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AU TROCADÉRO : 20.000 jeunes

entraînés par Joséphine Baker
ont manifesté pour de Gaulle

ONT REPRIS DU POIL DE LA BÊTE

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Le fait est que cer-
tains hommes répandent, pour ainsi dire
de naissance, un fluide d'autorité dont on
ne peut discerner au juste en quoi il consiste
et dont même on s'étonne parfois tout

en subissant ses effets. 11 en va de cette
matière comme de l'amour, qui ne s'ex-
plique point sans l'action d'un inexprimable
charme.

Charles de GAULLE

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Pour qu'il n'y ait pas d'équivoque, je tiens .
à dire que je ne partage pas les idées de Sine
sur la CGT. L'ennemi est à droite, ce n'est
pas le moment de se tromper de côtét on ferait
rire les bourgeois du 16 ème !

ON EN A RAS LE BOL .'

Les étudiants désirant vendre les
numéros de l'ENRAGÉ aux profit
de leurs organisations, peuvent
s'adresser à la Sorbonne.

Cher Cardon,

Tu as demandé à ce qu'on publie dans "L'ENRAGÉ"
ce petit texte. C'est une très bonne idée car
cela va me permettre d'y répondre et de m'ex-
pliquer à ce sujet. (Trop rapidement à mon gré,
mais le temps presse en ce moment !)
Depuis le début des événements, il est quotidien-
nement question de ce problème : peut—on traiter
les dirigeants de la CGT, et par extension ceui
du PC,(le premier qui me qualifie d'amalgameur,
je lui ris au nez !) d'ordures, de raclures, de
traîtres et de dégonflés comme ils le méritent,
ou doit-on s'écraser ? Le fait remarquable est
l'unanimité de tous les camarades sur les épi-
thètes décernées à ces fumiers. Le seul argument
contre la dénonciation publique de ces lâches
est l'incompréhension inévitable et irréductible
des ouvriers. Outre que cela constitue une par-
faite insulte pour ces derniers, il ne me parait
pas sain, pas honnête, en un mot : pas révolution-
naire, d'entrer dans ce jeu de dupes et de par-
ticiper à cette mystification. Car s'il est évi-
dent que, sans les ouvriers, nous ne pouvons
rien, les ouvriers avec à leur tête Séguy et
Ifaldeck, ne peuvent pas grand'chose non plus !
Si la simple petite phrase :"LE DEVOIR DE TOUT
RÉVOLUTIONNAIRE EST DE FAIRE LA RÉVOLUTION" est
devenue si vite célèbre, c'est parce aue tous
les partis communistes traditionnels avaient ten-
dance non seulement à l'oublier mais à la nier.
"Ché" ne l'a d'ailleurs prononcée que pour con-
fondre tous ces fuyards.

A quoi a-t-il servi ce grand Parti, si respecté
parmi ses victimes, pendant la guerre d'Algérie
sinon à calomnier les insoumis, les .déserteurs,
l'aide au FLN et à laisser assassiner plus d'un
million d'Algériens ?

A auoi a-t-il servi ce glorieux Parti depuis plus
d'un mois en France sinon à diffamer, à enrayer
et à finalement étouffer une révolution naissante ?
A auoi servent-elles les copies conformes de ce
vaillant Parti en Amériaue Latine aujourd'hui
sinon à insulter et même à dénoncer les camarades
assez conséquents pour préférer les armes aux bul-
letins de vote ?

A quoi a-t-il servi le plus grand de tous les
Partis en Union Soviétique sinon à instaurer cette
scandaleuse coexistence pacifique, parfait symbole
de démission et de collusion ?

Si Fidel Castro et ses compagnons n'avaient pas
bravé l'anathème lancé contre eux dès le début de
la révolution armée par l'héroïaue PC cubain,
Cuba serait encore sous le joug de ï&tista.
Si Mao-Tse—Tung n'avait pas, tout au long de sa
vie, critiqué violemment, au point de s'en faire
virer plusieurs fois, le courageux PC chinois,
le peuple de Chine serait encore esclave.
Si, depuis nuelaues années, le même Mao ne con-
tinuait pas à dénoncer la saloperie vivante qu'est
devenu le PC de l'URSS, la coexistence pacifique
serait encore un peu plus ignominieusement idyl-
lique.

La grande Révolution Culturelle chinoise n'a-t-elle
pas pour but de secouer sans ménagement l'affreux
cocotier où s'accrochent désespérément tous les
sclérosés du monde ?

Sans tous ces "gauchistes", ces "aventuriers",
ces "irresponsables", ces "anarchistes allemands",
où serait le mouvement communiste dans le monde ?
Dans la merde, dans les urnes, dans les Chambres
de députés !

Peut-être est-i.l pénible de donner aux bourgeois
l'occasion de rire sur notre dos, mais, de toute
façon, leurs jours sont comptés : alors, soyons
humains et laissons-les encore un peu s'amuser
avec nos divergences, leurs klaxons, leurs croix
de Lorraine et leurs drapeaux tricolores

P.S. Est-il besoin d'ajouter (mais je préfère
néammoins le faire) qu'au cours des prochaines
élections, je voterai, comme toujours, communiste.
Cela me parait aller de soi.

ormes

tous

temps

instruments

barbarie. Elles ont assure
contre I esprit le triomphe

matière

pesante

Constamment la raison
opprimée, le jugement bafoué,
talent meurtri. Point d erreurs
elles noient défendues.

ignora

recourussent

brutes

aient brandies

Charles de GAULLE

( Le fil de l'épée. Page 95- Editions Berger-Levrault )

Edité par Jean-Jacques PAUVERT - Imprimerie Spéciale, dépôt légal : 2' trimestre 1968, directeur-gérant Jean-Pierre Castelnau