L'Enragé

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L'homme qui vu voler afin
d'obtenir de bonnes lois
est semblable à Tentant
qui va au bois cueillir de
bonnes verges
pour se faire touetter.
Les votards demandent
la lune au candidat qui
s'empresse de la leur
promettre. Quand il est élu
il ne peut tenir sa promesse
qu'en leur montrant son cul.
GARNIER
de la bande à Bonnot.
_ J E A/fi" /^F RÊTl RERAI P/NS .'..
MADRID : la « participation »
est un thème phalangiste.
(De notre correspond, particulier-)
Madrid, 11 juin. — A la suite
de la dernière allocution du pré-
sident de la République française,
l'admiration des franquistes pour
le général de Gaulle est montée
en flèche. Le quotidien S-P. (na-
tional syndicaliste) écrit : « La
réalité dépasse la fiction : de
Gaulle découvre la Phalange » ;
et d'ajouter que la théorie gaul-
liste de la « •participation » par-
tage avec le phalangisme non
seulement son anticommunisme et
son anticapitalisme, mais aussi
« la conception de l'entreprise »
qui est la pierre angulaire du
national syndicalisme. Et de con-
clure : « Une issue favorable de
l'expérience gaulliste pourrait
avoir des conséquences très im-
portantes en Espagne. Elle pour-
rait peut-être décider notre gou-
vernement à essayer sérieusement
le phalangisme. »
La presse espagnole a annoncé
l'arrivée en France de M. Bidault
et a parlé d'une possible amnistie
pour l'ex-général Salan. Arriba,
organe de la Phalange, publie en
première page une photographie
de l'ancien président du conseil,
et les « ultras » commentent :
« De Gaulle sauvera la France
avec l'aide de l'armée et des pa-
triotes qu'il a trahis, il y a dix
ans, en Algérie. »
Dans de larges secteurs du ré-
gime, on pense que « de Gaulle
s'est enfin décidé à livrer bataille
à l'unique ennemi : le commu-
nisme. »
Cependant, pour de nombreux
observateurs, les paroles du pré-
sident de la République « ressem-
blent chaque jour davantage aux
discours que le général Franco
répète inlassablement depuis
trente ans.»
CGT
— Ah! t'es journalise!!! -/.•««««*
Après Claude Manuel
PATRICK PESNOT
de Radio-Luxembourg
PRIS A PARTIE
PAR LE SERVICE D'ORDRE
Après les brutalités exercées
par des agents de la police
municipale l'autre nuit sur la
personne de notre confrère
d'Europe- I Claude Manuel, la
section parisienne du Syndicat
national des journalistes « cons-
tate avec regret qu'une fois de
plus un journaliste exerçant sa
profession d'informateur au
service de l'opinion publique a
été victime de violences volon-
taires de la part des forces de
l'ordre, qui ne pouvaient igno-
rer sa qualité.
» Elle élève la plus vive pro-
testation contre les méthodes
employées par les forces de
l'ordre à l'égard de journalistes
professionnels rendant compte
des événements en toute objec-
tivité.
» Demande que soient sévè-
rement sanctionnées ces bru-
talités exercées par les res-
ponsables de ces incidents. »
La nuit dernière, un autre
journaliste — Patrick Pesnot,
de Radio-Télé-Luxembourg, —
qui « patrouillait » sur une
moto au Quartier Latin, a été
pris à partie par un groupe de
gendarmes mobiles, semble-t-il,
qui, sans aucunement se mé-
prendre sur sa qualité de re-
porter, ont tenté de s'emparer,
puis de rendre inutilisable son
matériel radio de transmissions
sur ondes courtes.
Monsieur
B. Girod
de l'Ain,
comme son
nom l'in-
dique, est
une crapule,
COH«1£S DE J»fF6N9E DE L* téPUBLiqUE
. JE VOUS TKOUVE"SlNSUHÈREMENT COMFV\|SAWT" AVEC
CES FAUTEURS DE TROUPLES ET CES PROVOGATETUKS.1
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Queue.
OUI
Qu'un
EST MORT Pou*
3£ 3i//s ...Je suis
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ET L'A/.
O'utj
M. CHABAN-DELMAS : c'est la
politique économique suivie
depuis dix ans qui a permis
d'accorder les satisfactions de
salaires.
Waldeck Rochet :
Nous, communistes, nous avons toujours combattu et nous combat-
trons sans ménagement le nihilisme national dont se réclament
certains éléments anarchistes prétendument « révolutionnaires ».
C'est notre fierté, au contraire, d'avoir rendu à la classe ouvrière,
selon la belle expression d'Aragon, les couleurs de la France.
10 juin 1968.
Aragon :
Les trois couleurs à la voirie !
Le drapeau rouge est le meilleur !
Leur France, jeune travailleur,
N'est aucunement ta Patrie.
Waldeck Rochet :
Car la Marseillaise n'est pas un hymne gaulliste, c'est le chant
national du peuple français, son chant de lutte contre l'oppression
et pour la liberté. 10juin 1968.
Aragon :
Je salue l'Internationale contre la Marseillaise.
Cède le pas, ô Marseillaise,
A l'Internationale, car voici
L'automne de tes jours, voici
L'octobre où sombrent tes derniers accents.
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons.
On va bien voir lequel est le plus rouge
Du sang du bourgeois ou du sang de l'ouvrier.
1934.
Waldeck Rochet :
Le drapeau tricolore n'est pas la propriété privée du patronat et
de son pouvoir, c'est le bien du peuple tout entier.
Nous n'oublions pas nous, communistes, que le mot patriote est né
de la grande Révolution française.
Aragon :
Plus encore que le patriotisme qui est une hystérie comme
une autre, mais plus creuse et plus mortelle qu'une autre, ce qui
nous répugne, c'est l'idée de patrie qui est vraiment le concept
le plus bestial, le moins philosophique, dans lequel on essaie de
faire entrer notre esprit. ,5 octobre 7925.
Waldeck Rochet :
Les communistes aiment passionnément leur pays : ils ont montré
pendant la Résistance qu'ils étaient prêts à consentir les plus grands
sacrifices pour défendre la patrie et les plus grands efforts pour
la reconstruire.
Et parce qu'ils aiment la France, ils la veulent libre, prospère,
pacifique, coopérant avec tous les peuples, bonne à vivre pour ses
travailleurs, pour tous ceux qui sont la vivante réalité de la France
- ses ouvriers, ses paysans, ses ingénieurs, ses enseignants, ses
savants, ses artistes et sa jeunesse. 10 juin 1968
Aragon :
...Mon pays, remarque/, bien que je déteste, où tout ce qui est
français me révolte à proportion que c'est français... Un Français,
vous me prenez pour un Français. Je me lève pourtant en face
de cette idée locale la bouche débordant d'imprécations. J'arrache
de moi cette France qui ne m'a rien donné, que de petites chan-
. sons et des vêtements bleus d'assassin...
Riez bien ! Nous sommes ceux-là qui donneront toujours la main
à l'ennemi. 18 avril 1925.
Waldeck Rochet :
C'est pourquoi nous avons dénoncé et combattu la démagogie,
la surenchère et les provocations des « groupes ultra-gauchistes »
- soutenus par le P.S.U. - se réclamant du maoïsme, de l'anarchisme
ou du trotskysme.
Par leurs méthodes, leur recours à la violence aveugle et à la
déclamation hystérique, ces groupes ont tout fait pour défigurer et
discréditer le grand mouvement populaire qui se dresse face au
pouvoir gaulliste. 10 juin 1968.
Aragon :
Camarades
descendez les flics...
Feu sur Léon Blum...
Feu sur Boncour Frossart Déat
Feu sur les ours savants de la social-démocratie
Feu feu j'entends passer
la mort qui se jette sur Garchery. Feu vous dis-je
Sous la conduite du parti communiste. 1931.
MDK.T
Édité par Jean-Jacques PAUVERT - Imprimerie de Nesie, Paris-6e, dépôt légal : 2e trimestre 1968, directeur-gérant: Jean-Pierre Casteinau
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L'Enragé
Issue
no.4
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no.4