manifester sous toutes ses formes,
pour le ravitaillement, pour l'aide financière, pour le
soutien politique. C'est aux Comités d'Action de faire
connaître à la population des secteurs où se déploie
leur activité, la vérité sur les grèves qui se poursuivent.
Le soutien de ceux qui ont repris ne doit pas faire
défaut à ceux qui .contre les patrons de combat, restent
en grève.
A moins de six jours du premier tour des élections,
les grèves sont loin d'avoir cessé, contrairement aux
vœux de ceux qui voudraient faire abandonner les
revendications au profit du bulletin de vote. Citroën,
Berliet, Peugeot, Sidelor, la SNECMA, Thomson-
Houston, Alsthom-Tarbes, Ducellier, ainsi que beau-
coup de petites et moyennes entreprises sont encore
en grève. Autour de ces noyaux de la lutte ouvrière
la solidarité peut se manifester sous toutes ses formes,
pour le ravitaillement, pour l'aide financière, pour le
soutien politique. C'est aux Comités d'Action de faire
connaître à la population des secteurs où se déploie
leur activité, la vérité sur les grèves qui se poursuivent.
Le soutien de ceux qui ont repris ne doit pas faire
défaut à ceux qui .contre les patrons de combat, restent
en grève.
Il serait faux de croire que le lutte a cessé là où
le travail a repris. Les contacts qui ont été pris au
cours des semaines de lutte doivent être maintenus.
Dans les entreprises qui ont repris, on fait les comptes
et on commence de réfléchir sur ce qui s'est passé.
Comme l'indique « Le Monde » : « On note, ça et là,
une certaine persistance du mécontentement dans des
firmes qui ont repris leur activité. »
le travail a repris. Les contacts qui ont été pris au
cours des semaines de lutte doivent être maintenus.
Dans les entreprises qui ont repris, on fait les comptes
et on commence de réfléchir sur ce qui s'est passé.
Comme l'indique « Le Monde » : « On note, ça et là,
une certaine persistance du mécontentement dans des
firmes qui ont repris leur activité. »
Chacun sait que la lutte aurait pu déboucher autre-
ment. Chacun sait que les élections ne régleront rien.
Les conditions d'une prise de conscience des carac-
tères profonds du mouvement de mai existent.
ment. Chacun sait que les élections ne régleront rien.
Les conditions d'une prise de conscience des carac-
tères profonds du mouvement de mai existent.
La démonstration se fera sur le terrain même de
la lutte, contre la répression qui frappe déjà dans
nombre d'entreprises les militants les plus avancés, à
travers le soutien des secteurs qui tiennent encore.
la lutte, contre la répression qui frappe déjà dans
nombre d'entreprises les militants les plus avancés, à
travers le soutien des secteurs qui tiennent encore.
La démonstration se fera aussi dans la réalisation
d'objectifs communs aux travailleurs et aux étudiants
comme l'Université populaire.
d'objectifs communs aux travailleurs et aux étudiants
comme l'Université populaire.
EXPULSIONS :
NOUS SONNES
TOUS DES
ÉTRANGERS
NOUS SONNES
TOUS DES
ÉTRANGERS
Plusieurs centaines d'étrangers
expulsés. Des milliers de travail-
leurs immigrés poussés à fuir
dans leur pays natal. Pour résou-
dre le chômage grandissant, pour
gagner les voix fascistes et
poujadistes, le régime gaulliste
organise la xénophobie.
expulsés. Des milliers de travail-
leurs immigrés poussés à fuir
dans leur pays natal. Pour résou-
dre le chômage grandissant, pour
gagner les voix fascistes et
poujadistes, le régime gaulliste
organise la xénophobie.
PROCEDURE D'URGENCE
Un étranger arrêté sur les
lieux d'une manifestation peut
être expulsé sur-le-champ. En
principe, il a le droit d'être
entendu par une commission
d'expulsion composée du prési-
dent du tribunal civil, le chef du
service des étrangers de la Pré-
fecture de Police et d'un fonc-
tionnaire du ministère de l'Inté-
rieur. Cette commission est pure-
ment consultative, mais elle
donne l'occasion au futur explusé
de faire connaître son cas et de
prendre contact avec un avocat.
Cependant, le décret du 2 no-
vembre 1945, articles 23 à 28,
précise qu'en cas d'urgence le
ministre de l'Intérieur peut ren-
dre la mesure d'expulsion immé-
diatement exécutoire. C'est à
cette procédure d'urgence que le
ministre de l'Intérieur a recouru
ces jours derniers. En principe,
l'expulsé est reconduit à la fron-
tière de son choix. Encore faut-il
que, connaissant mal le français,
il puisse exprimer réellement ce
choix et ait l'occasion de l'expri-
mer. Ceci est rendu impossible
par la procédure d'urgence.
lieux d'une manifestation peut
être expulsé sur-le-champ. En
principe, il a le droit d'être
entendu par une commission
d'expulsion composée du prési-
dent du tribunal civil, le chef du
service des étrangers de la Pré-
fecture de Police et d'un fonc-
tionnaire du ministère de l'Inté-
rieur. Cette commission est pure-
ment consultative, mais elle
donne l'occasion au futur explusé
de faire connaître son cas et de
prendre contact avec un avocat.
Cependant, le décret du 2 no-
vembre 1945, articles 23 à 28,
précise qu'en cas d'urgence le
ministre de l'Intérieur peut ren-
dre la mesure d'expulsion immé-
diatement exécutoire. C'est à
cette procédure d'urgence que le
ministre de l'Intérieur a recouru
ces jours derniers. En principe,
l'expulsé est reconduit à la fron-
tière de son choix. Encore faut-il
que, connaissant mal le français,
il puisse exprimer réellement ce
choix et ait l'occasion de l'expri-
mer. Ceci est rendu impossible
par la procédure d'urgence.
FRONTIERES DE CHOIX
En principe, la police ne doit
pas reconduire l'expulsé jusqu'à
la frontière de son pays d'origine.
Surtout lorsque l'expulsé est
poursuivi pour délit politique
dans son pays. Mais il est des
Etats qui ne reconnaissent pas
les délits politiques ; ainsi au
Portugal. Beaucoup de Portugais
venus en France pour trouver du
travail sont aussi des insou-
mis qui ont voulu se soustraire
à un service militaire de 4 ans
(dont 2 en Angola). Ces jours
derniers, plusieurs Portugais au-
raient été reconduits par avion
au Portugal ainsi que deux Tu-
nisiens en Tunisie recherchés
pour délit d'opposition à Bour-
guiba. Au reste, le choix d'une
frontière n'est pas aussi facile
qu'on le croit. Beaucoup de pays
refusent d'accueillir eux-mêmes
les expulsés, ou bien les expul-
sent à leur tour vers un autre
pays, ou bien encore les empri-
sonnent.
pas reconduire l'expulsé jusqu'à
la frontière de son pays d'origine.
Surtout lorsque l'expulsé est
poursuivi pour délit politique
dans son pays. Mais il est des
Etats qui ne reconnaissent pas
les délits politiques ; ainsi au
Portugal. Beaucoup de Portugais
venus en France pour trouver du
travail sont aussi des insou-
mis qui ont voulu se soustraire
à un service militaire de 4 ans
(dont 2 en Angola). Ces jours
derniers, plusieurs Portugais au-
raient été reconduits par avion
au Portugal ainsi que deux Tu-
nisiens en Tunisie recherchés
pour délit d'opposition à Bour-
guiba. Au reste, le choix d'une
frontière n'est pas aussi facile
qu'on le croit. Beaucoup de pays
refusent d'accueillir eux-mêmes
les expulsés, ou bien les expul-
sent à leur tour vers un autre
pays, ou bien encore les empri-
sonnent.
RESIDENCES
Quand un étranger ne peut
être accueilli par aucun pays, il
est assigné à résidence. Ainsi, le
ministre de l'Intérieur a prononcé
deux assignations à résidence
dans un arrondissement de Lo-
zère, dont l'un à ('encontre d'un
apatride arrêté avec les 22 cama-
rades allemands du S.D.S. Un
assigné à résidence est conduit
au commissariat de police d'une
quelconque ville de province. Là,
la police le laisse se débrouiller.
Il a à trouver un domicile. Il
est tenu de se présenter aux
autorités selon une périodicité
fixée par la police.
être accueilli par aucun pays, il
est assigné à résidence. Ainsi, le
ministre de l'Intérieur a prononcé
deux assignations à résidence
dans un arrondissement de Lo-
zère, dont l'un à ('encontre d'un
apatride arrêté avec les 22 cama-
rades allemands du S.D.S. Un
assigné à résidence est conduit
au commissariat de police d'une
quelconque ville de province. Là,
la police le laisse se débrouiller.
Il a à trouver un domicile. Il
est tenu de se présenter aux
autorités selon une périodicité
fixée par la police.
A côté des expulsions officiel-
les, il faut parler des mouvements
de population délibérément pro-
voqués par le pouvoir, les diffi-
cultés dues à la grève, les licen-
ciements de plus en plus nom-
breux mettent les étrangers dans
une situation difficile. La xéno-
phobie petite-bourgeoise et la
campagne d'intoxication menée
par la police et les C.D.R. font
le reste. Il se trouve aussitôt des
compagnies de transports prêtes
à gagner beaucoup d'argent en
proposant leurs cars aux foules
inquiètes des bidonvilles. Depuis
le début de la grève plusieurs cars
par jour ont ramené des milliers
d'Italiens, d'Espagnols et de Por-
tugais dans leurs pays respectifs.
les, il faut parler des mouvements
de population délibérément pro-
voqués par le pouvoir, les diffi-
cultés dues à la grève, les licen-
ciements de plus en plus nom-
breux mettent les étrangers dans
une situation difficile. La xéno-
phobie petite-bourgeoise et la
campagne d'intoxication menée
par la police et les C.D.R. font
le reste. Il se trouve aussitôt des
compagnies de transports prêtes
à gagner beaucoup d'argent en
proposant leurs cars aux foules
inquiètes des bidonvilles. Depuis
le début de la grève plusieurs cars
par jour ont ramené des milliers
d'Italiens, d'Espagnols et de Por-
tugais dans leurs pays respectifs.
C'est ça la France. Quelques
chômeurs français vont trouver
du travail à faire les métiers qui,
avant, étaient laissés dédaigneu-
sement aux manœuvres étran-
gers. Cela ne résorbera pas tout
le chômage. Les prisons des pays
fascistes vont se remplir.
chômeurs français vont trouver
du travail à faire les métiers qui,
avant, étaient laissés dédaigneu-
sement aux manœuvres étran-
gers. Cela ne résorbera pas tout
le chômage. Les prisons des pays
fascistes vont se remplir.
L'UNIVERSITE
POPULAIRE
POPULAIRE
AURA UEO
L'Université populaire aura
lieu. Le pouvoir et ses flics ne
peuvent rien contre le fait irré-
versible : l'Université bour-
geoise est morte pour les étu-
diants et nombre de ses ensei-
gnants. Ce n'est pas un hasard
si la police à réinvesti la Sor-
bonne dimanche. L'affaire des
Katangais, montée en épin-
gle, la prise de l'Odéon, la dis-
solution des groupes politiques
d'extrême gauche et la campa-
gne de presse qui a accompa-
gné ces différentes attaques,
font partie d'un plan d'ensem-
ble pour isoler le mouvement
d'avant-garde et vis-à-vis de
la masse des étudiants et vis-à-
vis des travailleurs, dont les di-
rections souhaitent le retour au
terrain légal.
lieu. Le pouvoir et ses flics ne
peuvent rien contre le fait irré-
versible : l'Université bour-
geoise est morte pour les étu-
diants et nombre de ses ensei-
gnants. Ce n'est pas un hasard
si la police à réinvesti la Sor-
bonne dimanche. L'affaire des
Katangais, montée en épin-
gle, la prise de l'Odéon, la dis-
solution des groupes politiques
d'extrême gauche et la campa-
gne de presse qui a accompa-
gné ces différentes attaques,
font partie d'un plan d'ensem-
ble pour isoler le mouvement
d'avant-garde et vis-à-vis de
la masse des étudiants et vis-à-
vis des travailleurs, dont les di-
rections souhaitent le retour au
terrain légal.
Le piège de la réforme
universitaire
universitaire
Mais si la reprise de la Sor-
bonne par les forces de l'ordre
s'est faite hier, c'est que nous
sommes à une semaine des
élections et que d'autre part,
contrairement à l'attente de cer-
tains, les étudiants et de nom-
breux enseignants ne sont pas
tombés dans le piège de la ré-
forme universitaire. Ortoli, le
nouveau ministre de l'Education
Nationale, clame depuis une se-
maine qu'il faut reconstruire
l'université. Pour le pouvoir ce-
la veut dire en clair l'intégration
des étudiants à une université
rénovée pour la plus grande
gloire du capitalisme moderne.
bonne par les forces de l'ordre
s'est faite hier, c'est que nous
sommes à une semaine des
élections et que d'autre part,
contrairement à l'attente de cer-
tains, les étudiants et de nom-
breux enseignants ne sont pas
tombés dans le piège de la ré-
forme universitaire. Ortoli, le
nouveau ministre de l'Education
Nationale, clame depuis une se-
maine qu'il faut reconstruire
l'université. Pour le pouvoir ce-
la veut dire en clair l'intégration
des étudiants à une université
rénovée pour la plus grande
gloire du capitalisme moderne.
Or la lutte que nous avons
mené depuis six semaines a
montré les possibilités réelles
de l'utilisation de l'université au
service des travailleurs, elle a
laissé voir avec évidence qu'il
était possible de créer à l'uni-
versité un front permanent de
critique de la société capita-
liste.
mené depuis six semaines a
montré les possibilités réelles
de l'utilisation de l'université au
service des travailleurs, elle a
laissé voir avec évidence qu'il
était possible de créer à l'uni-
versité un front permanent de
critique de la société capita-
liste.
Face à l'entreprise d'envelop-
pement du pouvoir qui manie
tour à tour le bâton de la ré-
pression et la carotte de la ré-
forme, nous ne sommes pas
tombés dans le piège. Etudiants,
enseignants, travailleurs ont
commencé à mettre sur pied
l'organisation d'une université
populaire devant fonctionner
cet été.
pement du pouvoir qui manie
tour à tour le bâton de la ré-
pression et la carotte de la ré-
forme, nous ne sommes pas
tombés dans le piège. Etudiants,
enseignants, travailleurs ont
commencé à mettre sur pied
l'organisation d'une université
populaire devant fonctionner
cet été.
Cela, le pouvoir ne pouvait le
tolérer. Et il savait en outre
qu'il pouvait compter avec la
détermination du Parti commu-
niste et de la direction de la
C.G.T. pour freiner la résistance
des travailleurs pour briser les
liens qui se sont noués entre
les étudiants et les travailleurs,
pour renfermer à nouveau le
milieu universitaire et la classe
ouvrière chacun dans leurs
ghettos.
tolérer. Et il savait en outre
qu'il pouvait compter avec la
détermination du Parti commu-
niste et de la direction de la
C.G.T. pour freiner la résistance
des travailleurs pour briser les
liens qui se sont noués entre
les étudiants et les travailleurs,
pour renfermer à nouveau le
milieu universitaire et la classe
ouvrière chacun dans leurs
ghettos.
Deux forces à réunir
Nous refusons ce retour à la
légalité bourgeoise. Nous sa-
vons qu'à défaut d'une victoire
essentielle, un fait capital a été
acquis et peut être consolidé :
la liaison politique entre les
étudiants et les travailleurs.
Cette liaison ne se réduit pas à
un soutien — matériel et poli-
tique — des étudiants à la
classe ouvrière en lutte. Elle est
aussi la rencontre de deux for-
ces qui sont séparées par le
système capitaliste : le travail
manuel et le travail intellectuel.
légalité bourgeoise. Nous sa-
vons qu'à défaut d'une victoire
essentielle, un fait capital a été
acquis et peut être consolidé :
la liaison politique entre les
étudiants et les travailleurs.
Cette liaison ne se réduit pas à
un soutien — matériel et poli-
tique — des étudiants à la
classe ouvrière en lutte. Elle est
aussi la rencontre de deux for-
ces qui sont séparées par le
système capitaliste : le travail
manuel et le travail intellectuel.
La crise révolutionnaire que
nous vivons a fait de la Sor-
bonne l'un des principaux bas-
tions de la lutte contre le pou-
voir. Elle est devenue en un
mois un lieu de rencontre et de
travail non plus « universi-
taire » mais populaire, travail-
leurs et étudiants ont occupé
ensemble ce qui est tenu pour
le symbole de l'Université et en-
semble ils l'ont transformé en
symbole de la lutte contre le
capitalisme.
nous vivons a fait de la Sor-
bonne l'un des principaux bas-
tions de la lutte contre le pou-
voir. Elle est devenue en un
mois un lieu de rencontre et de
travail non plus « universi-
taire » mais populaire, travail-
leurs et étudiants ont occupé
ensemble ce qui est tenu pour
le symbole de l'Université et en-
semble ils l'ont transformé en
symbole de la lutte contre le
capitalisme.
Le début de ce travail uni-
taire ne doit pas être perdu,
l'alliance pratique, dans la
lutte entre le capital critique
des intellectuels et la puissance
matérielle de la conscience de
classe du prolétariat, créé une
taire ne doit pas être perdu,
l'alliance pratique, dans la
lutte entre le capital critique
des intellectuels et la puissance
matérielle de la conscience de
classe du prolétariat, créé une
force nouvelle que nous avons
entre nos mains.
entre nos mains.
Ce travail nous l'avons déjà
commencé à travers la grève
générale du mois de mai. Les
comités de liaison étudiants-
ouvriers, les comités de jeunes
chômeurs, les discussions entre
étudiants, enseignants et ou-
vriers comme à Hispano-Suiza,
c'est déjà, concrètement, l'ébau-
che de cette université popu-
laire.
commencé à travers la grève
générale du mois de mai. Les
comités de liaison étudiants-
ouvriers, les comités de jeunes
chômeurs, les discussions entre
étudiants, enseignants et ou-
vriers comme à Hispano-Suiza,
c'est déjà, concrètement, l'ébau-
che de cette université popu-
laire.
La faiblesse du pouvoir
Avec la poursuite de la lutte
dans des conditions plus diffi-
ciles, nous devons poursuivre
ce travail, ne pas perdre les
contacts que nous avons noué,
ne pas laisser la Sorbonne et
les autres facultés retourner
sous le contrôle du Pouvoir et
des professeurs réactionnaires.
Les forces de l'ordre peuvent
reprendre la Sorbonne deux
fois, trois fois, rien ne changera
fondamentalement la situation :
le Pouvoir a la force de la ré-
pression, c'est tout ce qu'il a.
Et, à moins de boucler les facul-
tés en permanence, il ne oeut
lutter contre la réalité politique,
à savoir que la Sorbonne ne lui
appartient plus. Le seul obsta-
cle réel que nous ayons à sur-
monter est notre capacité à
organiser cette université popu-
laire.
dans des conditions plus diffi-
ciles, nous devons poursuivre
ce travail, ne pas perdre les
contacts que nous avons noué,
ne pas laisser la Sorbonne et
les autres facultés retourner
sous le contrôle du Pouvoir et
des professeurs réactionnaires.
Les forces de l'ordre peuvent
reprendre la Sorbonne deux
fois, trois fois, rien ne changera
fondamentalement la situation :
le Pouvoir a la force de la ré-
pression, c'est tout ce qu'il a.
Et, à moins de boucler les facul-
tés en permanence, il ne oeut
lutter contre la réalité politique,
à savoir que la Sorbonne ne lui
appartient plus. Le seul obsta-
cle réel que nous ayons à sur-
monter est notre capacité à
organiser cette université popu-
laire.
Ce que peut être
l'Université populaire
l'Université populaire
Un très large débat doit
s'amorcer dans les jours qui
viennent. Cependant, nous pou-
vons déjà énoncer un certain
nombre de propositions sur
l'université d'été :
s'amorcer dans les jours qui
viennent. Cependant, nous pou-
vons déjà énoncer un certain
nombre de propositions sur
l'université d'été :
Un centre politique
1) Dans les semaines et les
mois qui viennent, les facultés
et en particulier la Sorbonne,
doivent rester des bastions po-
litiques du Mouvement en géné-
ral, c'est-à-dire des instruments
au service des étudiants et des
travailleurs. Il n'est pas ques-
tion pour nous de suivre
M. Pompidou ou les professeurs
qui entendent dès à présent
écrémer la Sorbonne de tous
ceux qui en sont exclus par le
système d'éducation capitaliste.
L'université au service des tra-
vailleurs, c'est l'université ou-
verte à tous.
mois qui viennent, les facultés
et en particulier la Sorbonne,
doivent rester des bastions po-
litiques du Mouvement en géné-
ral, c'est-à-dire des instruments
au service des étudiants et des
travailleurs. Il n'est pas ques-
tion pour nous de suivre
M. Pompidou ou les professeurs
qui entendent dès à présent
écrémer la Sorbonne de tous
ceux qui en sont exclus par le
système d'éducation capitaliste.
L'université au service des tra-
vailleurs, c'est l'université ou-
verte à tous.
2) Dans les mois qui suivent,
les facultés peuvent et doivent
être le lieu d'une immense
activité de discussions politiques
et théoriques entre les étudiants
et les travailleurs sur l'ensemble
des problèmes qui sont ceux de
notre combat : la lutte des
classes aujourd'hui en France
et dans la monde, les exigences
de l'entreprise révolutionnaire,
le syndicalisme et la question
du pouvoir, le socialisme dans
les pays industriels « avancés »,
la culture et le système capi-
taliste, la répression aujour-
d'hui, tels sont les thèmes que
nous pouvons organiser à tra-
vers des séminaires, des comi-
tés, des états généraux, en liai-
son avec des commissions ou-
vrières d'entreprises ou de syn-
dicats.
les facultés peuvent et doivent
être le lieu d'une immense
activité de discussions politiques
et théoriques entre les étudiants
et les travailleurs sur l'ensemble
des problèmes qui sont ceux de
notre combat : la lutte des
classes aujourd'hui en France
et dans la monde, les exigences
de l'entreprise révolutionnaire,
le syndicalisme et la question
du pouvoir, le socialisme dans
les pays industriels « avancés »,
la culture et le système capi-
taliste, la répression aujour-
d'hui, tels sont les thèmes que
nous pouvons organiser à tra-
vers des séminaires, des comi-
tés, des états généraux, en liai-
son avec des commissions ou-
vrières d'entreprises ou de syn-
dicats.
Critique de l'éducation
3) La critique du système
d'éducation, fa critique du
contenu, des méthodes et des
finalités de l'université, telle est
la 3e fonction que peut avoir
l'université populaire. Mais à ce
sujet une remarque s'impose :
s'il est légitime que les étu-
diants travaillent sur leurs pro-
pres problèmes au niveau des
facultés, au niveau des disci-
plines, le débat ne peut en
aucun cas se réduire à cela.
Etudiants et travailleurs doivent
mener ensemble la critique de
l'université et les résultats que
celle-ci peut amener doivent
avoir une insertion directe dans
la lutte générale que nous pour-
suivons.
d'éducation, fa critique du
contenu, des méthodes et des
finalités de l'université, telle est
la 3e fonction que peut avoir
l'université populaire. Mais à ce
sujet une remarque s'impose :
s'il est légitime que les étu-
diants travaillent sur leurs pro-
pres problèmes au niveau des
facultés, au niveau des disci-
plines, le débat ne peut en
aucun cas se réduire à cela.
Etudiants et travailleurs doivent
mener ensemble la critique de
l'université et les résultats que
celle-ci peut amener doivent
avoir une insertion directe dans
la lutte générale que nous pour-
suivons.
4) Enfin, la Sorbonne et les
facultés parisiennes peuvent
facultés parisiennes peuvent
être le lien, cet été, de rassem-
blements des mouvements étu-
diants européens qui partout se
sont développés en remettant
en cause l'université et la vie
politique des pays européens.
Le caractère international de
ces luttes n'a jamais été mis
aussi clairement en évidence
que cette année et, du même
coup, jamais, la nécessité d'une
coordination des efforts n'est
apparue aussi impérieuse. En-
fin, des pays, comme en parti-
culier l'Espagne, peuvent appor-
ter des expériences d'une ex-
trême importance quant à la
liaison entre la lutte des étu-
diants et celle des travailleurs.
blements des mouvements étu-
diants européens qui partout se
sont développés en remettant
en cause l'université et la vie
politique des pays européens.
Le caractère international de
ces luttes n'a jamais été mis
aussi clairement en évidence
que cette année et, du même
coup, jamais, la nécessité d'une
coordination des efforts n'est
apparue aussi impérieuse. En-
fin, des pays, comme en parti-
culier l'Espagne, peuvent appor-
ter des expériences d'une ex-
trême importance quant à la
liaison entre la lutte des étu-
diants et celle des travailleurs.
5) L'université populaire ne
doit pas être un lien de ré-
flexion isolé de la pratique.
C'est dans cette université po-
pulaire que nous devrons réflé-
chir aux leçons d'un mouve-
ir.ent dont le rythme a été trop
rapide pour que le débat de
masse et la réflexion puissent
y prendre place. Cet été, l'uni-
versité populaire, pour ne pren-
dre qu'un exemple, devra per-
mettre aux journalistes des co-
mités d'action de travailler en
collaboration avec des socio-
logues et des économistes sur
la concentration de la presse et
les manipulations de l'informa-
tion.
doit pas être un lien de ré-
flexion isolé de la pratique.
C'est dans cette université po-
pulaire que nous devrons réflé-
chir aux leçons d'un mouve-
ir.ent dont le rythme a été trop
rapide pour que le débat de
masse et la réflexion puissent
y prendre place. Cet été, l'uni-
versité populaire, pour ne pren-
dre qu'un exemple, devra per-
mettre aux journalistes des co-
mités d'action de travailler en
collaboration avec des socio-
logues et des économistes sur
la concentration de la presse et
les manipulations de l'informa-
tion.
Telles sont les fonctions qui
peuvent être proposées d'ores
et déjà pour les mois qui vien-
nent. Nous ne laisserons pas
la Sorbonne revenir à « sa des-
tination normale » comme le
proclamait hier le ministère de
l'Intérieur.
peuvent être proposées d'ores
et déjà pour les mois qui vien-
nent. Nous ne laisserons pas
la Sorbonne revenir à « sa des-
tination normale » comme le
proclamait hier le ministère de
l'Intérieur.
FACE AUX MERCENAIRES DU POUVOIR,
NOTRE FORCE ;
LA RIPOSTE POLITIQUE
Pour rendre la Sorbonne à
« sa destination universitaire »,
des milliers de C.R.S., gardes
mobiles, agents de la police pa-
risienne occupent le Quartier
Latin depuis dimanche après-
midi. Lundi, de Saint-Germain-
des-Prés à la Halle aux Vins et
de la place Saint-Michel à Port-
Royal, les forces de police, cas-
qués, boucliers et matraques à
la main balaient les trottoirs par
groupes de 10 à 30. La moindre
apostrophe, le moindre attrou-
pement de la part des étudiants
et des passants provoque chez
les flics... la provocation. Coups
de matraques et quand cela de-
vient plus sérieux, grenades...
On charge dé-ci, dé-là toutes les
dix minutes, histoire de s'amu-
ser. En fait aucune ébauche de
manifestation n'était constatée,
le seul tort des civils était de se
livrer à des discussions sur le
trottoir et à la contemplation de
l'impressionnant déploiement
des forces de l'ordre. « II fallait
que cela se fasse » comme le
déclarait le Premier ministre,
pendant que France-Soir, déci-
dément alléché par les unes
spectaculaires, titrait sans sour-
ciller : « Après l'évacuation de
la Sorbonne par la police, le
gouvernement veut discuter avec
les étudiants. »
« sa destination universitaire »,
des milliers de C.R.S., gardes
mobiles, agents de la police pa-
risienne occupent le Quartier
Latin depuis dimanche après-
midi. Lundi, de Saint-Germain-
des-Prés à la Halle aux Vins et
de la place Saint-Michel à Port-
Royal, les forces de police, cas-
qués, boucliers et matraques à
la main balaient les trottoirs par
groupes de 10 à 30. La moindre
apostrophe, le moindre attrou-
pement de la part des étudiants
et des passants provoque chez
les flics... la provocation. Coups
de matraques et quand cela de-
vient plus sérieux, grenades...
On charge dé-ci, dé-là toutes les
dix minutes, histoire de s'amu-
ser. En fait aucune ébauche de
manifestation n'était constatée,
le seul tort des civils était de se
livrer à des discussions sur le
trottoir et à la contemplation de
l'impressionnant déploiement
des forces de l'ordre. « II fallait
que cela se fasse » comme le
déclarait le Premier ministre,
pendant que France-Soir, déci-
dément alléché par les unes
spectaculaires, titrait sans sour-
ciller : « Après l'évacuation de
la Sorbonne par la police, le
gouvernement veut discuter avec
les étudiants. »
FAIBLESSE DU POUVOIR
C'est dans ce climat d'intimi-
dation policière, que l'appel du
S.N.E.Sup., des Comités d'Ac-
tion, des C.A.L. et du comité
d'occupation de la Sorbonne que
quelque 2 000 étudiants et en-
dation policière, que l'appel du
S.N.E.Sup., des Comités d'Ac-
tion, des C.A.L. et du comité
d'occupation de la Sorbonne que
quelque 2 000 étudiants et en-
seignants se sont rassemblés à
la Halle aux Vins pour partici-
per à un débat sur la réponse à
apporter à la reprise de la Sor-
bonne. Très vit» l'axe de la plu-
part des interventions était
trouvé. Nous en donnons ici les
principaux points :
la Halle aux Vins pour partici-
per à un débat sur la réponse à
apporter à la reprise de la Sor-
bonne. Très vit» l'axe de la plu-
part des interventions était
trouvé. Nous en donnons ici les
principaux points :
— La phase proprement as-
cendante du mouvement étant
terminé, l'offensive du Pouvoir
faisant feu de toutes parts, la
riposte à la reprise de la Sor-
bonne ne pouvait en aucune fa-
çon ressembler à celle du 3 mai.
cendante du mouvement étant
terminé, l'offensive du Pouvoir
faisant feu de toutes parts, la
riposte à la reprise de la Sor-
bonne ne pouvait en aucune fa-
çon ressembler à celle du 3 mai.
— L'attente des provocations
de la part d'un pouvoir cette
fois armé jusqu'aux dents, n'au-
torisait pas le lancement immé-
diat d'une manifestation de rue.
de la part d'un pouvoir cette
fois armé jusqu'aux dents, n'au-
torisait pas le lancement immé-
diat d'une manifestation de rue.
— Cependant la position du
pouvoir est beaucoup plus faible
que ne le laisse paraître sa force
de frappe policière : celle-ci
pouvoir est beaucoup plus faible
que ne le laisse paraître sa force
de frappe policière : celle-ci
peut sans doute lui permettre de
faire tomber une citadelle com-
me la Sorbonne. Mais il ne peut
en aucun cas opérer dans l'Uni-
versité, le retour à la normale ;
la réalité politique est plus forte
que tous les moyens de coer-
cition.
faire tomber une citadelle com-
me la Sorbonne. Mais il ne peut
en aucun cas opérer dans l'Uni-
versité, le retour à la normale ;
la réalité politique est plus forte
que tous les moyens de coer-
cition.
RECONQUETE POLITIQUE
Aussi le mot d'ordre appa-
rait-il clairement : il ne s'agit pas
de reprendre par la force la
Sorbonne. Il s'agit, et nous en
avons la force, de la réoccuper
politiquement dès que le gou-
vernement se résignera à retirer
les forces de police. Dans le
cas contraire il sera obligé de
maintenir sine die une occupa-
tion policière qui montrerait avec
éclat sa faiblesse.
rait-il clairement : il ne s'agit pas
de reprendre par la force la
Sorbonne. Il s'agit, et nous en
avons la force, de la réoccuper
politiquement dès que le gou-
vernement se résignera à retirer
les forces de police. Dans le
cas contraire il sera obligé de
maintenir sine die une occupa-
tion policière qui montrerait avec
éclat sa faiblesse.
Le dernier grand thème du
débat achevait de définir le sens
débat achevait de définir le sens
politique de la poursuite des
occupations de facultés : l'orga-
nisation cet été, à la Sorbonne
et dans les autres facultés,
d'Universités populaires étu-
diants-ouvriers. Par là même, la
réalité d'un combat commun
trouve son prolongement positif
et peut-être inaugure une étape
décisive, en dépit de la période
de reflux que vont connaître les
luttes ouvrières. En même temps,
les luttes engagées par les étu-
diants évitent les écueils d'un
réformisme universitaire qui se-
rait contrôlé tôt ou tard par le
corps académique.
occupations de facultés : l'orga-
nisation cet été, à la Sorbonne
et dans les autres facultés,
d'Universités populaires étu-
diants-ouvriers. Par là même, la
réalité d'un combat commun
trouve son prolongement positif
et peut-être inaugure une étape
décisive, en dépit de la période
de reflux que vont connaître les
luttes ouvrières. En même temps,
les luttes engagées par les étu-
diants évitent les écueils d'un
réformisme universitaire qui se-
rait contrôlé tôt ou tard par le
corps académique.
Dans l'immédiat il était décidé
de renforcer l'occupation des fa-
cultés et en particulier celle de
la Faculté des Sciences et de
prévoir, dans les jours qui sui-
vent, une initiative massive con-
tre l'occupation de la Sorbonne
par les mercenaires du Pouvoir.
de renforcer l'occupation des fa-
cultés et en particulier celle de
la Faculté des Sciences et de
prévoir, dans les jours qui sui-
vent, une initiative massive con-
tre l'occupation de la Sorbonne
par les mercenaires du Pouvoir.
ACTION
CONTINUE
CONTINUE
Contrairement à certaines in-
formations diffusées par la radio,
Action n'est pas interdit à la
vente publique. Nous rappelons
à nos diffuseurs que la vente
par colportage occasionnel est
autorisée et ne nécessite pas
de carte délivrée par la préfec-
ture de police. Toute manœuvre
d'intimidation comme celles
dont ont été victimes plusieurs
de nos diffuseurs hier est illé-
gale.
formations diffusées par la radio,
Action n'est pas interdit à la
vente publique. Nous rappelons
à nos diffuseurs que la vente
par colportage occasionnel est
autorisée et ne nécessite pas
de carte délivrée par la préfec-
ture de police. Toute manœuvre
d'intimidation comme celles
dont ont été victimes plusieurs
de nos diffuseurs hier est illé-
gale.
Une question se pose : d'où vient
l'argent ?
l'argent ?
Ce n'est un mystère pour personne :
les numéros 1, 2 et 3 se sont bien
vendus et, parce que les rédacteurs
sont bénévoles, parce qu'il n'y a ni
frais généraux, ni frais particuliers, ces
ventes ont permis de constituer une
petite réserve financière. Cette petite
réserve permet de tenter l'expérience
(compte rendu d'une rentrée minimum
sur les numéros quotidiens) d' - Action »
quotidien (approximativement encore)
pour 3, 4, 5 numéros.
les numéros 1, 2 et 3 se sont bien
vendus et, parce que les rédacteurs
sont bénévoles, parce qu'il n'y a ni
frais généraux, ni frais particuliers, ces
ventes ont permis de constituer une
petite réserve financière. Cette petite
réserve permet de tenter l'expérience
(compte rendu d'une rentrée minimum
sur les numéros quotidiens) d' - Action »
quotidien (approximativement encore)
pour 3, 4, 5 numéros.
Si vous voulez que cette tentative
devienne réalité durable, parce qu' - Ac-
tion » aide à la lutte, décidez la diffu-
sion régulière, quotidienne dans vos
comités d'action, organisez la vente
dans votre quartier, dans votre entre-
prise, faites les paiements réguliers,
quotidiens, correspondant à vos prises.
devienne réalité durable, parce qu' - Ac-
tion » aide à la lutte, décidez la diffu-
sion régulière, quotidienne dans vos
comités d'action, organisez la vente
dans votre quartier, dans votre entre-
prise, faites les paiements réguliers,
quotidiens, correspondant à vos prises.
CONTACT, ORGANISATION, PRA-
TIQUE : permanence - ACTION », Cours
de la Sorbonne.
TIQUE : permanence - ACTION », Cours
de la Sorbonne.
ATTENTION !
PERMANENCE
DIFFUSION
DIFFUSION
ACTION
transférée
à la Halle aux Vins
// est facile de tirer sur la Sorbonne. Il est impossible d'arrêter la marche vers une Université populaire, ouvriers-étudiants
MARSEILLE SOLIDARITÉ
INTERNATIONALE
INTERNATIONALE
Lundi matin, les dockers du port de
Marseille ont voté à l'unanimité la conti-
nuation de la grève. En réponse à leurs
revendications, la direction du port pro-
pose : une augmentation de 4,70 F par
jour. Cela est dérisoire, compte tenu de
la dureté de leur travail : les dockers
restant souvent 9 heures dans les cales
pour décharger.
Marseille ont voté à l'unanimité la conti-
nuation de la grève. En réponse à leurs
revendications, la direction du port pro-
pose : une augmentation de 4,70 F par
jour. Cela est dérisoire, compte tenu de
la dureté de leur travail : les dockers
restant souvent 9 heures dans les cales
pour décharger.
Les délégués C. G. T. et C. F. D. T.
demandent :
demandent :
— La réduction du temps de travail
(6 h 40 par jour) ;
(6 h 40 par jour) ;
— La retraite à 60 ans ;
— L'abrogation des ordonnances ;
— L'humanisation des conditions de
travail, etc. (Les dockers ne sont
pas considérés comme des travail-
leurs de force.)
travail, etc. (Les dockers ne sont
pas considérés comme des travail-
leurs de force.)
Mais, le point le plus important de ces
revendications est la suppression des
Aconiers, véritables marchands de main-
d'œuvre, D'eux seuls dépend le travail
du lendemain. Ils n'hésitent même pas à
se faire « glisser la pièce - par les chô-
meurs pour leur garantir l'embauche. Ce
sont les principaux adversaires des doc-
kers.
revendications est la suppression des
Aconiers, véritables marchands de main-
d'œuvre, D'eux seuls dépend le travail
du lendemain. Ils n'hésitent même pas à
se faire « glisser la pièce - par les chô-
meurs pour leur garantir l'embauche. Ce
sont les principaux adversaires des doc-
kers.
Depuis 30 jours, les oranges pourris-
sent dans les bateaux à quai. Il est
question de les envoyer à Gènes ou
Rotterdam pour qu'ils soient déchargés.
sent dans les bateaux à quai. Il est
question de les envoyer à Gènes ou
Rotterdam pour qu'ils soient déchargés.
Les dockers de Gênes ont envoyé un
télégramme à la C.G.T. : Ils ne casseront
pas la grève. Pas plus que ceux de Rot-
terdam qui ont déjà refusé de décharger
tout bateau en provenance de Marseille.
télégramme à la C.G.T. : Ils ne casseront
pas la grève. Pas plus que ceux de Rot-
terdam qui ont déjà refusé de décharger
tout bateau en provenance de Marseille.
On ne peut que saluer la détermina-
tion des dockers marseillais, et la soli-
darité qui s'exprime à leur égard.
tion des dockers marseillais, et la soli-
darité qui s'exprime à leur égard.
Il faut aussi signaler que des dia-
logues réguliers s'instaurent entre piquet
de grève et étudiants. Ces derniers sont
extrêmement bien accueillis. Les dockers
ont promis de venir discuter avec eux
dans la Fac de Sciences occupée.
logues réguliers s'instaurent entre piquet
de grève et étudiants. Ces derniers sont
extrêmement bien accueillis. Les dockers
ont promis de venir discuter avec eux
dans la Fac de Sciences occupée.
CSF : REPRISE AMÎRE
La CSF de Levallois a décidé de
reprendre le travail par 1 037 voix
contre 655 voix. Cela n'a rien d'éton-
nant : C.G.T. et C.F.D.T. jugeaient les
propositions de la direction valables et
cautionnaient le vote à bulletin secret.
reprendre le travail par 1 037 voix
contre 655 voix. Cela n'a rien d'éton-
nant : C.G.T. et C.F.D.T. jugeaient les
propositions de la direction valables et
cautionnaient le vote à bulletin secret.
Ce qui est plus intéressant c'est que
la première question de la consultation
était la suivante :
la première question de la consultation
était la suivante :
• Les propositions qui vous sont sou-
mises sont-elles satisfaisantes ? Non
satisfaisantes ? »
mises sont-elles satisfaisantes ? Non
satisfaisantes ? »
535 voix (travailleurs, et direction qui
votait) ont répondu : satisfaisantes ;
votait) ont répondu : satisfaisantes ;
1 120 travailleurs ont répondu: non
satisfaisantes.
satisfaisantes.
C'est un sérieux avertissement au
patronat qui pleurniche sur I' « étendue
des avantages accordés ».
patronat qui pleurniche sur I' « étendue
des avantages accordés ».
Mais c'en est un sérieux également
Le directeur de la publication :
Jean-Pierre VICIER
Jean-Pierre VICIER
Travail exécuté par des ouvriers syndiqués
Grandes Imprimeries « Paris Centre •
§iiy 142, rue Montmartre
IBP | parjs (2«)
IBP | parjs (2«)
pour les syndicats qui cherchent à
convaincre les travailleurs, contre toute
évidence, que la reprise est victorieuse
malgré quelques points non satisfaits.
La C.G.T. ne peut avouer que les
résultats sont minces et risquent d'être
rapidement mis en cause alors que
conduisant la lutte et ayant l'appui de
dix millions de grévistes, elle n'a finale-
ment obtenu qu'une chose sûre : les
élections.
convaincre les travailleurs, contre toute
évidence, que la reprise est victorieuse
malgré quelques points non satisfaits.
La C.G.T. ne peut avouer que les
résultats sont minces et risquent d'être
rapidement mis en cause alors que
conduisant la lutte et ayant l'appui de
dix millions de grévistes, elle n'a finale-
ment obtenu qu'une chose sûre : les
élections.
LA CGT TREMBLE
SUR SA BASE
SUR SA BASE
Nous avons revu des camarades émi-
grés de chez Renault après que la
décision de reprendre eût été votée par
78 % contre 22 % des ouvriers.
grés de chez Renault après que la
décision de reprendre eût été votée par
78 % contre 22 % des ouvriers.
Leur déception était grande d'avoir
à reprendre le travail avec des résultats
aussi minces et dans les conditions du
vote cautionné par les syndicats.
à reprendre le travail avec des résultats
aussi minces et dans les conditions du
vote cautionné par les syndicats.
Pour eux, ce n'était pas une poignée
d'irréductibles qui avait voté non, qui
avait sifflé au meeting du matin l'invite
de la C.G.T. à répondre favorablement
à la reprise et qui avait réclamé
sur la place Jules-Guesde, à 16 heures,
la démission d'Albert, le secrétaire du
Syndicat C.G.T. Renault. C'était l'avant-
garde consciente qui aurait pu entrainer
la masse si la C.G.T. n'avait décidé
d'abandonner le soutien à mains levées,
le seul démocratique.
d'irréductibles qui avait voté non, qui
avait sifflé au meeting du matin l'invite
de la C.G.T. à répondre favorablement
à la reprise et qui avait réclamé
sur la place Jules-Guesde, à 16 heures,
la démission d'Albert, le secrétaire du
Syndicat C.G.T. Renault. C'était l'avant-
garde consciente qui aurait pu entrainer
la masse si la C.G.T. n'avait décidé
d'abandonner le soutien à mains levées,
le seul démocratique.
Ce n'étaient pas des « étudiants irres-
ponsables » qui accusaient :
ponsables » qui accusaient :
— Pourquoi la C.G.T. s'est-elle refu-
sée à soumettre la plate-forme revendi-
cative des travailleurs émigrés à tous
sée à soumettre la plate-forme revendi-
cative des travailleurs émigrés à tous
les syndicats pour qu'elle soit défendue
par tous ?
par tous ?
— Nous avons obtenu satisfaction sur
les libertés syndicales, c'est bien. Mais,
de nos revendications particulières à
nous, travailleurs émigrés, rien n'a été
obtenu, ni la suppression des contrats
provisoires, ni sur le F.A.S.
les libertés syndicales, c'est bien. Mais,
de nos revendications particulières à
nous, travailleurs émigrés, rien n'a été
obtenu, ni la suppression des contrats
provisoires, ni sur le F.A.S.
— Et la solidarité avec Citroën I Kra-
suki, lorsqu'il est venu, nous a dit :
« Pour la solidarité, 'a meilleure des
choses, c'est de reprendre le travail ».
C'est misérable !
suki, lorsqu'il est venu, nous a dit :
« Pour la solidarité, 'a meilleure des
choses, c'est de reprendre le travail ».
C'est misérable !
Bien sûr, nous donnerons une journée
de travail ou plus pour les gars de
Citroën mais, ce n'est pas cela la soli-
darité.
de travail ou plus pour les gars de
Citroën mais, ce n'est pas cela la soli-
darité.
Que vont-ils obtenir, maintenant qu'ils
vont être isolés dans la grève ?
vont être isolés dans la grève ?
— Moi, si tout le monde avait repris
en même temps le travail, bien que nous
n'ayons pas eu satisfaction, j'aurais été
d'accord pour reprendre mais alors que
Citroën continue, ce n'est pas possible !
en même temps le travail, bien que nous
n'ayons pas eu satisfaction, j'aurais été
d'accord pour reprendre mais alors que
Citroën continue, ce n'est pas possible !
— Si nous avions voté à bulletins
secrets, il y a quinze jours, nous aurions
déjà repris le travail à ce moment. Si
les syndicats ont accepté cela, c'est
qu'ils voulaient arrêter le mouvement.
secrets, il y a quinze jours, nous aurions
déjà repris le travail à ce moment. Si
les syndicats ont accepté cela, c'est
qu'ils voulaient arrêter le mouvement.
— D'ailleurs, depuis le début, ils ont
freiné le mouvement et il n'est pas éton-
nant qu'un certain nombre de syndiqués
C.G.T. aient déchiré leur carte au
meeting de ce matin.
freiné le mouvement et il n'est pas éton-
nant qu'un certain nombre de syndiqués
C.G.T. aient déchiré leur carte au
meeting de ce matin.
— Nous avons souffert de l'absence
de parti révolutionnaire (le P.C.F. a
sombré dans le réformisme) et il serait
urgent de faire un front uni de toutes
les organisations révolutionnaires, celles
qui ont été dissoutes et les autres et
que se constitue l'alliance des étudiants
et des ouvriers.
de parti révolutionnaire (le P.C.F. a
sombré dans le réformisme) et il serait
urgent de faire un front uni de toutes
les organisations révolutionnaires, celles
qui ont été dissoutes et les autres et
que se constitue l'alliance des étudiants
et des ouvriers.
Liste des revendications satisf les syndicats C.G.T. et C.F.D. voter favorablement pour la re à bulletins secrets
Demandé
— Salaire mini : 1 000 francs.
aites à la Régie sur lesquelles T. ont appelé les travailleurs à prise du travail lors du scrutin du lundi 16 juin 1968
Obtenu
Pas de salaire minimum.
Demandé
— Salaire mini : 1 000 francs.
aites à la Régie sur lesquelles T. ont appelé les travailleurs à prise du travail lors du scrutin du lundi 16 juin 1968
Obtenu
Pas de salaire minimum.
— Augmentation : taux mini, 4,75 horaire.
4 % en juin, 3 % en octobre. De 4,45 (coefficient 100 à 150) à 4,90 (coefficient au-dessus de 150).
4 % en juin, 3 % en octobre. De 4,45 (coefficient 100 à 150) à 4,90 (coefficient au-dessus de 150).
— Retraite à 60 ans pour les hommes, à 55 ans pour les femmes.
Pas de réduction sur l'âge. Retraite complémentaire : 100 F, O.S. 11.0 F, P.1 120 F, P.2 130 F, P.3
Pas de réduction sur l'âge. Retraite complémentaire : 100 F, O.S. 11.0 F, P.1 120 F, P.2 130 F, P.3
— Mensualisation de tout le personnel.
Une mesure n'engageant pas l'avenir : mensualisation des travailleurs au-dessus de 55 ans.
Une mesure n'engageant pas l'avenir : mensualisation des travailleurs au-dessus de 55 ans.
— Paiement intégral des jours de grève.
50 % jusqu'au 14 juin. En principe, pas de récupération.
50 % jusqu'au 14 juin. En principe, pas de récupération.
— Libertés syndicales.
Revendications satisfaites.
Revendications satisfaites.
— Suppression des contrats provisoires.
Obtenus pour 3000 travailleurs en contrat provisoire. Pas d'accord sur le principe.
Obtenus pour 3000 travailleurs en contrat provisoire. Pas d'accord sur le principe.
— Pas de sanctions pour faits de grève.
Revendication satisfaite.
Revendication satisfaite.
— Réduction du temps de travail.
Les réductions ne vont pas au-delà des accords de Grenelle.
Les réductions ne vont pas au-delà des accords de Grenelle.
RENAULT :
LA PAROLE AUX
TRAVAILLEURS MIGRES
Nous avons déjà souligné la
part prise par les travailleurs
émigrés dans le grand mouve-
ment de lutte ouvrière. Cepen-
dant la barrière que constitue
les langues différentes et aussi
le fait que la répression les
frappe durement et les oblige
à des mesures de sécurité sup-
plémentaires ont empêché
qu'ils puissent s'exprimer au
même titre que leurs camarades
français.
part prise par les travailleurs
émigrés dans le grand mouve-
ment de lutte ouvrière. Cepen-
dant la barrière que constitue
les langues différentes et aussi
le fait que la répression les
frappe durement et les oblige
à des mesures de sécurité sup-
plémentaires ont empêché
qu'ils puissent s'exprimer au
même titre que leurs camarades
français.
Nous avons donné la parole
à l'un d'entre eux : travailleur
émigré de la Régie Renault,
militant C.G.T. et qui a été sou-
vent le porte-parole de ses ca-
marades par suite de sa bonne
connaissance de la langue fran-
çaise. A sa demande nous ne
fournirons pas davantage de
précision sur lui.
à l'un d'entre eux : travailleur
émigré de la Régie Renault,
militant C.G.T. et qui a été sou-
vent le porte-parole de ses ca-
marades par suite de sa bonne
connaissance de la langue fran-
çaise. A sa demande nous ne
fournirons pas davantage de
précision sur lui.
Quelle a été la part prise
par les travailleurs émigrés
dans la lutte ?
par les travailleurs émigrés
dans la lutte ?
A la Régie, le mouvement de
grève a été amorcé par les
secteurs où les ouvriers profes-
sionnels français sont la majo-
rité. Le mouvement a été suivi
ensuite par l'ensemble des tra-
vailleurs et on peut dire que les
travailleurs émigrés y ont pris
une part massive, participant
activement aux piquets de
grève.
grève a été amorcé par les
secteurs où les ouvriers profes-
sionnels français sont la majo-
rité. Le mouvement a été suivi
ensuite par l'ensemble des tra-
vailleurs et on peut dire que les
travailleurs émigrés y ont pris
une part massive, participant
activement aux piquets de
grève.
A Boulogne il y a environ 7 à
8 000 travailleurs émigrés se
répartissant à 50 % en ouvriers
spécialisés (O.S.) et à 50 % en
manoeuvres.
8 000 travailleurs émigrés se
répartissant à 50 % en ouvriers
spécialisés (O.S.) et à 50 % en
manoeuvres.
Voilà la participation des émi-
grés à l'édification des riches-
ses de la Régie et voilà le poids
que nous avons apporté à la
lutte de la classe ouvrière fran-
çaise parce que notre entrée
dans le combat a été massive,
totale.
grés à l'édification des riches-
ses de la Régie et voilà le poids
que nous avons apporté à la
lutte de la classe ouvrière fran-
çaise parce que notre entrée
dans le combat a été massive,
totale.
Quelles sont les caracté-
ristiques des différentes
émigrations ?
ristiques des différentes
émigrations ?
Les travailleurs algériens,
marocains, espagnols, portu-
gais, sont venus en France à
cause des conditions de vie
extrêmement difficiles dans leur
pays et parmi eux se trouvent
les éléments les plus cons-
cients de la classe ouvrière de
leur pays d'origine qui ont du
s'expatrier pour des raisons
politiques : Espagnols chassés
par Franco et cela depuis la
guerre d'Espagne, Algériens qui
ont lutté pour l'indépendance
pendant la guerre d'Algérie, et
qui n'ont pu regagner leur pays,
Portugais qui depuis 42 ans
sont obligés de fuir la dicta-
ture et que sont venus renforcer
depuis 1961 les jeunes Portu-
gais qui refusent de participer
à la guerre coloniale menée par
Salazar en Angola, en Guinée
portugaise et au Mozambique.
marocains, espagnols, portu-
gais, sont venus en France à
cause des conditions de vie
extrêmement difficiles dans leur
pays et parmi eux se trouvent
les éléments les plus cons-
cients de la classe ouvrière de
leur pays d'origine qui ont du
s'expatrier pour des raisons
politiques : Espagnols chassés
par Franco et cela depuis la
guerre d'Espagne, Algériens qui
ont lutté pour l'indépendance
pendant la guerre d'Algérie, et
qui n'ont pu regagner leur pays,
Portugais qui depuis 42 ans
sont obligés de fuir la dicta-
ture et que sont venus renforcer
depuis 1961 les jeunes Portu-
gais qui refusent de participer
à la guerre coloniale menée par
Salazar en Angola, en Guinée
portugaise et au Mozambique.
Pour les Portugais, par exem-
ple, on peut estimer que 95 %
sont des émigrés économiques
et 5 % des exilés politiques et
des jeunes refusant d'effectuer
leur service militaire.
ple, on peut estimer que 95 %
sont des émigrés économiques
et 5 % des exilés politiques et
des jeunes refusant d'effectuer
leur service militaire.
Pour les Noirs le cas est un
peu différent ce sont des émi-
grés économiques provenant
des anciennes colonies fran-
çaises, Sénégal surtout. Il
s'exerce à leur égard une discri-
mination particulière, par exem-
peu différent ce sont des émi-
grés économiques provenant
des anciennes colonies fran-
çaises, Sénégal surtout. Il
s'exerce à leur égard une discri-
mination particulière, par exem-
ple, à Flins ils ont un contrat de
travail de sept mois après le-
quel ils ne sont pas réembau-
chés.
travail de sept mois après le-
quel ils ne sont pas réembau-
chés.
Quant aux Yougoslaves (ils
ne sont pas nombreux) ils se
caractérisent par une absence
de conscience de classe. Leur
seul but est d'accumuler l'ar-
gent nécessaire pour construire
une petite maison quand ils
rentreront chez eux. Les bu-
reaux d'embauché les appré-
cient particulièrement et on es-
saye de se servir d'eux contre
les travailleurs, contre les syn-
dicats.
ne sont pas nombreux) ils se
caractérisent par une absence
de conscience de classe. Leur
seul but est d'accumuler l'ar-
gent nécessaire pour construire
une petite maison quand ils
rentreront chez eux. Les bu-
reaux d'embauché les appré-
cient particulièrement et on es-
saye de se servir d'eux contre
les travailleurs, contre les syn-
dicats.
Leur alibi est de dire qu'ils
viennent chercher une forma-
tion professionnelle que leur
viennent chercher une forma-
tion professionnelle que leur
pays ne peut leur donner et
dont il a besoin.
dont il a besoin.
Je leur réponds :
- Tu parles d'une formation
professionnelle que de travail- j
1er toute la journée sur une !
chaîne de montage ! »
professionnelle que de travail- j
1er toute la journée sur une !
chaîne de montage ! »
Mais je le répète, ils ne sont
pas nombreux et les travailleurs
émigrés dans leur ensemble,
malgré les manœuvres et les
pressions, malgré le chantage
de Dreyfus dans la lettre qu'il
leur a adressée, malgré les
expulsions, sont au côté de la
classe ouvrière française. Ils
ont appris à travers la lutte où
étaient leurs véritables exploi-
teurs et où étaient leurs véri-
tables défenseurs.
pas nombreux et les travailleurs
émigrés dans leur ensemble,
malgré les manœuvres et les
pressions, malgré le chantage
de Dreyfus dans la lettre qu'il
leur a adressée, malgré les
expulsions, sont au côté de la
classe ouvrière française. Ils
ont appris à travers la lutte où
étaient leurs véritables exploi-
teurs et où étaient leurs véri-
tables défenseurs.
En dehors de leurs revendi-
cations particulières, ils savent
qu'ils seront bénéficiaires de la
lutte générale.
cations particulières, ils savent
qu'ils seront bénéficiaires de la
lutte générale.
Quelles sont ces revendi-
cations particulières ?
cations particulières ?
En plus des revendications
générales qui nous intéressent,
générales qui nous intéressent,
(F.A.S.) alimenté par des rete-
nues sur les allocations fami-
liales versées aux familles.
nues sur les allocations fami-
liales versées aux familles.
Ces retenues sont très impor-
tantes :
tantes :
Par exemple une famille de
deux enfants va toucher des
allocations familiales de :
deux enfants va toucher des
allocations familiales de :
160 F en France ;
60 F en Italie ;
55 F en Espagne ;
50 F en Algérie ;
35 F au Portugal.
60 F en Italie ;
55 F en Espagne ;
50 F en Algérie ;
35 F au Portugal.
L'écart est encore plus mar-
qué pour une famille de cinq
enfants.
qué pour une famille de cinq
enfants.
550 F en France ;
100 F au Portugal, etc.
La différence va en partie au
F.A.S. et en partie au gouver-
nement du pays d'origine du
travailleur.
F.A.S. et en partie au gouver-
nement du pays d'origine du
travailleur.
Le F.A.S. destiné théorique-
ment à financer la construction
de logements, les cours d'al-
phabétisation en langue fran-
çaise et l'accès des émigrés à
la formation professionnelle en
réalité ne fait rien.
ment à financer la construction
de logements, les cours d'al-
phabétisation en langue fran-
çaise et l'accès des émigrés à
la formation professionnelle en
réalité ne fait rien.
Nous demandons des expli-
empècher de participer active-
ment au mouvement dirigé par
la classe ouvrière française.
ment au mouvement dirigé par
la classe ouvrière française.
C'est pourquoi s'opposer aux
expulsions est une action de
solidarité concrète envers tous
les travailleurs.
expulsions est une action de
solidarité concrète envers tous
les travailleurs.
Chez Renault, la campagne
xénophobe n'a eu aucune
prise : tous les travailleurs
sont sur un même pied d'éga-
lité et ils reçoivent la même
part du fonds de solidarité. Ce-
pendant nous sommes bien
conscients que les travailleurs
français, ayant leur famille à
nourrir, éprouvent des difficul-
tés économiques plus grandes
que nous. Aussi nous envisa-
geons les cas particuliers (fa-
milles nombreuses) de façon
que ceux-ci bénéficient d'argent
supplémentaire.
xénophobe n'a eu aucune
prise : tous les travailleurs
sont sur un même pied d'éga-
lité et ils reçoivent la même
part du fonds de solidarité. Ce-
pendant nous sommes bien
conscients que les travailleurs
français, ayant leur famille à
nourrir, éprouvent des difficul-
tés économiques plus grandes
que nous. Aussi nous envisa-
geons les cas particuliers (fa-
milles nombreuses) de façon
que ceux-ci bénéficient d'argent
supplémentaire.
Quelle est votre analyse du
mouvement qui vient de se
produire ?
mouvement qui vient de se
produire ?
Tant que la bourgeoisie reste
au pouvoir ; il n'est pas ques-
au pouvoir ; il n'est pas ques-
Nationalité
1954
1962
1954
1962
Algériens . _. _ .. ..... .. — ...
212000 507600 288900 269300 106800 41 300 20100 53800 45600 34500
335000 644700 430 800 176600 78000 68600 49700 45800 33500 26200
212000 507600 288900 269300 106800 41 300 20100 53800 45600 34500
335000 644700 430 800 176600 78000 68600 49700 45800 33500 26200
Italiens ............ , ..... . .............
Espagnols ... , ............... .. .
Polonais ... .. ..... . ...................
Belges . ... ... ... ... -. ...
Américains (U.S. A.) „. .„ „. ™. _. Portugais .......... .. ... _
Allemands ...... _ _. ... ... ... ~. _
Suisses ......... .. ...
Soviétiques (ex-Russes) _ „. ._ TOTAL .............. .. ...
1 765 500
2150000
2150000
Source : I.N.S.E.E. (Recensements de la population et résultats du sondage au 1/20'). Des données plus récentes seront fournies par le dépouillement du recensement qui vient d'avoir lieu qui mettra en valeur l'importance de certaines nationalités peu représentées en 1962 (Portugais).
tous les travailleurs émigrés
ont des revendications particu-
lières exprimées dans la plate-
forme revendicative de la C.G.T.
concernant les problèmes parti-
culiers de l'émigration.
ont des revendications particu-
lières exprimées dans la plate-
forme revendicative de la C.G.T.
concernant les problèmes parti-
culiers de l'émigration.
1° Les travailleurs sont em-
bauchés avec un contrat pro-
visoire de six mois. Ainsi la
direction avec une grande
masse de main-d'œuvre fluc-
tuante peut jouer contre les
ouvriers. Nous demandons que
l'embauche soit définitive après
quinze jours et que l'on sup-
prime les contrats provisoires ;
bauchés avec un contrat pro-
visoire de six mois. Ainsi la
direction avec une grande
masse de main-d'œuvre fluc-
tuante peut jouer contre les
ouvriers. Nous demandons que
l'embauche soit définitive après
quinze jours et que l'on sup-
prime les contrats provisoires ;
2° Sur le plan des libertés
syndicales : nous demandons
la création d'une Commission
des travailleurs émigrés recon-
nue par la Direction ;
syndicales : nous demandons
la création d'une Commission
des travailleurs émigrés recon-
nue par la Direction ;
3U Le gouvernement a créé
un Fonds d'Actions Sociales
un Fonds d'Actions Sociales
cations et son contrôle par les
syndicats.
syndicats.
| Nous demandons aussi :
| — l'accès réel à la formation
| professionnelle des adultes ;
| — l'accès réel à la formation
| professionnelle des adultes ;
— les cours d'alphabétisa-
tion, etc.
tion, etc.
Y a-t-il eu des expulsions
de travailleurs étrangers
travaillant chez Renault ?
de travailleurs étrangers
travaillant chez Renault ?
Je ne connais pas de cas,
mais je sais qu'il y a plusieurs
anciens étudiants ne travaillant
pas chez Renault qui ont huit
jours pour quitter la France.
mais je sais qu'il y a plusieurs
anciens étudiants ne travaillant
pas chez Renault qui ont huit
jours pour quitter la France.
Le gouvernement à travers
ces expulsions et à travers la
campagne xénophobe qu'il
cherche à développer essaye
d'intimider l'ensemble des tra-
vailleurs émigrés de façon à les
ces expulsions et à travers la
campagne xénophobe qu'il
cherche à développer essaye
d'intimider l'ensemble des tra-
vailleurs émigrés de façon à les
tion de voir toutes nos revendi-
cations satisfaites. Donc la
question qui se pose est celle
de son renversement. Le mou-
vement a pris des caractéris-
tiques socialisantes : les ou-
vriers se sont emparés des ins-
truments de production, de leurs
outils de travail. Ils ont contrôlé
cations satisfaites. Donc la
question qui se pose est celle
de son renversement. Le mou-
vement a pris des caractéris-
tiques socialisantes : les ou-
vriers se sont emparés des ins-
truments de production, de leurs
outils de travail. Ils ont contrôlé
les usines, les moyens de com-
munications, les transports. Et
cela a abouti à paralyser pen-
dant vingt jours toute l'écono-
mie française.
munications, les transports. Et
cela a abouti à paralyser pen-
dant vingt jours toute l'écono-
mie française.
Et puis on n'a pas été plus
loin : la bourgeoisie a proposé
de reporter le problème sur le
terrain électoral et les partis de
gauche (P.C.F., F.G.D.S.) ont
accepté ce terrain.
loin : la bourgeoisie a proposé
de reporter le problème sur le
terrain électoral et les partis de
gauche (P.C.F., F.G.D.S.) ont
accepté ce terrain.
Si l'on n'a pas été plus loin
c'est à cause de l'absence de
Parti révolutionnaire. Au début
de la 2 semaine de grève il
aurait fallu mener une grande
campagne d'éclaircissement
dans les masses et dire : « en
1936 voilà ce que nous avons
fait et voilà ce que nous avons
obtenu ; en 1944, voilà ce que
nous avons fait et voilà ce que
nous avons obtenu; maintenant
pour satisfaire nos revendica-
tions il faut renverser le pou-
! voir ».
c'est à cause de l'absence de
Parti révolutionnaire. Au début
de la 2 semaine de grève il
aurait fallu mener une grande
campagne d'éclaircissement
dans les masses et dire : « en
1936 voilà ce que nous avons
fait et voilà ce que nous avons
obtenu ; en 1944, voilà ce que
nous avons fait et voilà ce que
nous avons obtenu; maintenant
pour satisfaire nos revendica-
tions il faut renverser le pou-
! voir ».
i Pour la Révolution d'Octobre
! tout est parti de l'usine Putila-
nov qui dans le temps où elle
était assiégée organisait son
comité militaire. Les dirigeants
qui avaient des perspectives
claires ont pu faire se propa-
ger le mouvement. Il n'est pas
question de copier mécanique-
ment la Révolution d'Octobre,
mais c'est une question de prin-
cipe.
! tout est parti de l'usine Putila-
nov qui dans le temps où elle
était assiégée organisait son
comité militaire. Les dirigeants
qui avaient des perspectives
claires ont pu faire se propa-
ger le mouvement. Il n'est pas
question de copier mécanique-
ment la Révolution d'Octobre,
mais c'est une question de prin-
cipe.
C'est ton opinion person-
nelle ?
nelle ?
Oui c'est une opinion person-
nelle mais nous sommes quel-
ques-uns à voir la situation
comme cela. Et puis, je crois, le
mouvement a beaucoup appris
aux jeunes travailleurs : ils ti-
reront les leçons de l'expé-
rience.
nelle mais nous sommes quel-
ques-uns à voir la situation
comme cela. Et puis, je crois, le
mouvement a beaucoup appris
aux jeunes travailleurs : ils ti-
reront les leçons de l'expé-
rience.
UN COMITÉ
INTERN \TIONS
POUR LES
TRAVAILLEURS
ÉTRANGERS
INTERN \TIONS
POUR LES
TRAVAILLEURS
ÉTRANGERS
Dimanche après-midi des travailleurs
et étudiants étrangers se sont réunis
pour constituer un « Comité perma-
nent de la main-d'œuvre étrangère ».
Pourquoi cette initiative ? Il existe déjà
de nombreuses organisations pour les
différents groupes nationaux immigrés.
Mais les événements de mai ont produit
deux faits nouveaux :
et étudiants étrangers se sont réunis
pour constituer un « Comité perma-
nent de la main-d'œuvre étrangère ».
Pourquoi cette initiative ? Il existe déjà
de nombreuses organisations pour les
différents groupes nationaux immigrés.
Mais les événements de mai ont produit
deux faits nouveaux :
1) A la suite de l'occupation des
pavillons du Portugal. d'Espagne, du
Maroc, etc., à la Cité Universitaire
(cf « Action » n° 9) des Comités étu-
diants-travailleurs se sont formés dans
chaque pavillon. Il faut signaler que
cette action politique de protestation
contre des régimes rétrogrades est par-
fois apparue avant même que les
troubles éclatent en France : ainsi la
manifestation antifranquiste au pavillon
espagnol.
pavillons du Portugal. d'Espagne, du
Maroc, etc., à la Cité Universitaire
(cf « Action » n° 9) des Comités étu-
diants-travailleurs se sont formés dans
chaque pavillon. Il faut signaler que
cette action politique de protestation
contre des régimes rétrogrades est par-
fois apparue avant même que les
troubles éclatent en France : ainsi la
manifestation antifranquiste au pavillon
espagnol.
2) Le début de la répression contre
les étrangers (arrestations, matraquages,
expulsions) a fait sentir la nécessité de
coordonner les mesures de défense
prises isolément. Quand le gouverne-
ment s'appuie sur les pires sentiments
xénophobes et racistes pour isoler les
travailleurs étrangers de leurs cama-
rades de classe afin de frapper d'abord
les uns pour mieux écraser la révolte
des autres ensuite, tous les étrangers
sont réduits à s'unir malgré les diffi-
cultés de langues pour élaborer une
riposte commune.
les étrangers (arrestations, matraquages,
expulsions) a fait sentir la nécessité de
coordonner les mesures de défense
prises isolément. Quand le gouverne-
ment s'appuie sur les pires sentiments
xénophobes et racistes pour isoler les
travailleurs étrangers de leurs cama-
rades de classe afin de frapper d'abord
les uns pour mieux écraser la révolte
des autres ensuite, tous les étrangers
sont réduits à s'unir malgré les diffi-
cultés de langues pour élaborer une
riposte commune.
Quelles seront les tâches du Comité ?
Assurer la liaison entre les immigrés de
tous les pays. Les inviter à militer dans
les syndicats français, quelles que soient
leurs défauts, puisque tout rassemble-
ment indépendant ferait le jeu de divi-
sion et de répression du patronat. Dans
l'immédiat, renforcer le soutien matériel
(argent, contact avec les avocats) et
définir les revendications spécifiques
des étrangers (abolition du statut spé-
cial, etc.).'
Assurer la liaison entre les immigrés de
tous les pays. Les inviter à militer dans
les syndicats français, quelles que soient
leurs défauts, puisque tout rassemble-
ment indépendant ferait le jeu de divi-
sion et de répression du patronat. Dans
l'immédiat, renforcer le soutien matériel
(argent, contact avec les avocats) et
définir les revendications spécifiques
des étrangers (abolition du statut spé-
cial, etc.).'
On sait que la C.G.T. avait voté à
son XXXV- Congrès, en 1966, une réso-
lution sur les immigrés... malheureuse-
ment enterrée depuis dans les tiroirs
confédéraux. Le comité compte repren-
dre cette résolution pour mettre les
syndicats face à leurs responsabilités.
son XXXV- Congrès, en 1966, une réso-
lution sur les immigrés... malheureuse-
ment enterrée depuis dans les tiroirs
confédéraux. Le comité compte repren-
dre cette résolution pour mettre les
syndicats face à leurs responsabilités.
D'autre part, un « Comité du droit des
étrangers •> engage en ce moment une
campagne auprès de l'opinion publique
pour dénouer les mensonges et le
silence de la presse ou de la radio et
faire connaître la surexploitation dont
sont victimes les immigrés.
étrangers •> engage en ce moment une
campagne auprès de l'opinion publique
pour dénouer les mensonges et le
silence de la presse ou de la radio et
faire connaître la surexploitation dont
sont victimes les immigrés.
LES EFFECTIFS DES TRAVAILLEURS EMIGRES
A BOULOGNE ET A FLINS
A BOULOGNE ET A FLINS
Nationalités
Boulogne
Flins
Boulogne
Flins
Espagnols .........................
1 500
175
1 500
175
Africains du Nord ..................
3500
150
3500
150
Africains noirs .......... , ...........
350
550
350
550
Portugais ........
300
400
300
400
Italiens ......... -. ... ... .. .........
250
150
250
150
Autres .. . ....................
450
100
450
100
Category
Title
Action
Issue
no.12
Date
18/06/1968
Keywords
Publication information
no.12