La cause du peuple

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la caus
du peuple
Journal de front populaire
Un camarade est mort. Un jeune lycéen : Gilles TAUTTN du lycée Mallarmé. Un militant du mou-
vement de soutien aux luttes du Peuple. Un militant de l'Union des Jeunesses Communistes (marxiste-léniniste).
Il est mort à FLINS.
Il est mort matraqué par les flics, noyé. D'autres camarades ne sont pas encore revenus. Des
centaines de jeunes toute la journée ont été pourchassés, traqués, arrêtés. Et le prolétaire de FLINS, oui
ou non a-t-il été tué ? Nous le saurons. Des centaines de prolétaires blessés. Gilles témoigne pour tous.
|* Qui a tué notre camarade ?:[_es flics, la dictature Gaullist3. Ce gouvernement d'assassins fait horreur au
°euple. Fondé de pouvoir des exploiteurs, ce gouvernement est honni par les ouvriers, les paysans, les intel-
lectuels, par toute la population laborieuse. Notre Peuple s'est soulevé contre ce gouvernement. La force des
millions de prolétaires se rendant maîtres des usines a ébranlé le pouvoir des exploiteurs : les capitalistes
ont tremblé. Aujourd'hui leur gouvernement voudrait faire payer le Peuple, lui faire oublier qu'il est une
force invincible, il voudrait le diviser, le réprimer. Il ne le pourra pas.
\
Le gouvernement gaulliste espérait que tout rentrerait dans "l'ordre". N'avait-il pas praiij
des élections législatives ? Oui, des élections pour que le travail reprenne. Pour que le travail reprenne
avant LA SATISFACTION DES REVENDICATIONS OUVRIERES. Des élections pour que les ouvrieis rentrent dans leurs
usines sous la pression des jaunes, des flics, des C.D.R.. Des élections pour vaincre le Peuple. Et quand
les ouvriers résistent comme à CITROEN, à RENAULT, le gouvernement d'assassins envoie ses C.R.S..
Mais comme tous les réactionnaires, le gouvernement gaulliste sousestime la force du Peuple :
la classe ouvrière résiste et la jeunesse, la population, soutiennent les bastions de la résistance prolé-
tarienne. A FLINS, ouvriers, étudiants, et toute la population sont unis, unis pour la victoire d'upaernême
cause, la cause du Peuple.
* Qui a aidé le gouvernement dans sa besogne de division et de répression ? : Les politiciens antiouvriers at
antipopulaires. Les larges masses de notre pays les ont vus à l'oeuvre : la direction de F.O. léchant les
bottes des ministres, la direction de la C.F.D.T., qui signait tous les accords de capitulation et trouvait
le moyen quand la classe ouvrière se battait pour la satisfaction de toutes ses revendications et pour un
gouvernement populaire, de présenter SON candidat, un politicien anticommuniste à la retraite, MENDES-FRANCE.
Enfin, la DIRECTION CONFEDERALE de la C.G.T. et la clique de politiciens du P.C.F..
L'attitude de la direction confédérale de la C.G.T. a été IGNOBLE. Elle a appelé à la reprise
du travail à coups de votes à bulletins secrets et de mensonges. Elle a saboté l'autodéfense des usines. Elle
a ouvert les portes de FLINS aux C.R.S. POUR QUE LES ELECTIONS se DEROULENT, ELLE A DESARME LA CLASSE OUVRIE-
RE. ET ELLE A ARME LES BRAS DES ASSASSINS : à FLINS.
Que disait le bureau confédéral de la C.G.T., et 1»HUMANITE, le 7 Juin 1968 ? :
"Le gouvernement a omis de désigner les véritables fauteurs de troubles et de provocations
dont les agissements, y compris contre la reprise du travail, sont couverts par une singu-
lière complaisance du pouvoir".
- Le gouvernement a répondu à cet appel : il a tué notre camarade.
Notre camarade est mort. Les responsables de son assassinat sont le gouvernement gaulliste
et SES COMPLICES DU BUREAU CONFEDERAL de la C.G.T. et de la DIRECTION du P.C.F.. Notre camarade est mort
pour SERVIR LE PEUPLE. Pour l'Union du Mouvement de la Jeunesse et du Mouvement Ouvrier. Il est allé à FLINS
se mettre sous l'autorité des travailleurs et des syndicalistes prolétariens de la C.G.T.. Parce qu'il fai-
sait partie d'une organisation politique qui naît au coeur des masses ouvrières. L'organisation fière de
compter parmi ses membres les défenseurs de la C.G.T. des prolétaires. C'était un jeune militant qui défen-
dait la causse ouvrière et la cause de la grande C.G.T. de lutte de classes, indissolublement liées. Il ne
confondait pas les traîtres du bureau confédéral et les centaines de milliers de militants cégétistes ardents
Défenseurs de la cause ouvrière. Il faut savoir POUR QUOI, POUR QUI, il est mort : POUR LA CLASSE OUVRIERE,
POUR LA C.G.T. de LUTTE DE CLASSES, POUR LE PARTI des REVOLUTIONNAIRES PROLETARIENS qu'il aidait à édifier,
POUR LE PEUPLE. Dans son esprit il avait gravé l'instruction du grand guide de la Révolution mondiale, le
camarade Mao Tsé-toung : SERVIR LE PEUPLE.
ICAMARADE, ton nom est désormais inséparable de la révolution populaire, du printemps de notre peuple !
Nous te faisons le serment de suivre la voie que tu as tracée de ton sang. Le sang des prolétaires, le sang
de notre camarade lycéen, de ceux qui sont morts SANS QUE LE PEUPLE LE SACHE, est pour nous tous LE SANG des
MARTYRS. Des martyrs de la REVOLUTION POPULAIRE. Il soulève notre haine qui est immense, à la mesure des
(souffrances infligées au Peuple par ses exploiteurs.
Camarades, autour du drapeau rouge de la résistance prolétarienne de la
Révolution Populaire, du communisme : UNIS JUSQU'A LA VICTOIRE !
- Syndicalistes prolétariens C.G.T.
- Mouvement de Soutien aux Luttes du Peuple.
- Union des Jeunesses Communistes (marxiste-léniniste) et Organisations sur la ligne de SERVIR LE PEUPLE.
CONTRE LA DICTATURE GAULLJSTE ET 5E5 COMPLICES
VIVE LA RÉSISTANCE
Le nouvernement des patrons et ses egents dans 1s mouvement ouvrier, ont
monté le piège des élections pour liquider le mouvement de nasse, faire abandon-
ner à la classe ouvrière ses positions de force : les usines occupées, pour la
mettre en position de faiblesse : sur le terrain électoral.
Mais à RENALUT, à CITROEN, le prolétariat refuse de céder au piège des
patrons et des jaunes. Les nétallos repoussent les agressions des briseurs de
grève, des commandos gaullistes fascistes et des C.R.S., à coup de lança à in-
cendie corne à CÏTROEfJ-Javel, à harcelant pendant des journées entières les mi-
lices des patrons, conne à FLIN5. Et FLINo n'est or.s seul : le Peuple tout en-
tier manifeste sa solidarité, inventant chaque jour de nouvelles formes de sou-
tien et de lutte : tracts, affiches, meetings, collectes et journaux ria syndi-
L'UNITE DES TRAVAILLEURS .L'EST LA DEFAJTE DES PATRONS
Au début de leur quatrième semaine de grève, les grévistes de la
C.S.F.-ISSY-les-MOULÏNEAUX montrent l'importance cu'ils attachent à une juste
solution des contradictions au sein du peuple : malgré les pressions et les oro-
vocations de la direction et de sa poignée de jaunes irréductibles ce lundi ma-
tin devant l'usine, les grévistes savent nu'il y a encore parmi les non—grévis-
tes des camarades exploités et trompés dont se joue le patronat, dont il se sert
pour tenter de briser le grève au nom de le "liberté du travail". Apres 23 jours
d'occupation, tel était l'objet de ce tract, et du meeting cuaual les grévistes
avaient 'convié les "indécis" :
- balayer les réticences, les hésitations, les méfiances;
- expliquer leur juste lutte; renforcer l'occupation;
— rallier à leur combat la pi
"ennemi,c'est la bourgeoisie.
us large masse des travailleurs.
Voilà 23 jours, un puissant mouvement populaire a déclenché une
grève illimitée avec occupation des lieux de travail. Cela a été le cas dans
notre entreprise qui, entre parenthèses, fut la troisième usine insurgée dans
la région parisienne.
Cet état de fait a été l'aboutissement du mécontentement grandis-
sant de larges couches de travailleurs face eux attaques combinées du pouvoir
et du patronat, à leurs conditions de vie en général (pouvoir d'achat, condi-
tions de travail). La soudaineté 1e la jj^te c- lare ne doit Jonc p~s cacher les
raisons multiples et profondes qui l'ont motivée.
A l'instant précis de la prise du pouvoir dans les usines par les
travailleurs, s'est posé le problème de la "Liberté du travail".
Des collègues de travail qui à l'heure Actuelle se trouvent enco-
re sur le "trottoir", attendant avec une angoisse grandissante 1: reprise du
travail, ont fait leur ce slogan stupide et hypocrite : "liberté du travail",
lancé par le pouvoir et les directions patronales, et nous le jettent à la
face pour contester notre occupation des locaux.
Nombre d'entre eux se plaignaient pourtant du régime policier et
arbitraire qui s'est installé dans notre centre depuis quelques années, ce rui
devrait les faire réfléchir sur ce qu'ils entendent par "liberté du travail".
Pourquoi n'avoir pas été indinné plus tôt et crié
travail" avec tous les chômeurs de France ?
'liberté du
Nous comprenons l'inquiétude de ceux nui voient leurs moyens de
vivre s'amenuiser chaque jour. C'est aussi la préoccupation de tous les gré-
vistes qui sont dans l'usine, à la différence pn';s qu'étant tous solidaires et
résolus à construire une société où tous les hommes auront leur place, les
problèmes matériels et au premier chef, pour l'instant, les problèmes de l'ali-
mentation sont résolus grâce au travail de toutes et tous. La soliitarité des
travailleurs, ouvriers, étudiants et paysans se concrétise sous la forme de
collectes d'argent et de produits agricoles.
Nos collègues comprendront mieux ainsi notre détermination.
Les grévistes, par leur action, veulent assurer "la liberté du
travail, et dans le travail". Tandis que les non grévistes semblant limiter
leur analyse a constater le manque à gagner de l'instant.
Se pose alors le probii.me de la "démocratie" de notre mouvement.
Les non grévistes nous proposent un vote à bulletin secret.
Nous opposons d'une manière catégorique à cette formule. LH déci-
sion de reprendre le travail ne peut être prise que par les grévistes et par
eux seuls, qui ont pris et assuré toutes les responsabilités depuis trois
semaines.
La démocratie règne de la manière la plus large passible à tous
les échelons Jans l'usine depuis que les travailleurs ont pris le pouvoir dans
l'entreprise, et seulement depuis ce moment précis.
Ceux qui réclament la démocratie par le vote contestent cette
prise de pouvoir, et ont donc pour but véritable de faire disparaître toute
démocratie, du fait que CE: vote est réclamé D^r !•" direction seule et serait
chez nous comme ailleurs organisé d'une manière contestable et cruauée.
onscients da tout cela, un certain i ,mbre de travailleurs ont
pris à leur tour leurs responsabili
A l'intérieur, des hommes pleinement responsables en recherche
d'une réelle responsabilité collective; à l'extérieur, des gLns qui n'arrivent
pas 3 sortir de leur individualisme.
L'action des grévistes, et des grévistes seuls, a permit d'ébranler le pouvoir
p.-tmnL.I.
Calts ':rève .vue occupation des locaux a déterminé :
- las propositions patronales (protocole d'accord) qui, pour insuffisantes
au'clleLj soient, satisfont ries revendications qui, il y a quelques semaines
seulement, auraient fait crier à la catastrophe nationale ! ce qui démontre
1 duplicit' du patronat.
- un -rouT.c 'ingénieurs à prendre conscience des conditions de travail dé-
plor^blea existant dans l'usine.
Nous vous mettons en garde contre les manoeuvres de la direction
f-ui, p- r des menaces eomme 'nous allons fermer l'usine", n'ont pour but que de
dresser la rr-rtie des travailleurs non engagée contre les grévistes, continuant
ainsi de diviser pour régner.
CAR LES GREVISTES, QU'ON LE VEUILLE OU NON, DEFENDENT LES JUSTES
REVENDICATIONS DE TOUS LES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLENT A CONSTRUIRE
UNE SOCIETE OU CHACUN TROUVERA SA PLACE, ET EXERCERA PLEINEMENT ET
COLLECTIVEMENT SES RESPONSABILITES.
Les grévistes de la C.S.F.
Hier esclaves,aujourd'hui libres
(Extraits de la CAUSE du PEUPLE - Edition de NANTES)
Dans l'usine occupée, les ouvriers des Batignolles ont brisé des années
de dictature patronale. Depuis plus de quinze jours, les ouvriers ont installé
leur pouvoir sur l'usine. Ce sont eux les maîtres.
Leur force et leur résolution é tenir trouvent une raison supplémentaire
c'est que leurs familles ne sont pas affamés et ne les poussent pas à reprendre
le travail.
Dans les quartier de l'usine des Batignolles, les femmes des grévistes
ont pris en main le ravitaillement des familles ouvrières, avec l'idée de ren-
forcer la résolution de leurs maris à poursuivre la grève jusqu'à la victoire.
Prenant possession de leur quartier, elles se sont organisées elles-mêmes de
façon à surmonter toutes les difficultés mises en travers du mouvement gréviste
par ceux qui veulent, aux dépens des travailleurs, profiter de la situation :
prix abusifs pratiqués par certains commerçants, pénurie et rationnement provo-
qués par les richards qui stockent des provisions pour leur intérêt égoïste.
Après s'être assemblées dans une réunion pour discuter de la grève, de
sa poursuite, et de la façon de s'organiser pour tenir, les femmes du quartier
ont décidé de s'unir dans un COMITE d'ORGANISATION des FAMILLES en GREVE.
D'office, des locaux ont été réquisitionnés par les femmes pour servir
de dépôt où mettre la marchandise. Sur chacun d'eux flotte le drapeau rouge des
travailleurs.
Pour l'approvisionnement des dépôts, des contacts furent pris avec les
paysans de la Chapelle/Erdre, petits producteurs de lait. Ils répondirent avec
enthousiasme à l'appel des femmes des ouvriers et au cours d'une réunion commu-
ne, ils leur exprimèrent quelles luttes ils avaient à mener contre les gros
propriétaires et les bourgeois de leur village, et dirent pourquoi ils étaient
résolus à abattre, au coude à coude avec les ouvriers, le régime capitaliste
anti—populaire.
Rapidemen' il , se mobilisèrent pour approvisionner le quartier en lait,
beurre, viande, légumes, au prix de gros, sans passer par tous les intermédiai-
res qui en temps ordinaire, profitent à la fois des paysans et des familles
ouvrières.
Cela montre que paysans et ouvriers sont capables de s'unir pour orga-
niser la vie économique et pour se débarrasser des profiteurs qui les exploi-
tent. Certains paysans disent aue ce qu'ils mettent ainsi sur pied, préfigure
l'économie socialiste qu'un jour ils bâtiront avec les ouvriers.
La répartition des provisions se fait dans les dépôts avec économie entre
les familles et en tenant compte des besoins réels de chacune d'entre elles
(sur des cartons sont inscrits le nombre et l'Sge des enfants). Les habitudes
de l'approvisionnement individuel sont balayées : les femmes viennent nombreu-
ses.
Chaque dépBt est aussi un centre de mobilisation politique. A l'entrée,
des panneaux expliquent la situation politique et suscitent les discussions
entre les femmes. Par exemple on peut lire : "Augmentation massive ries salaires
Sans changement des structures économiques et politiques = augmentation du coût
de-la vie et retour à la misère dans quelques mois".
s'unir
s'est
nisent
tes.
laisse
profit
maître
Peuple
L'exemple des femmes du quartier des Batignolles qui ont osé aqir et
pour faire front aux difficultés que voulaient imposer les profiteurs,
répandu comme une treînée de poudre. D'autres quartiers populaires orge-
lé ravitaillement en s'unissant avec les paysans de communes environnan—
Cette forme d'organisation et de pouvoir populaire dans les quartiers
entrevoir ce que sera 1; vie lorsque l'Etat du grand capital et des
eurs sera abattu et que, partout, ouvriers et paysans pauvres seront
du pays dans tous les domaines et dirigeront l'Etat au service du
PROLÉTARIENNE
calistca prolétariens. Les masses des ouvriers dénoncent les compromis de tra-
hison signés pas les directions confédéralus, les manoeuvres odieuses des pontes
syndicaux pour obtenir la reprise du travail, imposent dans les usines occupées
la ligne prolétarienne au seir, des comités de grève. Les syndicalistes prolé-
tariens dénoncent les capitulards de la direction de la C.G.T. et relèvent le
drapeau rouge de la C.G.T. de lutte de classe.
Malgré les nancewres de division dr de
capihulah'oD/les travailleurs du "'labeur
conf/ouenP la
Dimanche, un protocole "d'accord" était signé entre les délégations ou-
vrières et patronales, concernant les imprimeries du labeur. Selon l'Hunainté
"en ce qui la concerne, la Fédération Française des travailleurs du Livre CGT
estima qu'il est positif".
La réponse des travailleurs du Labeur aux propositions de capitulation
de ce prétendu accord e été cinglante. Ainsi aux imprimeries LANG, la poursui-
te de la lutte a été votée (malgré le vote secret), prr une écrasante majori-
té (2.200 contre 500 d'après les premiers renseignements); de même à HENON par
150 vois contre 22.
Nous reproduisons ci-dessous un tract rédigé par des militants de chez
LANG :
,,NON A LA CAPITULATION !
Après 3 semaines de grève, les patrons proposent... des miettes :
- augmentation réelle du salaire de 6 c,j
- report de tous les problèmes sociaux devant des commission:
- diminution du temps de travail sans perte de salaire,
- garantie de salaire en cas de maladie, d'accidents ou de baisse de
travail.
- obtention d'une deuxième semaine de congé d'hiver.
- le régime de pré-retraite.
- l'abrogation des ordonnances anti-socicales sur la Sécurité Sociale.
- prime annelle portée à 173 heures.
"C'EST POSITIF" !,
POSITIF POUR QUI ?
Pour les patrons qui achètent - à bas prix et avec l'accord des chambres
syndicales - leur "paix sociale" jusqu'en 1970.
Malgré le silence imposé par le gouvernement et les patrons sur notre
lutte, malgré les provocations gaullistes et policières, malgré les tentatives
de sabotages et de ;rahison de notre mouvement, LA LUTTE CONTINUE !
Pendant 23 jours, les travailleurs du livre ont montré leur détermina-
tion de voir aboutir leurs revendications pour une existence meilleure et un
régime social au service des travailleurs.
Nous appelons tous les travailleurs du labeur à
REPOUSSER LES PROPOSITIONS DE CAPITULATION !
à renforcer dans l'unité les occupations, à lutter jusqu'à
LA SATISFACTION COMPLETE DE TOUTES LEURS REVENDICATIONS !
CAMARADES des WAGONS-LITS :
Après la décision consécutive à l'Assemblée Générale du 7 Juin :
nous, travailleurs de la CIWLT, avons décidé de renforcer notre
unité, acquise durant ces 19 jours, en constituant le COMITE d'ACTION des
WAGONS-LITS.
En effet, le lutte doit continuer car nous avons constaté que les
satisfactions obtenues sont INSUFFISANTES ! Nous avions demandé beaucoup PLUS !
Il est donc évident que l'attitude de nos délégués a manqué de fermeté. Nous
dénonçons également leur prise de position concernant les 3 points suivants :
* La reprise du travail : n'ont-ils pas avancé que si nous ne repre-
nions pas le travail, la situation financière de la Compagnie au-
rait des répercussions désastreuses sur l'emploi ? SI !
* Les points positifs : il était du devoir de nos délégués d'exposer
eux camarades présents les revendications non—satisfaites et pour-
tant ESSENTIELLES ! L'ont-ils fait ? NON !
* Les élections : préfèrent-ils les débats parlementaires à l'avenir
des travailleurs ? OUI I
CELA EST INADMISSIBLE ! REVEILLONS NOUS !
Il faut continuer la,lutte jusqu'à l'entière satisfaction de toutes
nos revendications ! Renforçons la C.G.T., seule Centrale Syndicale nous assu-
rent une véritable lutte de classe et dont la base est à l'avant-garde du mou-
vement actuel. Renforçons lu eu sein de la Compagnie, et invitons les cemaredej
travailleurs des autres entreprises et usines à créer d'autres comités d'Action.
Du trav-il de ces Comités doit surgir une ligne de conduite que nos syndicats
et la confédération C.G.T. devront faire aboutir dans l'unique intérêt des tra-
vailleurs, et sens aucune restriction.
-IDON3 à 1-- DEFENSE de NOTRE JUSTE CAUSE !
RE-.^CRCONS le CO"ITE D'ACTION '.VAGON3-LIT3 !
RENFORÇONS la C.G.T. de LUTTE de CLASSE !
Le r Juin 19GP
Vos camarades du CO''ITE d'ACTION.
VIVE LA C.G.T.
LUTTE PF CLftSST
Nous sor.ïncj pour 1:: C.G.T.. Nous le dir,on_,
lue nous nous en expli-uions : pires que 1? C.G.T., c'est
3t consorts. Certaine:- camarades peuvent e DCÏS comprendra, peuvent nous repro-
:her notre "hypocrisie" :"vous attaquez la direction confériez.1 e avec violence
:t vous défendez la C.G.T., vous appelez à son renforcement. C'est une attitude
:ontrc.dictoire". Non, c'est une attitude conséquente, tout à fait ju.ite. La vie
i confirmé la justesse de cette attitude. En effet, quelles leçons imr 'diates
Chacun peut-il tirer du mouvement pcpuljire actuel ?
1° -
La direction confédérale de la C.G.T. est un ennemi rie la révolution
populaire. La révolution populaire s'attique à la dictature du grand c..-
pital. Les événements ont montré aux larges masses que le direction
confédérale de In C.G.T. était le principal complice de cette dictature.
La preuve la plus flagrante : quand le gaullisme pour reconquérir le
terrain perdu a trouvé le truc des élections, la direction confédérale,
tête baissée, a répandu à l'appel du grand capital. Le truc des élections
c'était un moyen de FAIRE REPRENDRE LE TRAVAIL AVANT LA SATISFACTION DES
REVENDICATIONS, un moyen de briser le mouvement démocratique des masses.
La direction confédérale parle beaucoup de la démocratie. Mais la démo-
cratie de masse, c'est la liberté D'EXPRESSION des masses. La démocratie
pour les ouvriers, c'est dans les usines occupées la libre discussion en-
tre ouvriers : sans l'occupation par les masses des usines, la majorité
des ouvriers ne se connaît pas entre eux. L'idéologie et la vie collec-
tive prolétarienne ont peu de moyens de s'affirmer. Les phraseurs bureau-
crates qui passent leur temps à discuter avjc le. patrons ou sur les an-
tennes d'Europe N" 1, ne savent plus ce que c'est que la joie pour un ou-
vrier, un simple prolétaire, de donner son avis, de 5'EXPRIMER, Les bu-
reaucrates craignent comme le feu cette liberté ouvrière. Voir un ouvrier
discuter librement avec ses frères de classe sur la politique, ou bien
avec un étudian', c'est un spectacle qu'un bureaucrate a en horreur. Le
bureaucrate est bourgeois dans l'âme : il ne sent à l'aise que quand les
ouvriers se taisent, votent à bulletin secret, ou bien aux élections lé-
gislatives. LA DIRECTION confédérale craignant comme le gaullisme cette
liberté ouvrière a LE MEME INTERET QUE LE GAULLISf'E AU RETABLISSEMENT DE
L'ORDRE. Gaullistes et bureaucrates confédéraux veulent que cesse le mou—
vement des masses. Les syndicalistes prolétariens disent : "que les masses
s'éduquent dans le mouvement". Les bureaucrates eux, disent : pas de mou-
vement; ça donne des idées aux ouvriers. Pas de mouvement a l'intérieur
de l'usine : la belote. Pas de mouvement entre étudiants et ouvriers : ça
donnerait des idées aux uns et aux autres. La direction confédérale est
l'ennemi juré de la démocratie. Main dans la main avec la dictature gaul-
liste pour pue les masse ne s'éduquent pas dans le mouvement; chaque cama-
rade, chaque comité de syndicalistes prolétariens par entreprise, fédéra-
tion, région, fera le bilan avec les travailleurs de la TRAHISON des in-
térêts de la révolution populeire par les bureaucrates confédéraux. Mais
il est clair que cette trahison s'est concentrée sur la question des ê—
lections, de la démocratie. Ce qui se passe à FLINS met en pleine lumière
la trahison de la direction confédérale : là-bas, les bureaucrates ont
ouvert la porte de l'usine aux CRS en sabotant l'autodéfense de l'usina
d'abord,en calomniant ensuite les héroïques combattants de FLINS qui ont
repoussé l'assaut des jaunes et de la direction de la régie. A FLINS, les
masses ont liquidé la trahison. C'est une excellente chose et toute la
France ouvrière mOrie par l'expérience, s"engagera dans cette voie.
3i 1" direction confédérale a ;rahi, la m-sse des militants cégétistes,
dss délégués d'usine est restée ferme sur ses positions de classe. La
C.G.T., c'est 1? m'sse des militants, le syndicat ce sont les SYNDIQUES.
Et cette C.G.T. là, est bonne. La vie a confirmé le point de vue des syn-
dicalistes prolétariens : l'irise de lr lutte de classe, la pratique du
tr-.v. il de n inse, les grandes traditions de 1-. C.G.T. sont VIVANTES ET
Pl'I "".NT™ dans l'esprit de la masse des nilit:n'.: cégétistes. Chaque ni—
lit-nL, ch que individu, chaque force politique a été mis à l'épreuve par
la mauvnnant riaa n-mes; la C.G.T., rie toutes les organisations est celle
:jt trempée 1s plus dans In mouvement de misse. Et c'
unu chose
excellente : le dynaniana de la jeunesse ouvriers en particulier a ébran-
lé la C.".T.. ''ain pas seulement : chaque militant, chaque délégué, chaque
ou.'rit , s'est posé des questions, et c'est là i: base DE LA LUTTE DE MAS-
SE ENTnE l'appareil de bureaucrates et la C.G.T. prolétarienne. Si les
syndicalistes prolétariens, les jeunes principalement, savent s'unir à la
m.-sse des militants expérimentés, des bons délégués, la C.G.T. proléta-
rienne VAINCRA. La poignée des bureaucrates sera balayée. Cette fusion de
tous les éléments dynamiques de la C.G.T. prolétarienne on ne la conquiert
pas par des proclanallc is. On la conquiert dans la lutte de masse. Un syn-
dicaliste prolétarien fait corps avec les larges masses. Il ne se prévaut
pas de sa "supériorité" d'ouvrier qui a "compris". La trahison n'est JA-
MAIS le fait de la masse des ouvriers. Le syndcialiste prolétarien a une
CONFIANCE ILLIMITEE dans les masses. Pour les nouveaux camarades sur les
positions du syndicalisme prolétarien, il est bon qu'ILS N'OUBLIENT PAS
qu'AVANT le mouvement gréviste de masse, des militants ouvriers DANS LES
PIRES CONDITIONS d'ISOLF.MENT ont gardé intacte leur confiance dans les
masses et ont PREPARE par leur travail de masse opiniâtre l'éblouissant
printemps de notre Peuple.
Regrouper les fa-oces, unir tous les bons cadres MEt.'E S'ILS ONT HESITE,
isoler les éléments réactionnaires pourris : les ccpitulards et les complices
des COR et des flics patronaux, renforcer la C.G.T. prolétarienne, c'est là la
tache des syndicalistes prolétariens A LA TETE DE LA RESISTANCE PROLETARIENNE
ou A LA TETE DU MOUVEMENT des MASSES contre la trahison et pour les nouvelles
lutte» prolétariennes dans les usines où le travail a repris.
3° - Certains nous demandent pourquoi nous privilégions la C.G.T.. Et les
autres syndicats ? La direction de In CFDT, de FO n'ont-elles pas
aussi trahi ?
Notre réponse est claire : la CFDT et FO sont des syndicats de
COLLABORATION DE CLASSE, grassement subventionnés par le grand capi-
tal. L'expérienca actuelle le prouve : la clique de Descamps et de
Berge^nn a bien joué son rôle de garde—chiourne du capital. Mots
d'ordre confusionnistes et réformistes, accords de capitulation,
syndicats jaunes, anticommunisme, tout cela a été confirmé. Descamps,
Bergeron, ôéguy ont fait l'unité d'action dans la trahison. Cà n'é-
tonne aucun militant cégétiste et ça ne nous étonne pas. Si nous a-
vons concentré l'attaque contre la direction confédérale de la CGT,
c'est qu'elle était l'élément MOTEUR dans le trahison : c'est de
la complicité de la CGT que les patrons avaient le plus besoin. Quand
la CFDT a tenté d'utiliser la trahison de ld CGT confédérale A SON
PROFIT p~r des basses manoeuvres démagogiques, NOUS AVONS ETE LES
PREMIERS ET LES SEUL" A LES DENONCER. L'anticéaétisme de 1s CFDT,
nous lui avons brisé les reins. Nous travaillons à renforcer les po-
sitions syndicalistes prolétariennes de lutte de classe auprès des
milit in'.-3 de la CFDT ou de FO. Qurnt à leur direction, nous arrache-
rons tous ses masques en révélant ~ux masses leurs liens avec le
grand capital.
En un mot : VIVE LA C.G.T. PROLETARIENNE !
VIVE LE 3YN:;iCALI3"E PROLETARIEN.
A BAS LES CAPiTULARDS
LES POSTIERS:TRAHIS PAR
LA FÉDÉRATION BU SYNDICAT
DANS LE XVem* ARRONDISSEMENT
[extraits de "DEBOUT les POSTIERS" - Journal des syndicalistes prolétariens
des P.T.T.)
En créant un nouveau journal syndical issu des derniers événe-
ments, de l'unité des postiers dans la grande grève et de leur colère face à
la reprise du travail, les postiers veulent renforcer la Fédération Postale
C.G.T., lui redonner son caractère prolétarien.
Tout au long de cette gigantesque lutte de dix millions de grévis-
tes, les postiers ont tenu leur place : celle qui consistait à paralyser l'éco-
nomie toute entière, à occuper les centraux, centres de tri, bureaux-gare, di-
rections. Leur détermination ne se limitait pas aux seuls aspects rev3ndicatifs,
ils avaient depuis longtemps conscience de la nécessité d'un gouvernement popu-
laire, et ils ne se sont pas privés de le crier bien fort au cours des manifes-
tations de rue. Pourtant, dans la contre offensive gaulliste, ils ont été les
premiers frappés; le zèle inconditionnel du ministre Guéna, le rôle vital des
postiers dans le déroulement des élections les a tout naturellement désignés
comme devant être le première brèche dans le front des grèves.
Aux manoeuvres du ministre et des cadres souvent paternalistes, à
la création des comités gaullistes de jaunes, les postiers ont répondu en ren-
forçant leur occupation des locaux et par davantage de détermination encore.
C'est alors que le régime policier est apparu dans toute sa réalité.
De brutales interventions policières ont obligé les postiers à céder les locaux,
et cela parfois à plusieurs reprises; les exemples ne manquent pas où, le police
partie, les postiers reprenaient possession de leurs locaux. C'est à ce moment
là que la trahison syndicale s'est manifestée. Dans ses réunions à la Bourse du
Travail. Les dirigeants bureaucrates, au lieu de renforcer la grève, s'effor-
çaient de la faire mourir. Pas une visite à la base de leur part, pas une pro-
testation contre l'intervention policière, et pour finir une parodie de démocra-
tie, prétexte à une reprise unitaire du travail. Contre l'avis de la majorité
des postiers, la reprise fut décidée sans avoir centralisé tous les votes, et
particulièrement ceux émanant des centraux et centres de tri résolument défa-
vorables. Il faut dire toute la vérité : POSTIERS, VOUS AVEZ ETE ABUSES, ON VOUS
A MENTI, en réalité peu d'entre nous étaient favorables à la reprise du travail,
mais on nous a mis devant le fait accompli. La grève avait démarré à la base,
mais les syndicats par contre, nous ont donné l'ordre de reprise.
La Fédération Postale C.6.T. a particulièrement manqué à ses devoirs.
Principale organisation syndicale dans les PTT, son rôle était déterminent. Où
est la grande C.G.T., syndicat de classe des salariés ? L'attitude des dirigeants
de la Fédération Postale est inqualifiable; les postiers prolétariens C.G.T. ont
le droit de le dire. Ils appellent à renforcer sur la base de la section syndi-
cale la C.G.T., mais une C.G.T. au service exclusif de la classe ouvrière, sans
compromission avec les patrons, un authentique syndicat de masse et de classe.
VIVE LA FEDERATION POSTALE C.G.T.
VIVE LA C.G.T.
Les Postiers Prolétariens.
C DR et PCF
(Extraits de la CAUSE du PEUPLE - Edition de NANTES )
La dernière manifestation du C.D.R. comptait, salon Presse-Océan,
"de nombreux ouvriers". Ce sont peut-être ceux-là qui reçoivent des médailles
et récompenses" dans Ouest—France.
Cette manifestation était, heureusement pour beaucojp de gens, "ano-
nyme". Mais les passants pouvaient identifier les participants. C'est ainsi que
les ouvriers de plusieurs usines ont reconnu leur patron défilant au son de :
"Oui aux revendications, non à l'anarchie" ! Dès le lendemain matin, ils se pré-
sentaient au bureau du patron en lui demandant d'Être cohérent : qu'il leur accor-
de donc les revendications demandées !.
DlïRNHïfllï HEURE
Jeudi matin. Trahison I AYOUL, permanent C.F.D.T. de 1 ' ALIMENTATION , BRARD, ponte
de la C.G.T. Locale, viennent de briser la greva à la Meuse :
"- camarades, vous êtes la seule brasserie de France à faire
encore la grève. . .
Ne rester pas dans la rue ! ai vous voulez discuter, rentrez
donc à l'intérieur. Le combat continue. D'ailleurs, il sa peut
que dans quelques jours le syndicat appelle à une action
importante. . .
Il ne faut pas briser l'unité, hier vous avez été trompés..."
Sous-entendu par les travailleurs de la Raffinerie qui sont venus faire le piquet
devant la Meuse :
QUI BRISE L'UNITE ?
L'UNITE, C'EST LA GREVE GENEREE 1
QUELQUE CHOSE [PAS DES
CEUX QUI ONT OBTENU
TlNÙfl<T PAR
AVEC LEURS FRERES I
Les briseurs d'unité, ce sont les traîtres AYOUL et BRARD oui se
déplacent d'uaine en usine pour faire leur sale besogne alors que les travailleurs
sont tous d'accord pour continuer ensemble I
Directeur de la Publication : Roland CASTRO - 23 Rue Lahire - PARIS 13*
Imp. Spéc. LA CAUSE DU PEUPLE.
Samedi soir 18 heures, square du commerce, 400 personnes sont là, dési-
reuses de s'informer sur les événements; premier moyen de combattre la presse
qui ment, pour le compte des patrons et de l'Etat; désireuses d'organiser un
puissant mouvement de solidarité et de soutien aux grévistes du quartier, dé-
sireuses de s'unir autour des usines en lutte dans leur usine afin de former
la chaîne du peuple contre les flics de l'Etat, les organisations civiques du
capital, les provocateurs de tous bords. Des ouvriers informent sur la situa-
tion dans leur usine, témoignent de l'unité de leurs camarades dans l'occupa-
tion jusqu'à la satisfaction de la totalité de leurs revendications. Des cama-
rades diffusent la "CAUSE du PEUPLE". Tous discutent.
Le micro est accessible à tous. Un chômeur décrit les conditions d'exis-
tence que leur impose le pouvoir de p..trons. De vieux travailleurs rappellent
avec émotion la séquestration du patron de la C.I.T. en 36, la misère qui leur
est présentement imposée. Tous sentent la nécessité de s'organiser. Tous le di-
sent, âpres un moment d'hésitation : le temps de comprendre que personne ne
parle pour eux et qu'enfin ILS ONT LA PAROLE.
Une question revient
FLIN3 ? ! !
flics attaquaient CITnC;Irj, comme à
Alors, p~s d'hésitations. Pas une rue du XVùme qui ne participerait,
au coude à coude avec les ouvriers, et sous ..di.a direction, à le. défense de
l'usine.
Le tout est de s'organiser. Deux comités se créent : Convention et
Commerce. Leur tfiche : entraîner les voisins, les amis, les passants, à s'oppo-
ser à lu provocation policière possible.
Les gens disent : c'est la première fois que nous savons ce qui se
passe dans les usines en grève, que nous avons les moyens de les soutenir.
Une vois dissonante : iui ^tes—vous ? Etes—vous mandatés par le
comité de grève de CITROEN ? C'est au comité de grève de s'occuper de ces
questions.
REPONSE : Nous sommes des habitants du XVème. Nous n'avons pas la
prétention de nous substituer aux grévistes. Les ouvriers sont assez grands
pour diriger la grève. Nous voulons seulement que tous les habitants les sou-
tiennent. Si tout le monde s'unit autour des grévistes, ils seront encore plus
forts.
La voix : Vous êtes des provocateurs, comme à FLINS. Les CRS sont
intervenus à FLINS parce qu'il y avait des provocateurs. Les ouvriers ne sont
pas pour la violence.
REPONSE : à FLINS, les CRS sont intervenus parce que les ouvriers
occupaient l'usine et luttent dans l'unité jusqu'au bout, jusqu'à ce que le
pouvoir cède. Les provocateurs, ce sont les CRS. Des étudiants progressistes,
des paysans, ont lutté au coude à coude avec les ouvriers contre les flics.
Les ouvriers savent qui sont leurs amis et leurs ennemis.
Un ouvrier de RENAULT (Billancourt) Les flics sont là pour rjus casser
la gueule. Nous devons organiser notre défense.
La voix : Vous êtes des provocateurs. Vous attaquez la direction de la
C.G.T. et le parti communiste. Nous faites le jeu du pouvoir, vous brisez l'uni-
té.
REPONSE (tous veulent répondre et entourent le micro) : Qui brise
l'unité ? Pourquoi la direction de la C.G.T. a—t—elle accepté de négocier
"secteurs par secteurs" comme le voulaient les patrons ? Ce qui fait la force
des ouvriers, c'est l'unité dans la grève. Pourquoi la direction de la C.G.T.
a—t—elle utilisé toutes les manoeuvres possibles pour imposer aux ouvriers ce
qu'ils avaient refusé après les "accords de Grenelle" ?
Pourquoi les délégués C.G.T. ont—ils menti aux ouvriers de chaque dépôt
de la R.A.T.P. en leur disant avant le vote que les autres dépôts avaient
accepté de reprendre le travail ? Pourquoi beaucoup de délégués ont utilisé
le vote secret, alors que, comme le dit une affiche de chez CITROEN (javel) :
"le vote secret, c'est une idée de BERCOT".
Pourquoi l'Humanité titrait : "Reprise victorieuse du travail dans
l'unité", le jour où les CRS investissaient FLINS ?
QUI sabote l'unité des travailleurs dans la lutte ?
La voix : Les ouvriers qui ont repris le travail ont obtenu satisfac-
tion sur leurs revendications essentielles.
REPONSE COLLECTIVE : NON !
Et les 40 Heures ? Et l'échelle mobile ? Et l'a-
brogation des ordonnances ? et les libertés syndicales ? Et les 100.000 Frs
de salaire minimun ?
Un ouvrier ; Et les chômeurs ? Ils sont un million. Pour qu'ils
aient du travail, il faut obtenir LES 40 HEURES !!
La voix : Je ne dis plus rien; ici ce n'est pas démocratique.
Ce qu'il faut faire maintenant, c'est penser aux élections.
Un ouvrier : Ça fait 100 ans qu'il y a des élections, et peur
nous c'est pareil. Et puis, MITTERAND ou DE GAULLE, on s'en fout.
Notre provocateur s'en va; tout le monde est bien content qu'il
ait parlé : chacun sait maintenant CLAIREMENT, QUI SABOTE.
ON S' ORGANISE.
Le PCF avait distribué des tracts nombreux pour convoquer les
travailleurs à jn meeting sur les élections. MOREAU, du PCF de NANTES devait
y prendre la .parole. Le meeting était prévu pour dimanche dernier, 17 H., sur
le grand parking devant la S.F.A.C.. On avait vu grand, 2.000 ouvriers à la
S.F.A.C. et plusieurs usines autour.
A 17 H. 15, il y avait deux travailleurs; seuls. Ils étaient
venu voir ce qu'est le PCF. MOREAU, furieux est parti, ne daignant même pas
adresser la parole aux deux travailleurs présents. Ils ont vu et_compris ce
qu'est le PCFl un parti qui a fait faillite, dirigé par des traîtres et des
complices du pouvoir criminel.
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La cause du peuple
Issue
no.14
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no.14