L'Humanité

Thumbnail
VIETNAM : Les entretiens auront lieu avenue Rléber
ou Cenfre de»
Conférences
Internationales
5 heures du matin
MARDI
7 MAI 1968
«M» - V 7371
(1» leur)
0,50F
6, boni. Poissonnier*
PARIS-9*
no. tu» . no. n-«9
ORGANE CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS
vin VeldOR
ensoleillé... ensoleillant!
QUALITÉ SELUER-LEBLANC
Escalade de la violence policière au Quartier latin
LE RESPONSABLE
c'est le gouvernement!
Une délégation de 50 élus communistes
au ministère de l'Éducation nationale, exige :
• ARRÊT de la répression
• RÉOUVERTURE des facultés
et déroulement normal des
examens
• APPLICATION du plan
d'urgence proposé par les
députés communistes à l'As-
semblée
(P. 6, «es inf. et l'article de Georges BOUVARD)
Déclaration des élus
communistes de
la région parisienne
UNE situation intolérable s'est créée dans l'Université par
suite du refus persistant du pouvoir gaulliste de doter
la France d'un système d'Education nationale moderne
et démocratique, qui permettrait aux étudiants et aux professeurs
de travailler dans des conditions normales. Le manque de
crédits de locaux, d'équipements, de maîtres, tes structures
et des'enseignements inadaptés à notre époque empêchent trois
étudiants sur quatre d'achever leurs études, sans même parler
de ceux qui n'accèdent jamais à l'enseignement supérieur.
Cette inadaptation aggrave encore les méfaits du capita-
lisme et prive beaucoup de diplômes des débouchés correspon-
dant à la culture qu'ils ont acquise.
Or c'est précisément contre les étudiants que le gouver-
nement poursuit l'application de sa réforme et prépare des
mesure* restrictives è l'entrés des Facultés.
Cette situation cause on mécontentement profond et légitime
chez les étudiants et les enseignants.
Elle a aussi favorisé les agissements de groupes irrespon-
sables dont les conceptions n'offrent aucun» perspective aux
étudiants. Tout se passe comme si l'escalade de leur agitation
et de la répression policière n'avait visé qu'à dérober aux yeux
de l'opinion la responsabilité du pouvoir dans la situation de
l'Université et a créer les conditions de nouvelles mesures
réactionnaires.
Il est Inacceptable que le gouvernement prenne prétexte
du comportement d'une infime minorité pour interrompre les
études de dizaines de milliers d'étudiants à quelques jours des
examens, investir la Sorbonne et le quartier Latin, déchaîner
la répression policière.
Cela soulève la protestation des travailleurs, des ensei-
gnants, des étudiants.
Les élus communistes de la région parisienne expriment
l'appui du Parti Communiste Français et de l'Union des Etudiants
Communistes de France à cette protestation. Ils s'élèvent contre
la répression policière et se prononcent pour une solution démo-
cratique des problèmes de l'Enseignement supérieur.
I'EST le gouvernement qui porta la responsabilité de la
situation. C'est à lui de prendre immédiatement les me-
sures nécessaires à une vie normale de l'Université.
Les élus communistes exigent l'arrêt de la répression poli-
cière et la libération des emprisonnés.
Ils continueront de lutter avec les enseignants et les
étudiants pour •
— la réouverture des Facultés, la garantie de leur fonction-
nement régulier et le déroulement normal des examens pour les-
quels il convient de tenir compte des difficultés éprouvées par
les étudiants dans leur préparation du fait des événements.
— la mise en œuvre du plan d'urgence qu'ils ont défendu à
plusieurs reprises à l'Assemblée nationale t construction de
nouvelles Facultés (Vjlletaneuse, Créteil, Verrières, etc.). De centres
hospitaliers universitaires, de nombreux Instituts universitaires
de technologie / création de postes budgétaires et nomination
d'enseignants et de personnels administratifs i attribution d'une
allocation d'études at développement des œuvres sociales
et culturelles cogérées par les étudiants j établissement d'une
via démocratique dans les universités et les écoles qui doivent
aider le* étudiants à se préparer à leur rôle de citoyens.
Une première solution d'ensemble des problèmes de l'Educa-
tion nationale implique la disparition du pouvoir des monopoles
at l'avènement d'une démocratie véritable.
pans ces luttes, la place des intellectuels, des étudiants
est lux cotes de la classe ouvrière, force social* décisive de
notre époque, avec son Parti, le Parti Communiste Français, qui
combat pour la liquidation du capitalisme et la réalisation du
wcialism*.
Deux luttes et un meeting
LES élections qui se sont déroulées le
2g avril dans le Bade-Wurtemberg ont
confirmé l'existence en Allemagne de
l'Ouest d'un courant néo-nazi qui va se ren-
forçant. Elles ont soulevé en France une émo-
tion d'autant plus légitime que ce qui se passe
à nos frontières de l'est intéresse la sécurité de
notre pays en même temps que celle de l'Europe
entière.
Les inquiétants progrès du néo-nazisme dans
cette Allemagne fédérale, dont l'impérialisme
américain s'est évertué depuis plus de vingt ans
à faire une tête de pont contre les pays socia-
listes, sont le fruit de la politique de revanche
et de réaction des milieux dirigeants de Bonn.
Ils doivent retenir toute notre vigilante attention.
Le meeting qui se déroulera jeudi au Cirque
d'Hiver, avec la participation d'un antifasciste
allemand, exprimera notre solidarité avec les
forces démocratiques qui luttent contre le péril
en Allemagne occidentale même, et notre volonté
de barrer la route à un danger qui pourrait
devenir mortel pour la paix du monde.
CEPENDANT, depuis le 28 avril, un fait
nouveau et d'importance considérable est
intervenu, qui concerne lui aussi les
problèmes de la guerre et de la paix : c'est à
Paris que vont avoir lieu les contacts prélimi-
naires entre représentants de la République
Démocratique du Vietnam et envoyés du prési-
dent Johnson. La réunion du Cirque d'Hiver
aura lieu à la veille même de leur première
«ntrevue dans notre capitale.
Du coup, le meeting contre la renaissance
du nazisme en Allemagne constituera en même
temps une manifestation du soutien au peuple
vietnamien. Le fait que le secrétaire général de
notre Parti en assure la présidence montre toute
l'importance que nous lui accordons.
L'annonce de la rencontre de Paris a suscité
chez tous les partisans du droit des peuples
à disposer d'eux-mêmes une grande espérance.
Mais pour que l'agresseur américain soit
contraint à renoncer à son entreprise, pour que
l'héroïsme du peuple vietnamien aboutisse à sa
nécessaire victoire, le chemin sera sans doute
encore rude. La solidarité active de notre peuple
doit par conséquent se renforcer.
AINSI le meeting du Cirque d'Hiver sera
doublement efficace. Les communistes de
Paris et de la banlieue, les partisans de
la paix et de l'indépendance des peuples auront
à cœur, nous n'en doutons pas, d'assurer son
•uccès par leur présence fraternelle et massive.
Etienne FAJON.
— Pour la cessation inconditionnelle des bombardements au Nord-Vietnam et la fin de
l'agression américaine au Sud-Vietnam.
— Pour la victoire du peuple vietnamien dans l'indépendance et la paix.
— Contre la renaissance du nacUme en Allemagne.
— Pour la sécurité européenne et la sauvegarde de la paix.
•ous la présidence de
ORATEURS :
Waldeck ROCHET Un antifasciste allemand Georges MARCHAIS
Secrétaire général du Parti
Communiste Français
Président du Comité
National d'action
pour le soutien et la victoire
du peuple vietnamien
Jean-Michel CATALA
Secrétaire général de
l'Union des étudiant*
Communistes
Membre du Bureau
Politique du Parti
Communiste Français
Secrétaire du Comité
Central
AU DEUXIÈME JOUR DE L'OFFENSIVE FNL
Des combats
acharnés
se poursuivent
dans Saigon
(Nos in-
forma-
tions en
page 3)
::'»^BMK8liBBBÉ^Bfts
A l'aube, peut-être
de la paix
juste...
(De notre envoyée spéciale
Madeleine RIFFAUD)
HANOI, 6 mai (par câble). — J« me promène dans
Hanoi retrouvée, cherchant ks tract» sur le» visages, .sur
les pierres, au long des avenue» plantées «'arbres séculaires,
des terribles bombardements que la capitale de la Répu-
blique Démocratique du Vietnam a subis, depuis dix-huit
mois que je l'ai quittée.
Vers la porte du Nord,
rue de Hué, près de la
décortiquerie du fleuve
Rouge, les quartiers rasés
ont des ruines propres, les
briques épargnées bien
rangées en cubes, prêtes à
servir pour de nouvelles
constructions.
Des jardins, plantés de
jeunes arbres, ont surgi
où les maisons sont mor-
tes. Ce qui a pu être ré-
paré l'a été immédiate-
ment. Derrière les façades
des maisons grêlées par
les bombes à billes, rue du
Coton, rue de la Soie, la
vie n'a cessé d'aller son
train normal. Le palais de
l'Assemblée nationale est
fraîchement crépi de rosé.
Les rues sont goudronnées,
ainei que, lors de mon
dernier voyage, la munici-
palité avait prévu de le
faire.
• SUITE EN PAGE 3
Boulevard Saint-Germain,
hier après-midi, les gen-
darmes mobiles casqués,
bouclier au bras, matra-
que au poing, grenades
lacrymogènes dans la
musette, chargent
Pompidou prépare
pour juin
la hausse des tarifs
D'ELECTRICITE, DE GAZ, DE LA S.N.C.F.
(voyageurs) ET DE LA R.A.T.P.
(Page 5)
LES FRANÇAIS SONT PARTIS POUR
LA XXIe COURSE DE LA PAIX
L'équipe qui Ta participer, du 9 au 24 mai, à la Course de la Paix, a pri» l'avion hier peur Berlin.
André Cherael, le mécano, et les directeurs sportifs Claude Gabard et Robert Oubron « emballent > 1m
roue* moût l'oeil des équipien français et de notre envoyé spécial, Tean-Cuy MODIN.
II y a 150 ans naissait Karl Marx
En 4, une page spéciale avec des articles
de Georges COGNIOT et Pierre DURAND
7*5-1968
Le socialiste Collard renonce
à former le gouvernement belge
BRUXELLES, 6 mai. — Léo Collard, prérident du Parti
Socialiste Belge (P.S.B.), a renoncé dans sa tentative de
former un gouvernement belge. II avait proposé au Parti
Social-Chrétien (P.S.C.) de constituer un cabinet de coali-
tion P.S.B-P.S.C. Après de nombreux atermoiement*, les
sociaux-chrétiens ont repoussé cette solution.
La délégation du P.C.F.
a quitté Moscou pour la Corée
(De notre envoyé spécial permanent Max LEON)
MOSCOU, 6 mai (par télé,
phone). — La délégation du
Parti Communiste Français,
conduite par Raymond Guyot,
.-membre du bureau politique,
- et comprenant Jacques Cham-
baz, membre du Comité Cen-
tral, et Rolande Perlican, se-
crétaire de la Fédération de
Paris, qui se rend en voyage
; d'étude en République Démo-
cratique Populaire de Corée,
a quitté ce soir Moscou à des-
tination de Pyong-Yang. Elle
a été saluée à son départ, à
l'aéroport de Chérémétiévo,
par l'ambassadeur de la
R.D.P.C. à Moscou, Ten Dou
Khvan.
Au cours de leur bref séjour
dans la capitale soviétique, ou
ils avaient été accueillis, hier,
par M. Solomentsev, secrétaire
du C.C. du P.C.U.S. et K. Gri-
chine, membre du C.C nos
camarades ont assisté à la
cérémonie solennelle du 150-
anniversaire de Karl Marx au
Palais des Congrès. Raymond
Guyot avait été invité au pré-
sidium de cette manifestation,
avec d'autres personnalités
étrangères dont Piko Tokov,
ministre du Commerce exté-
rieur bulgare, et plusieurs des
arrière-petits-fils de Marx,
Les représentants de la C.G.T.
ont pris l'avion pour Tokyo
La délégation de la CGT,
conduite par Benoit Frachon
qui a assisté aux manifesta-
tion du 1er - Mai à Moscou,
s'est embarquée ce soir pour
Tokyo où elle est invitée par
les syndicats japonais sohio.
9 Réouverture de l'Uni*
versité de Madrid
MADRID, 6 mai. — L'Uni-
versité de Madrid, qui était
fermée depuis le 28 mars der-
nier en raison de l'agitation
estudiantine, a repris ses
cours lundi.
Depuis la fermeture de
l'établissement, un nouveau
recteur, M. José Botella Llu-
'Sia. a été désigné, de même
qu'un nouveau ministre de
l'Education, M. José Luis Vil-
lar Palasi.
0 PORTUGAL : 159 per-
sonnalités demandent
la suppression de la
censure de la presse
LISBONNE, 6 mai. — La
suppression de la censure
préalable de la presse au Por-
tugal a été réclamée aujour-
d'hui, à Lisbonne, par 159
personnalités — avocats, jour-
'nalistes, écrivains, prêtres, etc.
— dans un texte remis à l'As-
semblée nationale, apprend-on
dans les milieux de l'opposi-
tion.
_ • Les 159 signataires du texte
.ent accompagné leur demande
«d'un mémoire rappelant que
-la censure préalable avait été
Instituée « provisoirement il
v a déjà 4l ans, et qu'une
loi sur la presse, promise en
-1959 par le président du
Conseil, attendait toujours de
yoir le jour ».
Ce mémoire, véritable pro-
cès de la censure, fait valoir
notamment que le pape
Paul VI lui-même a proclamé
„•*• le droit à l'information
comme un droit « inviolable »
de l'homme moderne, lors
d'un séminaire des Nations
TJnies. Le texte rappelle, en-
,fin, qu'il appartient exclusive-
ment à l'Assemblée nationale
de promulguer la loi de la
ipresse prévue par un article
• ae la Constitution portugaise.
A la Martinique
manifestation
, pour le Vietnam
FORT-DE-FRANCE, 6 mal.
(De notre correspondant par-
'tlculier.) — Vendredi dernier
S'est déroulée à Fort-de-
France, à l'appel de l'Union
de la Jeunesse Communiste
Martiniquaise, une importante
«manifestation de solidarité
avec le Vietnam-
Lé préfet Deliau qui se si-
«nale par son zèle pro-
américain, avait interdit la
manifestation et mobilisé
d'importantes forces de police
'et de gendarmerie. Des
•?échauffourées mirent aux
"prises les forces de répression
et la population. Il y a cinq
blessés.
Néanmoins, les manifes-
tants défilèrent dans les rues
;aux cris de « Victoire pour
le Vietnam », « Liberté chez
nous ».
Un vibrant meeting rassem-
bla ensuite des centaines de
jeunes.
Ainsi, le jour même où on
annonçait l'ouverture des né-
gociations à Paris, le gouver-
nement français faisait inter-
'dire et matraquer à Fort-de-
France les manifestations en
faveur du Vietnam.
Benoît Frachon, président,
Jean-Louis Moynot, secrétaire
de la CGT, Hélène Mabille,
secrétaire de la Fédération des
employés, et Robert Telliez,
rédacteur en chef de la « Vie
Ouvrière » ont été salués à
leur départ par une délégation
du Conseil central des syndi-
cats soviétiques.
Ils avaient visité au cours
de leur séjour en URSS la
ville et la région d'Oulianovsk,
sur la Volga, et notamment la
maison transformée en musée
où Lénine est né.
APRÈS LES ENTRETIENS DE MOSCOU \
DUBCEK : nous avons lait
des propositions pour renforcer
notre solidarité avec l'Union Soviétique
(De notre envoyée spéciale permanente Pfcilippa HENTGES)
PRAGUE, le 6 mai (par téléphone). — < Le Présidlum du Comité Central du Parti
Communiste met tout en œuvre afin qu'un congrès extraordinaire puisse être préparé
et convoqué dans les plus brefs délais. >
Comme le congrès extraordinaire aurait pour objet d'élire un nouveau Comité
Central, on mesure l'importance de cette nouvelle. Mais il ne s'agit pas jusqu'ici d'une
information officielle et « Rude Pravo » qui la publie ce matin la présente comme une
« affirmation » de Stefan Sadovsky qui est secrétaire du Comité Central (sans être
membre du Présidium).
Il faut encore remarquer
que l'expression « dans les
délais les plus brefs » semble
exclure l'idée d'une convoca-
tion imminente qui a été for.
mollement rejetée à plusieurs
reprise par le premier secré-
taire du Comité Central,
Alexandre Dubcek.
Ce qui est pour l'instant à
l'ordre du jour, c'est la réu-
nion du Comité Central qui
doit avoir lieu en mai et dont
dépend la solution de toutes
les questions qui demeurent à
résoudre, y compris celle du
Congrès. C'est pour le prépa-
rer qu'a eu lieu aujourd'hui
une réunion des secrétaires des
sections et des fédérations res-
ponsables des questions idéolo-
giques qui ont « discuté des
problèmes politiques actuels
en liaison avec la mise en pra-
tique du programme d'action
du Parti ».
Le journal « Veeerni
Praha » parle ce soir du
congrès comme de la « ques-
tion-clé », mais on s'intéresse
plus encore aux entretiens
qu'a eus à la fin de la se-
maine dernière à Moscou la
délégation que dirigeait
Alexandre Dubcek.
L'interview d'Alexandre Dubcek
Dans une interview qu'il a
accordée ce soir à un journa-
liste de « Rude Bravo », le
premier secrétaire du Comité
Central a confirmé ce qui
avait été dit hier pour l'essen-
tiel dans le communiqué offi-
ciel. Les deux délégations
soviétique et tchécoslovaque
ont discuté à Moscou du dé-
veloppement des relations
économiques entre les deux
pays après 1970.
«Nous avons, dit Alexandre
Dubcek, fait des propositions
en vue de renforcer les bases
de notre collaboration et d'ac-
célérer les changements struc-
turels de notre économie.
Nous avong demandé aux So-
La quasi-totalité des partis
et organisations de la Guadeloupe
de la Martinique et de la Réunion
adoptent un manifeste pour l'autodétermination
AU moment où le statut colonial qui règne encore dans le» « départements d'outre-tner » pro-
voque un état de tension réelle en Guadeloupe, en Martinique et à la Réunion, la quasi-
totalité des partis et organisations de «es pays (1) viennent de signer un important mani-
feste dans lequel ils définissent ce qui constitue l'application minimum du droit à l'autodéter-
mination. S'opposant à toute solution néo-colonialiste, ils soulignent que toute réforme politique
qui interviendrait dans ces pays ne peut avoir de sens que si elle est élaborée avec leur partici-
pation. Voici le texte de ce manifeste :
« Les organisations, partis
et personnalités soussignés,
après avoir analysé la situa-
tion politique, économique et
sociale de leuns territoires res-
pectifs déclarent :
« Durant les quatre années
qui se sont écoulées depuis le
Manifeste de décembre 1963,
les luttes des peuples de la
Guadeloupe, de la Martinique
et de la Réunion ont permis :
« — D'une part, de dénon-
cer sans équivoque aux yeux
de l'opinion publique française
et internationale le régime
d'oppression coloniale qui sé-
vit dans les prétendus « dé-
partements d'outre-mer ».
« — D'autre part, de met-
tre en lumière le fossé exis-
tant entre les professions de
foi libérales du gouvernement
français à l'égard du « Tiers
Monde » et la politique appli-
quée par ce même gouverne-
ment dans les territoires en-
core soumis à sa tutelle.
« On pouvait espérer que,
devant l'émotion suscitée par
le récent procès des patriotes
guadeloupéens devant la Cour
de Sûreté de l'Etat, le gouver-
nement prendrait des mesures
tendant à modifier l'état de
choses dans les < D.O.M. ».
Mais le maintien du règne de
l'arbitraire, la persistance de
la répression démontrent qu'il
n'y a aucune volonté vérita-
ble de changer les structures
coloniales existantes et, par-
tant, aucune volonté de met-
tre un terme à l'exorbitante
pression du « lobby sucrier »
lié aux féodalités économiques
locales.
< Toute réforme politique
élaborée sans la participation
active des forces anticolonia-
listes et des masses populaires
de ces territoires serait inadé-
quate et inopérante car sus-
citée par le « lobby sucrier »
qui demeure le principal obs-
tacle à tout progrès politique,
économique et social dans ces
territoires.
< II importe donc que les an-
ticolonialistes, quelles que
soient aujourd'hui les diffé-
rences de leur option en ma-
tière de statut, instruits des
expériences malheureuses qui
ont suivi le bluff de l'assimi-
lation, fassent preuve de vigi-
lance et dénoncent toute me-
sure qui ne s'inspirerait pas
du droit des peuples guade-
loupéen, martiniquais et réu-
nionnais à l'auto-détermina-
tion, droit constituttonnelle-
ment reconnu et déjà appliqué
à l'Algérie et & Djibouti et
impliquant le libre choix par
le peuple du statut futur :
autonomie, indépendance na-
tionale, fédération, confédéra-
tion, etc.
« Toute solution qui, con-
trairement au droit à l'auto-
détermination, ne donnerait
pas aux Guadeloupéens, Mar-
tiniquais et Réunionnais, diri-
geant eux-mêmes leurs pro-
pres affaires, la possibilité de
mettre en œuvre :
c 1) Un programme de dé-
mocratie politique.
€ 2) Un programme écono-
mique comportant au mini-
mum :
— La réforme agraire
— La nationalisation de
l'industrie sucriers
— Le contrôle absolu des
investissements I
— La liberté de commerce
avec l'étranger
— La négociation d'accords
de coopération économique.
3) Un programme d'amélio-
ration de la condition sociale
des masses laborieuses ne sau-
rait être autre chose qu'une
solution néo-colonialiste, quelle
que puisse être la modifica-
tion portée éventuellement à
la dénomination du statut po-
litique.
t Toute concession faite sur
l'un de ces points par des
responsables politiques locaux
serait contraire aux intérêts de
nos pays et traduirait une
volonté délibérée de mainte-
nir en place le système de
domination coloniale.
t De toute évidence, tout
dialogue suppose la fin de
l'arbitraire, l'assainissement
des mœurs politiques, la ga-
rantie des libertés et l'amnis-
tie de tous les emprisonnés
politiques.
« Dans l'étape actuelle de
notre lutte, ces positions de
principe doivent servir de
base à l'indispensable unité
d'action des forces anticolo-
nialistes guadeloupéennes,
martiniquaises et réunionnai-
ses.
« Au moment même où le
général de Gaulle, président
de la République Française,
de Pnom Penh au Québec,
proclame le droit absolu et
imprescriptible des peuples à
disposer d'eux-mêmes, il n'est
pas possible nue l'appUeaUott
de ce principe «'arrête «tri
borde de nos pays.
(1) Parti Progressiste Mar-
tiniquais (PPM) : Aimé Ce-
saire. président ; Rodolphe
Désiré, secrétaire général ;
— Parti Communiste Martini-
quais (PCM) : Armand Nico-
las, secrétaire général ; —
Confédération Générale du
Travail Martiniquais (CGTM) :
Victor Lamon, secrétaire gé-
néral : — Union de la Jeu»
nesse Communiste Martini»
quftise (UJCM) : Edouard Ds-
lepine, secrétaire général : —
Parti Communiste Guadelou-
péen (PCO) : Evremond Gè-
ne, secrétaire général ; —
Groupe c Vérité > : E. Flu-
masseau et Paul Tomiehe ;
— Groupement d'Organisation
Nationale Guadeloup é e n n P
(GONG) : Pierre Sainton et
Claude Makouke ; — Parti
Communiste Réun 1 o n n a 1 a
(PCR) : Paul Vergés, secré-
taire général ; — Union des
étrangères saluent le Congrès
Syndicats CGT de la Réu-
nion : Fabien Lanave, secré-
taire général ; — Front de
la Jeunesse Autonomiste Réu.
nicnnaise (FJAR) : Marius
Félicité ; — Comité de Soli-
darité de la Réunion : Arist»
Bolon, président ; — Union
deit Femmes de la Réunion
(UFR) : Isnelle Amelin, se-
crétaire générale ; — Union
Générale des Travailleurs
Réunionnais en France (UCrT
RP) ; Gervais Barret. prési-
dent, Michel Morel, secrétaire
général ; — Regroupement de
l'Emigration Martiniquaise
(REM) : Marcel Dormier, se-
crétaire général, Marcel Man-
ville. secrétaire général ad-
joint : — Association Géné-
rale des Etudiants Martini-
quais (AGEM) : Guy Holo.
président.
oOo
La Confédération Générale
du Travail de Guadeloupe (CG
TQ), l'Union de la Jeunesse
Communiste Quadeloupéenne
(UJCG) et l'Union des Fem-
mes Guadeloupéennes (UFG)
ont fait savoir que leurs di-
rections allaient se réunir
incessamment pour faire con-
naître leur position.
viétiques de nous aider à cet
éfard. »
« Nos amis soviétiques, dit
encore Alexandre Dubcek, ont
écouté avec compréhension
l'exposé de nos efforts en vue
de développer la démocratie
socialiste et de renforcer l'au-
torité du Parti Communiste,
son avant-garde. Ils ont ex-
primé leur conviction que le
Parti Communiste de Tchécos-
lovaquie, qui jouit de l'appui
de la majorité de la popula-
tion, sera en mesure d'attein-
dre ses objectifs ».
« Nous avons pari* comme
de bons amis, d'étal a «cal.
Dans cet esprit, nos cama-
rades soviétiques ont exprime
cette préoccupation que peut-
être le processus de démocra-
tisation pouvait être utilise
contre le socialisme. Il faut
dire à c« propos uue noire
Parti a, depuis le Comité
Central de janvier, exprimé
à maintes reprises son désac-
cord r.vec les manifestations
extrémistes antisociaUstes, et
la lutte contre elles constitue
une partie intégrante <!e nctre
jolniuue ».
Les Tchécoslovaques ont
aussi léaffirme à Mos>-' u leô
posii 'ons de leur Parri dans la
lutte pour l'unité du raouve-
men- communiste internatio-
nal contre l'impérialisme et
exprimé leur attachement au
Pacte de Varsovie dont les
obligations resteront impéra-
tives à leurs yeux tant que
subsistera le Pacte Atlanti-
que.
« Tant que l'OTAN existe,
a dit Dubcek, le Pacte de Var-
sovie existera aussi et nous
"mettrons tout en œuvre pour
le renforcer »•
M. Dubcek a ajouté que les
rumeurs a sensation au sMjet
de sa visite à Moscou se ré-
véleront • absolument sans
fondement sinon le résultat
d'une provocation » et que
les entretiens se sont déroulés-
< dans ie respect absolu des
droits de chacun des pays ».
Alexandre Dur-cek a un-
eontré ce matin le secrétaire
généra) du Parti Communiste
Italien, Luigi Longo, qui se
trouve depuis hier & Prague et
il s'est rendu au début de
l'après-midi avec le président
Svoboda sur le mont Rip,
mont légendaire d'où la na-
tion tchèque se serait répan-
due sur la Bohême et où, en
1868, avait eu lieu une grande
manifestation contre le joug
austro-hongrois
Cet après-midi le nouveau
ministre des Affaires étrangè-
res, Jiri Hajek, s'est rendu a
Moscou où il a été reçu à
l'aérodrome par le nouvel
ambassadeur en Union sovié-
tique, Vladimir Koucky, et par
le ministre soviétique des Af-
faires étrangères, André! Gro-
myko avec qui il doit avoir
des entretiens.
• Grève des enseignants
français en Tunisie
TUNIS, 6 mai. — Les quel-
que sept cents enseignants de
la section culturelle française
de Tunisie feront grève de-
main mardi. C'est, en premier
lieu pour obtenir une revalo-
risation de leurs traitements,
les plus bas selon eux de ceux
alloués aux enseignants fran-
çais d'Afrique du Nord, qu'ils
ont décidé de déclencher c«
mouvement.
Par cette grève, les profes-
seurs veulent également ma-
nifester leur opposition à l'ins-
tauration par Paris d'une taxe
de scolarisation à partir de la
rentrée prochaine dans les éta-
blissements français du Maroc
et qui, estiment-ils, sera très
probablement appliquée aussi
en Tunisie, bien qu'une telle
mesure n'ait pas été annoncée
jusqu'ici.
DJIBOUTI, 6 mai. — Cet
après-midi, en plein centre de
Djibouti, une grenade a été
lancée contre la voiture d'Ali
Aref, président du conseil de
gouvernement du territoire
des Afars et des Issas. Seul
le chauffeur a été atteint. Il
est décédé peu après l'explo-
sion.
La doctrine marxiste-léniniste est
le patrimoine de l'humanité entière»
a déclaré Michel SOUSLOV au Kremlin
pour le 150* anniversaire de Marx
MOSCOU, 6 mai. — La commémoration en URSS du 150
anniversaire de la naissance de Karl Marx a été dominée par
un* r*«*i«n ««tenneUe 4«ti «'*•* tenue dimanche dans le palais
des Congrès du Kremlin.
Prenant la parole devant
plus de 6.000 personnes et en
présence de Brejnev, Kossy-
gume et Podgorny, Michel
Soiislov, membre du bureau
politique et secrétaire *u Co-
mité Central du P.C.U.S., »
rappelé l'influence décisive de
la doctrine marxiste.
« Bien précieux pour l'hu-
manité entière, la doctrine de
Marx appartient an monde en-
tier. Mais nous sommes fiers
que ee soit dan* notre pays
qu'elle ait été mise en pratique
pour la première fois dans
l'histoire », a-t-il déclaré. Après
avoir rappelé que « le marxis-
me ne saurait exister sans son
élément essentiel qui est la
théorie du rôle historique mon-
dial du prolétariat », Souslov
a montré que le P.C.U.S. lut-
tait contre toutes les altéra-
tions du marxisme-léninisme.
Abordant les problèmes de
la construction du socialisme,
Sous-iov a indiqué que « l'ap-
plication constructive de la
théorie marxiste-léniniste dans
divers pays exige que l'on
tienne compte du caractère
particulier des rapports entre
les classes et entre les partis
et d'autres conditions concrè-
tes. >
Après avoir noté que l'in-
fluence du socialisme allait en
grandissant dans le monde,
• Souslov a souligné que * l'épo-
que est maintenant révolue où,
forte de sa supériorité mili-
taire et technique, une grande
puissance impérialiste quel-
conque pouvait, sans risque,
entreprendre unr « action poli-
cière » dans n'importe quelle
partie du monde >.
A propos des tâches actuel-
les du mouvement communiste,
l'orateur » rappelé que « la
cohésion de toutes les forces
révolutionnaires est un pro-
cessus compliqué et parfois
contradictoire. L'accroissement
de l'ampleur du mouvement
révolutionnaire et l'extension
de sa base sociale, la diversité
des conditions du développe-
ment économique, social et
politique des pays où agissent
les partis communistes, les
traditions historiques diverses
et les autres distinctions, peu-
vent aboutir à ce que les posi-
tions ne coïncident pas, voire
à une divergence de vues i
propos de telle ou telle ques-
tion.
« La solidarité et l'unité des
Partis Communistes dans les
questions fondamentales et dé-
cisives n'excluent nullement 1»
diversifié des positions politi-
ques et tactiques, la distinc-
tion dans les opinions et les
évaluations...
Conformément aux princi-
pes de l'Internationalisme que
nous ont légués les fondateurs
du marxisme, la démocratie
absolue, l'égalité, la tolérance
et le respect mutuel doivent
présider aux rapports entre les
Partis Communiste*. »
« Actuellement, a déclaré
Souslov, chaque parti marxiste
léniniste élabore et met en
pratique sa politique et sa tac-
tique de lutte révolutionnaire
d'une façon autonome, confor-
mément aux traits particuliers
nationaux et aux traditions his-
toriques de son pays. En même
temps, tous les partis prennent
part à la réalisation des tâches
internationales communes. >
En conclusion, Souslov a
dit : « Nous pouvons affirmer
avec assurance : notre patrie
socialiste aura besoin d'une pé-
riode relativement courte pour
devenir un pays communiste. »
Que va-f-on faire
de Slimane Abdallah ?
L'Algérien Slimane Abdallah est encore en prison.
Contrairement à toute attente, la Chambre des mises en
accusation a en effet refusé, vendredi dernier, sa mise
«n liberté provisoire.
La justification de cette décision serait curieuse à
entendre. Slimane Abdallah est en effet inculpé pour une
affaire remontant à 1961. Depuis, les assises de Versailles
ont reconnu le caractère politique du délit. Elles ont
même rendu un verdict d'acquittement pour les deux co-
ïnculpés d'Abdallah Slimane.
Celui-ci n'était pas présent au moment du procès. Il
fut, paradoxalement, condamné à mort.
S'il n'était pas à Versailles, c'est que, dès 1962. Sli-
mane Abdallah avait été mis en liberté provisoire et auto-
risé à regagner l'Algérie.
Ainsi pour les mêmes faits — aujourd'hui amnistiés —
cet homme est mis en liberté provisoire en 1962 et main-
tenu en prison en 1968 !
Slimane Abdallah a fait une première grève de la
faim de quatorze jours en décembre 1967. Il en a fait une
seconde à partir du 27 mars dernier. Elle a duré trente-
deux jours. Son état de santé est inquiétant. Faudra-t-il
qu'il mette à nouveau sa vie en danger pour qu'une déci-
sion IdjjFique de mise en liberté immédiate soit prise ?
Rôle et droits
des syndicats
à Tordre du jour
du 7e Congrès
des Syndicats
de la R. D. À.
(De notre envoyé
spécial permanent
Lucien HUGCL)
BERLIN, 6 mai (par télé-
phone). — Aujourd'hui s'est
ouvert dans la capitale de la
K.D.A., en présence de 2.000
délégués représentant 6 mil-
lions 800.000 travailleurs syn-
diqués, le 7- Congrès de la
Confédération des, syndicats
libres allemands (F.D.G.B.).
Parmi les 53 délégations syn-
dicales de 49 pays qui assis-
tent aux travaux du Congrès,
on note la présence d'une dé-
légation de la C.vï.T. conduite
par Henri Krasucki, tandis
que Louis Saillant représente
la Fédération Syndicale Mon-
diale.
Ce matin, Herbert Warnke,
président du F.P.G.B., a pré-
senté le rapport d'ouverture
consacré au rôle des syndicats
dans la période de l'achève-
ment de la construction du
socialisme. La préparation du
Congrès a commencé en sep-
tembre 19S7. Depuis cette da-
te, toutes les sections syndi-
cales ont procéda à l'examen
de l'activité syndicale et à
l'élection de leurs directions.
Par rapport au précédent, le
7< Congrès enregistre 400.000
adhésions nouvelles, ainsi
qu'une participation plus ac-
tive à la vie .syndicale. Her-
bert Warnke était donc en
droit de signaler, dans son
rapport, l'ampleur de la dis-
cussion précédant 1« Congrès
et les 250 amendements et
modifications proposées su
projet de résolution soumis
aux délégués. 11 a montré le
rôle accru des syndicats avec
l'entrée en vigueur de la Cons-
titution socialiste de la R.D.A,
laquelle définit leurs droits et
leurs prérogative:;. Le passage
du rapport où Herbert Warnke
rappelle que « les responsa-
bles syndicaux font les repré-
sentants des travailleurs et
non pas les assistants du di-
recteur » a particulièrement
retenu l'attention des délé-
gués.
Examinant la situation in-
ternationale, Herbert Warnke
a souligné que ie F.D.G.B. en-
tretient des relations amicales
avec 85 organisations syndi-
cales de 77 pays. « N'est-il
pas grand temps gué le ÛGB
d'Allemagne Fédérale mette à
jour ses rapports avec le
FDGB et entretienne avec lut
des relations olficietles ? »
a-t-il dit, estimant pour sa
part que « le refus d'entrete-
nir des relations normales
avec le P.D.O.B. ne va pas
dans le sens '/es intérêts des
travailleurs et des syndicats
de l'Allemagne de l'Ouest,
mais aide les forces de la re-
vanche qui mettent la paix
européenne en danger ». Cet
après-midi, '.a discussion du
rapport s'est tiiKagée, et ce
soir les crémières délégations
étrangères saluent le Congrès.
LES INCIDENTS SE MULTIPLIENT
A LA FRONTIÈRE ISRAÉLO-JORDANIENNE
AMMAN, « mai. — Les in-
cidents se succèdent à la fron-
tière israélo-jordanienne, a
déclaré aujourd'hui un porte-
parole jordanien.
Il a précisé que dans la
Journée de dimanche seule-
ment quatre incidents séparés
et différents s'étaient pro-
duits, tous provoqués par les
Israéliens.
Le plus important s'est dé-
roulé dans le. secteur d'Ai-
Mundassa, au sud du lac de
Tibériade ou la fusillade a
duré près de deux heures. Au
cours de ces incident$, les
Israéliens ont eu quatre tués
et deux autreg blessés, Un
véhicule militaire israélien a
été détruit.
D'autre part, un communi-
qué israélien rendu public
aujourd'hui à Jérusalem an-
nonce que des coups de feu
ont été échangés, ce matin à
9 heures (heure française) au
sud de la mer de Galilée. La
fusillade s'est poursuivie jus-
qu'à 10 h 30 (heure française).
Réforme» et réorga-
nisations *R R.A.U.
LE CAIRE, 6 mai. — Le
Conseil des ministres de la
R.A.U. a étudié dimanche
soir en détail le plan de ré-
forme proposé par le prési-
dent Nasser et soumis jeudi
dernier à un référendum po-
pulaire. Les modes d'exécution
du « programme du 30 mars »
seront mis au point, indique-
t-on, dans le courant des deux
prochaines semaines.
D'autre part, le quotidien
Al Ahram annonce une réor-
ganisation des services diplo-
matiques égyptiens à l'étran-
ger et précise que Mahmoud
Rifld, ministre des Affaires
étrangères, étudie actuelle-
ment les granc«ki lignes de ce
changement. Le journal an-
nonce également la mise à la
retraite de douze ambassa-
deurs et ministres plénipo-
tentiaires et ajoute que les
mutations de onze des vin?t-
deux gouverneurs de provin-
ces seront rendues publiques
demain.
le président syrien
au Caire
LE CAIRE, 6 mai. — Nou-
reddine Al-Atassi, chef de
l'Etat syrien, est arrivé lundi
matin au Caire où il aura
d'importants entretiens.
Entretien
Husseln-Stewart
LONDRES, 6 mai. — Les
perspectives de l'ouverture de
pourparlers préliminaires de
paix au Proche-Orient — sous
l'égide de M. Gunnar Jarrinç,
représentant du secrétaire gé-
néral de l'O.N.U, — ont été
évoquées aujourd'hui au cours
d'un entretien que le roi Hus-
sein de Jordanie a eu avec le
secrétaire au Poreign Office.
Michae] Stewgrt.
Le roi Hussein sera mercre-
di prochain l'hôte à un « dé-
jeuner de travail » offert par
le premier minUtr». Harold
Wilsor»
PAR ROBERT MERLE
RESUME, — Les services secrets scienujiiiues améri-
cains s'intéressent de très prés aux recherches du professeur
Sevilla sur le comportement des dauphins. Leur but semble
être de transformer ce doux animal en torpille vivante,
Mais d'autres services secrets américains s'opposent à leurs
investigations. Rivalités. Pendant ce temps, le professeur
Sevilla. entouré de son équipe, poursuit ses travaux-
Bon Dieu, ça m'est égal, maintenant, mon métier, si ça
continue je ne serai même plus capable de le faire, j'ai bien cru
que j'allais tourner de l'œil tout à l'heure devant cette petite
garce et son dauphin Ivan, et d'abord, pourquoi Ivan ? qui
est-ce qui a fourré un nom russe à ce dauphin américain ? Son
estomac se contracta, il s'allongea sur le dos, les jambes écar-
tées, et se massa le ventre avec force, ses doigts s'enfonçaient
et il pensa, toute cette viande, ces tripes, ces nerfs, ce sang, un
animal, rien de plus, mou, suant, obscène, ce métèque va peut-
être réussir, en tout cas, il brûle, c'est évident, encore un truc
que Lorrimer m'a caché, tu parles «'il* publient les résultats,
tu parles si c'est « pas-secret », vous pouvez vous Je carrer
dans le cul, sir, votre « pas secret », je ne sais pas ce qu'ils
prennent comme mesures, mais ça ne va pas m'empêcher d'en
prendre d'autres, et je parierais mes breloques qu'il accepte
de me servir d'antenne sur Sevilla, le joli petit minet
Le téléphone éclata dans la chambre avec une force stri-
dente merde, dit C, juste au moment où je me préparais à
m'endormir, il dcrocha, Bill, c'est Keith, je me permets de te
déranger, je viens de recevoir une dépêche d'agence que je te
résume en deux phrases : les Soviétiques viennent d'interdire
formellement la pêche des dauphins dans leurs eaux Tout pé-
cheur qui aura blessé ou tué un dauphin sera passible de sanc-
tions sévères. Eh bien, eh bien, dit C, et de quand date la
dépêche ? Du 12 mars. Merci. Keith, il raccrocha.
Au bout d'un moment il se leva, son envie de dormir avait
disparu, il enfila ses mules et ce mit à marcher de-long en large
dans la chambre.
IV
C'est l'après^midi où ce type C est venu nous casser les
pieds, dit Maggie, tu te rappelles, avec son assistant qui avait
une tête de boxeur, en tout cas bien plus sympathique que la
sienne, ce type C avait des yeux qui me faisaient froid dans le
dos, je me souviens, dit Lisbath, étendue sur un des deux lits
jumeaux «le la chambre qu'elle partageait avec Maggie. il fai-
sait encore chaud, le store tamisait à peine le soleil, Lisbeith
était en culotte et en soutien-gorge, grande, forte, blonde, athlé-
tique, le visage bien construit, le front large, la mâchoire car-
rée, elle avait l'air d'un très beau farçon, intelligent et volon-
taire, qui au dernier moment se serait trompé d« *ex«, même
sa fortç poitrine ne réussissait pas à lui donner tout à fait
l'air d'une femme, elle était soulevée sur son coude et tirait sur
sa cigarette d'un air compétent en fixant ses yeux bleus, atten-
tifs, sur Maggie, je me souviens parfaitement, dit-elle de sa
voix nette, Ariette est entrée avec eux dans le labo, elle avait
un nouveau costume de bain qui mettaient en valeur son joli
petit corps, et moi, je t'ai tenu compagnie sur les radeaux du
bassin, eh bien, c'est ce jour-là qu'il a rompu, dit Maggie, il
est revenu tard, très tard, il avait son air fermé et il m'a dit :
quand Mrs Ferguson téléphoner» à nouveau, vous répondrez
que je ne suis pas là, je me suis levée, j'aj fait un effort inouï
pour ne pas sourire d'une oreille à l'autre, et j'ai dit : pour
combien de temps ? Il a haussé les sourcils d'un air distant,
eh bien, dis-je, il faut quand même que je sache, c'est une con-
signe temporaire ou une consigne permanente ? Vous verrez
bien, dit-il, et rien qu'à son air, j'ai compris que c'était défi-
nitif, tu penses si j'étais heureuse, je ne sais pas ce qu'elle
lui a fait, mais il était furieux, c'est un peu plust tard, en v
réfléchissant, que je me suis demandé si c'était tellement bon,
cette rupture, je me le demande aussi, dit Lisbeth, les sourcils
froncés, elles se regardèrent et se turent, elles ne savaient pas
au juste si gljes pensaient tout & fait la même chose, même
leurs yeux cessèrent de s'accrocher, plusieurs secondes coulè-
rent, elles avaient l'air, face à facç, de deux chattes circonspectes
qui tout d'un coup rentrent leurs griffes dans leurs pattes, ca-
chent leurs pattes sous leur poitrine en s'asseyant et ferment
à demi les paupières.
C'est aussi l'avis de Bob, dit Maggie, tu sais comme il est
fin, il me comprend avant mêm« que j'aie parlé, c'est inouï,
la communication qu'il y a entre nous, un simple regard suffit,
au fond, nous n'avons plus besoin de mots, ça me rappelle
tout à fait le jenre de rapports que j'avais avec James Dean, ce
pauvre James, je le revois encore, assis dans le vieux fauteuil
en cuir de tante Agatha à Denver, fixant sur mot tes yeux tris-
te* sans dire un mot, tu te rappelles les yeux pathétiques qu'il
avait, chargés pour ainsi dire de toute la tristesse du monde,
pour en revenir à Bob, ce n'est pas tout à fait le même pra-
blème, il est si timide, il a à ce point horreur des démonstra-
tions de sentiments que je ne sais même pas ti je pourrai an-
noncer nos fiançailles cet été, comme je le pensais, mais dit
Lisbeth en levant un sourcil, est-ce qu'il a vraiment... ?. mais
voyons, tu n'y penses pas, dit Maggie en dardant en avant son
visage rougeaud et ses grosses lèvres boursouflées, ce n'est pas
du tout le genre de Bob, il n'a même pas essayé de m'embras-
ser, il est si délicat, jamais un geste, il est tout en demi-teintes
et en nuances, tiens, l'autre jour, on faisait une partie de lè-
che-carreaux en ville tous les deux, il est tombé en admiraton
devant un petit chemisier blanc rayé noir, et il a dit : ce qu'il
est mignon, il a une allure folle, ce que j'aimerais l'acheter,
je me mets à me tordre, oh. Bob, tu aimeraU porter un truc
pareil ! ma chère, il a piqué un fard, il a rougi jusqu'aux
oreilles et il m'a dit très vite en détournant la tête, mais non,
voyons, je pensais à toi, je pensais comme il t'irait bien, j'en
suis restée sans voix, tout à fait bouleversée, c'était sa façon à
il » dégagé sa main et il a dit d'un ton sec : voyons, Maggie,
tu es folle, qu'est-ce qui te prend ?, il est adorable, tu ne
trouves pas ?
(A suivn.)
7-S-88
(Copyright, Edition* Gallimardj.
LA VIE f N FRANCE
* 7-5-1968 5
TRAIN DE HAUSSES
A L'ÉTUDE POUR JUIN :
ELECTRICITE, GAZ, RATP. SNCF
UN nouveau train de
hausses des tarifs pu-
blics est à l'étude. Le
gouvernement envisage de le
lancer en juin. Les majora-
tions toucheraient l'électricité,
le gaz, le métro et les autobus
parisiens, les tarifs de voya-
geurs de la S.N.C.F. Comme
de coutume, juste avant les
congés.
En juillet interviendront en-
suite les hausses de loyers.
Pour tenter de justifier les
prochaines majorations de
tarifs (et calomnier les natio-
nalisations), le gouvernement
commence à prétendre que
1'E.DJ1. et la S.N.C.F. n'ont
pas d'autre moyen d'équilibrer
leur budget et de financer
leurs investissements. Or c'est
le pouvoir lui-même qui met
les entreprises nationalisées
en difficulté, en les obligeant
à consentir aux trusts de mul-
tiples avantages, à commencer
par les tarifs-cadeaux accor-
dés à la très grosse industrie
privée.
La vérité est que le pouvoir,
fidèle à son 5* Plan, veut
ainsi faire payer aux petits
consommateurs les superpro-
fits des monopoles .. et opérer
une ponction de plus sur le
pouvoir d'achat des travail-
leurs.
Après les hausses de l'an
dernier, après les atteintes à
la Sécurité sociale, après
l'aggravation de la T.V.A. en
janvier, de nouveau le petit
peuple du métro et de la
S.N.C.F., l'abonné au gaz (et
à l'électricité) sont à l'ordre
du Jour des délibérations mi-
nistérielles. Le pouvoir gaul-
liste pense à tout.
FONCTION PUBLIQUE :
Le premier ministre repousse
toutes les revendications
LA C.G.T. PROPOSE UN ARRET DE TRAVAIL
Le bureau de l'Union gé-
nérale des Fédérations de
Fonctionnaires C. O. T. qui
s'est réuni hier, attire l'atten-
tion des fonctionnaires sur la
gravité de la situation actuel-
le dans la fonction publique.
Des mesures décidées dans
leur principe voici bientôt un
an ne sont toujours pas appli-
quées (création et transfor-
mation d'emploi). Des crédits
qui avaient pourtant reçu une
affectation précise (atténua-
tion des abattements de zone)
ne sont toujours pas utilisés.
La séance plénière du Con-
seil supérieur de la Fonction
publique, prévue pour le 10
mai, ne pourra avoir lieu car
le gouvernement n'a pas pris
à temps les décisions requises.
Le premier ministre n'a pas
caché aux organisations de
fonctionnaires Qu'il a déjà
reçues (F.O. et C.F.D.T.) sa
volonté d'en finir avec toute
référence directe entre secteur
public et secteur nationalisé,
c'est-à-dire de renoncer a
l'harmonisation prévue par la
loi du 3 avril 1955.
En accord avec le ministre
des Finances, il oppose une
rigueur plus grande à tout
aménagement indiciaire ou
statutaire de caractère parti-
culier ou général.
Déjà pour 1968 il se refuse
à toute intégration de l'in-
demnité de résidence, à toute
atténuation des abattements
de zone, à tout reclassement
réel des catégories C et D.
« Ainsi, déclare le bureau
de l'U.G.F.F., par des moyens
divers, soit en divisant et
opposant les personnels, soit
en utilisant des prétextes tech-
niques, le pouvoir a décidé
de porter de nouveaux coups
à la fonction publique. >
Les quatre organisations
syndicales de fonctionnaires
(UGFF. FO, CFDT, FENï por-
tent la même appréciation sur
cette situation.
« Dons ces conditions, sou-
ligne l'UGFF, il est urgent
qu'elles se mettent d'accord
pour opposer un Iront uni jace
au gouvernement et réaliser
ainsi les conditions pour appe-
ler les fonctionnaires à l'ac-
tion »
Le bureau de l'UGFF leur
renouvelle en ce sens les pro-
positions qui visent « par dits
modalités progressives, à par-
venir à un arrêt général du
travail dans la fonction publi-
que avant que ne soient pri-
ses les décisions du premier
ministre. Cet arrêt de travail
devrait se situer dans la pé-
riode du 20 au 30 mai. •
II demande à ses organisa-
tions d'informer les fonction-
naires de cette situation et de
ses propositions et de déve-
lopper, sous les formes appro-
priées et dans l'unité, la pro-
testation des personnels et
l'approbation la plus large du
mouvement envisagé.
Il appelle enfin les fonction-
naires à participer aux actions
du 8 mai dans les départe-
ments de l'ouest et à la jour-
née du 15 mai pour la recon-
quête de la Sécurité sociale.
PTT : Les techniciens
OBSERVENT
24 HEURES D'ARRÊT
LE Conseil supérieur des
P.T.T. qui examinait hier
matin, le projet du bud-
get 1969 n'aura pas l'excuse
d'ignorer les revendications du
personnel. Venant d'un mee-
ting tenu à la Bourse du Tra-
vail, des manifestants se sont
rendus devant le ministère des
P.T.T. où siégeait le Conseil
et scandèrent assez fort pour
être entendus, les revendica-
tions des postiers.
Dans la journée d'hier, plu-
sieurs milliers de techniciens
des P.T.T., ouvriers d'Etat,
METEO :
grève administrative
Depuis hier matin, le per-
sonnel de la Météorologie ap-
plique les consignes de grève
administrative lancées par les
trois syndicats (CGT, CFDT
et FO).
Ce mouvement a été décidé,
non seulement pour démontrer
la nécessité de réformer des
structures manifestement pé-
rimées, mais comme moyen
d'action nouveau répondant
aux atteintes récentes por-
tées à la Météorologie natio-
nale contre les libertés syndi-
cales. Le mouvement actuel,
qui se poursuivra jusqu'à
jeudi, est le premier d'une
série destinée à obtenir aussi
l'annulation des sanction»
disciplinaires.
L'économie et
les hommes à
A l'approche du 1er juillet,
on parle beaucoup, et à
juste titre, de la concur-
rence internationale qui va se
trouver aiguisée. De précéden-
tes chroniques ont montré que
la clef des échanges extérieurs
réside dans le niveau de déve-
loppement économique propre
que réussit à atteindre le pays
concerné — et ici il s'agit du
nôtre.
Soulignons que ce qui doit
être examiné est le développe-
ment économique dans son en-
semble, et non pas seulement
tel ou tel aspect technologique
qui, pour important qu'il soit,
n'en est qu'une composante.
Défi américain ?
Une propagande à la mode
prétend que l'avance technolo-
gique des Etats-Unis est telle
que notre économie nationale
est d'avance surclassée. C'est
une généralisation hâtive, qui
ne tient compte ni de l'ensem-
ble des branches ni de l'ensem-
ble des problèmes économiques.
Autant un examen objectif du
défi américain est utile pour
situer les points de force et de
faiblesse de notre propre écono-
mie, être lucide envers les dan-
gers mais aussi prendre cons-
cience des atouts dont dispo-
serait l'économie d'une Franc»
démocratique, autant il est faux
d'en tirer des conclusions d'ab-
dication, de renoncement à la
lutte contre les monopoles pour
s'agenouiller devant les trust»
américains ou devant des trusts
supranationaux « a l'américai-
ne >.
Même au point de vue tech-
nologique, la troisième confé-
rence ministérielle consacrée par
l'OCDE à la science (1), confé-
rence qui s'est tenue à Paris
les 11 et 12 mars 1968, a con-
clu que le$ Etats-Unis n'ont une
grande avance sur les autres
pays capitalistes que dans deux
branches, certes d'un très haut
intérêt : celle de l'informatique
(pour ce qui est des calcula-
teurs et des semi-conducteurs)
et celle des engins supersoni-
ques et spatiaux (métallurgie du
tantale et du titane, matières
plastiques spéciales à usage mi-
litaire ou spatial) ; mais ils n'ont
pas d'avance généralisée dans
beaucoup d'autres branches
d'aussi grande importance éco-
nomique et technique i instru-
ments scientifiques, produits
pharmaceutiques, matières plas-
tiques courantes et fibres, ma-
chines-outils, sidérurgie. Dans la
recherche atomique fondamenta-
le *t dans les applications paci-
fiques de l'énergie nucléaire, les
Etats-Unis n'ont pas non plus
d'avance notable et généralisée
Exemple :
l'aéronautique
L'exemple de l'industrie aéro-
nautique montre combien il se-
rait erroné de croire que la
supériorité américaine est uni-
verselle, même dans le secteur
capitaliste de l'économie mon-
diale. Voici quelques années, H
était courant d'entendre affir-
mer qu'un pays comme la Fran-
ce n'avait plus qu'à renoncer
dois « Draken >, de préférence
à la fois au < Mirage > de con-
ception française... et au « Nor-
throp > américain. Dans ce do-
maine très particulier, rien n'in-
dique donc que les techniques
américaines soient supérieures
aux techniques françaises... ni
celles-ci aux techniques suédoi-
ses. D'ailleurs, l'affaire ne met
pas seulement en cause le ni-
veau des techniques. Les capa-
cités financières et commercia-
les à l'exportation, sur ce mar-
ché très disputé de l'armement
militaire, où la concurrence in-
ter-impérialiste est des plus
acharnées, ne paraissent pas être
le monopole d'une superpuis-
sance.
Nationaliser
II peut sembler paradoxal que
nous qui sommes partisans du
Concurrence
internationale
et problèmes
français
aux recherches et fabrications
aéronautiques, que les Etats-Unis
avaient acquis là une telle préé-
minence qu'il valait mieux leur
laisser un monopole et se con-
tenter de leur acheter des avions,
aux conditions qu'ils voudraient
bien fixer. Or, sans même par-
ler ici du succès qu'a obtenu
depuis lors la < Caravelle > et
des problèmes que pose le pro-
jet « Concorde >, une série de
faits récents bat en brèche le
prétendu monopole total des
Etats-Unis, et dément surtout
qu'il s'applique à tous les do-
maines.
Pour équiper son prochain
airbus triréacteur, le trust amé-
ricain Lockheed vient de choisir
des réacteurs britanniques Rolls-
Royce, de préférence à ceux de
la General Electric américaine.
En matière d'avions de combat,
la Belgique vient de donner la
préférence au « Mirage > de
Dassault si>r l'appareil américain
concurrent. Quant au Danemark,
il commande des chasseurs sué-
désarmement prenions ici pour
exemple un secteur de produc-
tion qui est en grande partie
(voire exclusivement) militaire.
Paradoxal aussi que nous qui
préconisons des nationalisations
démocratiques choisissions un
exemple où intervient un cons-
tructeur privé, Dassault. Mais le
paradoxe n'est qu'apparent.
D'une part, il s'agit d'un sec-
teur où l'Etat intervient de tou-
tes ses forces, dans chaque
pays. Les succès commerciaux
de Dassault ont pour base l'in-
tense effort de recherche et de
fabrication déployé par le sec-
teur nationalisé (entreprises na-
tionalisées de construction aéro-
spatiale et O.N.E.R.A.) ainsi que
le soutien de l'Etat sous les for-
mes les plus diverses : finance-
ment des recherches et des pro-
totypes, commandes à prix d'or
etc. Ce dernter point est airssi
vrai aux Etats-Unis, ce qui mon-
tre ce qu'y faut penser de la
prétendue < libre entreprise >
dans les secteurs d« pointe. Un
programme de progrès comme
contrôleurs des installations
électro-mécaniques, agents des
installations, inspecteurs des
télécommunications, etc., ont
fait grève 24 heures, à l'appel
des fédérations CGT, CFDT
et FNT. Ce mouvement avait
pour objectif de défendre les
revendications particulières et
de garantir le maintien des té-
lécommunications au sein du
service public.
Pour sa part, le personnel
des ateliers centraux du télé-
phone et du télégraphe des
PTT, 103, boulevard Brune, a
fait aussi 24 heures de grève,
hier, pour ses revendications
et s'opposer au transfert en-
visagé par le eouvernement.
• CERAMIQUE. — Les Fé-
dérations CGT et CFDT des in-
dustries céramiques « enregis-
trent avec satisfaction l'accord
réalisé entre leurs confédéra-
tions de faire du 15 mai 1968
une journée nationale pour
l'abrogation des ordonnances
de Sécurité sociale ».
Cette journée fait suite aux
actions des deux organisations
contre l'ensemble des mesures
antisociales.
Elles appellent leurs syndi-
cats à « assurer le succès de
cette journée. Les actions
pourront revêtir des formes
diverses : pétitions, déléga-
tions, y compris des arrêts de
travail et participation éven-
tuelle aux manifestations ».
celui des communistes, qui pré-
conise un rôle accru de l'Etat
sous une forme démocratique et
à des fins démocratiques, en par-
ticulier par l'extension du sec-
teur nationalisé ainsi que par
sa démocratisation, n'est pas en
contradiction avec ces consta-
tations mais, tout au contraire,
en tire les conclusions logiques.
Porter i'effort
sur les fabrications
de paix
Quant au fait que nous ayons
pris pour exemple, un secteur
en grande partie militaire, il a
aussi sa logique, puisque c'est
là que l'Etat gaulliste, comme
les autres Etats impérialistes,
porte son effort principal. Mais
si un pouvoir démocratique,
fort d'une politique de paix,
consentait, au sein de notre
économie, un effort aussi sé-
rieux pour des productions paci-
fiques que le pouvoir réaction-
naire le fait aujourd'hui, dans
chaque grand pays capitaliste,
à des fins de préparation à la
guerre et d'exportation de ma-
tériels de guerre, il n'y a pas
de doute que, tout au moins
pour les productions sur les-
quelles seraient engagés des
moyens importants, notre pays
atteindrait un niveau suffisant
de qualité internationale pour
jouer un rôle très positif dans
les échanges mondiaux... en mê-
me temps que pour renforcer
notre propre économie, au bé-
néfice de la situation des tra-
vailleurs.
Qu'on nous entende bien
Nous ne disons pas que dans
son état actuel l'industrie fran-
çaise peut affronter sans crain-
tes l'étape de l'ouverture des
frontières du 1er juillet pro-
chain. Au contraire, des inquié-
tudes sérieuses s'imposent car,
exception faite du développe-
ment d'une poignée de groupes
privilégiés, le règne des mono-
poles a rendu difficile la posi-
tion de notre économie et lui
est profondément nuisible ; c'es*
l'un des plus grands enseigne-
ments de dix ans de pouvoir
gaulliste. Mais il n'y a là aucu-
ne fatalité qui condamnerait no-
tre pays au déclin sous un régi-
me délivré de I* malfaisante de»
monopoles.
Une France démocratique, i
condition d'appliquer un pro-
gramme vigoureux de progrès
social et économique, aurait les
moyens de tenir sa place dans
le monde.
Jacques KAHN.
il) OCDE : Organisation
pour la coopération et le dé-
veloppement économique: c'est
un organisme économique qui
groupe les pays membres du
Pacte atlantique, tant ceux
d'Europe que les Etats-Unis g
«t i« Canada,
TAXIS RARES
AUJOURD'HUI
Les taxis seront rares au-
jourd'hui à Paris. A la suite
d'une réunion qui, te 29 avril,
a réuni 5.000 chauffeurs à la
Mutualité, les syndicats CGT.
CFTC et le syndicat des arti-
sans ont décidé pour aujour-
d'hui une grève de 24 heures.
Principales revendications :
opposition aux projets du
gouvernement de modifier les
structures de la profession, et.
pour les chauffeurs, l'augmen-
tation d-u salaire de base et
une réduction de la durée heb-
domadaire du travail.
6,50 % dans
la conserve
A la suite des démarches.
Interventions et actions entre-
prises dans les usines des dé-
partements de Loire-Atlanti-
que et de Vendée, un accord
vient d'être conclu, majorant
les salaires du personnel de la
conserve de 6,50 •> à compter
du 1er mai.
• I.C.E. (travaux publics),
à Bonneuil. — Après une se-
maine de grève, les chauffeurs
ont été augmentés de 10 à 25
centimes de l'heure.
• CHEZ P.I.V. (métallur-
gie), à Villeurbanne, 20 cen-
times d'augmentation pour les
horaires ; 35 F pour les men-
suels. Vingt-quatre débrayages
de quinze minutes ont pré-
cédé cette décision.
• SUD-AVIATION. — Ras-
semblés au cours d'un dé-
brayage, les métallos de l'usi-
ne de Bouguenais ont estimé
les propositions patronales
insuffisantes.
Renault-Billancourt :
80 ACTIONS REVENDICATIVES
depuis le début mars
DEPUIS 1* début mars,
80 actions revendicati-
ves pour l'augmentation
des salaires, la réduction des
horaires et de meilleures con-
ditions de travail, se sont
produites à la Régie Renault
à Billancourt.
Le mouvement promet de
gagner de nouveaux ateliers
cette semaine.
D'intéressants résultats sont
venus couronner ces luttes
ouvrières.
Par exemple, l'attribution
de 3 % au 5" mois de l'année
n'est pas étrangère au déve-
loppement de ces actions. Au
département « 77 », 70 à 80 <?(,
du personnel ont obtenu des
augmentations allant de 9 à
30 centimes de l'heure. Après
les caristes du département
« 13 » dont le coefficient pas-
se à 143, tous les caristes de
l'usine « O » voient leur coef-
ficient relevé aussi à 143, les
O.S. du «36» obtiennent un
relèvement de leur salaire.
A la machine-outil, la di-
rection propose un relève-
ment des salaires, au compte-
gouttee, mais assorti d'une
surproduction individuelle.
Pour une véritable augmen-
tation des salaires le syndicat
C.G.T. appelle à un débraya-
ge mercredi.
Inauguration des locaux
de l'U.L-C.G.T.
à Boulogne-Billancourt
L'Union locale C.G.T. de
Boulogne-Billancourt inaugu-
rera demain à 17 h. 30, à la
Maison des Syndicats, ses
nouveaux locaux. Georges Sé-
guy, secrétaire général de la
C.G.T.. assistera à cette céré-
monie.
La réduction d'horaire obtenue
dans la sidérurgie lorraine
est un encouragement pour tous
souligne la Fédération des métaux C.G.T.
Le comité exécutif de la fé-
dération des Métaux C.G.T.,
qui vient de se réunir, appré-
cie * comme positif le succès
que viennent de remporter
les travailleurs de la sidérur-
gie lorraine en matière de
réduction du temps de tra-
vail. ». Après avoir relevé que
ce succès est dû- essentielle-
ment aux luttes ouvrières, le
comité exécutif des métaux
C.G.T. souligne :
c Ce succès des sidérurgistes
de l'Est est un encouragement
pour toutes nos organisations
à poser avec encore plus de
force la revendication de la
réduction du temps de travail
sans perte de salaire. La sa-
tisfaction de cette revendica-
tion avec l'augmentation des
salaires, l'avancement de l'âge
de la retraite, constitue des
éléments de solution essentiels
aux problèmes de l'emploi. »
Des actions revendicatives
pour l'augmentation des salai-
res attestent que cette reven-
dication concerne l'ensemble
des métallurgistes, observe en-
core la fédération C.G.T., et
l'on enregistre, poursuit-elle,
des succès appréciables pour
le premier trimestre 1968.
Le comité exécutif approuve
la décision des confédérations
C.G.T. »' C.F.D.T. de faire du
15 mai une journée pour
l'abrogation des ordonnances
sur la Sécurité sociale.
Soulignant l'importance du
festival de la jeunesse orga-
nisé par la C.G.T. à Pantin,
il demande à ses syndicats de
« faire vite » pour constituer,
là où ce n'est pas encore fait,
des délégations de jeunes mé-
tallos.
Le comité demande encore
de préparer dès maintenant le
succès des assises nationales
pour l'emploi et se réjouit des
premières prises de contact
entre Vietnamiens et Améri-
cains.
Tout frais
le Printemps
nous arrive
-M
V
la peinture belge
l'accent fyim
'••'';• , ..- .•
à Bruges _~'pàg>.$'£~
i!.'-*
59, - SAINT ANDRE-LEZ-LILLE
ODAPAINT peinture émail souple oléo-alkyde, fait parti»
de la gamme des peintures ODA de haute qualité
OOA • ODANYL • ODALINE • ODAMAT
Ecriture antidérapante
pour tous papiers
même glissants...
rétractable - rechargeable
iFf.
seulement
6 7-5-1968
LE DERNIER MOT DU "MODERNISME"
GAULLISTE
LA REPRESSION
LA crlM dans l'Uniyersité. Ces mots ont été
écrits ici, Inscrits aussi dans le programme des
communistes, bien avant que tant d'autres se
réveillent dans le bruit et la foreur de cette jour-
née du 6 mai.
Y compris « La Nation » et le gouvernement
gaulliste confortablement installés depuis tant
d'années dans la douce euphorie du « tout va
bien » et qui tout à coup s'efforcent de scruter les
c causée fondamentales de la crise >, parlent
< d'inadaptation » et M. Peyrefitte de « sclérose ».
Le jour même de ce 6 mal le quotidien gaulliste
n'hésitait pas, en tout cas, à affirmer : < Ce qui est
réconfortant, c'est que sur cet aspect fondamental
les étudiants sont d'accord pour l'essentiel avec le
ministre de l'Education nationale qui dans la lutte
entre le*'anciens et les modernes.- s'est rangé plus
résolument encore que son prédécessur du « côté
des modernes ». Propos d'une surprenante incons-
cience.
Cet « accord sur l'essentiel > porte-t-il donc
*«rur la façon dont le pouvoir s'emploie à régler
•ur le terrain k» problème» de l'Université ? Hier
le ministre Peyrefltte et «on prédécesseur Fou-
ohet, actuellement ministre de l'Intérieur, se sont
en effet retrouvé», et de quelle manière, pour
s'occuper des étudiants. Ces derniers ont pu ap-
précier le « modernisme » du pouvoir. Jamais
autant de moyens modernes n'avaient été utilisés
pour réprimer avec autant de brutalité une ma-
nifestation estudiantine. Pour mieux préparer les
mesures restrictives qu'il prévoit et vider les fa-
cultés, le gouvernement commence par expédier
par dizaines les étudiants dans les hôpitaux !...
Une telle répression ne peut que soulever la
protestation dn tous les travailleurs, de tous les
démocrates.
, Au surplus, ces méthodes ne règlent rien et ne
peuvent rien régler. Même le ministre le sait qui,
hier soir à la télévision, a usé de son éloquence
pour tenter de persuader l'opinion qu'il a aussi
en poche des réformes, des projets de « transfor-
mation de l'université » et pas seulement des gre-
nades lacrymogènes.
Mais quels projets ? Quelles réformes ? M. Pey-
refitte a passé hier soigneusement sous silence
les mesures qu'il prépare pour limiter l'entrée à
l'Université. Ce n'est pas là la manière d'accélérer
la démocratisation dont il assure qu'elle est en
marche, puisque les étudiants les plus modestes
seront les premières victimes de ces mesures res-
trictives. D'ailleurs comment le ministre peut-iî
se flatter d'avoir seulement 1* % de fil» d'ou-
vriers à l'Université quand le» ouvriers repré-j
«enu-nt plus du tiers de la population active ?
L'Université reste donc bien sous le jraullism»
l'image inversée de la nation.
Le ministre a encore évoqué la nécessité de
mieux adapter le système universitaire aux be-
soins professionnels. Mais ces besoins ne sont
pas appréciés selon les grands intérêts écono-
miques nationaux. Ils reflètent les exigences
étroites des monopoles capitalistes. L'adaptation
technocratique que propose M. Peyrefitte n'offrira
aucun des débouchés supplémentaires qu'atten-
dent étudiants-ingénieurs, étudiants-sociologues,
étudiants-enseignants, inquiets pour leur avenir
quand ils constatent le sons-emploi qui frappe
leurs aînés.
Quant aux moyens à mettre à la disposition de
l'Université, M. Peyrefitte trouve qu'il a déjà beau-
coup fait puisqu'il les a multipliés par huit. Cepen-
dant, sans nier cet effort, il faut bien convenir qu'il
demeure bien insuffisant par rapport aux besoins.
Le ministre en convient à moitié et promet d'édifier
bientôt de nouvelles facultés. Le malheur, c'est que
de telles promesses ont été formulées depuis déjà
longtemps et sont restées sans effet.
A quand M. Peyrefitte, la mise en chantier des
facultés de Villetaneuse, de Crétell, de Verrières ?
Voilà ce que vous demandent avec insistance étu-
diants et professeurs. A cette question, il faut
enfin répondre de manière précise.
Combien de crédits supplémentaires avez-vous
réclamés pour obtenir ces constructions ? Puisqu'il
apparaît a l'évidence que l'Université, notamment
dans la région parisienne, est débordée par les
effectifs et ne peut plus fonctionner.
Quant au « dialogue » avec les étudiants le
ministre l'a résumé en ces termes : « Depuis un
an j'ai pris beaucoup de notes !.. ».
La « sclérose » dont a parlé hier soir M. Peyre-
fitte ce n'est pas celle de l'Université, c'est celle
du pouvoir incapable de faire face à ses responsa-
bilités.
Ces « causes fondamentales » de la crise sur
lesquelles le ministre a tant de mal à s'expliquer
légitiment pourtant très largement le méconten-
tement profond des étudiants, des professeurs.
Le pourrissement de la situation savamment
entretenu par le gouvernement a fait grandir
l'agitation gauchiste dont les deux ressorts sont
la magie de la phrase pseudo révolutionnaire et
la violence de petits groupes. Mais de programme
réel, de solution», d'issue pour les étudiante, rien.
Par contre, pour le gouvernement c'est le pré-
texte à une exceptionnelle diversion pour escamo-
ter ses propres responsabilités. Le prétexte, comme
l'a dit clairement hier soir à la télévision le mi-
nistre pour faire « l'escalade » de la répression
policière.
Les conséquences en sont déjà graves puis-
qu'elles placent des dizaines de milliers d'étudiante
dans l'impossibilité de préparer normalement leurs
examens dont la date approche et servent d'alibi
à la répression.
I* gouvernement doit être mis en demeure de
prendre d'urgence les mesures qui s'imposent pour
le retour à un fonctionnement normal des Facul-
tés. Etudiants, professeurs peuvent compter *ir
l'appui total des communistes dans ce but. C'est
le sens de la démarche effectuée hier auprès du
ministère de l'Education nationale par la déléga-
tion de cinquante députés, conseillers généraux et
élus de la région parisienne. La juste cause des
étudiants et de l'Université n'a pas de meilleurs
défenseurs que les communistes.
Georges BOUVARD.
PLUSIEURS SYNDICATS D'OUVRIERS
ET D'ENSEIGNANTS
CONDAMNENT L'ATTITUDE DU POUVOIR
L'Union des Syndicats COT
de Paris « condamne
ênergiqttement les provo-
cations gouvernementales et
les brutalités policières à ren-
contre des étudiants, s'ajou-
tant à l'inadmissible fermeture
des facultés et à l'intrusion
des forces de police à l'inté-
rieur de la Sorbonne. Le gou-
vernement porte la responsa-
bilité de cette situation. C'est
le pouvoir qui refuse à l'Uni-
versité les moyens nécessaires
à son fonctionnement normal,
interdisant ainsi à la majorité
des jeunes l'accès aux carriè-
res de notre époque.
€ Face au mécontentement
grandissant des étudiants, et
pour poursuivre et aggraver
cette orientation, le pouvoir se
sert des agissements irrespon-
sables et aventuristes de cer-
tains groupes gauchistes. Il
tolère l'activité d'éléments fas-
cistes d' « Occident ».
< Les travailleurs et les syn-
dicats C.G.T. de Paris ont tou-
jours dénoncé et lutté contre
l'insuffisance et les méfaits de
la politique scolaire du gou-
vernement qui découlent de sa
politique économique et so-
ciale.
« L'U.D. C.G.T. de Paris
réaffirme sa solidarité aux
étudiants et aux enseignants
qui luttent pour la défense et
l'amélioration »t la démocrati-
sation de renseignement. »
Le bureau de l'Union géné-
rale des Fédérations de Fonc-
tionnaires (C.G.T.) « condam-
ne la brutale répression dont
les manifestations d'étudiants
viennent d'être l'objet et qui
illustrent le caractère autori-
taire du Pouvoir ;
« S'élève contre le commu-
niqué du ministère de l'Edu-
cation Nationale qui relate la
situation d'une manière ten-
dancieuse et -prend prétexte
des événements pour tenter de
faire échec au libre exercice
du droit de grève dans la
Fonction publique ;
€ Se solidarise avec les vic-
times de cette répression et
demande la libération des étu-
diants arrêtés, la levée des
condamnations et l'arrêt de
toutes poursuites judiciaires et
universitaires.
€ Tout en désapprouvant
l'activité irresponsable de cer-
tains groupuscules qui, en em-
pêchant le fonctionnement
normal des facultés, fournis-
sent au Pouvoir les prétextes
d'interventions policières, le
bureau estime que les respon-
sabilités de la situation ac-
tuelle au sein de l'Université
incombent au gouvernement. »
La Fédération de l'Educa-
tion nationale (autonome) dé-
clare entre autres : « La
politique du gouvernement qui
n'a pas permis à l'Université
de s'adapter à tes responsa-
bilités actuelles, l'inquiétude
des jeunes sur l'organisation
de leurs études et sur leur
avenir qui en découle sont des
données fondamentales de la
situation dont il n'est pas
possible de faire abstraction...
Et même si ces graves pro-
blèmes sont posés de manière
contestable par certains, la
question essentielle est de sa-
voir si le gouvernement est
ou non décidé à les résoudre. »
Soixante enseignants de la
Faculté de Nanterre
chez le ministre
Soixante enseignants de la
Faculté des Lettres de Nan-
terre se sont rendus, en fin
d'après-midi au ministère de
l'Education nationale. Ils ont
réclamé au directeur de ca-
binet du ministre l'arrêt de la
répression policière contre les
étudiants.
Le syndicat national des
Travailleurs de la Recherche
Scientifique joint à sa protes-
tation la dénonciation de la
politique gouvernementale et
celle de l'activité de certains
groupuscules « qui, en empê-
chant le fonctionnement nor-
mal des facultés, fournissent
au pouvoir les prétextes d'in-
terventions policières ».
Le secrétariat du Syndicat
national des enseignants tech-
niques et professionnels CGT
exige la libération des étu-
diants arrêtés, la réouverture
des Facultés et souligne :
« La politique gouvernemen-
tale crée des conditions telles
que des milliers d'étudiants et
parmi eux ceux qui sont issus
des familles les plus modestes
voient leurs études et leur ave-
nir compromis. »
Lee syndicats de la Faculté
des sciences d'Onsay (FEN,
CGT. SOEN, UNEF), en af-
firmant leur solidarité avec la
lutte des étudiants sur des
points précis (contre la ré-
pression, les mesures de sé-
lection, pour des débouchés),
déclarent : * Le gouverne-
ment porte volontairement at-
t- inte aux liberté* politiques
et syndicales traditionnelles de
l'Unirarsité. »
ir LA SECTION REGIONA-
LE DE PARIS DU SYNDI-
CAT NATIONAL DE L'AD-
MINISTRATION UNIVERSI-
TAIRE dénonce « (a carence
gouvernementale t» matière
d'éducation nationale * et
condamne le pouvoir en mar-
quant sa désapprobation avec
« le* groupes ultra,': d'étu-
diant* ».
-A- LA SECTION SORBON-
NE-CHIM1E du SNESup pro-
teste, de son côté, en préci-
sant qu'elle n'approuve pas
l'activité de certains groupes.
if L'UNION REGIONALE
DES PARENTS D'ELEVES
de l'Enseignement public de
l'Académie de Paris déplore
la situation créée ; demande
la reprise des coure et l'ou-
verture d'un dialogue entre
étudiants et autorités univer-
sitaires.
•Jk- LE SYNDICAT GENERAL
DE L'EDUCATION NATIO-
NAL (SGEN-CFDT) condam-
ne « le.s violences du service
d'ordre et txtime. qu'il appar-
tient au amirernement de
prendre ,va«.s délai ïe.« initia-
tives de mesures d'apaise-
ment, d'ordonner l'ouverture
d'à Facultés et la pour/mite
normale de l'an-nee «nirprsi-
taire ».
L'opinion des enseignants communistes
de la Sorbonne
La cellule Sorbonne-Lettres
du Parti Communiste Fran-
çaifi a publié hier une décla-
ration dont voici des extraits
et dans laquelle les enseignants
communistes de la Sorbonne :
— Protestent contre l'en-
trée de la police à la Sor-
bonne et s'élèvent avec vigueur
contre le déchaînement répres-
sif qui a suivi, vendredi et les
jours suivants. Ils demandent
la libération des étudiants em-
prisonnés et la réouverture de
la Sorbonne. Les enseignants
communistes, soucieux de leur
responsabilité, précisent que
cette solidarité ne signifie pas
l'identité du point de vue ou
l'accord avec les mots d'ordre
émanant de certaines organi-
sations étudiantes. Ils désap-
prouvent les mots 'd'ordre ir-
réalistes, démagogiques et anti-
communistes et les méthodes
d'action injustifiées préconi-
sées par les divers groupes
gauchistes.
— Tous ces événements n'en
traduisent pas moins la pro-
fonde inquiétude de la plus
grande partie des étudiants
devant les examens prochains
et en général devant leur ave-
nir dramatique. Ils mettent en
lumière non seulement la gra-
vité de la crise de l'Université
mais les difficultés d'ensemble
économiques et sociales et
l'orientation condamnable du
régime politique actuel et de
l'action du gouvernement : ce-
lui-ci, avec le concours d'une
grande partie de la presse,
utilise les circonstances pour
isoler et diviser les étudiants
afin d'imposer ses mesures de
sélection à la prochaine ren-
trée universitaire et dresser
l'opinion publique contre les
étudiants et l'Université.
DIVERSIONS
Combat nous accuse
d'avoir été « entendus par
les juges > qui ont con-
damné des étudiants.
Combat accuse les ou-
vriers d'avoir « vendu la
révolution pour un peu
de confort >.
Combat regorge en effet
de teçons pour les commu-
nistes et pour les travail-
leurs.
La < révolution > a con-
sisté pour lui à donner
l'hospitalité aux écrits de
l'OAS. ces écrits qui ac-
compagnaient l'explosion
des bombes au plastic dans
les permanences des orga-
aisaîiotie ouvrières.
La « révolution > con-
siste pour lui à semer in-
lassablement la division
avec le scepticisme.
La c révolution » con-
siste pour lui à vivre des
deniers capitalistes plus
que de l'argent de ses lec-
teurs.
Sa « révolution », c'est
la diversion. Pour le comp-
te du pouvoir.
Les étudiants PSTJ eux
dénoncent les militants
communistes, enseignants
et étudiants, de Nanterre.
Quand le gaullisme essaie
de modeler l'Université à
sa guise, les étudiants du
PSTJ préfèrent consacrer
leurs efforts à « dénon-
cer •» les communistes.
Fouchet et Peyrefitte
pouvaient-ils espérer
mieux 1
Les élus
communistes
au ministère
Hier après-midi, une im-
portante délégation d'élus
communistes de la région pari-
sienne, comprenant une cin-
quantaine de députés, conseil-
lers municipaux de Paris,
conseillers généraux, maires,
s'est rendue au ministère de
l'Education Nationale.
A l'issue d'une entrevue à
laquelle participaient notam-
ment nos camarades Paul Lau-
rent, Robert Ballanger, Louis
Baillot, Fernand Dupuy, Pierre
Juquin, Marie-Claude Vail-
lant-Couturier, députés, Gaston
Viens et Georges Valbon, pré-
sidents des conseils généraux
du Val-de-Marne et de Seine-
Saint-Denis, Juliette Dubois,
conseiller général de Nanterre,
les élus communistes de Pa-
ris, des Hauts-de-Seine, de
Seine-Saint-Denis, du Val-de-
Marne, de l'Essonne, des Yve-
lines et du Val-d'Oise, ont pu-
blié une déclaration dont nous
publions le texte d'autre part.
Pierre LAURENT
(secrétaire général
à l'Education nationale)
quitte Peyrefilte
Mutation d'importance au
ministère de '.'Education na-
tionale. Le secrétaire général
du ministre. Pierre Laurent
quitte le ministère et réintègre
le Conseil d'Etat d'où il était
venu.
On ignore encore qui le
remplacera à ee poste impor-
tant et quelles raisons exactes
ont entraîné ce départ. Mais les
difficultés rencontrées par le
ministère pour l'application de
sa réforme, notamment pour
les mesures sur l'orientation
ne semblent pas être étrangè-
res à cette décision.
UNE JOURNÉE DE VIOLENCES POLICIÈRES
LES violents incidents qui
se sont produits dans la
journée d'hier au quar-
tier Latin ont commencé vers
10 heures, au carrefour du
boulevard Saint-Michel et de
la rue des Ecoles, peu après
l'entrée de l'anarchiste Cohn-
Bendit et des sept étudiants
de Nanterre à la Sorbonne, où
ils devaient comparaître de-
vant la commission de disci-
pline de l'Université de Paris.
Tôt dans la matinée, poli-
ciers et gendarmes mobiles
avaient quadrillé le quartier
Latin à la suite de l'interdic-
tion de la manifestation pré-
vue par l'UNEF pour 9 heu-
res. Celle-ci maintenait son
mot d'ordre.
Vers 10 heures, les petits
groupes d'étudiants qui se
sont formés ça et là se :v--
semblent boulevard Saint-Mi-
chel, où la circulation est in-
terrompue.
Leur manifestation — ils
sont 300 à 400 criant : « CRS,
SS !». « A bas la répression » -
est chargée par la police, qui
tire des grenades lacrymogè-
nes. Les manifestants refluent
au coin de la rue Racine.
Lee gendarmes mobiles
chargent avec violence. Plu-
sieurs manifestants sont bles-
sés. L'un d'eux reçoit une
grenade lacrymogène dans
l'oeil droit. Un autre, la tête
ensanglantée, cherche refuge
près d'un cinéma. Les poli-
ciers s'acharnent sur ceux
qu'ils parviennent à isoler.
Après plusieurs charges, la
manifestation ee disperse, no-
tamment rue de Médicis, vers
la gare du Luxembourg et le
quartier Saint-Séverin.
Devant le Luxembourg
Cependant, la brutalité de
la répression policière de ven-
dredi — et, surtout, de celle
qui vient de se produire —
provoque vers 11 heures un
rassemblement spontané de
deux mille étudiants au car-
refour de l'Odéon.
La plupart sortent de coure
•— ils n'ont pas suivi la consi-
gne de grève de l'UNEF. Il en
est de même pour de nom-
breux groupes parsemés dans
le quartier — notamment TU« '
de Rennes — qui viennent
d'apprendre, eux aussi, la vio-
lence des charges policières.
Ces groupes se joignent au
cortège principal, et ce sont
4.000 à 5.000 manifestants qui
emplissent, vers 11 h. 15, la
rue de Tournon devant le
Luxembourg.
Par les rues de Vaugirard,
Guynemer et d'Assas, ils ga-
gnent le carrefour de l'Obser-
vatoire en scandant : « Libé-
rez nos camarades », « Des
profs. pas des flics », « A bas
la répression », « La Sorbon-
ne, aux étudiants ». Au mê-
me moment, plusieurs centai-
nes d'étudiants, répondant à
des mots d'ordre contradic-
toires, se rassemblent à la
Faculté des Sciences, Halle
aux vins.
Le cortège principal les re-
joindra troi« quarts d'heure
• plus tard en passant par le
boulevard de Port-Royal et
la rue Monge (au coin des
rues Lhomond et Vauquelin.
deux « paniers à salade »
emmenant des étudiants ar-
rêtés échappent de justesse
aux manifestants de tête. Peu
après, des manifestants isolés
devant le Panthéon brisent
les vitres d'une voiture de
police)
Rive droite
Apres une demi - heure
d'hésitation, les manifestants
de la Faculté des Sciences se
joignent au cortège principal
II est 13 heures, et 6.000 étu-
diants s'engagent sur les quais
vers la place Saint-Michel.
occupée par des gardes mo-
biles. La manifestation bi-
furque et gagne la rive droite
par le Petit-Pont et le Pont
Notre-Dame.
A part deux incidents — de-
vant une annexe de la préfec-
ture de police, rue Saint-
Martin, et c'est une caserne de
gendarmes mobiles, rue de»
Petits-Champs —. la manifes-
tation va se dérouler sans
heurts boulevard de Sébasto-
pol, rue Etienne-Marcel, ave-
nue de l'Opéra, le Louvre,
jusqu'au moment où. ayant
EN PROVINCE
En province des grèves et
des meetings ont eu lieu dans
quelques facultés. Mais, en de
nombreux endroits les asso-
ciations générales refusent de
suivre le bureau national de
l'UNEF qui avait appelé à la
grève illimitée.
A SAINT-ETIENNE, l'AG
désapprouve les actions vio-
lentes dans lesquelles quelques
groupuscules tentent d'entraî-
ner les étudiants, actions qui
ne font qu'apporter de l'eau au
moulin du Gouvernement.
L'AG de Saint-Etienne n'ap-
pelle pas à. la grève mais, dit-
elle, avec l'accord de la popu-
lation laborieuse, elle poursui-
vra de manière résolue et res-
ponsable la lutte engagée no-
tamment lors de la grève
quasi unanime des étudiants
stévhanois le 14 mars der-
nier.
A GRENOBLE, près de 500
professeurs et étudiants se
sont rassemblés au restaurant
du domaine universitaire de
Saint-Martin d'Hères. La réu-
nion était placée sous leu
mots d'ordre : « Solidarité en-
vers les étudiants parisiens,
victimes de la répression poli-
cière » et « liberté syndicale
et politique à l'université ».
Les enseignants du supé-
rieur assurent les épreuves
d'examens mais ont refusé de
donner des cours.
Les étudiants communistes
et la section du P.C.F. de Gre-
noble ont publié un texte
commun dans lequel ils ap-
prouvent les justes revendi-
cations des étudiants et des
La tribune de
« La Nouvelle Critique »
est remise
La tribune de •< La Nouvelle
Critique » sur l'état actuel des
rapports entre communistes et
chrétiens, o.ui devait -se tenir
hier soir, a été renvoyée en
raison des événements du
quartier Latin à une date ul-
térieure et qui sera précisée.
Le débat a été tranformé
en réunion de protestation
contre la répression policière
à rencontre des étudiants.
Sous la présidence de René
Maldieu du Comité du V' du
Parti Communiste Français,
en présence de Francis Cohen,
Henri Malberg a lu la décla-
ration des élus communistes
que nous publions par ailleurs.
professeurs, mais s'élèvent
contre les groupuscules pseu-
do-révolutionnaires.
— SUITE — BORDEAUX —
Dans la soirée, un cortège
s'est formé place Victor-Hugo
et s'est dirigé vers la Préfec-
ture. Après qu'une délégation
eut remis une motion au pré-
fet, des heurts violents se
sont produits. Les forces de
répression ont utilisé les gaz
lacrymogènes. De nombreux
manifestants ont été blessés.
A BORDEAUX, les cours
se sont déroulés normalement,
malgré le mot d'ordre de
grève illimitée lancé par l'A.G.
La Corporation des étudiants
en lettres, affiliée à l'UNEF,
s'élève contre la fermeture
des facultés et des brutalités
policières et décide de « n'ap-
porter en aucun cas. sous
quelque forme que ce soit, un
appui aux agissements d'indi-
vidus irresponsables •». Elle ne
s'associe pas à la grève illi-
mitée lancée par le bureau
national de l'UNEF.
A TOULOUSE, au cours
d'une réunion, les étudiants
de l'U.N.E.F. ont décidé de ne
pas appuyer la grève générale
lancée par Paris. Ceci « ris-
quant, à trois semaines des
examens, de porter un préju-
dice sévère à un certain nom-
bre d'étudiants ». Le prési-
dent et le vice-président de
l'A.GJE. ont démissionné. Des
incidents ont éclaté lorsque
un groupe de fascistes a tenté
de perturber l'assemblée. La
police est intervenue et a pro-
cédé à l'évacuation de la Fa-
culté des Lettres sur la de-
mande du recteur.
D'autre part, les ensei-
gnants F.E.N. de la Faculté
des Sciences ont décidé une
grève de 24 heures pour au-
jourd'hui et le S.N.E.S.- SUP
de la Faculté des Lettres a
décidé une journée d'action
pour jeudi.
Des meetings et des défilés
se sont également déroulés à
Clermont - Ferrand, Aix-en-
Provence, à Caen, à Dijon.
A Srasbourg un millier
d'étudiants ont bloqué la cir-
culation après avoir tenu un
meeting, et 500 ont fait de
même à Orléans.
Sur le boulevard Saint-Michel.
Groupe communiste
à l'Assemblée nationale
Réunion des députés com-
munistes, cet après-midi, à
15 heures, au 7« bureau.
regagné la rive gauche, elle
se heurte aux forces de ré-
pression installées au croise
ment des boulevards Saint-
Michel et Saint-Germain. Il
reste 2.500 à 3.000 manifes-
tants à cet instant — 15 heu-
res — lorsque de violents
heurts vont se produire.
C'est un premier échange de
grenades lacrymogènes et de
400 étudiants en mé-
decine iont rapporter
des mesures qui les
empêchaient de se
présenter
aux examens
A l'appel de l'Union des
Etudiants Communistes,
400 étudiants en médecine
de deuxième et troisième
année ont tenu un mee-
ting hier après-midi à
Paris pour protester con-
tre les mesures adminis-
tratives arbitraires qui
empêchent un grand
nombre d'entre eux de «e
présenter aux examens.
Une délégation s'est ren-
due auprès du doyen et a
obtenu l'abrogation de ces
mesures.
Tous les étudiants pour-
ront passer leurs examens
normalement au mois de
juin.
Un collectif a été cons-
titué et des décisions ont
été prises pour poursui-
vre l'action en faveur
d'une rénovation démo-
cratique des études de
médecine.
pierres. Les gardes mobiles
chargent. Les manifestants, où
on compte surtout maintenant
les « troupes de choc » des
groupuscules gauchistes, re-
fluent vers la rue St-Jacques
où ils dressent une barricade
avec des voitures en station-
nement et des grilles d'arbres.
Des pavés sont déterrés.
La police charge à nouveau.
Des heurts extrêmement vio-
lents se produisent, faisant de
nombreux blessés de part et
d'autre et d'importants dégâts
aux vitrines et aux voitures en
stationnement.
Au plus fort des bagarres,
les gaz lacrymogènes forment
un nuage opaque au croise-
ment du boulevard Saint-Ger-
main et de la rue St-Jacques.
Les pavés et les grenades —•
que des manifestants rejet-
tent parfois sur les policiers
— pleuvent.
Les gardes mobiles chargent
à nouveau avec violence, bou-
cliers au bras et matraques au
poing, dans le boulevard Saint-
Germain, face à l'Ecole spé-
ciale de Travaux publics, où
une seconde barricade a été
érigée. C'est au cours de ces
deux charges que les blessés
— trente à quarante, dont plu-
sieurs sérieusement atteints —•
sont les pkis nombreux.
De part et d'autre de cette
place, pendant plus d'une
heure, manifestants (500 à 600)
et gardes mobiles vont échan-
ger pierres et pavés et gre-
nades lacrymogènes, certaines
tirées au fusil. Pendant ce
temps, des rassemblements se
forment en plusieurs endroits
du quartier Latin : carrefour
de l'Odéon, place Saint-Michel,
boulevard Saint-Michel à hau-
teur de la rue Racine, et même
boulevard du Palais, face à la
Préfecture de police.
En tout, plusieurs millier*
d'étudiant», dont la grande
Slogans cuu-
lolicièie. Dfje
t mises pli}-
tion. f
majorité crie des slogans con-
tre la brutalité policièi
moto-pompes sont
sieurs fois en acti
De l'autre côté de la place
Maubert, deux nouvelles bar-
ricadée de voitures et Je sril-
les ont été dressées, ainsi que
rue Monge et tue (les Knles.
C'est à 17 heuros ou'un incen-
die s'étant déclaré boulevard
Saint-Germain derrière !t-s
barricades des manifestants,
puis un autre place Maubert
(dans une harraque d'un
chantier) que les gardes mo-
biles dégagent !a place et le
boulevard .sans affrontement
direct, cette fois. pOJr ouvrir
la voie «ux pnnivi •]•«
Boulevard Saint - Germain,
qui offre l'aspect d'un champ
de bataille, vers 17 h 3U,
M. Grimaud, préfet de police,
tient une conférence de presse.
Selon lui, une quarantaine de
policiers ont été blessés, dont
dix hospitalisés, et une cin-
quantaine de manifestants
« se sont présentés pour rece-
voir des soins ». M. Grimaud
ne craint pas d'ajouter :
« J'ai pour mission de main-
tenir un certain ordre... »
A Denfert-Rocherau
Tandis que les forces de po-
lice reçoivent d'importanis
renforts, des accrochages
continuent de se produire un
peu partout dans le quartier
Latin : une barricade est éri-
gée rue Hautefeuille, un écha-
faudage de ravalement
s'écroule bd du Palais. Une
charge a lieu place St-Michel.
Mais l'essentiel des manifes-
tants se rassemble à Denfert-
Rochereau, où ils seront six à
sept mille vers 18 h 30. Ils
descendent le bd Raspail sans
incidents.
Ce sont plus de dix mille
manifestants qui débouchent
dans la rue de Rennes. Toute
circulation est paralysée dans
plusieurs quartiers. Des grou-
pes gauchistes se sont armés
de barres de fer prises dans un
chantier, où ils se sont égale-
ment emparé.s de casques en
plastique. Boulevard Saint-
Germain, au carrefour Mabil-
lon, plusieurs centaines de po-
liciers et gendarmes mobiles
en tenue de combat forment
un barrage. Il est 19 h 30. De
violents heurts se produisent
rue du Four à coups de pavés
et de grenades lacrymogènes.
Les forces de police attaquent,
mais doivent reculer. Une voi-
ture et une barricade flambent
carrefour Mabillon.
Les manifestants crie«t « A
hus la répression », « Fouchet,
assassin », « Libérez nos cama-
radea ». Le cortège se scinde
en deux. Tandis que deux à
trois mille manifestants se
heurtent aux forces de police,
qui doivent à nouveau reculer
vers le carrefour de l'Odéon,
la manifestation principale se
déroule dans le calme. Il n'y
a en effet aucune force poli-
cière rue de Rennes et place
Saint-Germain.
Les charges des gardes mo-
biles se font de plus en plus
violentes et atteignent le de-
gré de brutalité des heurts de
l'après-midi. Les manifestants
arrêtés sont sauvagement frap-
pés. Aux fenêtres du boule-
vard Saint-Germain, des di-
zaines de personnes crient, ré-
voltées : « Assez, assez '. ». Les
policiers frappent au hasard,
même loin de la manifestation
dans plusieurs rues adjacentes.
Il y a de nombreux blessés.
Des groupes de manifestants
dressent plusieurs barricades
avec dee voitures qu'ils re-
tournent entre Mabillon et la
place Saint-Germain et rua
Bonaparte. La terrasse vitrée
d'un café s'effondre. Lee
heurts redoublent de violence
II s'en produit également à
proximité clu restaurant' uni-
versitaire Mabillcm, au carie-
four de l'Odéon et dan.= plu-
sieurs rues voisiner?, où pro-
gressent et refluent 1=1115
cesse des groupes de mani-
festante. Une nouvelle voi'ure
flambe Des moto-pompes en-
trants en action. Leurs p'ire-
bri?e iiont brisés.
Les gendarmes mobiles,
puis de,? CRS. chargent à
20 h. 40 et occupent lu pince.
Saint-Germain. Le? ma n'es-
tants refluent vers la iu<> <\^s
Saint-Pères et la rue rie Ren-
nes. L'air e»t irrespirat'» de
gaz lacrymogène. Des postes
d.- .-e^ours de Ir. Croix-F.cuue
s'improvisent dans des entrées
d'immeuble. Il y a 'le p'us en
P'us de blessés. Les sirènes
des ambulances retentissent
sans arrêt.
Tandis que des heurts très
violents se produisent vers
21 heures dans toutes les rues
du quartier Saint-Gerniain-
des-Prés, rue du Vieux-Co-
lombier, rue Madame ft à Pt-
Sulpice. une nouvel!" barrica-
de est érigée «=ur le boulevard
it la hauteur de la rue des
Sainte-Pères. Deux autobus
font placés en travers, à. une
•iizaine de mètres, c". c'est en
s abritant derrière ces deux
barrages que manifestants et
pol-.ciers se bo"nba'fdenv <le
sj'enadetj. lacrymogènes, de pa-
vi s et de boulons.
Malgré les consigae?. de dis-
persion de la manifestation,
des batailles rangées opposent
encore jusqu'à plus de 22 heu-
res de? groupes de ^aucai.=tes,
aux policiers notamment à
Maubert-Mutualité. où une
barricade est à nouveau dres-
sée
Ce n'e^t que tard duns la
soirée que Ir calm" revi'.n-
div. peu à peu. Le ooulPvar.l
Saint-Germain ressemble par
endroits à un cimetière de voi-
Devant la Bourse du
Travail
Vers 22 heures, un grou-
pe conduit par des mem-
bres de la « F.E.R. »
s'est rendu devant les lo-
caux de la Bourse du
Travail, boulevard du
Temple et rue du Châ-
teau d'Eau. Ils ont crié
des slogans hostiles à la
C.G.T. et au Parti Com-
muniste montrant par là
quels objectifs réels Ils
poursuivent.
tures. Les forces policières —
dont on peut évaluer le nom-
bre à 2.000 à 3.000 — conti-
nuent à patrouiller et à qua-
driller le Quartier Latin.
Les blessés de la journée
vont ee compter par centai-
nes, dont certains grièvement
atteints et autant d'arresta-
tions.
600 jeunes rassemblés
à Villejuif
600 jeunes se sont rassem-
blés, dimanche, au théâtre Ro-
main-Roland, avec la Jeu-
nesse Communiste et notre
camarade Gaston Viens, pré-
sident du Conseil général qui
s'est adressé à eux pour sou.
tenir leurs revendications pour
un métier, du travail, des loi.
sirs.
25 adhésions ont été faites &
TU..F.F. et 25 aux Jeunesses
communistes.
siCfÀOÉ*
7-5-1968 II
ÉTUDIANTS COMMUNISTES
à «CAMÉRA III»
(suite du feuilleton de Paul Seban sur la jeunesse intellectuelle)
A
VEC « Les marxistes » — 28 chaîne, 20 h 35, à « Caméra JII » —
Paul Seban poursuit, ce soir, sa captivante enquête sur la jeu-
nesse intellectuelle.
Au début de l'année, une
première séquence nous avait
présenté quelques étudiants
parmi les plus jeunes ; dans
le bouillonnement des thèses
philosophiques ils n'avaient pas
encore fait de choix idéologi-
que précis ; la vie se présen-
tait à eux comme une merveil-
leuse aventure inconnue. Puis
au fil des émissions, nous
avons découvert des étudiants
plus mûrs, posant en des ter-
mes très variés le problème
de leur emprise sur le monde
réel. D'une émission à l'au-
tre, une sorte de fresque hu-
maine, sans prétention exhaus-
tive, s'est dessinée sous nos
yeux. Son auteur ne s'est pas
limité à peindre superficielle-
ment ces jeunes intellectuels
qui, dans une infinité de va-
riantes, existent en France
par milliers. Il a souvent réus-
si à débusquer leurs idées les
plus secrètes, à l'aide, sou-
vent, da questions choc et
parfois polémiques. Cette ap-
proche d'une réalité fort com-
plexe et mouvante — et mê-
me mouvementée ! — donne
à cette série (qu'on aurait ai-
mé voir diffuser sur une moins
longue durée) un intérêt docu-
mentaire évident. Elle n» peut
qu'inciter à la réflexion, en
particulier les militants ou-
vriers conscients que l'avenir
se fera aussi avec cette jeu-
nesse intellectuelle.
Les étudiants marxistes, que
nous verrons ce soir, sont
membres du Parti Communiste
Français. « Us ont choisi le
chemin je plus difficile pour
un étudiant >. dit Paul Se-
ban. On verra comment, par
des cheminements intellectuels
très variés — poussés aussi
car des événements politiques
— guerre d'Algérie et crimes
de l'OAS — ils sont arrivés à
contester et à repenser la so-
ciété, ils sont venus à Karl
Marx.
Acceptant la discipline des
membres du Parti, il leur a
fallu repousser les séductions
d'aventures parées plus ou
moins de romantisme révolu-
tionnaire. « U est plus facile,
dit l'un d'eux, de discuter, à
quinze dans un café, de la
révolution en Amérique lati-
ne... mais cela n'a aucun ré-
sultat. »
La discipline de révolution-
naires qu'ils ont librement ac-
ceptée ne nuit nullement à
l'expression de leurs convic-
tions profondes et de leurs
points de vue qui sont par-
fois très personnels. Au con-
traire, au sein du Parti, ils
ont acquis une vision scienti-
fique, marxiste, de l'évolution
du monde qui incite à des re-
cherches fécondes.
Cette séquence a été filmée
il y a quelques mois. A l'heure
où l'Université «st secoué* par
les événements que l'on sait,
il n'est pas inutile de voir
comment ces jeunes membres
du Parti Communiste possè-
dent une intelligence théori-
que sur la nature des groupes
gauchistes dont la phraséolo-
gie et l'impatience sont les
principes moteurs.
Jean ROCCHI.
i ARCHITECTURE ACTUELLE
5 ff I 'ARCHITECTE n» p«ut rien faire dans l« conditions
S »^ IL •«*"•''«» et la construction. Tout lui est imposé même
S »ur I» plan esthétique et il ne peut plus jouer un rôle
• de créateur. »
5 Tel «t du moins l'avis des étudiants des Beaux-Arts que Roger
BKafcane • «té «coûter avant d'Interviewer un certain nombre
B^aFchitwrte* les plus Représentatifs des tendance* actuel!»*. Ça-
• mira III «m» présentera «e soir ces interyiewM Illustrées par dei
• réalisation» dans les ville* et même a la montagne.
S Outre ces deux sujet», Caméra III comportera comme chaque
• moi» « Kiosque », image de l'actualité vu* } travers la presse
5 internationa-le, et de* extraits du -film que Claude Lelouch et
• François ReichenbacS ont tourné sur les Jeux olympiques.
• Enfin 'H n'est pas exclu eju'Henr! de Turenne évoque ses souve-
m fiirt du 13 mai 1958 tel qu'il le vécut a Alger.
-— _____'
PROBLEME 399
! I
HORIZONTALEMENT : 1. Bi-
jou porté en sautoir. — 2. Evi-
dence sur laquelle on fonde une
science. Inapte. — 3. n travaille
en chaussons. Grand papillon de
Madagascar. — 4, II croque le
marmot. Paissons plats. — 5.
Peintre d'Anvers. Conjonction.
— 6. Ville de Bolivie. Commune
du Brfbant. — 7. Contrée balka-
nique de l'Europe ancienne.
Pronom. — 8. Elle sert à sécher
certains produits. — 9. Appel dé-
sespéré. Portion congrue. — 10.
Sur la Bresle. D'un emploi cou-
rant.
VERTICALEMENT : I. Figure
de rhétorique. — n. Va trop
fort. Adverbe. — III. Qui con-
tiennent du salpêtre. — IV. No-
te. Génie malfaisant de la my-
thologie arabe. — V. Troublé.
Ce qu'étaient les neuf muses, —
VI. Facteur principal. Il suppor-
te la voûte pendant la construc-
tion. — VII. Ville d'Espagne. —
VIII, Apporté en naissant. On le
passe en entrant. — IX. Déroba-
des. Sur une boussole. — X.
Avec légèreté.
Solution du problème 398
Horizontalement : 1. Littérai-
re. — 2. Emeute. Vêt. — 3, Ems.
Avaria. — 4. Aliment. — 5. Oro-
ténèse. — «. Piler. Us. — 7. Otés.
tern. — 8, Net. T.O.E Et. — 9.
Tend, Ana. — 10, Exaltation.
Verticalement : I. Lee. Opon-
ce. .— II. Immérité. — III. Tes.
Oletta. — IV. Tu. Agés. El, — V.
Etaler. TNT. — VI. Hevin. Soda.
— VII. Ameute. — VIII. Ivresse.
Aï. — IX. Reine. Reno. — X.
Etat. Antan.
Les programmes d'Eurorision
pourraient être bientôt distribués
par satellite
* Des 1972. un satellite
de 1S9 WM pourrait dis-
tribuer les ' programmes
d'Eurovuion » a déclaré
vendredi K. Yves Démer-
liac, secrétaire général
d' < Eurospace > devant
l'Institut américain d'aéro-
nautique et d'astronau-
tique.
te savant français a
ajouté que les études tech-
niques réalisées sou* les
auspices tf* « Eurospace »
révélaient d'outre part
qu'un système utilisant
cinq satellites de ce type
reviendrait à 77-700,000
dollars avec le lanoeur
€ Europa 2 » gui tera opé-
rationnel à cette époque.
En utilisant la fusée amé-
ricaine « Thor-DeUa > le
même dispositif coûterait
62.100.000 dollars, tandis
qu'en appliquant les mé-
thode» d e transmission
classiques, son prix de re-
vient s'élèverait à 82 mil-
lions 300JIOO ' vllart, a pré-
cisé M. Démerliac.
« Aux importantes éco-
nomies réalisées en asso-
ciant l'Eurovision A un
système de tatettites, il faut
ajouter l'avantage d'un
champ d'action plus vaste
«t d'une souplesse accrue
des opérations », a souli-
gné le secrétaire général
d' < Eurospace > qui pense
que de* économies pour-
raient également être réa-
lisées par l'utilisation de
satellites dans les projets
européens portant sur fa
communications téléphoni-
ques sur des distances d»
l'ordre de IMO ou 2MO km
et pour le contrôle de la
circulation aérienne au-
dessus de f Atlantique,
If. DémerVae a enfin an-
noncé que cette perspective
avait été rejetée par ta
Grande-Bretagne «pour
manque de justification
économique ». La Grande*
Bretagne lait partit
d' < Eurotpace », associa'
tion de représentante d*
l'industrie spatiale de qua-
torze pavt dont la France,
les Etats-Unis, les Payt-
Bas. l'Italie et ta Suisse.
Un feuilleton T.V.
tourné à Ann*cy
A N NIC T, 23 arrll
(A.F.P.). — ta TéléTtolon
française va tenter, *or le»
bords ta. te« 4'Anoecr, le
premier towr 4e «Mairell»
d'»n BOBTCM temlHet*B •*
contents intitulé < Nao«« ».
qui entier» les av*ar*
d'une «hamptame 4e «ta-
lion...
Une débutante 4e 17 ans,
DMniniqoe Holfer, s'est vu
confier le rôle de « Na-
nou ». Anne Vernon, Henri
Serre, Paula Dehelly et Jac-
ques Astoux tiendront le*
rôles principwx.
NIMES A JOUÉ
son propre rôle dans
: UNE JOURNÉE TOUTE SIMPLE >
T T NE journée toute simple », que la télévision française pro-
Y\ IJ gramme ce soir d'après le roman de Marc Bernard n'est pas
une émission « dramatique » ayant un thème fixe. Il s'agit,
en quelque sorte, d'une chronique... celle d'une ville.
Cette ville, c'est Nîmes, que
le réalisateur Olivier Ricard
présente un peu à la manière
d'un reportage. Il a voulu fil-
mer une journée nîmoise sans
importance et sans événement
Hélène Diendonné sera Mme
Saussine.
particulier en s'introduisant dans
la vie Intime de ses habitants.
« Une journée toute simple t>
a été réalisée avec l'aide de la
population qui s'est prêtée, un
peu par jeu, au scénario et aux
dialogues : sur le» quelque qua-
tre - vingt» personnages de la
chronique, quinze seulement sont
des comédiens professionnels.
N«us sommes ) la gare de
Nîmes, par un petit matin d'été
calme et ensoleillé. Une journée
comme- le» autres va commencer.
Antoine, qui travaille 1 la
S.N.C.F., s'apprête 1 regagner
sa maison. Il va rencontrer une
foule de personnage» du cru :
il y a Jules le clochard, connu
de tous, H voue a la dive bou-
teille un culte immodéré. Il y
a Mme Saussine, une mauvaise
langue redoutable pour tout le
voisinage. Puis on rencontrera
Pujol, le caissier, Emile Deleuie,
le commerçant « qui a réussi »,
M. Graiier, un septuagénaire
plein de fougue...
Au fil de» heures, c'est toute
la ville qu'on découvre au tra-
vers de ses habitant» dont les
occupations sont souvent le re-
flet de la personnalité.
Avec : Hélène DIeudonné (Mme
Saussine), Harry Max (Jules),
Lucien Barjon (Emile Deleuze),
Maryse Méjean (Marcelle De-
leuze) «t Liliane Serval (Mme
Ficherai).
(1n chaîne • 20 h 3S.)
Harry Max (Jules le clo-
chard) dans « Une Journée
toute simple ».
ALECOUTE.
Jeudi soir
sur Inter-Variétés :
« LE CHIEN
DU GENERAL »
de Heinar Kipphardt
A l'occasion du festival du
Théâtre des Provinces à la
Maison de la Culture de
Bourges, le « Grenier de
Toulouse » présente sur tnter-
Variétés « Le Chien du gé-
néral », pièce de Heinar
Kipphardt, adaptée par Gil-
bert BaOia, danf-^nts mise-
en «cène de Maurice Sarazin
et Jean Faravel. Présenta-
tion : Max Joly.
Un général allemand com-
paraît devant une commis,
sion d'enquête créée -pour
juger des crimes de guerre
impunis.
Il est accusé par un sol-
dot de sa division et un au-
mônier d'avoir causé la mort
de soixante homme» de sa
division en ordonnant, pour
des motifs personnels une
opération inutile.
Tel est le thème de cette
pièce dont l'auteur (né en
1922 à Seidesdorf en Haute-
Sttéste), fils d'un médecin
Qui vécut de longues années
en camp de concentration
nazi, s'est trouvé, dés 1933,
mêlé aux problèmes et aux
drames du nazisme puis de
la guerre. Heinar Kipphardi
dut, en effet, interrompre
ses études pour combattre
sur le front russe.
Entré en 1950 au Deutsche
Theater, H y trouve sa vo-
cation et assume, pendant
neuf ont, la fonction de
« premier dramaturge ». Par-
ticipant au courant appelé
« théâtre document », il y
donne, outre « Le Chien du
général », « On demande
d'urgence Shakespeare »
(1953), « L'Ascension d'Aloïs
Piontek » (1956), « Les Chai-
ses de M. SzmU » (1921),
« L'Affaire O-ppenheimer »,
donné à Paris, en 1964 dans
une adaptation et mise en
scène de Jean Vilar, enfin
« Joël Brandt, l'histoire
d'une affaire » (1965).
Avec les comédiens du
« Grenier de Toulouse ».
(Inter-Variétés, jeudi 9 mal
à 20 h 40.)
« Grand* repris* »
samedi
sur France-Culture :
« CESAR BORGIA »
Samedi 11 mai a 17 h 30,
dans la série des « grandes
-reprjie*- - ta&ophoniques »,
Arno-Charles Brun propose
de réentendre sur France-
Culture comme un hommage
à la mémoire de son prin-
cipal interprète, Paul Ber-
nard, qui nous quitta il y
a tout juste dix ans, le
« César Borgia » que Marcel
Brion écrivit en 1954 pour
les « Annales de la violen-
ce », réalisé par Yves Dar-
riet.
Le « César Borgia » de
Marcel Brion marque une
de $es dernières et plus sai-
sissantes créations radio-pho-
niques.
Au début de l'émission
sera située à sa place exacte,
dans la fresque fastueuse et
PIF LE CHIEN f) PIF LE CHlEN • PIF LE CHIEN 0) P|F LE CHIEN » PIF LE CH.EN • PIF LE CHIEN
ïP, rwor» »m»,t«
Dcea à nr»«'ch»ufV«»«
Sauve qui peut,.. A,
Voilà unenheini de
musical.
BRON
BRQM»
BROM...
A moi/C'est l'hoir)
me invisible.'
FRANCE-INTER
9.30 Faisons bon ménao». —
10.30 Le livre de la semaine. —
12.18 Appelez-moi Olympe. —
12.46 Le jeu des mille francs. —
14.3 Madame Inter. — 14.15
Noële oui quatre vents. — 19.18
Hit-Parade. — 20.22 Faites com-
me chez vous. — 22.8 Le pop-
club.
INTER-VARIETES
20.22 Grandei enauêtes. —
20.40 Etais s ion policier» !
« L'Echafaudaae >, d'Alain Bel-
nier *t Roger Mandat.
FRANCE-CULTURE
8. H«ure de culture française.
— 9.5 La musique et les beaux
arts. — 11.15 Les grands musi-
ciens. — 13.40 Etranger mon
cmi. — 14. Comédie-Française.
— 18. Les nouveaux artistes ly-
riques. — 18.25 Chants •!
rythmes des peuples. — 18.40
Entretiens Marauerite Lono-CIau-
d« Santelli. — 20. Meby Dick.
— 20.43 Yvon Balaltov dir. l'Or-
chestre de chambre de l'ORTF,
avec le concours de Maxence
Larrieu, flûtiste. — 22.20 Entre-
tiens d'Emmanuel Berl. — 22.40
Un livre, des voix : « La Ross
de sabl» », de Henry de Mon-
therlant. — 23.18 Magazine de
la musique.
FRANCE'MUSIÇUE
8.15 Frontispice : Mozart. —
9. Littérature du piano : œuvres
féroce de la Renaissance
italienne, l'étonnante figure
de ce Catalan hors série, fil»
de pape, cardinal à 18 ans,
illustre capitaine à 23 ans
et qui, chassé ensuite d'Ita-
lie, exilé en Espagne, alla
perdre stupidement la vie
comme un petit condottiere
au service de son beau-frère,
le roi de Navarre, dans une
obscure embuscade, à l'âge
de 33 ans.
« Pendant deux fois cinq
ans, ainsi s'exprime dans
son style imagé la chroni-
que du temps, le soleil avait
éclairé ses faits funestes et
sanglants... •»
A ce monstre, d'une telle
perfection qui avait fasciné
Machiavel, Paul Bernard a
donné une résonance inou-
bliable.
Rappelons qu'autour de
Paul Bernard, sa distri-
bution groupa Simone Va-
lère, Marcel André, Yvonne
Villeroy, Jean Clarens, Hié-
ronimus, Philippe Mareuil,
Pierre Olivier, Artanne Mu-
ratore, Robert Chandeau,
Jean-Charles Thibault, Hu-
bert Noël,'Gaëtan Jor, Mar-
cel Alba, Gaston Séverin,
Dominique BucKhart, Louis
Arbessier et Sam Max.
^•w
de Liszt. — 9.50 Polyphonies. —
11.3.0 Nos disques sont les vôtres.
— 13.10 lazz, sixième continent
musical. — 13.30 Triomphe de
Venise. — 14.10 Les grandes da-
tes du théâtre1 lyrique : « La
Dame de pique », de Tchaï-
kovsky. — 17.30 Contemporains
discophïles ; Claude Chabrol. —
1930 Du Danube à la Seine :
125e anniversaire de Cari Mï-
cael Ziehrer. — 20. Stéréo :
Prestig» de la musique : Loria
Maazel dir. l'Orchestre pational
de l'OHTf : c L* Crépuscule des
dieux », premier acte de Richard
Wagner. — 21.30 Accord pariait.
— 22.59 Les classiques du jaz*.
LUXEMBOURG
8. Jean Ferniot. — 8.30 Ray-
mond Cartier. — 9.30 Georges
de Caunes. — 10.30 II était deux
fois. — 12,30 Jacques Bénétin. —
13.30 Jean Bardin. — 14.30 M.
Cyber et les femmes. — 16. La
discothèque de papa. — 17.30
F.T.L. non «top. — 22.20 Plus
courte la nuit.
EUROPE I
14. Ourevitch. — 16.30 Hubert.
— 22. Maurice Biraud.
MONTE-CARLO
14.20 La Femme du boulanger.
— 18.30 U bon mot. — 19.25
Questions sans réponses. — 20.10
Hit-parade international.
LE SOIR DES FEMMES
s:
A une époque ou 1» plu-
part des jeux télévisés, na-
guère si florissants, ont dis-
paru, le seul qui reste « Pas
une seconde a perdre > gar-
de un attrait certain aussi
bien pour les spectateurs que
pour les candidats. Si le
nouveau candidat de ce lun-
di était sans conteste très
brillant et solide, c'était
pourtant la très remarquable
concurrente des semaines
précédentes que nous atten-
dions. Elle nous a valu, il
faut le dire, de vives émo-
tions et il est fort heureux
qu'elle ait su si brillamment
se rétablir car nous aurions
été navrés qu'elle tombât sur
une question qui relevait
beaucoup plus de la spécia-
lisation que de la culture.
Rien n'est parfois aussi fu-
gace que le succès des des-
sinateurs humoristes et il
était tout à fait normal que
cette jeune femme ignorât
tout de Roubille, de Léan-
dre ou de Caran d'Ache.
Jamais peut-être « Les
femmes aussi » n'avait
abordé un sujet aussi délicat
à traiter que cet « Odette
et la prison » que Gérard
Chouchan nous présentait
ce lundi. Pourtant il avait
trouvé la seule solution ac-
ceptable, une solution à la
fois franche et humaine qui
permettait de nous donner
de ce problème une
aussi proche que possible de
la vérité. Nous disions
« aussi proche que possible » :
car il est bien évident que
ce n'était pas tout à fait la
vérité et que, par «xemple,
bien des brutalités, de» du-
retés de la vie en prison et
des relations entre geôliers
et détenues ou entre déte-
nues elles-mêmes étaient
forcément atténuées, gom-
mées, quel que soit le souci
de vérité du réalisateur.
Si Odette s'efforçait 4»
copier au mieux le modèle
qui lui était proposé, 11 e«*
hors de doute que tous ceux
qui l'entouraient et qui po-
saient au réalisateur de très
délicats problèmes d'anony-
mat se montraient sous leur
jour le plus favorable «m
simplement le plus pittores-
que. Et puis, il faut noter
l'extrême pudeur, l'extrême
discrétion de ce portrait de
femme qui tentait de cerner
au plus près la réalité sans
se permettre pourtant aucun
effet facile, aucune conces-
sion au riche folklore de 1*
prison. Les défauts de cette
conception de la justice, s»
cruauté et aussi, parfois, son
caractère de classe étaient
montré? sans être lourde-
ment soulignés mais avec
beaucoup d'efficacité.
8.20 Télévision scolaire : Civilisation. — Vt.lt Ma-
thématiques.
12.30 Pari«-Club.
13. Télé-Midi.
18.26 Télévision ecolaire : Sciences physiques.
18.55 Sept jours de sport.
19.20 « La Maison de Toutou. « La gymnastique ».
19.25 Actualités régionales.
19.40 Feuilleton : « Les Demoiselles d« Suretnes ».
(No 17).
20. Télé-Soir.
20.20 A propos...
2».30 « Les Shadoks ».
@.35 « UNE JOURNEE TOUTE SIMPLE »
d'après un roman de Marc Bernard. Avec :
Hélène Dieudonné, Harry Max, Colette Ré-
gis, Lucien Barjon, Maryse Méjean, Made-
leine Vîmes, André Julien, Bernard Centyl,
Maurice Bourbon, Liliane SorvaJ, Anne-Maris
Bftcquie, Tvonne Claudie. Annie Roadier, Bu-
génSe Bourret.
Réalisation : Olivier Ricard.
22.5 Demain commence aujourd'hui (No 2). « Pros-
pectives de l'électricité ».
22.30 Télé-Nuit.
"Spécial Transistors"
PILE WONOER
au philodyne
^^^^••^•MHMjOljpM^eMiVM
14. et 18. Cou» du Conservatoire national des Art»
et Métiers.
19.40 Couleur et noir : 24 heures actualités.
19.55 Couleur et noir : Télé-Sport*.
20. Le mot le plus long.
20.33 Couleur : A vous de choisir.
.35 CAMERA 3
Couleur et noir.
Une émission de Philippe Labro et Henri de
Turenne. (Voir ci-contre).
22.20 Série : « Hitchcock Suspicion. « Panique »,
d'après une histoire de Francis Didelot. Avec :
Dean Jagger, Betty Field, Will Hutcaing, Hers-
chel Daugherty.
Î3.10 Le fait du jour.
PREMIERE CHAINE. — 10.12 Télé scolaire. —
11.30 Paris-Club. — 13. Télé-Midi. — 14.30 Télé sco-
laire. — 18.28 Sports-jeunesse. — 18.55 La plus belle
histoire de notre temps. — 19.10 Jeunesse active. —
19.20 La maison de Toutou. — 19.25 Actualités régio-
nales. — 19.40 Les Demoiselles de Suresnes. — 20.
Télé-Soir. — 20.30 Les Shadoks. — 20.35 La piste
aux étoiles. — 21.35 Paris souterrain. — 22.35 Lectu-
res pour tous. — 23.35 Télé-Nuit.
DEUXIEME CHAINE. — 19.40 24 heures actua-
lités. — 19.55 Sports actualités. — 20. Seize millions
de jeunes. — 20.35 Choses vues. — 21.85 Gala au
théâtre Marigny. — 22.35 Le fait du jour.
ieS ORGltëS OU
de Robin CAFWtL ( t F n )
RESUME. — Anton? Louvel, bûcheron du comte Raybaud de Bois-
filbert, tombe sur une réunion de Jacques. Tapi dans les fourrés, il
écoute ce qui s'y dit. Il est question d'une révolte prochaine.
10. — Tu as raison, l'ami ! Parole de Bigorgne, notre sire de Bois-
gilbert nous pèle comme brebis pour rassembler la rançon de messire
Enguerrand son père qui, quoique captif, mène, benoît* et galante vie
en la brumeuse Angleterre.
Les Jacques en avaient jusque par-dessus Je trou de la prière
d'être pressurés par leurs seigneurs, détroussés par les routiers et
cillés par les Angles, désœuvrés «Jepuii «u* !• Mgmt avait ligné une)
•rive avec eux.
au ipoment eft h» *onjur*»4» dtepertataat «s» ru» d'witaw
eux découvrit Anthony Louyel tapi au creux de son fourré.
— Vertudieu !... Un espion.
— Prenons-le !
Mais H était plus facile de le dire que de le faire. La carnassière
s'avéra être une arme terriblement efficace entre les main» du jeune
boauUlon.
— TuaiM-l* I CM* une cr*»tup« 4u eire Kaybaud o« «Kl Régent
Chartee I
— A «aort I A mort le traître !..
SPECTACLE-SELECTION
Cinémas
S" arrondissement. .. Festival Marilyn Moorg», v.o. (Celtic). —
Monsieur Ripais (Actua-Chonnpo). — Tir, v.o. (Panthéon). —
Jeux intredits (Quartier-Latin). — Le Crjm» de David L«vinstein
(Saint-Germain Huchette). — Les Grandes Manœuvres (Saint-
Germain Village). — Dutchman, v.o. (Alpha). — La Nuit, v.o.
(Cujas). — Bedazded, v.o. (La Harpe). — je t'aime, (e t'aime
(Ursulines). — O Salto, v.o. (Val-de-Grdce). — Drôle de jeu
Logos). — Les Biches (Médicis).
S« orroodi»»»me»t. — La Mariée était en noir (Bretagne). — Le
Rapace (Gaumont-Rive gauche). — La Loi (Latin). — Benjamin
(Luxembourg 1). — Cameraman (Luxembourg III, Racine). —
Dans la chaleur d« la nuit, v.o. (Publiais Saint-Germain). —
La sorcellerie à travers les âges (Studio Gît-le-Cœur). — L»
Banni, v.o. (Parnasse).
7« arrondissement. — Le Petit Baicmeur (Bosquet). — Les Cracks.
(Dominique). — La Barrière, v.o. (Pagode). — Alexandre le
bienheureux (Sèvres).
9> (rrandi««m*nt. — Les Cracks (Bergère), — Le Crime de David
Levinstem (Cinévog III, Vedettes). — Benjamin (Delta). —
Dutchman, v.o. (J.-Renoir). — Le Rapace (Lumière). — Les
Jeunes Loups (Palase). — Jeux interdits (Royal-Haussmann Club).
— Festival Anthony Mon, v.o. (Studio Action). — Le 17 Paral-
lèle (Studio 43). — Les Biches (Studio Saint-Lazar»).
10« «rrondlaaemeat. — Prima délia Rivoluzion», v.o. (Saint-Martin).
— Les Risques du métier (Chqteau-d'Eau), — La Vje de château
(Ciné-Nord). — Le Mépris (Nord-Actua). — Alexandre le bien-
heureux (Pacifie, Palais des Glaces).
11" arrondissement. — Le Corniaud (Excelsior). — Les Grandes
Vacances (Saint-Ambroise). — Hiroshima mon amour (Studio
République). — Alexandre le bienheureux (Voltaire).
12* arrondissement. — Alexandre le bienheureux (Athéna, Brunin,
Liberté).
13* «rrendiMenunt. — Zorba le Grec (Escurial).
14* arrondissement. — Vivre pour vivre (Dénier!). — Le Petit Bai-
gneur (Montparnasse, Orléans). -— Oscar (Olympic). — L»
Crime de David Levinstein (Btudio figspail), — Dans la chaleur
de la nuit (Translux-Gaîté). — Les Cracks (Univers).
15* anondisnemMit. — Rétrospective Lui* Bunuel ,v.o. (Aroen-Cie!).
— Le Train sjfflera trois fois (Convention). — Alergndre le bien-
heureux (Crénelle). — Guerre et Paix (suit» et fin), v.o. (Kino-
— Hommage à H. Lemgleis (Saijrt-LamWo, — Les
(Variété*
16' arrondissement. — Les Grandes Manœuvres (Mayiair). — Festival
du film italien, v.o. (Passy). — Alexandre le bienheureux (Saint»
Cloud).
17« arrondissement. — Benjamin (CinéaoTemes). — Playtim»
(Empire). — Festival P. Newman (Maillot). — Vera Cruz (Mery).
— Alexandre le bienheureux (Roral-Villien). — Dutchman, T.O>
Studio de l'EtoUe). — Festival J. Ford, v.o. (Acacias).
18« arrondissement. — Les Cracks (Gaîté-Clichy, Marcadet). — Le
Petit Baigneur (Images). — Blow up (Métropole). — Oscar
(Montréal). — La Planète des singes (Moulin-Rouge). —
Alexandre 1« bienheureux (Ord*ner). — Le train sifflera «rois
lois (Palais Rochechouart). — Le Crime da David Levinsteiij
(Ritz). — L'Ecume des jour* (Studio 28).
19* arrondisemcnt. — Alexandre le bienheureux (Crimée, Secrétan-
Palace).
20* arrondissement. — Alexandre le bienheureux (Gambetta, Palais
AVI on).
Théâtres
Comédie-Française (20 h 45) : L'Otage. — T.N.P. (20 h 15) : La
Baye. — Petit-T.N.P. (20 h 15) : Chêne et lapins anaora. —
Théâtre de France (20 h 30) : Théâtre Buuraku (Japon). —
T.E.P. (20 h 30) : M. Fanon.
SUR LES AUTRES SCENES. — Alliance Française (21 h) : Mange-
ront-ils ? — Alpha 347 (21 h) : Fin de partie. — Ambassadeurs
(21 h) : Le Cheval évanoui. — Antoine (21 h) : La prochaine
feus je vous le chanterai. — Atelier (21 h) : Château en Suède.
— Boufies Parisiens (21 h) : Adieu Berthe ! — Cirque de Mont-
martre (21 h) : Le Songe d'une nuit d'été. — Comédie Cau-
martin (21 h 10) : Boeing-Boeing. — Gaîté-Montparnasse (21 h) :
Arlequin valet de deux maîtres. — Gramont (21 h 10) : Jean de
la lune. — La Bruyère (21 h) : Quoat-Quoat. — Lutèce (21 h) :
Que ferez-vous en novembre ? — Madeleine (21 h) : 40 carats. —
Marigny (21 h) : La Pues à l'oreille. — Mathurins (21 h) : La
Terre étrangère. — Michel (21 h) : La ville dont le prince est
un enfant. — Montparnasse (21 h) : Black Comedy. — Moufle,
tard 76 (21 h) : Lady Macbeth. — Œuvre (21 h) : Pygmalion
— Palais-Royal (21 h) : Désiré. — Porte-Saint-Martin (21 h) :
Qui est cette femme ? — Saint-Georges (21 h) : Interdit au
public. — Tertre (20 h 45) : L'Echange. — Théâtre Moderne
121 h) : Jack l'Eventreur.
Opérettes
Mogador (20 h 30) : Vienne chante et danse.
Music-halls
Casino de Paris (20 h 30) : Tentations. — FoHee-Bere/ere <20 h 30) ;
Et vive la telie , -~- Mayol (15 h et 21 h) : Meaci... «u I —
Olympia (21 h) i I. Maillon. — Studio Champs-Elysées (21 h) I
P. Leuk!.
5.000 personnes ont fait
aux six brûlés du puits Charles
de bouleversantes funérailles
(Correspondant particulier : Jo VAREILLE)
ROCHE-LA-MOLIERE (par téléphone). — 5.000 personnes ont participé,
lundi matin, aux obsèques des six mineurs des Houillères de la Loire, tués
vendredi par un coup de grisou dans une galerie du puits Charles.
Us étaient' réunis pour la
dernière fois à Beaulieu, sur
le terrain de sport d'une cité
minière proche du lieu du dra-
me. Près des six cercueils dra-
pés de noir, des mineurs en
tenue bleue de fond, casqués,
lampe au côté, montaient
l'ultime garde d'honneur. Les
fleurs s'amoncelaient...
Devant la poignante alignée
des cercueils, des hommes,
des femmes, des enfants,
en grand deuil, étaient assis,
protégés de la pluie par une
tente : les pères et les mères,
les veuves, les sœurs, les frè-
res, les orphelins se tenaient
côte à côte, silencieux, en lar-
mes. Et quand ils levaient les
yeux par-delà les cercueils, ils
voyaient les officiels debout,
aux gradins d'une tribune.
Derrière les barrières, une
foule sombre remplissait la pe
touse.
Le ministre de l'Industrie
était représenté par le direc-
teur général des Houillères
et le préfet de la Loire, M.
Graeve, représentait l'ensem-
ble du gouvernement. Les
maires des communes miniè-
res étaient là. La fédération
C.G.T- des travailleurs du
sous-sol était représentée
par Léon Delfosse. Joseph
Sanguedolce, membre de la
Commission administrative, re-
présentait 1s direction confé-
dérale, Louis Vial, l'Union dé-
partementale de la Loire, Ré-
my Chantre la fédération ré-
gionale des mineurs, Lucien
Guillaume le Syndicat des mi-
neurs de la Loire, ThSo Vial.
secrétaire fédéral cobfluisait
la délégation du Parti Gbmmu-
niste Français.
Connaître
toute la vérité...
Parlant au nom de la CGT,
Rémy Chantre apporta un
émouvant adieu aux victimes
et à leurs familles, l'assuran-
ce de la solidarité active des
travailleurs. Avec mesure,
dans cette atmosphère boule-
versante, il prononça les mots
que la foule attendait du
fond de sa douleur, de son
besoin de justice.
« Cette catastrophe, dit-il
notamment, fait suite dans ce
puits à de trop nombreux ac-
cidents. Les mineurs n'accep-
tent pas comme le fait de la
fatalité «n'a tour de rôle nos
différente bassina supportent
le poids de tels malheurs»
Les Qualités de nos techni-
ciens sont grandes. Ils con-
naissent leur métier, mais on
exige d'eux des mesures in-
compatibles avec la sécurité.;.
C'est la conséquence néfaste
d'une mauvaise politique char-
bonnière intensifiant sans ces-
se les cadences de travail an
fond des puits pour augmen-
ter la productivité en dépit de
la prudence.»
La CGT exface avec le» mi-
neurs, la constitution immé-
diate d'une commission d'en-
quête où elle ait toute sa re-
prensativité. Cette commission
sera chargée d'établir les cau-
ses de la catastrophe, les res-
ponsabilités, mais aussi d'ap-
porter des suggestions pour
que de tels drames ne se re-
produisent pas ».
Rémy Chantre évoqua une
rumeur très répandue à Ro-
che-la-Molière : des bran-
chements d'air comprimé au-
raient été effectués sur des
détecteurs de grisou dans les
galeries, de façon à reporter
le déclenchement de l'appa-
reil au-delà du seuil normal
d'alerte.
« Nous ne portons pas d'ac-
cusation, dit-il, nous posons
la question. Ce que veut la
CGT, ce que veulent les mi-
neurs, c'est connaître toute la
vérité et, au-delà, faire met-
tre an service des travailleurs
les moyens indispensables
pour garantir leur santé et
leur vie ».
Le délégué mineur de la
circonscription dont faisaient
partie les victimes, Madjlca ;
Chapuis pour la CFDT et
Bernard pour la CFTC ; M.
Berger, maire de Roche-la-
Molière exprimèrent égale-
ment leur hommage. M. Grae-
ve prononça l'éloge officiel.
Au moment de la levée des
corps, des sanglots et des cris
trop longtemps contenus écla-
tèrent parmi les parents. Une
foule bouleversée suivit le
convoi funèbre jusqu'à l'égli-
se. Après une cérémonie re-
ligieuse, les dépouilles mor-
telles des six mineurs furent
acheminées vers différents ci-
metières.
Par dizaines, les télégram-
mes de solidarité et de condo-
léances ont afflué au syndicat
CGT des mineurs de la Loi-
re : mineuis de l'Aveyron,
du Gard, de Montceau, de La
Mure, de Provence, de l'U-
nion internationale des mi-
neurs, etc.
5 milliards\
de tonnes/
«JCARE», astéroïde (
frôlera lo Terre le 14 juin ou soir
M. Bernard Milet, chef du service de l'astrographie
à l'observatoire de Nice, éminent spécialiste de la
recherche des petites planètes, a annoncé que les
astronomes du monde entier suivent actuellement
avec le plus vif intérêt l'approche d' « Icare », asté-
roïde de 1.500 mètres de diamètre, pesant cinq mil-
liards et demi de tonnes, qui doit en principe « frôler »
la Terre dans une quarantaine de jours, très exacte-
ment le 14 juin, entre 18 heures et minuit.
« Frôler » est beaucoup dire, puisque selon les
calculs théoriques l'astéroïde devrait passer à quelque
6.350.000 kilomètres de notre planète. Cependant, ces
calculs ne tiennent pas compte de l'effet de l'attrac-
tion terrestre ni des erreurs toujours possibles et qui
peuvent, dans ce domaine, se chiffrer à quelques
millions de kilomètres.
Dans le cas le plus extrême, « Icare » peut (mais
les risques sont presque nuls, rassurons-nous) percu-
ter la Terre à une allure de plusieurs dizaines de
kilomètres à la seconde. L'astéroïde provoquerait alors
un cratère de plusieurs kilomètres de diamètre. Mais
il faut penser que les océans occupent les quatre
cinquièmes de la surface du globe et que la moitié
des terres émergées est constituée de déserts : il y
aurait dans ce cas neuf chances sur dix pour que la
chute d' « Icare » ne se traduise que par l'affolement
des sismographes et un raz de marée... ce qui ne
serait déjà pas rien !
« Un bolide de ce genre, à peine plus petit, a dit
M. Milet, est tombé au début du siècle dans le nord
de la Sibérie. Il a ravagé plusieurs milliers de kilo-
mètres carrés et, 60 ans après, son point d'impact est
encore visible. »
Durant la journée de
lundi, l'activité a été
complètement arrêtée sur
l'ensemble des installa-
tions des Houillères de la
Loire dans le bassin de
Saint-Etienne.
Rappelons que le syn-
dicat CGT avait appel*
tes mineurs à une grève
de 24 heures le jour des
obsèques.
DEVANT LES ASSISES DE PARIS
Sursis pour le cyclomotoriste
qui avait frappé un automobiliste
(Compte rendu d'audience : Jean-François DOMINIQUE)
C'EST un saute-ruisseau.
C'est-à-dire un clero
d'huissier dont la vie
consiste à sillonner les rues
de Paris pour remettre aux
justiciables éventuels, aux té-
moins, citations, assignations
et commandements. Dans le
box des accusés de la cour
d'assises, Robert Lavillunière
a l'air désolé. Il essaie de
s'expliquer sur un banal inci-
dent de la circulation au
cours duquel il frappa d'un
coup de poing M. Noël Lelou-
che, qui en perdit la vision
d'un œil.
— Ce jour-là, j'étais en re-
tard, malgré mon cyclomoteur.
J'avais déjà délivré plus fde
cent actes d'huissier, et il fal-
lait absolument que j'aille à
la mairie du X' arrondisse-
ment pour déposer une signi-
fication, pour laquelle je
n'avais pu joindre le destina-
taire à son domicile. Il se fai-
sait tard — il était 17 h 15
— et il fallait que j'arrive à
la mairie avant la fermeture
des bureaux, c'est-à-dire 18
heures..,
M. LELOUCHE (entre ses
dents, au banc de la partie
Robert LAVILLUNIERE
(Croquis de Donga).
:Œ^^
A DIJON :
II accuse l'infirmière
de n'avoir pas porté
secours à sa tante
morte des suites d'un accident de la route
Un» infirmière-chef de l'hô-
pital du Bocage, à Dijon, fait
l'objet d'une plainte pour non-
assistance à personne en dan-
ger de mort.
Le 20 avril dernier, Mlle Ger-
maine Cornubert, 73 ans, habi-
t»nt 8, boulevard Thiers à Di*
ion, était renversée et griève»
ment blessée par une voiture,
à proximité de l'hôpital du
Bocage.
M. Thevignot, son neveu,
témoin de l'accident, se préci-
pita à l'hôpital, mais, selon lui,
l'infirmière-chef d« garde au-
rait refusé à trois reprises de
porter secours à la blessée, qui
perdait son sang en abondan-
ce, soua prétexte qu'après 20
heures, c'était à l'hôpital gé-
néral de Dijon d'assurer la
permanence des accidents.
La blessée attendit ainsi 20
minutes l'arrivée d'une ambu-
lance qui la transporta enfin
à l'hôpital général où ell« est
décédée vendredi matin des
cuites d« ses blessures. M. Thé-
vignot a déposé plainte contre
l'infirmière. Une enquête est
ouverte.
Bien gardés
Qui veut la fin, dit-
on, veut les moyens. En
l'occurrence, il s'agissait
de garder — et de bien
garder — un véhicule.
Quel conducteur s'est
montré le plus astu-
cieux ? Le propriétaire
du vélomoteur ci-dessus,
solidement enchaîné à
un arbre devant le
Théâtre Gérard - Phi-
lipe, à Saint-Denis, ou
le chauffeur de la voi-
ture ci-dessus qui, à
Miami, a conféré à un
inquiétant félin le rôle
de chien de garde ?
LE BEBE DECOUVERT
A MAINVILLIERS (Eure-et-Loir)
SERAIT MORT D'INANITION
L'autopsie pratiquée sur le
corps du petit garçon de 14
mois dont le cadavre a été
découvert dimanche après-mi-
di à Mainvilliers, en bordure
de la R.N. 24, près du passa-
ge à niveau de la ligne Char-
tres-Dreux, n'a pas permis de
relever la moindre trac» de
violence.
Le médecin légiste, le doc-
teur Dumont, fait remonter la
mort à la nuit du 4 au 5 mai.
Son examen semble indiquer,
d'autre part, que le bébé, fort
correctement vêtu, a dû mou-
rir de froid ou de faim après
avoir été abandonné vivant.
Les policiers de Chartres,
qui s'efforcent d'identifier le
petit corps, effectuent une en-
quête de porte à porte. Ils es-
pèrent recueillir des témoigna-
ges permettant de dresser le
signalement d'une ou plu-
sieurs personnes qui auraient
pu être aperçues avec l'en-
fant dans les environs.
Quatre survivants
de la greffe du cœur
APRES LA MORT DE JOSEPH RIZOR A STANFORD
Les transplantations du cœur se multiplient dans le monde depuis celle qui fut effectuée, il y a
une dizaine de jours, à l'hôpital de la Pitié, sur la personne de M. Clovis Roblain, qui ne survécut que
deux jours.
AU FIL DE L'ACTUALITE... AU FIL DE L'ACTU.
27 mineurs emmurés
VIRGINIE. — Vingt-sept
mineurs sont emmurés au
puits numéro 8 de la mine
de lignite de Hominy Falls,
petite localité de la Virginie
de l'Ouest. Le forage parait
avoir ouvert une poche d'eau
qui a isolé les mineurs de la
galerie principale. Un contact
téléphonique a été établi
avec vingt d'entre eux dans
la soirée.
On butin. !
DIJON. — Un essaim
d'abeilles, évadé — par acci-
dent — du fourgon à baga-
ges de l'autorail Dôle-Morez
(Jura), a provoqué la pani-
que parmi les voyageurs i
pas de victime.
Mauvais coup
VERSAILLES. — Un col-
lectionneur d'armes, M. Jac-
ques Hugon. qui avait, acci-
dentellement, blessé d'un
coup de feu son ami, M. Jean
Mayet, a été condamné à
5.000 francs de dommages-
Intérêts. Ses armes lui «ont
confisqué*».
Jockey imprudent
VERSAILLES. — Un joc-
key, Alain Poisson, 27 ans, a
été condamné à 500 francs
d'amende et à une contra-
vention de 100 francs pour
avoir provoqué une collision.
Celle-ci avait fait deux bles-
•és.
Voleuses
PARIS. — Deux jeunes fil-
les d'Orléans, Nadine J..,
18 ans, et Claude T..., 17 ans,
qui avaient dérobé 700 francs
i Mme Vlard, 76 ans. après
l'avoir attaquée, 190, rue de
Vaugirard, ont été arrêtées.
Monte-en-l'air
arrêté
PARIS. — Michel François,
23 ans, qui avait dérobé
90.000 francs dans le coffre-
fort d'un iuper-marché d«
Saint-Denis (Seine-Saint-De-
nt*). • été arrêté.
La dernière en date a eu
Eeu dimanche soir à l'hôpital
Saint-Luc de Houston (Texas),
dans le 16011)9 record de 42
minutes. C'était la douzième.
L'opéré est M. James Cobb,
un habitant d'Alexandria
(Louisiane), âgé de 48 ans,
représentant dans une mai-
son d'édition et qui avait la
cœur malade depuis cinq ans.
Les docteurs Russel Scott et
George Morris lui ont greffé
le cœur d'un jeune de 15 ans,
William " Brannan, mort à la
suite d'un accident de moto.
Hier soir, l'état de M. Oobb
était jugé satisfaisant. Il
s'était réveillé avec un pouls
et une tension normaux, et
il avait pu respirer sans l'ai-
de d'un poumon artificiel.
Un rein du jeune Brannan
a également été greffé à un
homme de 41 ans, M. Wil-
liam C. Kaieer.
Mais un nouveau décès est
survenu parmi les malades
récemment opérée : M. Joseph
Rizor, menuisier de 40 ans,
qui avait reçu jeudi le oœut>
de M. Rudolph Andersen, 43
ans. est mort dimanche soir.
Six'heures et demie avant le
décès, le cœur avait cessé de
battre une première fois. Re-
mis en marcha, il n'a pu te-
•fer longtemps. Il «émoi» qu«
la mort de M. Rizor soit due
a un manque d'oxygénation
du sang artériel.
Il reste dono maintenant
quatre survivants sur les dou-
ze transplantations cardiaques
déjà effectuées dans le mon-
de, y compris M. Cobb et le
désormais « vétéran » Philip
Blaiberg qui vit depuis plus
de quatr» mois avec un nou-
veau cœur.
Voici les bulletins de santé
des deux autres opérés :
Frederick West, opéré à
Londres vendredi a reçu, hier
soir pendant un quart d'heure
la visite de sa femme.
H a fait ses premiers pas
et a même bu un verre de
sherry. Il bavarde avec ses mé-
decins auxquels il a demandé
un poste de télévision et des
livres.
Everett Claire Thomas, opé-
ré à Houston (Texas), égale-
ment vendredi, a pu boire
dimanche un thé léger au ci-
tron. I] est d'excellente hu-
meur et son état, selon le
professeur Denton Cooley qui
dirigeait l'équipe chirurgica-
le, s'améliore rapidement. M;
Thomas a pu parler à sa
femme, mais sa voix était lé-
gèrement enroué».
Le professeur
Cabrol :
« Nous essaierons
de nouveau »
« Nous ferons une nouvelle
greffe, lorsque l'indication
s'en présentera. On ne peut
donner ni date ni aucune pré-
cision », a déclaré le profes-
seur Christian Cabrol dana
une interview à un poste de
radio périphérique.
avons fait cette in-
tervention (la greffe du cœur
sur M. Roblain NDLR) parce
qu'il y avait quelqu'un qui en
avait besoin f..-) Nous l'avons
fait pour essayer de le tau-
ver. »
Première
transplantation
réussie
d'un thymus
Réalisée le 24 mal 1967 à
Miami, la première transplan-
tation réussie d'un thymus a
été rendue publique hier par
l'auteur de l'épération, la Dr
William Cleveland.
Le thymus est une glande
eituée près de la trachée ar-
tère et qui n'existe que chez
les jeunes enfants et chez les
;eunes animaux (on l'appelle
« ris » dans ce dernier cas)
II a, 8emt>!*-t-il, un rôle im-
portant dans les réactions de
défense de l'organisme de
l'enfant. Puis il disparaît à
l'âge adulte.
La transplantation de Mia-
mi a été effectué sur un bébé
de 7 mois qui était né sans
cette glande, et dont les ohan-
cee de survie étaient à peu
près Inexistantes : il était, en
effet, très vulnérable aux In-
fections.
civile). — Ce n'était pas une
raison pour me taper dessus.
Sans doute. Mais Robert La-
villunière raconte la suite :
« II pleuvait. La chaussée
était très glissante. La circu-
lation était détestable. Sou-
dain, j'ai vu une voiture qui
venait sur ma gauche. Elle
m'a fait une queue de pois-
son et m'a contraint à me dé-
porter sur ma droite. J'étais
serré contre le trottoir. La
voiture a ensuite freiné brus-
quement. J'ai failli me casser
la figure. J'étais furieux. Au
premier feu rouge, j'ai inter-
pellé le chauffeur de la voi-
ture. »
LE PRESIDENT BRAUN-
SCHWEIG. — L'avez-vous in-
jurié ?
ROBERT LAVILLUNIERE
(ferme). — Jamais. Je lui ai
simplement dit quelque chose
comme : « Dites donc, faites
attention !...
LE PRESIDENT. — Et
après ? ___
ROBERT LAVILLUNIERE.
— Lorsque le feu est passé au
vert, je suis reparti. Nous
avons été arrêtés à un autre
feu rouge. La même voiture
était toujours à mes côtë4. Le
conducteur (c'était M. Leîou-
che) sortait à moitié le corps
de sa voiture et m'insultait de
façon ignoble...
LE PRESIDENT. — Que di-
sait-il ?
L'accusé le répète : il se-
rait indécent de reproduire
ces Injures ; elles sont effec-
tivement abominables.
Les huissiers paieront
Le président reprend : Et
après ?
ROBERT LAVILLUNIERE
(un peu hésitant). — .J'ai eu
peur. J'ai brusquement pensé
à mon frère...
H y a en effet cette cir-
constance exceptionnelle :
quinze jours plus tôt, le frère
de l'accusé avait été tué avec
son meilleur ami au cours
d'un accident de la circula-
tion où, déjà, la voiture meur-
trière était venue de la gau-
che ! Tout à coup, RoberJ;
Lavillunière a les yeux humi-
des. Il reprend :
« Oui, j'ai pensé à non frè-
re et j'ai brusquement eu
peur. J'ai vu rouie. Je ne sa-
vais plus ce que je faisais.
Tout ce que je sais, c'est que
j'ai ouvert la portière de M.
Lelouche et que je lui ai
vorté un coup de poing.~ »
LE PRESIDENT. — Un
seul ?
ROBERT LAVILLUNIERE
(de nouveau sûr de lui). —
Oui, un seul.
Tous les témoins d'ailleurs
sont catégoriques sur cette
précision. De même, .tous af-
firmeront que l'accusé fut
effroyablement Insulté par M.
Lelouche.
Telle est l'histoire de Ro-
bert Lavillunière, qui eut le
tort, certes, de perdre son
sang-froid mais qui fut cer-
tainement provoqué. Il faut
souligner au passage la désin-
volture singulière de la
Chambre interprofessionnel
des huissiers qui avait essayé,
en début d'audience, de faire
admettre qu'elle n'était pas
civilement responsable d'un
garçon qui était pourtant à
son service lorsque l'incident
eut lieu : heureusement, la
cour devait rejeter de telles
prétentions. Considérant que
l'accusé se rendait à la mai-
rie du X' arrondissement
pour le strict exercice de la
mission qui lui était confiée,
elle a précisé que la Chambre
Interprofessionnelle des huis-
siers de la Seine était bien
civilement responsable de Ro-
bert Lavillunière. En clair,
cela signifie que c'est elle qui
paiera les dommages-intérêt»
auxquels il sera condamné
Finalement, Robert Lavil-
lunière est condamné à 18
mois de prison avec sursis. La
cour ordonne une expertise
médicale pour préciser exac •
ternent les lésions dont souf-
fre M. Lelouche. En atten-
dant, celui-ci recevra 10.000
francs de provision.
"STOP"
non respecté :
5 morts
au carrefour
PRES DE IORREZ-
LE-BOCAGE (S.-ef-M.)
Cinq personne* ont trouvé
la mort, l'autre nuit, vers 23
heures, dans un terrible acci-
dent de la route qui s'est pro-
duit au carrefour des route»
départementale» 225 et 119,
dit carrefour de la Béarnaise,
à un kilomètre de Lorrez-le-
Borage (Seine-et-Marne).
L'accident n'a pas eu de té-
moin, et les circonstances
dans lesquelles il est survenu
n'ont pu être exactement dé-
terminées.
Lorsque les enquêteurs sont
arrivés sur les lieux, les dé-
bris des deux autos se trou-
vaient côte à côte, dans un
champ labouré, à vingt mètres
du carrefour. Les six victi-
mes, qui avaient été éjectées
des véhicules, gisaient dans
la boue.
Selon les premières consta-
tations, les deux voitures ont,
sous la violence du choc,
heurté les bornes qui balisent
le croisement, puis percuté le
mur d'une petite maison
avant de s'écraser dans un
champ voisin.
Un t stop » se trouve au
débouché de l'une des deux
routes départementales, et les
enquêteurs s'efforcent de dé-
terminer lequel des deux vé-
hicules avait « brûlé » le si-
gnal, au moment où l'autre
voiture franchissait le carre-
four.
Il y a eu trois morts dans
la première voiture, une 404 :
le conducteur, M. Anatole
Svarika, 63 ans, industriel,
demeurant 8 bis, rue Hoche à
Montargis, son épouse, 42 ans,
et leur fille Ludmilla. 11 ans.
Dans la deuxième voiture, un
break 1300, deux tués : le
conducteur, M. Dominique
Bevilacqua, 35 ans, demeurant
allée de la Terrasse à Sainte-
Geneviève-des-Bois (Essonne),
et son père, M. Louis Bevilac-
qua, 66 ans. C'est de cette
voiture qu'a été retiré un bles-
sé grave, hospitalisé d'urgen-
ce à Montereau, le petit Gilles
Bevilacqua, cinq ans et demi.
L'arrière de la remorque
n'était pas éclairé ;
deux morts
Une DS 19, à bord de la-
quelle se trouvaient quatre
personnes, a percuté, hier vers
21 heures, l'arrière d'une re-
morque non éclairée, en sta-
tionnement, 54, avenue du
Général-Leclerc à Pantin.
L'accident a fait deux morts
et deux blessés graves, Louis
Colombeau, 41 ans, demeurant
35, bd Mac Donal. Paris-19-,
Henri Berthou, 35 ans, 11, rue
Auger à Pantin. Les blessés
ont été transportés à l'hôpi-
tal Saint-Louis.
Collision : 2 morts
Deux personnes ont trouvé
là mort et six autres ont été
blessées dans une collision, à
Abbeville-la-Rivière (Essonne)
sur la RN 721. Dans la pre-
mière voiture, M. Lavarde, 35
ans, et sa femme, Madeleine,
27 ans, ont été grièvement
blessés ; leur fils, le petit
François, 18 mois, a été tué.
Dans la seconde voiture,
M. Gilles Kniteler, 18 ans, de
Morsang-sur-Orge (Essonne),
a trouvé la mort. Le conduc-
teur, M. Dominique Génimas-
ca, 19 ans, de Juvisy (Es-
sonne), M. Michel Vandeput,
19 ans, de Ste-Geneviève-des-
Bois, Mlles Martine Jeoffre,
de Juvisy. et Marie-José Le-
simple, ont été sérieusement
blessés.
L'astronaute Neil Arimfroirç
s'éjecte de 60 mètres au
cours d'un vol
Neil A. Armstrong s'est
éjecté à une hauteur d'une
soixantaine de mètres au cours
d'un vol expérimental d'un
véhicule de recherche d'atter-
rissage lunaire de la NASA,
hier à la base aérienne d'Ell-
ington, et a atterri en para-
chute sain et sauf.
L'engin, dont la valeur est
d'environ 2.500.000 dollars
(12.500.000 F), s'est écrasé et
a pris feu.
Quelques minutes après
avoir été éjecté du véhicule
monoplace, Neil Armstrong
était de retour dans le hangar
de la NASA, à la base d'Ell-
ington, « apparemment in-
demne, marchant en discutant
de l'incident », déclarent des
témoins.
NOCTURNES A VINCENNES
lr« tours». — 1. 106 Votiak L, 2.
109 Vener, 3. 104 Viri L. G. U,20 F, P.
6,20 F, 2,70 F, 4,50 F.
COUPLE IV i 6-9 G 150,10 F » P
48,40 F; 4-6 P 52,30 F f 4-9 P 22,40 F.
2« course. —1. 211 I»U DU MONT, 2.
205 Umbre d'Or, 3. 206 Uchetre N.
G. 2,80 F, P 1,40 F, 2,00 F, 4,70 F.
COUPLE V j 5-11 G 6,90 F ; P
3,00 F ; 6-11 P 13,10 F ;5-6 P 23,10F.
3» course. —1. 309 Valda R. 2. 308
Viya, 3. Vodyska. G. 21,70 F, P 3,00 F.
1,50 F, 1,80 F.
4- course. —1. 415 Themt II, 2.
410 Tarentelle C, 3. 408 Troubadour L
G. 4,00 F, P. 2,40 F, 2,00 F, 2,90 F'.
S« course. —1. 514 Un Ouragan, 2.
513 Ulysse du Hard, 3. 503 U»ah III.
G. 5,00 f, P. 2,10 F, 2,70 F, 6,70 F.
t» course. —I. 606 Tabor, 2. 619
Tsar Réveillon, 3 614 The Bird G
8,30 F, P. 3,20 F, 2,80 F, 9,60 F
7« course. — 1. 707 Sam Royal, 2.
710 Scaferlati F, 3. 715 San. Maria III.
G. 7,10 F, P. 2,70 F, 2,20 F, 2,20 F.
RETROUVEES : Josée (14 ans)
et Rolande (11 ans) s'étaient
égarées en cherchant du muguet
Deux fillettes, Josée Char-
din, 14 ans, et Rolande Hot-
tier, 11 ans, qui s'étaient éga-
rées dimanche dans la forêt
de Butgneville (Meuse), ont
été retrouvées hier saines et
sauves. Elles avaient cherché
abri dans un bâtiment du vil-
lage d» Butgneville,
Un important dispositif de
recherches avait été mis en
place par les gendarmeries de
Verdun et de Bar-te-Duc aus-
sitôt que leur disparition fut
signalée. Elles s'étaient ren-
duee dans la forêt pour cueil-
ttr du muguet.
Andr* LALOUE
dîncteur d» la publication
7-5-1968
IMPRIMERIE POISSONNIERE
t, faubourg Poiuonnitr*. Pari»-9«
* B C , Z F
Category
Author
Title
L'Humanité
Issue
no.7373
Date
Keywords
Publication information
no.7373