N°1 COMITE D'ACTION : 8 RUE DE NESLE . PARIS 6eMED. 56

PRIX 1 FR,

Edite par J.J. Pauvert.

CE JOURNAL
EST UIM PAVÉ

Il peut servir de Ϗche pour cock-
tail Molotov.

Il peut servir de cache matraque.
Il peut servir de mouchoir anti-
gaz.

Nous sommes solidaires, et nous le
resterons, de tous les enragés du
monde.

Nous ne sommes ni étudiants, ni ouv-
riers, ni paysans, mais nous tenons
à apporter notre pavé à toutes leurs
barricades.

Si certains d'entre vous ont des dif-
ficultés ou éprouvent des scrupules
à s'exprimer dans les journaux tra-
ditionnels, venez le dire ici : vous
êtes chez vous !

Dans ce journal rien n'est interdit,
sauf d'être de droite !
Aux armes, enragés, formez vos batail-
lons ! Marchons, marchons, un sang
impur abreuvera bientôt nos sillons!

LE COMITE D'ACTION

Nous ne savons pas encore si L'ENRAGE
sera hebdomadaire, mensuel, quotidien,
ou interdit. Nous en ferons le plus
possible et selon les besoins. Les
parutions à date fixe, les abonnements,
tout cela est périmé et faisait partie
de l'ancien système. Si vous voulez
distribuer L'ENRAGE, venez vous ravi-
tailler au Comité : 8, rue de Nesla,
Paria 6°.

En cas de reproduction, aucun droit
ne sera exigé (sauf pour le Figaro).

INDÉSIRABLES

PARENTS D'ÉLÈVES : " Discussions, oui, mois
limitées aux grands et se déroulant dans le calme"

M. REY « U peuple devra trancher »

S'étant vu interdire le
séjour en Belgique., M.
Cohn-Bendit et son cama-
rade décidèrent de passer
par l'Allemagne, en rot-
ture. On ajoute qu'il n'est
pas dans les intentions du
gouvernement fran ç aïs
d'empêcher le porte-parole
nanterrois du « Mouve-
ment du 22 mars • de re-
venir en France, »'il en a
l'intention.

-22

L OI DU 30

^ °M*'*- VEULENT TRAVAILLER
LA

1 f&

des syndicats de P° %

e qu'un « climat d'extrêmeten* \
règne au sein du per*°

L'INTL-RN ATI ON AI.E

C'est la lutte finale:
Groupons-nous, et demain,
L'Internationale
Sera le genre humain.

Debout! les damnés de la terre!
Debout! les forçats de la faim!
La raison tonne en son cratère:
C'est l'éruption de la fin.
Du passé faisons table rase,
Foule esclave, debout! debout!
Le monde va changer de base :
Nous ne sommes rien, soyons tout!

Il n'est pas de sauveurs suprêmes:
Ni Dieu, ni César, ni tribun,
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes!
Décrétons le salut commun!
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer l'esprit du cachot,
Soufflons nous-mêmes notre forge,
Battons le fer quand il est chaud!

L'Etat comprime et la loi triche;
L'Impôt saigne le malheureux;
Nul devoir ne s'impose au riche;
Le droit du pauvre est un mot creux.
C'est assez languir en tutelle,
L'Egalité veut d'autres lois;
«Pas de droits sans devoirs, dit-elle,
Egaux, pas de devoirs sans droits!»

Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail
Ont-ils jamais fait autre chose
Que dévaliser le travail?
Dans les coffres-forts de la bande
Ce qu'il a créé s'est fondu.
En décrétant qu'on le lui rende
Le peuple ne vent que son dû.

Les Rois nous soûlaient de fumées,
Paix entre nous, guerre aux tyrans!
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l'air et rompons les rangs!
S'ils s'obstinent, ces cannibales,
A faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.

Ouvriers, paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs;
La terre n'appartient qu'aux hommes,
L'oisif ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent!
Mais, si les corbeaux, les vautours,
Un de ces matins, disparaissent,
Le soleil brillera toujours!

C'est la lutte finale:
Groupons-nous, et demain,
L'Internationale
Sera le genre humain.

Paris, juin 1871

L'EXTRAORDINAIRE SAHG-FROID

" Paris a connu une de ses nuits les plus
C'est Monsieur Grimamd préfet de police de cette Tille qui le dit.
Comment ne pas le croire?

Un peu plus loin il précise : " II a fallu un extraordinaire sang-
froid aux membres du serrice d'ordre et à ses chefs pour que nous
n'ayons pas eu des conséquences dramatiques et sanglantes ".
Sanglantes.

Comment ne pas le croire?

Sans cet extraordinaire sang-froid, le sang aurait coulé et on
aurait vu, comme le dit plus loin le préfet, " des choses comme
on n'en a encore jamais vues à Paris ".
Comment ne pas le eroire?

On aurait vu alors des CRS SS arracher des 'blessés des mains des
secouristes et ces blessés jetés dans les cars de police et à
nouveau blessés et injuriés.

On aurait vu dans des appartements des grenades éclater des gens
jetés en bas du haut des escaliers des cafés envahis par des brutes
acharnées, des clients asphyxiés par des gaz de combat inoffensifs
défensifs et toxiques.

On aurait constaté des cas de cécité. Fort heureusement partielle
auraient dit les communiqués.

On aurait vu une main arrachée et des garçons et des filles abîmés
et peut-être à jamais.

Sans ,cet extraordinaire sang—froid, on aurait vu le sang couler,
le sang rouge et chaud, le sang vivant le sang nouveau versé sur
la chaussée.
La chaussée déchaussée et les pavés danser.

pu T£MPS DE

LJUHiEHliï
C'EST lUl!

« Pravda » : « Des

gauchistes ef des

trotskysfes »

MOSCOU, mardi (A.F.P.).
— Les manifestations estu-
diantines de Paris sont le
fait d'éléments € gauchis-
tes > et « trotskystes », écrit
ce matin la « Pravda » (or-
gane du P.C. russe).

Les tueurs en grève :
la viande fraîche
risque de faire défaut

A PARIS ON JETTE LES
ORDURES A LA RUE !

Plus de poubelles, mais des sacs en papier. Depuis ce matin, les concier-

si tous les vieux se

donnaient la main

ce serait ridicule

DÉFENSE D'INTERDIRE

la société de

consommation

doit périr de

mort violente

GES=SS

BIENTÔT LE NAPALM

SI VOUS VOYEZ

UN US BLESSE

ACHEVEZ-LE !

PAPA PUE

V* M

3 H

3

e

les jeunes font l'amour
les vieux font des gestes
obscènes

apprenez a chanter
(Internationale !..

PRENEZ VOS DÉSIRS
POUR DES RËALITËS

étudiants,

ouvriers,

ne vous laissez

pas enculer !

MALRAUX SALIT TOUT CE QU'IL TOUCHE

Directeur de la publication : J.P. Castelnau. Imp. S.I.P. à Montreuil, dépôt légal : 2° trimestre 1968.