La cause du peuple

Thumbnail
la cause
du peuple
journal de front populaire n'J r Jufn
Discours provocateur, manifestation de provocateurs, gouvernement de provocateurs : c'est
l'offensive de la dictature gaulliste. Défier la classe ouvrière, draguer sur les champs Ely-
sées la racaille des patrons, des contremaîtres, des gorilles, des poujadistes et des fascistes
faire du banquier Chalandon un ministre : c'est tout ce qu'a trouvé la dictature gaulliste
pour se cramponner au pouvoir . Grandes manoeuvres militaires, milices armées du grand capital,
CRS, commissaires de la République des banquiers, voilà les troupes d'agression pour mater
le mouvement populaire révolutionnaire . Les choses sont désormais claires : en face de l'ou-
vrier il y a le banquier, le militaire, le flic, le jaune . Quand ses intérêts sont menacés
par le mouvement de masse, le grand capital ne biaise plus = II resserre les rangs, en première
ligne,les mercenaires . En deuxième ligne, les agents désagrégateurs dans les rangs ouvriers,
les provocateurs au sein des usines : les CAPITULARDS . Le fond de la tactique du Grand Capi-
tal c'est de briser le mouvement de masse en détournant l'attention des masses sur des objec-
tifs PARLEMENTAIRES . Chaque ouvrier voit en face de lui les mercenaires armés et payés par
les banques . Mais tous les ouvriers ne voient pas le piège qui leur est tendu : les élections
législatives . La date des élections est fixée POUR QUE SE DEROULENT les élections il faut
rétablir "L'ORDRE", IL FAUT que le travail reprenne . C'est l'astuce du grand capital pour
faire que la grève ne soit PLUS ILLIMITEE . Le terme de la grève n'est plus LA SATISFACTION
DE TOUTES LES REVENDICATIONS, LE GOUVERNEMENT POPULAIRE, C'EST LA CAMPAGNE ELECTORALE .
Pour la campagne électorale il faudra reprendre le travail. Dans ces conditions c'est
le capital qui a la position de force. La grève illimitée est neutralisée : la force de la
classe ouvrière est bâillonnée .
Les directions syndicales opportunistes ACCEPTENT de bâillonner la classe ouvrière en
ACCEPTANT DE JOUER LE JEU de l'Etat des patrons . Les Durs de durs de la CFDT s'agenouillent:
le grand capital qui les subventionne grassement les rappellent à la raison : Assez joué .
Descamps se fait tout petit : il ordonnera la reprise du travail et appellera avec des accents
superrévolutionnaire à voter pour Mendes-France .On lui fera cadeau d'une réforme de structure :
participation à de nouveaux conseils d'administration dans les entreprises .
F.O. ,qui sous la pression des masses avait manifesté un esprit de rébellion qu'on soupçonnait
à peine de scissionnistes professionnels, d'anticommunistes forcenés, retourne sagement sur les
sentiers de la servilité à l'égard du capital . Les ouvriers conscients connaissent de longue
date ces lieutenants de la classe des capitalistes dans le mouvement ouvrier . Ils ne s'éton-
neront pas de les voir jouer le jeu des patrons .
Mais quelle sra la réaction de la direction confédérale de la grande CGT ?
Logique dans sa politique de collaboration de classe qu'elle applique depuis quelques
années , LA DIRECTION CONFEDERALE DE LA CGT ACCEPTE ELLE AUSSI de iouer 'le jeu du capital.
contre les provocateurs
vive la
résistance prolétarienne
DEBOUT LES DAMNES DE LA TERRE.'
1903 : Les ouvriers agricoles ne sont pas encore or-
ganisés. L'exploitation est féroce : des salaires de
meurt la faim, des journées de travail intermina-
bles, le chômage dans les périodes creuses, pas de
retraite, aucune assurance contre les accidents.
Isolés, disséminés, surveillés jour et nuit par les
patrons, les ouvriers agricoles sont les damnés de
la terre.
Dans l'Hérault, les ouvriers d'industrie partent dans
la campagne pour organiser leurs frères de classe.
Ils leur expliquent comment s'organise la lutte dans
les usines. Ils aident à la création de syndicats d'ou-
vriers viticoles.
1904 : La grève part d'ur village. Tous les ouvriers
viticoles sont unis : permanents et journaliers, .
languedociens et étrangers. Ils vont dans tout le
pays pour expliquer leur lutte. Ils s'assurent l'ap-
pui des paysans travailleurs, des petits aritsans
des villes. Les patrons doivent reculer. ELs ont une
telle peur que dès l'année suivante ils tentent de
créer partout des syndica ts jaunes. C'est pour eux
un échec. En 1905, les grèves reprennent de plus
belle. Unis à tout le peuple, les ouvriers viticoles
occupent les champs, organisent des soupes popu-
laires. L'exemple des ouvriers viticoles se pro-
page jusque dans le bassin parisien. Appeurés,
les gros viticulteurs feront venir 10. 000 hommes de
troupe. Mais ils devront céder : sur les salaires,
sur la journée de travail.
ES TRAVAILLEURS
un dOUv/ernemehH populaire ... Contre
les
1936-1968
TRAVAILLEURS VOUS LAISSEREZ-VOUS FAIRE ?
Gouvernement, patronat et syndicats ont an-
noncé hier que les négociations étaient terminées.
Le protocole d'accord qui en est ressorti propose :
- augmentation du SMIG (3 F de l'heure)
- "légère" augmentation des salaires
- vagues promesses sur la réduction de la durée du
travail
- avance de 5O % du salaire des journées de grève
avec récupération.
LES TRAVAILLEURS N'ACCEPTERONT PAS CETTE
AUMONE. ILS SE SONT LANCES DANS LA LUTTE
POUR OBTENIR BEAUCOUP PLUS.
La radio et la presse gouvernementale tentent de faire
croire qu'avec ce "protocole" tout est terminé, et que
les patrons ont consenti des sacrifices exceptionnels.
Mais cela ne trompe personne, les patrons
n'accordent rien s'ils n'y sont acculés par la lutte ré-
solue des travailleurs. Et même quand ils sont obligés
de céder quelques avantages, ils s'arrangent toujours
pour les récupérer sous d'autres formes (augmenta-
tion des prix, des cadences dans les usines, etc. . . ).
Nous comprenons de plus en plus que, tant que
ce seront les capitalistes (dans les usines, comme
dans les campagnes) qui tireront les ficelles de l'écp-
nomie et de la politique, rien ne sera véritablement
changé dans notre société.
Les ouvriers seront toujours exploités dans
les usines, dans les chantiers ou dans les grandes
exploitations ; les petits paysans auront toujours plus
de difficultés à s'en sortir.
La lutte généralisée que près de DIX MILLIONS
DE TRAVAILLEURS ont engagée revêt une ampleur ex-
ceptionnelle.
Nous prenons conscience de notre force
Nous ne nous laisserons pas acheter par de petits avan-
tages économiques
Nous n'accepterons pas un pseudo changement gouver-
nemental où on retrouverait les habitués des manoeuvres
parlementaires, les vieux "croustets" de la politique.
NOUS LUTTERONS JUSQU'AU BOUT
JUSQU'A LA VICTOIRE
LA COMMISSION DES JEUNES
DU SYNDICAT C. G. T. de la
SOURCE PERRIER
CHERS CAMARADES
Le Président de la République s'est adres-
sé hier à la nation. Une nouvelle fois il propose
l'alternative entre le chaos et les réformes dans
l'ordre gaulliste = ordre capitaliste.
Malheureusement pour lui, les travailleurs
ne se laissent pas influencer par de belles paroles,
ils ont compris que c'était uniquement dans la lutte
que l'on pourrait obtenir des avantages et avancer
vers un changement radical de la société.
Nous nous sommes tous révoltés contre l'ex-
ploitation capitaliste, contre le gouvernement des
grands monopoles. Nous n'accepterons pas de nous
arrêter en route en acceptant quelques miettes du
patron, et en recommandant le référendum comme
un moyen démocratique d'expression.
Nous continuerons à lutter contre le capita-
lisme pour l'avènement d'un véritable gouvernement
Populaire débarrassé de tous les vieux "CROUSTETS"
de la politique.
Poursuivons ensemble la lutte contre les patrons et
le gouvernement
Nous vaincrons
La Commission des Jeunes
du Syndicat C. G. T. de la
Source Perrier
Les travail leur sdu F LINS-RENAULT
C'est la première fois que nous faisons grève dans notre usine.
H n'y a pas encore de Syndicat. Depuis 2 mois nous essayons de mon-
ter un Syndicat CGT, pendant qu'un chef de chaîne essaye de monter
un Syndicat FO. Mais c'est difficile, les ouvrières ont peur. Elles
voudraient bien s'organiser pour se défendre, mais on risque d'être
renvoyées, et pour trouver une autre place. . .
Et puis arrive le grand mouvement de révolte des ouvriers. La
grève s'étend, elle gagne notre ville. Le lundi, on discute ferme dans
l'usine : pourquoi les autres sont en grève et pas nous, on doit se dé-
fendre aussi, c'est un grand mouvement, on doit tous le suivre. . .
Le mardi, deux militants de l'UL viennent distribuer des tracts
pour nous appeler à la grève et à former notre Syndicat CGT. Tout le
monde reste dans la cour de l'usine, on discute par petits groupes,
l'heure du travail sonne, personne n'est monté à son poste. Les mi-
litants de l'UL nous demandent de venir à la Bourse. Depuis longtemps
les militants CGT esseyaient de réunir les ouvriers à la Bourse pour
former le Syndicat, mais sans succès. Cette fois-ci, une bonne partie
des ouvrières se décident. Ceux de FO restent courageusement grou-
pés autour du patron. Nous restons à quelques-unes pour f<ire un pi-
quet de grève. Les contremaîtres traînent un peu dans la cour, dans
la rue, et comme nous avons l'air décidées à attendre, ils n'osent pas
monter et s'en vont à regret. Le patron n'a plus qu'à fermer l'usine,
et sur le porte nous accrochons notre banderole "grève illimitée", et
nos revendications.
Depuis ce mardi, ce n'est plus pareil. Les jeunes qui n'avaient
jamais osé parler, protester contre les exigences du patron, sont les
plus décidées. Tous les jours elles sont au piquet de grève, et per-
sonne n'entre. Les militantes prennent courage. Tous les matins, on
s'éparpille dans les groupes d'ouvrières devant le portail, on discute,
on entend des choses qu'on n'avait jamais entendues : les plus timi-
des, les plus silencieuses parlent : elles racontent l'exploitation qui
pèse sur elles, les salaires de misère, les cadences, la toute puis-
sance des contremaîtres. Elles font connaissance : jusqu'ici on ne se
parlait pas, on ne se connaissait pas. Maintenant on s'aperçoit qu'on
a toutes les mêmes intérêts, que toutes unies nous sommes fortes,
et qu'il faudra consolider cette union, ne plus se laisser faire. Si le
patron veut renvoyer les plus actives après la grève, il aura à se
battre contre nous toutes. On parle des ouvriers qui luttent partout
en France, on comprend la force de la classe ouvrière.
Et pendant que le Syndicat se constitue et se renforce, on com-
prend toutes, chaque jour, plus de choses. Petit à petit on comprend
que tous les avantages qu'on va arracher, les patrons s'arrangeront
pour nous les reprendre. On se dit qu'il faudra aller plus loin, se dé-
barrasser des patrons. Les plus actives discutent entre elles, tous
les jours, au piquet ou à la Bourse : pourquoi n'a-t-il pas été plus
ferme ? Pourquoi nous interdit-on à l'U. L. d'aller voir ceux qui
travaillent encore pour discuter avec eux et les faire mettre en grève ?
Nous en tirons une conclusion : c'est sur les ouvriers, à la base, qu'il
faut s'appuyer. A eux qu'il faut faire confiance. Nous avons construit
notre Syndicat dans la lutte et pour la lutte, nous avons confiance :
ce ne sera plus pareil. Face au patron échaudé, il y aura un Syndi-
cat fermement décidé à se battre, et des ouvrières résolues à s'unir
et à s'organiser.
dans une anh-e
Dans les premiers jours du mouvement, les dirigeants de notre
Union Locale s'opposaient à ce que nous fassions grève. Notre usine,
de petite taille (350 ouvriersà, serait de peu de poids dans la bataille,
disaient-ils. Ce qui est important, c'est Renault et les grosses boites.
Pour vous, on verra plus tard, si c'est nécessaire.
Mais devant l'impatience des ouvriers, et l'extension rapide du
mouvement de grève à notre région, ils durent changer leurs batteries,
et demandèrent à notre syndicat de déclencher la grève pour le lundi
2O mai. Les ouvriers unanimes se prononcèrent pour la grève et pour
l'occupation de l'usine. Mais hélas ! l'occupation s'est faite suivant le
scénario propose par l'Union locale, ce fut du joli !
Tout d'abord l'occupation a été négociée avec la patron. Après
des heures de palabre avec le bureau syndical, il nous remet les clés
de l'usine. Mais il nous faut accepter ses conditions :
- qu'on lui communique d'abord la liste des responsables de la sécu-
rité.
- qu'on permette à certains cadres de venir travailler
- qu'on lui laisse libre accès à tout moment.
En somme il nous a prêté son usine pour qu,on fasse joujou avec.
Ensuite l'occupation n'a pas été organisée . Le comité de grève
n'est pas élu, c'est le bureau syndical. Aucune activité collective n'est
proposée aux ouvriers. On reste dans l'usine et c'est tout. Alors rapi-
dement on s'ennuie. On écoute des disques, on lit des bandes dessinées
du soir au matin. Au bout de quelques jours, un grand nombre d'ou-
vriers préfère rester chez soi.
Un climat défaitiste est d'ailleurs entretenu par les révision-
nistes du syndicat. Le mot d'ordre, c'est "éviter les provocations".
Alors on se laisse ridiculiser sans rien dire par les employés et les
cadres. Plus ça va, plus il y en a qui viennent travailler. Le direc-
teur brutalise même une ouvrière du piquet. Aux jeunes gars qui s'é-
taient précipités pour l'empoigner, le révisionniste de service crie :
"Ne le frappez pas, il pourrait aller chercher la police, qui ne demande
que ça !"
Cependant la colère monte peu \ peu, surtout chez les jeunes.
Un beau jour, ils disent : "Ça suffit ! Maintenant, plus personne ne
vient travailler". Et ils barrent de leurs poitrines résolues l'entrée
des bureaux. Puis ils couvrent les murs de l'usine d'affiches, de
mots d'ordre. Avec de la peinture, ils barbouillent tout le quartier.
Désobéissant aux consignes, une équipe part en voiture faire mettre
en grève une usine du même groupe. Quand, au bout d'une semaine,
Les Syndicats prolétariens de chez Renault, à Flins, ont pris
l'initiative de discuter avec les commerçants, de les organiser, de
leur faire comprendre la nécessité de s'unir au prolétariat : c'est là
que résident leurs véritables intérêts. Un tract a été diffusé chez les
commerçants, expliquant le sens de la lutte, leur demandant d'aider
les frévistes. Nous avons obtenu de bons résultats : des collectes ont
été faites pour le soutien aux travailleurs en lutte.
Les syndicalistes prolétariens ont formé des équipes pour
aller sur les marchés, surveiller la hausse des prix ; un tract a été
diffusé, appel à la population à ne pas acheter chez ceux qui profitent
des circonstances pour augmenter leurs prix, à les dénoncer publi-
quement. '
De nombreux petits commerçants distribuent des vivres gra-
tuitement aux grévistes. Dans les villes ouvrières, des cantines gra-
tuites sont ouvertes aux enfants des grévistes.
Des discussions s'engagent avec les commerçants, ils sont so-
lidaires de la lutte des travailleurs ; eux-mêmes écrasés par les mo-
nopoles, sentent qu'ils doivent entrer en lutte contre le grand capital.
Certains disent : "il faut tenir bon, pour nous aussi la vie est dure .
"il faut en finir avec la TVA qui pèse de plus en plus". Dans l'immé-
diat, les syndicalistes prolétariens envisagent très rapidement d'orga-
niser les petits et moyens commerçants dans des comités de soutien.
Le drapeau rouge
flotte sur
saint -antoine
Les travailleurs de l'Hôpital ont déclenché un mouvement de
grève illimitée depuis le 2O. Bien entendu grève uniquement adminis-
trative, ne touchant pas les soins aux malades (service d'urgence assu-
ré, consultations gratuites), malades qui sont d'ailleurs travailleurs
eux-mêmes et qui se montrent largement solidaires du personnel hos-
pitalier.
Une plate-forme revendicative a été élaborée pour laquelle les
grévistes sont décidés à se battre jusqu'au bout.
- augmentation générale des salaires : 8OO F minimum.
- titularisation de tous les temporaires et auxiliaires
- 2 jours de congés consécutifs par semaine sans augmentation du
temps de travail
- abrogation de toutes les ordonnances antisociales.
Chaque jour une assemblée générale du personnel décide des
actions à mener et débat des problèmes posés par le mouvement gré-
viste de masse.
Un comité a pris en charge l'organisation de la grève.
Les travailleurs ont pris de nombreuses initiatives afin de po-
pulariser leur lutte. Ils ont organisé, par exemple, des défilés dans
le quartier où ils expliquent pourquoi ils sont en grève et où ils ap-
pellent la population à les soutenir.
Ils ont décidé également de placer le drapeau rouge sur l'Hôpi-
tal après de nombreuses discussions. En effet, au début, l'unité n'é-
tait pas faite sur ce point. Des camarades pensaient que cela pouvait
"heurter" ou cela diviserait les travailleurs.
Le comité de grève a donc décidé d'expliquer et d'informer
sur sa signification par de larges débats dans l'Hôpital.
Des affiches murales ont été faites et placardées dans l'HÔ-
pital où on pouvait lire :
"Ce drapeau rouge, c'est le symbole de la révolte des travailleurs
contre l'oppression, l'exploitation, la misère. C'est le symbole de
l'unité et de la force des travailleurs contre les patrons et tous les
accapareurs.
. Tci, à l'Hôpital, nous nous sommes dressés contre cette oppression,
contre ces conditions de vie que l'Etat, notre patron, nous impose.
Le drapeau rouge doit flotter sur St Antoine pour montrer notre force,
notre unité, notre résolution, notre solidarité".
Ces affiches ont entraîné de nombreuses discussions, et
soulevé un grand enthousiasme. L'Assemblée générale a accepté à
une grande majorité que flotte le Drapeau rouge sur St Antoine.
Ainsi s'est vu abattre le mythe de ne pas oser sous prétexte
de heurter ceux qui ont peur du drapeau rouge, ceux qui ont peur en
fait de b colère des travailleurs, ceux qui craignent leur force devant
l'injustice sociale.
Mais certains ont osé lever le symbole de la ligne proléta-
rienne, ont fait confiance aux travailleurs et désormais le drapeau
-~"!je flotte sur l'Hôpital St Antoine.
l'Union Locale organise enfin une manifestation, on ne les retient
plus, ils pètent le feu. Ils crient "Le pouvoir aux ouvriers !" et "Les
patrons, à la chaîne !". Et lorsque, après les interminables discours
dans le jardin public où les organisataars ont prudemment fait échou-
er la manifestation, ils crient "A la préfecture !" en tendant le poing,
les bonzes syndicaux, "ceux de la tribune", pâlissent.
ifBOUT LES DAMNES DE LA TERRE!
^HPf 4e i* M^€ i
En novembre 193G : Près de Chartres, entrâmes
par le puissant mou/ement des ouvriers de l'indus-
trie, les ouvriers d'une sucrerie de la région de
Chartres occupent l'usine. Ils font débraver les
ouvriers agricoles des fermes du village. I our
tenter de remettre en marche "leur'' industrie,
les gros cultivateurs font appel aux lignes fascistes
de Dorgeres. L'attaque du piquet de grève est re-
poussée. Les militants prolétariens vont de ferme
en ferme : ils expliquent comment ceux de la su-
crerie ont lutté, ils redonnent confiance aux ou-
vriers agricoles.
Au printemps suivant les ouvriers accupent les
fermes juste au moment de la moisson. Là aussi
les patrons reculent : les salaires sont augmentés,
une assurance contre les accidents mise en place.
Aujourd'hui : enthousiasmés par le grand mouvement
de grève, les ouvriers des coopératives, les ouvriers
agricoles se soulèvent :
- contre les salaires de misère (le SMAG est bien
plus faible que le SMIG)
- contre les journées de travail interminables
- contre les jours de congé généreusement donnés
par les patrons quand il pleut, refusés quand le so-
if U permet de travailler
- contre la surveillance continuelle d'un patron qui
les loge, afin de les payer moins et de les isoler.
- contre toutes les manoeuvres des patrons qui ten-
tent d'opposer les ouvriers permanents et les sala-
riés étrangers.
Partout il y a des débrayages. Dans l'Oise, les ou-
vriers d'une conserverie vont faire cesser le tra-
vail dans les fermes. Dans le Maine et Loire, des
fermes sont occupées.
H reste bien peu de vieux qui ont connu les grandes
luttes de jadis. Ceux qui, aujourd'hui, se lancent
avec enthousiasme dans la lutte, en sont souvent à
leur première lutte.
Ils s'appuieront sur' l'expérience de combat des ou-
vriers des usines occupées de leur région, sur le
soutien de tous les comités populaires dans les cam-
pagnes et les villages, pour briser leur isolement et
remplir- leur- rôle de force principale du front popu-
laire dans les campagnes.
l nit.' de tous les ouvriers contre les patrons des
villes et des champs
Unité des ouvriers et des paysans travailleurs.
FIÎOXT POPULAIRE l
-Et.
3
TT
RENAULT
Volonté
,
îtesistautce
broie fa ne
ouvriers
z (
< De G
Cj'asse o
mider.
le
ffl
VI
c-
.9
qui a choisi la voie parlementaire_de_ passage _au socialisme est_mis _ai|1 pied du mmr. Les,
faits ne lui laissent plus de~marge de manoeuvre . Le grand capital le somme de briser le mou-
v§ lient gréviste en acceptant de jouer le jeu des élections législatives . Il faut qu'il brise
1» grève illimitée s'il accepte la campagne électorale . Il faut que la direction confédérale
de la CGT négocie au plus tôt face au patronat EN POSITION DE FORCE, qui ne lâchera que quel-
ques concessions de plus par rapport-au misérable protocole de grenelle . Le grand capital pous-
se les dirigeants opportunistes du PCF et de la CGT jusque dans leurs derniers retranchement :
*L lance une campagne provocatrice d'intoxication sur la reprise du travail par l'intermédiaire
d\ sa presse et de sa radio ( qu'il met au pas ) ;il organise avec l'aide de ses mercenaires
les briseurs de grève, IL MISE A FOND sur la partie du prolétariat qui ne s'est pas mobilisée
a*ec ses frères de classe du fait de la POLITIQUE DEMOBILISATRICE ET BUREAUCRATIQUE de la di-
rection confédérale ( démobilisation pendant des années et actuellement occupations d'usines
burtaucratiques, sans enthousiasme prolétarien, sans démocratie de masse, démoralisation par le
protocole de grenelle ) II veut opposer les prolétaires entre eux , il pousse par ses merce A
LA VIOLENCE DE CLASSE REACTIONNAIRE . Il le fait, parce qu'il sait que les dirigeants opportu-
nistes ONT CHOISI LA VOIE "PACIFIQUE" au socialisme . Il le fait parce qu'il compte que les
délégués bureaucratiques ., les capitulards qui se font les instrulents de la ligne de collabo-
ration confédérale appelleront les ouvriers à ne pas RESISTER . Si les flics viennent il faudra
s'en aller a dit le délégué à Citroê'n-Javel . La capitulation se prépare . Le pas décisif a
été franchi quand les directions syndicales ont accepté de tomber dans le piège de la campagne
électorale . Les mots d'ordres militants des syndicalistes prolétariens de la CGT sont le seul
drapeau du prolétariat
POUR LA SATISFACTION DE TOUTES LES REVENDICATIONS
POUR LE GOUVERNEMENT POl AUTODEFENSE CONTRE LES FLICS, LES PROVOCATEURS, LES BRI-
SEURS DE GREVE .
Il faut renforcer l'occupation de masse de l'usine, mobiliser tous les ouvriers,^les_appe-
ler à rejoindre leur poste de combat : 1«USINE . Il faut organiser la résistance prolétarienne
contre les milices gaullistes . La classe ouvrière peut compter sur l'appui de la jeunesse in-
tellectuelle, de la population laborieuse . Les militants du Front Populaire mobilisent dans
les quartiers le grand arrière des usines : la population laborieuse .
Aujourd'hui les provocateurs ee sont les gaullistes, ce sont leurs complices qui desar-
ment les ouvriers face à la provocation, ce sont ceux qui veulent créer un climat de démorali-
sation . Aujourd'hui le grand capital veut que la classe ouvrière, qui a mis en danger ses
dividendes, qui a ébranlé son pouvoir, rentre à l'usine la tête basse . ...,,„ , _
Le prolétariat de notre pays, fidèle aux martyrs de la Commune, a l'habitude de garder
la tôte haute !
Category
Author
Title
La cause du peuple
Issue
no.7
Date
Keywords
Publication information
no.7