Combat

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7442 Mercredi 19 Juin 1968
COMBAT
de la Résistance à la Révolution
18, RUE DU CROISSANT, PARIS 2e TELEPHONE - CEN. 81-11 (CINQ LIGNES GROUPEES) 50 C.
PO
PIDOU
VOIT ROUG
Hier soir, à la TV, le Premier Ministre a
caricaturé le péril communiste et fustigé
tes centristes qui le censurèrent
• René BILLERES : Le gouvernement s'obstine
à susciter chez les Français les vertiges de la
peur et de la passion
• Michel ROCARD ; «Le P.C. a choisi de
maintenir le régime gaulliste »
METALLURGIE :
LES CENTRALES
SYNDICALES
DEMANDENT
L'ARBITRAGE
DE WL SCHUMANN
(page 4)
BERLIET :
REPRISE INCERTAINE
LES VOLX S'ETANT
PARTAGEES ENTRE
PARTISANS
ET ADVERSAIRES
DE LA GREVE
(Page 4)
F.M.I. :
LA FRANCE RETIRE
140 MILLIONS
DE DOLLARS
ET NE PARTICIPE
PAS AU PRET A
LA GDE-BRETAGNE
(Pages 5 et 10)
HAUSSE DE L'ESSENCE
Le 1er juillet le litre d'essence augmenterait d'un centime (page 16).
OPERATION LEGISLATIVES ;
Le Val de Marne (page 8) le Val d'Oise : duel Pompidou-Giscard par candidat interposé (p. 9).
EST-CE qu'on prendrait les Français pour
des naïfs ? Cette question que le Pre-
mier Ministre a posée hier aux téléspec-
tateurs, à propos de l'attitude de la Gauche,
concerne bien plutôt là sienne.
Cette campagne électorale était décidément
trop calme. Aux yeux des gaullistes les Fran-
çais n'avaient pas assez conscience du préci-
pice dans lequel le Chef de l'Etat les a em-
pêchés de choir, ils semblaient avoir trop ten-
dance à retourner à leurs anciennes familles
politiques.
Un homme d'Etat ? Tout au plus, un acteur
du Grand-Guignol.
Un Grand-Guignol où l'on verrait François
Mitterrand « poussé par la fenêtre » par les
communistes (erreur, M. le Premier Minis-
tre '• les défenestrations de Prague ont un siè-
cle de plug Que le « coup » de la ville du même
nom). Un Grand-Guignol où le drapeau rouge
« flotterait sur l'Elysée sur Matignon, sur tou-
tes les mairies de France »• Un Grand-Gui-
gnol où les P.D.M. jouent les traîtres
en votant toutes les motions de censure. « y
compris celle du 22 Mai, qui était pourtant
un véritable encouragement à l'émeute ». Un
Grand-Guignol où la statue du Commandeur,
alias le M.R.P., apparaît soudain. ;«citée par
un Ministre en exercice.
Mlle Marie-Madeleine Dienesrh a oublié
qu'elle était secrétaire d'Etat à l'Education Na-
tionale. Alors que toute une Université ."si à
reconstruire sur des bases nouvelles, on n'a en-
tendu parler que de la temme. au foyer. Une
seule allusion à la jeunesse ' il faut que les
mères de famille reprennent en main leurs en-
fants !
Tout cela est bien clair. Le pouvoir porterait
moins d'attention aux femmes si celles-ci ne
constituaient pas plus de la moitié du corps
électoral. Le péril rouge n'est qu'un dérisoire
épouvantai! brandi pour détourner les moineaux
vers l'ange qui, soi-disant, les sauvera.
M. Pompidou a peur. Peur qu'il ne lui revien-
ne une Assemblée où il devrait compter avec
Giscard et Duhamel, une de ces Assemblées que
le Chef de l'Etat voue à la dissolution (mais le
Premier Ministre nous a déclaré hier que « cin-
quante voix de majorité, ce n'est pas rien » ).
Alors, ce régime qui z toujours ri des jeux
politiques de naguère tire les grosses ficelles
de l'électoralisme. Il sait que le pays a eu peur,
et il entretient cette peur afin de se maintenir
au pouvoir malgré tout, afin de conduire les
moutons (ou les veaux) affolés vers la seule
voie de salut qu'il lui montre, la sienne : il y
a les bons et les mauvais, les gaullistes et les
autres, les anges et les démons du Centre et
de Gauche.
C'est oublier que tout ange est promis à la
déchéance, que celui qu'on nous propose a des
ailes bien rapiécées et qu'il suffira, à la ren-
trée, d'une fronde d'étudiants, pour le renvoyer
en enfer.
COMBAT
La Sarbonne occupée : un symbole
par Jacques SOUSTEILE
La Sorbonne occupée par la police, c'est le
parfait symbole d'un régime faseistoïde, étranger
aux valeurs et aux traditions de l'Université fran-
çaise.
En tant qu'universitaire ayant fréquenté la
Sorbonne pendant tant d'années comme étudiant et
comme professeur, je ne puis taire mon dégoût et
mon indignation devant l'invasion policière déclen-
ché* sous un prétexte dérisoire ou comme suite à
nne provocation délibérée.
Sans doute, une certaine droite philistine de
bourgeois nantis et de petits-bourgeois pusillanimes
applaudira-t-elle à ce om'elle considère assurément
comme un geste d'autorité. C'est la même qui' est
allée brailler des slogans aux Champs-Elysées, dans
le défilé qui rappelait de façon si frappante ceux
des ligues fascinantes d'av^nt-guerre, à cela près
(suite en page li>
DEMAIN :
François Fonvielle-Alquier
ESPOIR
nar Maurice CLAVEL
Avez-vous lu Pisani, hier, dans le Monde ? Très juste-
ment il donne cent jours à nos gouvernants pour éviter la
culbute en réformant de fond en comble économie et finan-
ces. Soit. Mais il oublie de dire Qu'il leur faudrait de l'audace
dans les idées, de l'humilité devant les faits. Or leur réélec-
tion va les enfler comme corbeau et grenouille du fabuliste...
D'autre part, au bachot, les enseignants intimidés par
les candidats vont recevoir tout le monde. Une grande masse
de jeunes déjà très politisés aura accès aux Facultés, mais
sans y trouver de place. D'où poussées en tous sens, jusqu'à ce
que les murs tombent..
Pour peu que les deux crises, économique, universitaire,
coïncident — et c'est probable — tout sautera. Je peux les en
avertir. Ils sont trop infatués pour le croire. Ils pensent con-
tinuer indéfiniment leur rêve, notre cauchemar de Cinquiè-
me, de sourcils charbonneux et de DS noires-
Tout sautera. Je le désire. Pourquoi ? Pour les mêmes
raisons que les jeunes. Avant, comme on dit, mais à la lettre,
ce n'était pas une vie. En mai on a vu. dans un éclair, ce que
la vie pouvait être. Le sol a craqué et les deux se sont entr-
ouverts à la fois. C'est un peu apocalyptique, mais c'est vrai.
Terre et ciel, cela ne s'obture pas.
La mort tlu cul de plomb
par Gabriel MAT/NEFF
Depuis le jeudi 25 avril, où a paru ma chro-
nique consacrée au caractère révolutionnaire du
christianisme, je n'ai pas écrit une ligne dans
Combat. Certains jeunes lecteurs ont bien voulu
s'en inquiéter. Voici la raison de ce silence.
Ayant quitté Paris le vendredi 26 avril, j'ai vé-
cu ces deux derniers mois à l'étranger, dans un
petit village méditerrnoéen où les nouvelles du
monde extérieur ne me parvenaient que fort as-
sourdies- Aussi ne fut-ce que d'une manière vague,
imprécise, que j'eus alors vent des troubles qui
bouleversaient la France. Et quand même j'aurais
eu des informations, je n'aurais pas pu envoyer ma
chronique hebdomadaire, puisqu'il n'y avait ni cour-
rier ni liaison téléphonique.
De retour à Paris, je me suis informé. Mon
sentiment ? Je le dirai dans un instant, mais au-
paravant, et bien que je sache qu'il est très mal
élevé de se citer soi-même, je voudrais citer deux
courts textes qui témoigneront que je n'ai pas at-
tendu les récents événements pour penser ce que
Je pense.
f suite en page 16)
Politique intérieure
L'électoral flottant tient entre ses mains
le sort de la majorité sortante
Une partie, peu nombreuse il est vrai, du person-
nel des instituts de sondage est en grève niais ce
matin doit être publié le résultat d'un sondage de
la SOFRES effectué le 13 juin dernier, c'est à dire
au sommet de la vague de peur qui a suivi les ma-
nifestations d'étudiants et les événements de So-
chaux.
La vaguelette gaulliste représentera une progres-
sion de trois points par rapport à 1967. Qu'en res-
tera-t-il le 23 juin prochain ? On est loin, semble-
t-il de la vague de fond évoquée par les milieux
gouvernementaux voici une quinzaine de jours. Les
informations en provenance de province laisseraient
entendre que les candidats centristes ont « le vent
dans le dos ». En fait, une fois encore les résultats
de dimanche prochain dépendront de la direction
que prendront les voix de l'électoral flottant dont
la caractéristique constante est de se fixer au der-
nier moment.
Une nouvelle péripétie de la guerre qui fait rage
à Pontoise entre le Premier lieutenant de Giscard,
M. Michel Poniatowski et le représentant du Pre-
mier Ministre, le Dr Salle s'est déroulée hier sur
les ondes de Radio-Luxembourg.
Le député sortant de la 1ère circonscription du
Val d'Oise, M. Poniatowski affronte nn ancien gaul-
liste dissident ayant abandonné sa dissidence pour
bénéficier de l'appui personnel du. Premier Minis-
tre et qui est désigné aujourd'hui par ce dernier
comme le « candidat de la fidélité à de Gaulle ».
Cette curieuse caution apportée par M. Georges
Pompidou nous a été expliquée à Pontoise par le
« brain trust » électoral du Dr Salle (cf. page 9>. En
fait il s'agit par tous les moyens d'éliminer un hom-
me qui a son franc parler et prétend cultiver le
* mais » dans le jardin des « oui » au général de
Gaulle.
M. Poniatowski explique l'hostilité du Premier
Ministre par la volonté des giscardiens de faciliter
maintenant, après dix ans, l'installation d'une c dé-
mocratie moderne alliant autorité et liberté ».
En soulignant que cette aspiration pourrait être
la raison fondamentale de l'attitude de M. Pompi-
dou à son égard, M. Poniatowski laisse déduire que
le Premier Ministre est donc hostile à l'instaura-
tion d'une démocratie libérale.
Les conditions de la guerre qui fait rage ainsi à
Pontoise font apparaître deux conceptions fort dis-
tinctes de la démocratie. Par ailleurs, on imagine
dans quel esprit les amis de M. Poniatowski et
celui-ci seront amenés à s'asseoir demain sur les
bancs de la « majorité * à l'Assemblée Nationale.
Quelle forme de collaboration, quelle concertation
seront possibles avec un tel contentieux entre les
deux tendances que représentent gaullistes ortho-
doxes et gaullistes giscardiens ?
Certes, le chef du gouvernement peut vouloir
donner an premier tour de l'élection de Fontoise la
signification d'un test électoral de type primaire
pour mesurer les influences giscardienne et pompi-
dolienne dans une perspective présidentielle mais
dans ce cas, c'est porter sur la place publique la
fragilité de la coalition gaulliste actuelle et accep-
ter d'hypothéquer l'avenir du gaullisme en recon-
naissant déjà les divisions qu'il porte en lui.
Jusqu'à présent, M. Pompidou avait fait preuve
de beaucoup plus d'habileté. Serait-il mal conseil-
lé par M. Raymond Mareellin dont les qualités de
diplomate sont pourtant très réelles ?
Jean-Claude VAJOU
M. PDMATDWSKI :
«JE SUIS LE CANDIDAT
DE LA MAJDRITE»
« Je suis candidat de la ma-
jorité et je suis le candidat du
soutien au général de Gaulle dans
la première circonscription du Val
d'Oise », a notamment déclaré M.
Michel Poniatowski dans une in-
terview qu'il a accordée à Radio
Télé-Luxembourg.
Le secrétaire général des répu-
blicains indépendants a ajouté :
• Ce soutien au général de Gaulle
est le premier point de ma pro-
fession de foi car je crois que,
dans les circonstances très graves
que nous traversons, le seul point
de la résistance à la subversion
est précisément le président de
la République ».
M. Poniatowski a précisé que
le Dr. Salle, investi par l'UDR
à Pontoise était en mars 1967, le
secrétaire général du centre Verne
République des gaullistes dissi-
dents, Qui a présenté soixante
candidats contre les candidats
UN.R. et républicains Indépen-
dants officiellement Investis par
la Sème êpublique. Il en a fait
battre un certain nombre.
A la question : Comment expli-
quez-vous cette candidature de
dernière heure, M. Poniatowski a
affirmé : « Je n'ai pas trouvé
d'explication complète. Il y a
peut-être un problème d'orienta-
tion générale. M. Giscard d'Es-
taing et moi-même souhaitons
qu'après l'étape de ces dix der.
nières années qui a été, sur le
plan des institutions, un grand
progrès, une seconde étape puisse,
pour préparer l'avenir, nous con-
duire vers une forme de Républi-
que à la fois stable et libérale,
«al allie autorité et liberté dans
«ne démocratie moderne ».
La semaine passée, M.
Pompidou confirmait dans
une lettre an Dr. Salle que
l'investiture de l'Union pour
la défense de la République
lui était donnée, à lui et' à
lui « seul ». « Vous êtes à
Pontoise, concluait M. Pom-
pidou, le candidat de la fi-
délité au général de Gaulle
et à son gouvernement ». Un
candidat était donc opposé
à M. Poniatowski. C'était un
nouvel épisode de la «guer-
re s qui oppose M. Pompi-
dou à M. Giscard d'Estaing,
M. Poniatowski étant le bras
droit du leader des Répu-
blicains indépendants.
Rappelons que le Dr Salle
tiendra ce mercredi une
conférence de presse. 11 doit
exposer les raisons de sa
candidature.
Signalons enfin qu'un
Comité de défense de M. Mi-
chel Poniatowski a été cons-
titué à Pontoise. Ce comité
comprend de nombreuses
personnalités ainsi Que D'U-
sieurs maires de l'arrondis-
sement de Pontoise.
En bref • En bref • En bref
• Ce mercredi à 21 heures, aura
lieu dans le grand amphithéâtre
de la Faculté de Droit et des
Sciences économiques de Paris,
92, rue d'Assas, un débat orga-
nisé par le comité de grève. M.
Edgard Pisani y sera confronté
à Mrs :
— Andrieu (L'Humanité)
— Clavel (Combat)
— Viansson Ponte (Le Monde)
— Frossard (Le Figaro)
Et répondra aux questions du
public.
• Le PSU organise ce soir au
Palais de la Mutualité un mee-
ting au cours .duquel plusieurs
dirigeants dont M. Michel Ro-
card exposeront tes objectifs du
parti.
Les candidats PSU de la ré-
gion parisienne seront présents à
cette réunion.
• Un grand rassemblement des
centristes est org&n'ti par Jean-
François Carite, candidat Centre
Progrès et démocratie pour la
9ème circonscription de Seine
Saint-Denis (Cantons de Livry
Une lettre de la C.G.C.
aux formations politiques
La Confédération Générale des
Cadres, sous la signature de son
Président, M. André Malterre, a
adressé à toutes les formations po-
litiques la lettre suivante :
« J'ai l'honneur, au nom de la
Confédéraion Générale des Cadres
(C.G.C.) de vous demander de nous
préciser pai écrit votre position sur
les points suivants, réponse qui
conditionnera dans une large me-
sure te vote dR nos adhérents. :
1) - Etes-voi*! favorable à la
réalisation de ;a Communauté Eco.
nomique Européenne conformé-
ment au Traité de RomP et au res-
pect de sa lettre et de son esprit ?
2) Etes-vous d'accord pour dé-
poser un* proposition de loi abro-
geant les dispositions procédant au
déplafonnement de la sécurité so-
ciale contenues dans l'ordonnance
6-T06 du 21 Août 1967 ?
LOTERIE NATIONALE
de la
ZOème Tranche 1968
à 20 h. 15
BEZIERS
Gros Lot: 1 MILLION M F
3) - Etes-vous d'accord pour dé-
poser une seconde proposition de
loi donnant un caractère législa-
tif au décret du 29 Août 1962 dé-
terminant les conditions d'évolu-
tion du plafond du régime de re-
traite de la sécurité sociale qui,
ainsi que vous 1P savez, sert de
plancher au régime de retraite des
cadres ?
4) . Etes-vous d'accord pour vo-
ter une disposition législative pré-
voyant la révisJon du barème de
l'Impôt sur le revenu des person-
nes physiques chaqu,, fois que l'in-
dic« des 259 articles augmente de
5% 1
5) . Etes-vous prêt à demander
et à voter une disposition dans la
loi de finance portant de 20 à 30%
la détaxation dont bénéficient ceux
dont les revenus sont déclarés par
les tiers, c'est-à-dire l'ensemble
des travailleurs ï
6) _ Etes-vous favorable à la
modification du statut de l'OBTP
assurant l'objectivité et l'indépen-
dance de l'Office et permettant
notamment à toutes les organisa-
tions syndicales reorésentatives de
s'y exprimer librement ?
Le C.G.C. fera connaître les
réponses qui lui parviendront avant
le premier tour de scrutin.
• La MRAP (Mouvement contre
le Racisme, l'Antisémitisme et
pour la Paix), s'élève dans un
communiqué « contre les expulsions
qui ont été prononcées au «ours
de ces derniers jours à rencontre
d'étrangers. Il met en garde l'opi-
nion publique * contre une opé-
ration qnl ten'1 à susciter, dit-il,
dans notre pavs nn courant de
xénophobie préjudiciable non seu-
lement à ceux qui en sont direc-
tement victime*; mais aussi à l'en-
semble des citoyens et au combat
déntocraitione ». « Ces mesures,
est-i] dil dans le même texte, ont
été prises dans «les conditions
inadmissibles d'arbitraire, de pré-
cipitation »t d'inhumanité. En fai-
sant des étraneers des boucs émis-
sai"*s, «n tente de masquer le ca-
ractère profondément national du
mouvement artnel des étudiants et
des travaillen's ainsi que les can-
ses réelles qui l'ont prevoqpt ••
Gargan. le Raincy, Gagny, Neull-
ly-Plaisance, Noisy-le-Grand), le
20 Juin 1968 à 2l heures — salle
des fêtes de Gagny (près de la
mairie), y participeront :
— Fernand Chausseoourg, se-
crétaire général da groupe FDM
à l'Assemblée nationale.
- Dominique Baudis secrétaire
exécutif de l'Association des Jeu-
ne s démocrates.
• Le président Antoine Plnay
communique :
« Un hebdomadaire a annoncé-,
à piopos des événements du mois
de mai que M. Antoine Pinay
« avait fait savoir qu'il apporte-
rait son appui à un gouverne-^
mtnt Mendès d'union sacrée ».
M. Antoine Pinay précise qu'au,
cun contact ni diiect ni Indirect
n'a eu lieu pendant la crise entre
le président Mendès-Franee et lui-
même et que i-infoimation donnée
par l'hebdomadaire est dénuée de
tout fondement »
Les prises de position
M. DEFFERRE : POUR UN CONTRAT NATIONAL DE *
PROGRES
« Ce qu'il faut à la France, ce n'est ni un système de type con-
servateur qui a fait faillite, ni un système communiste qui ne
convient pas à notre pays », a déclaré M. Gaston Defferre dans un
discours à Marseille. « Je propose donc ce soir le contrat national
de progrés économique et social, tel qu'il a été défini dans le
nouvel horizon ».
M. Gaston Defferre publia ce livre, en 1965, lorsqu'il souhaitait
fonder « la grande fédération ».
« II ne peut pas y avoir de véritable démocratie sans Informa-
tion » a poursuivi M Defferre qui a ajouté : « Dans ce domaine,
cela pose non seulement le statut de l'O.R.T.F., mais aussi le statut
de l'INSEE et toutes ses ramifications régionales et départemen-
tales ». Au sujet de l'O.R.T.F., M. Defîerre a précisé : « II ne faut
plus que le directeur et les principaux administrateurs soient nom-
més par le gouvernement mais par le conseil d'administration
lui-même. Il faut que le gouvernement sache que des millions de
Français veulent la vérité ».
Au sujet des syndicats le maire de Marseille juge qu' « ils
ont un petit pourcentage du nombre des travailleurs. Il faut qu'ils
soient renforcés, mieux organisés, plus représentatifs. Contraire-
ment à ce que pensent les hommes du pouvoir, ils ne sont pas
une menace mais une garantie ».
M. PISANI : AUTONOMIE PLUS GRANDE POUR $'
L'INFORMATION ":
« Nous pensons comme tout à fait fondamental que l'infor-
mation atteigne un degré de liberté et d'autonomie beaucoup plus
grand que celui qu'elle a connu dans les institutions officielles »
a déclaré lundi soir M. Edgar Pisani, en réponse à un auditeur.
sur les antennes d'Europe No 1. « II est clair, a-t-il ajouté, que
le gouvernement doit détenir des temps d'antenne parce qu 'i est
responsable, mais il est clair aussi que, pour le reste, l'informa-
tion devrait dépendre d'une espèce de magistrature parfaitement
Indépendante et qui aurait autant le souci de la vérité en ter-
mes d'informations que le souci de la culture dans les autres
domaines car désormais la télévision et la radio sont les voies par
lesquelles l'Sme d'un peuple, l'âme des individus se forment »
M. WALDECK-ROCHET : NOUS NE REVENDIQUONS PAS
LE POUVOIR POUR NOUS SEULS
« A nos yeux les pas en avant qu'il faut encore accomplir pour
consolider l'unité des forces de gauche sont fonction de l'action
des masses populaires et de la capacité des communistes à les ga-
gner aux solutions justes qu'ils défendent », écrit M. Waldeck Ro-
chet dans un éditorial que publie la revue théorique du parti com-
muniste « Les cahiers du communisme ».
H poursuit : « Ceci nous conduit à poser une autre question.
Avec la Fédération de la gauche nous entretenons des rapports
d'alliés et nous tenons à les raffermir, mais nous n'oublions pas
que nous sommes par un certain côté aussi des concurrents. Les
dirigeants fédérés ne s'en cachent pas lorsqu'ils se donnent pour
objectif d'élargir leur influence afin d'atteindre ou de dépasser
celle de notre parti. Dans ces conditions il est normal que le par-
ti communiste, comme la Fédération, cherche à renforcer ses
positions politiques, son organisation ».
Le secrétaire général du P.C.F. déclare encore : € Dans les
conditions actuelles nous pensons d'ailleurs que les deux forma-
tions peuvent développer ensemble leur influence en faisant re-
culer celle gaullisme et de la réaction. Ce phénomène, qui a été
déjà enregistré lors des dernières élections législatives et d'élec-
tions partielles, comme celles de Bastla, se développera plus lar-:
gement encore demain si toute la gauche s'entend sur un prcn
gramme commun pour le gouvernement démocratique de demain »„:
D'autre part à Radio-Luxembourg, M. Waldeck-Rochet a rap-
pelé que la tactique pour le second tour serait la même que celle
adoptée l'an passé. Le leader communiste a ajouté : « Nous, com-
munistes, en cas de victoire des forces démocratiques nous ne re-
revendiquons pas le pouvoir pour nous seuls, mais simplement la
place qui nous revient démocratiquement »s
Mercredi 19 juin 1968 f OMRAT
IL N'Y A AUCUN ESPOIR
c Je désire ardemment comme
Georges Bidault revenir dans mon
pays le plus tôt possible, mais seu-
lement à condition que mon action
politique future ne soit en aucune
façon compromise ». déclare M.
Jacques Soustelle dans une inter-
view accordée à Genève à un en-
voyé de l'hebdomadaire italien de
droite « Lo Specchio »..
« Je répète, a-t-il dit, que je ne
prendrai pas part aux prochaines
élections qui sont à mon avis faus-
sées par la pression de l'adminis-
tration, de la police et de l'armée
et par la pression des « comités
d'action civique ».
Au sujet des récentes mesures
. de libération ou d'amnistie prises
. en faveur des anciens partisans
de l'Algérie française M. Soustelle
estime qu'il s'ag, - a d'un acte dé-
terminé par des considérations
électorales » et il rappelle que les
yictlmes de l'abandon de l'Algérie
demandent depuis des années :
l'amnistie intégrale, l'indemnisa-
tion.
Sur les causes de la crise actuel-
le, l'ancien 'ministre considère que
i te régime a gaspillé les ressour-
ces de la France en faisant des
Choix erronés, notamment la for-
ce de frappe, les subventions inu-
tiles à des pays insatiables com-
me l'Algérie et en négligeant les
investissements productifs ».
« Cette crise provoquera, ajou-
te M. Soustelle, une flexion de 10 à
15 % du revenu national, une in-
flation qui annulera rapidement les
avantages obtenus par ies travail-
leurs, enfin une dévaluation du
Franc que les experts estiment
inévitable ».
Sur ies politiques intérieure et
extérieure menées par le générât
de Gaulle, M. Soustelle déclare
« il existe en réalité depuis plu-
sieurs années une complicité à pei-
ne cachée entre le parti commu-
nist et le général de Gauile... en
combattant l'influence américaine,
en prenant position contre les
Etats-Unis dans l'affaire du Viet-
nam, en détraquant l'OTAN, en
rapprochant la France de l'URSS.
en sabotant la construction de
l'Europe occidentale, le général de
Gaulle a fait la meilleure p< i-
que que Moscou pût souhaiter»
« II n'y a aucun espoir, conclut
M. Soustelle, à moins que les élec-
tions ne renversent la majorité, de
voir la politique de la France s'a-
méliorer. Au contraire, si la ma-
jorité reste inchangée cette poli-
tique s'aggravera avec en plus le
risque de couper le pays en deux ».
LES ORACLES
par Jacques-Arnaud PENENT
Tout ce que le gaullisme compte de prophètes, de cette
race peu particulière qui ne prévoit jamais mais explique tou-
jours, tous les oracles du régime nous promettent la victoire
écrasante (à combien !> du « parti de la participation ». Dans
le même temps, les sondages commencent un ballet en forr,~.e
de croix de Lorraine.... On intoxique.... On manipule Bref, on
reprend les bonnes habitudes.
Hier, dans « Paris-Presse », M. Pierre Charpy titrait sur
un « recul de la Fédération ». Bien sûr, M. Charpy n'ignore
Iffes; que le scrutin d'arrondissement favorise une certaine
pesanteur, et le maintien des forces classiques. En outre, ce
« recul » dont parle M Charpy n'est possible, en sièges, qu'à
proportion du sectarisme communiste. Et, dans la bataille
engagée contre le pouvoir, il serait surprenant, pour ne pas
dire davantage, que le P C. fasse de l'accord avec la FGDS
une application étroitement mathématique. S'il est vrai, que,
dans la lutte actuelle, la division, sert le régime, il est évident
que la crispation, qu'une certaine volonté de domination le
serviraient encore mieux.
Qu'attendent. en effet, les gaullistes ? La division de la
fronce en deux camps, l'un dominé par l'U.N.R. l'autre par le
Cette division, fondée sur la peur, ou sur la haine, consti-
tvt la meilleure arme possible pour un régime vieilli incapa-
we de tenir ses promesses, encore moins de transformer
la. société autrement qu'en paroles... Et les paroles, chez les
gaullistes...
n s'agit donc, avant tout, de faire échec à cette manœu-
vre grossière. H s'agit de montrer aux citoyens que -a dé-
mocratie a tous les niveaux, que le socialisme véritable que
la justice sociale exigent d'abord le départ du monarque et
de ses courtisans Pas question de refaire le « cartel des non ».
POU question non plus de- jouer le rôle prévu dans la « tragé-
KsL* françatse' role écrit- role esPéré Par ^ majorité gaul-
la. vieille f°rrr»'le de Guesde : « Au premier
v " second- on élimine ». Or, nous pouvons
n- Nouf *a»r°™ °ù«tôt si. à gauche tous le
. Comment ? En accordant actes et paroles
MOTS CROISES
PROBLEME N° 8
g y v vi vu vi DC x
d'ÏRIZONTALKMEftL
' l Papillon parfois. Croix de Saint-
Antoine: - 2 Territoire français
d'outre-mer. Que rien ne irouo.e.
- 3 Père d'un assassin Qui a be-
soin d'être irrigré. - 4 Fin i'infi-
Bltif. Change d'opinion - 5 Qui
est gonflée. . 6 Vieilles habitudes.
On y fait un certain attage - 7
VWe des canons. Rivière d'Algé-
rie. Lettre grecque. - 8 Gâteaux
A l'œil du noceur. - 9 Xénophane
en était un. Marque l'indifférence
- 10 Moitié de vole Epoque actu-
elle.
VERTICA LRWKW
- Dwin parfois. ITk cntvent quand
ils sont trop gonflés - II L'auteur
de la Marseillaise. Verre coloré en
bleu. - III Rat qui ne mange pas
ses reserves. Se noya à ia suite d'u-
ne fausse nouvelle - IV Fils de
Noé. Possessif. Affluent du Rhin
: V Autre possessif Se dorer t en
été. Guide de pointe - VI Ins-
tinct de conservation très déve-
loppé. - VI II est certain d arriver
plus vite que les autres - VIII
Eléments de couverture Lettre
grecque. IX Pas facile Message
accéléré. - X Râpée Fait des bot-
t€S.
SOLUTION N° 7
Horiontalement. - 1 Valse Etoc
- 2 Epie. Stasse. - 3 Ris Lucien!
- 4 Emir. Net. . S n Arène - 6
Soc. Eté. An. . 7 Suez Asa - 8
Etres. Képi - 9 Urne Tarir - 10
Réa. Tenace.
Verticalement. - I Vernisseur - n
Api Loutre. - m L,ise cerna -
IV Se. Ma Zée. - V Lire - VI Sû-
ret^ Té. . vn Etc Ne Kan. -
Vin Talne. Aéra. - ix Osée As-
pic. - X Centenaire.
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mots 13 P. 3 mois 34 P « mate «S F
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Imp. La Presse ne f'rnn^i»
UEO AN (7()
collection du "Défi
128 pages
: 7 F
Social
M. SCHUMAffl peut relancer les négociations
Malgré une légère éclaircic du côté de chez Bcr-
liet, la situation dans la métallurgie n'a guère évo-
luée. Intransigeance des deux parties, indifférence
du gouvernement. Pour que le climat devienne
moins lourd, il faudrait un fait nouveau. Les << ac-
cords Renault » n'ont pas suffi. Impuissance ou mau-
vaise volonté,,les dirigeants de Sochaux et de Javel
n'ont pas fait le geste qui permettrait une reprise
du dialogue. Les syndicats, pour leur part, et, surtout
la C.G.T., semblent ne pas parvenir à faire un jront
commun face au patronat. L'unité d'action est bien
compromise.
C'est la raison pour ^laquelle, l'intervention du
gouvernement représente, actuellement, le seul fait
nouveau susceptible de^relâncer le dialogue. Hier
après-midi, œs syndicats ont été reçus par M-. Schu-
mann un ministère, rue de Grenelle. Optimisme mo-
déré de part et^d'autre.
A l'issue de cette entrevue, M. Antoine Laval
(P.O.) a déclaré : « Nous avons attiré l'attention du
ministre sur un certain nombre de conflits persis-
tants dans la métallurgie, notamment dans l'indus-
trie automobile, avec Citroën et Peugeot, et. dans
celle des constructions électriques avec Alsthom, la
C.G.E. Sev-Marchal, Thomson, etc....
Nous lui avons demandé d'intervenir auprès
des chambres patronales, en particulier en les in-
vitant à réunir le plus rapidement possible les com-
missions paritaires régionales pour y discuter avec
les syndicats.
Du côté de la C G.T., M. Bras a exposé ce que
revendiquent les syndicats dans les autres entrepri-
ses de l'automobile.
Le délégué de la C.F.D.T. M. Michelot a déclaré : '
« II est impossible que le patronat joue sur la lassitu-
de des travailfeurs ». Il a estimé que là où il y a eu
reprise du travail, le climat reste extrêmement ten-
du ».
Deux grands traits semblent se dégager de ces
discussions : Volonté de recourir à l'arbitrage mi-
nistériel, volonté d'obtenir l'application des accords
Renault dans tous les secteurs de la métallurgie.
Il est certain que le recours aux commissions pa-
ritaires régionales serait une procédure qui sans
avoir la valeur d'un arbitrage ministériel, serait sus-
ceptible d'élever le débat, de le dégager des impli-
cations particulières aux entreprises. Il est certain
que, dans la_ mesure où, autour d'une même table,
se retrouveraient, face à face, représentants des syn-
dicats et représentants du patronat, ce serait un pas
vers la reprise du dialogue, ce serait un pas vers le
retour à la normale.
Toutefois, malgré ce léger espoir, le climat res-
te tendu. La C.G.T., poursuit sa petite guerre contre
la C.F.D.T. Le climat d'entente qui régnait au début
de la grève n'est plus qu'un pieux souvenir. A l'Ile
Seguin, lundi dentier ; chez Bcrliet, hier, les attaques
ont repris. C'est faire peu de cas des travailleurs.
Ce n'est qu'en présentant un front uni que les syn-
dicats pourront faire face aux « citadelles du'patro-
nat ». Ce n est qu'une entente complète sur des ob-
jectifs immédiats qui peut leur permettre de ne pas
se déconsidérer aux yeux de l'opinion, de représen-
ter encore une force susceptible d'obliger le gouver-
nement à descendre dans lfarëne, le patronat à com-
poser.
Martin EVEN
Berliet :
incertitude
Vn protocole d'accord a tîé si-
gné, mardi matin à 1 h.30, entre
la direction des usines Bcrliet,
d'une part, les syndicats CFDT et
CGC de la métallurgie, d autre
fart.
Le texte de l'accord
Salaires - 10 % en 1963. Le sa-
laire B e r l i e t mensuel
minimum est porté à 730
f r a 'i t s net à payer av. 1er
juillet 1968 et à 750 francs net à,
payer au 1er octobre 1968, soit '.me
augmentation de 25 % sur le mi-
nimum mensuel antérieur.
Les droits syndicaux - Le proto-
cole codifie et aménage tout ce qui
existe actuellement dans l'entre-
prise y compris six heures d'infor-
mation aux travailleurs par an et
pendant les heures de travail.
Durée du travail - Au minimum
une demi-heure de réduction aidant
/in 1969 compensée à 66 c,'r. La qua-
trième scinaines de congés payés
intégrale. Possibilité de départ en
retraite à 63 ans.
D'autres dispositions ont été pri-
ses sur le statut social. Les primes
dancienneté, la garantie de l'em-
ploi. Les jours de grève seront
payés à 50 %.
Les consignes des syndicats
Le vote, sur la reprise du tra-
vail, a commencé peu après 15
heures aux usines Berliet après un
ultime meeting.
Au cours de cette réunion pré-
paratoire au scrtitin tt a laquelle
ont assisté quelque 8.000 personnes
plusieurs orateurs ont pris la pa-
role. Parmi ceux-ci, le représentant
de la CFDT, dont l'organisation
avait, ainsi que la CGC, accepté
la nu''t dernière le protocole d'ac-
cord avec la direction, n'a pu pren-
dre la parole. Sa voix étant cou-
verte, par des cris hostiles montant
d'une par!'s de l'assistance. Quant
au représentant de la CGT, il a
rappelé que, durant les disc:issions
avec le patronat, « les syndicats
CGT ouvriers et ETDA (employés,
techniciens, dessinateurs et agents
de maîtrise) avaient défdidu avec
force la position adoptée par plu-
sieurs milliers de travailleurs. De-
vant la capitulation de la CFDT,
a-t-il ajouté, il n'y que de-jr so-
lutions qi-'i s'offrent aux travail-
leurs, ou birn - mais à u'~e forte
majorité - ils votent 'a continua-
tion de i'act'on ïr<us sa tc~me ac-
tuelle, mi bien, ils i-otert :a repri-
se du farai! et décidant âc con-
tinuer l'action à l'intérieur de l'en-
treprise pour améliorer le proto-
cole d'accord ».
Un vote ambigu
Le personnel de l'usine B"rl;et-
Montplaisir a voté 'a repri,r du
travail, indiqu? la dfifyaticn lyci-
naife du C?-'PF qi;i précire Que cet-
te dicision a été acçuise par 77 %
des su/Jrages.
Par contre le scrutin sur la re-
prise du travail à l'usine BcrlU't-
Vénissicux n'a pas donné de résul-
tats probants : sur les 8.222 ins-
crits du collège ouvrier (cadres et
EDTA non compris), 4168 seule-
ment ont participé au vote, sur
lesquels 2104 se sont prononcés pour
la poursuite de la grève et 2057
pour la reprise du travail.
Peugeot :
LES NEGOCIATIONS
DANS L'IMPASSE
La situation est inchangée aux
usines Peugeot de Sochaux où
les contacts sont rompus. On as-
siste, à une platonique bataille
de communiqués dans lesquels
chacun explique sa position. \
C'est ainsi que la direction des \
usines Peugeot a /ait diffuser,
dans tous les foyers du pays de
Montbeliard. une lettre qui est
accompagnée d'un procès-verbal
de discussions engagées entre la
direction et les syndicats.
« Après avoir pris connais-
sance des avantages proposés,
conclut cette lettre, nous rous
laissons le soin de -juger de leur
importance et de leur incidence
économique et sociale ».
Quant aux syndicats, ils de-
mandent l'équivalence avec la
Régie Renault, la C.F.D.T. pour
sa part étant en outre très at-
tachée au problème de l'exten-
sion des libertés syndicales.
Un conseiller général commu-
niste de Sochaux a déclaré gué :
« L'expérience faite dans les
usines Renault montrant assez
bien qu'une attitude raisonnable
de la direction Peugeot abouti-
rait dans les heures qui viennent
à une reprise du travail ».
La reprise
chez Renault
Les ôS.OOC salariés des usines Re-
nault ont dès hier matin, repris le.
travail, et la production a repris.
C'est air.fi qi~'à Flins. notamment
ur.e centaine, de voitures étaient
sorties de la chaîne en lin de ma-
tir.ée.
Les techniciens de Renault pen-
sent qu'avant longtemps on pourrait
retrouver une cadence presque nor-
male. A Cléon on atteindra 90 %
de, la production ce soir. A Bil-
lancourt, la chaîne de montage de
l'île Seguin a été remise en route
un peu plus lentement. Dans tou-
tes les usines Renault le matériel
était en parfait état et c'est sur-
tout le problème de l'approvision-
nement des chaînes qui ralentit, au
départ, la production.
La reprise au travail s'est effec-
tuée dans Tordre et on estime à la
direction Renault que la normali-
sation de l'ensemble de la produc-
tion pourra être réalisée rapidement.
Dar.s les usines Renault de pro-
vince, il semble que la reprise se
soit effectuée dans des conditions
relativement semblables.
Citroën :
durcissement
Au SOème -tour de grève, les
syndicats C.G T. de chez Citroën,
en présence de M. Henri Krasuc-
ki, secrétaire de la C.G.T., ont
rappelé la propositions de la
direction et J-it connaître les
réaction? de la C.G.T.
Au no."! au !?i."f<7;,' confédéral
de la C.G.T., M. Henri Krasucki
a notcmmfrt déclaré : « La
C.G.T. est (iéc'â>'e à engager tout
son poids, i. mtntr l'ne campa-
gne nationale contre les patrons
de la, riéti'.'.lurgie, notamment
Citrotn ci c crçzniscr :inc soli-
darité mafsi'.'c ».
A'. A'ras, cki a pcurstdvi : « La
direction de d'.'oë'n, symbole
d'un patror.at de droit divin, doit
se taire à l'idée gu'el'.e n'a plus
la possibilité d'imposer les mê-
mes choses i+u'aiint nux travail-
leurs. M. Bercot c àf.ià essuyé
plusieurs cerne? : le rote au Pa-
lais des Sport?. ics manifesta-
tions ridicules tiens les rues où
une poiçire de pauvres mères
était* payée 5ù F pour crier et
200 F pci,,- porter une pancarte,
les proposiHi.*!*. ridiculement
basses, et' hier !'é<. Jiec 3u vote et
le paient-nt d'acomptes nous la
responsabiî'.ié des comités de
gré'ce s ».
LE POINT DES GREVES
DOCKERS :
vers un accord à Marseille
On apprenait hier dans les
milieux syndicaux des travail-
leurs du port de Marseille, qu'à
l'issue d'une réunion qui s'est
terminée tard dans la soirée de
lundi, la direction du port auto-
nome a présenté verbalement des
propositions qui paraissent ac-
ceptables. Les responsables at-
tendent pour se prononcer que
celles-ci leur soient notifiées par
écrit, afin que soit dressé un
« constat » sur lequel les dockers
pourraient se prononcer.
En ce qui concerne le syndicat
des entrepreneurs de manuten-
tion (acconiers), celui-ci fait
savoir, de son côté, que ces pro-
positions ne lui ont pas encore
été soumises par la direction du
port.
THOMSON-HOUSTON
vers la reprise des
négociations
Malgré l'avis contraire du per-
sonnel en grevé la direction a or-
ganisé mardi malin un, vote sur
la reprise du travail.
Les résultats suivants ont été
enregistrés pour l'ensemble des
trois usines de Gonnevilliers.
Inscrits 2046 ; votants, 755,37%;
exprimés 733,36 ",., ; pour le repri-
se 594.28 % ; pour la continua-
tion 13'J ; nuls 22.
Devant ce résultat, le person-
nel demande la réouverture des
négociations interrompues same-
di par la direction.
La grève -continue pour obtenir
l'établissement d'un protocole
d'accord entre la direction et les
syndicats, seul document justi-
fiant un vote pour la reprise du
travail.
Des votes dans le même sens
se sont déroulés aux usines
Thomson de Sartrouville, Ba-
gneux, Thonon, Viila-Coublay et
au Centre Orteaux à Paris.
SUD-AVIATION :
grève tournante
à Marignane
Le syndicat C.G.T. de Sud-
Aviation à Marignane vient de
publier le communiqué suivant :
« Face à l'.ntransigeance d'une
direction qui remet en cause et
applique restrictivenient les en-
gagements qui avaient permis une
reprise normale du travail, l'en-
semble des travailleurs effec-
tuent depuis hier matin, des
mouvements de grève tournante
à l'intérieur de j'usine. Si la di-
rection ne modifie pas sa posi-
tion, une aggravation est à pré-
voir ».
TAXIS G 7 :
vote ce matin
G.7
G.7
rte-
;rè-
urs
redi
our
or-
uta
La compagnie des Taxis
communique :
« La directions des Taxis
informe ics conducteurs appa
nant aux garages encore en e
ve d'avoir à se présenter à le
garages respect.^s 3e mère
19 juin rie 1-i a 17 hfures, p
participer, sous cor.'roK-- des
ganisations syndicale.--', à un '.
sur la repris du travail ».
BATELLERIE :
large mouvement de reprise
La navifrafior> f'.Mv'/ve a repris
hier sur \e-s fleuve.;, rivières et
canaux de Frai:ce L.PV'S 'a d-.'-ci-
sion des a.'isar.s-.:âi. 1;< rs r:e
mettre lia à Itur n.ca\ ement de
grève.
Les derniers barrages étabiis
par les artisans £-r-:'ont l^vés
dans la journée et to.it devrait
rentrer dans l'ordre ce r.iaiin à
7 h.
La reprise du travail a été dé-
cidée par les artisans n "a suite
de la signature ci'un accord avec
le ministère <i> ? Transports SÛT
les conditions ? ut lires d exploita-
tion des transports tluviaux.
Les dtfrruers biU'ruget;
par les artisans subsistaient sur
la Seine, Coniians et Paris ainsi
que sur certains canaux du Nord.
La reprise cie la navigation
fluviale va permettre d'écarter la
menace de parr.iys.e de plusieurs
industries dis par suite du man-
que de maîi-'Tct, premières : sa-
bles, graviers et ciments pour le
bâtiment, fuel 1-vjrd (que nn
transporte pas l'jléoilucj pour
l"nd_ustrie sons oublier l'évacua-
tion" ct-s au'omcbiics chez Ci-
troën et Renault ?t l'approvi-
sionr«mcnt- de Bercy en vin de
coupage d'Algérie q ii' voyage par
Rouen et par !a Seine.
S.I.B.E.V. (Bétail et
viandes) :
grève illimitée
Les rçgrosentr.nts du person-
nel de la S.I.3.F..V. publient le
corn;:: unique i.i/'va.jt :
« Après c\'srr;en de 'a réponse
des aùt TUf-s rie T .'elie (le F.O.
K. ?iI.A. : FiK;:ii c:V<: -_n!.-.tion et
de rOgu!at:<-,n Q.-.S marchés agri-
coles; ....x rt/'CiicHcations du
pevf-nr.tj e: à la suite du vote à
bi!llçti::s ?'."'r"ts dr 17 juin HH'3,
une rléci.'ir.n dt jn-\= totale illi-
mitée ri été pris- a la S.I.B.E.V.
(S-ocitté :j.'=--;:-oK-;-ionellfi du
U'tai: et c-.1 v.a'M-.,.-;> — (105 em-
ployVi. La e~ jvc- est effective
à partir i/.i 18 ,: !:r; a*; matin, ce
c:,j :n.pi. ;ue i'; -r-.-t dt s achats et
t:-;-- vei.res •.!(• v.-:nd>. l'arrct ries
qi!Tia:ior.s rè^. r.r.ie? du porc et
l'ai'.yt de- p-.Miuvtions >;.
CHANTIERS NAVALS :
pas de décision à Nantes
Auc'iro cyeisir.n n'est interve-
nof hier rtar.s !°s chantiers na-
vals e; '(..-: Msir.fs métallurgiques
de N&nlts IY-I ;es pourparlers se
sont pc~..;r-sii!viS entre les repré-
sentants patronaux et les délé-
gués syndicaux. Une solution
pourrait- intervenu' dans la ma-
tinée. - _ ,
Sécurité sociale
ABROGATION DES
ORDONNANCES A
L'ORDRE DU JOUR
L'union syndicale OGT de la
région parisienne déclare dans unj
communiqué que « les adminis-
trateurs COT des organismes de
sécurité sociale de la région pan-
sienne, avec l'union syiyiicale
CGT, estiment que la première
condition du retour à une sécurité
sociale au service des travailleurs
est l'abrogation des ordonnan-
ces anti-sociales »,
« Aussi ajoutc 1" communiqué,
l<\s administrateurs CGT de la sé-
curité sociale de la région pari-
sienne appellent-ils l'ensemble des
assurés sociaux et ayants-droit à
r/accorder leur suffrage, lors dos
élections législatives des 23 et 30
juin, qu'aux seules forces de gau-
che qui ont combattu les ordon-
nances anti-sociales et se sont
prononcées clairement et sar,s
équivoque pour leur abrogation
pure et simple ».
De son côté l'union régionale
parisienne CFDT précise dans un
communiqué qu' « au moment ou
les travailleurs sont appelés à éli-
re des députés, l'union régionale
parisienne CFDT leur demaiyle
de faire rentrer dans le chois;
qu'ils feront parmi les candidats
l'attitude qu'eux ou les partis qui
les soutiennent ont pris lors des
votes du mas de mai 1967 sur les
pouvoirs spéciaux tt du moins dfl
mai 1968 sur la motion de cery
sure ».
« L'UR.P-CFDT. poursuit 1 e
communiqué, leur demande éga-
lement d'exiger des candidats
qu'ils s'engagent à faire abroger
les ordonnances par la nouvelle
assemblée mtionale et pour l'or-
ganisation de la sécurité sociale
sur des bases démocratiques avec
des conseils d'administration élus
par l'ensemble ries assurés sociaux
et les familles ».
Mise en œuvre des
avances de trésorerie
On rappelle au minifère des Fi-
nances « que les avaries excep-
tionnelles ce trésorerie prévues
par le décret du II juin 1968 en
vue de faciliter .a reprise de l' ac-
tivité économique- sont destinées
à coi\\ rir les bt soins de trésorerie
supp^meivltir-. s des petites et
irioyer-îvs entreprises résultant
des éverjrrner.l;- de mai-juin 1W8
et ne sont r:.r conséquent pas
liées aux ha i,sse.- de salaires ré-
ccrrmitnt consentiez.
« Le" c-nîre-jri^e- qui ne se-
ra'tnt p" ~ -"n mesure de fournir
ries pi\ v:S:«n.; complètes et dé-
tr.iiiécs '~ur l'\:rs besoins de tré-
sorerie. l'crigir.e de leurs charges
supplémentaires et sur leur pro-
gramme d'investissement, pour-
ront. en raison de l'urgence, four-
nir à leur banoue des évalua-
tions globales sûr ce-s différents
points. Les avances de trésore-
rie ne doivent pas servir à rem-
bourser les concours bancaires de
toute nature déjà obtenus par
!es entreprises. Elles sont accor-
dées essentiellement dans la me-
sure où les besoins ries entreprises
ne peuvent être couverts à l'aide
de crédits mobilisables. »
Economie
Mercredi 19 juîa 1968 COMBAT 0
S
1 n nv*nnlnmn rin 1 nvnnlni
TRIBUNE LIBRE
/
,< 1
reste posé
Le € problème-clef » qui se pose maintenant est d'éviter à
la fois l'inflation et l'accroissement du chômage. C'est ce que
déclare M. Maurice Couve de Murville ministre de l'Economie
et des Finances, dans une interview à un hebdomadaire écono-
mique (Entreprise).
pr, avant la récente crise, l'économie française était déjà ca-
ractérisée par le fait que l'expansion, 'de l'ordre de 5% par an
en moyenne - et de 4,4% seulement l'an dernier - était insuf-
fisante pour entraîner l'arrivée de centaines de milliers de jeunes
1 l'âge du travail et le départ de la terre de quelque 150.000 agri-
culteurs. Car cette poussée des jeunes et des ruraux stt conju-
guait avec les progrès de la productivité, accélérés par le ren-
forcement de la compétition, nationale et surtout internationale.
Et ces progrès ralentissaient les créations d'emplois, puisqu'ils
permettaient de produire plus avec les mêmes effectifs au tra-
vail, tandis que les mutations techniques et les concentrations
d'entreprises allaient dans le même sens. Une telle détérioration
des perspectives du marché du travail a d'ailleurs été l'une des
principales causes de la crise'
C'est ce que montre le dernier rapport du ministère des Af-
faires sociales, d'après lequel, au cours des deux dernières an-
nées, les effectifs au travail dans l'industrie et le commerce ont
diminué de 1,7%, alors Que la population susceptible de travail-
ler a augmenté de 2,5%. Cela signifie que le nombre des chô-
meurs potentiels dans ces deux secteurs s'est accru en deux ans
de plus de 4% de la population active, soit de plus de 300.000
personnes.
Et maintenant, comment se présente la situation ?
Après une augmentation soudaine et très sensible de leurs
charges salariales et sociales, les entreprises, pour tenter de res-
ter compétitives, devront accélérer encore leurs progrès de pro-
ductivité, ce qui sera un nouveau facteur de ralentissement des
créations d'emplois - sans parler de celles qui étaient par trop
« marginales », et dont la disparition, avec leurs emplois, sera
elle aussi accélérée.
C'est pourquoi il est tellement nécessaire, comme l'a souligné
M. Couve de Murville, a d'accélérer nettement l'expansion écono-
mique » : d'une part pour permettre de compenser par des em-
plois nouveaux les pertes d'emplois inévitables, d'autre part pour
rattraper les pertes de production dues aux grèves, et enfin pour
rétablir progressivement l'équilibre entre la production et la de-
mande globale de biens de consommation artificiellement gonflée.
Autrement dit il faut tout faire à la fois : faire face à la
demande croissante sur le marché du travail, et à un pouvoir
d'achat nominal supplémentaire, afin d'éviter l'inflation.
Pour limiter la demande d'emplois, le gouvernement vient
de prendre une première mesure, de portée relativement réduite :
il a limité à 12.000 par an le contingent de travailleurs algériens
admis en France, en appliquant strictement l'accord conclu sur
ce point en 1964 entre les deux pays, alors que 18.000 Algériens
seront entrés en France pendant Ve seu\ premier semestre de cette
année.
M. Gingembre (PME.) :
«La note à payer»
« II serait criminel de laisser
croire à l'opinion publique que les
entreprises seront en mesure d'ab-
sorber les augmentations de char-
ges considérables résultant de ce
protocole (de Grenelle) et encore
accrues, dans de nombreux secteurs,
par les conventions collectives et
les accords particuliers conclus.
« Ces charges vont directement
entraîner une augmentation des
prix qu'il est encore impossible
de chiffrer, qui variera d'ailleurs
selon les secteurs, mais qui ne
semble pas. en moyenne, devoir
être inférieure à 15%.
C'est Cp qu'écrit M. Léon Gin-
gembre, délégué général de la Con-
fédération des petites et moyennes
'La France retire 140
millions de dollars
du FMI
Le Fonds monétaire inter-
national a donné son accord
pour que la France utilise le
crédit équivalent à 140 mil-
lions de dollars qu'elle a lais-
sé pour compte, a déclaré
hier un porte-parole du FMI.
Les 140 millions de dollars
correspondent aux pnts que
la France avait consentis en
mai 1965, en francs français,
à la Grande-Bretagne, dans
le_ cadre des accords généraux
d'emprunts (AGB), conclus
en I960 par les pays au grou-
pe des Dix.
Selon le porte-parole, il ne
s'agit pas d'un tirage mais
d'un transfert par la France
à. l'Allemagne Fédérale à la
Belgique, à l'Italie et aux
Pays-Bas des droits de la
France sur ce crédit.
La France avait tiré aupa-
ravant 74$ millions de dollars
du FMI.
entreprises, dans l'édïtorial d'un
numéro spécial de « La volonté du
commerce et de l'industrie », or-
gane confédéral mensuel - Intitulé:
« La note a payer ».
<t C'est toute l'économie françai-
se dont les conditions de fonc-
tionnement se trouvent ainsi bou-
leversées, ajoute-t-il, et si l'on
veut éviter un désastre économique
et social, il est indispensable que
les conséquences en soient tirées
dans les P'US brefs délais possi-
bles ».
Après avoir affirmé qu'il serait
« dérisoire » d'invoquer aujourd'-
hui telle réglementation ou telle
doctrine - le contrôle des prix ou
le refus dp l'inflation par exem-
ple - pour tenter d'empêcher les
répercussions en chaîne des char-
ges nouvelles oui ne seront com-
pensées par aucune augmentation
de production. « bien au contrai-
re », M. Gingembre ajoute :
«Quand la FrancR se sera remise au
travail... il conviendra de procéder
aux opérations financières et mo-
nétaires qu'exigera la relance de
notre économie et sa réinsertion,
dans les marches mondiaux.
Cela sismifiera qu'a été comprise
la leçon des événements actuels.
Officiers Ministériels
Insertion d'Arrêt
Par arrê1; du 22 septembre 1967
la llème Chambre de la Cour d'Ap-
pel de Paris a condamné le nom-
mé Capelle Paul, né le 10-8-1903
à La Teste de Buch (Gironde)
demeurant à Paris 14 rue d'Antin
à 12 amendes de 89 Pr pour Jn-
fraottoa au Code du Travail.
UNE ECHEANCE ... DIFFICILE
II est, certes, impossible d'éta-
blir dès maintenant 1» nomencla-
ture complète des bouleversements
apportés à l'économie de notre pays
par les derniers événements. Au
surplus, bien que, pour l'essen-
tiel, l'activité ait généralement re.
pris, des secteurs importants sont
encore en grève, ou en sous-acti-
vité parce que les approvisionne-
ments et les débouches n'ont pas
retrouvé leurs mécanismes.
An lendemain immédiat des ac-
cords de Grenelle, on s'est effor-
cé de chiffrer les incidences fi-
nancières dès Iors certaines. Mais
on sait qu'en raison de la relance
des grèves qui suivit la publication
de ces accords. les stipulations en
ont été en maints endroits dé-
Qaei qu'il en soit, 1rs chiffres
isais de ces premières études per-
mettent d'entrevoir la réalité.
Les observateurs estimaient à
1% du pro&uit national brut l'in-
cidence de la semaine de grève
du 20 an 25 maj, à 1,35% celle de
la semaine du 27 mai an 1er juin;
ils se référaient à ces ordres de
grandeur pour évaluer la suite
des événements compte tenu que,
sous la forme collective de la
grève générale ou dans le cadre
spécifique d'une brandi,, on d'une
entreprise, le coût d'une grève
s'alourdit par unité de temps au
fur et à mesure que l'arrêt du
travail se prolonge. Le coût d'une
grève qui se prolonge glisse sur
une sorte d,, plan incliné...
H est raisonnable de penser
que le total des pertes de produc-
tion, dès maintenant certain, ne
doit pas être inférieur, bêlas, à
3% au moins du produit national
brut. En regard de< l'accroisse-
ment d« production attendu pour
1968, le manque à gagner est dès
à présent de plus de 50% des pré-
visions. A cette perspective, s'a-
joutent des pertes qui peuvent
être considérées comme définiti-
ves et qui sont distinctes du man-
qup à gagner, par exemple, char-
ges fixes qui ont continué à cou-
rir, frais de sièges, assurances,
amortissements ou bien dégrada-
tions inévitables de certaines ins-
tallations qui ne peuvent suppor-
ter un arrêt prolongé : ceci se
rencontre par exemple dans la si-
dérurgie on l'aluminium. Ce pos-
te est, pour l'instant, difficile a
préciser, mais il est certainement
important.
Enfin, l'économie nationale aura
à « digérer » l'injection soudaine
d'une masse salariale imprévue à
l'égard de laquelle une estimation
de vingt milliards de francs ap-
paraît prudente.
Cette injection n'aura de sens
pour ceux qui en ont bénéficié
que dans la mesurp où elle trou-
vera en If* d'elle une masse ac-
crue de biens de consommation,
faute de quoi une poussée mas-
sive des prix transformerait rapi-
dement les augmentations obte-
nues en la pins cruelle des décep-
tions sociales.
En clair, le problèm, devant le-
rl m>u$ nous trouvons à la veille
l'ouverture du Marché com-
mun est le suivant : le coût de
la production français,, vient de
subir un* augmentation considé-
rable et le temps de travail tend
à diminuer; mais, dans le même
moment, la pression sociale et la
concurrence internationale nous
font une obligation de maintenir
nos prix et d'augmenter la nias-
se global,, des biens de consomma-
tion.
Tout cela s'apparente à la qua-
drature du cercle, comment en
sortir î
En l'absencp d'une situation dé-
finitivement stabilisée, aucun éco-
nomiste ne peut avoir dès main-
tenant la prétention d'établir de
manier, rigide le dispositif de sa-
lut. Tout au plus, est-il possible
d'énoncer un certain nombre
d'orientations générales qui appa-
raissent dès à présent inévitables.
Il faut tout d'abord fau> un
choix entre le maintien des en-
gagements de la France relatifs
au 1er juillet 1968 et le repli de
notrp pays sur lui-même (fron-
tières surveillées) pendant une
période d'adaptation. Notre choix
se porte sur la premièrp solution,
an moins pour deux raisons :
l'Europe reste une construction in-
dispensabl,. à notre avenir poli-
tique et économique ; une défail-
lance française porterait un coup
peut-être définitif à nn.édificp ac-
tuellement ébranlé par de mul-
tiples secousses. Nous croyons, en
outre, que l'Europe peut dans une
large mesure contribuer à notre
redressement, car nos voisins ont
un intérêt majeur à ce que la
France continue à jouer son r&le
dans la Communauté; ils paie-
raient très cher l'écroulement
éventuel de notre économie.
Sous le signe de cette option
générale, il est évident que le
Vènip Plan n'a plus aujourd'hui
de valeur réelle. Le coût de tous
les investissements sp trouve bou-
leversé. Des choix apparaissent
aujourd'hui indispensables, que
l'on espérait esquiver hier. Ainsi
apparaît la notion d'une sorte de
< Flan de .transition » où s* re-
trouveraient, d'une part, l'ensem-
ble des mesures dp sauvetage ré-
clamées par des secteurs entiers
de notre économie pour survivre
et. d'autre part, les sélections sé-
vères qui retiendront les objec-
tifs essentiels auxquels il convient
de réserver l'effort principal.
Nous ignorons, bien entendu, le
degré actuel de maturité des mé-
ditations m»roses de M. Couve
de. Murville. Michel Debré, quant
à lui, la tête encore pleine de ses
souvenirs de la rue de Rivoli, s'est
prononcé sans ménagement à l'é-
gard de certains postes, tels les
investissements militaires et l'ai-
de à l'étranger.
Soit dit en passant, la prisr de
position de l'ancien ministre des
Finances confirme ce que nom
avons dit depuis longtemps, à sa-
voir qu'un certain nombre de dé-
penses dr prestige, nées de la po-
litique spécifique du régime,
étalent dans V passé parmi les
principales causes de l'insuffisan-
te progression de notre niveau de
vie ; c'est, en effet, vers ces dé-
penses que l'on retourne en pre-
mier Heu dès lors due \f niveau
de vie vient d'être autoritaire-
ment élevé sous la pression des
mouvements sociaux.
Mais, en dépit d'un,, option eu-
ropéenne en vertu de laquelle nous
pouvons espérer l'aide et la com-
préhension de nos partenaires, en
dépit de ce plan d'urgenc,, ou in-
térimaire qui devrait opérer les
transitions et poser ïmmédiate-
ment les bases profondes de notre
nouvelle économie, rien ne pTJt
être espéré si les Français, tontes
classes confondues, ne se raidis-
sent pas en une volonté collec-
tive de travail et d'efficacité.
Si les Français veulent vivrp et
survivre, le temps de la négation
est révolu. Toutes les contestations
sont peut-être possibles, sauf une:
nier que d«nx et deux fassent
quatre. C'est à partir de cet élé-
ment fondamental que les Fran-
çais doivent envisager leurs tâ-
ches respectives et apporter leur
participation personnelle a la po-
litique de salut public qui peat
seule assurer un avenir neuf :
produire à des prix compétitifs,
maintenir le pouvoir d'achat nou-
vellement établi, permettre aux
entreprises privées ou publiques de
faire des bénéfices, rendre dispo-
niblp et investir judicieusement bt
masse énorme de capitaux néces-
saires à la création des emplois es-
sentiels à la vie.
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Nelson et de Wellington
1|74-1852
par Léonce Peillard
...dans les lycées et
collèges au XIXe siècle
par P. Gerbod
Université
LA SITUATION DANS LES
UNIVERSITES DE PRDVINEE
Décidée dès vendredi dernier, la
dissolution du Conseil universitai-
re de Strasbourg est maintenant
entrée dans les faits. Cela s'im-
posait car, à l'approche des va-
cances, les effectifs des étudiants
diminuaient chaque jour.
Pourtant, cela ne signifie pas
qu'il y ait une démobilisation gé-
nérale du mouvement qui procla-
ma voici plus de six semaines l'au-
tonomie de l'université de Stras-
bourg. Déjà, les plus engagés pen-
sent à la rentrée prochaine et
dans cette nerspective, ils ont crée
« l'université critique d'été ». Les
quelqve cent cinquante étudiants
ou enseignants ayant participé à
rassemblée constitutive ont choisi
trois grands axes de travail qui
feront l'objet de séminaires spé-
cialisés : il s'agit des rapports
entre la science, l'idéologie et la
production dans le système néo-
capitaliste, des rapports entre les
luttes étudiantes et les luttes ou-
vrières ou encore de ceux qui peu-
vent exister entre les luttes anti-
capitalistes et les luttes anti-colo-
nialistes.
Bien entendu, les participants
s'efforrerom d'analyser également
les événements de mai et d'en ti-
rer la leçon pour l'avenir.
L' « Université critique d'été »
de Strasbourg publiera à l'inten-
tion des universités voisines un
manifeste qui définira ses objec-
tifs.
D'autre part, les étudiants éva-
cuent désormais le palais univer-
sitaire chaque soir à 22 h. Et le
pal ?i s est sarde, la nuit, par les
sapeurs pompiers.
LES EXAMENS EN DROIT
SE POURSUIVENT A
BORDEAUX
Selon les 8 professeurs et maî-
tres de conférences agrégés de la
faculté de droit de Bordeaux, qui
« prennent la responsabilité de
l'ensemble de l'examen », 492 étu-
diants sur 733 inscrits ont, depuis
le mardi 11 juin, subi leurs épreu-
ves. Selon Le calendrier établi, la
session doit se terminer jeudi 20
juin avec les épreuves de 1ère an-
née de licence en droit.
« Compte tenu du climat dans
lequel cette session se déroule et
du déchet constaté tous les ans
au moment des examens, nous con-
sidérons que c'est une grande réus-
site » ont déclaré hier après-midi
les professeurs Larque et Ducos-
Ader qui ont précisé « dès le mer.
credi 12 juin, après que le doyen
et rassemblée de la Faculté aient
reporté la session et que nous
avions décidé de la poursuivre
nous étions certains Que la vali-
dité de ces examens np serait pas
mise en doute. L'annonce officiel-
le de cette décision viendra du
ministre de l'Education Nationale
lui-même et de lui seul. Elle de-
vrait intervenir vers la fin de cet-
te semaine ou au plus tard, au
début de la semaine prochaine ».
Cependant, Jacques Peyrega, an-
cien doyen, professeur a la facul-
té de droit de Bordeaux, vient
d'adresser un télégramme à M.
René Capitant, ministre de la Jus-
tice, dans lequel il lud demande
d'intervenir auprès de M. Ortoli,
« pour faire opposition à la ten-
tative de validation des examens
Illégaux présentement organisés
par trois professeurs institués en
autorité de fait, précédent qui dis-
créditerait toutes autorités uni-
versitaires, administratives, gou-
vernementales ».
APRES LES INCIDENTS
D'ORLEANS
Après les incidents oui se sont
produits au campus d'Orléans dans
la nuit de samedi à dimanche, le
Comité d'action civique d'Orléans
déclare, dans un communiqué :
« l'interprétation unilatérale et
foncièrement partisane qui a été
donnée des incidents de la nuit
du 15 au 16 juin à la faculté
d'Orléans, est un défi aux règles
dp l'information objective.
Nous nous déclarons prêitsv
ajoute le communiqué, à en don-
ner la preuve ».
De son côté, la convention des
institutions républicaines de l'In-
dre, réunie à Châteauroux sous
la présidence de M. Charles Her-
nu. « élève dans un communiqué
une protestation énergique contre
l'attaque par des commandos du
campus universitaire d'Orléans »
et « s\4tfonne que l'intervention
de la police n'ait eu lieu auft qua-
tre heures après le début de cette
agression. Une telle attaquR néo-
fasciste révèle, aioute le commu-
niqué c'e quel côté sont les pro-
vocateurs et les fauteurs de trou-
ble ».
D'autre part l'Association géné-
rale des étudiants Orléanais a con-
fié la défense de ses intérêts à
Me Georges Pinet, du barreau de
Paris qui a déposé une plainte en
constitution de partie civile auprès
du juge d'instruction d'Orléans.
Des plaintes individuelles, dont
celle du recteur de l'Académie
d'Orléans-Tours, ont été également
déposées.
NETTOYAGE A LYON
A la faculté de droit et des
sciences économiques, on efface peu
à peu les immenses inscriptions
révolutionnaires de couleur noire
qui s'étalaient dans le hall d'en-
trée. Les commissions d'étudiants
continuent à travailler à des pro-
jets de réforme. Des différends ont
surgi svxr certains points avao
rassemblée des professeurs, mais
celle-ci a adopté le principe de la
division en deux départements,
l'un juridique, l'autre économique.
A quelques mètres de là. sur le
même quai du Rhône. quelques
drapeaux rouges et deux drapeaux
noirs flottent encore sur la facul-
té des lettres et des sciences hu-
maines. Mais, à l'intérieur, armées
d'épongés et de grattoirs, des étu-
diantes s'acharnent à arracher les
centaines d'affiches qui couvrent
les murs, tandis que d'autres ar-
rosent les gazons jaunis pour avoir
trop longtemps servi de dortoir en
plein air.
Sur la grande pelouse de la cour
d'honneur, seuls des « Beatniks »
et quelques personnages en les-
quels on croit reconnaître cer-
tains exilés du Quartier Latin, ont
établi leur campement avec les
inévitables guitares et sacs de cou-
chage.
Le Comité d'occupation de la
Faculté des lettres, quant à lui,
aurait, pour éviter le « coup de
la Sorbonne » demandé à ceux que
l'on nomme à Lyon les «Trimards»
d'évacuer les locaux qu'ils occu-
paient. Cette demande semble avoir
été suivie d'effet.
Comme à la faculté de droit,
les commissions d'étudiants tra-
vaillent à la réforme de l'Univer-
sité. Un projet d'université d'été
est à l'étude En ce qui concerne
la oamp3gnp électorale, on remar-
que que le parti communiste fran-
çais est beaucoup plus violemment
attaqué par les étudiants que le
mouvement gaulliste : Seul le
P.SU. a droit de cité.
SACCAGE ET
MANIFESTATION A
BESANÇON
A la faculté des lettres de Be-
sançon l'association gétnérale des
étudiants bisontins (UNEF) a con-
voqué hier tous ses adhérents ain-
si qiSp tous les étudiants en lettres
de l'Académie « à élire un Comité
de grève, pour prendre place à
côté du Comité de gestion provi-
soire dp la faculté des lettres qui
a été élu voici quelques jours sans
l'assentiment de l'association ».
Pour protester contre cette élec-
tion d'un comité de gestion pro-
visoire, des étudiants ont livré
partiellement au pillage les bu-
reaux de la faculté où des portes
ont été enfoncées, des bibliothè-
ques saccagées ainsi qup le bureau
d'un professeur.
Enfin. l'A.G.E. a décidé d'orw-
niser en fin d'après midi et mal-
gré l'interdiction de toute mani-
festation sur la voie publique un
meeting au centre dé la ville pour
« protester contre la répression
patronal,» et policière, réclamer la
majorité à 18 ans ainsi que de
vraies libertés démocratiques et po-
litiques ». L'heure de cetfp ma-
nifestation a été choisi de ma-
nière à coïncider avec celle qui se
tiendra au momment aux morts
pour la commémoration de l'appel
du 18 iuin, soulignent les orga-
nisateurs.
• Une perquisition a été effec-
tuée par le service rég-ionaT de In
police judiciaire dans les locaux,
boulevard des Dames, du Parti
communiste marxiste léniniste,
mouvement interdit par le dernier
conseil des ministres.
De nombreux documents et pho-
tographies ainsi que 6.000 affiches
ont été saisis, plusieurs person-
nes ont été entendues et relâchées
Seul a été retenu un certain Henri
Blasquez. maçon de profession, qui
aurait déclaré être 1P secrétaire na-
tional administratif du groupe-
ment. Il a été déféré au Parquet.
Il sera vraisemblablement trans-
féré à Paris pour être mis à la
disposi'ion de la Cotw de Sûreté
de l'Etat.
La société des agrégés :
« Pas de grève du bac»
«II suffit qu'un membre de l'en-
seignement supérieur sur sept ac-
cepte de présider un jury pour que
le bac se déroule normalement »
a déclaré lundi M. Guy Bayet,
président de la société des agré-
gés en annonçant que « la déci-
sion du SNE-Sup, de ne pas as-
surer la présidence des jurys du
baccalauréat, même si elle était
suivie par l'ensemble des adhé-
rents de ce syndicats, n'aurait
aucune répercussion sur le dé-
roulement de l'examen ».
En effet, les SNE-Sup. ne réu-
nit que 7.000 adhérents sur les
22.000 enseignants du supérieur
et les autres syndicats (SGEN-
Sup, Fédération des syndicats
autonomes de l'enseignement su-
périeur n'ont pas repris le mot
d'ordre lancé par le SNE-Sup).
Or, selon M. Bayet, les 7.000
professeurs qui seraient prêts à
assurer la présidence des jurys
suffiraient à permettre un dé-
roulement normal des épreuves.
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à partir du niveau de la 1re
Le Conseil étudiant de
France : « Travaillons
dans l'utopie »
Anton]/. Pavillon A. Huitième éta-
ge et vue panoramique sur la ban-
lieue endormie. C'est l'autre bout
du monde, à l'abri des remous du
quartier Latin. Là aussi -pourtant
des étudiants se sont réunis pour
discuter de « la réforme des struc-
tures de l'Université et la co-ges-
tion ». Avec eux, quelques profes-
seurs que la distance et l'heure
tardive n'ont pas effrayés.
Pourquoi à Antony ? « Parce
que, disent-ils, c'est à Antony qu'a
démarré, dès 1965, le mouvement
de protestation étudiant et l'on
a trop tendance à l'oublier ».
Ces quelques francs-tireurs n'ont
pas craint de donner à leur orga-
nisation le nom de Conseil étu-
diant de France. Combien sont-ils
en cette soirée de lundi ? Une quin-
zaine à peine, et qui pourtant se
veulent représentatifs : représen-
tratHs de ceux que l'UNEF ne re-
présente plus parce qu'en « se po-
litisant en se voulant un mouve-
ment révolutionnaire, l'UNEF s'est
minorisée ».
A preuve de cette représentati-
vité, ils invoquent l'Assemblée na-
tionale constituante qu'ils ont or-
ganisé et qui doit réunir à Orléans,
les 25 et 26 juin prochains, trois
cents participants venus de tou-
tes les Académies de France.
A l'écart du. tumulte, ces jeune*
gens raisonnables ont entreprit
d'organiser le désordre foisonnant
des révolutionnaires, avant Que la
flamme ne s'éteigne, en concen-
trant sur les seuls problèmes uni-
versitaires l'énergie réformatrice,
Raisonnables, certes, ils le Sont,
tous en insistant sur la nécessité
d~ « réfléchir dans l'utopie ».
Voilà pourquoi, ce sont, on jette
pêle-mêle quelques idées, quelques
•projets : élaboration d'une charte,
suppression du ministère de l'Edu-
cation nationale dont l'écrasant»
tutelle ne saurait convenir à un
ensemble d'universités autonomes,
problèmes de gestion, de budget,
des modalités de la participation
étudiante.
Conclusion des professeurs pré-
sents : « II faut que votre mouve-
ment vienne à l'aide des profes-
seurs déjà surmenés et auxquels là
participation, si elle n'est pas or-
ganisée avec réal;sme, risque d'ap-
porter un surev3tf de travail nui-
sible à !a qualité de leur enseigne-
ment et de leur recherche ».
« Travaillons dans l'utopie !... 9. 1
M.-O.F.
EN BREF...
• La Fédération de l'Education nationale (autonome) déclare
« ne partager en aucune manière les positions politiques des 11
organisations politiques, étudiantes et de jeunesse d'extrême-gau-
che dissoutes », et élève « la plus vive protestation contre cette
atteinte aux libertés démocratiques élémentaires, au premier rang
desquelles se place le droit a l'expr ;ssion et à l'organisation >.
0 Paris-Nanterre organise les jeudi 20 et vendredi 21 juin à la
Faculté des Lettres de Nanterre une Convention nationale des
Universités de France, qui aura pour tâche de dégager les exigen-
ces fondamentales auxquelles doit répondre toute refonte radicale
de l'Université et qui constitueront la charte du pouvoir univer-
sitaire.
Afin d'aider financièrement à l'organisation de cette Convention,
une souscription est ouverte : CCP 14.284-25 Paris.
0 Le syndicat autonome de l'enseignement supérieur des Lettres
communique : « Deux cents enseignants de Ja Sorbonne, dont plus
de cent professeurs titulaires sur 160, rappellent qu'ils né prennent
aucune part aux assemblées plénières dont ils ne reconnaissent pas
la légalité. C'est ainsi qu'ils se sont refusés à assister à la séance
extraordinaire du 17 juin 1968. Ils mettent en garde contre l'inter-
prétation qu'on pourrait donner du scrutin qui a eu lieu. Aucun
contrôle n'a en effet été exercé sur la qualité des votants, dont
beaucoup n'appartiennent pas au corps enseignant >.
0 Les étudiants en médecine de Lyon, réunis en assemblée génê^
raie, ont décidé la création d'une « Université d'été » qui « per-
mettra le développement d'un processus interne de révision et
d'un processus externe de contestation >.
« II s'agira également ajoute le communiqué, de mettre en place
pour la rentrée prochaine des structures nécessaires quel que soit
le niveau de contestation auquel on sera arrivé, en particulier la
fonction hospitalière de base sans laquelle on ne peut parler d'étu-
des médicales correctes ».
0 L'Assemblée générale du personnel administratif technique,
et de service de la Faculté des Lettres-Sorbonne, « s'inquiète de
la remise en cause des réformes et projets de réforme de la Faculté
que représentent le bouclage et l'occupation de la Sorbonne par la
police ».
Elle « s'indigne de tout retour à l'état de choses antérieur, en
particulier du rétablissement de l'autorité rectorale sur la Sorbon-
ne, aux dépens de celle du doyen de la Faculté, et de la substitu-
tion de l'ancienne assemblée des professeurs à l'assemblée plénière
actuelle s>.
0 Les délégués de 24 Facullés de médecine et de pharmacie de
France se sont réunis en colloque dimanche et lundi à Bordeaux
pour poursuivre le traval effectué au cours des précédents colloques
de Toulouse, Tours et Paris.
Au cours de leur dernière assemblée générale qui s'est terminée
tard dans la soirée, les étudiants ont adopté différentes motions
concernant le « sens du mouvement étudiant ». le « rôle du méde-
cin dans la société > et < la réforme de l'enseignement à cour et
à long terme s*.
0 Les assises nationales des Facultés des Lettres, ouvertes hier à
Clermont-Ferrand ont pour objet de permettre la confrontation des
travaux élaborés dans chacune des Facultés.
Après une assemblée plénière d'ouverture, les participants se
sont répartis en quatre commissions pour étudier : l/ le rôle de
l'Université dans la société ; 2/ la structure de gestion de l'Uni-;
versité et des établissements d'enseignement supérieur ; 3/ péda^
gogie et enseignement supérieur ; 4/ le statut de l'étudiant et de
l'enseignant.
0 Un meeting de protestation contre l'évacuation de la Sorbonne,
auquel avaient appelé le SNE-Sup, les comités d'action lycéens,
les comités d'action et le comité (l'occupation de la Sorbonne, a
réuni hier soir environ 2.000 personnes dans la cour de la Faculté
des Sciences de la Halle aux Vins.
Les orateurs qui ont pris la parole au cours de ce meeting ont
souligné le caractère symbolique de la réoccupation de la Sor-
bonne par les forces de police. < Nous devons nous préparer à la
réoccupation de la Sorbonne », a déclaré le président de l'ex-comité
d'occupation de la Sorbonne. « Nous sommes en période de reflux,
mais, à la rentrée, le mouvement rebondira plus violemment que
jamais », a estimé un membre du comité d'occupation révolution-?
naire du CNRS.
• La Fédération des étudiants socialistes révolutionnaires a ap-
pelé hier à une manifestation contre la remise d'un diplôme hono-
ris-causa par le premier ministre britannique. M. Harold Wilson,
au recteur de la Sorbonne, M. Jean Boche, te 13 juillet prochain, «
l'Université de Bradford.
Merci*» 19 Juin1968 COMBAT 0
Opinions
Pour l'Université • du neuf et du raisonnable (II)
LA COGESTION, UNE FOLIE ^*
L'article qu'a publié c Combat » le 11 juin avait
été écrit le 11 mai. Je n'ai rien à y retrancher ; si
je juge nécessaire d'abandonner le silence, c'est que
de nombreux lecteurs m'ont écrit, me prouvant
qu'il est parfois indispensable de dire clairement et
simplement quelques vérités. {
Je n'avais pas alors parlé de la • cogestion » des
Universités. Sur ce point aussi il fant vider un
abcès.
J'en «parle, car j'ai entendu, dans une réunion
d' « enseignants » (on n'ose plus parler de < pro-
fesseurs ») à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris,
de jeunes maîtres en parler avec des trémolos dans
la voix, parce que, dans cette Maison, un soi-disant
« Conseil Etudiant », désigné en dehors de toute
ferme démocratique, prétend imposer la direction
des étudiants, parce qu'enfin il se trouve une ma-
jorité d' « enseignants » pour vouloir continuer les
« négociations » avec ces étudiants.
Etudiants, mes amis, vous avez le droit d'exiger
les conditions qui vous permettent d'exercer votre
Seul vrai pouvoir, celui d'étudier, afin de devenir
des hommes, pleinement capables d'assumer vos res-
ponsabilités futures.
Avez-vous réfléchi que, devenus « directeurs » si
la lâcheté collective vous le permettait, vous n'au-
riez plus le temps d'étudier. Diriger, cela suppose
ce que vous n'avez pas encore : expérience, savoir,
autorité et., beaucoup de travail.
Avez-vous réfléchi que diriger c'est assurer une
continuité, de manière à éviter la pagaille des ré-
formes hâtîves et provisoires que vous condamne*
à juste titre. Vous restez Z. 3, 4 ans dans une facul-
té, dans an établissement d'enseignement supérieur :
mettez que tels d'entre vous soient « directeurs »,
avec un peu d'ancienneté c bourgeoise », pendant
2 ans. Connaissez-vous une Maison qui puisse chan-
ger de directeur tous les deux ans ?
Vous, mes amis étudiants qui vous êtes laissés
entraîner dans un vent de folie collective, ressaisis-
sez-vous, et voyez où des meneurs politiques veu-
lent vous conduira, à la suppression de toute au-
torité sens le couvert d*at» mythique « pouvoir étu-
diant », à l'anarchie.
La cogestion ?
Cerains « enseignants » acceptent la cogestion,-,
faiblesse de gens qui ont peur et veulent flatter
pour se faire pardonner, ambition de messieurs
« bons offices », qui s'empressent de TOUS dire qu'il
faut comprendre, qu'il est diplomatique de limiter
les dégâts, que sais-je encore ?
L'autre jour, j'ai reçu un factum émanant des
« enseignants » de la « Commission paritaire » des
Sciences-Pô. Il 7 est dit dans un article 2 que la
direction de l'Institut est assurée par le Conseil de
Direction, le Directeur et la Commission paritaire.
S'il s'agit d'un canular, je le trouve actuellement
déplacé.
S'il s'agit d'un projet qui se prétend sérieux, j'en
plains les auteurs. A qui, messieurs les auteurs de
ce factum, ferez-vous croire qu'on peut assurer une
direction à 3 ou à 2 ? II y a, suivant les cas, 2 ou 1
organismes de direction de trop. L'évidence en est
criante.
Ou bien votre Commission paritaire, promue au
rang de oo-directeur, est Hne « potiche », qui tien-
drr des sessions 2 ou 3 fois par an pour montrer
qu'elle existe, avec des enseignants, dont le métier
esi d'enseigner et non de diriger, et des étudiants
dont la mission est d'étudier et non de diriger. Dès
lors, astucieux diplomates, je vous accuse de vouloir
tromper les étudiants ; et on n'a pas le droit de
les tromper.
On bien votre Commission paritaire assaiera d'as-
sumer son rôle de eo-direction ; ses membres n'au-
ront plus le temps les uns de préparer leurs cours,
les autres d'étudier. Pins grave : en cas de désac-
cord entre cette Commission et la direction (que la
direction soit un doyen, un directeur ou un conseil
de Faculté), le blocage est inévitable. Beau travail
et beau résultat qu'un dynamisme réformiste abou-
tissant à la paralysie, an conflit permanent !
L'Université, les Instituts d'enseignement supé-
rieur, ne peuvent pas, ne doivent pas, déboucher
sur l'inertie, sur la lutte stérile. Il faut le dire clai-
rement : les chefs d'établissements sont des patrons
qui doivent diriger leurs établissements, les profes-
seurs sont des patrons qui doivent diriger leurs dé-
partements.
Est-ce k dlr« qu'ils doivent manier l'omnipotence
et l'arbitraire ? Non pas.
Le droit d'être consulté
et le pouvoir d'avis
Le chef d'établissement, doyen ou directeur, le
professeur sont, comme tout homme, faillibles.
L'étudiant peut avoir d'excellentes suggestions à
leur 'aire.
Beaucoup de professeurs associent depuis long-
temps leurs étudiants à certaines de leurs décisions,
en leur demandant au préalable leur avis ; et ce qui
a été spontané de la part de plusieurs, peut, géné-
ralisé, constituer une source de progrès.
Ce qu'il faut, c'est concilier le nécessaire principe
de l'autorité et le refus de l'arbitraire. Comment ?
Je propose le mécanisme suivant.
Dans chaque établissement d'enseignement supé-
rieur, une Commission paritaire est créée, compre-
nant quelques professeurs et quelques étudiants.
Des deux côtés, les uns et les autres doivent être
élus de manière que toutes les tendances soient re-
présentées ; le monopole, politique ou autre, est
inadmissible.
Ces commissions peuvent être consultées par la
Direction .,- si elles ne le sont pas, elles ont pouvoir
de se saisir d'une question. Après étude, elles émet-
tent un avis motivé.
Si on se limitait à ces deux dispositions, ce serait
un leurre : chacun sait qu'un organisme purement
consultatif est condamné à l'impuissance... ; je puis
en témoigner ! Deux correctifs doivent donc être
institués :
- Le premier serait l'obligation pour le chef d'éta-
blissement, s'il refuse de suivre l'avis, de motiver
en détail son refus et non pas seulement d'opposer
le couperet de son refus souverain.
- Le second ensuite, serait, en cas de refus, la
possibilité pour la Commission paritaire d'en ap-
peler au Conseil de l'Université, où siégeraient 2 ou
3 étudiants représentant toutes les tendances.
Ainsi la direction garde l'autorité, mais ne peut
l'exercer jusqu'à l'arbitraire, car elle doit donner
ses raisons, et, si celles-ci sont mauvaises, elle risque
on désaveu de l'instance d'appel.
Un jour, on verra peut-être, par delà l'hystérie
présente, que d'un mal on peut tirer un bien, si Von
améliore ce qui existe par la suppression d'oukases
injustifiés. Je me refuse à considérer l'étudiant com-
me un mineur, car ses avis peuvent m'être utiles ;
je me refuse tout autant à en faire un patron qu'il
sera peut-être un jour, mais en apprenant au préa-
lable à le devenir.
(1) Professeur de Faculté
Membre du tonseil Economique
et Social
LA VILLE DONT LES PRINCES SONT DES ENFANTS
An moment où, & l'appel du
SNES et du SGEN les cours re-
prennent dans une perspective de
rénovation pédagogique, il semble
nécessaire de faire le point sur ce
qui a été réalisé jusqu'à aujour-
d'hui dans les lycées, et notam-
ment an lycée Henri IV.»
La situation en effet est en train
d'évoluer dans la majorité des ly-
cées parisiens. Il semble que l'on
soit arrivé à an tournant : Déjà,
les états-majors ont cessé de sié-
ger, les assemblées sont suspen-
dues, les rapports des ctmi.missions
ne sortent plug des salles de ré-
daction. La première phase s'a-
chève : la contestation verbale,
tes élans généreux, les tempêtes
odéonJennes et juvéniles s'étei-
gnent peu à peu. Les anciens tri-
buns-militants de base, leurs
spectateurs convaincu» d'avance les
récupérateurs grise-mine et in-
quiets se retrouvent dans les cours,
désœuvrés, passifs, fatigués. La
fièvre de rénovation pédagogique
et de réanimation culturelle n'est
pourtant pas morte, mais elle
cherche de nouvelles formes d'ex-
pression.
Le lycée Henri IV est sorti de
cette aboulie depuis une dizaine
de jours, et il nous a semblé que
son action pourrait servir d'exem-
ple à bien d'autres lycées.
Tout a commencé, lorsque spon-
tanément, une poignée d'élèves
fatigués et révoltés par les bavar-
dageç inutiles et souvent irréalis-
tes des membres des commissions
d'études, ont décidé d'agir. Ac-
compagnés d'an professeur gré-
viste. Us ont mis sur pied un cours
expérimental et critique. Dès lors,
te professeur était engagé, et, A
stupeur, on a vu l'ensemble des
élèves et des professeurs en grè-
ve faire fonctionner leur lycée.
De quoi s'agissait-i! ? Pendant une
semaine, les élèves, réunis en as-
•emblée générale le matin, se sont
rassemblés en groupes d'une ving-
taine avec un professeur volon-
taire, autour d'un sujet proposé
par l'un d'entre eux : la révolu-
tion de 48, la fonction homogra-
phique, les idées pédagogiques r
Montaigne, le chlore, etc... Pas
d'horaire, pas de pédagogie impo-
sés. Ils se sont donné pour mission
d'instituer de nouvelles formes
d'enseignement et de les critiquer
simultanément.
Aujourd'hui le lycée fonctionne
selon des structures nouvelles ins-
tituées par l'ensemble des élèves
(certains professeurs grévistes ont
participé au fonctionnement du
lycée à titre personnel mais n'ont
jamais pris part au vote des nou-
velles structures. l'Assemblée des
professeurs se prononcera plus
tard sur la réforme proposée par
les élèves). Pour respecter les dif-
férences d'are et de psychologie,
deux grands groupes ont été
créés : l'un rassemble les élèves
de Sème et seconde, l'autre ceux
de 1ère et de terminale. A l'In-
térieur de ces deux ensembles sont
formés des groupes de travail, les
« classes ». de vingt à vingt-cinq
élèves maximum. Le niveau des
connaissances n'ayant d'importan-
ce réelle que pour les matières
scientifiques, maths, physique, chi-
mie), les groupes de travail ras-
semblent des élèves de tous les
niveaux, sauf pour les dites ma-
tières scientifiques, où ils sont ré-
partis en deux sections : débutants
et avancés.
Les matières enseignées sont
groupées, ea 5 catégories corres-
pondant chacune à une matinée
de travail (il n'y a pas de cours
l'anrès-midi. La fi—
à l'étude) :
— Sciences humaines : histoire,
géographie, philosophie, soctotogte.
économie...
— Sciences pures et appliquées
Maths, chimie, physique, sciences-
nat._
— Lettres modernes ; langues
vivantes et français...
.. Lettres modernes : langues
tin, mythologie, archéologie...
— Art et culture : musique, des-
sin, théâtre...
L'horaire se répartit comme
suit : à 8 h 45. une assemblée gé-
nérale des élèves règle les problè-
mes de fonctionnement du lycée.
Le travail commence à 9 h et s'a-
chève à midi, après une courte
réflexion critique, à l'intérieur de
chaque classe, sur le travail ac-
compli, les notions à revoir, le
choix du sujet du prochain cours
L' après-mid:, de 14 h à 16 h est
réservée aux activités culturelles
et sportives. Les cadres de fonc-
tionnement doivent être très sou-
ples et les horaires très libres :
Possibilité de passer librement
d'un club à une conférence, d'un
terrain de sports à une visite de
musée. Les activités culturelles
sont artistiques (clubs de dessin,
de musique, de théâtre), manuelles
(clubs de travaux manuels, divers,
de photo., de cinéma...). Elles
sont doublées par des conféren-
ces, des débats, des lectures, des
projections, sur des sujets très dl-
vers : problèmes de la cité et du
citoyen, informations scientifiques
sur les problèmes sexuels, débats
moraux sur la sexTialtié. entretiens
avec des artistes, des personnali-
tés...
A 17 h 39, rassemblée générale
du soir fait le point sur les acti-
vités de la journée et critique les
décisions prises par le Bureau exé-
cutif du lycée, qu'elle peut ren-
verser s'il n'a plus la confiance.
Quelle leçon ! On est loin de
l'agitation farfelue de la Sorbonne
»t de la tempête sous un crâne
»omraée Odéon : a Henri IV la
réflexion débouche sur une action
positive et concrète. Ce qui frappe,
en effet, chez ces lycéens, c'est
leur sérieux et leur sens des réa-
h'tés. Ce ne sont plus ces gamins,
ces gosses, ces potach«s que l'on
voulait tout juste bons à être en-
seignés sagement et docilement.
Les « bons élèves » sont morts. A
leur place, les nouveaux « infan-
te$ », ceux qui parlent et qui ne
se laisseront plus bâilloner dres-
sent le bilan : — « Nous avons
fait la preuve concrète que les ré-
formes sont possibles et réalisa-
bles : nous disons non à des cir-
culaires ministérielles que nous ré-
cusons, et décrétons notre autono-
mie pédagogique.
Désormais, nous organisons
nous-mêmes notre travail : le ly-
cée démarre sur des bases nouvel-
les ».
Alain GOUT
Etudiant
JEUNESSE OBLIGE
Association affiliée à la Ligue de l'Enseignement
« II appartient maintenant aux générations qui seront responsables de
l'aménagement du Monde de Demain d'exploiter au maximum toutes les
inventions actuelles ou futures capables de faciliter ies échanges, ceci,
afin d'instaurer, sur un plan mondial, un climat de confiance et de com-
préhension mutuelle... ».
SÉJOURS EN INDE
Plusieurs formules
— chantier de travail et de transport
— visite « étude-contacts » avec 30 Points de Chute disséminés à tra-
vers l'INDE et carte de Libre Circulation sur les « Indlan Railways » de
10.000 kms (durée 1, 2, 3, 4 mois)
— chantier de travail et visite « étude-contacts > LIBRE (carte de
1 bre circulation et Points de Chute) :
Participation aux frais à ta portée de tous
n existe deux manière de découvrir un paya
l'autre est de le VIVRE.
l'une est de le VOIR
SI VOIR est la propriété des « Touristes i VIVRE un pays est la pro-
priété de ceux qui font l'effort nécessaire, même pour une période de
deux ou trois mois, pour ne pas être « l'KTRANGER » mais « l'HABI-
DOCU'MENTATION COMPLETS « SEJOURS INDE-M > à »otre disposi-
tion sur demande :
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OPERATION LEGISLATIVES
VL-PONTOISE
Pompidou et Giscard, le gaullisme inconditionnel et
le gaullisme de raison s'affrontent par personnes interposées
LES CANDIDATS
EN PRÉSENCE
• M. Michel PONIATOWSKI (R.I.)
dép. sortant Verne Bép.
• Dr. SALLE (U.D.R.)
• Mme Colette HOCHBERG (P.C.)
• M. GINEST (P.S.U.)
• M. BASSIGNY (F.G.D.S.)
• M. LENORMAND (sans étiquet-
te)
• M. NADAL (Technique et Dé-
mocratie)
Bien que n'ayant jamais censuré le
gouvernement, M. Michel Poniatowski
doit battre un candidat U.D.R. poussé
par Pompidou
Les gaullistes reprochent au bras
droit de Giscard son indépendance d'esprit
par Jean-Claude VAJOU
LES RÉSULTATS
DE 1967
Premier tour (suf. exprimés :
53.028) MM. Michel Poniatowski
(rép. ind. — UNR : 17-973
Mme Hochberg (PC) : 15.150 ;
René Allombert (FGDS) : 5.241
J. Tailgen (centre démocrate) :
6.232 ;
A Viville (gaull. diss.) : 5-432.
2e tour (suff. exprimés : 51.098X,
M. Michel Poniatowski : 27.574,
ELU
Mme Hochberg, 23.524.
Le Docteur Salle est un homme bien eu cour,
n a été dépéché par le Roi pour s'emparer de l'une
ûes deux places du Vexin français - Pontoise.
Le maître des lieux, Michel Poniatowski, par
ordre du Premier ministre du Roi vient d'être exilé
au Couvent des Cordelières pour avoir manifesté
un intolérable esprit d'indépendance. Louis XV qui
connut la banqueroute mais sut, lui. s'en sortir, ado-
rait expédier ses parlementaires sur les rives de
l'Oise. Ce que souhaiterait Michel Poniatowski, c'est
« revenir de Pontoise » sans pour autant ainsi faire
amende honorable. Ce Que voudrait le Dr. Salle,
c'est faire prisonnier l'ancien engagé volontaire au
1er bataillon de choc et si jamais le Comte Giscard
d'Estaing ne pouvait payer sa rançon, alors Ponia, -
four les amis -, serait expédié à Paris et, selon Z<t
coutume, noyé devant la place de grève, de l'autre
côté du quai de Béthune - le Premier Ministre du
Roi, dit-on, n'en serait point fâché I II n'aime
pas ce parlementaire et à travers lui voudrait at-
teindre un autre destin. Il a tenu à ce que tout
le monde sache dans le loyaume que dans cette
première circonscription du Val d'Oise « le can-
didat de la fidélité » au Roi et à son gouverne-
ment était le Dr. Salle, appelé au chevet de Pon-
toise et non point un autre quidam. Il devait dé-
pêcher son Ministre de l'Intérieur, le petit Marcel-
lin - comme le Saint - pour qu'on se le dise.
Ce en quoi il n'avait pas tort car l'autre sa-
medi, avant que de prendre langue avec la jeune
et bouillonnante équipe du Dr. Salle j'ai dû inter-
roger maints passants avant de trouver la « per-
manence » de VU.D.R.
— Pardon, Monsieur l'agent, pourriez-vous me
dire où se trouve la permanence du Dr. Salle, de
VU.D.R. ? »
Visiblement le nom lui est totalement étranger
— Comment, vous ignorez que le Dr. Salle est
candidat aux élections ?
— Oh ! vous savez, je règle la circulation mais
je ne suis pas d'ici., tenez demandez si vous vou-
lez à, ce monsieur -
— Je vous prie de m'excuser, Monsieur, con-
naîtriez-vous le lieu de la permanence du Dr. Salle,
candidat U.D.R. aux prochaines élections...
— Vous voulez dire U.D. Vème ? » réplique
immédiatement mon interlocuteur avec l'accent du
pays assez remarquable à 22 km de Paris.
— Oui, si vous voulez, candidat UD Vème, »
concédai-je, ravi d'être tombé aussi rapidement sur
un gaulliste.
— Quel nom dites-vous ? »
— Dr. Salle l
Mon brave homme marqua un temps d'arrêt,
réfléchit puis, assura :
— Connais pas.. Ce n'est pas étonnant, ici «ils»
sont tous parachutés, ajoute-il, puis prenant son
fils à témoin il me conseilla de me rendre à la
Préfecture.
C'était jour de marché. Comme à la campagne.
Comme à Tananarive, avec de grandes toiles blan-
ches sur le ciel bleu et des éventails, multicolores
gravissant les rues escarpées et tortueuses. Une ville
gui eut ses heures d'opulence. La pierre est ^elle
et bien taillée, le bois y est travaillé, les façades
sont harmonieuses. Sur la chaussée des réfrigéra-
teurs côtoif-nt des poules qui lèvent des yeux glau-
ques, des poussins qui pépient, de jeunes chiots
qui guettent la tendresse d'une main d-'enfant.
De tout, sauf mon Dr. Salle.
De splendides cerises, des bigasseaux charnus.
Ne succombons pas à la tentation.
Il me faut mon Dr. Saïlé, l'introuvable, l'in-
saisissable.
Je traverse la place du petit Martroy, lance un
regard d'envie à une charmante boutique qui porte
l'enseigne alléchante : « Tout pour le bricoleur ».
On n'y connaît pas le Dr. Salle. J'aurais dû
me douter que la défense de la République ce n est
pas du bricolage...
Enfin la Préfecture. >
La concierge arrive à me trouver quelqu'un
qui a entendu parler du Dr. Salle. L'agent de ser-
vice m'indique le lieu de sa permanence.
— Vous ne pourrez pas vous tromper, me dit-
il, c'est en face du commissariat de police ».
J'aurais dû m'en douter.
Il s'agit d'un immeuble occupé par un cabinet
de groupe de médecins spécialistes, frais comme une
cathédrale, l'encens en moins, l'éther en plus. Je
grimpe au second étage. Une jeune fille entr'ouve
la porte. Elle acceptera de faire pénétrer le journa-
liste. Un jeune homme va répondre à mes questions :
visage d'étudiant, fin, l'œil vif, prompt à saisir la
pensée et à formuler la sienne, opérant d'abord par
touches et retraits puis acceptant ensuite le risque
d'une confidence calculée, jeune étudiant en médeci-
ne de troisième année. Sympathique.
— M. Poniatotosfci sera le seul sortant répu-
blicain indépendant auquel en effet la majorité a
opposé un adversaire. Je ne puis encore vous révéler
les raisons de cette attitude mais je puis vous dire
que le jeu des giscardiens à l'intérieur de la majo-
rité est ambigu et dangereux aux yeux du général
de Gaulle et du Premier ministre.
— Tiens, tiens l
— De Gaulle l'a clairement laissé entendre lors
de Sun entretien télévisé... Ainsi, il y a deux sortes
de raisons qui expliquent le soutien du Premier mi-
nistre au Dr. Salle. Des raisons générales propres à
l'ensemble du groupe. Vous savez que M. Pompidou
souhaite une majorité cohérente, or au sein du grou-
pe des républicains indépendants il V a une douzaine
de députés proches de Giscard ... ».
— Ah I oui ? ».
— Il y a aussi des raisons personneles : le com-
portement de M. Poniatowski durant la crise ... ».
— Comment, mais il a remonté les Champs-Ely-
sres au bras de Jacques Baumel le 30 mai.... ».
— Je parle de son comportement avant le 30
mai (1).
— Ah 1 ah !, dis-je d'un ton plein de sous-en-
tendus, espérant ajouter quelques lignes à l'histoire
secrète de mai 68.
— Oui, nous voulons battre Poniatowski comme,
un membre de l'opposition, au même titre qu'un cen-
triste par exemple.
— Que reprochez-vous à son comportement ?
— Il a fait preuve de trop d'indépendance d'es-
prit.
— Mais alors pour quelles raisons n'avez-vous
pas présenté de candidat contre Giscard d'Estaing
lui-même dont M. Poniatowski est le lieutenant ?
— Giscard a une position plus solide et Ponia-
towski s'est montré plus en flèche dans ses criti-
ques.
— Il n'est donc pas souhaitable de critiquer lors-
que l'on est dans la majorité ?
— M. Poniatowski se fait pas partie des godil-
lots (sic). Par aileurs, M. Pompidou espère constituer
un groupe unique à la rentrée et cela sera beaucoup
plus facile si M. Poniatowski est battu : les au-
tres membres du groupe des Républicains indépen-
dants prendront peur pt rejoindront aisément un
groupe unique dans ce cas.
— Ne croyez-vous pas que l'opinion risque de
mal accepter cette candidature de M. Salle contre
un député sortant qui n'a jamais voté de motion de
censure ?
-- M.Poniatowski a pris lui-même ses distan-
ces : il appartient à une frange incertaine. Après
tout nous lui avons fait cadeau de cette circonscrip-
tion en 1967.
-- Mais il a travaillé depuis cette époque .....
— C'est possible mais les vieux gaullistes tra-
vaillent tous pour le Dr. Salle.
-- Que ferez-vous en second tour si M. Ponia-
towski précède le Dr. Salle à l'issue du premier
tour ?
— Le Dr. Salle se désistera au profit de M.
niatowski.
-- Alors, ce serait finalement beaucoup de bruit
pour rien ?
-- Le désistement se ferait au nom de l'anticoni--
munisme.
La boucle est bouclée.
Le « brain trust » du Dr. Salle est décidé à
pendre M. Poniatowski qui est un obstacle aux
grands desseins de M. Pompidou, mais à lui appor-
ter ses voix le cas échéantl
Comment réagit l'électeur ? Je suis allé rue dé
la Chevalerie, rue de l'Ordre. En ces temps troubles
n'était-ce pas choisir le meilleur endroit pour obte-
nir des réponses sereines ?
Un homme âgé, casquette sur la tête, grison-
nant, avec l'accent du Vexin m'a dit : « C'est pas
correct. On n'aurait pas cru cela de Pompidou l ».
Un autre plus jeune, m'a fait la remarque sui-
vante : « Ils disent qu'ils veulent ouvrir leur majfo-'
rite mais ils se bagarrent entre eux comme dani
le passé ». Une femme d'un certain âge s'est montrée
plus acerbe : « Moi je voterai pour la gauche au pre-
mier tour mais je m'arrangerai pour battre «l'inconx
au second tour (2).
Une jeune femme vend « Tribune socialiste » .•
des voix pour M. Ginest (P.S.U. ), des voix frères qui
iront au P.C., à Madame Hochberg au second tour.
Il est curieux de constater que même ceux qui
votent pour la gauche ou l'extrême gauche demeu-
rent attentifs aux péripéties nées de la lettre du
Premier ministre rédigée contre M. Poniatowski. Si
celui-ci est en bonne place pour l'emporter au se-
cond tour, il pourrait tirer profit d'avoir eu contre
lui au premier tour un candidat gaulliste orthodoxe :
un jeune père de famille me l'a laissé entendre.
Mais le Dr. Salle n'a-t-il donc aucune chance
de l'emporter ? « II n'aurait pas dû prendre com-
me suppléant un ancien député battu, en l'occur-
rence M. Aizier. Ça la fiche mal » m'a déclaré un
commerçant, « Ça fait pas sérieux ».
Captivante petite ville planquée sur une longue
colline qui domine les vallées de la Viosne et de
l'Oise et lance dans le ciel le clocher gothique flam-
boyant de la fine église St-Naclou. A quelques ki-
lomètres de Paris, c'est déjà la Province avec d'au-
tres problèmes que ceux que connaissent les Pari-
siens. Les murs sont vierges, le calme est dans les
esprits. Le gaullisme n'est pas ici inconditionnel, H
est bon enfant, arrondi aux angles, modéré : il
colle parfaitement aux vastes épaules de Michel Pov
niatowski.
Si M. Pompidou n'avait pas été mal conseillé
s'il s'était déplacé ne fût-ce que l'espace d'un matin
à flanc de coteau il aurait traversé la place du Parc
aux Charettes ; il aurait découvert cette inscription
sur l'un des murs de la place, tout à côté d'une vieû-
le boutique qui s'est donnée pour but le « bonheur
des enfants » :
« Bougnouls chez Boumedienne
Nègres chez les Balubas,
L'argent pour les hôpitaux ».
Il aurait souri.
Alors M. Pompidou aurait compris qu'il eût été
de meilleure politique de chercher ailleurs les moyens
de se délivrer de la présence de M. Poniatowski au
Parlement.
Car à Pontoise il ne fait guère de doute que pour
la majorité des électeurs le gaulliste dissident est le
Dr. Salle. Au fond n'est-ce pas rendre hommage au
gaullisme que de le supposer humain, libéral et dé-
mocrate ?
(1) N.D.L.R. : Que le lecteur ne commette pas
d'erreur : il s'agit des événements de mai 1968 et
non de mai 1958 alors que M. Poniatowski était en-
core directeur-- adjoint de M. Pierre Pflimlin.
(2) N.D.L.R. : Lire < l'inconditionnel ».
Mercredi 19 juin 1968 fOMRAT
LE VAL DE MARNE OU LES LEZAR-
DES DE LA BIPOLARISATION
CONNAISSEZ-VOUS
LE VAL-DE-MARNE ?
Les problèmes qui se posent au département du
Val-de-Marne sont pour la plupart ceux que ren-
contre l'ensemble de la région parisienne et tout par-
ticulièrement les deux autres départements de la
couronne urbaine de la capitale : les Hauts de Seine
et la Seine-Saint-Denis.
• Démographie
Au 1er janvier 1968 la population du Val-de-
Marne comptait 1.150.000 habitants pour une très
faible superficie. Par suite c'est un département trps
urbanisé dont pourtant la partie sud-est présente un
caractère semi-rural. Pour un total de 47 communes,
on en recense 6 qui ont plus de 50.000 habitants
(soit plus de 30 % de la population pour Vincennes,
Champigny, St-Maur, Ivry, Vitry et Maisons-Alfort) ;
15 ont entre 20.000 et 50.000 soit 50 % de la popu-
lation ; 26 enfin ont moins de 10.000 âmes pour 20 %
du total (3 descendent en-dessous de 1.000).
Il convient de noter que le rythme de dévelop-
pement des communes du Val-de-Marne n'a pas été
le même pour toutes entre 1936 et 1962, on remarque
notamment que certaines ont vu leur population tri-
pler, comme Bonneuil, Fresnes, Orly, Rungis ou mê-
me quadrupler comme Chevilly-Larue et le Plessis-
Trévise.
Enfin la jeunesse des Val-de-Marnais doit être
mentionnée : 31 % de la population totale a moins
de 20 ans contre 29,3 % pour la région parisienne et
32,7 % pour la France entière.
A Activités économiques
et emploi
Au 1er janvier 1963, pour 1 million de personnes
on comptait 451.880 actifs dont 90 % étaient-des
salariés alors que la moyenne nationale s'établit a
72 % Le secteur tertiaire (153.900 personnes) y est
particulièrement élevé comme dans toute la région
parisienne avec un pourcentage de 52,9 % de la po-
pulation active contre une moyenne nationale de
409 % Le secteur secondaire (210.000 personnes)
représente 46,2 % de la population active (moyen-
ne nationale 36 %).
Pour le secteur tertiaire les transports occupent
39.800 personnes dont environ 20.000 à l'aéroport
d'Orly et 3.300 au complexe ferroviaire de Villeneuve
St-Georges. Le commerce emploie 50.800 personnes
réparties dans près de 18.000 établissements, tandis
que 63.000 personnes appartiennent aux banques et
à différents autres services.
Pour le secteur secondaire, 3.400 personnes tra-
vaillent dans le secteur de l'énergie (notamment aux
grandes centrales d'Ivry et de Vitry et à la centra-
le gazlére d'Alfortville). En 1966 35.500 personnes re-
levaient du bâtiment et des travaux publics tandis
qu'à la même époque les industries de transformation
employaient 171.200 personnes dans près de 15.000
entreprises dont 13.000 avaient moins de 10 salariés
et une centaine plus de 200 (Alcateil à Arcueil 1.150
salariés Renault à Choisy le Roi 1.050; à Ivry Schnei-
der 1.350, ainsi que SKF 1.700 ; Geo au Kremlin Bi-
cêtre 1.500 : 3.220 chez Kodak à Vincennes et 3 COO à
Rhône Poulenc Vitry).
Malgré cette énumération, on constate que pour
1966 sur 495.000 personnes ayant une activité seu-
lement 35 % occupaient un emploi dans le Val-de-
Marne, les autres se déplaçant vers Paris ou vers les
autres départements pour trouver un emploi. Un
récent sondage rappelait qu'au sein de la région
parisienne les habitants du Val-de-Marne sont ceux
pour qui les déplacements quotidiens sont les plus
longs.
• Chômage
Alors qu'au 1er septembre 1966, on comptait 2 292
demandes d'emplois non satisfaites, soit un chiffre
réel de chômeurs de 4.350 personnes ; on en comp-
tait 4.177, soit un chiffre réel de 7.950 chômeurs le
1er décembre 1967 pour 4.640 et 8.800 chômeurs au
1er février 1968.
Pour contrecarrer cette évolution, on note bien
sûr que les projets de développement de Créteil et du
Rungis devraient offrir d'ici 1975 environ 10.000 em-
plois (dans le tertiaire), indépendamment de* pm-
plois Induits par l'accroissement de population
A cet égard on ne saurait trop souligner à quel
point le lancement d'une ville nouvelle à l'Est de
Paris constituerait un élément fondamental du réé-
quilibre de la région parisienne vers l'Est, créa.tion
justement évoquée par le Schéma Directeur mais qui
ne se traduit en aucune façon dans la réalité.
De même sur le plan industriel il serait oppor-
tun de lancer de nouvelles zones industrielles, en par-
ticulier celles de Chennevières. Limeil-Brévannes
Champigny, Fontenay-s/Bois, Fresnes et Créteil :
Implantations prévues au Verne Plan,
Ces mises en place permettraient un desserre-
ment vers la banlieue d'entreprises végétant dans
les Ile, 126, 13è, 19è et 20è arrondissements et qui
ne supporteraient pas une décentralisation vers la
province.
C'est qu'en vérité tous les problèmes de la ré-
gion parisienne sont complémentaires les uns des
autres et qu'il faut viser à leur maîtrise rigoureuse
si l'on veut donner aux habitants des lieux de vie
et de travail humains. Ces brefs exemples puisés
dans le cas du Val-de-Marne le prouvent largement.
DE MAI A JUIN
D'une manière générale on ne saurait dire que les
événements du mois de mai aient donné lieu dans
le Val-de-Marne à des actions d'un grand éclat. La
population est ici trop dépendante de la capitale
pour songer à prolonger localement une explosion
nationale parce que parisienne. Toutefois on se doit
de noter plusieurs initiatives dont la signification
n'échappe pas.
• Grévistes et comités
C'est ainsi qu'à Villiers-sur-Marne un comité
d'action populaire occupe 20 jours de suite le théâ-
tre municipal transformé en forum quotidien. A Vil-
leneuve une réunion regroupe plusieurs centaines de
personnes, ce que l'on croyait inimaginable. Même
son de cloche à St-Maur, commune réputée pour
son standing et son style pavillonnaire où les jeunes
notamment font leur apparition sur la scène politi-
que. A la Haye-les-Roses également un comité ; à
Créteil un organisme associe ouvriers et étudiants ;
sans compter le Lycée Marcellin Berthelot qui à St-
Maur se place très vite à la pointe du mouvement
renouant avec une tradition qui remonte à la guerre
d'Algérie.
Au plus fort moment de la vague on recense en-
viron 200.000 grévistes pour tout le département du
Val-de-Marne. De Kodak à Vincennes où les travail-
leurs subissent une exploitation rigoureuse jusqu'aux
employés de la S.N.C.F. de Villeneuve St-Georges qui
ne reprendront pas ie travail sans mal. Les Jeunes
donneront du fil à retordre aux syndicats obligés à
s'y reprendre à deux fois pour convaincre leurs
mandants de terminer le mouvement. On laisse en-
tendre qu'à Choisy c'est l'intervention du maire, F.
Dupuy (P.C.F.) qui contraindra finalement les em-
ployées d'un atelier de textile à cesser la grève...
Cependant, malgré cette relative ébullition, ce
département que l'on ne saurait qualifier ni d'indus-
triel, ni de populaire, demeure tant soit peu en mar-
ge du leadership de mai. Le résultat se traduit par
l'impression que la vie courante a repris le dessus
mais aussi par une animation nouvelle que ce soit sur
le plan syndical ou politique dans des secteurs qui
jusqu'ici se trouvaient ocu touchés et peu concernés.
A côté de nombreuses sections syndicales qui ont
été créées dans les entreprises, les partis politiques
ont été l'objet d'un afflux d'adhésions et d'un re-
gain d'intérêt comme ils n'en avaient pas connu de-
puis longtemps. Malgré les critiques qui lui sont
adressées le parti communiste a indiscutablement re-
cruté de nouveaux adhérents, tant et si bien que si
l'on transpose cette situation au niveau électoral
1 on est conduit à conclure que le P.C.F. tout en per-
dant des voix parmi les plus politisés en gagnera
là où l'on a été sensible aux succès revendicatifs.
Le P.S.U. pour sa part vient de faire un bond
dans le Val-de-Marne. Sa fédération départementale
qui comptait environ 320 militants avant les évé-
nements doit actuellement tourner autour de 500.
Plusieurs nouvelles sections ont été mises sur pied
dans des localités où il ne disposait jusqu'ici d'au-
cune Implantation. La présentation d'un candidat
P.S.U. dans chaque circonscription n'en a été que
facilitée. Ces recrues viennent le plus souvent de
milieux jeunes, on remarque également que des as-
sociations ou des formations sont à l'origine du cou-
rant. Des militants du M.C.A.A. ont rejoint le P.S.U.;
mais le plus intéressant réside dans le passage de
« conventionnels » au P.S U. qui justifient leur recon-
version à la fols par les thèmes défendus durant le
mois de mai et par l'impression que le P.S.U. peut
désormais devenir une formation qui pèsera dans
les consultations électorales.
C'est dire assez qu'Ici comme dans de nombreux
autres secteurs où nous avons pu l'observer la FGDS
traverse une crise, sur laquelle il est encore malaisé
de porter un jugement définitif mais dont on peut
dire que pour le moins elle n'a pas facilité la prépa-
ration des actuelles législatives. Le soutien apporté
par la CFDT locale au nartl socialiste unifié est venu
encore aggraver les discordes qui secouent les dif-
rentes familles dp la Fédération
O A l'assaut des deux géants
Sur les 8 circonscriptions du Val-de-Marne, 3
ont des députés sortants communistes qui se verront
vraisemblablement reconduits ; 5 sont représentés
par des parlementaires de la majorité qu'ils soient
U.N.R. ou R.I dont 4 sont quasiment certains de re-
trouver leurs sièges. Pour le cincmième une ba Mille
très chaude se livrera probablement le 30 juin pro-
chain.
Par suite sur le plan de la députation pure le
Val-de-Marne ne saurait réserver de surprise ma-
jeure. Mais si l'on s'écarte de ce plan et que l'on
aborde le problème de la distribution des voix, l'on
est amené à s'intprrno'pr sur dps *vr>'i"!n>i<: ins^fbles.
Car si le Val-de-Marne correspond à. première
vue fort bien à la bipolartsation poursuivie par Je
régime, lorsque l'on gratte un peu les choses
nent une allure plus nuancée.
Tout d'abord en dépit des personnalités qui 3ou-
vent la représentent, l'U.D.R. ne va-t-elle pas amor-
cer un certain recul ? Autant l'on craint que dans
les provinces françaises la psychose de peur ne joue
en faveur de la majorité araulliste. autant à proximi-
té de Paris et à Paris même il n'est pas exclu que
des distances soient prises avec une formation lar-
gement rendue responsable des désordres qu'elle
pourfend aujourd'hui.
Le P.D M. pourrait bénéficier pour une part de
ces transferts qui lui présente des candidats dans
toutes les circonscriptions qui ont un U.D.R. sor-
tant. Accessoirement le « Mouvement pour la Réforr
me » là où il est en course pourrait lui aussi récu-
pérer des voix sur le bloc gaulliste.
En second lieu du côté de la gauche un phéno-
mène du même ordre pourrait apparaître concer-
nant l'électoral communiste, avec toutefois le cor-
rectif signalé ci-dessus qui laisse prévoir que le P.C.F.
gagnera de nouveaux électeurs qui compenseront
d'éventuelles pertes sur sa gauche
II n'est guère pensable que le club « Technique
et Démocratie » recueillie beaucoup de suffrages, sur-
tout si l'on en juge par le fait qu'il ne mène aucune
campagne digne de ce nom Rp<Jte donc la gauche
non communiste. Comme nous l'avons observé, la
FGDS elle-même en situation de crise ne paraît pas
en état de profiter de la coupure que l'on est en
droit d'attendre au sein de l'électoral communiste.
Par suite il semble probable que le P S.U. soit !e bé-
néficiaire de cette évolution, ce qui aurait une si-
gnification certaine en vue des municipales de 197L
Dans ces conditions dans la 1° c Arcueil-Ville-
juif Mme Vaillant-Couturier (PCF.) devrait repas-
ser sans difficultés ; dans la seconde Choisy-le-Rol-
Orly, c'est M. F. Dupuy (PCF ) maire estimé et dy-
namique de Choisy qui devrait retrouvr son siège
(la rumeur laisse entendre que M. Dupuy fe^it partie
du courant qui au sein du P.C.F émet des critiques
sur la ligne des dirigeants). Ici c'est M. P. Ringuet,
membre du Bureau National nn PSI! qui défend
avec talent les couleurs socialistes unifiées
A Ivry - Vitry, 3° c., M. G. Gosnat (P.C.F.) qui
avait triomphé en 1967 dès le premier tour, devrait
recommencer son exploit.... un exploit quj au demeu-
rant n'étonne guère dans ce qui tût le fief de Mau-
rice Thorez. Dans le 4" c. Alfortville-Charenton, M,
A. Griotteray (U.D.R./R.I.) devrait continuer à l'em-
porter devant son concurrent communiste R. Fou-
card. Les méthodes de Griotteray sont connues de
ses concitoyens : campagne « à l'américaine », c'e^Jt
à-dire millions à gogo mais aussi matraques à pro-
fusion. Ce qui n'empêcha pas l'écart de 1967 de
n'avoir été que d'environ 1 millier de voix. Le maire
de Créteil. M. P. Billotte rU.D.R.) devrait de nouveau
être élu dans la 5° c. St-Maur. Bonneuil. Joinville.
On remarquera qu'ici la FGDS ne présente aucun
candidat, l'on croit d'ailleurs savoir que de nom-
breux militants fédérés font discrètement campagne
en faveur de M. Genty (P.S.U ). Dans le 6° c. No-
gent-le-Perreux-Bry S-Marne-Champigny. c'est M.
J. Pietri brillant secrétaire fédéral du PSU. qui com-
bat en faveur de l'alternative socialiste M. Talamo-
ni. maire de Champigny, est candidat du P.C.F. : on
peut estimer que sa gestion municipale quoique con-
testée par certains, constitue un atout en faveur du
P.C.F. (à noter que les travailleurs oortugais se sont
pratiquement tenus à l'écart du mouvement de mal);
Cependant c'est Nungesser (UDR.) nouvellement
promu responsable national de la jeunesse qui devrait
gagner et être réélu, comme quoi commencer dans
l'organisation des fêtes de Nogent peut mener loin..;
M. Vivien (U.D.R.) l'homme de la 3° chaîne de
T.V., sera réélu dans la 7° c. Fontenay-Vincennes,
St-Mandé. devant le représentant du P.C.F., M. Ba-
yeurte. M. Januart. fonctionnaire à l'TNSEE conduit
une campagne de premier plan au nom du P.S.U.
Comme un peu partout oour ce parti c'est l'ex-
plication qui primp dp^-mc- IPC ^rohlornes de l'O.R.T.F^
que viennent exposer des gréviste? de l'inter-syndl--
cale jusqu'aux questions de l'Université, de l'urba-
nisation, etc....
Enfin dans la 8° c. Villeneuve-St Georges, là
plus étendue en superficie HPC r-ivronscriptions du
Val-de-Marne et qui présente l'originalité de com-
porter un secteur agricole, le combat au « finish »
sera très âpre le 30 juin nVicbain qui opposera M,
Poirier (U.D.R.) élu au second tour de mars par
30.450 voix devant M Kalinsti 'P C F 1 qui avait to-
talité 30.074 suffrages. Le score que pourra obtenir
M. Madaule (P.S.U.) pèsera dans le combat final
dans la mesure où le désistement de ce dernier serait
de nature à faire pencher la balance en faveur du
candidat de gauche. La réHnrooitp réclamée par le
P.S.U. conduit une partie dp ses partisans à être
réservés sur l'attitude du PCF qui vient de "iiffu-
ser à plus de 1 million? ^'pvomniairpK un tract dé-
nonçant le P.S.U. dans des termes quasi injurieux.
Quand on sait les difficulté" rm'r-nt rencontrées ici
les dirigeants du PSU aunrp* HPQ autorités sous pré-
texte que le dépôt du matériel leeal avait été trop
tardivement déposé (à Chennevieres notamment),
on saisit l'amertume de -PS ho™™- -,»t->nnés à droi-
te comme a gauche. Cependant le désistement de la
gauche nour le P.C courrait frre décisif. L'élection
de M Kalinski ne changera rien oour autant à la
bipolarisation ; mais comme nous espérons l'avoir
mis en évidence c'est le partage des courants de voix
qui sera le plus significatif à observer dans le dé-
partement du Val-de-Marne.
Enavête et analyse de :
Claude GLAYMAN
to
Politique étrangère
POUR UNE NOUVELLE
POLITIQUE EUROPEENNE
Nous saurons dans une quinzaine de jours si,
malgré les données nouvelles, le régime maintient
en politique étrangère certains aspects grandilo-
quents el nationalistes. Ce serait assez dans sa
manière de « cocoricoter >, même déplumé.
Quoi qu'il en advienne, les événements et leurs
conséquences auront eu l'avantage de ridiculiser
davantage la soi-disant « force de frappe ». rui-
neuse pour le pays, que de nécessaires retards
rendront encore plus désuète que prévue. Ce n'est
pas nous qui verserons une larme. Pas plus que
sur les fondements d'une politique monétaire pré-
tentieuse, présentée, il y a peu à Stockholm de fa-
çon hautaine, et qu'il faudra prudemment remiser
dans un tiroir. Dans l'immédiat, la province fran-
çaise de l'Europe devra compter sur la solidarité
internationale. Celle-ci lui semble acquise. Belle
leçon d'humilité, si ce régime en est capable.
Ce que, pour notre part, nous aimerions voir
changer, c'est un certain ton de supériorité lorsque
l'on parle ici de nos voisins ; un air insupportable
de condescendance et de mépris, une manière d'être
à l'opposé de celle d'une jeunesse qui, avant cinq
ans, commencera d'exercer de grandes responsa-
bilités.
Faire l'Europe, ce n'est pas accabler la Grande-
Bretagne et la rejeter de la patrie européenne au
nom de difficultés financières et économiques
qu'elle ne sera pas demain seule à rencontrer ; ce
n'est pas dire qu'il n'existe pas d'Etat italien et
souhaiter que l'Italie s'émiette Cloute seule en ré-
gions autonomes ; ce n'est pas affirmer qu'il n'exis-
te pas de Belgique, tout cela face à une France
par définition forte, unie, centralisée autour de Pa-
ris et dont la vocation est d'être sûre d'elle-même
et dominatrice. Cette image d'Epinal napoléonienne
est en train de vivre ces derniers mois. Nous ne
voulons plus en entendre parler, et ceux qui ont
vingt ans de moins que nous encore moins.
En attendent que la patrie européenne ait pu
se donner les institutions fédérales qui consacreront
son existence, en attendant la réalisation de cet
immense espoir que la jeunesse appelle, confusé-
ment ou non, de tous ses vœux, il importe d'ouvrir
le dialogue avec chacun des voisins de la France
dans un état d'esprit entièrement nouveau. L'éga-
lité face au destin, un capital historique et artis-
tique commun, de semblables responsabilités à re-
gard du Tiers-Monde imposent la recherche, dans
l'humilité et le respect absolu d'autrui, de solu-
tions qu'aucune des anciennes nations européennes
ne saurait imposer d'elle-même.
Il va de soi que la consultation politique, élar-
gie à la Grande-Bretagne, aux Etats Scandinaves
et à d'autres encore doit être rendue systématique
dans le but de dégager la communauté des ob-
jectifs ; ce n'est qu'un premier temps. Le second
supposera l'élection d'un Parlement européen au
suffrage universel et bien entendu l'augmentation
de ses pouvoirs. Même si, pendant quelques années,
le Parlement ne fonctionne pas encore en « témoin
populaire » d'une Europe qui doit d'abord être
celle des peuples, il n'en est pas 'moins vrai que
sa création aura, _en dépit de tous les scepticismes
et de tous les sourires, ouvert la voie à la prise de
conscience d'appartenir à la même < communauté
de culture ».
Tel est l'espoir qui doit nous faire vivre. Il est
évidemment révolutionnaire.
Jean-Pierre CORNET
La jeunesse roumaine aspire à la <libéralisation>
par Guy de BOSSCHERE
On connaît déjà « le mot »
d'une rare distinction dont Char-
les de Gaulle a fait don au peuple
français, en guise de cadeau de
retour. Est-ce à la nostalgie des
ovations de Craiova. de la respec-
tueuse attention de ces « excel-
lents étudiants » de Bucarest, de
la fermeté exemplaire des diri-
geants roumains que nous devons
cette « délicate » boutade ? 41 est
peut-être inutile de chercher à le
savoir. Et. d'ailleurs, que reste-il
aujourd'hui de ces milliers de
poignées de mains, de ces « bains
de foules » et de ces p.ysages ré-
duits en confettis par la vitesse ?
Nul --'oute. toutefois, que le Chef
de l'Etat ait trouvé chez ses in-
terlocuteurs (Ceauceseu. Maurer,
etc.) sinon un appui, du moins
un écho favorable à ses propres
préoccupations « planétaires »-
N'a-t-on pas surnommé récem-
ment la Roumanie : la « France
de l'Est » ? Son évolution specta-
culaire, depuis 1964, son dégage-
aient progressif de l'emprise so-
viétique r«ont effectivement d'é-
quivalent que le « virage » fran-
çais. Mais n'y regardons pas de
trop près, sans quoi nous serions
surpris de contester que l'antiso-
viétique latent, et parfois virulent
des Roumains les conduit à idéa-
liser, souvent avec excès, l'univers
américain. Et je doute fort que ce
penchant satisfasse Charles de
Gaulle. Reste le sentiment, com-
mun aux deux pays je veux par-
ler de ce nationalisme intransi-
geant et un tantinet chatouilleux
pour lequel l'indépendance n'est
plus seulement un •mot, qw les
détermine tous deux à prendre
leurs distances avec les puissan-
ces majuscules de notre planète
et à se méfier des « impérialis-
mes ».
La politique étrangère
de Bonn est bloquée
par Henry MENUDIER
La France bouge, l'Allemagne s'englue dans ses contradic-
tions et la paralysie gagne peu à peu les grandes affaires poli-
Le blocage est net en politique étrangère. Les dernières me-
sures prises par Berlin-Est à rencontre de la R.F.A. et .de Ber-
lin-Ouest annulent pratiquement les effets du voyage de Willy
Brandt à Vienne et à Belgrade. Dans cette dernière capitale, des
accords d'ordre technique seront peut-être conclus (accroissement
des échanges commerciaux, amélioration du statut des travail-
leurs yougoslaves en R.F.A.) mais la grande idée de Willy Brandt
— le désarmement et la sécurité européenne — ne progressera
pas.
Ce nouveau coup de frein à la politique vers l'est — malgré
la bonne volonté de Bonn — intervient au moment où les Grands
signent le Traité de non prolifération des armes nucléaires- Pour
eux, il est bien évident que ce résultat ne doit pas être com-
promis par une « querelle d'allemands ». Le Traité gèle les po-
sitions sur le problème allemand et introduit de sérieux motifs
de dissension interne en RFA. Si le SPD accepte de signer le Traité
une bonne partie de la C.D.U. et surtout la CSU s'y opposent.
Malgré un discours récent de F.J. Srauss on ne voit pas comment
la RFA pourrait provoquer une nouvelle initiative en faveur de
l'unité européenne.
Sur le plan intérieur, la situation n'est guère brillante. Les
élections dans le Bade-Wurtemberg ont eu lieu fin avril mais
le SPD et le FDP ont refusé de former le gouvernement de Stutt-
gan av,ec la CDU. En dépit d'une forte opposition au sein du
SPD, on s'oriente de nouveau vers un gouvernement CDU-SPD.
Ces errements font le jeu du NPD.
Apres une mise en scène assez grotesque, W. Brandt a ren-
contre dimanche dernier le chancelier Kiesinger à Bade-Durk-
hcim pour mettre au point un c petit programme de gouver-
nement » réalisable avant la fin de la législature. Mais le temps
des grandes réformes est passé. La préparation de l'élection du
nouveau président de la République et l'éventuel prolongement
de la loi sur les crimes de guerre créeront de nouvelles failles
au sein de l'équipe gouvernementale. Les grandes décisions de-
vicnr.ront rapidement impossibles en période préélectorale.
La révohe étudiante cherche un second souffle alors que le
SDS et ses alliés ont fort à faire devant .les Tribunaux. Cependant
le mal est là, au sein de l'Université, mais aucune grande ré-
forme ne semble se préparer, à l'échelon des Laënder ou au ni-
veau fédéral. Peut-être faudra-t-il une explosion « à la fran-
çaise » pour sortir les dirigeants de leur immobilisme.
Une seule consolation pour les Allemands : la situation éco-
nomique redevient très favorable, le nombre de chômeurs a for-
tement baissé. Entre la recherche systématique du bien-être et
la remise en cause des structures existantes, la RFA, dans sa
grande majorité, a choisi la première voie.
Mais 11 y a loin de la coupe aux
lèvres- Cette indépendante, si
agressivement exaltée à Bucarest,
et dont le coup d'envoi a été don-
né par Gheorghiu-JOeJ. peu de
temps avant sa mort, qui inspire
aujourd'hui Prague et qu'envie
Budapest, n'a cependant guère
entraîné de notables transforma-
tions à l'intérieur du pays. A
peine quelques aménagements
superficiels. Soumise à l'un des
régimes staliniens les plus durs
dTEurope orientale, la Roumanie
a subi, en outre un regel singu-
lièrement rigoureux, entre 1957 et
1964, dont elle émerge meurtrie.
Elle aspire aujourd'hui à la plus
profonde des « libéralisations ».
La s révolution » tchécoslovaque
et l'attitude de son propre gou-
vernement, au niveau des rela-
tions internationales, lui donnent
espoir. Sera-1-il déçu ?
Peut-être non, car le vent tour-
ne. C'est évident. Et comme dans
la plupart des pays du monde, ac-
tuellement, comme en France, no-
tamment, c'est la jeunesse qui
donne le ton- II y a un mois, ur,î
séance fort mouvementée s'est
déroulée à Bucarest dans le cadre
de l'Union des Jeunesses commu-
nistes roumaines (UTC>, et er,
présence des autorités officielles
Des écrivains, parmi les plus re-
plrésentatifs de la jeune généra-
tion : Ion Alexandru- Sorin Alex-
andrescu, Ano Blandiana, Nicolae
Breban. Vintila Ivancearyi, Alex-
andru Ivasiuc, Virgil Mazilescu,
Iulian Neascu. Dumitru Tepe-
neag, Mihai Ungheanu, ont pris
la parole pour faire valoir un cer-
tain nombre de revendications,
dont entre autres la suppression
de la censure et la liberté de dis-
cussions à tous les niveaux. Ils
ont également formulé de nom-
breuses critiques à l'égard de per-
sonnalités officielles de la littéra-
ture roumaine qui tentent de
freiner le processus de démocra-
tisation en cours, ainsi qu'à l'é-
gard de la politique culturelle du
régime, telle qu'elle est pratiquée
dans des journaux comme l'orga-
ne du PCR « Scinteia », et qu'ils
jugent « réactionnaire » d'un
point de vue strictement marxiste.
On a pu craindre un momer/, que
cette prise de position hardie des
jeunes écrivains roumains n'en-
traîne des représailles. Mais ces
erair/.ps semblent, momentané-
ment, injustifiées.
Les quelques mesures prises ré-
cemment par le Comité Central
roumain : la destitution de Dra-
ghici, l'un des responsables de la
mort de l'ancien secrétaire géné-
ral du POR, Patrascanu, et la
critique de la politique de Gheor-
ghiu-Dej, sont en effet rassuran-
tes. Ont-elles seulement répondu
à un souci d'opportunité, au mo-
ment du voyage du Président de
la République française ? On a
peiiv à le croire, compte-tenu
de la nouvelle orientation du ré-
gime. Quoiqu'il en soit, entre la
politique de la matraque, prati-
quée à Paris, et les « lendemains
qui chantent », comment douter
un seul instant que les dirigeants
de Bucarest choisiront les se-
conds, ne fut-ce que pour admi-
nistrer une belle leçon de « libéra-
lisme », et non « d'ordre universi-
taire », à celui qui a couvert de sa
prestigieuse autorité le déchaîne-
ment des pires ir.~Uncts fascistes.'
La Commission de là CEE
et les lendemains de la crise française
par Rosé-Marie MARTIN
Sans le crier sur les toits, bien
au contraire ,la Commission des
Communautés Européennes s'in-
ffuiète du triste état de nos af-
faires.
Preuvres de cette inquiétude :
trois notes de la Commission con-
fidentielles jusqu'ici ; un règle-
sur l'ensemble des pays. Autre-
adopté le 30 mai par le Conseil ;
l'audition par le Comité moné-
taire d'un rapport que la déléga-
tion française lui a présenté sur
les conséquences économiques
des récents événements.
Devant le Comité monétaire
réuni le 5 juin dernier à Luxem-
boura, les représentants de la
fronce n'ont caché ni l'ampleur
du chaos d'alors ni l'impossibili-
té de mesurer ses conquéquences.
Cet exposé entendu, nos cinq
partenaires ont compris que la
France ait rétabli partiellement
et temporairement le contrôle
des changes, destiné notamment
à freiner l'exode des capitaux
(400 millions de dollars en quatre
jours). L'article 109 du Traité de
Rome nous y autorise implicite-
ment.
Malgré le flou de la situation,
les Cinq sont prêts à nous aider,
d'autant qu'ils savent notre mal
contagieux si on ne l'enraye pas.
La Commission prévoit que le
franc français perdra une part
de son rôle comme monnaie de
réserve dans la zone franc et
comme support des transactions
internationales, ce qui détermi-
nera une nouvelle ponction sur
les réserves de change. Les ef-
forts pour faire de Paris un mar-
ché financier international lut
paraissent compromis. De sur-
croît, le déficit de notre balance
des paiements entraînera une
redistribution partielle des réser-
ves monétaires.
Nous avons eu la chance de
pouvoir poser au responsable de
la politique économique et finan-
cière de la Commission, la ques-
tion de l'avenir de notre écono-
mie dans les échanges commer-
ciaux de la CEE.
« Certes, nous répond-il, une
dévaluation du franc favoriserait
nos exportations de produits in-
dustriels. Mais deux camps sépa-
rent la Commission : celui des
optimistes, celui des pessimistes.
Reprenons l'hypothèse la plus
intéressante où un Etat membre
dévaluerait de 20 %, les autres
de 10 % seulement. La valeur de
l'unitJ de compte serait dévaluée
dans la proportion la plus faible
des modifications. Donc le franc
perdant 20 % de sa valeur, les
cinq ne dévalueraient que de
10 % et l'unité de compte baisse-
rait d'autant. Qu'arriverait-il ?
Notre interlocuteur répond en
substance : « les prix agricoles
français monteraient plus que
chez les cinq autres Etats mem-
bres. Ce serait un muyen de ré-
partir la charge de l'opération
sur l'ensemble des pays. Autre-
ment dit. en Fraice le? tevenus
des agriculteurs augmenteraient
moins brutalement que les prix».
t Dévaluer tout de suite, pour-
suit notre interlocuteur, serait
absurde. Le caractère plutôt dé-
ficitaire de notre balance com-
merciale rendrait toute dévalua-
tion alourdissante pour le prix
des denrées importées. De plus
les récentes distributions du nou-
veau pouvoir d'achat vont pro-
voquer un boom des importa-
tions. Cette course à la hausse
des prix n'aurait pas lieu ou
serait moindre si la balance com-
merciale française était struclu-
rellement excédentaire.
€ Et puis, comme la France a
l'habitude fâcheuse de l'infla-
tion, les intermédiaires se pré-
muniraient contre elle en ac-
croissant leurs marges. Cela,
ajouté aux autres facteurs de
hausse, ferait s'envoler les prix.
« Autre aspect de l'hypothèse
pessimiste : dévaluer le franc
avant l'élection du nouveau Pré-
sident des Etats-Unis, en novem-
bre 1968. Mais en tout état de
cause, un processus d'inflation
développé en France risquerait
de contaminer les autres pay»
membres ».
Pourtant, estime notre inter-
locuteur. « à l'intérieur, une
politique de sagesse, d'austérité
budgétaire, d'augmentation des
impôts compenserait la poussée
inflationniste que provoquerait
la demande accrue des particu-
liers ».
« En attendant ces mesures,
pour l'instant inapplicables poli-
tiquement car trop explosives,
on peut prévoir un emprunt gui
épongerait l'accroissement du
pouvoir d'achat. Une forte ma-
jorité gaulliste pratiquerait pro-
bablement une politique d'aus-i
tenté.
« Aussi bien, continue notre
interlocuteur, ces remèdes ne
sauvegarderaient pas l'équilibre
chose exclue, semble t-il. ris évi-
teraient cependant un trop grand
déséquilibre entre l'offre et la
demande globale .
« En même temps, la France
pourrait utiliser ses S milliards
de dollars de réserve. Au bout
d'une année, enfin, on pourrait
recourir à une dévaluation, au
demeurant inévitable.
Ce qui à notre avis fera pen-
cher l'événement monétaire vert
l'hypothèse pessimiste ou opti-
miste sera l'incapacité ou au
contraire l'aptitude de l'économie
française à améliorer les struc-
tures de ses entreprises, à aug-
menter sa productivité, trois fois
plus forte aux TStats-Unis. Le
Gmivernement français lui-mê-
me peut contribuer à cette amé-
lioration s'il aide les entreprises,
afin que les unes puissent « digé-
rer » les hausses de salaires et
que les autres se transforment ou
disparaissent. Un avenir assez
proche nous orientera vers la
poursuite de Terpanston ou ver*
le déclin de notre économie. De
toute évidence, si la révolution
de 1968 va précipiter les ré for- ,
mes indispensables, elle vr coûter '
cher au franc. • .
Mercredi 19 juin 1968 COMBAT 11
points de mire
Confusion et méprises dans
le golfe du Tonkin
Un porte-parole militaire a reconnu mardi à
Saigon que la vedette rapide « Swift » disparue
au large de la zone démilitarisée dimanche n'a peut-
être pas été coulée par les batteries côtières nord-
vietnamiennes comme annoncé mais plutôt par un
< appareil non itendifié >. probablement américain.
Il y avait eu 2 blessés et 5 disparus.
Lundi matin le destroyer australien < Hobart >
était touché par un missile air-air tiré par un chas-
seur américain et deux membres d'équipage étaient
tués.
Il semble que cette méprise, comme la pre-
mière, si elle est confirmée, soit le résultat de l'ex-
trême confusion qui règne encore le long de la
zone démilitarisée à la suite de l'apparition sur
les écrans de radars américains « de points qui
pourraient être des hélicoptères nord-vietnamiens »•
Selon un porte-parole militaire d'autres « ap-
pareils non identifiés » ont été aperçus lundi et
mardi dans la nuit à la limite de la partie sud
de la zone démilitarisée.
Toutefois le commandement américain ne par-
vient pas à tirer une conclusion de la masse de
rapports souvent contradictoires sur ces objets en-
core mystérieux.
L'hypothèse d'hélicoptères nord-vietnamiens
est toujours retenue mais il pourrait aussi d'agir
d'appareil * amis » opérant des missions secrètes.
Une conclusion définitive ne pourra être ob-
tenue avant plusieurs jours, indique-t-on de sour-
ce autorisée.
Caritas lance un appel
en faveur du Biafra
Selon des informations « provenant des meil-
leures sources » et parvenues à l'organisation de
secours et de bienfaisance Caritas. des < décapi-
tations en masse » auraient été signalées au cours
des combats qui ensanglantent actuellement le
Biafra.
L'organisation lance un nouvel appel en fa-
veur des victimes des combats et dénonce des mé-
thodes de guerre qui violent scandaleusement la
convention des droits de l'homme ». Elle affirme
que c des animaux enragés ont été lâchés sur des
civils ».
Selon certaines indications recueillies au siège
de Caritas, il s'agirait d'animaux auxquels la r? F.
avait été inoculée et qui auraient été relâchés dans
les forêts où se trouvent maintenant de très nom-
breux réfugiés biafrais.
La guerre aurait fait jusqu'à présent quelque
cinq millions de réfugiés. L'organisation Caritas a
pu faire parvenir au Biafra une vingtaine d'avions
chargés de médicaments et de denrées alimentaires-
Lés populations biafraises, ajoute l'organisa-
tion ont surtout besoin de médicaments permet-
tant de traiter les brûlures dues au napalm. < Les
établissements hospitaliers, ajoute-t-elle, regorgent
de personnes atteintes de brûlures ».
Grève générale en Uruguay
A la suite des mesures de sécurité décrétées
par le gouvernement uruguayen, la grève générale
de 24 heures annoncée par la C.N-T. (Convention
Kationale des Travailleurs) a été observée dans la
majorité des secteurs d'activité, principalement dans
l'industrie.
Les journaux n'ont pas paru mais la radio et
la télévision ont diffusé leurs programmes habituels.
Les transports en commun ont été sérieuse-
ment perturbés et les rares véhicules Qui circu-
laient appartiennent à des entreprises privées.
La radio continue à diffuser des communiqués
à des entreprises privées. En revanche, l'activité
du port était totalement paralysée.
La radio continue à diffuser des communi-
qués menaçant de licenciement les fonctionnaires
qui poursuivront la grève.
Enfin, un communiqué du ministère de l'In-
térieur annonce que 35 personnes ont été arrêtées
pour infraction au décret sur les mesures de sécu-
rité.
D'autre part de nouveaux troubles se sont
produits lundi à Montevideo et aux environs. Aux
abords de l'Université, trois cents étudiants, re-
tranchés derrière une barricade de troncs d'arbres
à laquelle ils avaient mis le feu, lançaient des
pierres sur les policiers aux cris « Non aux me-
sures ». Sur la voie ferrée de Montevideo à Punta
del Este, un train de passagers a été stoppé par une
barrière de feu, tandis que des inconnus tiraient
mu le convoi. Aucun voyageur n'a été blessé.
DIFFICULTES ENTRE LA
FRANCE ET LA C.E.E.
A PROPOS DES DEMANDES DE CONTINGENTEMENTS
Désireuse de rester fidèle à ses engage-
ments en ce qui concerne le 1er juillet, la
France s'est estimée contrainte de demander
des contingentements à propos des appareils
électro-ménagers et des panneaux stratifiés. La
commission du Marché commun est habilitée
à autoriser la France à invoquer la «c clause
de sauvegarde ».
Dire qu'elle soit bien disposée à le faire
serait mentir. La commission doit tenir compte
des intérêts de toutes les parties en cause, et
la demande française a provoqué en Italie une
levée de boucliers.
Selon l'agence Ansa, qui cite le ministre
italien du Commerce extérieur, la requête fran-
çaise est « incompréhensible » et « injusti-
fiée », d'autant plus Que les mesures de sau-
vegarde réclamées ont été récemment encore
repoussées par la commission de Bruxelles
« après un examen approfondi de la situation
dans ces secteurs ». De telles demandes pour-
raient déterminer, si elles étaient acceptées a
ajouté le ministre italien, « de très graves
réactions de la part des secteurs économiques
intéressés ».
La commission du Marché commun a-t-
elle d'ores et déjà refusé ? Un communiqué
de Bruxelles annonçait hier matin que la com-
mission « prendrait position dès qu'elle dis-
poserait d'informations complémentaires sur
les incidences des difficultés dans les secteurs
en question ». Les requêtes françaises, c sans
être encore acceptées, ne sont absolument pas
rejetées ».
Le communiqué ajoute :
En fait, la commission n'est en possession
en ce qui concerne Péiectro-ménager et les
panneaux stratifiés que de dossiers datant de
plusieurs mois dé.ià et qui ne contiennent au-
cune donnée sur la situation créée récemment
en France. Par ailleurs, on parait souhaiter à
la commission avoir unp meilleure connais-
sance de l'ensemble des mesures (par exem-
ple, on a parlé de l'automobile) que Paris en-
visagerait de mettre en œuvre et qui intéres-
sent la communauté en général.
D'autre part la commision a accepté, com-
me le demandait le gouvernement français, de
reconsidérer le problème de l'harmonisation
communautaire des aides à l'exportation qui
devait intervenir le 1er juillet. Ainsi la France
pourra sans doute faire bénéficier ses expor-
tateurs d'un taux de réescompte et d'une as-
surance crédit très favorables.
Le porte-parole a encore déclaré : « La
commision a donné au gouvernement français
les indications qu'il pourrait souhaiter quant
aux premières mesures envisagées tant dans
le domaine de certains secteurs que dans ce-
lui des exportations françaises en général, et
a manifesté son intention de rencontrer dans
toute la mesure compatible avec le fonction-
nement du Marché commun les demandes fran-
çaises actuelles ».
BELGIQUE :
un gouverne-
ment bien dosé
Le nouveau gouvernement belge
présidé par M. Gaston Eyskens, se
caractérise par le nombre accru des
départements ministériels : 29
contre 23 dans le cabinet sortant.
Cet accroissement est dû à la cré-
ation d'un double ministère pour
les affaires communautaires (re-
lations flamands-wallons) à l'ins-
titution de deux ministères de la
Culture autonomes et d'un nouveau
secrétariat à l'Economie et, enfin.
à l'attribution de la politique scien-
tifiQue à un ministre sans porte-
feuille. Un ministère est suppri-
mé, celui des Affaires européen-
nes qui ont été rattachées aux Af-
faires étrangères. Un autre est ré-
tabli celui de la coopération.
Trois anciens Premiers ministres
font partie de la nouvelle équipe
gouvernementale : M. Gaston Eys-
kens, T'.iéo Lefèvre et Pierre Har-
mel. La seule femme du gouverne-
ment sortant, Mme de Riemacker
qui détenait le portefeuille de la
famille et du logement est rempla-
cé par un sénateur.
Le dosage linguistique est qb-
Bervé : si l'on excepte le Premier
ministre qui est social-chrétien
Flamand, le ministère compte 14
Flamands (7 sociaux-chrétiens, 6
socialistes et un non parlementai-
re) et 14 francophones (7 sociaux-
chrétiens et 7 socialistes).
« Tous les gouvernements sont
transitoires » a répondu M. Gaston
Eykens à un journaliste qui lui
demandait s'il considérait comme
un gouvernement de transition le
gouvernement qu'il vient de for-
mer ».
Dans l'immédiat, le nouveau ca-
binet est assuré de trouver une
majorité satisfaisante lorsqu'il se
présentera devant le Parlement, le
25 juin. Il est donc assuré, en tous
cas, de durer sous sa forme actuel-
le jusqu'à la fin de l'année, ce qui
lui permettra de faire voter le
budget laissé en suspens par la crise
ministérielle qui a duré 132 jours
L'idée d'une formation tripartité
(incluant donc les libéraux) pour
réaliser son ambitieux programme
de réformes reviendra-t-elle alors
à la surface de l'actualité ? De
nombreux observateurs le pensent.
L'accent sera mis. dans la décla-
ration ministérielle, sur l'urgence
des problèmes économiques qui se
posent. Quant à la politique exté-
rieure, elle demeurera inchangée,
ainsi que le signifie clairement le
maintien de M. Pierre Harmel au
ministère des Affaires étrangères.
La politique internationale n'a
du reste joué aucun rôle dans l'é-
volution et le dénouement de cette
longue crise.
La presse belge accueille le gou-
vernement sans enthousiasme. No-
tre confrère belge « La Cité » écrit
notamment : « On a le sentiment
que l'on a embarqué des gens dont
on voulait l'appui ou qui permet-
traient, pour un temps du moins.
de neutraliser certaines difficultés
dans les partie ».
LONDRES PROPOSE
L'INTERDICTION DES
ARMES TOXIQUES
L'acceptation par l'ONU du
traité contre la prolifération nu-
cléaire et l'emploi de plus en
plus fréquent de gaz lacrymogè-
nes et de produits toxiques par
les forces de l'ordre de plusieurs
pays, viennent de conférer une
actualité « brûlante » au problè-
me de l'utilisation des armes
chimiques et bactériologiques
comme moyen stratégique dans
d'éventuels conflits internatio-
naux.
Rappelons que samedi et di-
manche derniers, plusieurs cen-
taines d'étudiants et intellectuels
ont manifesté à Londres, de
Hyde-Park à Whitehall, puis dé-
posé une pétition au ministère
de la Défense pour réclamer le
retrait de la Grande-Bretagne de
l'organisation tripartité, où elle
siège aux côtés des Etats-Unis
et du Canada, et qui prévoit une
action commune ainsi que le
partage des recherches et des
informations en matière d'armes
bactério-chimiques. Les mani-
festants, recrutés surtout parmi
les élèves de l'Université d'Essex,
ont insisté notamment sur deux
points :
1.) à quoi sert, demandaient-
ils, le pacte contre la proliféra-
tion des armes atomiques, puis-
que les puissances continuent à
fabriquer, en quantités indus-
trielles, des matières et résidus
toxiques ainsi que des virus pa-
thogènes, dont les effets nocifs
se révèlent aussi catastrophiques
pour les populations visées que
l'arme nucléaire,
2.) l'insouciance et l'insistance
avec laquelle certaines forces de
police se servent des gaz lacry-
mogènes, souvent toxiques et
aveuglants, au cours de leurs
affrontements avec des « grou-
puscules » de ressortissants mé-
contents, semble être le prélude
de l'emploi de gaz toxiques à
grande échelle au cours des con-
flits internationaux.
par Georges ANDERSEN
Ayant compris l'importance du
mouvement, le gouvernement
travailliste qtn a d'ailleurs tou-
jours défendu à ses services
d'ordre d'employer « les moyens
forts ». vient d'annoncer qu'il
était en tr ai n de lancer une
offensive internationale en fa-
veur du contrôle et de la limita-
tion de la product on et du stoc-
kage de matière toxiques entrant
dans le cadre de la guerre bac-
tériologique et cliimiaue. M. Fred
Mulley. ministre d'Etat au Fo-
reign Office, chargé des problè-
mes du désarmement, a déjà
préparé une proposition Qu'il en-
tend soumettre des le mois pro-
chain à la Conférence des 18,
devant se réunir à Genève. Le
but de son plan est de ressusci-
ter ou de révaloriser la conven-
tion de Génère de WK>, interdi-
sant et bannissant les poisons
sous toutes leurs formes de l'ar-
senal stratégique international,
convention qui a été pratique-
ment dévalorisée et rendue ino-
pérante depuis la découverte du
nouveau « rterve pas » et autres
fusées Moinoioues ».
.
Répondant à une pétition qui
lui fut adressée par une brillante
assemblée de savants et techni-
ciens, dont les r>rn< esseurs Mau-
rice ilkins, L.F. Powel et
F Sanoer. tous trois lauréats du
prix No^el. demandant au pre-
mier ministre Wilson de renon-
cer au Jt^i;ir:'rjTiem''nt du Centre
de ref-erches chim'ao-sùratégi-
ques et micro^o'ociiques de Por-
ton-Down (Wiltshire) et le
transfert de l'établissement du
domaine flv ministère de la Dé-
fense à ce'ni rlu ministère de la
Santé mibriou". M. Mulley vient
de souHnner nue les laboratoires
de Porton-D^wn se bornent à
l'éJn>wrnt<on rie nmr-érJés et for-
mu!"1! de nature strictement dé-
fensive. - —••
Télégrammes
• ITALIE. — M. Giovanni Leone, l'un des leaders du parti dé-
mociate-chrétien, devrait être désigné par le président Giuseppe
Saragat pour former le nouveau cabinet italien.
• NATIONS-UNIES. — Les Etats-Unis. l'Union Soviétique et la
Grande-Bretagne se sont formellement engagés hier à agir immé-
diatement au Conseil de Sécurité pour que celui-ci intervienne
en fsveur de tout pays non-nucléaire qui serait l'objet d'une at-
taque ou de menaces nucléaires.
• R.A.U. — Le président Nasser arrivera, le 4 juillet, à Moscou
pour une brève visite de deux jours, qui sera entièrement con-
sacrée à des entretiens avec les dirigeants soviétiques sur la
situation au Moyen-Orient.
• DANEMARK. — Les souverains danois sont arrivés hier ma-
tin a Bruxelles pour une visite officielle de trois jours en Bel-
gique. •
12
Spectacles
LA CRISE DE L'QRTF
Une nouvelle chance perdue
Malgré l'intox dues aux mêlées sournoises et aux tractations
de toutes sortes particulièrement tentantes dans les centres de
province, le refus de M. de Bresson des cinq « contre-proposi-
tions » n'a pas, à vrai dire, amené un vent de panique dans les
diverses assemblées de grévistes.
Bieu que la tactique du pouvoir ne soit pas exactement dis-
cernable pour le moment, l'observateur peut toutefois noter que
la manœuvre consistant à provoquer par de fausses lueurs d'es-
poir les scissions, mésententes ou malentendus destinés à faire
éclater le noyau surchauffé des enragés autant qu'à raccoler cer-
ta>os éléments tièdes, n'a pas le moins du monde remporté le
succès escompté.
En conséquence, les législatives approchant à grands pas. il
apparaît désormais comme improbable que le régime - endurci
par quatre semaines de privation en matière de télévision - donne
des gages de bonne volonté. On comprend mal néanmoins pour-
quoi, les grévistes ayant laissé une brêehe dans le mur de leurs
impératifs et préalables (le problème de la reprise du travail
n'était pas ces derniers temps posé avec netteté..), le ministre
volontairement abandonné une occasion de conciliation ou d'en
ten*. à l'amiable.
Ainsi que l'affirmait M. Chandernagor sur RTL, « Dormez les
petits, telle est la règle du gouvernement » en l'occurrence. Mais
la fia du cauchemar pouvant toujours être brutale de part et
d'autre, une épreuve de force entre les deux tours rlu scrutin n'est
pas exclue d'emblée, aseptisée par dix années de componction ou
de commentaires guindés, doit-on encore croire que la télévision
français» - digne de celle de Salazar - saura un jour se réveiller ?
TH. G.
L INTERSYNDICALE : M. Guéna
méconnaît son dossier
L'Intersyndicale de l'ORTF com-
muniquait lundi soir :
« Après avoir pris connaissance
d'une récente déclaration de M.
Yves Guéna sur l'antenne de Ra-
dio-Luxembourg, l'Intersyndicale
de l'ORTF s'étonne du manque
d'information et de la légèreté de
jugement dont a fait preuve en
cette circonstance le ministre de
l'Information.
« 1) quand les personnels de
l'ORTF en grève exigent l'objecti-
vité de l'information, M. Guéna
considère cet'e revendication com-
me ayant un caractère idéologique:
et politique et marque son mépris
sur ce problème de fond ...).
« 2) M. Guéna tait preuve d'une
méconnaissance incompréhensible
de son dossier lorsqu'il prétend
Que l'Intersyndicale exige la parité
au Conseil d'administration (...)
« 3) enfin, tenter d'apporter la
preuve du libéralisme du régime
en constatant que les 4-5èmes des
journalistes de l'Office sont en
grève est la marque d'un Humour
involontaire dont l'Intersyndicale
laiS"f fi M. Guéna l'entière respon-
sabilité ».
De plus. l'Intersyndicale rappe-
lait hier qu'elle demandait que le
Conseil d'administration, garant
aux termes de la loi de l'objecti-
vité de l'information, désigne hors
de son sein un Comité de trois
personnalités indépendantes et in-
soupçonnables chargées de l'assis-
ter dans cette mission. Ce Comité,
qui pourrait être saisi par quicon-
que, rendrait public son avis sur
les antennes de l'ORTF après en-
quête, à propos de tout fait impor-
tant mettant en cause l'objectivité
de l'information.
Création de « Turangalila » à l'Opéra
• ROLAND PETIT : UN BALLET QUE J'AI FAIT POUR MOI
• GEORGES AURIC : MON « TURANDOT » CHOREGRAPHIQUE
Avec un mois de retard sur la
date prévue, le nouveau ballet de
Roland Petit sur la symphonie
d'Olivier Messiaen. « Turangalila »,
sera créé vendredi soir à l'Opéra.
Création d'importance qui vient
opportunément ranimer une fin
de saison compromise bien avant
les événements cU ces dernières
semaines : la reprise tant atten-
due de « Turandot » n'avait pu
avoir lieu on le sait, en raison de
mouvements de grève.
Tout concourt à faire de « Tu-
rangalila » un événement : l'œu-
vre eMe-méme, l'une des partitions
majeures de la musique contempo-
raine; l'équipe réunie : Roland
Pet't, pour la chorégraphie, Max
Ernst, lp créateur du surréalisme,
pour les décors. Et aussi bien en-
tendu les principaux interprètes
Claire Motte, Christiane Vlassi
Jaccruelirv Rayet, Manon Thibon
autour d'un premier danseur,
Georges Piletta dont on parlera
beaucoup assirent d'ores et déjà
ceux qui l'ont vu répéter.
Les mêmes disent également que
« Turançalila » sera sans doute
considéré comme le meilleur bal-
let de Roland Petit. Quant à Geor-
ges Auric il pense offrir avec la
derniène création de son règne
l'éauivalent chorégraphique de
« Turandot ». Voilà ai» laisse
augurer des soirées triomphales.
La partition, de vastes propor-
tions - elle dure plus d'une heure -
emprunte son titre au sanscrit. Et
comm,» ce titre le veut, elle cons-
titue un chant de ioie, d'arnour,
de vie et de rr.ort. C'est aussi un
vaste contrepoint de rythmes, et
elle mobilise un important effec-
tif avec, notamment, trompette
en ré. growes de six cors et de
ouatorze instruments à percussion.
Une part.ie très difficile revient
au piano que tiendra Yvonne Lo-
riod. De son côté; Jeanne Loriod
assurera l'intervention des ondes
Martenot.
Au pupitre : Manuel RosenthaJ.
familier de cette partition.
Jouée quelque cent cinquante
fois de par le monde, la sympho-
nie « TurangaUIa » fût créée à
Boston sous la direction de Léo-
nard Bernstein, et en France, à
Aix, soue celle de Roger Désor-
fiait alors à la critique musicale,
fut l'un de ses tout premiers et
de ses plus ardents défenseurs. Et
comme il le fit, il y a déjà quel-
ques années, en ouvrant les portes
de l'Opéra à Pierre Boulez et à
Maurice Béjart. il réalise aujour-
d'hui en accueillant Messiaen um
projet qui lui tenait particulière-
ment à cœur.
- Oomm, il n'est pas de mes
in4lmcs, dit-il, Je peu «vouer sans
Sèn« l'admiration que j« vooc à s»
partition.
Quant au ballet proprement/ dit..
Roland Petit se dérobe, préféra
n'en pas parler.
. C'est un ballet que j'ai fait
pour moi, avoue-t-il simplement.
Cela signifie qu'il n'a eu aucune
contrainte que son inspiration a pu
s'épanouir en toute liberté.
_ Avec « Paradis Perdu ». ex-
plique-t-il, j'ai éortt une chorégra-
phie à l'intention de deux dan-
seurs que j'admire. Margot Foa-
teyn et Noureev, et j'ai dû tenir
compte de leur personnalité. Cette
fois, j'ai travaillé pour mol et
vraiment fait le ballet que je van-
tais faire sur < Turangalila ».
Sur les ondes el à la TV
TELEVISION ET FRANCE-INTER
20 h. 30 : M. R. Leroy (P.C.), 20 h. 2S
(F.G.D.S.i
'U.D.R.>.
M. Guy Mollet
20 h. 45 : MM. André Fanion et M. Schumann
• EUROPE No 1
13 h. 00 : M. E.
leurs (Aima 90-00), 19 h. 30
à M. R. Ballanger (P. CJ.
Faure répondra aux question des audi-
M.. R. Frey (U.D.R.) s'opposera
0 R..TL. : 13 h. 00 : Interview-clair de M. Couve de Murville
<UDR.) ; 19 h. 00 : Interview-éclair de. M. Pierre Abelin
(P.D.M.) ; 20 h. 00 : Interview-éclair de M. Missoffe (U.D.R.);
21 h. 00 : M. J. Duhamel (P.D.M.) sera opposé à MM. Gabriel
Karjereit (U.D.R.) et J. Prin (P.C.) ; 22 h. 00 : Interview-
éclair de Pierre Boulloche (F.G.D.S.).
La chance de Georges PILETTA
Pour Georges Piletta, la
chance devrait désormais
s'appeler « Turangalila ».
Jean-Pierre Bonne/eus, acci-
denté, ayant dû renoncer à
cette création, lui apporte en
effet un rôle de danseur-
étoile, un rôle très développé
-- plus d'une heure en scène,
quatre adages, deux varia-
tions — et bien fait pour
mettre en évidence toutes ses
qualités .
La responsabilité est lour-
de, mais il l'assume avec con-
fiance •
-- J'ai beaucoup travaillé
et eu tout le temps nécessaire
pour répéter.
Georges Piletta est un pas
sionné de la danse. Né dans
une famille où elle était à
l'honneur, elle devint très vite
sa raison de vivre. En 1955,
il entrait à l'école de danse
de l'Opéra.
Il avait alors 10 ans. V. .;>«-
vil toutes les c .iss;s du ha-
let, travailla principalement
arec Serge Peretti et, d'un
échelon à l'autre, accéda au
titre de premier danseur le
1er janvier dernier.
A ce titre, il a été remar-
que dans le pas de quatre du
« Lac des Cygnes », le pas de
trois de la « Suite en Blanc »
et il a aussi déjà tenu quel-
ques rôles de danseur-étoile
dans « Le Palais de Cristal »,
de Balanchine, et dans
« Nous «. de Béjart, où il suc-
céda à Bonne fous.
Son rêve ? Oui, bien sûr.
porter le titre d'étoile et au-
delà « sortir ». C'est-à-dire
encore et toujours danser,
participer à beaucoup de
créations. Il est très attiré
par toutes les ressources de la
danse contemporaine, mais
ne renie pas pour autant le
romantisme.
Des chorégraphies ? Pas
encore.
— J'ai eu quelques idées et
je me risquerai peut-être un
jour à écrire des chorégra-
phies. Pour l'instant, je me
satisfait de danser.
RELACHtS HEBDOMADAIRES
INDIQUEES PAR
(L) Lundi (Mai Mardi
(Mi Mercredi (J) Jeudi
rV) Wndrerli 'D Dimanche
SUBVENTIONNES
Opéra : Re-Iâche
Opéia Comique : 21 h Casse-Noisette
Comédie Française : 21 heures L'Otage
COMEDIE
Alpha : « Fin de Partie » 21 (D)
.... SHfflltY KMI6HI •" """.?»7s;'S?;™110"
I4"30-»h-i;h30-19fc -20h30-22h
Antoine : 20 h 45 Arlequin Serviteur
de deux Maîtres (D)
Atelier : Fermeture annuelle
Capucines : 21 h Que les hommes
sont bêtes • Reprise le 15 (Ma)
(sur In».)
Comédie Cauniartin : clôture an-
nuelle : « Boeing-Boeing » - Rcouv.
5 Juillet
Cirque de Montmartre : 21 h Le Son-
ge d'une nuit d'été
Comédie des Ch.-Ely. : L'Escalier
21 h
Comédie St-Martin ! 2] b : L'Œuf
à la coque (Mal
Daunou f « Pepsle » (J)
Gaîté Montparnasse : 21 h Arlequin
valet de deux maîtres
Oramont : 21 h 10 Jean de la Lune
HIK lielte : 21 h 15 La cantratrlce
chauve et la leçon de ïonesco (D)
Kaléidoscope : SI b Le Moine bleu
Rêettal Monique Morelll (I>. soir L.)
Mattvurins : 21 h 15 La Terre Etran-
gère (B.L.)
Michodiére : 21 h « Visltatlons » (L)
Œuvre : 21 h Pygmallon (D. soir - L.)
La Bruyère : 21 h Quoat-Quoat
Lutéce : 20 n 45 Que ferez-vous en
novembre (D.)
Madeleine : Quarante carats (L)
(J)
Marieny : 21 h La Puce à l'oreille
Mafchurins : 21 h 15 La Terre étran-
gère (D sotr L.)
Michaudiére : 21 b - « Visltatlons »
(L>
Michel : 21 h La vile dont le Prince
est une eniant
Nouveautés : '21 h La Perruche et 1<?
nmil-t (.71
Montparnasse : Gaston Baty - clôture
annuelle
Palais-Royal : 21 h Désiré (D. soir
L.)
Poche : n h L'Eté (D)
Potinière : 21 h 15 La Bonne Adresse
(M)
Romain Rolland : 20 h 45 Spartacus
St Georges : 21 h Interdit :iu t'ubllo
(D soir - L)
Tertre : 21 h Les Nuits Blanches -
Vieux Colombier : 21 h Le Chat
Les J-V.S. : 21 h Le chat (D.)
OPERETTE-DANSE
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20 h 30 (Jl
Porte St-Martin : 20 h 30 Les Sal-
timbanques (J)
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Caveau de la République : 16 h. '21 n
(nouveau spectacle) : « Fa!sonc le
pal » (Tlsot, G.I..O. Ravnal. Rochel)
Deu . Anes : 15 h 30 - 21 h « La Gran-
de Vasoullle » (P-J Vaillard, - 1.
P. G libère Mussy)
Dix-Heures • Jean Rlgaux, Horgues,
Amadou. C Bernard
Bosquet Gaumont : Maigret fait mou-
che
Histoires extraordl-
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Olympia : Relâche
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ABC : Ce wicre iirand pAre
Ambassade : Maigret fait mouche
Art.Stic : L» guerre des cef*«Mi»
Balzac : Histoires extraordinaires
Berlitz : Maigret fait mouche
Bretagne : Les oUcaux vont mourir
au Pérou
Camhroiine : Trois petits tour et pn'.=
er vont
C'améo : Tu seras terriblement gentille
Casino St-Martiu : Les amants
Cinevog : Hclga
Ciuny Ecoles : Un détective à la dyna-
mite
Cluny Palace : Ce Sacré Grand Père
Colisée : Le rapace
Convention : Helca
Danton : Tu seras terriblement gen-
tille
Eldorado : A bout portant
Elysées Cinéma : Un détective à la
dynaml;e
Empire : Play Time
Ermitage : Banclnlero (v.o.)
Festival : Histoires extérieures
Français ; Devine qui vient dîner
Gaumont Palace : Sissl impératrice
(îanmont Kive <;auche : Le rapace
Gaumont théâtre : Les Idoles
Georges V : Les oiseaux vont mourir
au Pérou
llelder : La euerre des cervnur
Les Images : Maigret fait mouche
Impérial : Je t'aime. Je t'atme
Kinopanorama : Guerre et Pals (v.o.)
Le Paris : Devine qui vient dîner
Lord Byyron : Sophie de 6 à 9
Lumière Gaumont ' Le rapaoe
Lynx : A bout portant
Madeleine : Ce Sacre Grand P»re
Maine : Tu sera? terriblement gentille
Marignan : (Ferme pour travaux)
Marbo?uf : Trois petits tours et puis
s'en vont (v.o.)
Marivaux : Les oiseaux vont mourir
au Pérou
Marotte : Trois petits tours pule
s'en vout
Max Linder
naïres
Mercury : Ce Sacré Grand Père
Miramar : Histoires extraordinaires
Mistral : Histoires extraordinaires
Montparnasse : Les 5 hors la lot
Moule-Carlo : Tu seras terriblement
gentille
Monlrouge : Ces messieurs de la fa-
mille
Moulin Rouge : Histoires extraordi-
naires
Orléans Pathé : Maigret fait mouche
Panthéon : Cnarile Hurioie;.
Paramount : Dn détective à la dy-
namite
Plaza : Le 3éme homme (vo.)
Rex : Bandolero
Richelieu : Ces messieurs de la fa-
mille
Rotonde : Bandolero
St-Michel : Devine qui vient dîner
St-Larare Pasquier ! (Fermeture pour
travaux)
Sélect : Ce sacré grand-Père
Telstar (Gohelins) : Bandolero
liar.shix (traite) : Escal: r Interdit
Transitif (Gobelins) : Escalier Interdit
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XVepler : Ces messieurs de la famil-
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Biarritz : Je t'aime. Je t'aime ; A
partir du 21 : La Motocyclette
Bo'anarfp : Sonhi* ce '' M
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C'cltic : Le 3éme homme
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Dominique : Le point de non retour
Orat:on : Trolr petit? tour? et i» u^
s'en vont ; A partir du 21 : La Moto-
cyclet re
Le Marais : Sophie de 6 à 9
Luxembourç 1 : Le Snack
Gn-lr <o-ur : La Sorcellerie à travers
les Sises
Hflliwood i Dana la rhaleui de la
nuit
Jean Renoir ; Les Btoh«*
Luxembourg II : Et pour quelques
dollar» de plu*
Ltixemboure III ? Le Cameraman
Mac-Mahon : El Perdido
Maj-fair : Helga
Napoléon : Commissaire X dans lea
Krines du dragon d'or
Pagode : Les révoltes au Bounty
Panthéon : Lcp encerclés
Publicis St Germain : Escalier Inter-
dit
Quartier-Latin ! Dans la onaleui do
la nuit
Racine : Le Caméraman
Ranelaeh : Fe.-tlv-îil "'nrr p"atfy
7ème Art : Un diûle de Colonel ; A
partir du 21 : Je t'aime, je t'aime
St-Ormain Huchette : Les Idoles :
A partir du 21 : Je t'alme> Je t'almo
Si. Germain St---"o : r< '^'r ne f * 9
St Germain Village : Les amants f
A partir du 21 : Les Idoles
Sludio Bertrand : Nosferat-u le vam-
pire : Celui par qui le scandale arrive
Studio Cujas : Les contes de la lune
vague
St 'dio Etoile : The ""hootlpg
Studio Harpe : Le Bal de? vnmn!rea
Studio Logos : Les amours d'une blon-
de
Studio Marlgnj : La Cblne est pro-*
chr
Studio Médlcls : Trois petit? tours et
uul? s'en vont
Studio Parnasse : Ivan le terrible
Studio Publicis : Escalier interdit
Studio St-Lazare : Sophie do 6 » 9
Studio 28 : Festival Laurel et Hardy
2 grands films
à chaque séance :
« LE GAVCIIKR »
« COUPS DE FF.U
DANS LA SIERRA »
Studio St-Séverln I La Chine est
proche
Studio 43 : Le Gaucher ; Coups d«
feu dans la Sierra
Irsullnes : Je t'aime, je t'aime ; A
partir du 21 : La motocyclette
Vendôme : Escalier Inteniit
Mercreffi 19 juin 1968 COMBAT
13
le film
du jour
par Henry CHATIER
«LES
IDOLES »
de MARC'O
Quelques éclairs de génie
Film français avec Bull Ogier, Jean-
Pierre Kalfon, Valérie Lagrange et Pierre
Clément (Saint-Germain Huchette, Gau-
mont-Théâtre et le Méry)
La pièce fut créée au « B. 33 » à Saint-Ger-
main-des-Prés en pleine folie du « pop » ensuite
reprise à « Bobino », avant que Marc'o ne décide
de l'adapter à l'écran. Jouer « Les Idoles » tous
les soirs, c'était déjà une gageure : spectacle ou-
vert, tenant du fameux « happening » à l'amé-
ricaine, de la comédie musicale, et du pamphlet,
la pièce repose sur l'interprétation en roue libre
des acteurs qui devaient chaque soir ' revivre leur
personnage, et* le façonner en accord avec l'élec-
tricité communiquée par la salle.
A partir de cette mobrlité extrême, que pou-
vait-on faire au niveau du cinéma qui brise le dé-
lire, et soumet chacun à la discipline d'une équi-
pe ? Marc'o pour ce premier film n'a pas hésité
d'être novateur : il ne s'inspire profondément de
personne, il court l'aventure cinématographique
avec tous ses risques, il ne se demande pas si un
acteur a le droit de gueuler à mort, ni si la caméra
peut se permettre une sarabande infernale, variant
ses angles en fonction des pincements saccadés
d'une guitare de rock électrique. Des séquences en-
tières de ces « Idoles » ne sont tournés que pour
leur ("ffet visuel : la promesse du chef-opérateur
atteint celle des réalisateurs anglo-américains de
e light-shows » ces fameux .ieux de lumière in-
ventés à San Francisco au « Fillmore » et à 1' «Ava-
Ion ». L'association images-sons dans le plus pur
style « psychedelic » appartient à l'univers sen-
soriel magique de l'univers « hippie » : à ma con-
naissance, Marc'o est le premier à se servir de
cette technique qui n'est connue que des jeunes
cinéastes américains de l'underground comme Ron
Rice. Je ne prétends pas que ce soit une révolu-
tion au niveau de l'expression, parce que la fré-
nésie ne dépasse pas les limites qu'elle même s'as-
signe. Mais, dans ce genre de folie, il y a une
réelle beauté, quelque chose qui vous prend à la
gorge, et que l'on regarde avec un autre intérêt
que la représentation tapageuse habituelle du
inonde des « teen-agers ».
UNE REVELATION : BULL OGIER
J'éprouve moins d'enthousiasme pour ce que
le slogan du film appelle « la contestation de la
société de consommation ». Les tirages fabuleux
de « S'.L.C. >, les stations de radio et la vente des
disques ont longtemps fait croire que la jeunesse
n'avait que ces idoles-là en tête. Inutile de noter
que mai 68 apporte un démenti à l'impact de ce
condition nement.
De toute manière, il y aura toujours «tans cha,-
que généra'ion un écran anecdotique qui sépare les
jeunes du réel : l'industrie des idoles rie li clian-
son n'est qu'un épi-phénomène. La preuve de son
caractère éphémère donne au pamphlet de Marc'o
des dimensions pas trop « apocalyptiques » : la cri-
tique d'une société faite, exclusivement sous cet
angle ne va pas très loin. Aussi, la partie des
< Idoles » qui résistera le moins à l'usure du temps
est justement celle qui se raccroche trop à l'actua-
lité fulile, immédiate, à l'air du temps.
En revanche, le travail de mise en scène est
original.' souvent inédit, parfois seulement gâché
par de trop longs dialogues, des scènes troo « ex-
plicatives » : Mare'o souligne, se répète, et demande
trop à ses acteurs de revenir sur les détails, rilors
qu'on a compris depuis longtemps l'essentiel.
Les aeîeurs sont absolument étonnants : la ré-
vélation des « Idoles » est Bull Ogier, fraîche, d'un*
beauté très « hippie », elle .ioue avec ironie, intel-
ligence, et culot. Il y a longfemps, qu'une jeune ac-
trice existe par sa personnalité, et ne doit pas tout
à son magnétisme erotique-
Je crois que l'éloge de Jean-Pierre Kalfon
n'est plus à faire : ses ressources dans la compo-
sition du personnage sont illimitées, c'est un co-
médien génial, qui peut tout faire.
C« palmarès brillant comprend aussi Valérie
Lagrange, Pierre Clément, J»ël Barbut, Philippe
Bruneau. Je crois qu'aucun d'entre eux ne passera
inaperçu par ce que la moindre apparition est d'une
cocasserie peu commune.
Malgré ses défauts, ses partis-pris « brise-
tout ».au niveau de la forme, il faut soutenir « Les
Idoles ». mais ne pas attendre qu'on y prenne goût
passé l'âge de trente ans..
Campagne contre la
violence à Hollywood
TJn comité de quelques 350 ac-
teurs, scénaristes, producteurs et
metteurs en scène, catégorique-
ment opposés à la violence gra-
tuite, vient de Se former à Hol-
lywood- Ses membres ont tous
promis de refuser leur talent à
toute production dont l'action se
déroulerait dans un climat dé vio-
lence sanglante o u qui ferait
implicitement l'éloge de la bruta-
lité, de la cruauté, du sadisme ou
de vaines tueries.
• Le syndicat des acteurs a lancé
luryii un ordre de grève aux
comédiens de Broadway à la sui-
te de l'échec des négociations en
vue d'un nouveau contrat collec-
tif avec les producteurs et les di-
recteurs de théâtres new-yor-
kais. Ils réclament l'augmenta-
tion du salaire minimum (200
dollars au lieu de 130 par semaine)
des restrictions à l'embauche
de comédiens étrangers,
« Jaguar » de Jean Rouch :
première mondiale au
Festival d'Avignon
Le "estival d'Avignon (17 juil-
let-14 août) donnera cette année
•une très large place au cinéma.
Quarante-deux programmes, coni-
prenar/ chacun un long et un
court métrage, sont prévus, avec
trois premières mondiales, dont
celle de « Jaguar » de Jean Rouch.
En raison des circonstances tous
les contacts n'ayar.t pu être ef-
fectués aux dates prévues, l'admi-
nistration du festival demande à
ceux qui sont en possession de
films, français ou étrangers ; en-
core inédits en France, pouvant
figurer au festival, d'écrire (C6
.rue de la Chaussée d'Ar,*,in) ou de
téléphoner (TRI 59-88) le plus
tôt possible.
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— Un concours oour deux emplois
d'altiste, à l'Orchestre aura lieu le
vendredi 19 juillet à 10 H.
Morceau imposé : Concerstuck
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— Le concours pour les emplois de
deux percussionistes et un clavier
percussion suivi d'un concoufs in-
térieur pour ies emplois de "er et
2ème timbalier soli Rura lieu le
Vendredi 28 Juin à 9 H.
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chestre - 8 rue Scribe - Paris.
« L'Université internationale
du théâtre clôturera sa session
1968. comme de coutume, par le
cycle des réalisations artisti-
ques. Au cours de ce cycle se-
ront présentées les œuvre? écri-
tes et p-éparées par 8 ateliers
de création, composés des sta-
giaires de la présente session
Ceux-ci sont au nombre de 70
et viennent de 32 pays diffé-
rents. L'er.s?rr,ble df-s r-pt^130^-
sera cïo^né ^'i^nt 4 :- :«*"?
dans la 2ème semaine de juil-
let, dans un théâtre parisien ».
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Agenda de Combat
LE TEMPS EN jFRANCE
Sur la moitié Sud Est de la
France de nombreux orages et
des pluies localement importan-
tantes seront observées
Sur le reste du pays le temps
brumeux le matin sera passagè-
rement nuageux ensuite. Quel-
ques foyers orageux isolés peu-
vent encore éclater.
JLa flamme
— Amicale du Sème B.I. et Semé
B.I. 39-45 « Navarre »
— Amicale des 31e et 231e R.I. et
Me R.I.F.
— Amicale du 31e RI. 39-40
— Amicale des Anciens du 32e
R.A.C.
— Amicale des 76è, 276è RJ. et
36è R.I. « Les Meurissons »
— Amicale du 89è Ri
— Association des A.C. de Ville
d'Avray
Visites et Conférences
15 h. - Montmartre légendaire «'
vivant : R.V. 17 rue St Vincent
(Chapuis) ; 15 h. - Le quartier
des Halles R.V. Façade St Leu et i
St Gilles (Saint Girons) ; 15 h. - j
Hôtet de Sully R.V 62 rue St An- '•
to'ne (Laborie) ; 15 h. - La mer- I
veilleuse Basilique de St Déni.s <»t f
son histoire R.V. Portail de la &a- ;
slllque (à la station métro Plevel, I
prendre autobus 153). I
LA SDHBDME
OCCUPEE :
UN SYMBOLE
(suite de la 1ère
que cette fois, Malraux, hélas, et
Mauriac y coudoyaient celte droi-
te qu'ils n'ont cessé de pourfendre
en paroles pour s'acoquiner eu l'ait
avec elle.
Il paraît que d'anciens parti-
sans de l'Algérie française se sont
fourvoyés dans la cohue des mani-
festations inspirées par la peur et
par la haine du peuple. C ela prou-
ve simplement qu'ils n'avaient pas
compris qup le « maintien de l'Al-
gérie dans la République ». objec-
tif commun d'hommes de gauche
authentiques (je ne citerai qu'un
nom, parcp que c'est celui d'un
disparu : Albert Bayet, démocrate
s'il en fut jamais) et de modérés,
n'était pas, ne signifiait à aucun
degré la perpétuation du régime
colonial. C« n'était absolument pas
une idée de droite. C'est donc par
erreur que certains avaient adhé-
ré à un mouvement dont ils n'a
vaient pas saisi le sens véritable,
et je comprends qu'aujourd'hui, ils
se retrouvent avec délices, au cou-
de à coude avec les barbouzes et,
Ies bourreaux de Bab-El-Oued et
de la rue d'ïsly. parmi la vieille
droite réactionnaire à laquelle ils
appartenaient au fond d'eux-mê-
mes.
L'occupation de la Sorbonne par
la police (pour la première fois
depuis combien de temps ?M rend
un son d'autant plus sinistre qu'el-
le annonce et préfigure un proche
avenir dp revanche et de représail-
les.
Ceux qui s'imaginent que l'actuel
système sortira assagi de la crise
commettent une lourde erreur. Le
régime a eu peur. On peut être
certain que s'il arrache au pays
abusé et mis en condition une
confirmation de son pouvoir, il se
vengera. D'ores et déjà, U « gri-
gnote » systématiquement les po-
sitions adverses. Je ne serais pas
surpris si l'on assistait demain à
une nouvelle chasse aux sorcières,
analogue à celle qui a sévi en 1961
et 1962 - alors soutenue malheu-
reusement par le silence complice
d'une gauche infidèle à ses tradi-
tions de libéralisme.
La crainte du désordre faisant
refluer vers l'autocratie un trou-
peau aveuli, le parti de la peur
devenant le parti de l'ordre, c'est
là un phénomène familier à ceux
qui ont quelque peu étudié l'his-
toire de l'Europe depuis 1918 : ce
n'est pas autrement que Musso-
lini est parvenu au pouvoir suprê-
me. L'Italie a connu le règne du
Manganello, nous connaissons déjà
celui des comités d'action civique,
de la matraque et de la grenade.
La révolte de la jeunesse, le sou-
lèvement des étudiants étaient des
fleuves de lave qui charriaient, iné-
vitablement, bien des scories. Tout
n'y était pas clair ni pur. Mais.
quant à moi, je ne m'associerai
jamais ni aux communistes, ni
aux néo-gaullistes (alliés de fait.
alors même qu'ils sp lancent pour
la galerie de srt lores invectives
pour répondre par des sarcasmes,
des ricanements, des insultes et des
anathemes à une jeunesse qui
cherchait de bonne foi une voie
dans l'immense désordre inhumain
qu'on ose appeler l'ordre. Je ne
suis pas et ne serai jamais de ceux
oui choisissent la sclérose contre
l'élan de la jeunesse et la force
brutale contre l'esprit d* rénova-
tion.
Jacques SOUSTELLE
Tout personnel Intérimaire
APPEL SECRÉTARIAT!
6 et 8, r. de Stockholm
8è|
La proximité du premier tour des élec-
tions IcgisUtucs a commue hier à peser
sur le:, cours îles \alenrs françaises à la
Bourse de F.«ri-, lue baisse piesque géné-
lale A eu- emei;isiree dans tous les com-
partiment .->. Sut le marche de l'or, en re-
v iM lie, une leurre hausse technique a
tic enr^i .1 rei- le ij;i\ ûe l'once passant de
4^.9-i dc;l!.us :! 4.:,^S. (eue hausse expli-
que-t-on d.tn> les milieux, du marché, rê-
Mil ' <~- es-en; i. lient'-!! t iV l.,hseiice d'of-
fres.
, d'Ktat et îles ohlUa; ions ind*'\t-es. \ux banques, en
dit industriel et CmiiTc.err -l.il perd 4 francs. Net re-
la construction eleclriiiue, notamment de la CGE.
mêîalUi -fcies et des \a!eurs pétrolières. Les produits
:erst que lies haïsses nmdi-rees. Résistance des ma-
, de l'aliment A\ 'on.
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çaise de 20 Fr : 5900
COURS DES CHANGES : Etats-Unis 1 D : 4974 : Allemagne 100 DM :
124 530 ; Italie 1.000 Lires : 7.988 ; Danemark 100 KRD : 66 605 . Suisse
100 Fr : 115635 ; Canada 1 D : 4.621 : Belgique 100 Frs • 9988 : Qrande-
Breta?ne : 1 L : 11 875 ; Pays-Bas 100 FL : 137 470.
LA REDOUTE A ROUBAIX
Dans une lettre destinée aux actionnaires, le Président-Directeur Géné-
ral. M. Henri Follet donne quelques Indications sur l'activité de la So-
ciété durant l'exercice 1967.
Pour le 24me semestre de cet exercice (1er septembre 1967-29 février 1988J
le chiffre d'affaires s'est élevé à 356,6 millions en progression de 19.8 %
par rapport a la saison correspondante de l'exercice procèdent.
En ce qui concerne l'exeiclre 1967, après une dotation aux compte? d'a-
mortissements de 5 194 277,75 F et au compte de provision pour Impôt sur
les sociétés de 17099340.00 F. le résultat bénéficiaire net s'est élevé &
18688.918,47 F en accrol.Bi "tnt ce 15.7 % sur le résultat de IVuerci'-e r>ré-
cédcn*
I* -opultat net par action atteltr «.ctF apnée 44.63 F contre, pour l'eser-
elce précèdent 38.59 F et le flu» financier (cash flow) par action s'élêr»
à 6S.30 F contre, pour l'exercice précédent 47,78 r.
Mercredi 19 juin 1968
COMBAT 15
ATHLETISME
SOMMET :
LE SPRINT A
SACMMENTD
Les sprints et le 400 mètres constitueront sans conteste les
épreuves les plus spectaculaires des championnats d'athlétisme des
Etats-Unis jeudi et vendredi soir à Sacramento, en raison du
nombre et de la valeur des engagés.
Sur deux cents mètres le nouveau duel Jim Haines-Tommie
que Tommie Smith a établi son record du monde du 200 mètres
avec virage en 20 secondes, les organisateurs s'attendent franche-
ment à « l'exploit >.
Cet « exploit » qne les journalistes de Californie du nord
s'aventurent également à pronostiquer serait le premier ce.nt mè-
tres en moins de dix secondes.
En dépit de la présence des meilleurs Américains dont deux
à dix secondes, Jim Haines et Charlie Greene et d'un troisième,
Wiilie Turner, dont les dix secondes n'ont pas été homologuées,
c'est on étranger, le Jamaïcain Lennox Miller qui a réalisé deux
fois 10" 1 la semaine passée qui s'impose comme le favori. Le
Français Roger Bambuck (10" 1), pratiquement inconnu ici, sera
parmi les possibles outsiders au milieu des grands noms améri-
cains de la spécialité au même titre que Kirk Clayton, Mel Gray
et Bill Gaines (100' 1), Jerry Bright, John Carlos et Fred KuUer
UO" 2).
Sur deux cents mètres le nouveau duel Jim Maines-Tommie
Smith (20"3 cette année) retiendra surtout l'attention mais les
candidats à l'arbitrage de cette rivalité sont également nom-
breux : John Sarlos, Lennox Miller (20" 3), Roger Bambuck,
Mel Pender (20" 4) et bien d'autres encore.
Enfin sur 400 mètres où Tommie Smith semble vouloir tenter
sa chance les 45 secondes devraient être battues avec la lutte
que se livreront Lee Evans, Larry James. Vince Matthews, Ron
Freeman et Dave Morton.
L'I.N.R.S. succède à FI.N.S.
L'Institut National de Recherche
et de Sécurité (INRS) succédera,
le 1er juillet prochain, à l'Institut
National de Sécurité (INS) Qui
»vait été fondé en 1947.
L1NBS regroupera les services
de TINS et le Centre de Recher-
che (CERPAT) en voie d'achève-
ment à Nancy, qui prendra le nom
dTNRS-Nancy.
Aux anciennes fonctions tradi-
tionnelles de 1TNS (exploitation
technique, documentation, infor-
mation, formation, propagande)
1TNRS ajoutera la recherche dans
les domaines les plus divers avec
les moyens puissants que lui ap-
portera le centre de Nancy (phy-
eiologie. chimie, mécanique, physi-
que, banc d'essai des protesteurs
de machines dangereuses et des
équipements individuels de protec-
tion expérimentation globale).
L'INRS association paritaire
dont le conseil comprend 9 repré-
sentants des travailleurs et 9 re-
présentants des employeurs aura
pour président M. J.M. Cave, pré-
sident du Conseil d'administration
de l'iNS.
Le siège social de l'INRS est fi-
xé à Paris, 9 avenue Montaigne.
Joan de Kat en perdition
Joan de Kat qui a dû abandon-
ner en plein Atlantique son tri-
maran « Yakstia 9, endommagé
par la tempête et attend du se-
cours à bord de son petit canot
pneumatique, est un marin {prouvé
au moral inébranlable.
Agé de 27 ans, le navigateur
français avait déjà traversé l'A-
tlantique seul à bord de son vieux
cotre, « Ombrine », en SO jours,
par la longue route du sud ou
souille l'Alizé.
Cette /ois il ne comptait mettre
<rue vingt -fours et pensait avoir
des chances de gagner la course
transatlantique en solitaire Avec
l'argent de la « bourse de la voca-
tion » don* il avait été lauréat et
le produit de la vente de quelques
tableaux - des marines - il s'était
fait construire ce trimaran conçu
et dessiné par lui-même. Baptise
« Yaksha », du nom d'une divini-
té hindoue, long de 15 mètres, la
largeur de l'ensemble des trois co-
ques totalisant dix mètres, il était
l'un de ceux qui. de l'avis des con-
naisseurs comme de celui des pa-
rieurs, pouvait prétendre à la vic-
toire ou du moins à un bon clas-
sement
OBJECTIF DE
JABOTINSKI : 600 KILOS
18 nations participeront dès au-
jourd'hui (du 19 au 25 Juin) à
Leningrad au stade d'Hiver au
43ème championnat d'Europe
d'haltérophilie. Durant sept jours
ies 150 fondeurs en présence se
«iisputeront les titres dans toutes
le catégories.
L'entraîneur de ia sélection so-
viétique pense que PU.R.S.S. gran-
de favorite, conservera sa supré-
matie et qu'au cours de ce cham-
pioryiat Léonide Jabotmski tente-
ra de réaliser un exploit en sou-
levant tes 600 kilos aux trois mou-
vements olymniques. « ~~'-otinski
n'a pas dit son dernier mot, a en
effet déclaré M. Arcadi Voroh*=v
et les derniers résultats de l'Amé-
ricain Robert Bednarsfc doivent
alerter les fondeurs soviéiques, car
pour remporter la victoire à Me
xico, il faut battre actuellement
des records ».
Chez les poids coq, la lutte se
déroulera entre le recordman du
monde le Hongrois Foeldi et les
Soviétiques Gennadi Tchekine «t
Alexis Vakhchine. Ce dernier dé-
tenant les records européens de
l'arraché et de l'épaulé. Mais le
Bulgare Tabihov et le Polonais
Shnrich Trembioni pourraient
étonner.
Dans la catégorie plume le Po-
lonais Matchislav Novak parait
imbattable avec ses 362.500 Kgs. Il
aura pour principaux adversaire
les Soviétiques Elkine Karikov ou
Sedo Chadnize. En légers égale-
ment le titre devait revenir au
recordman du monde de la caté-
gorie le Polonais Valdemar Basza-
nowki s'il est remis d'une
blessure qu'il s'est faite à l'en-
trainement il y a une semaine. En
moyens il est quas: certain que le
-eeordman du monde le Soviéti-
•.••o ^'.-"-/M- KV,n-w-7^v <&T> CO1 Vfrl
devrait être encore le meilleur
Dans cette catégorie les Français
présenteront Rolf Amer et Aimé
Terme. Parmi les mi-Lourds le ti-
tre sera à partager er.*re le Polo-
nais Marign B*>l:tslM ou le Soviéti-
que Grieorî Kn>-'-^- nn' « valent »
entre 470 et 480 kilogs.
En lourds-légers un duel farou-
che opposera le Soviétique Yan
Tais (510 kg) et IP Suédois Bo Jo-
hansen- Cependant une surpris?
pourrait v«rvr du Finlandais Kan-
gachreni. Dfln- cette mt^nrie le?
Français aligneront également
Fred Stelner et Pierre Tournier.
Enfin dans la catégorie des
lourds Léonide Jabor;n.=ki. qui dé-
tient le record mondial d«s trois
mouvements olympiques avec le
tatal de 590 kilos devrait enlever
le titre et peut-être réussir l'ex-
ploit « d'enV-vr » l'vs POO kilo^s. H
aura comme principal adversaire
son compatriote Stanislav Baty-
chev rS55 kg).
Les Français aligneront de leur
coté Roger Levêque et Jean-Paul
Fouletier.
MOURENX : sélection
pour Santa-Clara
C'est vendredi soir que Lucien
Zins communiquera l'équipe de
France de natation qui participera
au meeting international de San-
ta-Clara les 4, 5 et 6 Juillet. Cette
sélection interviendra au terme de
deux journées de tests-chronomé-
triques - jeudi et vendredi dans
l'après-midi - dans la piscine de
Mourenx où la plupart des inter-
nationaux (messieurs et dames)
sont en stage depuis deux semai-
nes. D'ores et déjà Bénédicte Du-
prez - l'08"2 sur 100 M dos à 3-10
du record d'Europe de C. Caron -
a obtenu sa sélection grâce à ses
succès et performances aux cham-
pionnats de l'Île-de-France, De sé-
rieux problèmes se posent néan-
moins au sélectionneur. Il y a tout
d'abord le cas d'Alain Mosconl, in-
vité par les Américains, et qui
pourrait devoir renoncer au dépla-
cement se trouvant dans l'obliga-
tion de passer son « bac » aux
dates mêmes du meeting. Alain
Mosconi sera présent à Mourenx
où i) fera le point de son entraî-
nement notamment sur 1500 mètres.
Ensuite Lucien Zlns risque fort d'ê-
tre privé de deux éléments Philip-
pe Andraca et Patrick Mounler
qui pourraient tout comme C. Ca-
ron, renoncer en raison de la po-
sition de l'entraîneur du Racing
Pierre Barbit qui conteste l'utilité
du déplacement aux Etats-Unis.
Quoiqu'il en soit les épreuves de
sélection de Mourenx jeudi et ven-
dredi doivent permettre d'enregis-
trer de bonnes performances voire
même quelques surprises Les
« ehronos » d'entraînement sont
excellents et samedi en 25 mètres
les Michel Rousseau. Francis Luy-
ce (l'58"7 sur 200 M) et surtout
Claude Mandonnaud (2'13" sur
200 M) et la Jeune Marie-José
Kersaudy (1"02" sur 100) ont laissé
entrevoir de réelles possibilités à
l'image de Bénédicte Duprez.
Le programme des épreuves de
sélection est le suivant :
Jeudi - 100 dames, 200 messieurs,
200 dos messieurs, dos dames et 100
papillon messieurs.
Vendredi - 100 dos messieurs,
200 dames, 100 messieurs. 1.500
messieurs.
Des tentatives individuelles sont
à même de venir s'ajouter à ce
programme.
AU SPRINT
0 Annie Famose. médaille d'argent du slalom féminin des Jeux Olym-
piques d'Hiver de Grenoble, a déclaré hier que les pistes de slalom
et de descente sur lesquelles se disputeront en 1972 à Sapporo (Japon) les
prochains Jeux d'hiver, sont à classer parmi les meilleures du inonde.
0 La Française Catherine Lacoste défendra son titre de championne du
tournoi de golf U.S. Open féminin du 4 au 7 Juillet sur les links de Mose-
lem Springs à Fleetwood, en Pennsylvanie, contre 11 concurrentes dont
46 amateurs
Mlle Lacostt a été la première amateur depuis 1940 à remporter ce t«ur-
nol l'an dernier. Les professionnelles se disputeront 25.000 dollars le prix.
• L'équipe Néo-Zélandaise de rugby des Ail Blacks a écrasé celle de
Queensland par 34 points à 3 (mi-temps 23-3) aujourd'hui à Briebane a
quatre Jours de son deuxième test-match contre l'Australie
• L'état du boxeur allemand Jupp Elze, depuis six jour» dans le eoma
reste statlonnalre. Malgré le traitement qu'il subit, la fièvre continue à
monter, mais les médecins n'ont pas constaté une aggravation de son
état comateux.
0 IJK nombre de spectateurs français au* Jeux Olympiques de Mexico
sera, au moine, deux fols plus Important que celui enregistré pour les
Jeux de Tokyo C'est ce qui ressort des renseignements fournis par l'une
des grandes organisations françaises de tourisme, le Tourlng Club de
France Alors que cette association avait pris en charge 150 personnes pour
Tokyo, elle a déjà 300 Inscriptions pour Mexico sur les 500 personnes ayant
demandé une documentation. Ces demandes émanent surtout de méde-
cins et de cadres supérieurs. La plupart de ces candidats au voyage au,
Mexique sont animés pour une double motivation : arts et sports
• Au cours d'une séance d'entraînement effectuée en vue du combat
qui l'opposera, titre en Jeu. le 2 Juillet prochain au boxeur Japonais Takao
Sakural, Lionel Rosé, champion du monde des poids coq. a subi un knoak-
down des mains d'un homonyme de son futur adversaire Yasuo Sakural,
pugiliste non classé à la réception d'un dur contre du droit Les obser-
vateurs sont toutefois d'acrord pour dire que le champion australien n'a-
vait pas serré sa garde et s'était laissé surprendre.
• A égalité de temps avec le Hollandais Cees Baast, avant la dernière
étape, le Luxembourgeois Edy Schutz a démontré au cours des 22 kilo-
mètres disputés contre la montre qu'il a été le meilleur homme de
28ème Tour de Luxembourg
Parti 1' 30" derrière Haast, le Luxembourgeois rattrapa le Hollandais
des le 12ème kilomètre pour terminer en grand vainqueur avec plus de
10 mètres d'avance sur Haast qui franchit la ligne d'arrivée le visage
en larmes.
AUJOURD'HUI A
MAISONS LAFFITTE
DPRIX REGALIA
(10.000 F - 1.100 mètres)
1*1 Albâtre ....
56
M. Garcia
1*2 Esclavine ..
66
V. Dupays
1*3 Fried Ham
56
F. Primel
104 Guillemette
66
B Samanl
1*5 La Veine ..
56
D. Germon d
1*6 Tallsca ....
54
C. Bézlel
107 Espiègle
64
A Evanno
108 Minina ....
54
J. Guerrier
109 L'Arche D.
54
G.-C. Bru net
110 Slutterby
64
y. S Martin
111 Malicorne
54
J.-L. Durry
112 Cherqua ..
54
P Lecomte
113 Casslta -----
54
G. Ri vases
114 Pent House
64
G. Holveck
PRIX CHARLES
DU BREIL
(12.000 P - 2.500 mètres)
Ml Parcel P. ... K»2 Frankle .....
. 73 J. Soullhé 68 G Henrot
2*3 WordcIiT 2*4 Shahristan 205 Capitan 2*6 Superior C. 2*7 Duc d'Albe 2*8 Copain B. Z*9 Riska ....
67 D. Boulier 66 ' de Bosgelln 66 C. Porzler 65,5 M. Roche 65 A Bergalet 65 J. de C. . 64.5 G. Porlen . «4.8 J Cleohano.
PRIX BUOU
(10.000 F - 2.100 mètres)
COUPLES l
301 Belon ......
302 Peu BOT ....
3«3 Chamaille
304 Kato ........
305 Timfo ......
30« Dalin ........
307 Le Beffroi
30* Ortelle ......
309 Bonifre ......
310 Rlngo ........
311 Vendabal ....
312 Ivors ........
313 Le Typhon II
314 Parescaume ..
315 Sablle ........
316 Nosle ........
317 Mairmane ..
64 D. Maqulgn.
54 G Gulgnard
52,5 Q. Loubert
52 M. Roussel
62 F. Prtmel
£2 D. Roeerle
61 M -B. Rlpert
60,5 M. Malngle
50 A Evanno
60 B. Maquer
£0 J.-M. Boudar
60 Ch. Thlrlon
50 M. Lefalt
48.5 B Lagrave
48,5 P. Lecomte
43,5 J Du pin
48,5 R. Wolttequ.
PRIX DU FERREUX
5 000 F - 1.700 mètres)
COUPLES II
401 Nébuleux ....
402 Kadett ......
403 Vidocq ......
4«4 Tiepolette
405 ChambraT
4(16 Newsbury ....
407 Tremolito ..
408 Norfox ......
409 Novai ........
410 La Solle ....
411 La Galette ..
412 The Goal
413 Dans le Vent
414 Milfantl ___
415 Money B.....
416 Reclame ....
417 Yosiki ......
418 Le Vanclalr ..
58 J.-
54 J.-
53 J.
52.5 H
52 S.
51,5 R.
SI A.
51 A.
51 J
50 a.
49.5 A.
49 A
49 Q
48 R.
47 C.
46 S.
45 M
44 J.
C. Desalnt
L Durry
Guerrier
Samanl
Léonardos
Jalhi
Jézéquel
Lequeux
Massard
Chantard
Evanno
Gibert
Rlvasea
Raynal
Bézlel
{Cessas
Mûris
Crosnler
BPRIX LE SANCT
(40.000 F - 2.400 mètres)
501 Monter» B. .. 68 C. S Martin
502 Mr. Bones .. 66,5 J. Carier
503 Tamersun .. 56,5 H. Samanl
504 Tout Cha P. .. 6» R. Poincelet
505 Roc J'Or II .. 55 W. Pyers
506 Brigadoon .. 65 R Raynal
S»7 Fracassant .. 65 M. Pbllipper.
PRIX ZUT
(15.000 F - 2.600 mètres)
COUPLES 111
601 Darius ...
«02 Nibiol
«03 Dira .....
«04 L'Astre B.
«•5 ValegBlo
«06 Qui Va La
«07 Le Faou .
«8 Almyre ...
609 Full Hand
610 Sky P. ...
«11 Canton
612 Kraken ...
«13 Grey P
614 Bêlâtre ...
615 Happy Man
«16 Loana
617 Menival .
618 Saint S. .
619 Le Rousln
624 Croq'cnou
621 Micmac ...
622 Strega
623 Anlk .....
624 Dammam .
625 Maison R.
•0 J.-
57.5 A.
87.5 H.
67 M.
57 M
57 P.
M G
55 8.
55 M.
53 A.
63 J.
52 5 J.-
62.6 R.
52 J.
61 5R.
51 R.
61 A.
49 J.
47,5 D
47 G.
47 M.
46 S.
46 M
45 C.
44 D
P. Pelât
Jézéquel
Samanl
Garcia
Phillpper.
Bead
Thibœuf
Léonardos
Depalmas
Lequeux
Guerrier
L Du rry
Valdrtghl
Massard
Jalhl
Raynal
Brosse
-G Petit
Ri vases
Telller
Kessas
Glovanne.
Béziel
Géroux
H
PRIX LAUNAY
(15.000 F - 1.100 mètres)
701 Milltary T.
7»2 Princesse X.
703 Sextus ....
704 start ......
705 Rataquln ..
706 Gag ......
707 Arc en C. II
708 Titura ....
709 Le Lot ....
710 Laventain
711 Semlnilo ..
712 Miomo -----
713 Voladero
714 Gisolctte
715 Fiddlest.
716 Cun Valley .
717 Ancolie .....
718 Trident .....
719 Astro .......
720 La Dauphfne
II
56 C
56 J.
56 J.
86 E.
56 H.
66 R.
66 P
56 C
5« G.
56 M.
5« A.
66 A
66 J.
56 G
56 M
56 W.
66 Y
56 F.
66 S.
56 M.
Vitré
L. Durry
Guerrier
Sauvaget
Samanl
Litt
Prtmel
Da Meda
-C. Bru net
Garcia
Jézéquel
Evanno
Fabre
Pêcheur
Larrau n
Pyers
S. Martin
Head
Léonardos
Philipper,
ra PRIX FRANC TIREUR
*••-> (15.000 F - 3.000 mètres)
t«l Double T. .. 66 J Talllard
«02 Wild Bird .. 64 T. S. Martin
103 Blaset ...... 64 J. Guerrier
8M Vit» And V .. 64 C. Vitré
805 Wustench. .. 54 R Jallu
806 Arrondi ...... 64 A Lequeux
107 Klepshydra .. 62,5 A. Gibert
Nos pronostics
1. — ALBATRE - Talisca
2. — WORDCLIV - Capitan
3. — PEN BOY - Vendabal
4. — KADDETT - Vidocq
5. — FRACASSANT - Tamers
6. — GREY PRINCE - Saint S.
7. — FIDDLESTEEKS - Car
8. — BLAZER - Klepshydra
SELECTION
Gagnant : Fracassant
Placé : Kadett
Outsiders : Snperior Comptez
Valeggio ; Trident
Hier à Saint Cloud
PRIX DE MAl'BECOL'RT
102 Chantou (M. Lefait) G 8 20 P 2 80
108 Bonik (A. Caron) P' 9 30
114 Ita Est (D. Estlenne) P. 2'.80
N'a pas couru : le Précieux (104)
PRIX SALDI CHOVRY
211 Lavrus (Y. St M ) G 280 P 1.80
206 Beggar's Palace (R. Jallu) P 2JO
209 Amphlthemis (A. je*.. 14.) P.' 3ÎO
N'a pas couru : Prince des Iles 204
PRIX DE CARRIERES
313 Billet de B. (J P P ) G. 4 70 P 1 80
305 Bondy (P. Head) ' P 550
302 Carteli.i (M.7 De Chevlcny) P\ 2.60
PRIX DE MASSY
410 Barnabe (R. Ray.) G. 1720 P 430
414 Escurlante (M Phllipperon) P. 1 70
412 Bouhadana (W B Pyers) P 1 90
Couolé I : 10-4 G 77 70 P ' 20 20
10-12 P. 24.30 12-14 P. 6 70
PRIX MOIA
507 Danton (V. Dupays) G 6.90 P. 2.50
501 Dlngle Bay (J Massard) P 320
504 Red Dancer )P Wleland) p. 2.90
Couplé II : 1-7 G 28.90 P. 9 90 -
4-7 F. 8.90 1-4 P. 16.20
PRIX PALAISEAIJ
607 Muzieux (J Mas. ) G 5.10 P 210
619 O Capucin (F. Grlmaldl) P 5.60
623 Claudine (R. Raynal) P. 3.90
Couplé III : 7-19 G. 5520 P. 2144)
7-23 P. 22.00 19-23 P. 37 90
PRIX MAROT
702 Lear Jet (WB P ) G. 1.90 P. 1 10
708 Byblos (F. Head) P 1.10
710 Trlllum (Y. St Martin) p. 1.10
PRIX DE CLAIRFEUILLE
801 Aragona (A Jéztq.) G 2 90 P 1.30
802 Florence (G Vitre) P. 1.86
8M La Cance (F. Head) P. 2.10
En selle pour de nouveaux
records dans le Grand Prix
En dépit des récents événements,
la journée du Grand Prix le 30
juin prochain, pourrait être celle
de nouveaux records. Que disent
les statistiques 1 C'est en 1926
qu'on enregistra l'assistance la
plus dense (166.635 spectateurs qui
eurent la surprise d'une victoire
du gros outsider TARE Mï TI1M.
La cote la plu* é<evie t Elle
reste l'apanage de la pouliche
REINE LUMIERE (125-1 en 1952).
Le record de vitesse ">. PHAETON
le détient depuis l'an dernier :
3' 22" 6-10.
Mais un autre record DM' *tre
battu, c'est celui Ja !•» paitici-
oation du public lu !_••••* -'.itîake,
que la Loterie Na^j.-'j e érr.nl A
l'occasion du Granj r.i* de Paris.
On sait que c'est l'art -^e cie ceVe
grande épreuve qui détermine les
gagnants des gros lots de '-a Tran-
che Spéciale df la Loterie M~<»i,;o-
nale. Il y a daiis le tabl^a» dos
lots, de quoi faire naître bien des
espoirs.
COMBAT
* «- -••
Algérie 45 dln. — Tunisie 60 mil. — Maroc 0.60 dir. — Belgique-Lu xembonrgS F belges - Espagne 7 ptas — Italie 100 L — Suisse 0,40
A PARTIR DU 1er JUILLET :
L ESSENCE PLUS CHERE
A partir du mois prochain les automobilistes paieront
plus cher leur essence. Le gouvernement a en effet décidé une
hausse de 1 centime afin de récompenser les gérants de sta-
tions-services lesquels se sont bien comportés au cours des
événements puisqu'ils avaient repoussé l'arme absolue de la
grève et continué leur service. D'autre part les pouvoirs pu-
blics ont renoncé à 1 centime sur leur ponction, ce centime
ira dans la bourse des compagnies pétrolières. Comme celles-
ci ont de leur côté décidé de relever la marge bénéficiaire
des pompistes, ce sont 2 centimes que les gérants de sta-
tions-services vont récupérer. Il est vrai que l'augmentation
du Smig rendait nécessaire ce réajustement
Greffes du cœur :
5 survivants
après 21 tentatives
Un chirurgien dentiste sud-afri-
cain, un comptable américain, un
péta dominicain français, un ou-
vrier américain et un cow-boy
brésilien sont, au lendemain du
décès de Frédérik West, les 5 der-
niers survivants ries 21 tentatives
de tranpplant: I .s réalistes dans
le monde depub, .es premiers jours
dn décembre 1967.
Frederick West, l'opéré anglais
vient, en effet, de succomber à
une infection pulmonaire, 46 jours
après son opération. Depuis une
semaine son état s'était aggravé
nuls une légère amélioration avait
laisser croire que cettf, affection
serait passagère. L'échec de cette
transplantation cardiaque va pro-
bablement retarder une « premiè-
re » Que les chirurgiens britanni-
ques envisageaient de tenter : la
greffe de Ven£ejrr>lble cœur-pou-
mons. Une telle tentative parait
maintenant d'autant moins im-
minente qu'un .ieune garçon à qui
un poumon avait été greffé le
mois dernier à Edimbourg, Alex
Smith, 15 ans. n'a survécu que
douze jours.
Mme Giacometti
opposée à l'exposition
des œuvres de son mari
Mme Annette Giacometti. veu-
ve du célèbre sculpteur, s'oppose
à l'exposition officielle des œu-
vres de son mari r\r devait avoir
lieu en octobre à l'Orangerie.
Elle a adressé * M. Malraux
la lettre suivante :
Monsieur le Ministre.
Alberto Giacometti n'aurait
certainement, pas accepté qu'une
exposition officielle de ses œuvres
eût lieu dans les circonstances
présentes : répression policière
contre les étudiants et les ou-
vriers, expulsion d'étrangers et no-
tamment d'artistes.
Je m'oppose donc formellement
& l'exposition prévue en octobre
prochain au Musée de l'Orangerie
et suspends immédiatement le tra-
vail que j'avais entrepris tu vue
de préparer cette manifestation.
Veuillez agréer. Monsieur ic Mi-
nistre...
La cérémonie du 18 juin au
Mont Valérien
Plusieurs milliers de personnes
étaient réunies hier soir au Mont-
Valérien pour célébrer le 28e an-
niversaire de l'appel que le gé-
néral de Gaulle a t'ait aux Fran-
çais le 18 juin 40. Le eénéral de
Gaulle est arrivé aux environs de
19 h. 15. Il est accueilli à sa des-
cente de voiture par M. Hettier
de Boislambert, grand chancelier
de l'Ordre de la Libération. Des
détachements des grandes Ecoles,
Polytechnique, Saint-Cyr et Laval
rendent les honneurs. La musi-
que des troupes de marine joue
« aux Champs ».
Le chef de l'Etat qu'accompa-
gnent seuls le grand chancelier de
l'Ordre de la libération et le con-
servateur du mémorial, ont péné-
tré dans la creypte du monument.
Le général de Gaulle ne reste
que quelques instants dans le
sanctuaire.
Lorsqu'il ressort, le président de
la République serre les mains de
quelques-uns de ses « compa-
gnons », s'incline devant les grands
mutilés que les ambulances, tout
à l'heure, ont conduits, puis, se-
barrières blanches derrière lés-
ion son habitude, 11 écarte les
quelles la foule est massée et s'y
plonge.
% 93 % du personnel de l'I.E.D.
E.S. a voté le 20 mai une motion,
j dans laquelle : il rend hommage
aux qualités scientifiques émi-
nentes du professeur François
Perroux, mais constate que ses
méthodes de direction ne sont
pas condliables avec le fonction-
nement de l'Institut et estime
qu'il n'est plus possible pour
l'avenir de l'I.E.D.E.S. que la di-
rection soit assurée par le pro-
fesseur F. Perroux.
Le personnel est conscient que
M. Perroux reste légalement le
directeur de l'Institut mais esti-
me que son pouvoir de fait est
contesté. Une motion similaire a
été prise par la majorité des en-
seignants de l'I.E-D.E.S.
POURQUOI ILS SE REVOLTENT :
POUR NE PAS DEVENIR LES MANDARINS
DE LA SOCIETE BOURGEOISE
"Maigre leur devise, les républiques bourgeoises ne peuvent pas
grand-chose pour l'égalité.
Du moins s'attachent-elles à trier parmi les pauvres ceux dont l'oeil
brille un peu trop, à écrémer les classes dangereuses des éléments
les plus dangereux. On ne les envoie pas au bagne. Bien pis, on en
fait des bourgeois. Ainsi ceux qui ont des dents sauront quoi mordre.
C'est là le rôle de la promotion sociale dont Alain disait déjà qu'"en
élevant quelques rois nés du peuple, elle ne sert qu'à donner un air
de justice à l'inégalité." Au nom de cette expression de dame
d'œuvres (devenue sous la Va République l'attribut officiel d'un
service administratif), une foule de moyens et petits bourgeois
ainsi qu'une poignée de fils du peuple sont invités à s'engager,
encore imberbes, dans une gigantesque course à handicap. Les
vainqueurs seront "promus", c'est-à-dire qu'ils auront le droit de
revêtir la livrée de l'oligarchie, se coupant ainsi du milieu familial
et de leurs camarades malchanceux. Ils renieront ainsi une partie
d'eux-mêmes, en acceptant des valeurs qu'ils auraient rejetées si
on leur avait appris à les juger, et une société dont ils n'auraient
pas voulu si on leur avait donné le temps de la comprendre."
par
JACQUES
MANDRIN
1 volume - 176 pages - 11,30 F.
AUX EDITIONS DE LA TABLE RONDE
40 rue du bac / paris 79_______________
ENTRE LE 8 ET LE 17 JUIN
161 ETRANGERS
ONT ETE EXPULSES
On précise de source autorisée,
qu'entre le 8 et 17 juin. 161 arrêtés
d'expulsion ont été pris à rencon-
tre de ressortissants étrangers
« ayant pris une part active à des
manifestations avec actes de vio-
lence ».
Parmi ces étrangers. 50 sont des
étudiants. 12 des membres du corps
enseignant, et 99 exerçaient en
France des emplois divers ou mê-
me étaient sans emploi.
Par ailleurs, indépendamment des
13 militants du SDS allemand, de
2 Vénézuéliens et d'un Bolivien ex-
pulsés le 17 juin « pour intense ac-
tivité politique dans le département
des Alpes Maritimes et pour inci-
tation à la révolte auprès d'un
groupe de jeunes gens ainsi qu'un
Américain militant du mouvement
trotkyste, tous les autres ont été
expulsés pour leur participation
physique à des manifestations ».
On fait enfin remarquer que.
parmi les manifestants qui avaient
été interpellés à Paris par les for-
ces de l'ordre lors des manifesta-
tions qui s'étaient déroulées du 3
au 28 mai, 358 étaient des étran-
gers, soit 12 % des personnes ap-
préhendées.
Toutefois, en raison du vote de |
la loi d'amnistie aucune mesure ne |
fut prise à leur encontre. i
II est vrai que certains éléments
des « force de l'ordre » se livraient
à une véritable chasse à l'étranger
et croisaient un peu trop souvent
du côté de l'Alliance Française. On
voulait alors encourager la xéno-
phobie en France et tous les
moyens étaient bons.
Voici d'aute part le tableau de
la répartition par nationalités des
étrangers expulsés du 8 au 17 juin :
27 Algériens, 20 Allemands, 2 Amé-
ricains, 9 Anglais, 1 apatride. 3 Ar-
gentins, 1 Autrichien, 4 Belges. 1
Bolivien, 1 Brésilien, 1 Camerou-
nais, 2 Canadiens. 1 Chilien, 1 Cos-
taricain, 1 Chinois, 1 Danois, 1 Do-
minicain, 21 Espagnols, 1 Grec, 5
Hollandais, 1 Guinéen, 2 Iraniens,
2 Israéliens, 9 Italiens, 1 Ivoirien,
3 Libanais, 2 Maliens, 1 Malgache,
2 Péruviens, 17 Portugais, 1 Polo-
nais, 1 Sénégalais, 2 Suisses, 10 Tu-
nisiens, 1 Uruguayen, 1 Tchadien,
2 Vénézuéliens.
APPEL DU 18 JUIN 1968
Par l'ex-mouvement du 22 mars
Les chefs qui depuis le 13 mal
58 sont à la tête des armées
françaises ont formé un gouverne-
ment. Ce gouvernement alléguant
notre défaite s'est mis en rapport
avec les chefs de l'OAS pour nous
fair,, cesser le combat.
Certes nous avons été submergé
par les forces mécaniques, terres-
tre, aérienne et hertzienne de
l'ennemi. Infiniment plus que leur
nombre et leur matériel c'est le
martellement des bottes sur les
écrans de télévision et l'intoxication
massiv,, de la presse et des radios
qui nous font reculer.
Ce sont les complicités manifes-
tes et la rapidité du recours à
l'illégalité au! nous ont surpris au
point de nous amener là où nous
sommes aujourd'hui. Mais le Uer-
nler mot est-il dit ? L'espérance
doit-elle disparaître ? Le recul
est-il définitif ? Non.
Nous qui vous parlons en con-
naissance de cause nous vous di-
sons que rien n'est perdu pour la
révolution.
Nous avons encore de nombreux
moyens dp faire venir un jour la
victoire car les étudiants ne sont
pas seuls, ils ont l'ensemble de la
classe ouvrier,» avec eux. Us peu-
vent faire bloc avec elle pour te-
nir et continuer la lutte. Ensem-
ble, étudiants et ouvriers. nous
pourrons libérer et utiliser l'im-
mensp industrie des usines et des
facultés.
Cette révolution n'est pas limi-
tée à notre pays. Cette révolution
n'est ras tranchée par les jour-
nées de mai. Cette révolution rsl
une révolution mondiale. Toutes
les fautes, tous les retards n'empê-
chent pas qu'il y ait dans l'univers
tons les moyens pour écraser nos
ennemis.
UN POLICIER
REVOQUE ?
Connaissez-vou s l'histoire
de cet officier de police révo-
qué sur le champ, dimanche,
en Sorbonne ?
On avait oublié de le met-
tre dans le secret ! On lui
avait parlé d'enquêter sur un
crime dans un lieu clos empli
de suspects.
Alors, conformément à son
métier et aux romans poli-
ciers, en entrant en Sorbon-
ne il s'écria à voix forte :
— QUE PERSONNE NE
SORTE !
Désastre I II s'agisso.it du
contraire .'... Mais vous ne
pouvez pas connaître cette
histoire puisque je viens de
l'imaginer.
En revanche mon imagina-
tion est sèche, sèche d'angois-
se sur le sort de l'infortunée
victime, Jacques Barb'er. Son
cas étant visiblement plus ra-
re et plus insolite qu'uni ba-
nale greffe du cœur, l'airne-
rais avoir des nouvelles pré-
cises, régulières, vérifiables.
Merci d'avance.
M.C.
Atteint aujourd'hui par notre
faiblessp mécanique nous pourrons
vaincre dans -l'avenir par une for-
ce révolutionnaire supérieure. Le
destin du monde est là.
Le mouvement du 22 mars invite
tous les révolutionnaires qui se
trouvent en territoire français ou
qui viendraient à s'y trouver avec
leurs armes ou sans leurs armes,
travailleurs et étudiants à s'orga-
niser.
Quoiqu'il arrive la flamme de la
résistance populaire ne doit s'é-
teindre et np s'éteindra pas.
Demain comme aujourd'hui noue
parierons.
• Accident hier à La Rochelle
au cours de la campagne élec-
torale. Dans la nuit de lundi à
mardi, des colleurs d'affiches de
l'UDR se présentaient dans un
quartier et tentaient d'arracher
les affiches du candidat commu-
niste. Selon l'entourage de M. '
Dechartre, le candidat UDR de '
la Rochelle, des habitants jeté- !
rent des pierres sur les partisans "
AUJOURD'HUI A PARIS
LES PREMIERS
AUTDHUS
A IMPERIALE
A partir d'aujourd'hui Paris va
tin peu ressembler à Londres. Les
autobus à impériale de la RATP vont
faire leur première apparition of-
ficielle dans Paris sur la ligne
N° 94 (Montparnasse-Levallois)
Qui traversa le centre de la capi-
tale.
La RATP précise à cette occa-
sion gué l'adoption de ce type d'au-
tcbus « se situe dans le cadre gé-
néral des mesures envisagées pour
adapter le service des lignes pari-
siennes aux difficultés croissantes
de la circulation et aussi pour don-
ner, pour des dimensions au sol
sensiblement égales ou même infé-
rieures, un plus grand nombre de
places assises ».
Les autobus à Impériale - peints
en gris clair et vert foncé - sont
moins longs gué les autobus
« Chausson » (9m75 au lieu de
10m75) mais ils offrent néanmoins
68 places (15 assises et 15 debout
en bcts et 38 assises à l'impé-
riale), contre 55 dans les
« Chausson ».
La carrosserie comprend une os-
sature en alliage léger pour la
compartiment inférieur et, pour la
partie supérieure, une coque en
polyester stratifiée. Les deux esca-
liers d'accès à l'Impériale : un à
l'arrière et un autre à l'avant sont
également en matière plastique.
La hauteur du plafond de l'impé-
riale gui était de 1,70 m a été por-
tée à 1.75 m à la suite des remar-
ques des journalistes qui avaient
essayé le nouvel autobus en 196S.
La hauteur totale est de 4m36. L»
receveur occupera une place assis»
au compartiment inférieur.
Construit par « Berliet », l'au-
tobus à impénale est équipé d'un
moteur Diesel MAN à 6 cylindre»
à plat qui développe 150 ch. La li-
gne 94 sera équipée en « impéria-
les i> à titre expérimental, précise
la RATP en fonction des résultats
obtenus, le même matériel serait
éventuellement adopté sur d'autves
lignes.
Les autobus à impériale avaient
disparu de Paris en 1912. Ces an-
dé M. Dëchartre. Quoi qu'il en ( cêtres - les premiers autobus pa-
• • risiens à moteur - avaient été cons-
truits en plaçant les caisses des an-
ciens « Madeleine-Bastille » à che-
vaux sur des châssis automobile»
Schneider. Ils avaient été retirés
soit, un coup de feu Dartit tiré
par les hommes de l'UDA, et at-
teignit une femme de 71 ans qui
dut subir une intervention chirur-
gicale.
M. Dechartre a fait savoir
après cet accident, qu'il interrom-
pait sa campagne par voie d'af-
fiches.
de la circulation en 1912 car l'au-
torité militaire qui pensait les ré-
quisitionner leur Teprochait de ne
pouvoir passer sous tous les ponts
LA MORT DU CUL DE PLDMB
(suite c!e i.-. lire pn^e'
Dans une chronique publiée dans
Combat en octobre 1963, j'écrivais:
« Toute révolte adolescente, quelle
que soit sa forme, est bonne en
soi, car elle témoigne un refus de
l'ordre bourgeois. J'aime mieux les
galopins déchaînés que Ies incondi-
tionnels moutonniers. De ceux-ci,
nous n'avons rien à attendre, au
lieu qu'avec ceux-là nous pour-
rons un jour faire sauter la bara-
que ».
Dans mon premier livre, paru
en mars 1965, on peut lire ces li-
gnes : « Lp temps approche où les
dragons asiatiques déferleront sur
notre monde abâtardi, et il n'y
aura pas lieu de se lamenter, car
lorsqu'un fruit est pourri, non seu-
lement il est indifférent qu'il tonT-
be, mais encore il est bon de se-
couer l'arbre afin qu'il s'en déta-
che promptement ».
Voilà qui est clair. A rencontre
de certains partisans de l'ordre,
qui ont soudain été visités par
Coihn-Bendit comme Moïse par
Jéhovah, je ne prends pas le train
en marche : j'ai cinq ans d'a-
vance sur les maoïstes de la Sor-
bonne.
Il existe néanmoins entre eux
et moi une différence d'importance
alors que leur révolte contre la
société de consommation s'expri-
me dans un vocabulaire aussi ma-
térialiste que cette société qu'ils
dénoncent, j'ai le sentiment que
la crise actuelle est avant tout spi-
rituelle : c'est une crise du sens.
Certes pour les politinues la chn-
te du eaulHsme est l'objectif pre-
mier. Mais je ne suis pas un poli-
tique et je crois «m'en profondeur
il s'agit moins d'une lutte contre
dix ans de gaullisme que J'un ré-
veil après cent cinquante ans d'a-
liénation petite-bourgeoise.
Dans cette société de l'ennui, du
somnanbulisme, du cul de plomb,
les événements de mai et de juin
sont une explosion de la fête, de
la joie, de la gratuité. Une redé-
couverte aussi de la fraternité :
dans ce désert de la grande ville
où la foule n'est qu'une multitude
de solitudes ennemies, les gens ont
brusquement réappris à se parler,
à regarder l'autre comme un frère.
Et c'est cela, la révolution.
La France s'est montrée capable
d'élan. Sera-t-elle- capable d«
durée ? Je ne suis pas de ceux qui
mettent tous leurs espoirs dans le
changement des chefs et des struc-
tures. Sans doute Pompidou g» le»
C.R.S.. ce n'est pas très raçoiV^nt.
Mais ce n'est pas en chassant les
gaullistes et en les remplaçant par
M.M. Guy Mollet et Waldeok-Ro-
chet que nous comblerons ce grand
vide qui est an cœur de l'homme
occidental. Nous devons nous aven-
turer au-delà.
Cet au-delà, nous sommes quel-
ques uns qui croyons qu'il ne peut
être atteint on (soyons modestes)
pressenti que dans le mystère de
la divino-humanité. c'est-à-cH'e
dans notre rencontre personne'le
avec le Christ. « L'homme est une
créature qui a reçu l'ordre de de-
venir Dieu », écrit saint Basile.
Soyons dignes de ce profframme
éblouissant.
Avez-vous compris ? D'un côté
le monde bourçeôls. qui se meurt.
De l'autre la grande nouvelle, 1»
bonne nouvelle : Dionysos et le
Ressuscité ne sont rçu'Fn
Gabriel MATZNEFF
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Title
Combat
Issue
no.7442
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Publication information
no.7442