L'Humanité

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5 heures du matin
MERCREDI
5 JUIN 1968
ttarolU •«ri» - N» ntfl
(157> jour)
0,50 F
*, bôul. Poissonnière
PARIS-*
nO. «1-59 . PRO. 73-39
ORGANE CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS
Un an après la guerre du Moyen-Orient
MEIR YILNER
secrétaire du Parti Communiste d'Israël
REPOND A NOS
QUESTIONS
(Pag* 2)
SNCF, RA TP, Fonction publique et PTT, EDF, etc
LES TRAVAILLEURS SE PRONONCENT
SUR LES PROJETS D'ACCORD
LES NÉGOCIATIONS CONTINUENT
DANS D'AUTRES SECTEURS
CERTAINS PÀIBONS (mélollurgie. bâtiment, elc)
appuyés par le gouvernement
bloquenf encore les pourparlers
(Pages 3, 4, 5, 6 et 9, nos informations)
Une interview de
Georges SÉCUY
secrétaire général de la C.G.T.
Déclaration du Bureau Politique
du Parti Communiste Français
APRES le discours violent du général de Gaulle
contre le Parti Communiste Français, Pom-
pidou renouvelle l'accusation calomnieuse selon
laquelle le Parti Communiste serait le parti du désor-
dre et du totalitarisme.
Cette attaque a pour but de masquer le fait que
dix ans de pouvoir gaulliste ont conduit à une dété-
rioration constante et de plus en plus insupportable
des conditions de vie et de travail pour l'immense
majorité des Français.
En concentrant leurs coups contre le Parti
Communiste, de Gaulle et Pompidou le désignent
comme leur adversaire principal et le meilleur dé-
fenseur des intérêts de la classe ouvrière et du
peuple. Ils désignent sans le vouloir les communistes
comme les lutteurs conséquents pour les revendica-
tions, pour les libertés, pour la paix et l'indépendance
nationale, pour une relève démocratique du pouvoir
gaulliste.
En réalité, les travailleurs, avec la C.G.T. et
soutenus par le Parti Communiste, mènent leurs
luttes revendicatives dans la cohésion de leurs forces,
dans l'ordre, déjouant toutes les provocations.
La tâche première est de satisfaire les reven-
dications des travailleurs en lutte.
LE fauteur de désordre, c'est le gouvernement qui
a mis une lenteur intolérable aux négocia-
tions qui, aujourd'hui, encourage le patronat le
plus rapace à prolonger le conflit en refusant de
faire droit aux revendications légitimes des travail-
leurs dans plusieurs secteurs industriels.
Le gouvernement menace d'avoir recours à tous
les moyens, y compris « d'autres voies que le scru-
tin ». Il appelle à « l'organisation de l'action civi-
que », c'est-à-dire à l'organisation de groupes fac-
tieux. C'est l'aggravation du pouvoir personnel, auto-
ritaire.
La question qui est posée devant le pays n'est
pas gaullisme ou communisme, mais dictature ou
démocratie.
LE Parti Communiste, fort de la confiance que
lui accordent des millions de Françaises et de
Français en raison du juste combat qu'il mène
à leurs côtés, fera face à ces attaques avec sang-
froid, vigilance et résolution.
Il poursuivra la lutte pour la satisfaction des
revendications des travailleurs, des étudiants et des
enseignants, de toutes les couches laborieuses des
villes et des campagnes, pour un gouvernement
populaire d'union démocratique à participation
communiste.
La réalisation de cet objectif exige l'union de
toutes les forces de gauche, de toutes les forces
ouvrières et démocratiques.
LE Parti Communiste appelle les travailleurs à
développer l'union déjà réalisée en de nom-
breux comités d'action pour un gouvernement
populaire et d'union démocratique, en un puissant
mouvement de défense des libertés.
Il les appelle à mettre à profit les prochaines
élections législatives pour infliger une défaite au
parti gaulliste et aux autres réactionnaires, pour
approuver le programme du Parti Communiste et
assurer la victoire de ses candidats.
II les appelle à assurer le succès de la démo-
cratie contre les hommes du désordre et de la
dictature.
Paris, le 4 juin 1968.
La Bureau Politique
du Parti Communiste Français.
GEORGES SEGUY, secrétaire général de la C.G.T., a accordé une interview à
l'Humanité. A la première question :« Où en sont les négociations? ;., Georges
Séguy a répondu :
Au cours des dernières 48 heures elles ont évolué positivement aussi bien dans le sec-
teur privé que dans les secteurs nationalisé et public.
De façon générale, tous les projets d'accords sur la base desquels s'organisent les consulta-
tions, dépassent souvent
très sensiblement les conces-
sions contenues dons le
<t projet de protocole de
Grenelle », en particulier
pour l'augmentation des sa-
laires, la réduction du temps
de travail, l'abaissement de
l'âge du départ en retraite,
les congés, etc.
C'est par une très large majorité qu'électriciens et casiers ont ratifié hier les propositions qui leur étaient faites concernant
leurs revendications. Kl les constituent en effet leur plus important succès depuis la Libération. En approuvant le « procès-
verbal », beaucoup ont dit : « Nous avons encore des comptes à régler. Nous y penserons le 23. > (Sur notre photo, le
personnel de Paris-Electricité rassemblé rue de Vienne.)
pcl de la CGT a la solidarité
en faveur des salariés
contraints de p.vKcng-sr leur
lutte marquée pcr une gron"
de combativité p. end une
importance particulière.
— Cependant, dans cer-
tains secteurs et branches
d'industrie, dans certaines
entreprises, les négociations
paraissent bloquées.
— Oui, c'est le cas no-
tamment dans la métallurgie
et quelques autres branches
où le patronat prétend s'en
tenir au texte de Grenelle,
parfois même r- ste en deçà;
il prend ainsi la responsabi-
lité de bloquer les négocia-
tions et, par voie de consé-
quence, de différer la reprise
du travail. D'ailleurs, le gou-
vernement n'est pas sans cul-
pabilité dans ces difficultés-
S'il désirait accélérer le pro-
cessus des négociations dans
ce secteur, il enjoindrait à
la direction de la régie na-
tionale Renault d'engager
immédiatement les négocia-
tions proposées par les orgo-
nisations syndicales de la
régie, en premier lieu la
CGT.
Les patrons récalcitrants
se trompent s'ils pensent
pouvoir spéculer sur le pro-
longement de la grève et
faire subir une sorte de
discrimination à certaines
catégories. Le mouvement
revêt une profonde significa-
tion de solidarité ouvrière
interprofessionnelle. Les tra-
vailleurs n'accepteront au-
cune discrimination ; ils ont
lutté tous ensemble ; ils en-
tendent que le succès de leur
mouvement soit le succès de
tous.
De ce point de vue, l'ap-
-— II y a eu diverses in-
terprétations sur les formes
de la consultation ; qu'en
pense la CGT ?
— Pompidou o prétendu
que cette consultation de-
vait se dérouler à bulletin
secret sous-entendu organi-
sée par les patrons, les di-
rections d'entreprise et d'ad-
ministration et sous leur
contrôle.
Ce sont les entraves ou
les prétentions patronales
qui sent, dans la plupart des
cas, à l'origine des difficultés
constatées.
De même qu'ils se sent
parfaitement passes des pa-
trons pour consulter les tra-
vailleurs ou moment du
déclenchement de la grève,
les responsables syndicaux
n'ont nul besoin de
concours patrorcl pour le,
consulter à l'heure de la
reprise éventuelle du tra-
vail. Quant aux modalités
nul ne saurait imposer une
forme particulière de consu;-
tion. Il appartient aux tra-
vailleurs et aux organisation*,
syndicales de juger ce qui
parait être le plus pratique
et le plus efficace.
L'essentiel étant que les
salariés puissent être objec-
tivement informés de ce qui
leur est proposé et se dé-
terminent en conséquence.
Ils ont fait suffisamment
preuve de leur sens des
responsabilités pour qu'on
leur fasse confiance.
« Pour une information impartiale
honnête et complète »
GRÈVE ENCORE
AFFERMIE
A L'O.RJ.F.
L'intersyndicale est prête
à tout moment au dialogue
refusé jusqu'ici par le ministre
(Paqt 8)
M. POMPIDOU PASSE AUX AVEUX
C'fST extrêmement simple :
nous estimons que cette
crise a fait apparaître le
danger pour la République et
les libertés d'être renversées par
une entreprise totalitaire. Il
s'agit de savoir si on est pour
ou contre. Je n'ai pas besoin
de dire que nous sommes contre
et prêts à faire face au danger
et pour cela à faire appel à
tous ceux qui sont prêts à pré-
parer avec nous l'avenir. L'im-
portant, c'est dans l'immédiat
de sauver la République et les'
libertés, mais ce qui est essen-
tiel aussi, c'est de créer les
bases d'une majorité cohérente
et importante, susceptible d'ac-
complir les grandes réformes
qui sont maintenant apparues
nécessaires à tous.
Tout ce qui précède et que
nous reprenons à notre compte
a été dit par M. Pompidou,
vice-roi de la République. Je
n'ai supprimé que quelques mots
où c« démagogue mettait en
cause, lui dont I» dernier patron
est eu pouvoir depuis dit ans,
un parti politique qui n'y parti-
cipe plus depuis vingt ans, et
qu'il ne peut accuser sans s'atta~
quer à dix millions d'ouvriers
« en lutte », comme il dit lui-
même, et en lutte contre lui.
Mais garder — à cela près —
son argumentation est juste.
Car if suffit d'avoir entendu
la voix de son maître et de
savoir à qui il rendit mysté-
rieusement visite, un jour où
seul l'excès des profits était en
danger, pour nommer l'entrepri-
se totalitaire qai veut renverser
la République et les libertés.
Il suffit d'avoir vécu ces dix
années (et les uns disent que
c'est assez, les autres que c'est
trop) pour comprendre que si
une majorité cohérent» »t im-
portante doit accomplir de
grandes réformes, ce n'est certes
pas la majorité actuelle, même
replâtrée, badigeonné» de neuf
et à nouveau décorée d'initiales
nouvelles. Car c'est élit qui a
laissé t'accumuler la co/ère des
étudiants et des ouvriers. C'est
elle qui reconnaît que des aug-
mentations d+ salaires tonsîjè-
râbles sont « apparues nécessai-
res à tous », et à tilt-même,
elle qui, tant que ne s'esf pas
ébranlée la masse a'es ouvriers
et des étudiants, a estimé que
fout allait très bien, au moins
pour madame la marquise.
C'est elle qui, chaque fois
qu'un service public fonctionne
à nouveau, est souffletée par le
bon sens : car c'est le rôle d'un
patron de défendre son profit
et d'entrer pour cela « en lutte »
avec ses ouvriers, mais, vous,
gouvernement des Français,
pourquoi avez-vous maintenu ces
salaires indécents (il »n est que
vous allez être contraints de
quasiment doubler) ? Pourquoi
avez-vous attendu, pour avancer,
qu'on vous pousse ? Parce que
vous êtes, justement, solidaire
des patrons.
Comment prépareriez -vous
l'avertir de ce un qui ont vingt
ans, quand l'avenir de ceux qu!
avaient huit ans quand vous
avez prît le pouvoir, vous en
avn fait ce temps prêtent qui
indigne /«unes travailleurs *r
HfJiarrh t
L'ordre, messieurs, règne dons
les usines ; il règne dans la rue
quand les travailleurs y mani-
festent ; il règne partout où les
ouvriers ont, en ce mois de mai,
montré 1er maturité de leur
classe. Le désordre est ailleurs :
M. de Charonne, choisi pour
ses titres antérieurs, nous expli-
quera-t-il par quelle coïncidence
Juifs et Algériens, qui ne se
sont pas affrontés à Paris au
temps de la guerre israélo-
arabe, se heurtent aujourd'hui ?
Et n'est-il pas significatif que
ces diffuseurs de fausses nou-
velles ont repris le nom de
« groupes d'action civique » qui
fui celui des Jeunes bourgeois
briseurs de grèves qu'en 1919
présidait un autre général e/tra
réactionnaire : de Caste/nou ?
Le jeu est clair. C'est un
tiercé. Jacques Bonhomme le
voit bien, qui a une longue
expérience des provocations. La
bourgeoisie jusqu'ici jouait de
Gaulle dans l'ordre ; elle le
joue O*«MI /• a'erarrfrt.
Itte fttdrt.
2 5-6-1968
Sud-Vietnam : le combat pénètre
plus profondément dons les villes
Un nouveau signe
de bonne volonté
LES conversation* anjéricano-
vietnamienaes de l'avenue
Kléber reprennent ce ma-
tin. Arrivé lundi à Paris, Le
Duc Tho va désormais y par-
ticiper en tant que conseiller
spécial du ministre Xuan Thuy.
Cela permettra-t-il de « sortir
de l'impasse » et de « relancer
les négociations » ? L'hypo»
thèse ainsi avancée par divers
journaux correspond au vœu de
'"l'opinion publique mondiale.
Mais les progrès des conver-
lations ne dépendent pas des
•euls Vietnamiens, et Johnson
a une fois de plus cherché à
intervertir les rôles en affirmant
hier que la délégation améri-
caine à Paris n'avait jusqu'à
présent « rencontré guère plus
que des déclarations belliqueuses
et des échappatoires ». Car, en
réalité, l'obstacle sur lequel
achoppent les pourparlers est le
fait des Américains ; c'est leur
refus de cesser inconditionnelle-
ment leurs bombardements du
Nord-Vietnam.
PAR contre, du côté vietna-
mien, la bonne volonté n'a
pas manqué. Faut-il rappe-
ler l'importante concession
consentie par le gouvernement
de Hanoi quand il a accepté
l'ouverture de conversa-
tions avant même qu'un terme
ait été mis aux actes de guerre
commis par les Etats-Unis contre
la République Démocratique du
Vietnam ?
Et qui donc, sinon les Viet-
namiens, a permis un accord sur
le lieu de rencontre ? Les Amé-
ricains ne voulaient discuter ni
à Varsovie ni dans aucune autre
capitale socialiste. Si Hanoi
avait fait preuve d'une intran-
sigeance analogue et récusé tous
les pays capitalistes, aucun ren-
dez-vous n'aurait été possible :
mais les Vietnamiens ont pro-
posé Paris.
Incapable de se dérober plus
longtemps aux conversations.
Johnson a dû s'y résigner mais,
depuis maintenant vingt-deux
jours, son représentant avenue
Kléber refuse d'aborder ce qui
— comme il ressort des messa-
ges antérieurement échangés
entre Hanoi et Washington —
devait être le premier objet des
discussions : la détermination
de l'arrêt inconditionnel des
bombardements.
Le» négociateurs vietnamiens,
cependant, s'arment de patience
et, en dépit des monologues de
sourd que leur inflige M. Har-
riman, persistent dans leur ef-
fort.
DANS de telles circonstan-
ces, l'arrivée de Le Duc
Tho à Paris est un nou-
veau signe de bonne volonté,
Les responsabilités assumées
par celui qui est désormais
conseiller spécial de Xuan Thuy
— Le Duc Tho est membre du
Bureau Politique et secrétaire
du Comité Central du Parti des
Travailleurs du Vietnam —
confirment que l'on est bien
décidé, à Hanoi, à avoir des
conversations sérieuses avec les
Américains.
Ce sérieux, cette bonne vo-
lonté manifeste des Vietnamiens
ne doivent toutefois pas être
pris pour des symptômes de fai-
blesse. L'impérialisme américain
ne remportera pas autour d'un
tapis vert ce qu'il n'a pas pu
obtenir, ce qu'il est de moins
en moins en mesure d'obtenir
sur le champ de bataille. La
paix que veulent les Vietna-
miens, la paix à laquelle ils
ont droit n'est pas une paix
à tout prix, mais la paix dans
l'indépendance.
Yves MOREAU.
Les Américains
multiplient
les attaques contre
le Cambodge
PNOM PENH, 4 juin. — Les
forces américaines multiplient
leurs attaques contre les vil-
lages frontaliers cambodgiens,
annonce-t-on officiellement à
Pnom Penh.
Au cours de la nuit du 1er
au 2 juin, indiquent les mi-
lieux officiels, un appareil
américain « L-19 » a mitraillé
le village de Boenung Chrong,
dans la province de Kompang
Cham, tuant un villageois.
Une heure plus tard, un ap-
pareil du même type a tiré
des roquettes sur le village de
Trapeang Russey, dans la
même province. Une fillette
a été tuée et deux villageois
blessés. Une maison a été
entièrement détruite.
Le gouvernement Khmer a
invité la commission de con-
trôle à se rendre sur les lieux
demain pour enquêter.
29.000 Américains mis hors
de combat au mois de mai
HANOI, 4 juin. — 70.000 soldats ennemis, dont 29.000
américains et 1.000 de leurs alliés ont été mis hors de
combat au Sud-Vietnam durant le mois de mai, annonce
l'agence d'information du Front National de Libération.
L'agence souligne que ce
bilan est établi sur des sta-
tistiques partielles, et ne cou-
vre pas te totalité des atta-
ques qui ont eu lieu pendant
le mois de mai. Elle ajoute
que 1.100 avions ont été dé-
truits ainsi que 2.200 véhicu-
les dont la moitié étaient des
blindés, 130 dépôts d'essence
ou de munitions, près dé 100
ponts et 38 installations logis-
tiques. L'agence note encore
que 120 bateaux de types di-
vers ont été incendiés ou cou-
lés.
Les journaux de Hanoi con-
sacrent leurs éditoriaux à ce
bilan. L'offensive de mai, écrit
le journal de l'armée < Quan
Doi Nhan Dan », a montré
que les Américains ne peu-
vent plus désormais empêcher
la guerre de pénétrer plus pro-
fondément dans les villes.
« Les Américains ont four-
ni de gros efforts pour préve-
nir une nouvelle offensive
contre Saigon et Cholon, écrit
le journal. Pourtant de gran-
des unités de l'armée de libé-
ration ont attaqué plusieurs
fois en pleine ville... Ils clai-
ronnent que le « Vietcong »
a perdu le souffle et qu'ils ti-
rent leurs dernières cartouches,
pourtant les patriotes sont
plus forts que jamais, car il
ne se passe pas un jour où le
FNL n'attaque dans la région
de Saigon et de Gia Dinh. >
Gia Dinh incendié par l'aviation U.S.
Dans la nuit de lundi à
mardi, la capitale a subi son
plus intense bombardement
depuis le 5 mai. Les princi-
paux points clés ont été sé-
rieusement touchés par <J!es
roquettes et des obus de mor-
tier, notamment l'aérodrome
de Tan Son Nhut, le port et
la centrale électrique. Saigon
a été plongé dans l'obscurité.
peux cargos américains ont
été touchés.
Dans Cholon, la bataille a
pris une vigueur nouvelle. De-
puis le mois de février, le
commandement a m é ricain
cherche à minimiser l'action
des patriotes dans les villes.
Lundi, il annonçait qu'il ne
restait c qu'une trentaine de
Vietcongs » à Cholon. Mais
mardi, ils étaient plus de 200,
discit-on de même source, et
300 à Gia Dinh.
Les patriotes disposent, d'un
armement puissant et sont ai-
dés par la population.
Mardi matin, les t Skyrai-
ders > ont bombardé en piqué
le quartier de Gia Dinh. à
quatre kilomètres a peine du
« palais -présidentiel ». Tout
le quartier, déjà aux trois
quarts détruit par ries bom-
bardements précédents, est en
flammes. De grosses colomifs
de fumée noire sont visibles
<îu ceatre de la ville, déc:;;re
l'APP. A Cholon, les pâtés de
maisons sont entièrement Dé-
truits les uns après les autres
par les roquettes des héJicrw-
têres américains et les obus
d'artillerie.
Dans le delta, une unité de
la neuvième division améri-
caine a perdu 19 tués et 49
blessés. Un hélicoptère a été
abattu.
Les désertions minent
l'armée des fantoches
Selon des statistiques pu-
bliées à Saigon, les désertions
dans l'armée fantoche sont
en augmentation de 40 % par
rapport à 1967. L'année der-
nière le nombre des désertions
avait été évalué « officielle-
ment » à 79.000. Il dépassera
largement 100.000 cette année.
Quatre avions abattus
sur le Nord
Radio-Hanoi annonce que
quatre avions américains vien-
nent d'être abattus au-dessus
du Nord-Vietnam. Il s'agit
d'un avion espion sans pilote
abattu lundi après-midi au-
dessus de Bac Thai, dans la
province de Thay Nguyen,
d'un « A-4 Skyhawk » de la
marine et de deux « F-lOô
Thunderchief » de l'armée de
l'air abattus les 30 et 31 mai.
Les pilotes de ces trois avions
ont été tués ou capturés, a
précisé la radio.
D'autre part selon Hanoi, 11
navires de guerre américains
ont été touchés ou incendiés
le mois dernier par les bat-
teries côtières nord-vietna-
miennes.
• LES FORCES
SES annoncent qu'elles ont
repris la centrale 'éleiptrique
d'Afam, qui alimente en cou-
rant de nombreuses villes bia-
fraises, à la suite de combats
acharnés qui ont fait plus de
deux cents morts parmi les
unités fédérales nigérianes.
BELGRADE :
les revendications des étudiants
étudiées par les autorités
BELGRADE, 4 mai. — Le
Comité central de la Ligue
des communistes de Serbie et
les autorités de 1s capitale
yougoslave se sont réunis au-
jourd'hui pour examiner les
revendications des étudiants
«t prendre en considération
ITALIE :
bagarres
entre policiers
et manifestants
ROME, 4 juin. — De rudes
échauffourées ont eu lieu dans
plusieurs villes d'Italie entre
policiers et manifestants. A
Turin, les étudiants se sont
battus contre la police. A
Lanciano (à l'est de Rome),
une violente bagarre a opposé
ouvriers et policiers. Attaqués
par la police, les ouvriers ont
riposté à coups de briques et
de pavés.
A Naples, la police a ma-
traqué un cortège d'institu-
teurs qui réclamaient une ma-
joration de leurs traitements.
toutes celles qui peuvent être
satisfaites immédiatement.
Les autorités de Belgrade
avaient, auparavant, invité
les étudiants à présenter leurs
revendications par l'intermé-
diaire de leurs représentants
et des institutions normales.
De violents incidents s'étaient
déroulés lundi soir au Nouveau
Belgrade. Les miliciens
avaient dispersé une manifes-
tation d'étudiants. Depuis,
plusieurs Facultés ont été oc-
cupées. Entre-temps, le minis-
tère de l'Intérieur de la Ré-
publique de Serbie a interdit
— provisoirement — tout dé-
filé sur la voie publique. —
(D'après AFP. AP. Reuter.)
0 Elections primaires
hier en Californie
SAN FRANCISCO, 4 juin.
— D'importantes élections
primaires se sont déroulées
aujourd'hui en Californie. Du
côté démocrate, elle» ont op-
posé les sénateurs Kennedy
et McCarthy. Les" derniers
sondages d'opinion accor-
daient une légère avance au
premier.
Les résultats ne seront
connus en Europe que de-
main mercredi.
GRAVE INCIDENT SUR LE JOURDAIN
LES FORCES ISRAELIENNES
— aviation et artillerie —
BOMBARDENT LA JORDANIE
35 morts à Irbid
AMMAN, 4 juin. — De» in-
cidents se sont produits au-
jourd'hui en différents points,
au nord de la vallée du Jour-
dain, apprend-on de source
officielle. Commencés au mi-
lieu de la matinée, les échan-
ges de coups de feu se pour-
suivaient en fin de soirée.
Les Israéliens ont fait in-
tervenir l'aviation pour bom-
barder les positions jorda-
niennes. Ile auraient perdu
4 appareils.
Selon un porte-parole mili-
taire jordanien, les Israéliens
ont ouvert le feu sur l'autr»
rive du Jourdain à 10 h 45
(8 h 45 GMT), à Manchiya.
au nord du Jourdain. Les
chars israéliens ont appuyé
l'artillerie. Les Jordaniens ont
riposté et le feu a cessé à 13
heures locales.
Les tirs israéliens ont repris
un peu plus tard contre di-
verses positions jordaniennes
jusqu'à 16 heures.
La ville de Irbid, située à
90 km au nord de Amman,
a été soumise à un bombar-
dement d'artillerie jusqu'à
16 h. 40. On annonçait ce soir,
à Amman, que 35 Jordaniens
avaient été tués et 62 autres
blessés.
La radio de Amman a in-
terrompu ses émissions nor-
males pour diffuser des mar-
ches militaires et des détails
sur les incidents.
Elle a lancé un appel € aux
pays amis de la paix, pour
qu'Us Interviennent Immédia-
tement pour mettre fin aux
atrocités commises par Is-
raël ».
L'aérodrome d'Amman a
été fermé.
• Réunion du nouveau
Parlement italien
ROME, 4 Juin. — Le»
chambres italiennes élues le
19 mai dernier se réuniront
demain pour élire leurs pré-
sidents. Aussitôt après, Giu-
seppe Saragat, président de
la République commencera
ses consultations, pour former
le nouveau gouvernement.
Celles-ci se dérouleront dans
une situation « délicate et sé-
rieuse », comme l'a dé_fini
M. Mariano Rumor, secrétai-
re de la démocratie-chrétien-
ne, parlant, hier, aux élus de
son parti.
UN AN APRES LA GUERRE DU MOYEN-ORIENT
MEIR \/ll A/PP secrétaire du Parti
IVlLln VIL/VCn Communiste d'Israël:
« La politique de force
des dirigeants israéliens
fait obstacle à une solution pacifique»
UN an après l'agression du gouvernement israélien contre ses voisins arabes, la guerre menace à nomvea*
au Moyen-Orient. Pour les lecteurs de « l'Humanité », Meir Vilner, secrétaire du Parti Communiste 41s-
raël, fait le point sur la situation dans son pays. Faute de place, nous devons nous borner i publier et-
dessous les réponses essentielles qu'il a bien voulu faire aux questions que nous lui avions posées.
QUESTION : Une année après la guerre de juin 1967,
de graves dangers persistent au Moyen - Orient. Quelles
sont les raisons essentielles de eette situation ?
REPONSE. — II est vrai
qu'un an après la guerre de
juin la situation au Moyen-
Orient est encore très tendue,
le sang continue à couler et
le déclenchement d'une nou-
velle guerre menace toujours.
Si aucune solution pacifi-
que, politique de la crise dans
notre région n'a pu être trou-
vée, jusqu'à mainenant, la
principale raison en est la po-
litique du gouvernement d'Is-
raël, qui refuse de participer
à la mise en application de
la décision adoptée par le
Conseil de Sécurité le 22 no-
vembre 1967, parce qu'elle
comporte un retrait des ter-
ritoires occupés et s'oppose à
toute annexion résultant de la
guerre.
S'il y avait une once de
vérité dans l'assertion primi-
tive officielle des cercles diri-
geants israéliens, selon la-
quelle ils déclenchèrent la
guerre de juin parce qu'ils
n'avaient pas le choix — afin
de sauver Israël du danger
d'extermination dont ils pré-
tendaient être menacés — ils
accepteraient avec joie les
décisions du Conseil de Sécu-
rité, qui assurent, avec le re-
trait d'Israël des territoires
occupés, l'abolition de l'état
de belligérance avec Israël de
la part des Etats arabes, et
la reconnaissance du droit à
l'existence et à la sécurité
pour tous les Etats de notre
région (y compris Israël). En
particulier lorsque la R.A.U.
et la Jordanie ont officielle-
ment exprimé leur volonté
d'appliquer immédiatement,
pour leur part, les décisions
du Conseil de Sécurité, si
Israël faisait de même.
Il ne fait aucun doute que
s'il n'y avait pas ces aspira-
tions à des annexions territo-
riales, il serait possible de
trouver immédiatement une
issue à la crise présente et
ainsi d'avancer vers un règle,
ment pacifique et réaliste.
tes preuves n'en manquent
pas. le ministre de la Dé-
fense, le général Moshé
Dayan, affirmait dans une
interview accordée le 19 jan-
vier de cette année, au Jour-
nal « Haaretz > :
€ 11 est possible qu'Abd El
Nasser se prépare à venir dis-
cuter avec nous à condition
gué nous nous retirions dans
nos anciennes frontières. En
échange de ce retour aux
frontières du 4 juin il est pos-
sible yu'Abd El Nasser soit
prêt à déclarer la fin de l'état
de belligérance, la liberté de
navigation dans le golfe d'Ei-
lat et puisse aussi promettre
Quelque chose à propos de
Suez. Si nous nous préparions
à retourner sur les anciennes
frontières, nous aurions réso-
lu, pour une large part, le
problème égyptien. »
Le journaliste de « Haa-
retz » lui demanda : < Et
vous, êtes-vous en faveur de
cela ? »
Dayan répliqua : « Je suis
absolument contre. »
Le chef d'état-major, le
général Haïm Bar Lev, a dé-
claré à une réunion de com-
mentateurs militaires, après
l'opération contre la Jordanie,
en février, que le but de ces
opérations est < d'imposer aux
Etats arabes des négociations
immédiates pour un règle-
ment... Nous pouvons imposer
à la Jordanie un accord si
nous employons adroitement
notre force militaire, ce qui
obligera Hussein à nous de-
mander d( discuter avec lui...
Nous pouvons lui imposer un
règlement si nous le forçons
à le demander, parce Qu'il
n'aura pas d'autre choix. Et
cela nous pourrions le faire,
seulement si nous sommes de
l'autre côté de la frontière (la
ligne de cessez-le-feu) ».
Ces déclarations ont été pu-
bliées par le quotidien « Maa.-
riv » le 19 février 1968.
C'est admettre ouvertement
que le désir de dicter à la
Jordanie des négociations po-
litiques et un accord séparé
par le moyen d'une pression
militaire est la raison princi-
pale de la tension incessante
sur la ligne de cessez-le-feu
entre Israël et la Jordanie.
Evidemment, on ne peut
détacher la position des diri-
geants israéliens de celle du
gouvernement américain. Pas
plus qu'ils n'auraient pu dé-
clencher la guerre sans le
soutien militaire, économique
et politique des Etats-Unis,
ils ne peuvent poursuivre
l'opcuoation sans eelu'-oi.
Comme le ministre des Fi-
nances, M. Pinhas Sapir. l'a
dernièrement déclaré, la «merre
de juin a coûté à Israël plus
de trois milliards de livres is-
raéliennes. Israël dépend main-
tenant de l'impérialisme amé-
ricain plus que jamais au
cours de ses vingt années
d'existence.
Pour les dirigeants améri-
cains, l'aventure de Juin a été
un insuccès politique. Non seu-
lement les objectifs qu'ils
avalent assignés à la guerre
n'ont pas été atteints, mais
ses résultats ont été à l'op-
posé';'de^ce <Wi avait été.prévu
par ses parrains d'outre-mer.
Les régimes de la RAU et
de la Syrie ne se sont pas
effondrés, mais ils se sont
•plus fermement enracinés. En
Egypte, des changements pro-
gressistes, profondément anti-
impérialistes, interviennent.
Les relations avec l'Union
Soviétique et les autres pays
socialistes se sont renforcées.
En Jordanie également, les
choses ne sont plus satisfai-
santes pour les impérialistes.
Aux facteurs essentiels du
maintien de cette périlleuse
situation dans notre région —
c'esl-à-dire les impérialistes
américains et les dirigeants
israéliens —on doit dire que
se joignent certains milieux
arabes qui font obstacle à un
règlement en n'appuyant pas
les décisions du Conseil de
sécurité et en mettant en
doute par avance la possibilité
d'une solution par des moyens
pacifiques. Us rendent ainsi
plus difficile la recherche
d'une solution politique , à
laquelle sont intéressés aussi
bien les peuples arabes que le
peuple d'Israël.
QUESTION : Quelle est la réaction à eette situation
en Israël ?
REPONSE. — Le résultat de
cette continuelle tension a été
le développement des diver-
gences à l'intérieur de la so-
ciété israélienne. D'un côté,
les ultras sont devenus plus
agressifs et mènent une
bruyante propagande « contre
le retrait des territoires libé-
rés du sol de la patrie histo-
rique», dénonçant tous ceux
qui font la moindre réserve
envers cette politique obstinée
du gouvernement, demandant
un nouvel accroissement du
budget militaire, en abaissant
le niveau de vie, et exigeant
une plus grande répression à
l'égard de la population des
territoires occupés.
En même temps, certains
milieux se dégrisent, commen-
cent à réfléchir. Notre Parti
Communiste n'est plus seul
dans l'opposition à la politi-
que du gouvernement, comme
ce fut le cas en iiin 1967.
Beaucoup veulent la paix et
l'abandon des annexions.
A un sondage d'opinion pu-
blique, organisé par l'Institut
de recherches « Dahaf » en
avril, 76 % des personnes in-
terrogées ont répondu < oui »
à la question : « La paix avec
les Arabes est-elle essentielle
pour assurer notre existence
en tant qu'Etat ?» A la ques-
tion : « Quelle est la situation
de la sécurité d'Israël ? », 57 %
répondaient « inquiétante •» et
13 % t grave ». Seuls 19 % l'ont
jugé « 'encourageante » et 6 %
« calme ». Ces résultats mon-
trent le processus de désap-
pointement qui résulte de la
guerre de juin, et d'une crainte
croissante concernant notre
avenir, si la paix n'est pas
obtenue avec les Arabes. Cela
ne signifie pas que la majo-
rité du peuple comprend déjà
ce qui empêche d'y parvenir.
Ainsi 80 % des personnes in-
terrogées ont affirmé que le
gouvernement «/ait ce qu'il
convient pour atteindre la
paix dans la région*
Ce ne sont pas seulement
de petits groupes de l'opinion
qui s'élèvent ouvertement et
courageusement contre la li-
gne aventureuse qui prédo-
mine, contre la politique de
conquêtes et d'annexions.
Ainsi les déclarations d'un
professeur de théologie de
l'Université hébraïque de Jé-
rusalem, le Dr Isaias Leibo-
vitch, interrogé le 12 avril par
le quotidien «Yediot Ahronot»,
ont eu un large écho. Il a dit :
« Les annexions ? Un désas-
tre... la ruine de l'Etat, la
destruction du peuple, l'effon-
drement des structure» $ocia-
les, la corruption A» l'Homme...
Quelle est, alort, l'alternative T
Abandonner l'administration
d'un million et demi d'Arabes,
revenir au statu quo du S
juin... Certains parlent d'une
fédération, eh bien, la fédéra-
tion signifie imposer le colo-
nialisme, imposer un quislinjr.
Ceci est pire que l'annexion,
c'est une occupation camouflé*
par l'hypocrisie..- »
Même l'ex-premier ministre
David Ben Gourion, a admis
dans son discours à la ses-
sion solennelle de la Knesset
en l'honneur du vingtième
anniversaire de l'Etat d'Israël, "
le 6 mai, que « (o situation
politique internationale d'Is-
raël n'avait jamais été aussi
faible qu'aujourd'hui ».
Le ministre de la police.
M. Elialm Sasson, a recon-
nu durant un débat des diri-
geants du parti travailliste
israélien, que le temps ne tra-
vaille pas en faveur d'Israël
et a demandé une politique
plus réaliste.
QUESTION : Quelle est votre opinion sur les activités
du groupe Sneh-Mikounis ?
côtés et qui a été dénoncé
même par des milieux pro-
eouvernementaux et par le
Conseil de Sécurité unanime
Le docteur Sneh dans un édi-
tons] de « Kol Haam » du 22
mars 1968 justifiait ce nou-
vel acte d'agression au nom
des « nécessités de la défen-
se »
REPONSE. — CP groupe
qui a soutenu avec enthousias-
me le déclenchement de la
guerre de juin 1967 est allé
plus loin encore lorsque le
21 mars l'armée israélienne a
effectué un raid sanglant sur
le territoire jordanien, dans
le camp des réfugiés de Kara-
meh. un raid qui a causé dp
nombreuses victimes, des deux
QUESTION : Quelle est la situation dans les territoires
occupés ?
REPONSE. - Une politique
générale de répression est rue.
née dans les régions occupées :
dynamitage de maisons, puni-
tions collectives imposées à
des villes et des villages en-
tiers, arrestations massives..
L'occupation a provoqué la
résistance. L'aggravation dp
la répression a encore inten-
sifié la résistance. Notre
cœur se serre devant tant d<°
sang de juifs et d'Arabes ré-
pandu presque quotidienne
ment. Il n'y a pas d'autre
voie pour sortir de cette la-
mentable situation que d'ap-
pliquer les décisions prises pat-
lé Conseil de Sécurité le 22
novembre, afin de trouver unp
solution politique qui mettra
un terme à l'occupation et.
par conséquent, à la résistan-
ce à cette occupation.
Cette politique de répression
et cette manière de fouler aux
pieds les droits de l'hommr
les plus élémentaires ont non
seulement de graves consé-
quences pour le peuple qui
vit sous la botte de l'occu-
pant mais causent également
de sérieux dommage* •> te so-
ciété israélienne, à l'éduca-
tion de la jeunesse et consa-
crent le principe de « la loi
du plus fort >. Déjà un vent
fasciste, qu'on ne peut né-
gliger, se lève sur Israël.
QUESTION : Quelle politique préconise le Parti Com-
muniste d'Israël pour ouvrir la voie à une paix durable
au Moyen-Orient t
REPONSE. — Le premier
pas doit être, à notre avis,
dans les circonstances actuel-
les, de résoudre la crise par
des moyens pacifiques et po-
litiques, en accord avec les
décisions du Conseil de Sé-
curité. Cela libérera les peu-
ples arabes de l'occupation
israélienne et délivrera le peu-
ple israélien de l'état de bel-
ligérance avec les pays ara-
bes et de la mise en cause du
droit à l'existence de l'Etat
d'Israël. L'accord proposé par
le Conseil de Sécurité com-
prend ces obligations mutuel-
les.
Dans une atmosphère plus
calme et plus libre, sur une
base d'égalité, et avec une
aide internationale, il serait
possible, à partir des décisions
du Conseil de Sécurité, de
trouver une solution aux ques-
tions fondamentales, telles que
la fixation de frontières sta-
bles entre les Etats, le pro-
blème des réfugiés arabes, la
liberté de navigation dans le
canal de Suez pour les bateaux
israéliens, la distribution des
sources d'eau communes, etc.
Tout cela doit être résolu
sur la base du respect des
justes et légitimes droits na-
tionaux du peuple d'Israël
aussi bien que du peuple ara-
be palestinien.
Sur la base de ces principes,
il est possible d'atteindre une
paix durable et la coopération
entre Israël et se* voisins ara-
bes, pour le bien de tou» les
peuples.
• MADRID :
Quatre travailleurs
asturiens condamnés
MADRID, 4 juin. — Le tri-
bunal d'ordre public a pro-
noncé mardi des peines d»
prison contre quatre travail-
leurs originaires des Asturies.
pour association et propagan-
de illégales.
• SENEGAL :
Les dirigeants syndi-
caux ont été relâchés
DAKAR, 4 juin. — Vingt-
trois dirigeants de l'Union
Nationale des Travailleurs
Sénégalais, qui avaient été ar-
rêtés vendredi après - midi
après avoir lancé un appel à
la grève générale illimitée,
ont été relâchés aujourd'hui
vers midi. Selon un porte-
parole du gouvernement, un
accord est intervenu entre 1s
direction de l'U.N.T.S. »t le
président Senghor. Le« syndi-
cats ont demandé à leurs
adhérents de reprendre 1»
travail.
L« président Senghor doit
prendre la parole jeudi pour
annoncer une série de mesu-
res à prendre pour « une re-
mis* en ordre rapide d« l'Etat
et de la nation tant an niveau
du gouvernement «ne de
l'Assemblée nationale ».
Plusieurs responsable* syn-
dicaux, notamment ceux des
médecins, de» professeur» «t
des instituteurs, étaient enco-
re détenus mardi aprè*-midi.
PAR ROBERT MERLE
RESUME
Le. professeur Sevilla et son équipe sont sur le point
de faire parler anglais les dauphins Fa et Bi. Pendant
ce temps les services secrets les épient sans trêve. Mike
a refusé de partir pour le Vietnam.
Sans que rien eût pu le laisser prévoir leur vagabondage
cessa tout d'un coup d'être innocent, ils se mirent a tourbil-
lonner à des vitesses peu convenables, non pas en cercle, mais
en spirale, de bas en haut, et dans le sens inverse des ai-
guilles d'une montre, créant à neuf heures un gigantesque en-
tonnoir haut de douze kilomètres et large de cent, assez fort
déjà pour fouetter la mer en vagues monstrueuses, l'une d'elles,
haute de douze mètres, défonça les tôles d'acier à l'ava_nt du
cargo colombien Tiburon, une voie d'eau s'ouvrit, le Tibnron
lança un S.O.S. qui fut capté et aussitôt retransmis par un
avion nord-américain du Weather Bureau, l'avion fila recon-
naître le cyclone, Henry, dit W.D. Dickenson, tendit
que son avion «e mettait à danser terriblement et qu'il 1* ca-
brait pour prendre de la hauteur, à toi l'honneur de nommer
cette pépée, je l'appellerai Hanna, dit Larski, en souvenir de
mon premier rendez-vous, une coed de Cleveland Heights High
School, il rit, bon Dieu, c'était une petite môme bien roulée
d'origine italienne, avec des yeux à, j'ai l'impression dit Dic-
kenson en sortant avec soulagement de l'entonnoir, qu'Hanna
va aller dire un mot à Cuba et Castro, à moins qu'elle le rate
de peu et dans ce cas, c'est la Floride qui l'aura dans l'os, il
était dix heures trente-cinq, le cyclone nommé Hanna, dont les
vents atteignaient déjà cent cinquante kilomètres à l'heure,
commença une existence officielle intense sur les ondes 'radio
de l'Amérique centrale et des Etats-Unis tandis qu'il poursui-
vait sa courbe dévastatrice du sud-ouest au nord-ouest dans
la mer des Caraïbes, les bateaux foncèrent désespérément vers
les ports tous les vols dans le golfe du Mexique furent suspendus
à Cuba la province de Pinar dei Rio fut mise en état d'alerte,
Radio-Miami diffusa d'heure en heure des communiqués alar-
mants, à douze heures, Hanna rejoignit une tapouille brési-
lienne qui faisait la contrebande du tabac sur la côte du Nica-
ragua, et en deux gifles la coula, à douze heures cinquante,
à la hauteur de Puerto Cabezas, elle surprit un petit caboteur
mexicain et le détruisit avec son équipage de dix hommes sans
laisser la moindre trace, à seize heures, elle atteignit l'Ile de
Cozumel et coula trois bateaux de pêche qui regagnaient la
côte mexicaine, à dix-huit heures, elle traversa le canal du
Yucatan, contourna la province de Pinar del Rio où, terrés
dans leur varas en tierra (1), les guajiros cubain attendaient
déjà sa terrifiante arrivée, s'infléchit vers le nord-est, frôla Key-
West, remonta a une vitesse folle le détroit de Floride et lais-
sant à main gauche, Palm Beach et à main droite, les Iles
Bahamas, courut se perdre dans l'Atlantique où elle cessa,
en tant que cyclone, d'exister, il était dix-neuf heures trente,
(1) P«tit«» httttM d* brmnehftges i rai du sol où !«• paysans
»w eyctonM.
une mèche de vent, enfant, perdu détaché du gigantesque
hurricane, alla cependant fouetter la côte nord-américaine au
nord de Palm Beach, arracha par gaminerie des toitures et
quelques palmiers, lança les vagues à cinquante mètres à
l'intérieur des terres sur une largeur de dix kilomètres et se
retirant d'un seul coup, laissa derrière elle unee pluie torren-
tielle, il était dix-neuf heures quarante, une obscurité de poix
envahit la route, Sevilla alluma les phares de sa vieille Buick,
déclencha son essuie-glace, mais l'eau qui crépitait sur sa
carrosserie avec une force étourdissante, brouillait son pare-
brise, ruisselait en nappes sur la route en pente, la Buick
commença à flotter, il s'arrêta, mit en marche arrière et recu-
lant doucement sur sa droite, cala la roue arrière contre le
rebord de l'accotement, j'espère que ça va bientôt passer, dit-il
en se tournant vers Ariette, il arrêta son moteur et alluma le
lecteur de cartes, aussitôt l'infime petite lumière installa dans
l'auto un sentiment de mystère, de chaleur et d'intimité, son
faisceau dirigé vers le bas illumina les genoux d'Ariette,
dessina ses cuisses sous la Jupe de toile légère, éclaira par
diffusion au-dessus* du chemisier bleu pâle, son menton, ses
joues, son front, laissant ses yeux dans l'ombre à l'exception
du blanc de l'oeil, accrocha quelques légères mèche* frisées
dans l'auréole noire de ses cheveux, Sevilla reporta son regard
sur le pare-brise bouillonnant comme un hublot de bateau
filant à ras de mer, il entrevoyait à travers la glace noyée
par les cataractes qui l'écrasaient, les deux taches claires des
phares et le flot roulant sur l'asphalte de la route, aussi
boueux qu'une rivière en crue, à droite derrière la vitre noire
où le profil d'Ariette se détachait, il pouvait voir deux' ou trois
taches blanches de bungalows, la silhouette d'un palmier isolé,
à gauche et derrière lui, le noir partout, et le crépitement de
la pluie sur le toit de la Buick comme dea rafales de tambours
dans la jungle, avez-vous une idé» de l'endroit où noua «ommes?
dit Sevilla, je parlais, je n'ai pas fait attention à ]* route, mais
oui, dit Ariette d'une voix paisible et lointaine à peint audible
dan !• vacarme des trombes d'eau fouettent 1« capot st le» Ti-
tres, ces bungalows à droite, c'est le motel style espagnol, vous
savea bien, nous devons être à quinze kilomètres à peine du
labo, j'ai, malgré tout, bien fait de m'arrêter, dit Sevill», ici,
la pente est assez forte pour que l'eau s'écoule, mais je liaque-
rais de tomber dans un creux où elle s'est accumulée et de
noyer mon moteur, en outre, le pare-brise est presque opaque,
on ne voit pas à vingt mètres, mais on est très bien comme ça,
dit Ariette, il n'y a qu'à attendre, il la regarda, 11 fut frappé
par la façon extraordinairement douillette et confortable dont
elle était assise, le corps détendu dans toutes ses courbes, le
visage calme et souriant, à l'aise dans sa peau, de toute
évidence elle atteignait là, sous ses yeux, un de ces moments
de parfaite euphorie physique qui sont peut être ce que 1* vie
offre de meilleur et de plus rare, ses yeux luisaient avec
douceur dans la pénombre, sa bouche était entrouverte, on
avait l'impression que sa respiration elle-même s'était ralentie,
tant elle paraissait plongée dans la paresse, elle aspirait
la pluie comme un végétal, il étendit la main droite et rassem-
bla en touffe sous ses doigts les cheveux noirs qui avaient
l'air de luire comme des feuilles humides dans la tiédeur tro-
picale, elle ne bougea pas, elle le regarda avec ses yeux pleins
de bonne foi, elle entrouvrit ses lèvres, ses commissures remon-
tèrent. quel sourire merveilleux elle avait, si tendre, st confiant,
une ouverture de l'être, une générosité profonde, un défi à la
bassesse, pourquoi est-ce si tard dans la VM qu'on apprend à
ne pas se tromper sur un regard, sur un sourire, comment
n'ai-je pas discerné, dans les yeux inhumains de Marian, la
névrose qui devait lui inspirer pour moi cette haine folle,
(A
I.I-M
Ml
fM
5-6-1968 3
GAZIERS et ÉLECTRICIENS
wMNmiminmmnitfim»
•Jt E.G.F. : Approbation massive des propositions pré-
sentées. En fin d'après-midi, trente centres des plus
important^ s'étaient prononcés, pour la reprise à une
très large majorité.
if S.N.C.F. i Après les discussions gouvernement -
syndicats qui se sont terminées mardi à 6 heures du
matin seulement, les conclusions ont été soumises
dès hier après-midi aux cheminots. Dès 19 heures,
de premiers résultats soulignaient le caractère positif
du protocole. La décision de reprise était votée mas-
sivement dans de grands centres, mais les résultats
de la "consultation étaient plus mitigés dans d'autres
dépôts.
if R.A.T.P. t Dans les terminus du métro et les
dépôts d'autobus, le personnel est consulté ce matin
sur lé».-conclusions des nouvelles négociations avec
la direction de la Régie.
: <
if CHARBONNAGES : Les résultats obtenus ont été
approuvés massivement. Le travail a repris hier dans
certains puits, mais dans le Nord - Pas-de-Calais, la
majorité des mineurs n'avait décidé la reprise que
pour .ce matin mercredi.
if P.T.T.: Des discussions avaient encore lieu mardi et
le début des consultations n'est prévu que pour
aujourd'hui.
if TRAVAILLEURS DE L'ETAT : Ils ont repris le
travail en saluant le succès obtenu. Pour souligner
leur solidarité avec les travailleurs, d'autres secteurs
qui doivent poursuivre la lutte, la Fédération C.G.T.
• versé un demi-million d'AF et les cadres C.G.T. ont
versé dé leur côté 100.000 AF.
if FONCTION PUBLIQUE : Les consultations sont
en cours, tandis que le mouvement se poursuit dans
plusieurs branches. Aux Finances, les pourparlers
se poursuivent. Dans l'Assistance Publique, on a
encore discuté toute cette nuit. Pour les communaux,
des négociations devraient commencer demain jeudi.
if EDUCATION NATIONALE : La grève se pour-
suit partout dans l'attente du résultat des négocia-
tions dont le gouvernement a retardé l'ouverture
jusqu'à:Mer., après-midi.
' ^ * T v-"* -•—-*"
•if TABACS et ALLUMETTES : Le travail reprend
ce matin après les avantages de salaires obtenus
avec une diminution de l'horaire et d'autres reven-
dications.
Les bureaux de tabac seront aussitôt réapprovi-
sionnés en « Gauloises », caporal et autres spécialités.
if AIR FRANCE : La grève continue, les proposi-
tions de la direction étant jugées insuffisantes.
if BANQUE DE FRANCE : La reprise du travail
a eu lieu dès hier, à l'appel de toutes les organisa-
tions syndicales qui ont souligné les résultats appré-
ciables obtenus : salaires, réduction d'une heure par
semaine, abandon du projet de fermeture de 37 bu-
reaux auxiliaires.
if O.R.T.F. : La grève se poursuit et se renforce.
Elle a gagné hier le service des relations avec
l'étranger.
if METAUX : Les travailleurs maintiennent leur m
puissant mouvement tant dans l'automobile (Renault, 5
Citroën, Berliet, Saviem) que dans les autres bran- •
ches. Ils suivent avec vigilance les négociations que •
les 750.000 métallurgistes parisiens ont imposées à •
leur chambre patronale régionale. •
if BATIMENT : Les patrons ont fait échouer la Z
négociation sur le plan national et ont aussitôt frété •
«ne cinquantaine de voitures pour enjoindre aux •
chambres* départementales de se refuser à toute dis- Z
cussionl La lutte se poursuit. ;
if CERAMIQUE : Les patrons ont renvoyé la dis- m
cussion au lundi 10 juin. Z
if TRANSPORTS URBAINS : Reprise décidée à §
Nice, Strasbourg, Cherbourg, Versailles, etc., après S
l'octroi d'avantages substantiels. •
m
m
if PAPIER - CARTON : Trois accords nationaux Z
entrent en application et intéressent 80 p. 100 des Z
travailleurs de la profession (production, transforma- 3
tion, impression). •
if TEXTILE •: Reprise dans le Nord après la conclu- •
•ion d'un accord régional. 3
if BANQUES t Des consultations ont eu lieu au Z
Crédit Lyonnais, à la Banque de l'Union Parisienne, •
an Comptoir Industriel et Commercial entre autres, m
elles ont abouti à la reprise. Z
La Bourse est toujours fermée. ;
if GRANDS MAGASINS : Les directions avaient Z
annoncé leur réouverture hier, mais les Galeries •
Lafayette, le Printemps, le Bon Marché et bien d'au-
tres sont restés fermés.
* TAXIS "PARISIENS : La grève continue.
signé leurs SUCCÈS
:LECTRICIENS et gaziers ont généralement approuvé à de très fortes majorités les propositions issues des discussions entre leurs syndicats et le gouverne-
ment. Ces propositions assurent, en particulier, une augmentation de 11,70 p. 100 pour tous ; ce pourcentage sera porté à 19.5 p. 100 pour les débutants. D'au-
tres avantages importants sont également acquis.
Paris - Electricité (5.000
agents), Paris-Gaz (3.000
agents), Lille (3.000 agents),
Grenoble (2.000 agents), Gre-
noble (2.000 agents), etc., se
sont prononcés pour la re-
2.000 nouveaux
syndicats à la C. G. T.
Voici de nouvelles informations sur les
adhésions à la C.G.T. :
AISNE : 6.000, et cent syndicats nouveaux ;
AIN : 2.000 ; ALPES-MARITIMES : 7.000 ;
EURE : 6.000, 64 syndicats nouveaux ; HAUTE-
GARONNE : 7.000 adhésions dont 60 p. 100
sont des femmes et des jeunes. Dans ce dépar-
tement, 142 syndicats nouveaux, dont 25 dans
la corporation de l'habillement et 60 dans le
bâtiment ; PAS-DE-CALAIS : 12.000 adhésions.
Un grand nombre de femmes. 150 bases nou-
velles. COTE-D'OR : 3.000 adhésions, 27 syndi-
cats nouveaux. HAUTS-DE-SEINE : 12.020, 130
syndicats nouveaux. OISE : 5.000. RHONE :
20.000. CORREZE : 2.000.
Le total des syndicats enregistrés à la CGT
à ce jour est de 2.005.
prise du travail ; même posi-
tion dans les centrales ther-
miques et les usines à gaz de
la région parisienne.
A Paris-Gaz, après le vote,
les travailleurs ont fait !•
tour du quartier, drapeaux en
en tête.
Cependant, dans quelques
centres, des hésitations ont
été enregistrées, non en ce
qui concerne les concessions
que le gouvernement a été
obligé de lâcher, mais provo-
quées par un sentiment de
solidarité envers les autres
travailleurs en lutte. « II faut
qu'ils sachent que nous som-
mes toujours prêts à leur prê-
ter main-forte », entendait-on
dire.
A Bourges, électriciens et
gaziers ont décidé de verser
deux jours de leurs salaires
aux grévistes des autres pro-
fessions ; à Bordeaux : 1 jour
de salaire, etc.
A la suite de cette consul-
tation, on peut estimer qut
le travail reprendra à E.D.F.
et G.D.F. à partir de ce matin.
Si Ni Ci F.
10 à 16 % d'augmentation
pour les cheminots
9 jours de repos complémentaires
pour les " roulants " etc.
La consultation se poursuit
Les discussions se sont terminées hier matin à 6 heures entre les fédérations de
cheminots (CGT, CFDT, FO, FGAAC, PAC CGC) et le ministre des Transports. Elles
ont été fertiles en rebondissements. Finalement, un « constat » des discussions a été
établi. Un crédit supplémentaire de 1.400 millions de francs a été débloqué pour cou-
vrir les concessions arrachées au gouvernement. Voici les principaux points du constat:
Hier, gare du Nord à Paris, où les résultats obtenus seront approuvés.
Salaires
Les relèvements de salaires
qui interviendront au 1er juin
et au 1er octobre 1968 se tra-
duiront à cette date par une
augmentation minimum du
salaire mensuel de 10,2 f,'o par
rapport aux salaires en vi-
gueur au 31 décembre 1967.
Des dispositions particulières
en faveur des petites et
moyennes échelles aboutiront
à des augmentations plus im-
portantes allant jusqu'à 16 %
pour l'échelle 2.
— Abattements de zone :
Les indemnités de résidence
autres que celles de 25 % sont
majorées de 0,5 % à compter
du 1er juin 1968.
— Indemnité de nuit : Le
taux horaire de l'indemnité de
nuit est porté de 1,13 F à
i;40 P à compter du 1er juin
1968.
— Une étude sera entreprise
à la commission du statut en
vue de la réforme du système
de rémunération, dans la
perspective d'une réduction du
nombre d'échelles et d'un
meilleur déroulement de car-
rière.
Retraites
Les retraites et pensions
seront relevées en fonction de
l'augmentation des salaires.
En outre, l'incorporation dune
fraction du complément de
traitement non liquidable
égale à un tiers amorcera, à
dater du 1er juillet 1968,
l'amélioration du rapport pen-
sions-salaires.
— Le règlement des retrai-
tes sera modifié en vue de
R. A. T. P. : la consultation
du personnel a commencé hier
A LA R.A.T.P., les syndicats CGT,
FO, CFDT, S.A.-Traction, S.A.-
Train, S.A.-toutes catégories,
S.A.-ouvriers, S.A.-receveurs-machi-
nistes, CFTC, exécution, maîtrise et
cadres informent avoir « eu confir-
mation par écrit, le 4 juin 1968, à
10 heures, des nouvelles concessions
imposées à la direction et au gou-
vernement par la puissante grève
du personnel de toutes les catégo-
ries ».
Les travailleurs de la R.A.T.P., dès
hier, étaient consultés sur le lieu
de leur travail pour donner leur
appréciation sur ces concessions et
déterminer dans l'unité leur atti-
tude.
Les nouvelles propositions portent
en particulier sur les problèmes de
rémunérations et les conditions de
travail.
L'augmentation des salaires se
ferait de la façon suivante, outre les
3 % déjà acquis à partir du 1er
janvier : 4 % à dater du 1er juin,
3 % au 1er octobre et 2,80 % d'aug-
mentation catégorielle, soit en tout
12,80 %. D'autre part, certaines pri-
mes seraient intégrées aux salaires
pour le calcul de la retraite. La du-
rée du congé annuel serait portée
de 26 à 29 jours ouvrables.
En ce qui concerne le régime des
retraites, ce dernier s'alignerait sur
celui de la Ponction publique avec
la suppression de l'abattement du
sixième, et la pension serait versée
moitié à terme échu et moitié terme
à échoir.
Des discussions entre les syndi-
cats et la direction s'ouvriraient dès
que le projet de loi sur les droits
syndicaux sera adopté, pour l'ap-
pliquer dans les conditions particu-
lières à la R.A.T.P. Enfin, la direc-
tion s'engagerait à étudier ultérieu-
rement avec les organisations syn-
dicales la refonte de la grille des
rémunérations.
Au sujet de la récupération des
jours de grève, le projet prévoierait
la récupération de 50 % des heures
perdues.
D'autre part, la procédure Toutée
n'étant plus reconnue, une confé-
rence réunirait en mars 1969 les
syndicats, la direction et le minis-
tre de tutelle pour étudier l'évolu-
tion du pouvoir d'achat des tra-
vailleurs de la R.A.T.P.
l'attribution d'une bonification
d'ancienneté pour les années
de service passées a, la condui-
te des machines.
Durée du travail
Le principe d'un retour aux
40 heures est retenu. Pour
l'immédiat, la durée hebdoma-
daire du travail est fixée à
44 h 30 à partir du 22 juillet
1968. Le personnel roulant bé-
néficiera de neuf repos com-
plémentaires par an, ainsi que
le personnel maîtrise et cadres
non soumis à tableau de
service.
Congés : La durée du congé
annuel pour le personnel
d'exécution est portée de 26
à 28 jours (27 en 1968).
Pour le personnel auxiliaire
et pour le. personnel, du cadre
permanent à service discon-
tinu, la durée du congé passe
de 21 à 24 jours (23 en 1968).
Conditions de travail
Pour le personnel roulant, il
ne sera plus prévu de coupu-
res de nuit entre 23 h et 5 h.
Les journées de travail com-
prenant la totalité de la pé-
riode de 23 h à 5 h ne pour-
ront comporter aucune pause-
repas.
Jours de grève
Les dispositions du protocole
de la rue de Grenelle sont en
principe applicables aux che-
minots (50 '/„ indemnisés s'il
n'est pas possible de récupé-
rer). Toutefois, a promis le
ministre, des atténuations ne
sont pas exclues pour la SNCF.
(Les cheminots insistent
pour que la perte d'argent su-
bie du fait d'une grève qui
leur a été imposée .eur s«it
intégralement compensée.)
Les six fédérations qui, tout
au long de ces discussions, ont
adopté une attitude commune,
invitaient hier matin les che-
minots « à se rapprocher de
leurs responsables syndicaux
pour étudier les points discu-
tés au cours de la nuit et les
conclusions auxquelles la né-
gociation a abouti ».
Elles leur demandent « de
mesurer les aspects positifs de
ces conclusions, particulière-
ment sur les aspects durables
(congés, réduction de la durée
du travail, droit syndical, po-
litique des transports, amélio-
ration des retraites, relève-
ment des bas salaires, etc.) et
de prendre démocratiquement
les décisions qu'elles feront
rapidement connaître à leurs
fédérations ».
La consultation a commencé
dans la journée ; elle se pour-
suivait hier soir. Les chemi-
nots de Paris-Nord, du Landy,
de La Chapelle, de Paris-Est,
de Montluçon. de Longwy,
d'Audun-le-Roman, d'Eper-
nay, de Dunkerque, de Saint-
Quentin, de Dijon, de Perpi-
gnan, des ateliers de Sotte-
ville, etc., se sont massivement
prononcés pour l'approbation
du protocole ; i"ais des résul-
tats plus mitigés sont enre-
gistrés ailleurs.
Il est peu probable que le
trafic reprenne globalement
ce matin sur le réseau de
la SNCF.
MINEURS : Reprise victorieuse
LES mineurs de charbon
ont massivement ap-
prouvé, hier, les propo-
sitions qui leur étaient rap-
portées par leurs représen.
tants CGT, CFDT et FO.
Dans de nombreux puits le
travail a repris immédiate-
ment. Souvent, c'est tous unis
comme pendant la grève, der-
rière leurs drapeaux et au
chant de « L'Internationale » .
que les mineurs ont repris le
chemin des puits.
Mais dans le Nord et le
Pas-de-Calais, les mineurs de
plusieurs groupes ont décida
de ne reprendre le travail que •
ce matin, ceci pour ne pas
laisser penser qu'ils obtempé-
raient à l'appel de M. Pompi-
dou. « Nous ne voulons pas
que le gouvernement et les
autres travailleurs en lutte
puissent avoir le moindre
doute sur notre décision ;
nous approuvons les conces-
sions faites, mais nous ne
voulons pas que le pouvoir
croie que nous nous alignons
sur ses directives », disait-on
hier matin, dans les groupes
de Lens et de Liévin notam-
ment.
C'est ce qui explique que
37 Ce-des mineurs seulement,
ont repris le travail hier ma-
tin daos le Nord et le Pas-
de-Calajs.
En-LGirame la reprise est à
peu près complète dans les
charbonnages ; ainsi que dans
le Centre-Midi.
Cependant dans les mines
de fer et dans les bauxites du
Var la grève se poursuit, les
directions se montrant parti-
culièrement intraitables.
La Fédération C.G.T. qui en-
registre les décisions des mi-
neurs des houillères qui ont
apprécié les résultats obtenus
et les promesses de la direc-
tion des charbonnages de re-
cevoir les syndicats avant la
fin de la semaine, dénonce
l'attitude des patrons des mi-
nes de fer et de bauxite et
assure les travailleurs de son
soutien. Elle exprime le même
sentiment de solidarité envers
les autres travailleurs qui
poursuivent la grève.
coricide efficace
qui combat la douleur;
f pourvu «fine bandelette
protectrice en moussa»
BORDEAUX : reprise dans
les grands magasins ef les hôpitaux
mais ailleurs la grève se poursuit
BORDEAUX (de notre cor-
respondant particulier : Mi-
chel Cardoze).
La masse des travailleurs
en grève dans le département
de la Gironde n'a pas répondu
à la voix des sirènes gouver-
nementales et si le travail a
repris dans certains secteurs,
c'est que les revendications y
ont été satisfaites.
Il en a été ainsi dès samedi
dans les grands magasins où
les employés ont obtenu une
augmentation de 10 % sur les
salaires, dont 7 % au 1er juin.
De même dans les hôpitaux
où le personnel a repris le
travail dès vendredi soir : il
est vrai que les hospitaliers
ont obtenu, entre autres, trois
heures de réduction d'horai-
res et ne feront plus que qua-
rante heures au 1er octobre.
Mardi matin, le personnel
de l'usine Labaz (produits
pharmaceutiques) a voté la
reprise. Les augmentations de
salaires obtenues sont en
moyenne égales- à 20 % dont
10 % au 1er juin et 10 % au
1er octobre. A l'embauche, le
salaire passe de 2 F 91 de
l'heure à 3 P 33 au 1er juin
et passera à 3 F 66 au 1er
octobre.
Par contre, dans les entre-
prises où les propositions pa-
tronales sont insuffisantes, la
personnel, réuni lundi ou mar-
di matin, a voté la poursuite
de la grève. Ainsi aux Texti-
les Saint-Joseph, où le per-
sonnel ouvrier d'exécution a
voté contre la reprise du tra-
vail, estimant les proposi-
tions patronales insuffisantes
«ur les cadences et les temps.
Ainsi encore chez Thiery
dont 1« patron est président
de la commission paritaire,
le personnel, dont les 4/5'
viennent d'adhérer à la OGT)
a voté la poursuite du mou-
vement. Dan» la journée de
mardi, le patron a accepté de
recevoir les représentants du
syndicat CGT. Pour l'entre-
prise Thiery, c'est une vérita-
ble « révolution > !
Dans les Cuirs et Peaux,
les travailleurs, réunis mardi
matin ont décidé de ne re-
prendre le travail que lorsque
les patrons auront tous signé
la convention collective natio-
nale. Au cours d'une confé-
rence de presse tenue mardi
matin, les représentants des
salariés de -CGFTE (trans-
ports urbains et suburbains
de Bordeaux) ont rejeté la
responsabilité d« la poursuit»
de la grève 'sur* là direction
de la compagnie^ I^es'propo-
sitions d» cette ^«liiière oint
été jugées ridicule? par le
personnel réuni » par -dépôt
dans la journée* etc.. lundi.
Sans doute, le .ECéfÇfde 'la
Gironde a-t-il élis en place
des transports de remplace-
ment par camions militaires,
mais il ferait mieux, comme
le lui ont demandé les orga-
nisations syndicales, d'user d«
son autorité pour contraindre
la compagnie à accepter les
contre-propositions ouvrières.
20* ANNIVERSAIRE
Le Bureau Permanent du
Conseil d'Administration d« la
Caisse Autonome Nationale de
la Sécurité Sociale dans les
Mines communique :
Sont ajournée», en raison de»
événements, les conférences et
cérémonie» prévue» les 11, 12
«t 13 Juin, à l'occasion du
2O* Anniversaire àe la Sécurité
Sociale dan* let Mine*.
4 5-6-1968
Seule l'intransigeance du pouvoir
peut prolonger le conflit avec les enseignants
FONCTION PUBLIQUE :
La grève se poursuit
dans de
nombreux secteurs
après consultation des personnels
DANS la Ponction publi-
que, les conclusions des
négociations ont été
soumises aux agents dans tous
les services et dans tous les
départements.
Pans l'ensemble, deux opi-
nions se sont dégagées :
OCe qui est acquis est
déjà important, d'autant
que la répartition est plus
favorable pour les petits et
moyens fonctionnaires.
ç± Mais, en s'appuyant sur
\3 le mouvement actuel, les
fonctionnaires estiment qu'ils
peuvent résoudre certaines
questions non encore réglées.
C'est pourquoi, à côté de
certaines reprises du travail,
on relève que la grève s'est
poursuivie dans de très nom-
breux services après consulta-
tion commune des personnels
dans des meetings générale-
ment très importants.
C'est le cas des services du
Trésor, de la Direction géné-
rale des Impôts, dans certai-
nes préfectures, dans les ser-
vices de l'Enseignement, des
Travaux publics, etc.
En particulier dans la ré-
gion parisienne, le travail n'a
pratiquement pas repris. La
tendance dans ces secteurs est
d'attendre la fin des négocia-
tions qui se prolongent dans
les Finances, les Affaires so-
ciales. l'Aviation civile, l'En-
seignement, ou qui vont s'ou-
vrir demain, comme au minis-
tère de l'Equipement, par
exemple.
Déjà, au cours de ces dis-
cussions, des succès complé-
mentaires notables ont été
remportés : congés, durée du
travail, etc.
L'UGFF (CGT) « assure de
son approbation et de son sou-
tien les fonctionnaires qui
continuent à exiger par l'ac-
tion l'accélération et la
conclusion de négociation*
dont le retard et I» lenteur
sont imputables au pouvoir et
à lui seul ».
P.T.T. : meetings et réunions
convoqués aujourd'hui
Dans les FIT, les négocia-
tions se sont poursuivies toute
la journée d'hier sur les dif-
férentes questions restant en
suspens (droits syndicaux,
paiement des journées de
grève, etc.). Contrairement à
certaines informations ten-
dancieuses sur le « mouve-
ment de reprise », la grève est
restée très solide dans l'en-
semble du pays malgré l'inter-
Tention, en plusieurs cas, des
forées de police et des auto-
rités administratives.
Les postières et les postiers,
qui ont déjà imposé au gou-
vernement d'importants reculs
en matière de traitements,
indemnités, durée et régime de
travail, attendent le résultat
final des discussions pour se
prononcer sur l'ensemble de
l'acquis. De nombreux mee-
tings et réunions sont convo-
qués en ce sens pour mercredi.
A partir des résultats déjà
obtenus, des décisions de re-
prise de travail ont été prises
hier dans plusieurs départe-
ments. La consultation se
poursuivra encore aujourd'hui
dans la matinée.
FINANCES :
poursuite des pourparlers
La discussion entre le mi-
nistère de l'Economie et des
Finances et les fédérations
syndicales des Finances a re-
pris hier matin et s'est pour-
suivie dans l'après-midi.
Aujourd'hui, les diseussions
auront lieu au niveau des di-
rections générales sur un
certain nombre de problèmes
et donneront lieu, vendredi, à
de nouveaux entretiens entre
le ministère et les fédérations
syndicales.
• A la Caisse des Dépôts et
CottsirnatioriE, la direction
faisant preuve d'une étroitesse
particulière dans l'interpréta-
tion des résultats des négo-
ciations générales, la grève
s'est durcie hier, à l'initiative
des trois organisations syndi-
cales (OCT, CFDT, FO).
Les agents du Trtfser
au ministère
des Finances
Peux cent cinquante agents
du Trésor de Paris, mandatés
par une assemblée générale
réunie à la Bourse du Travail,
se sont rendus dans les cou-
loirs du ministère <}es Finan-
ces afin J'exiger du directeur
de la comptabilité publique
que les négociations s'enga-
gent à son niveau.
Une délégation a été reçue
et fera demain matin, à 10
heures 30, a l'apnexe de la
Bourse du Travail de Paris,
un compte rendu au cours
d'une nouvelle assemblée gé-
nérale.
COMMUNAUX :
négociations demains 1
Les négociations intéressant
le personnel communal de-
vraient s'ouvrir demain jeudi,
indique la fédération CGT des
Services publics et de santé
qui « conteste absolument la
forme donnée à la discussion,
qui fer» en sorte que la
réunion de la commission
nationale paritaire prévue se
transforme ea véritables né-
gociations ».
La fédération CGT appelle
les communaux à renforcer
leur grève « sans tenir compte
des sollicitations intéressées
tendant à la reprise du tra-
vail, de quelque orifine qu'el-
les soient ».
A l'issue de la discussion, les
résultats obtenus seront sou-
mis au personnel qui décidera
souverainement de l'éventua-
lité de la reprise du travail.
ASSISTANCE PUBLIQUE
on a discuté cette nuit
Des négociations particuliè-
res à l'Assistance publique de
Paris ont commencé hier soir,
à 18 heures, au ministère des
Affaires sociales, avee la -di-
rection générale. On pensait
que, dès ce matin, il serait
possible de commencer à
consulter le personnel sur les
résultats de ces négociations
qui devaient se poursuivre fort
tard dans la nuit.
TABACS ET ALLUMETTES
augmentation globale
de 13,16 % des salaires
Lfs 40 établissement» du
SEITÂ (Service d'Eploitation
Industrielle des Tabacs et Al-
lumettes) — dont 20 manufac-
tures de tabac et 4 manufac-
tures d'allumettes — vont re-
troi4ver ce matin leur person-
nel. Celui-cj s'<*t, en effet, dé-
claré, au cour« de consulta-
tions, d'accord avec les résul-
tats obtenus au cours des né-
gociations entre ses représen-
tants syndicaux et J. Chirac,
secrétaire d'Etat à l'Econo-
mie et aux finances.
Voici Ici principaux avan-
tages obtenus :
— DROIT SYNDICAL. —
Dispositions sont prises pour
rendre effective* la défense
des intérêt» du personnel et
•a participation a la gestion
de l'entreprise. Dans un pre-
mier stade, une heure est ac-
cordée sur le temps de tra-
vail pour la réunion de l'en-
•emble des syndiqués danc
l'entreprise.
— REMUNERATIONS. —
Indépendamment des 2,50 <yr,
d'auffin*ntatlon déjà accordés
à partir du 1er février der-
nier, les revalorisations sui-
vantes - «ont enregistrées :
4 % au 1er juin, 2,25 % au
1er octobre, et majoration de
5 pt« d'indice accordés à tou-
tes !ta catégories d'agents à
compter du 1er août, cette ma-
sure correspondant à un*
majoration de 2,25 % d«s sa-
laires.
Majoration de la prime de
productivité devenu* forfai-
taire et équivalente à un mois
de salaire d'un ouvrier gpécia-
lieé. Cette majoration est éva-
luée à 2 % des salaires.
Avsc les 0,16 % prévus pour
tout aménagement catégoriel,
l'augmentation totale pour
1968 sera de 13,16 %. Ces dis-
positions (auxquelles s'ajou-
tent 3 % déjà obtenus au 1er
janvier 1968) sont valaoles
pour le personnel saisonnier
de la culture.
— DUREE DU TRAVAIL.
— La durée hebdomadaire du
travail sera ramenée de 45 à
44 heures à compter du 1er
juin. Par ailleurs, il sera pro-
cédé à un aménagement d'ho-
raire dans les manufactures
pour porter à une heure qua-
rante la réduction du temps
de travail pour les agents
chargée des travaux pénibles.
Un jour de congé supplémen-
taire est obtenu et deux jours
pour les mères de famille
ayant élevé au moins deux en-
fants. D'autres avantages non
négligeables ont été acquis en
matière de retraite.
L« personnel ayant donné
son accord, le travail reprend
et matin et le réapprovision-
nement des débits de tabac va
commencer dans la journée,
des mesure* exceptionnelles
étant prises en particulier pour
livrer les produits les plus
demandée (Gauloises, Citants,
Scaferlati, etc.).
PREMIER des problèmes sur lesquels s'ouvrit
cette crise de mai, celui de l'Education na-
tionale aura été le dernier à retenir l'at-
tention des négociateurs gouvernementaux. Cha-
que chose à sa place et dans la hiérarchie du
pouvoir, l'Education garde la dernière. Ce retard
et l'intransigeance dont faisait preuve hier encore
le ministre ont seuls empêche jusqu'ici le règle-
ment du conflit.
Le ton était d'ailleurs donne par le discours
du général président montrant comme méprisa-
bles les motifs qui depuis trois semaines empê-
chent « les étudiants d'étudier et les enseignants
d'enseigner- » Au-delà de ces motifs présents le
pouvoir ne pardonne guère aux enseignants d'avoir
été, «n bloc, il y a 10 ans, parmi ces citoyens
lucides qui ont refusé de plier le genou dtvant
le « guide ».
Ce mépris, instituteurs et professeurs l'ont
relevé comme il convient, en renforçant leur grève.
Aucune pression administrative ou policière, au-
cune mesure d'intimidation n'< pu f«ire, hier,
journée capitale, réouvrir les portes d«s lycées et
des écoles. Les défections ont été infimes. De cette
fermeté exemplaire les enseignants sont prêts
de recueillir les fruits. Leur mouvement, sans pré-
cédent dans toute l'histoire universitaire, mérite
plus qu* de la sympathie- Au cours de CM jour-
née* chaque établissement scolaire o été la foyer
d'un extraordinaire travail, le plus souvent com-
mun aux meitres, aux élèves (les plus grands)
et aux parents, pour la première fois collaborant
ensemble, échangeant projets et idées dans une
atmosphère •aiisionnéa, avec la' même but :
bâtir l'Université nouvelle. On voit bien aujour-
d'hui où était l'obstacle aux grandes transforma-
tions qu'appelle notre système d'enseignement.
Sclérosés ces professeurs qui durant dot journée*
entières ont discuté avec leurs élèves des condi-
tions d'un enseignement plus neuf, plu* effica-
ce ? La sclérose c'était bien ceHe du pouvoir. Ces
journées, loin d'être retenues sur la traitement,
devraient, pour tout gouvernement soucieux de
l'avenir et de la jeunesse, être payées double. Il
s'est produit en effet en quelque* semaines plus
de progrès que pondant des décennies. L'heure
sera bientôt au bilan et à une Iqrge confrontation
entre démocrates, entre laïques, pour consolider
ce qui peut être immédiatement acquis et jeter
ensemble les bases de ce que pourrait, de ce que
devrait être cette Université nouvelle qu'un régime
démocratique édifiera .Aucune force de régression
n'y peut plus rien changer .
BOUVARD.
ETATS GENERAUX DE L'UNIVERSITE NOUVELLE
propose la Fédération de l'Education nationale
La FEN a publié hier le
communiqué suivant :
« Des négociations sont en
cours portant sur la réforme
de l'Education nationale et
visant, dans l'immédiat, à lui
assurer les moyens nécessaires
à son fonctionnement.
En même temps qu'ils as-
suraient, dans leurs secteurs,
le succès de la grève, les en-
seignants, les étudiants, les
élèves et les parents ont en-
gagé une fructueuse discus-
sion sur l'ensemble des pro-
blèmes de l'enseignement, sa
mission, son contenu, ses mé-
thodes, les rapports entre
maîtres et élèves, les condi-
tions de vie et de gestion des
établissements.
Soucieuse de favoriser un
effort de synthèse afin que
ce vaste mouvement de réno-
vation dont elle se félicite ne
soit pas sans lendemain, la
FEN a pris la décision de
convoquer, dans les meilleurs
délais, des états généraux de
l'Université nouvelle. Elle in-
vite, dès maintenant, les
groupes de travail qui se sont
constitués à lui faire parve-
nir leurs conclusions, soit di-
rectement à la Fédération de
l'Education nationale, 18, rue
Solférino (7'), soit par l'inter-
médiaire de ses syndicats na-
tionaux. »
Professeurs
Le syndicat national des en-
seignements du second degré
se félicite, dans un commu-
niqué, de la détermination des
enseignants, des parents ,et
des élèves qui a permis, 'ce
mardi 4 juin, de renforcer la
grève dans les lycées et les
CES malgré les tentatives
d'intimidation et d'intoxica-
tion émanant du pouvoir et
de ceux Qui le soutiennent.
« En poursuivant résolument
leur mouvement, déclare le
SNES. les personnels et les
usagers du second degré
créent les meilleures condi-
Le syndicat national
de l'Enseignement technique :
Maintenir solidement la grève
Le Syndicat national des
enseignements techniques et
professionnels C.G.T. a décla-
ré hier soir :
« C'est l'action sans précé-
derai des personnels de l'Educa-
tion nationale Qui a contraint
le gouvernement à engager
une négociation à laquelle il
t'était jusqu'alors refusé.
La délégation de la F.E.N.
C.G.T. a insisté sur la néces-
sité d'aboutir à des mesures
concrètes et immédiates et à
des engagements termes en
mie de régler le lourd passif
A Saint-Denis, devant chez Aster, les jeunes sont au piquet de grève.
SUD-AVIATION : M. Papon
n'a pas perdu la main
Chassez le naturel, il revient
au galop... Et M. Papon, an-
cien' préfet de police devenu
président-directeur général de
Sud-Aviation, ne fait pas dé-
faut à la règle.
Lundi matin, il devait faire
face à une quarantaine de re-
présentants syndicaux (CGT,
PO, CFDT, CGC-reciiniciens).
au siège social, boulevard de
Montmorency les négocia-
tions pour Sud-Aviation com-
mençaient.
Lundi soir, à 20 heures. les
militants syndicaux décla-
raient que les propositions
patronales étaient insuffi-
santes et qu'il n'était pas ques-
tion qu'on lève la séance :
qu'ils resteraient là tant qu'on
ne leur ferait pas de proposi-
tions plus valables.
M. Papon, lui, est parti. '
Les délégués syndicaux ont
attendu sur place toute une
nuit, et tout hier.
Hier soir, enfin, vers 20 h..
une réponse est venue. Non
pas sous forme de propositions
enfin satisfaisantes, mais sous
forme d'une escouade de po-
liciers venus sommer les re-
présentants des travailleur»
d'avoir à « vider les lieux »
dan» les dix minutes.
M. Papon n'a vraiment pas
perdu la main...
BANQUE DE FRANCE :
+ 13,75 % et horaire
hebdomadaire
réduit de 2 h. 30
Le travail a repris hier
matin à la Banque de France
après deux semaines de crève.
Le personnel de la Banque
de France a obtenu gain de
cause sur les points suivants :
• Augmentation globale de
13.75 % pour 1968, soit 8,50
pour cent pour les relève-
ments en pourcentages et 5,25
pour cent pour des mesures
catégorielles devant aboutir
au rétablissement des parités
internes ;
• Fermeture du dossier des
comptoirs : les 37 succursales
et bureaux auxiliaires mena-
cés de suppression resteront
donc ouverts ;
• L'horaire réglementiire est
ramené de 43 h 46 à 41 h 15 ;
• La discrimination suivant
l'ancienneté concernant les
deux jours supplémentaires de
congé accordés e* 1963 est
supprimé* ;
tions pour imposer le plus ra-
pidement- possible des solu-
tions ronstructives à l'ensemble
des problèmes du service pu-
blie d'enseicnement du second
degré qui concernent aussi
bien les élèves que leurs maî-
tres : possibilité d'accueil
effectif par classe, services
des personnels, recrutement
de maîtres qualifiés et accès
à la fonction de titulaire, vie
démocratique des établisse-
ments, orientation des élèves.
Seule l'intransigeance du
gouvernement risque de pro-
longer la grève. >
La rue de Provence occupée par le» employées des Galerie» Lafayette.
AUX GALERIES LAFA YETTE:
Face à face avec le patron
(Reportage : Andrée AUDOIN)
= «
L se passe beaucoup
accumulé par dix ans de pou-
voir gaulliste.
Si le gouvernement persis-
tait dan» la volonté de limi-
ter te champ des concessions
et à renvoyer à des commis-
sions ultérieures le soin d'exa-
miner les dossiers les plus
brûlants il prendrait la lourde
responsabilité de la grève.
Pour le moment, le S.N.E.
T.P. <C.q.T.> et la F.E.N.
(C.G.T.) invitent les person-
nels à maintenir solidement
leur grève. >
ries Lafayette ».
D'abord l'extraordinaire face
à face patroivemployés. Le
premier, encadré en haut de
l'escalier d'honneur, ties^nem-
bres du Comité de grève des
trois syndicats unis : CGT.
FO et CFDT. Sur le parterre
entre les stands habillés rie
leurs housses, les employés,
hommes et femmes mêlés ;
nu balcon, une minorité de
personnages agressifs un ins-
tant, silencieux ensuite et un
peu plus tard repentants, pour
une bonne part. En conclu-
sion, une nouvelle réunion
paritaire décidée dans l'après-
midi afin d'examiner les re-
vendications demeurées insa-
tisfaites...
Dès huit heures du matin,
des groupes Importants
convergent vers l'entrée, 79
rue de Provence. La direction
annonçait la réouverture A
10 heures. Dehors, on entend :
« Un va voter ». « Le person-
nel va se prononcer démocra-
tiquement pour ou contre la
reprise du travail après avoir
entendu ses délégués » affir-
ment les responsables du
Comité de grève. Pour péné-
trer dans le magasin, il faut
montrer la carte d'identité
maison qui donne droit au
bulletin permettant de voter.
Tout se passe dans le plus
grand ordre, jusqu'à re n»'un
« commando » de non-grévis-
tes tente de pénétrer en lorcc.
Bousculade et coups : plu-
sieurs femmes — dont une
enceinte et une autre cardia-
oue — sont blessées et trans-
portées à l'infirmerie. C'est
pour les dégager qu'une lance
à incendie est mise en batte-
rie. L-f calme revient vite.
« Pour votre sandwich »
A l'intérieur, les commen-
taires vont bon train. « Rien
n'est signé. Depuis 14 jours.
nous nous batton* rovr nnfre
sandwich. Les patrons résis-
tent. Nous leur montrons que
nous avons du sang dans les
veines. Notre cause est juste ».
Une fille de 22 ans encourage
aussi ses camarades. Une voix
en écho : « C'est formidable
de voir les mômes décidées
comme ça ». Un monsieur
d'une quarantaine d'années
« Je n'étais pas syndiqué, In
CGT, j'ignorais, je savais tout
juste que c'était une Confédé-
ration... maintenant, j'ai
compris ». Un autre : « J<>
e/agne «5.000 anciens francs
Le loyer est de 35 000 ft i'ai
deux enfants qw veulent mnn-
rjer. Alors... ». « Dans In mai-
son, nous sommes des incon-
nus les 7/n.s Tinur les autres
r^^UT rlf> 'fl *•"<•"'•'•/>. ?7.^ f^nf 7/77
fravail très dur, à charrier des
naqtiel*. °t< "' ri" l]nn nnl'iirfs.
4vec. uni> Trime uniforme mi-
nime. . " " /.' *"> w reste nue
100 francs, i'ai une aïeule
•^fjjnrln • In .i-irfVc^" ^r-'^ptt.
->r.ment. il y a la solidarité... »
En éeliD, Hélène Mabille, de
.a CGT rend compte des ré-
sultats obtenus. « Liberté, du
'travail » lance le commando
ae « jaunes » « Nous nuuc
jusqu'au bout » tonne le
chœur d'pn bas. « La liberté.
reprend Hélène, c'est de fairr
ce que l'on rr-t. Ft l'on ne
fait pas ce 'iuc I'UIL veut
quand on ne ganne. paz
asses... » (Aux perturbatevi^s) :
lt rv-/j^ rljrr '~ ••' ' • •r-'-'OT?
M. HeiK:'Uun nue vous renon-
ce. iriT. aii • .fni-n'io ,n (Me-
nues par la 'r'tc ne pm-
p[n'"-? *i. en'-- '.• uilan de 14
jours cl négociations labo-
rieiiM-'S. entre au'res virtnires :
• '-if-.!: mn'or*- v 11)'; Mon!
7 i; • ••• '•• '•;:> lor 'iiin) «i••>•••
ratissage.... c'est-à-dire sans
: : rr - •• : ! .Ti"lt-i_
tions dues aux précédents
• nonvemenls
Restent en discussion les
questions suivantes : la refon-
te du système des salaires qui
constitue un défi à toute équi-
té, la prime de vacances (1/2
moisi et la garantie du trei-
zième mois minimum. L'avan-
cement de l'âçe de la retraite
et son taux, la fermeture des
jours fériés et la récupération
de ceux qui tombent un jour
de repos habituel, améliora-
tion des dispositions concer-
nent l'indemnisation materni-
té, maladif et journées payées
pour soigner Ifs enfants, et
enfin, paiement des jours de
grève à 100 p. 100.
Chansons d'espoir
LE PATRON, M. HEIL-
BRAUN, demande et obtient
le micro : « Je suis seul de-
vant vous. Je demanle du cal-
me. Tout ce que vous a dit
Mme Mabille est rigoureuse-
m'nt exact. Nous ne pouvon*
aller plus loin, nous engage-
rions d'autres que nous... *
Le chœur des employés :
< Les Galeries peuvent payer
HELENE MABILLE : « A
ceux qui prétendent que non-,
voulons la ruine de la mai-
son, nous répondons : « Ou
nous a fait le coup de la sta-
bilité, cela s'est traduit par
la baisse rfrs af/nires. En 1936
les salaires ont été considéra'
blement augmentes. Jamais les
magasins n'ont mieux mar-
ché. Nous misons sur la poli-
tique des hauts salaires. Les
travailleurs dépenseront cet
argent, les affaires reparti-
ront. La consommation inté-
rieure stimulera l'industrie. »
La salle applaudit.
M. HEILBRAUN: « Je pro-
pose une réunion à 15 heures
au groupement... » C'est d'ac.
cord : on sait que si les Gale-
ries cèdent, le reste du patro-
nat suivra.
M. HEILBRAUN : « Du
calme .' Que les cadres se ren-
dent au septième étage ;
quant à vous, les employés,
vous restez ici. »
Stupéfiant spectacle de cet-
te journée, où l'on voit un pa-
tron confier son magasin élé-
gant et raffiné à la masse qui
revendique contre lui. Les
nerfs s'apaisent. « Que cha-
cun décide ce qu'il veut faire.
Ceux qui occupent recevront
des sandwidies, les autres
peuvent rentrer chef eux.
Vérifiez la fermeture des por-
t"S. évitez toutes les provoca-
tions et que parsonne ne pé*
n être de l'extérieur. »
Le micro répercute les
consignes syndicales, nettes,
précises. Et aussi le message
des cadres CGT et FO :
< Nous nous désolidarisons
des brutalités des éléments
provocateurs. >
Tout à l'heure, la c sono >
diffusera Jean Ferrât et ses
chansons d'espoir en atten-
dant le résultat des ultimes
négociations...
IIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMMIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIII
• La prime de transport est
étendue au personnel des suc-
cursales situées dans les villes
de plus de 150.000 habitants ;
• Une commission mixte
étudiera les problèmes d'orga-
nisation et de gestion adminis-
trative ;
• Une autre commission est
chargée de réviser le statut
et les règlements concernant
le personnel ; elle définira en
priorité une carrière minimum
garantie dans chaque catégo-
rie et examinera de nombreu-
ses questions restées jusqu'ici
sans solution,
• Enfin, sur le plan du droit
syndical, des amélioration»
très nettes sont acquises.
Ainsi, l'action menée dan*
l'unité par les cinq syndicats
<COT, CFDT, Autonome. CF
TC et CGC) a apporté d«*
rfcultati non négligeables.
BANQUES : on a voté hier
dans plusieurs établissements
Dans de nombreux établis-
sements bancaires, les em-
ployés ont voté hier afin de se
prononcer sur Its propositions
patronales et pour savoir s'ils
allaient reprendre le travail
ou poursuivre la grève.
Voici l'essentiel de ces pro-
positions : augmentation de
7 à 10 % par rapport aux sa-
laires de décembre 19§7 (la
valeur du point sera portée à
2,670 au 1er juin 1968 et a
2,745 au 1er octobre) ; la du-
rée hebdomadaire du travail
sera ramenée, sans diminution
de salaire, à 41 h. 15 au
1er juin 1968 et à 40 heures
au 1er janvier 1971 ; les abat-
tements d'&ge seront réduits
de 50 % et les abattements de
zone supprimés : une prime de
transport de 20 F par mois
est acquise pour 17 grandes
villes ; pour 10 jours ouvra-
bles de congé pris hors pé-
riode, un jour supplémentaire
sera attribué ; les jours de
grève seront récupérés en heu-
res supplémentaires : une
avance de 60 "^ du montant
des retenues sera remboursée
par imputation sur les heures
de récupération.
C'est donc sur ces proposi-
tions qu'on a voté dans un
certain nombre d'établisse-
ments hier à Paris. Ont dé-
cidé de reprendre le travail :
les employés du Crédit Lyon-
nais, de la Banque de l'Union
Parisienne, du Comptoir In-
dustriel et Commercial, de la
Banque de l'Union Euro-
péenne, du Crédit Hôtelier et
de la Caisse Centrale de* Ban-
ques Populaire*.
Partout ailleurs, la grève M
poursuivait hier après-midi
d'opposition aux propositions
patronales porte sur plusieurs
points, notamment sur l'in-
demnisation à 30 % des jours
de grève), tandis que se réu-
nissait, à 15 heures, sur le
plan national, une nouvelle
commission paritaire.
35.000
travailleurs
défilent au Mans
A l'appel des unions dépar-
tementales C.G.T., C.F.D.T.,
de la section «arthojse de 1».
Fédération de l'Education na-
tionale et de l'U.N.E.F., sou-
tenues par les partis de gau-
che, plus de 35.000 travailleurs
et démocrates ont manifesté
pendant plus de deux heure*
dans les rues du Mans.
GRANDS MAGASINS :
très peu de reprises
Unt déclar«itl»n
d'Hélène Mabille
Dans les grands magasins,
la situation était la suivante
hier après-midi à Paris et
dans la région parisienne Un
peu partout, des votes ont eu
lieu, sauf aux Galeries La-
fayette où des cadres ont in-
vesti le magasin et où il y a
eu plusieurs blesses parmi les
employés ; la grève s'y pour-
suit donc.
Dans d'autres magasins pa-
risiens, les votes ont donné
les résultats suivants : pour
le Bon Marché, 983 voix pour
la grève et 893 contre ; & la
Samaritaine, 1.073 voix pour
la grève et 1.371 contre. Ce-
pendant, en début d'après-
midi, ces deux magasins res-
taient fermés.
Se sont encore prononcés
pour la poursuite de la trêve :
le Printemps, Inno-Nation, le
BHV ïlandre et les entrepôts
d'Ivry, les Prisunic Caumar-
tin, Italie et Champigny, les
Uniprix Commerce, Aulnay
•t Malakoff. tandis que « Los
Trois Quartiers », le « bou-
rra » et le « Prlntemps-K»-
tion » ont repris le travail.
Dans une déclaration
faite hier soir, Hélène
Mabille. secrétaire de la
Fédération des employé*
CGT, soulignait qu« :
< Les employés de la plu-
part des grands magasin»
parisiens se sont pronon-
cés à bulletins secrets
sur les propositions pa-
tronales. Malgré les ré»
sultats revendicatif» po-
sitifs obtenus, une très
importante partie du per-
sonnel s'est prononcée
pour la poursuit* de la
grève. C'est dire l'éten-
due du mécontentement
qui tient au rofus répété
opDosé depuis de n»m-
breu*«4 annéva 4 leurs
légitime* revendications.
C'est pourquoi notre fé-
dération piaos) le patronat
et le gouvernement «le-
vant leurs reapoiMabtUMsi
pour «mifor fut) K
commission pamalr* w
rtunlsse le & Juta. »
Riposte massive des
RENAULT à BILLANCOURT
22.000 mains se lèvent : ON CONTINUE
DES la place Nationale
on était fixé. Sur la
grande porte où flot-
tent deux drapeaux — un
rouge, un tricolore —
d'énormes lettres blanches
proclamaient : « Poursui-
vons notre lutte ! »
C'est ce qu'allaient dire
au meeting de l'île Seguin
— un des plus puissants
tenus depuis le début d'une
grève de dix-neuf jours —
22.000 travailleurs votant
pour la grève.
Réponse à l'Intransigean-
ce d'une direction qui suit
fidèlement les instructions
gouvernementales.
Réponse à l'insolence du
gouvernement, à son chan-
tage.
Pour qui connaît la ré-
serve habituelle de F.O., 11
n'en était que plus signifi-
catif d'entendre Astruc fus-
tiger le pouvoir :
« De Gaulle n'a rien com-
pris... Il cherche l'épreuve
de force et part à la chasse
aux sorcières... Il voudrait
couper en deux blocs le
pays... F.O. ne tombera pas
dans le panneau du géné-
ral... »
Après avoir noté que les
comités de M. Frey (copieu-
sement hué) ressemblent
étrangement aux comman-
dos de choc de De La Roc-
que en 1934, il déclare :
« Les travailleurs n'accepte-
ront jamais d'ordre des ap-
prentis fascistes.
» L'union fait la force.
Ensemble, continuons la
lutte. Nous sommes les plus
forts. »
Cadel, secrétaire de l'union
départementale C.F.D.T. des
Hauts-de-Seine, lui aussi,
stigmatise ces prétendus dé-
fenseurs de la République,
hommes de main de Tixier-
Vignancour, nervis de
l'O.A.S., qui voudraient don-
ner des leçons à la classe
ouvrière.
« Les défenseurs de la Ré-
publique, ce sont les travail-
leurs. »
Appelant au renforcement
des piquets de grève, à la
poursuite du combat dans
l'unité, il déclare : « Nous
avons une plate-forme com-
mune, nous sommes prêts à
entamer les négociations. »
Aimé Albeher. secrétaire
général du syndicat C.G.T.,
Indique d'abord que le verse-
ment normal de la paye est
exigé pour vendredi matin.
Il annonce qu'une audien-
ce est demandée au ministre
de tutelle qui doit s'expli-
quer sur l'attitude du gou-
vernement à l'égard des tra-
vailleurs de Renault, entre-
prise nationalisée.
Quant à M. Dreyfus qui
Joue volontiers au libéral,
qu'il illustre son libéralisme
par des actes.
S'il a, comme il le pré-
tend à chaque occasion, le
souci de défendre la natio-
nalisation, qu'il le prouve
en «convoquant les organisa-
tions syndicales pour une vé-
ritable négociation.
Albeher, lui aussi, dénon-
ce l'organisation de bandes
fascistes sous l'étiquette de
« Défense de la Républi-
que ».
Un mensuel (ils sont 9.000
à Billancourt) prend la pa-
role. Un ouvrier s'adresse
en arabe à ses camarades
originaires d'Afrique du
Nord.
Au nom de toutes les or-
ganisations syndicales qui
sont dans la lutte, les tra-
vailleurs sont appelés à se
prononcer pour la continua-
tion de la lutte.
22.000 mains se lèvent. La
grève continue.
Nelly FELD.
A FLINS
la direction
avait « bourré »
les urnes
La direction de l'usine Re-
nault de Flins avait organi-
sé de toutes pièces, hier ma-
tin, un « référendum » pour
permettre — prétendument
— au personnel d'affirmer
sa volonté tle reprendre le
travail... Il va sans dire que
cette opération se faisait
sans aucun contrôle du syn-
dicat ni du comité de grève.
Alors qu'environ 200 per-
sonnes (cadres et men-
suels pour la plupart)
avaient voté, un contrôle
des urnes a révélé que celles-
ci contenaient déjà plus de
2.000 bulletins de vote... fa-
vorables aux thèses directo-
riales.
La réponse des travailleurs
a été cinglante ; ils ont im-
posé l'arrêt du « vote » avec
la fermeté qui convient ; ils
ont refusé de laisser faire
désormais de telles opéra-
tions dans leur usine et ont
décidé de poursuivre leur
grève.
« La direction Renault,
communiquait hier le syndi-
cat Ç.G.T., serait bien mieux
inspirée de discuter avec les
syndicats e.t de faire droit
aux juste» revendications deg
travailleurs de la Régie...
La Régie, ses richesses et ceux qui les créent
Après le meeting, les organisations syndicales de la
Régie ont tenu une conférence de presse présentée par
Gérard, Gouju, secrétaire du comité central d'entreprise,
membre du conseil d'administration (représentant
ouvrier),
11 s'agissait, pour lui. de fournir quelques chiffres,
Quelques faits probants.
Le bilan 1967 n'est pas encore publié, mais les
chiffres provisoires permettent d'affirmer que ce fut
une bonne année, sinon pour les travailleurs, du moins
pour la firme.
PRODUCTION
775.000 véhicules contre
739.000 en 1966.
38 % de la production française contre 36,5 % l'an-
née précédente. La Régie a augmenté de 5 % alors que
l'ensemble, de la production française était légèrement
inférieure à celle de 1966.
EXPORTATIONS
Plus de 385.000 véhicules
(augmentation de 14 TC),
soit 46 % des exportations françaises.
RESULTATS FINANCIERS :£
faires a atteint 5.940 millions (soit 594 milliards d'an-
ciens francs) contre S.530 en 1966 qui était déjà une
année record.
tes dépenses de personnel ont été de 1.530 millions
yontfv 1.460.
Les impôts et taxes représentent 840 millions contre
SOT.
Les investissements ont atteint 500 millions en 1967
contre 310 en 1966, soit une augmentation de 60 %.
I CC FILIALES • Renc">t, ce n'est pas seule-
™tj rifcii^\l.t«J . inent la Régie nationale, mais
nissi ses filiales, la SAV1EM, la SAFE. la Société des
roulements à billes, la SERI, etc.
Le volume des affaires pour l'ensemble du groupe a
dépassé 8 milliards pour 1967.
Il ne faut pas non plus oublier les activités à
l'étranger (Espagne, Argentine).
L'AUTOFINANCEMENT :
ne de la Régie a été multiplié par 10.
Cela a été fait surtout, par l'autofinancement (aussi
par des emprunts), puisque c'est seulement depuis 1963
que l'Etat a fait à l'entreprise nationale des 'dotations
qui, au total, n'atteignent que 250 millions.
Ainsi ont été construites, depuis 1954, les usines de
Flins (10.000 travailleurs), Cléon (4.500), Sandouville
(3.500) et réalisées d'autres opérations.
ICC TRAVAILLEURS . Ni ceux-ci, ni leurs
UC3 I KM V MILIEU K3 -organisations syn-
dicales ne nient la nécessité des investissements et de la
modernisation.
Ils estiment seulement que la richesse de la Régie
doit profiter aussi à ceux qui en sont les artisans.
Leurs revendications, concernant la réduction du
temps de travail, ont été systématiquement ignorées au
fur et à mesure que croissaient productivité et produc-
tion. '
Par rapport à 1955, leur pouvoir d'achat a subi une
perte de 12 à 14 %.
Des jeunes qui ont plusieurs CAP attendent des
années avant de se voir reconnaître la qualification à
laquelle ils ont droit (et la paye correspondante).
LYON : Paul Berliet n'a pas
convaincu les travailleurs
(De notre correspondant particulier : Jo VAREILLE.)
LYON. — Le mouvement
nvtndieatiif «'est poursuivi
mardi avec «ne remarquable
tanefeé dam l'agglomération
1|wnai»i où aucun véhicule
à» 1* Compagnie de* trans-
porte «n commun ne circulait,
•t oà le* journaux du groupe
< PWfrèsHDwiphkié libéré >
nVnt pal reparu.
Plusieurs tentatives d'intimi-
dation «ffootuéM par I«B pa-
tron» «t tes autorités gaullis-
te» SB «ont «ridée* par des
fiflMM «* le renforcement de
la fntate. Aux usine* Berliet
» VétKMÉMx, te direction avaH
aie «n rout* dm autocars de
« maaMage » du personnel.
On 7 distribuait une lettre
Imprtiné» par laquelle M. Paul
BeriMt annonçait : < J'ai dé-
cidé ht repris* du travail au-
jour&'Twi.. > Deux mille tra-
vaiUeiM «mtron utilisèrent
oe aMjwn d* transport et nu<l-
l«m*nt oocwaiooua par la mis-
sive patronale, M joignirent à
leqr» camarades qui manifes-
tâtes* devattt Berlict-Europ*
où ttt grtwpe de cadres vou-
laton* occuper las locaux.
tta grand meeting se tint
ensuite à la porte B. Devant
i'abMQtt <te propositions pa-
* a* fut même pa»
4e npreadre le tra-
mfl. PM« BttrBât, ma» doute
e réeihee de la « i»-
prise du mardi », fit machine
arrière. A 13 heures il an-
nonça aux syndicats qu'il ac-
ceptait la discussion. Rendez-
vous fut pris à 17 heures dans
la salle d'une brasserie lyon-
naise, les locaux du conseil
d'administration ordinairement
utilisés pour de telles rencon-
tres étant bourrés de policiers.
A l'usine Paris-Rhône, à
Lyon, un coup de main fut
effectué par un « groupe d'ac-
tion civique » composé de
quelques cadres et chefs de
service conduit par M. Char-
rière lui-même, directeur de
l'usine et secrétaire de la
chambre patronale de la mé-
tallurgie du Rhône. Ils ma-
niaient des gourdins, des plan-
ches à clous, et plusieurs ou-
vriers du piquet de grève fu-
rent blessés. Malgré cette dé-
monstration brutale, les gré-
vistes, nullement intimidés,
ont tenu un imposant mee-
ting, et décidé la poursuite du
mouvement, le renforcement
de l'occupation. Le groupe
d'action civique n'a atteint
qu'un local annexe de l'entre-
prise dans lequel il s'est en-
fermé.
La police, qui avait investi
lundi soir le centre de chè-
ques postaux de Lyon, a re-
nouvela" ostte opération mar-
La section Berliet du
P.C.F. diffuse 300 « Hu-
manité » chaque jour,
organise et participe à
des conférences - débats.
Plus de mille adhésions
au Comité d'action pour
un gouvernement popu-
laire et d'union démo-
cratique sont déjà enre-
gistrées. 30 adhésions au
Parti Communiste ont été
réalisées.
dt à 15 heures à l'intertélé-
phomque. Mais 200 employas
seulement sur 2.000 se pré-
sentèrent aux chèques pos-
taux, 140 sur 600 à Tinter.
Par contre, 2.000 postiers s?
rassemblèrent devant la re-
cette principale, défilèrent eu
rortAge aux ons de .« Liberté
syndicale ! » jusqu'à la
Bourse du Travail où un mil-
lier de leurs camarades les
attendaient. Au cours d'un
meeting intersyndical ils dé-
cidèrent la continuation du
mouvement.
Les services de Lyon-gare,
du centre de mécanographie
téléphonique, les services tech-
niques et plusieurs bureaux de
poste urbains sont toujours
occupés.
Quant aux traminots de la
compagnie des transports en
commun lyonnais, après une
consultation par dépôts le
matin, ils se réunissaient en
assemblée générale l'après-
midi. A 70 % ils ont décidé la
poursuit* de la grève. Ces
travailleurs tiennent à obtenir
la semaine de 40 heures er le
paiement intégral des jours
de grève
La Fédération des travailleurs de la
métallurgie a publié hier le communiqué
suivant :
« En se prononçant en masse pour la
poursuite de la grève, en renforçant l'occu-
pation des entreprises, les travailleurs de
la métallurgie ont infligé aujourd'hui une
riposte massive et vigoureuse à l'intran-
sigeance du patronat.
Ils ont exprimé ainsi leur détermina-
tion d'imposer au patronat des succès à
la mesure de la puissance de la lutte. Ils
ont déjoué les manoeuvres de division ten-
tées par certaines directions avec la com-
plicité de quelques cadres et agents de
maîtrise. Ceux-ci ne sauraient être confon-
dus avec la majorité des cadres, ingé-
nieurs, techniciens et agents de maîtrise
qui se retrouvent nombreux dans la lutte
aux côtés des ouvriers pour la satisfaction
de leurs propres revendications.
Dans quelques secteurs, des résultats
>«prias) dm
appréciables ayant été acquis,
leurs consultés ont décidé la
travail. .. . • ~
Les travailleurs de 1» .mttaUttrjfl* »'*»»••
veront dans ces résultats et ^btfxTdMtna*
par les travailleurs des antres corpora-
tions des motifs de confiance et aussi
l'assurance que la soUdôrtié, ;^cthr»; d*.
ceux-ci leur est acquise, , '"'""„ '„' ;.
Partout où les résuftafs jugés appré-
ciables sont obtenus, la consultation des
travailleurs doit être organisée à l'initia-
tive des organisations synOicale* let des
comités de grève et non par les patrons.
La Fédération C.G.T- appelle ,Jes tra-
vailleurs de la métallurgie à renforcer
leur 'unité dans là grève et * «défendre
celle-ci, à renforcer l'occupation des lieux
de travail, à agir avec, déterrainatio» -pou»
imposer aux chambres patronales* et "ïùxT
directions d'entreprises de négocier et de
céder sur les revendications essentielles. »
PARIS: la négociation
s'engage à 15 heures
sur toutes les revendications
ES négociations qui se sont ouvertes hier après-midi entre les organisations syndi-
cales de la métallurgie parisienne 'C.G-T.. C.F.D.T.. F.O.. C.G.C.l et le. groupe
patronal régional /G.l.M.M.I en présence de, M. Bois, inspecteur divisionnaire du
travail ont démontré gué la mauvaise volonté des patrons est une constante de
leur attitude.
D'entrée, en effet, la délégation patronale a fait savoir qu'elle n'entendait discuter
gué de points de détail. C'est très exactement ce qui s'était déjà produit la semaine
dernière lors des conversations engagées sur le plan national entre les fédérations des
métallos et l'union des industries métallurgiques et minières, conversations qui t'étaient
soldées par un échec.
Contraints, par la fermeié des travailleurs, a venir discuter au planf régionqji les
patrons récidivaient donc. Ils n'entendaient négocier que >i;r déni points ': les salaires
minima garantis par catégorie, les disparités salariales entre travailleurs et travailleuses
et entre jeunes et adultes. Un point c'est tout- De conventions collectives, pas question.
En fin d'après-midi, devant
la détermination des repré-
sentants des syndicats et après
une intervention très ferme
d'Henri Kra-sucki, les patrons
ont admis d'engager la dis-
cussion sur l'ensemble de.* pro-
blèmes poses. Rendez-vous a
été pris pour aujourd'hui. 15
heures.
La délégation de l'USTM
CGT est conduite par son se-
crétaire général Marcel Bras.
Elle comprend de.s militants
de toutes les catégories de
travailleurs, de l'ouvrier non
spécialisé au cadre. Jean Bre-
teau, secrétaire général de la
fédération de la Métallurgie,
et Henri Krasucki. secrétaire
confédéral et membre d'un
syndicat de la métallurgie,
font également partie de la
délégation.
Marcel Bras :
Volonté d'aboutir
Dès l'ouverture des discus-
sions. Marcel Bras a souligné
la nette insuffisance des pro-
positions faites au plan natio-
nal interprofessionnel les 26
et 27 mai. Sans sous-estimer
les points acquis, il en a mon-
tré les graves lacunes et dé-
noncé l'attitude adoptée par
les patrons lors des négocia-
tions, sans résultat, entre les
fédérations des métallos de
l'UIMM à la fin de la semaine
dernière.
Marcel Bras a ensuit? dé-
claré :
« Nous voici donc réunis au-
jourd'hui seulement malgré
non demandes réitérées pour
négocier au plan de la métal-
lurgie parisienne sur la base
des revendications que nous
formulons depuis longtemps.
y Nous avons la volonté
d'aboutir à un accord le pl'is
rapidement possible sur les
points essentiels que nous
allons énumérer. Ce sera dans
notre esprit un début pour
nous engager enfin dans la
phase de la négociation d'une
nouvelle et véritable conven-
tion collective couvrant les
750.000 métallurgistes de la ré-
gion parisienne e.t correspon-
dant aux exigences de notre
époque.
» C'est ce qu'attendent les
travailleurs qui sont en grève
depuis près de trois semaines
avec une grande volonté d'ob-
tenir satisfaction mais aussi
un sens aigu de leurs respon-
sabilités et de leur capacité
dans tous les domaines.
» Nous souhaitons que la dé-
légation patronale comprenne
tout le prix que les travail-
leurs attachent aux résultats
des négociations. Elle sera bien
avisée de ne pas spéculer exa-
gérément sur des défaillances
ou des lassitudes qui lui per-
iiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Voir en page 9 :
Citroën, Saviem
aéronautique : la
grève continue
mettraient, comme dans le
passé, de traiter nos demandes
par le mépris.
* Chacun ici doit bien com -
prendie que nous ne sommes
pas venus à ces négociations
pour entendre les décisions
patronales mais pour obtenir
des résultats positifs, en tout,
cas au inoins autant que ce
qui a été obtenu dans d'au-
tres secteurs de l'économie,
que ce soit dans le privé, le
public ou le national. »
Puis Marcel Bras a énuméré
les points-sur. lesquels les trar
vailleurs veulent que s'enga-
gent les discassions, notam-
ment : paiement intégral ries
jours de grève, augmentation
générale des salaires et appoin-
tements de 15 r'r avec un mi-
nimum de 150 F par mois, la
garantie qu'aucun salarié ne
percevra moins de 1.000 F par
mois l'échelle mobile, la ré-
duction de la durée du tra-
vail jusqu'au retour aux 40
heures, l'emploi, les libertés
syndicales'.et les clauses par-
ticulières concernant les in-
génieurs, et. cadres.-
L:t delejjation de l'U.S.T.M. de la réxion parisienne avec Henri
Krasucki, secrétaire de la C.G.T., arrive au rendez-vous avec
les patrons.
HENRI KRASUCKI :
LES RESPONSABLES DU CONFLIT
CE SONT LES PATRONS
D
SIDERURGIE :
ce qui a été obtenu à la réunion paritaire
ANS la sidérurgie de
Lorraine, une réunion
paritaire a eu lieu hier
matin. Aux augmentations de
salaire déjà acquises (20 F 40
en juin, 11 F 10 en octobre
qui venaient s'ajouter à celle
de janvier: 7 F 40). a été
arrachée une nouvelle majo-
ration de 3 F 70 à partir de
juillet qui s'inclurait dans
celle d'octobre. D'autres avan-
tages ont été acceptés à pro-
pos de l'élargissement de la
prime de vacances et les
abattements sur les primes
pour les jours de grève. Une
réunion paritaire est fixée au
24 juin pour concrétiser la
réduction d'horaire» dajis la
profession.
Hier la grève se poursui-
vait daijs les plus grosses
entreprtw» ; de Meurthe-et-
Moselle et Moselle j Aci«ri«
de Pompey à .Ju-ut iDo U'en-
del), à Homécourt, Villerue
tSidélor), etc. La consultation
des travailleurs s'est poursui-
vie toute la journée
Voici quelques résultats ob-
tenus dans la sidérurgie de
l'Est qui concernent la Mo-
selle et la Meurthe-et-Moselle.
Augmentation des salaires
horaires réels, au 1er octobre
19H8 : le manœuvre ordinaire
32.60 AF ; manœuvre de for-
ce 35,40 AF ; OS1. 36,80 AF ;
OS2, 38,90 AF ; PI, 41 AF ;
P2, 43,80 AF ; P3 46.60 AF.
l.f barème des ressources
garantie» sera de 300 AF de
l'heure pour le manœuvre or-
dinaire à 438 AF pour le PS.
Sur la duré* du travail :
les patrons se sont engagés
à aller au-delà de» proposi-
tions da 1U.I.M.M. Des dis-
auront lieu le 24
juin.
11 n'y aura pas d'abatte-
ment sur les primes semes-
trielles pour les grèves qui
ont eu lieu. Il y aura attri-
bution de primes do vacances
de 10.000 AF pour tous les
travailleurs.
Le salaire mensuel garanti
passera à 660 F par mois
dans une première étape et
à 675 F en octobre eur la
base de 48 heures.
Les jours de l'Ascension et
de la Pentecôte seront payés
et le calcul de l'indemnité d«
congés payés sera fait com-
me s'il y avait eu travail nor-
mal.
Libertés syndicale* : en
fonction du texte de Grenelle.
Pour le» mineurs de fer.
une réunion avec le» patrons
avait lieu hier après-midi.
En réponse, après une pre-
mière suspension de séance,
les patrons ont fait savoir
qu'ils n'étaient là que pour
discuter des deux points men-
tionnés plus haut.
Devant l'obstruction patro-
nale, Henri Krasucki est inter-
venu pour souligner avec
force qu'une grève sans pré-
cédent avait déjà permis à des
millions de travailleurs d'ob-
tenir des résultats tenant lar-
gement compte des revendica-
tions qui étaient à son ori-
gine.
Henri Krasucki a poursuivi:
« La situation est totalement
différente dans la métallurgie.
Vous ne semble?, pas réaliser
que les temps ont changé, que
l'accumulation des méconten-
tements et des revendications
a provoqué une véritable ex-
plosion qui a remué la classe
ouvrière dans son tréfonds.
» Vous vous plaignez de
l'étendue de l'addition, mais
c'est vous-mêmes qui l'avez
allongée. En refusant pendant
si longtemps de régler les
problèmes au fur et à mesure,
vous avez accumulé le conten-
tieux. »
H. Krasucki énumère ce
contentieux et poursuit :
» Vous avez eu tort de croi-
re que cela pourrait durer
aussi longtemps que les con-
tributions et de sous-estimer
les métallurgistes parisiens.
» Maintenant, vous les avez
tous sur les bras, unis dans
une grève sans précédent. Et
si vous avez pu caresser l'es-
poir que cela allait s'arranger
à la faveur de la campagne
de mise en condition des trois
derniers jours, la situation
aujourd'hui, la vigueur avec
laquelle les métallurgistes ont
maintenu et renforcé leur
grève vous ont fixés.
> Une grève pareille ne se
règle pas avec des broutilles.
Il faut résoudre les problèmes
des revendications urgentes
essentielles qui sont ft la bas»
de cette grève. >
H. Kraeucki ajoute :
« La grève des métallurgis-
tes n'est pas forte seulement
de sa cohésion et 4* s» déter-
mination. Elle est forte du
soutien dé l'énSemble des tra-
vailleurs et de la sympathie
populaire.,
» Personne n'admettra que
les métallos .soient plus mal-
traités que les autres.
s Les quelques millions de
travailleurs du secteur public
et nationalisé et des autres
industries qui obtiennent sa-
tisfaction 5-e sentent solidaires
de ceux qui sont contraints à
poursuivre icur action.
» Ils feront tout le néces-
saire pour leur apporter une
aide efficace. L'immense ma-
jorité de l'opinion publique
fera de même.
» Vous savez que la C.G.T.
a pris toutes les dispositions
pour que la solidarité maté-
rielle ne fasse pas défaut aux
métallurgistes. Je vous prie de
croire que cet engagement
sera suivi d'effet. »
Puis, s'adressant au prési-
dent du groupe patronal pa-
risien des industries métallur-
giques et minières, He-nrl
Krasucki déclare ;
« Je demande aux représen-
tants patronaux de prendre
conscience de la réaUté.d'un^
état de fait et de raisonner
comme il convient de le faire
en juin 1968 et non pas com-
me ils ont eu trop longtemps
l'habitude de le faire dans
une douce quiétude.
» Cela suppose la volonté de
résoudre les questions essen-
tielles en n'oubliant pas qu'il
y a la grève et qu'elle durera
tant que n'interviendront pas
les solutions acceptables aux
problèmes qui l'ont provo-
quée. >
A 18 heures, les patrons de-
mandent une nouvelle suspen-
sion de séance. Les négocia-
tions ont repris à 19 h 30.
Ils annoncent, enfin qu'ils ad-
mettent d'ouvrir de véritables
négociations.
X
La délégation de 1TJ.RT.M.-
C.G.T. a rendu compte d«
révolution des discussions au
cours d'une assemblée des mi-
litants de la région parisien-
ne, hier soir, rue Jeau-Pierre*
Timbaud.
6 54-1968
C
LA Vil EW FRANC!
Les travailleurs du bâtiment
ne veulent pas être des parias
réunions paritaires dans certains dé-
partements en dépit des manœuvres patronales
Dans le bâtiment et les travaux publics, les manœuvres patronales continuent. La Fédération C.G.T. des travailleurs du
bâtiment a dénoncé hier cette attitude dans un communiqué qui rappelle, tout d'abord que
« Dans le bâtiment et les
travaux publics où la négocia-
tion sur le plan national a
échoué, les conventions col-
lectives prévoient que les ba-
rèmes de salaires minima sont
fixés à l'échelon dc> départe-
ments.
» Pour s'opposer a Icudiscus-
Mion de ces barèmes qui, con-
formément au procès-verbal
de Grenelle, doivent être rap-
prochés des salaires réels, les
dirigeants patronaux du bâti-
ment et des travaux publics
ont. dans la nuit de lundi à
mardi 3-4 juin, envoyé dans
les départements une cinquan-
taine de voitures emportant
des instructions impératives
enjoignant aux dirigeants dé-
partementaux du bâtiment et
des travaux publics de refuser
toute discussion paritaire ainsi
que dans les entreprises.
» Alors que dans de nom-
breuses industries privées ain-
si que dans le secteur public
des avantages substantiels
ont été accordés, la principale
préoccupation des dirigeants
patronaux du bâtiment et des
travaux publics est de recher-
cher les moyens d'éviter toute
discussion véritable, même si
cette-ci est prévue par le nro-
tocole d'accord de Grenelle.
> Mais malgré le chantage,
les menaces exercées par cer-
tains patrons et les manœu-
vres des dirigeants patronaux
et de leurs complices, les tra-
vailleurs du bâtiment et des
travaux publics ont maintenu,
au cours de la journée de
mardi, leur volonté de ne pas
être les parias de l'industrie
privée...
» Forte de la solidarité de
toute la classe ouvrière, cette
volonté grandira encore dans
les jours qui viennent et les
patrons seront obligés de dis-
cuter et d'accorder des avan-
tages au moins égaux à ceux
des autres industries.
» Ils poursuivront égale-
ment leur lutte pour obtenir
dans leur industrie les garan-
ties que leur apporterait une
convention collective natio-
nale bâtiment et travaux pu-
blics couvrant toutes les caté-
gories de salariés, du manoeu-
vre à l'ingénieur, français et
immigrés, et dont les grandes
lignes ont été définies dans la
lettre commune CGT, CFDT,
CGC du 10 mai 1966. »
Malgré la pression des di-
rigeants patronaux, de nom-
breuses réunions paritaires
départementales ont commen-
cé hier ou vont avoir lieu au-
jourd'hui. Hier, c'était le cas
dans les départements du
Calvados, de la Seine-Mariti-
me, du Gard, de l'Hérault, de
l'Aude et de l'Aveyron.
Aujourd'hui, c'est au tour
de l'Oise, du Doubs. de l'In-
dre, etc.
Dans la Meurthe-et-Moselle,
les travailleurs du bâtiment
ont décidé de reprendre le
travail sur la ba.se de l'accord
de salaire réalisé le 1er juin,
prévoyant une augmentation
de 28 rc pour les salaires mi-
nima. Chez Stain et Roubaix
les deux semaines de grève
sont payées sur la base des 40
heures par semaine : les sa-
laires réels sont augmentés
de 7 % à dater du 1er Juin.
Dans l'entreprise des travaux
publics Hetzel le travail re-
prend après acceptation de
l'accord départemental et une
augmentation du salaire ré»l
de 10 c;,: à partir du 1er juin.
8.000 TRAVAILLEURS DU BATIMENT
ONT MANIFESTE A TOULOUSE
TOULObSE (De notre cor-
respondant particulier Pierre
GAILLARD). — Dans les trois
sectleurs clés de l'économie
toulousaine, la grève vient de
prendre un tour particulière-
ment aigu, à la suite des ré-
sultats décevants de la négo-
ciation. Ainsi, pour l'aéronau-
tique, où le mouvement se
poursuit dans toutes les en-
treprises, notamment Bréeuet
et Latécoère. Pour Sud-Avia-
tion, la réponse du P-DG Pa-
pon aux délégués intersyndi-
caux 'qui occupent d'ailleurs
les locaux de la direction gé-
nérale à Paris) a soulevé la
réprobation.
Dans la matinée, tout le
personnel présent à chacune
des trois usines de Blagnac,
St-Eloi et St-Martin du Touch,
a été consulté. A l'unanimité
CHIMIE : Les patrons
doivent faire plus
Le» deux jours de discussion de la Commission nationale paritaire de la Chimie ont
amené la délégation patronale aux positions suivantes le lundi matin 2 juin :
SALAIRES :
Fixation de la base de cal-
cul des minima garantis (sa-
laire horaire coefficient 100)
à 2 F 42 (zone 0) et 2 F 37
(zone unique d'abattement i au
1er juin, puis, à la même date,
respectivement à 2 F 72 et
2 F 67 (avec possibilité d'inté-
gration des primes) et, enfin,
à 2 F 80 et 2 P 75 au 1er octo-
bre 1968.
Les chiffres au 1er février
1968 étaient de 2,32 pour la
zone 0 et de 2,22 pour la zone
d'abattement maximum (il y
avait alors 6 zones de salaires,
y compris la zone 0).
— Fixation de la rémuné-
ration horaire garantie à
3 F 40 au 1er juin et à 3 F 50
au 1er octobre sans abatte-
ment de zone : à cette rému-
nération s'ajoutent, le cas
échéant, les majorations pour
heures supplémentaires, les
indemnités ayant un caractère
de remboursement de frais et
la prime d'ancienneté.
Les. chiffres au 1er février
1968 étaient 2,73 pour la zone
zéro et 2,61 pour la zone
d'abattement maximum.
— Augmentation des salai-
res effectifs tels qu'ils étaient
au 1er mars 1968 de 4 <"„ mi-
nimum au 1er juin 1968, et
de 7 % au 1er octobre (soit
une nouvelle augmentation
très légèrement inférieure à
3 % sur les salaires résultant
de l'augmentation du 1er
juin).
DUREE DU TRAVAIL :
Avant le 1er octobre : ré-
duction de 2 heures des ho-
raires supérieurs à 48 heures;
réduction de 1 heure des ho-
raires supérieurs à 45 heures,
— avant le 1er octobre
1969 : réduction de 2 heures
des horaires supérieurs à 47
heures ; réduction de 1 heure
des horaires supérieurs à 44
heures ;
— durée du travail maxi-
mum : 44 heures au 1er octo-
bre 1970 ;
— compensation à 66 %
seulement de la diminution d<»
salaires résultant des réduc-
tions d'horaire
DROIT SYNDICAL :
Engagement contractuel de
respecter dans chaque entre-
prise les dispositions inscrite»
dans le procès-verbal de la
réunion de Grenelle
Les organisations syndicales
ont indiqué qu'elles donne-
raient leur position à l'organi-
sation patronale le vendredi 7
juin après consultation de»
travailleurs.
La Fédération CGT précise
que si une certaine améliora-
tion peut être enregistrée °n
ce qui concerne les salaires ga-
rantis, les positions patronales
ne correspondent nullement
aux aspirations des travail-
leurs en ce qui concerne la
durée du travail et la compen-
sation des salaires qui doit
être faite à 100 %. Elle estime
que l'engagement relatif au
droit syndical doit permettre
aux organisations syndicales
d'entreprise de développer leur
activité sur le lieu même du
travail.
Selon les informations par-
venues à la Fédération, les
assemblées de travailleurs te-
nues mardi dans de nombreu-
ses usines ont considéré que
les engagements patronaux
rappelés ci-dessus ne permet-
taient nullement la reprise du
travail et ont décidé la pour-
suite de la grève en la renfor-
çant.
C'est le cas notamment dans
les usines des grandes socie.
tés : Rhône-Poulenc, Pecni-
ney, Péchiney-Saint-Gobain,
Air Liquide, Ugine, Kuhlmann.
Les travailleurs exigent l'ou-
verture de discussions avec les
directions générales : ces dis-
cussions ont commencé chez
Rhône-Poulenc, elles vont s'en-
gager chez Péchiney, Péchi-
ney-Saint-Gobain et Ugine.
Ce qui a été concédé par
les monopoles du pétrole mon-
tre que les grands de la Chi-
mie, qui ont de nombreuses
activités communes avec les
sociétés pétrolières, peuvent
faire nettement plus tant en
ce qui concerne les salaires
garantis, l'augmentation plan-
cher et la rémunération mini-
mum mensuelle que la réduc-
tion de la durée du travail
avec compensation intégrale
En ce qui concerne l'indus-
trie du CAOUTCHOUC, les
discussions ne se sont toujours
pas engagées en commission
paritaire nationale. Les tra-
vailleurs de cette industrie
poursuivent partout leur grève,
notamment chez Dunlop, Hut-
chinson, Kléber - Colombes
(dont le président directeur
général est M. Huvelin, prési-
dent du C.N.P.F. i, Michelin
dont les 4.000 travailleurs de
Clermont-Ferrand ont tenu
hier matin un important mee.
ting, place des Carmes
B Après l'assemblée généra-
le du 4 juin °t devant Itnpuf-
fisance des propositions de la
direction, la grève se poursuit
à l'usine de Colombes de la
société Kléber-Colombes. Une
nouvelle assemblée aura lieu
le jeudi 6 juin à 10 h, par-
king Valmy
ALIMENTATION : nombreux succès
dans la région parisienne
Un certain nombre d'ac-
cords, constituant autant de
succès, ont été réalisés dans
plus4e,urs grandes .entreprises
d'alimentation de la région
parisienne
Sutpa-I?ocfc4 de France :
L'aceorÇ concerne, l'ensemble
du personnel (3 magasins de
180 employés et 20 de 40 à 50
employés, soit 1.500 personnes
au total). En voici les clauses
essentielles : augmentation de
10 % au 1er juin sur les salai-
res réels ; à partir de la même
date, aucun salaire mensuel
brut (pour 40 heures hebdo-
madaires) inférieur à 715 fr.
(les salaires minima étaient de
l'ordre de 550 fr.) ; pour les
jeunes de moins de 18 ans,
salaire complet adulte cor-
respondant à leur emploi
après deux mois d'essai ; ver-
sement du salaire complet
pour les accidents du travail ;
majoration à 50 % des jours
de fêtes légales travaillés ;
majoration de 25 % pour le
travail en nocturne : le prin-
cipe du roulement du diman-
che est admis ; suppression
des heures d'équivalence ;
heures de grève payées à
100 % sans récupération.
Pour les libertés syndicales.
conformité avec les accords de
Grenelle.
Uebif. à La Courneuve :
Au Irr juin, augmentation da
10 à 14 r* (pour les salaires
les plus bas) ; réduction d'une
heure du temps de travail
sans réduction de salaire (en
décembre, 47 heures au lieu de
48. ensuite une heure en
moins par semestre pour arri-
ver à 44 heures) ; majoration
de la prime d'ancienneté ; 100
jours d'absence payés pour la
formation syndicale ; à l'étu-
de, principe de la réduction de
l'âge de la retraite et men-
sualisation des horaires.
Schweppes, à Saint-Ouen :
15 "'• d'augmentation des sa-
laires au 1er juin ; un 13'
mois payé en deux fois ;
octroi d'une prime spéciale en
période de pointe.
Alcools-levures, à Malsons-
Alfort : A partir du 15 mai.
le salaire le plus bas est porté
à 4.85 F de l'heure : temps de
travail hebdomadaire réduit
de deux heures avec maintien
du salaire ; majoration de
10 % de toutes les primes
existantes.
Chambourcy, à Clamart :
Aucun salaire inférieur à
700 F pour 40 heures <y com-
pris les jeunesi : augmenta-
tion de 7.5 r^ au 1er juin
(sans compter les 2.5 ^ acquis
depuis le début de l'année),
soit, en tout, 10 "'<• au 1er
juin ; pour les jeunes de
moins de 21 ans, 5" semaine
de congés payés et un quart
d'heure paye chaque matin
pour une pause casse-croûte ;
paiement à 100 ci des heures
de grève sans récupération.
Vins de France, à Pantin :
Le salaire horaire le plus bas
ne sera pas inférieur à 4,15 F.
Saint-Raphaël, à Ivry : 7 To
d'augmentation, sans compter
les 5 % récemment acquis,
soit 12 °-r. d'augmentation :
paiement intégral des jours de
grève sans récupération ; ga-
rantie d'un 14' mois.
Confiserie Coq Blanc, à
Pantin : 10 % d'augmentation
immédiate, plus 3 r'r en octo-
bre ; jours de grève payés
sans récupération, y compris
Pentecôte et Ascension ; octroi
d'une prime de vacances
L.M.T. à Boulogne :
la grève continue
Le comité de grève de la
société Le Matériel Télépho-
nique à Boulogne-Billancourt
(4.000 travailleur*) indique
que malgré les manœuvres et
les pressions de la direction
de l'entreprise, la majorité du
personnel de l'usine s'est pro-
noncé hier pour la continua-
tion du mouvement de grève.
Ce matin, à partir de 9 heu-
res. ST* organisé la paie du
personnel.
'moins une abstention) les
travailleurs ont voté une mo-
tion qui affirme leur volonté
de poursuivre l'action dans
l'unité et qui constate qu'au-
cune amélioration sensible n'a
été proposée.
A chaque relève pour l'oc-
cupation des locaux, d'ici ce
matin, le personnel devait être
consulté. A l'Azote et Produits
Chimiques <APC), 150 st-ule-
ment des 3.200 travailleurs ont
voté poui l'interruption du
mouvement.
L'échec des pourparlers,
tant sur le plan national à
la commission paritaire qu'à la
chambre départementale du
patronat, a provoqué une vive
réaction dans le Bâtiment. Au
cours d'un meeting devant la
Bourse du Travail, la pour-
suite de la grève a été déci-
dée. Elle concernera plus de
25 000 travailleurs dispersés
dans les grands chantiers de
l'agglomération.
Après cette assemblée, 8.000
ouvriers ont participé à un
défilé dans les rues du centre
de la ville. Fait à souligner '
une soixantaine de syndicats
ont été créés et 3.500 adhé-
sions ont été enregistrées dans
cette corporation.
Dans les P et T. l'opération
psvchologique « et provoca-
trice • du ministre a tourné
court : il y avait davantage de
grévistes que samedi dernier.
TRAVAILLEURS DE L'ÉTAT :
solidarité matérielle a vêt les
autres professions en grève
Apres l'approbation par les personnels des conclusions des négociations menées par les Fédé-
rations CGT, CFDT et FO avec le ministre des Armées, la signature du document a eu lien, hier,
à 12 h 30. Les Fédérations renouvellent leurs félicitations « aux travailleurs grévistes dont l'action
tenace a permis d'obtenir des résultats revendicatifs importants. »
Comme elles l'avaient dé-
claré le 25 mai dernier, les
Fédération poursuivront en-
semble les discussions qu: Doi-
vent avoir lieu dés cette se-
maine pour conclure sur tous
les points restés en suspens.
Elles appellent les travailleurs
LIVRE :
Rencontre aujourd'hui
dans le labeur
En dépit des manœuvres pa-
tronales, les travailleurs de»
imprimeries de labeur main-
tiennent leur décision de grè-
ve. Les discussions à l'échelle
nationale s'ouvrent aujour-
d'hui. Dans la presse pari-
sienne, les discussions ont
commencé hier matin à 11 h.
Négociations serrées égale-
ment pour la presse de provin-
ce : les propositions patrona-
les sont présentées aux tra-
vailleurs.
TRANSPORTS :
avantages substantiels
à Strasbourg, Reims, Nice...
Dans les transports ur-
baine, la consultation des tra-
vailleurs a eu lieu durant la
journée d'hier. Après avoir
examiné les propositions pa-
tronales, les travailleurs de
certaines entreprises ont dé-
cidé la reprise du travail.
C'est le cae à Nice, Strasbourg,
Cherbourg. Versailles...
A Strasbourg, les accords
prévoient notamment une
augmentation de salaire de
12 <%, moins le résultat obte-
nu le 1er janvier dernier, le
travail hebdomadaire réduit
de 1 heure ; à Reims, aug-
mentation de 12 <£., 4 jours
dn congés payée supplémen-
taires : à yiee, augmentation
de salaire de 12 %, un trei-
zième mois payé intégrale-
ment au lieu de 60 Ti jus-
qu'ici ; réduction du travail
hebdomadaire d'une heure en
1968 et d'une heure encore en
1969 ; à Lyon, les agents de
la Compagnie des Transporte
Urbains (CTL), par 1.006 voix
contre 588 ont voté la pour-
suite de l'action.
Dans d'autres villes, les né-
gociations continuent et les
travailleurs sont tenus infor-
mée de leur évolution.
Dans les transports routiers,
des discussions avec les pa-
trons sont en coure dans la
plupart des entreprises. Cer-
tains patrons font traîner les
choses en longueur, tergiver-
sent pour engager les discus-
sions. C'est le cas en parti-
culier de l'entreprise Dubois.
Au demeurant, le mouvement
d*- grève se poursuit avec la
même vigueur.
TAXIS PARISIENS :
la grève continue
Les chauffeurs de taxi sala-
riés et les petits propriétaires
réunis hier matin à la Mai-
son des Métallos à l'appel de
leurs organisations (chambre
svndicale CGT des cochers-
chauffeurs, chambre syndicale
des artisans du taxi, syndicat
de l'industrie du taxi CFDT,
syndicat FO dos chauffeurs de
taxi) ont décidé la poursuite
de la grève c en raison des
réticences et du retard du
pouvoir et du patronat à sa-
tisfaire leurs revendications
malgré l'entrevue ayant eu
lieu vendredi 31 mai à Ma-
tignon, et cela jusqu'à satis-
faction de leurs revendica-
tions ».
Un nouveau meeting aura
lieu vendredi 7 juin à 9 heu-
res, 94. rue Jean-Pierre-Tim-
baud. Ce jour-là les chauf-
feurs de taxi parisiens
prendront les décisions qui
s'imposeront en fonction de
la situation.
BOULANGERIE :
un intéressant accord
Un intéressant accord gé-
néral a été conclu avec le pa-
tronat pour tous les ouvriers
boulangers de la région pari-
sienne (anciens départements
de la Seine, Seine-et-Oise,
Seine-et-Marne) : majoration
des salaires de 7 % au 1er juin
et de 3 % au 1er octobre ;
plus une majoration de 5 %
afin de compenser la diminu-
tion de la durée du travail ;
plus une prime de 7 à 10 %
pour frais professionnels cal-
culée sur la totalité du salaire
horaire, y compris les heures
supplémentaires. Ce qui cor-
respond à une augmentation
de 15 % du salaire pratiqué
jusqu'ici, lequel passe de 5 à
5.60 F de l'heure. Majoration
de 25 r;'r des heures de nuit.
En remplacement ou en extra,
les sept premières heures sont
payées au taux normal, la
huitième est majorée de 25 %,
la neuvième et les suivantes,
de 50 'Ir.
Pour les pâtissiers, les sa-
laires sont augmentés de 7 %
au 1er juin et de 3 % au 1er
octobre.
Vendeuses : elles seront
payées au S.M.I.C. la pre-
mière année (18 ans) avec une
majoration de 5 <•'<, la deuxiè-
me année et de 15 % à par-
tir de la troisième année. Les
vendeuses en pâtisserie voient
passer leur prime mensuelle
de 3 à 10 F.
En outre, il a été décidé
d'un calendrier de discus-
sions : création d'une com-
mission paritaire pour le con-
trnl? des conditions de travail
et l'abaissement de l'horaire
hebdomadaire ; extension des
dispositions actuelles à l'en-
semble des jours fériés légaux
(jusqu'ici, cinq seulement sont
payés) ; paiement d'une ma-
joration de 5 <7o des salaires
acquis pour le travail du di-
manche , octroi d'une cinquiè-
me semaine de congés payés
pour les jeunes de moins de
21 ans.
AIR FRANCE :
propositions
insuffisantes
A l'appel des organisations
syndicales (CGT, OT)T FO.
CFTC, cadres CGT et Cadres
CFDT), le personnel d'Air
France, dans tous les centres
et les escalee de métropole,
s'est prononcé sur les proposi-
tions de la direction Déjouant
les manœuvres et les pressions
dr cette dernière, il a, dans sa
grande majorité, jugé ses pro-
positions insuffisantes et a
décidé de poursuivre la grève
avec occupation des locaux.
Forts de leur unité, les tra-
vailleurs d'Air France «ont
déterminés à obtenir des ré-
sultats plus importants, en
particulier en matière de ré-
munération et de réduction de
temps de travail et exigent le
paiement intégra! des jours
de «rêve.
A Orly-Nord, sur les 3.000
travailleurs qui ont pris part
au vote. 10 se sont prononcés
pour la reprise du travail et
7 se sont abstenus. 70 c', des
votants ont rejeté les propo-
sitions de la direction au cen-
tre de révision de Toulouse
(700 personnes>, 75 <"£ au cen-
trç de révision de Marignane
(340 personnes)
A l'UTA, le référendum or-
ganisé par la direction a don-
né les résultats suivants : sur
2.451 inscrits, il y a eu 2.018 ré-
ponses exprimées : 1.223 tra-
vailleurs ont jugé les propo-
sitions patronales insuffisan-
tes. Le comité de grève a de-
mandé une rencontre immé-
diate avec la direction.
— Chez Fichet - Bauche (dé-
partement Nicolle), à Mon-
treuil la grève a été reconduite
hier matin par 165 voix contre
54.
DIMANCHE A MONTREUIL
RASSEMBLEMENT
D ANCIENS
COMBATTANTS
organisé par l'A.R.A.C
Le pouvoir tente aujour-
d'hui d'utiliser les ancien*
combattants et victimes de
guerre pour soutenir sa poli-
tique antisociale, alors que
depuis dix ans il affiche le
plus grand mépris pour leurs
droits légitimes.
Cette manœuvre a été dé-
noncée par les grandes asso-
ciations qui ont tenu à té-
moigner leur solidarité aux
travailleurs manuels et intel-
lectuels e-n lutte pour l'amé-
lioration de leurs conditions
dp vie. Cette solidarité est
d'autant plus réelle que les
avantages arrachés par les
fonctionnaires vont se réper-
cuter sur les pensions d«
guerre.
Pour que les anciens com-
battants et victimes de guer-
re bénéficient intégralement
des augmentations accordées
aux fonctionnaires par uns
application du rapport cons-
tant, pour le règlement du
contentieux, l'Association Ré-
publicaine des Anciens Com-
battants appelle les ancien»
combattants et victimes de
guerre à participer au ras-
semblement qu'elle organise
le dimanche 9 juin, à 15 heu-
res, au Parc Montreau à
Montreuil Allocution d'André
Tourné, président national de
l'ABAC.
à maintenir leur cohésion et
à exprimer rapidement leur
solidarité matérielle à leurs
camarades des autres profes-
sions qui continuent la grève.
Déjà la Fédération CGT a
effectué, hier, un versement àe
500.000 AF. Le syndicat natio-
nal CGT des techniciens ad-
ministratif? et cadres a, de
son côté, versé 100.000 AF.
Plusieurs syndicats de la ré-
gion parisienne ont pris com-
me base de verser un journée
de salaire par ouvrier.
Poursuite de la grève
au bureau de recherches
géologiques et minières
Le Comité de grève du Bu-
reau de recherches géologiques
et minières a fait savoir hier
que le personnel du bureau
de recherches géologiques et
minières avait décidé de la
poursuite de la grève à la sui,
te de l'attitude négative de la
direction et du ministère de
l'industrie sur les salaires et
les demandes de réformes.
PAPIER-CARTON :
trois accords nationaux
entrent en application
Trois accords nationaux sont
en train d'entrer en applica-
tion. Ils intéressent la pro-
duction du papier-carton-cel-
lulose, la transformation du
papier et l'impression. Ces
branches représentent grosso
modo, 80 % des activités de la
profession. Il reste le carton-
nage pour lequel une commis-
sion paritaire est convoquée à
Paris pour aujourd'hui a 18
heures.
Ces accords sont, à l'heure
actuelle, examinés entreprise
par entreprise de façon à les
compléter. Le travail n'est
repris que là où des accords
d'entreprise ont été conclus.
Ailleurs, la grève continue.
Voici l'exemple d'un accord
intervenu dans la plus grsnde
pateterie française. Béguin à
Corbehem (Pas-de-Calais) qui
occupe 2.300 salariés. Cet ac-
cord, approuvé par le person-
nel au cours de l'assemblée
générale d'hier matin, va per-
mettre la reprise du travail
pour ce matin. Dans le texte
signé par la direction ei les
syndicats ouvriers, les parties
ont convenu ce qui suit
• Application intégrale de
l'accord professionnel nation»'
du 31 mai 1968 ;
• L'acompte de 50 % versé
par la direction pour les heu-
res perdues du fait de la grève
intervenue du 18 mai au 1er
juin 1968 à 5 h 30 ne sers
pas récupéré ;
• Pour les employés, la prime
d'assiduité de 10 % passera à
12 % au 1er juin 1968, et
deviendra prime à la produc-
tion moyenne papeterie car-
tonnerie au 1er janvier 1969 •
• Les ouvriers factionnaires,
dont l'horaire de travail com-
porte une faction encadrant
minuit. bénéficieront d'un
avantage équivalant à une
majoration de 4,50 % sur les
salaires réels du poste occupé,
à compter du 1er juin 1988 ;
• Pour les ouvriers des .ser-
vices de jour, la prime corç-
pensatrice de 6 % pour perte
de salaire par suite de réduc-
tion d'horaire est rajustée à,
7 %. Elle est portée à 12 %
à dater du 1er juin 1968 pour
compenser la réduction de
l'horaire de 48 à 46 heures :
• La révision des classifica-
tions sera examinée par la
commission au niveau de l'en-
treprise et des proposition»
seront faites à la commission
paritaire régional* :
• Le règlement définitil du
problème du personnel d«
sucrerie, distillerie, moulage,
interviendra sitôt que l'accord
professionnel national sera si-
gné. La direction s'engage *
le régler dans le même esprit
que pour la papeterie
TEXTILE : après un accord régional
reprise dans le Nord
.^prés consultation des tra-
vailleurs et la conclusion d'ac-
cords au niveau d*>s chambres
patronales, la reprise du tra-
vail dans les textiles natu-
rels a commencé d'une fa-
çon massive, en particulier
dans le Nord, qui compte à
lui seul 130.000 travailleurs.
Dans cette région un accord
additif rég'ional avait été con-
clu. Les 70.000 ouvriers et ou-
vrières de la concentration
Roubaix-Tourcoing ont no-
tamment acquis une majora-
titon de 10 % du complément
d'allocation* familiales à
compter du 1er juin de cette
année. En sus d'une augmen-
tation des salaires supérieur,e
à l'accord national, il a été
obtenu en outre une augmen-
tation des budsets des comité»
d'entreprise A la filature
Amédée Prouvost, la prime d«
vacances passe de 6,5 à 8 *é.'
Dans les textiles artificieJ»
et synthétiques, la grève rèst«
très solide. Une rencontre,
dont nous ne connaissons pas
encore les résultat* au mo-
ment où nous met ton-- sous
presse, a réuni hier Après-
midi les organisation» syndi-
cales et patronales à Paris. -
HABILLEMENT :
chez Kéval, à Rouen, de 10 à 50 %
d'augmentation du prix de la pièce
II faut compléter les résul-
tats des négociations nationa-
nales entre les organisations
syndicales et patronales que
nous avons publiés hier ma-
tin par les points ci-après :
indemnisation complémentai-
re du chômage partiel ; un
accord de principe est acquis
au sujet du financement des
comités d'entreprise. Les con-
ditions sont à déterminer par
un Convention collective ;
étude pour l'application d'une
majoration d'ancienneté et
d'indemnités complémentaires
concernant les maladies, les
accidents et les maternités
CERAMIQUE :
les patrons
font traîner
Exception faite de l'accord
dans les briques et tuiles an-
noncé précédemment, il n'y a
toujours pas d'accord dans
onze branches de la corpora-
tion. La prochaine réunion
paritaire de la céramique est
prévue pour lundi prochain,
10 juin, seulement.
La Fédération de la céra-
mique CGT demande que les
discussions paritaires aient
lieu sans délai. Le report à
lundi n'est qu'une manifesta-
tion supplémentaire de la
mauvaise volonté patronale.
La Fédération CGT appelle les
travailleurs à exiger la reprise
immédiate des négociations.
(seule*, jusqu'ici, les travail-.
leusee étaient privées de ce*
derniers avantages).
Maintenant, les discussions
se situent au niveau des en-
treprises. Elles concernent,
pour l'essentiel, les salaires et
la rémunération du travail «u
rendement. Là où des accords
ont été conclus entre les or-
pnnteations syndicales «t le*
directions, le travail reprend.
Mais, dans les entreprises »ù
cela n'a pas encore été fait,
les travailleur» exigent l'ou-
verture de négociations afin
d'arriver à la conclusion A»
tels accords.
A la chemiserie Kéval, à
Rouen (au moins 1.200 tra-
vailleurs), un accord d» .c»
type prévoit : un» augmenta-
tion du prix de la pièce allant
de 10 à 50 %, soit une moyen-
ne de 15 % : un« prime, de
vacances équivalant à un* •«-
maine de congés payé*. Ainsi,
il y a une large tendance à
la reprise du travail, notam-
ment dans le Nord, 1« Rhône,
la Somme, etc.
C'eet cet après-midi qu* le*
organisations syndical*» pa-
rapheront 1* procès-verbal »ur
le résultat dès négociations
nationales. Déjà, le» fidéra-
tionn ont donné leur accord
au procès-verbal du SI mai
1968 de la commission pari-
taire nationale des industrie»
de l'Habillement. Ce matin, à
10 h. 30, se réunira la comm'i»-
sion paritaire nationale d« la
Confection administrative et
militaire, à laquelle participe-
ront )«0 syndicat* CGT, CFDT
et FO.
5-6-1968 7
Solidarité grandissante envers les
travailleurs
en grève
LES COMITÉS FÉDÉRAUX
de Meurthe-et-Moselle
et de la Gironde
approuvent chaleureusement
l'action de la direction du Parti
Le Comité fédéral de
Meurthe-et-Moselle Nord,
réuni le 3 juin 1968 « ap-
prouve chaleureusement
tes Décisions et les initiati-
ve* prises par le Bureau
Politique et le Comité Cen-
tral au cours des événe-
ments de mai.
« Les communistes de la
fédération remercient la
direction du Parti qui a
contribué, grâce à « l'Hu-
manité », à élever le niveau
idéologique de notre lutte.
« Les militants, les cel-
lules, tes sections, comme
les dirigeants du Comité
fédéral, ont mené tout au
long1 de cette période une
activité accrue en s'ap-
puyant comme jamais sur
les textes du Parti.
« L'effort de diffusion de
« l'Humanité » démontre
que notre journal, attendu
chaque jour par les tra-
vailleurs, s'est encore plus
imposé comme une arme
indispensable dans la lut-
te. »
Le Comité fédéral de la
Gironde après avoir salué
les disaines de milliers de
grévistes du département
et les paysans qui luttent
pour leurs revendications
a désigné les candidats du
Parti aux élections législa-
tives. Il a « approuvé à
l'unanimité l'activité du
Comité Central, de son se-
crétariat et du Bureau Po-
litique ».
Parce que le gaullisme en a peur
Deux millions et demi de jeunes
n'auront pas le droit Je voter
Dans dix-huit jours, les Français vont voter. Ils sont appelés à désigner leurs représentants à
l'Assemblée nationale, à dire par leur choix quelle politique ils veulent demain pour leur pays. C'est de
l'avenir de la France qu'il s'agit, mais le gouvernera ent refuse aux jeunes le droit de sexprimer.
10.000 jeunes
ont rejoint ces jours
le Mouvement de la
Jeunesse Communiste
' Des dizaines de milliers de Jeunes travailleurs, étudiants,
lycéen» ont été réunis, à l'initiative de la Jeunesse Communiste,
se «ont prononcé» pour leurs revendications et ont demandé
un gouvernement populaire et d'union démocratique avec le
Parti Communiste Français. Dans cette action, de* dizaines de
comités d'action pour un gouvernement populaire ont été créés.
, Prie de 10.000 jeunes ont
adhéré aux organisations du
Mouvement : 4.957 à l'UJCF,
comme les 120 d'un quartier
de Sète, les 60 de Nîmes, les
68 de la Meurthe-et-Moselle,
le* 22 de Lyon (1er» du mee-
ting de Jacques Duclos). Ils
se sont constitués en cercles,
souvent dans le grandes en-
treprises comme à Hagondan-
ge avec 11 adhérents chez
Pellet à Vienne avec 12 adhé-
rent*.
2.874 jeunes filles ont re-
joint l'UJ-FF comme les 23
de Vigneux, ïe« 60 de l'Isère
où un foyer a été créé à
l'EN, les 40 du Pas-de-Calais,
comme le cercle d'entreprise
à /Uèq et Ici 58 jeunes filles
du Gard, les 40 de l'Hérault,
les 100 des Bouches-du-Rhô-
né, etc.
1.900 étudiants ont rejoint
l'UECF, comme les 50 du sec-
teur Droit de Paris, les 35
de Toulouse, les 30 dp Nancy,
etc., pour agir efficacement
pour une Université moderne
et démocratique adaptée dans
ses méthodes, ses structures
et «on enseignement aux exi-
gences actuelles et aux be-
soins dt notre peuple et du
paya.
Près de 300 à l'UJARF,
comme dans l'Allier où, dans
ce» derniers Jours, deux ca-
• FEDERATION DES ELUS
REPUBLICAINS : la réunion
de' la commission executive
(prévue pour les 8 et 9 juin
à Baint-BrieuCJ est reportée.
• .LA F.N.D.I.R.P. annonce
qui la Fête de l'amitié, qu'elle
organise traditionnellement à
Fleury-Mérogis, ne pourra
avoir lieu le 9 juin en raison
des événements.
• LE CONGRES DES MU-
TILES DU TRAVAIL de la
région parisienne qui devait
se tenir, dimanche 9 juin, à
Palaiseau, est annulé.
mions de produits ont été
collectés par les jeunes dans
les villages de l'Allier et re-
mis à la bourse du travail
de Moulins et de Montluçon
et où, dans le même temps-,
près de 1.000 jeunes ruraux
participaient et aux assem-
blées et aux meetings pour
soutenir le mouvement de
grève et l'aboutissement de
leurs revendications. Plusieurs
cercles ont été créés dont
cinq à l'UJARF et les jeunes
ruraux participent activement
à la création des comités
d'action pour un gouverne-
ment populaire.
Un document indis-
pensable dans
la préparation
des élections
LES
ELECTIONS
LEGISLATIVES
DE MARS
1967
TOUS les résultats
commentés
Un ouvrage édité
par
LES CAHIERS DU
COMMUNISME
340 pages — 8F
Commandes au C.D.L.P.
142, bd Diderot, Paris-12«
C.C.P. Paris 4629-39
Depuis la clôture des listes
électorales, le 29 février, au
moins deux cent mille jeunes
ont eu 21 ans. Les élus com-
munistes sont intervenus aus-
sitôt à l'Assemblée dissoute,
pour demander l'ouverture des
inscriptions. Le gouvernement
s'y oppose. Il met les jeunes
au rencart. Il craint le verdict
de la jeunesse.
Cependant les gaullistes
n'ont pas, bien sûr, répondu
par un non brutal à notre
demande. Ils ont soumis un
projet de décret de révision
des listes électorales au Conseil
d'Etat. La haute juridiction a,
comme prévu, donné un avis
défavorable en se référant à
l'article L. 16 du Code électo-
ral lequel indique que la révi-
sion des listes électorales exige
le vote d'une loi par le parle-
ment. Ce qui n'est pas pos-
sible.
L'origine de l'article L- 16
remonterait à 1854. Or, depuis
longtemps la révision des listes
électorales a été effectuée ré-
gulièrement sans décision lé-
gislative. La pratique constante
devait donc conduire le gou-
vernement à autoriser la ré-
vision des listes sans autre
forme de procès.
Mais la procédure utilisée a
pour objectif de se dédouan-
ai JEANNENEY qui vient
d'être licencié du poste de mi-
nistre des Affaires sociales
serait candidat à Grenoble où
le député sortant est Mendès-
France.
ner. de faire croire que les
gaullistes ne sont pas respon-
sables si les jeunes sont écar-
tés des urnes.
D'autre part, ayant suivi
cette voie, le pouvoir pouvait
parfaitement passer outre
l'avis du Conseil d'Etat. Ce
qu'il a fait à nlusieurs re-
prises.
« C'est pour des raisons plus
pratiques et matérielles que ju-
ridiques » que le gouvernement
agit ainsi, écrit Le Monde. Il
est évident que c'est surtout
pour des raisons politiques que
les gaullistes n'accordent pas
le droit aux jeunes de voter.
Ils savent que ce serait don-
ner des bulletins pour se faire
condamner. Il ne s'agit nulle-
ment d'une « erreur » comme
l'a encore écrit Le Monde mais
d'un calcul délibéré contre la
jeunesse.
D'ailleurs l'attitude des gaul-
listes et de leurs alliés n'est
pas nouvelle. Depuis de nom-
breuses années notre parti et
le Mouvement de la Jeunesse
Communiste ont inscrit à leur
programme l'exigence du droit
de vote à 18 ans. Le 28 mai
1963, les députés communistes
ont déposé une proposition de
loi tendant à accorder ce droit
aux jeunes. Cette proposition a
été reprise dès le 17 janvier
1968 par les parlementaires
communistes. Mais toujours
les gaullistes ont refusé d'ins-
crire la discussion de la loi à
l'ordre du jour de l'Assemblée
nationale. On sait que depuis
1958 c'est le gouvernement qui,
en fait, fixe l'ordre du jour
Agresseur d'une Jeune ouvrière
du piquet de grève
le fils du P.D.G.
de la « gaine Scandale »
a été incarcéré à Lyon
LYON, 4 juin. — M. Ma
thieu Leroy, juge d'instruc-
tion, a placé sous mandat de
dépôt Henri Perrier, auteur
de l'agression commise sam«-
Onze personnes
auraient disparu au mois
de mai à Paris
Une « Commission d'en-
quête sur la répression », ré-
unie par l'UNEF et le Syn-
dicat national de l'enseigne-
ment supérieur a publié hier,
avec l'accord des familles,
l'identité de onze personnes
qui auraient disparu eu cours
du mois de mai. Parmi elles
figurent deux étudiants, une
lycéenne de 15 âne et six mi-
neurs de moins de 21 ans
(parmi lesquels deux jeunes
filles).
Leur disparition se situe
entre le 6 et le 27 mai à des
dates qui coïncident, dans la
plupart des cas, avec celles
des manifestations au quar-
tier Latin. D'autre part, la
présence de plusieurs dispa-
rus sur le théâtre des mani-
festations paraît établie. Le
ministre de l'Intérieur a ré-
pondu dans la soirée «• qu'au-
cune plainte n'a été enregis-
trée au Parquet », mais que
des vérifications seraient en-
treprises.
SUR LES RAPPORTS
DU PARTI AVEC
LES INTELLECTUELS
LE Parti Communiste
Français est engagé à
fond dans le grand
mouvement qui soulève ac-
tuellement de très larges
couches de notre peuple
pour-leurs revendications et
pour un changement pro-
fond (Je la vie économique,
politique,' sociale, culturelle
fri-nçaUe. Le Comité Cen-
trât », approuvé unanime-
ment toute» les .initiatives
prises par Jç Bureau Poli-
tique flans cette situation,
er^ conformité avec là po-
litlnup du Parti définie par
ses congrès et par les ses-
sions de son Comité Cen-
tml.
Les hommes du pouvoir,
tous les adversaires du Par-
ti s'efforcent de diviser tra-
vailleurs et intellectuels, de
dresser les intellectuel»
contrt le Parti.
Des milliers d'intellectuels
:ommurtistes participent ac-
tivement aux luttes reven-
dicatives et démocratiques.
Des étudiants, des intellec-
tuels rejoignent les rangs
iu Parti Communiste Fran-
çais.
Au cours de cette pé-
riode, un certain nombre
d'intellectuels communistes
ont adressé une lettre à la
direction du Parti. Les 1er
et 3 juin, une large discus-
sion a eu lieu entre les au-
teurs de cette lettre et une
délégation du Comité Cen-
tral. Au cours de cette
discussion où chacun a ex-
posé librement et franche-
ment son point de vue, les
signataires de la lettre se
sont déclarés particulière-
ment émus de l'insuffis-
sance actuelle des liens
entre le Parti et le mou-
vement étudiant et intellec-
tuel et ont ainsi été ame-
nés à mettre en cause l'ap-
plication de la politique du
Parti. Les membres de la
délégation du Comité Cen-
tral ont soutenu un autre
point de vue. Tout en sou-
lignant leur souci de voir
s'améliorer et se renforcer
les liens entre le Parti et
la masse des étudiante, des
intellectuels, ils ont repous-
sé la mise en cause de la
politique du Parti et de son
application et ont dévelop-
pé les perspectives ouvertes
à l'alliance des travailleurs
manuels et intellectuels
dans le combat pour la dé-
mocratie et le socialisme.
Conformément à nos prin-
cipes et à nos statuts, et
dans l'intérêt du Parti, la
discussion s e poursuivra
dans les organisations du
Parti.
D'autre part, après les
élections, se poursuivra la
préparation d'une session
du Comité Central, envisa-
gée depuis plusieurs mois,
et qui sera consacrée à la
vie culturelle française et à
la place des intellectuels
dans la société.
di matin au piquet de grève
de l'usine « Oculta-Gaine
Scandale » contre Michèle
Sarrola.
Henri Perrier a quitté la
clinique où il avait d'abord
été placé et a été conduit à
la prison Saint-Paul.
Par ailleurs, on apprend
que l'état de santé de Michèle
Sarrola est satisfaisant. A
l'hôpital, après la longue opé-
ration subie, la jeune fille a
retrouvé sa lucidité et se re-
pose calmement.
A propos d'un sondage
Quarante-cinq psycho-socio-
logues condamnent sur le
plan scientifique une enquête
de sondage récemment pu-
bliée sur l'attitude des Pari-
sienfi vis-à-vis des élections.
Ils affirment leur « volonté
de lutter pour que les sonda-
ges d'opinion ne soient plus
un outil de manipulation du
public par le pouvoir, les
groupes politiques et les grou-
pes de pression » et le « refus
de s'associer à la réalisation
de sondages d'opinion tant
qu'ils ne pourront pas être
effectués dans des conditions
normales garantissant la re-
présentativité des échantil-
lons de population enquêtes ».
Après les incidents
de Belleville
Le M.R.A.P. :
« Rejetez les appels
à la violence »
Après les violents incidents
qui ont eu lieu à Belleville,
le Mouvement contre l'Anti-
sémitisme et pour la Paix
(M.R.A.P.) a distribué, hier,
dans ce quartier de Paris, un
appel aux habitants. Il décla-
re notamment :
« Qui a tort ? Qui a com-
mencé ? Peu importe aujour-
d'hui. Ce qui est certain, c'est
que des provocateurs se sont
efforcés d'attiser les haines
entre Juifs et Arabes, de les
dresser les uns contre les au-
tres.
Ce qu'il faut, c'est surmon-
ter ces haines et mettre fin
à la tension qui persiste.
•luif9 " et Arabes, vos enne-
mis sont communs : les ra-
ciste» ont pour vous le même
mépris, la même hostilité. Ils
ne peuvent que profiter de
vos affrontements.
Habitants de Belleville,
vous êtes tous concernés. Les
divisions et les violences ne
peuvent que servir les adver-
saires de la population labo-
rieuse, favoriser les atteintes
aux libertés et renforcer les
groupes fascistes qui s'agi-
tent particulièrement ce»
jours-ol.
TOUR ensemble, empêchez
de nouveaux heurts, rejetez
le» appela à 1» violence, éta-
blissez de» contact» humains
entre communautés pour as-
surer le retour au calma et
à la confiance. »
C'est ainsi que 2.598.000 jeu-
nes nés en 1947, 1948 et 1949.
soit près de 10 ^ des inscrits
actuels, ne sont pas admis à
donner leur opinion lorsque
les grandes options nationales
vont être fixées. C'est de leur
sort, de celui de leur famille
demain qu'il est question.
Mais, parce que plus que ja-
mais ces dernières semaines
ils ont affirmé leur opposition
à régoi'sme, à l'injustice, à la
loi de l'argent, les représen-
tants du grand capital leur
refusent le droit de prendre
part au vote.
Le gaullisme veut bien faire
d'un jeune de 18 ans un soldat
ou un chômeur. Il ne veut pas
en faire un citoyen.
Voilà comment le régime
conçoit la « participation »•
Et c'est un vice rédhibitoire.
Jean LE LAGADEC.
Ayant perdu son maroquin
M. Gorse part
à la reconquête de son siège
M. Georges Gorse sera
candidat de la V' à Bou-
logne-Billancourt. 10" cir-
conscription des Hauts-de-
Seine.
Il y ai'Oit été élu en
mars 1967, mandat vite tro-
qué pour le ministère de
l'Information.
Aujourd'hui remercié par
le vénérai. M. Gorse part
à la reconquête de son
siège de député dont avait
hérité son suppléant Ba-
lança.
Reste à savoir si une
ville de plus de 100.000 ha-
bitants appréciera comme
il sied l'honneur qui lui
échoit : un ministre déchu,
dont chacun a pu voir à
la télévision lors d'une
séance retransmise de
l'Assemblée nationale de
quelle façon M. Pompidou
lui emjoigriait clé se taire
et comment il acceptait
d'être ainsi traité comme
un petit garçon.
En fait de godillot, c'est
du cousu main.
Couve de Murville abandonne le 7'...
L'ancien député indépendant
du Nord, Bertrand Motte,
premier vice - président du
« Centre démocrate » dont le
président est Lecanuet, sera
candidat dans la cinquième
circonscription de Paris (7e ar-
rondissement) au nom du
groupe P.D.M.
Il aura le soutien du « dé-
puté sortant », Frédéric Du-
pont, membre du groupe
P.D.M., qui ne se représen-
tera pas.
Frédéric Dupont, rappelons-
lc, s'est refusé à plusieurs re-
prises à voter la censure du
gouvernement Pompidou.
Dans cette circonscription,
les gaullistes orthodoxes ont
changé de porte-drapeau :
Couve de Murville — qui fut
battu en 1967 — se présen-
terait dans le 8' arrondisse-
ment, et il serait remplacé
par Caldagués. président du
Conseil de Paris dans la cin-
quième circonscription (7' ar-
rondissement).
...et Lafay n'aura pas
de candidat gaulliste
contre lui
Que les gaullistes laissent
« la porte ouverte aux cen-
tristes », c'est l'évidence
même. Ce n'est pas le hasard,
si l'U.D.-V n'a désigné au-
cun candidat dans la 22' cir-
conscription de Paris (17' ar-
rondissement) où le « député
sortent » est un P.D.M. : Ber-
nard Lafa.v.
Messmer
dérive de l'Atlantique
au bord du Rhin
Messmer. ministre des Ar-
mées qui fut battu en mars
1967 à Lorient. essayerait de
se faire élire... dans la 8' cir-
conscription de la Moselle où
le sortant est un nommé Tho-
mas, apparenté au groupe
U.D. V.
• LES SECTIONS DU S.N.E.
SUP ET DU S.G.E.N. DE
SORBONNE-LETTRES pro-
testent contre la décision de
ne pas réviser les listes élec-
torales. Elles considèrent que
cette mesure constitue « une
fin de non recevoir à la légi-
time revendication des étu-
diants et des jeunes travail-
leurs de participer à la réno-
vation de l'Etat ». Elles de-
mandent que le gouvernement
décide par décret la révision
des listes et se prononcent
pour « l'abaissement du droit
de vote à 18 ans ».
20.000 PERSONNES
(jeunes et adultes)
ont pris part à la
MANIFESTATION GAULLISTE
de Montparnasse
Un comble. Tandis que le pouvoir empêche plus de 200.000
jeunes parvenus à la majorité de se prononcer sur sa politique,
en refusant de les inscrire sur les listes électorales, les gaullistes
ont appelé les jeunes, hier, à se « prononcer » dans la rue.
Cela se faisait sous le cou-
vert de « l'Union des jeunes
pour le progrès » dont la ca-
ractéristique est de jouer le
jeu des plaideurs de la justice
sociale aux 'yeux des jeunes.
Cette organisation avait mê-
me revendiqué après notre
Parti le droit de vote à dix-
huit ans. Hier elle l'avait ou-
blié. Et pour cause.
Le rendez-vous avait été
fixé à 18 heures au Trocadérp.
des groupes de jeunes arri-
vent en voiture. Une femme
d'un milieu bourgeois aisé-
ment identifiable a conduit ses
deux fils munis de drapeaux
et de fanions tricolores. Deux
cars amènent de banlieue une
centaine de jeunes.,
Des adultes se mêlent aux
jeunes. On distribue une
feuille des anciens de la 2' DB.
La première banderole dé-
ployée est à la fois étonnante
et sans surprise : « La jeu-
nesse assume la révolution
avec de Gaulle ».
Sans surprise puisque la
démagogie est de mise. Eton-
nante quand même de toupet
lorsqu'on sait que les jeunes
sont précisément parmi les
plus maltraités, que plus de
100.000 sont chômeurs et
700.000 à la recherche d'un
premier emploi.
A la lumière de ces chif-
fres, dont on sait le rôle qu'ils
ont pu jouer dans la lutte dé-
clenchée depuis trois semai-
nes, il faudra une bonne dose
de cynisme pour faire crier
à une manifestation de jeu-
nes : « Liberté du travail ».
Il est vrai qu'il ne s'agit pas
des mêmes.
A 18 h 15 le cortège s'ébran-
le vers la gare Montparnasse.
Quinze à vingt mille manifes-
tants, dont une part d'adultes,
brandissent des drapeaux tri-
colores, chantent « La Mar-
seillaise », cette même « Mar-
seillaise "• chantée sous les
balles nazies par de jeunes
communistes, et crient : <.< A
bas l'anarchie ». « Assez de
violence », « Mitterrand à
Moscou », « La télé au tra-
vail », « La radio aux gaul-
listes certains », « Le com-
munisme ne passera pas ».
Ils sont guidés, encadrés
par des gaullistes de choc. On
reconnaît le député UNR
Krieg, des paras auxquels on
demande d'ôter un béret
rouge trop voyant en tête, un
groupe d' « Occident » qui
s'est intercalé dans l'avenue
Bosquet, et puis, curieuse-
ment, Joséphine Baker qu'on
croyait encore à Périgueux.
Le cortège parcourt l'itiné-
raire sous la pluie jusqu'à
Montparnasse.
Le 29 mai, les jeunes tra-
vailleurs étaient par centaines
de milliers et les étudiants
par miniers parmi les 800.000
manifestants qui avaient ré-
pondu à l'appel de la CGT,
soutenu par notre Parti. Ils
criaient avec leurs aines :
« Gouvernement populaire
avec les communistes ».
Si les gaullistes pensent
que les jeunes sont « derrière
de Gaulle », qu'ils les lais-
sent voter.
Dans cette grève où le gouvernement et le patronat utili-
sent toutes les armes à leur disposition pour retarder l'échéance
qui doit les amener à donner satisfaction aux revendications
de tous les secteurs en lutte, la solidarité prend une importance
particulière.
Celle-ci s'organise à tous les échelons et le département des
Hauts-de-Seine nous donne quelques aperçus sur l'ampleur du
mouvement qui s'amorce.
Chez Renault il a été col-
lecté 3.467.680 A.F. aux portes
de l'usine, dans les défilés et
chez les commerçants.
L'Union locale C.G.T. de
Boulogne a versé 436.000 A.F.;
celle de Gennevilliers :
180.000 A.F. ; le syndicat des
communaux de Gennevilliers :
1.000.000 A.F.
Une personne qui a tenu à
conserver l'anonymat à en-
voyer dix enveloppes conte-
nant chacune 100 F ; une ins-
titutrice a versé 30.000 A.F.
A Colombes, à l'imprimerie
Gary, les ouvriers ont obtenu
satisfaction sur leurs revendi-
cations dès le début de la
grève. Depuis ils versent une
heure de salaire par semaine.
Ils en sont à 1S8.000 A.F.
A Courbevoie, le comité de
soutien qui comprend toutes
les organisations syndicales
et des personnalités, a col-
lecté 900.000 A.F. Un docteur
a versé 105.000 A.F. et les pa-
roisses de Courbevoie ont ver-
sé 283.000 A.F.
Les communaux
de Saint-Denis
Le personnel com-.unal de-
là ville de Saint-Denis actuel-
lement en grève a décidé, en
assemblée générale, puisqu'il
vient de toucher son salaire
mensuel grâce à l'action de
la municipalité ouvrière, de
verser une journée de travail
au fonds de solidarité au pro-
fit des 'travailleurs en grève.
Déjà, 2.500.000 A.F. ont été
recueillis f't !n collecte se
poursuit.
1.929.000 AF versés par
le personnel de l'Humanité
En solidarité avec les gré-
vistes, une collecte faite par-
mi la rédaction et l'adminis-
tration de « l'Humanité » a
permis d'effectuer hier un
premier versemen! de 1.929.300
A.F. 300.000 A.F. ont cté col-
lectés également >-, vnn les
employés de ''Imprimerie
Poissonnière, 325.000 A.F. à
la S.E.R.P., 235.000 A.F, à
« France Nouvelle •>, 301.000
A.F. à « La Terre :>, 198.000
A.F. aux « Lettres Françai-
ses », 42.000 A.F. à la Lih'"»;-
rie Nouvelle.
Des tonnes
de marchandises
et des millions collectés
par le Secours Populaire
Depuis le début des mouve-
ments sociaux, le Secours Po-
pulaire Français a développé
sa campagne pour venir en
aide aux plus défavorisés des
enfants des grévistes.
Des collectes en espèces et
en nature ont été faites et se
poursuivent dans de nombreux
départements, rencontrant l'ac-
cueil généreux de la popula-
tion des villes et des campa-
gnes.
Dans la région parisienne
des collectes publiques ont eu
lieu dans différents arrondis-
sements de la capitale et en
banlieue à Villemomble, Blanc-
Mesnil, Drancy, Champigny
Fresnes, Asnières, Boulogne.
Clichy, Chàtillon, Malakoff.
Puteaux. Ëondy. Montreuil,
Achères, etc. Plus de deux
millions d'anciens francs ont
été rassemblés et répartis im_
médiatemcnt entre les familles
les plus en difficulté.
A Villeneuve-le-Roi. 380.000
AF collectés par le Srcours
Populaire et le Secours Ca-
tholique ont déjà permis d'ai-
der plus de 200 enfants.
Parmi les exemples de soli-
darité en province, on peut
citer : à Marseille. sortie
champêtre pour 400 enfante :
à Lyon, distribution de 15
tonnes de pommes de terre,
léçumes, fromages, œufs et de
400.0000 AF ; à Rouen, dis-
tribution de 9 tonnes de fruits
et de légumes : à Toulouse,
répartition de 1.500 litres de
lait dans les cités ouvrières
et de 60 filets garnis aux sa-
lines de Salies-du-Salat ; à
Nice. 100.000 AF collectés et
parrainage de nombreuses fa-
milles : à Reims. 170.000 AF
recueillis et répartis sur les
indications du comité inter-
syndical ''e Brève et des collec-
tes en nature auprès des agri-
culteurs : à Caen. distribution
de pommes de terre, de sucre
et de pâtes à des familles pri-.
vécs de r"s-r>urc"s : à Brest
avec le concours ries Coopé-
rative? •!'." :c"les KO tonnes rir
chouv-f "•"•.'. artichauts, pom-
mes de tnrrc et des centaine1
de kilo» d" Iq't en poudre ont
été rci":c -"uv rqntinos sco-
laire? f" '."- ' at'Htement à
la sni1" "' '••<"il/-« inter-
ventirp" ''« o-i'une '"illecte
Secours "•"•''aire et Fédéra-
tion E''i'••'-"'''ir. Nationale a
déjà rR'T-'i-tP 3.700.000 AF ; à
Lille. 65 t"nne? de pommes de
terre ont 4tô distribuées et d°F
démarches entreprises pou
l'accueil de nombreux enfant:
en Belgique.
Le SPCOITS Populair" Fran-
çais deminde aux .gens ri"
cœur de répondre favorable
ment à ses appels et de dépo-
ser leurs dons dans ses per-
manences ou auprès de ses col-
lecteurs. Ecrire au C.C.P.
S.P.F. 654-37 PARIS en indi-
quant « Enfants de grévistes •
Au cours des diverses ma-
nifestations sportives aux-
quelles ont pris part l'ensem-,
blé des clubs orlysiens de
taa.sket-ball. football et pétan-
que, les sommes recueillies
ont permis d'effectuer un ver-
sement de près de 120.000 AF
au comité de grève des com-
munaux d'Orly.
Les formations : Racing
Club d'Orly, Inter-C ubs, Foot-
ball Club Maison de la Jeu-
nesse. Joyeuse Pétanque et
Basket-Bail. A.S. Orly, ainsi
que Sporting Club pt A.S. Vi-
try remercient tous ceux qui
ont répondu à leur appel.
REUNIONS
SYNDICALES
| HOTELS - CAFES - RESTAU-
KAN'TS. — Le syndicat CGT des
employés et cuisiniers des
H.C.R. convoque le personnel
aujourd'hui, à 16 heures. 67, rue
de Turbigo, pour faire le comp-
te rendu ries entretiens paritaires
avec les patrons et pour les dé-
cisions à prendre.
| LES FONCTIONNAIRES et.
agents du ministère de l'Educa-
tion Nationale sont invités, par
leurs syndicats, à une assem-
blée aujourd'hui, à 11 heures,
110, rue de Grenelle, Paris-7- :
compte rendu des discussions
svndicats-gouvernement.
R PREFECTURE DE PARIS. —
eeting d'information organise
par l'Union syndicale CGT. mer-
credi 5 juin, à 16 h 30. salle
Ambroise-Croizat, à la Bourse
du Travail, sous la présidence
de Raymond Barberis. secrétaire
général de la Fédération des
Services publics, avec Georges
Delbort. secrétaire général de
l'Union syndicale.
UNE MANŒUVRE SUSPECTE
Le gouvernement emprunte
745 millions de dollars
t E gouvernement gaulliste
I a décidé d'emprunter
745 millions de dollars
auprès du Fonds Monétaire in-
ternational.
On sait que le Fonds Moné-
taire international est une
sorte de cagnotte commune
des Etats capitalistes : chacun
a versé une quote-part en or.
et dans sa propre monnaie ;
en proportion de cette quote-
part, il peut, en cas de besoin,
exercer un « droit de tirage »,
c'est-à-dire obtenir du Fonds
Monétaire une quantité limi-
tée de monnaies étrangères.
Les 745 millions de dollars
•iemand.es maintenant par le
pouvoir gaulliste épuisent plus
de 85 p. 100 des « droits de
tirage » normaux de la
France. Au-delà de ces droit»
de tirage normaux, tout nou-
vel emprunt sollicité auprès
du Fonds Monttairt serait
subordonné à des
posées par les prêteurs, c'est-
à-dire par l'étranger.
Ainsi, IK pouvoir gaulliste
place délibérément notre pays
à la merci de l'étranger en
cas de difficultés monétaires
qu'il pourrait lui-même prépa-
rer ou laisser s'accumuler...
Le prétexte du « tirage > des
745 millions de dollars est que
les réserves d'or et de devises
de la Banque de France ont
diminué de 300 millions de
dollars au cours du mois de
mai (un milliard et demi de
francs). Toutefois, ces réser-
ves s'élèvent encore à 5,6 mil-
liards de dollars. Il y a donc
nettement, dans la décision
gaulliste, un aspect de ma-
nœuvre politique, pour ne pas
dire une tentative de miser
sur une panique parfaitement
injustifiée.
OH voit où sont Jet famtturs
d inhabilité et dt éésorire
\
8 5-6-1968
GRÈVE ENCORE AFFERMIE A L1R.T.F.
L'intersyndicale est prête à tout moment
au dialogue jusqu'ici refusé par le ministre
L'UKASE 'du ministre de l'Information
aux personnels de l'ORTF les met-
tant en ' demeure de reprendre le
travail sans que de véritables négociations
se soient engagées, puisqu'il s'est refusé
jusqu'ici à tout dialogue, a eu pour seul
effet de renforcer les grévistes dans leur
dlétermination à poursuivre leur action, qui
s'est d'ailleurs encore étendue, notamment
à Franca-lntsr et aux équipes des radios
extérieures qui émettent pour l'étranger.
Hier matin, les personnels de l'ORTF
sç sont réunis par catégories — techni-
ciens, journalistes radio et journalistes
TV, réalisateurs, ouvriers, etc. Ils ont
approuvé l'attitude ferme de l'intersyn-
dicale dans sa réponse au ministre et qui
se résume ainsi : « Nous sommes toujours
prêts pour notre part à négocier ; en at-
tendant, nous poursuivons la grève. »
Aujourd'hui, l'intersyndicale insiste en
effet sur un point : à aucun moment le
dialogue n'a été engagé. Le nouveau
ministre s'est borné à lancer une som-
mation aux grévistes et par-delà, à la
nation.
« M. Guéna-Rien-Compris »
Que veulent les personnels de la radio-
télévision ? Des améliorations de leurs
salaires et de leurs conditions de travail
comme des millions d'autres travailleurs,
mais aussi, conjointement, le droit et la
possibilité d'assurer une information impar-
tiale, honnête et complète. Ils défendent
donc le droit à l'information et à- la cul-
ture de chaque Français. Le ministre, en
renvoyant cette exigence fondamentale à
l'étude d'une commission consultative dési-
gnée par lui pour lui formuler des sug-
gestions dans trois mois, semble n'avoir
rien compris. Les grévistes l'ont d'ailleurs
surnommé « M. Guena-Rien-Compris ».
Ce que demandent les personnels, ce
sont des réformes fondamentales dans les
structures et le fonctionnement de l'ORTF.
Le texte qu'ils ont soumis au ministre est
précis. Il dégagerait l'Office de toute tu-
telle. Les grévistes ne veulent pas-se sub-
stituer au futur Parlement, comme l'insi-
nue le ministre. Ils présentent un projet
de nouvelles structures, et, dans l'im-
médiat, un projet de statut intérimaire
qui permettrait d'assurer immédiatement
le fonctionnement de l'Office. Ils deman-
dent la participation. M. Guéna refuse 1»
dialogue et fait agir la force armée.
Cette attitude bornée et irréaliste du
pouvoir n'a fait que cimenter un peu plus
le front des grévistes qui bénéficient de
plus en plus de la sympathie et de la
solidarité de l'opinion publique.
Une extraordinaire cohésion
Les réunions du personnel ont confirmé
hier encore l'extraordinaire cohésion de la
grève :
ISSY-LES-MOULINEAUX : 400 travailleurs
réunis dans le square de la Mairie ont
voté la continuation de la grève à l'una-
nimité moins trois abstentions. Le per-
sonnel d'Issy-les-Moulineaux « se réjouit
de la prise de position des journalistes de
France-lnter », leur assure son appui en-
tier pour l'avenir et confirme sa ferma
résolution de mener à bien la lutte déjà
engagée >.
COGNACQ-JAY-BROSSOLETTE : 500 per-
sonnes se sont réunies au petit théâtre du
TNP .- la décision de poursuivre la grève
a été approuvée par acclamations. Un gré-
viste de chez Citroën a exprimé la soli-
darité de ses camarades.
CENTRE DE TOURNAGE DE JOINVILLE i.
reconduction de la grève votée à l'unani-
mité moins deux abstentions.
MAISON DE LA RADIO : 1.000 personnes
ont approuvé à l'unanimité (trois voix
contre et une abstention) l'action de l'in-
tersyndicale et la poursuite d« la grève.
Même unanimité au CENTRE EMETTEUR
DE MEUDON et au CENTRE JULES-FERRY,
De leur côté, les journalistes de TV ont
adopté le communiqué que nous publions
ci-contre. Ils ont décidé d'élargir le Comité
qui dirige leur grève. Celui-ci est désor-
A leur tour, les journalistes
chargés des émissions en direc-
tion de l'extérieur ont décidé
de lancer un mot d'ordre de
grève et de rejoindre ainsi leurs
camarades de France-lnter et
de l'Actualité Télévisée. Le per-
sonnel concerné devait se pro-
noncer durant la journée d'hier.
mais composé de : Emmanuel de la Taille,
François de Closets, Frédéric Pottecher,
Ch. Meunier, J.-P. Delannoy, Jean Lanzi.
Adam Saulnier, Mario Beunat, Brigitte
Friang, Michel Honorin, Robert Chapatta
et de quatre autres journalistes qui seront
cooptés par ce comité.
L'intersyndicale de l'ORTF poursuit ses
démarches auprès des confédérations et
des partis politiques pour que son action
soit prise en considération. On sait que
pour sa part le bureau confédéral de la
CGT a déjà exprimé son entière solidarité
aux grévistes de l'ORTF et à leur action.
Journalistes T. V. : « Faction
continue pour une information
impartiale, honnête et complète»
CENT-VINGT journalistes
de TV en grève (la
grande majorité des
journalistes TV et en tous
cas les meilleurs), réunis hier
en Assemblée générale, ont
adopté le texte suivant :
« Malgré certaines accusa-
tions rendues publiques, les
journalistes en grève de l'ac-
tualité télévisée et des sports
se refusent à toute polémi-
que. Après la mise en de-
meure de M. Guéna, ministre
de l'Information, et en accord
avec l'intersyndicale de l'OR
TP, ils ont décidé de conti-
nuer leur grève strictement
apolitique jusqu'à ce qu'ils
aient obtenu des garanties
précises leur permettant de
fournir l'information impar-
tiale, honnête et complète à
laquelle la nation a droit.
Les journalistes soulignent
à cet égard qu'avec l'inter-
syndicale de l'ORTF ils ont
soumis au ministre un pro-
tocole portant sur deux
points :
— Un engagement du gou-
vernement sur un futur sta-
tut assurant l'autonomie de
l'Office, qui devra être dis-
cuté par la prochaine Assem-
blée Nationale ;
— L'établissement d'un ré-
gime intérimaire associant
aux représentants de l'Etat
des différents courants de
l'opinion, le personnel et les
journalistes de l'ORTF pour
la préparation du futur sta-
tut.
Ce régime intérimaire qui
Aucun journaliste gréviste n'assure
le programme minimum de I'O.R.T.F.
L'Intersyndicale des journa-
listes de l'ORTF, réunie
aujourd'hui en assemblée gé-
nérale, indique dans un com-
muniqué qu'elle «a défini «a
position au sujet des émissions
d'informations diffusées actuel-
lement au titre du programme
minimum.
«Il a été décidé, indique le
communiqué, qu'aucun jour-
naliste se déclarant gréviste
n'accepterait de participer aux
bulletins de ce programme
minimum, même ceux qui
auraient reçu, par une déci-
sion unilatérale de la direc-
tion, l'ordre de ne pas obser-
ver la grève, étant donné leur
niveau ou leurs responsabili-
tés.)»
Précisons que les bulletins
d'informations du journal té-
lévisé ont été assurés jusqu'ici
par Jean - Louis Guillaud,
Maurice Ferro, Jean Bene-
detti, Charles Finaltéri, Pier-
re Roubaud, Jacques Barbe-
rousse, Raymond Marcillac,
Pierre Loctin, Stéphane Col-
laro, Loys Van Lee, Danielle
Breem, Thérèse Alié, Mme
Jean-Claude Servan-Schrei-
ber.
Auditeurs et
téléspectateurs
solidaires
des personnels en lutte
L'ASSOCIATION Télé-Li-
berté a publié hier un
communiqué dénonçant
la tentative d'intimidation du
gouvernement auprès des per-
sonnels de l'ORTP en grève,
et dans lequel on peut lire :
« Auditeurs et téléspecta-
teurs comprennent fort bien
l'extrême ' gravité de ces actes
dont la réussite aboutirait à
les priver • d'Information, à
permettre au parti gouverne-
mental de diffuser à n'impor-
te quel moment les fausses
nouvelles qui lui convien-
draient flurant cette campa-
gne.
Le présent et l'avenir de
la radio-télévision sont l'af-
faire du public. Celui-ci en a
conscience. Ce sont mainte-
nant des centaines de milliers
d'usagers .de l'Office qui, par
des motions et résolutions,
ont fait connaître à Télé-
Liberté (1) leur volonté de
voir aboutir victorieusement
la lutte pour une information
honnête que mènent les per-
sonnels de l'Office. Cette soli-
darité sera d'autant plus ac-
tive, que, pour gagner du
temps, M. Guéna a dû recon-
naître lui-même la condam-
nation générale du statut ac-
tuel. Le: public en prend
acte.
Associations d'auditeurs et
de téléspectateurs et syndicats
des personnels agiront unis
pour aue ces changements de-
viennent .très vite réalité ».
Et Télé-Liberté communi-
que une nouvelle liste de mo-
tions de solidarité aux per-
sonnels de l'ORTP en grève
pour l'objectivité de l'infor-
mation.
Le comité de grève des Pa-
peteries de Nanterre 92 ; le
comité de grève des services
techniques et administratifs
des travaux neufs de la RA
TP ; le comité de grève du
personnel enseignant du CET
de Saint-Denis, 93 ; le comité
de grève du lycée Michelet
à Vanves, 92 ; le comité de
grève de la Manufacture à
Issy-les-Moulineaux, 92 ; le
comité de grève du Centre
national détude des télécom-
munications de Bagneux ; le
comité de grève de l'Impri-
merie Nationale (2.000 trav.);
le comité de grève de l'ACMO
(métallurgie), Boulogne, 92 :
le syndicat parisien du textile
CGT ; le comité de grève (80
enseignants) du CET de Pa-
villons-Sous-Bois ; le comité
de grève du personnel com-
munal de Clichy-sous-Bois ; le
comité de grève des cheminots
de Trappes, 78 ; les instituteurs
d'Aubervilliers (SNI) en grè-
ve, etc.
(Motions approuvées par
l'unanimité des syndicats dans
chaque entrepriseJ
U) 15, rue Montmartre.
Paris-ler (CEN 55-12).
consacrerait dès maintenant
la nouvelle orientation da
l'ORTF est juridiquem'îflt ac-
ceptable par le gouvernement,
si celui-ci veut s'engager
dans la voie de la réforme
et de la participation.
Sur ces points, le ministre
de l'Information, sans avoir
voulu entamer la négociation,
s'est jusqu'ici borné à annon-
cer la désignation d'une com-
mission sans pouvoirs, nom-
mée par lui, qui ne rendrait
son avis que dans trois mois.
En attendant la reprise
des négociations, les journa-
listes de l'actualité télévisée
et des sports continuent donc
la grève. Ils ont reconduit
pour quinze jours le comité
des onze membres chargés de
les représenter. »
Les ouvriers
de I'O.R.T.F.
indignés
Les représentants ouvriers
de l'ORTP ayant pris con-
naissance de l'existence du
comité dit « d'action civique »,
« s'indignent de constater que
ce comité dénonce aux auto-
rités les noms de divers jour-
nalistes, réalisateurs et pro-
ducteurs de la télévision, qui
ont pris leurs responsabilités
d'hommes libres pour la dé-
fense de la liberté d'expres-
sion et de conception. Ils de-
mandent à l'intersyndicale de
l'ORTF de se faire le ports-
parole de leur indignation de-
vant ce procédé relevant de
la délation •».
Une plainte déposée contre
les diffamateurs
Les journalistes producteurs
et réalisateurs mis en cause
dans le communiqué publié
par le « Comité d'action ci-
vique de VO.R.T.F. » se consi-
dérant victimes d'une diffa-
mation publique, ont décidé
de charger M- Charles Lib-
mann, avocat à la Cour, de
déposer une plainte en leurs
noms entre les mains du
doyen des juges d'instruction.
DEBAT DES
PROFESSIONNELS
DU SPECTACLE
POUR L'ENFANCE
AU MOMENT OU L'EN-
SEMBLE DES PROFESSION-
NELS DU SPECTACLE re-
considèrent ses structures et
son action, ceux d'entre eux
qui se sont plus particulière-
ment voués au spectacle pour
l'enfance et la jeunesse se
sont réunis à l'initiative de
la Ligue française de l'ensei-
gnement, théâtre Récamier.
Ils demandent à toutes les
personnes intéressées de par-
ticiper à un large débat des-
tiné à définir une charte de
leur profession dans la société
nouvelle et sur la base d'une
collaboration active et dyna-
mique à l'éducation des jeu-
nes. Ils organisent ce débat
au théâtre Récamier, 3, rue
Récamier (Paris-7') depuis
hier de 14 heures à 18 heures.
Six écrivains
ce matin à Saint-Denis
Aujourd'hui à Saint-Denis,
salle d'honneur de la mairie
(à 10 h) sous l'égide de « Tra-
vail et Culture s et à l'appel
du comité de grève des em-
ployés communaux, André
Wurmser. Hervé Bazin de
l'Académie Concourt, Jean-
Pierre Faye, Maurice Roche,
André Stil et Jean Marcenac
s'entretiendront avec les tra-
vailleurs dionysiens en grève.
Conférence à Moscou
pour le
125" anniversaire
du botaniste Timiriazev
Une conférence s'est ouverte
à Moscou, à l'Académie d'agri-
culture, à l'occasion du 125-
anniversaire du botaniste Kli-
ment Timiriazev.
Le professeur Ivan Gounar
a rappelé dans son rapport
«La photosynthèse, la respira-
tion et la nutrition minérale
des plantes », que Timiriazev
avait prouvé pour la première
fois l'absorption de la lumière
par la chlorophylle de la
feuille.
Ivan Gounar a annoncé que
les savants soviétiques avaient
établi la fonction proportion-
nelle qui existe entre la photo-
symhèse et la respiration des
plantes.
Ouverture du Festival
des courts métrages
à Cracovie
Le V* Festival international
des courts métrages qui se dé-
roule sous la devise « Notre
XX« siècle », s'est ouvert, hier.
à Varsovie. Depuis plusieurs
mois les membres du comité
d'organisation du Festival ont
sélectionné 233 îitais de 31
pays du monde.
La compétition a commencé
dans deux salles de cinéma
« Kiev » et « Appolo » pour
le Prix « Le Dragon d'or »,
pour le Prix spécial du prési-
,dent du présidium du conseil
populaire de la ville de Cra-
covie et pour 4 Prix du « Dra-
gon d'argent ». Ce sont les
pays de la communauté socia-
liste qui ont présenté le plus
de films : V9. L'Union Soviéti-
que en présente 11. Le court
métrage de France, du Ca-
nada. d'Italie, des Etats-Unis
est largement présenté.
Civisme» gaulliste
La première phrase de ce
communiqué des journalistes
TV fait allusion à une atta-
que du « Comité d'action ci-
vique de l'ORTF », constitué
par les 23 jaunes du journal
télévisé et d'autres gaullistes
de l'ORTF.
Ce Comité d'action dite ci-
vique (!?), dont l'animateur
est le journaliste Guillaud, di-
recteur adjoint de l'Actualité
télévisée, demande la suspen-
sion de divers grévistes, no-
tamment des membres du
< Comité des dix ». qui ont re-
présenté les journalistes en
grève, de Léon Zitrone. Mau-
rice Séveno, Louis - Rolland
Neil, Roger Couderc, Emma-
nuel de la Taille, Brigitte
Friang, François de Closets,
Robert Chapatte, Maurice
Werther, Frédéric Pottecher,
Michel Honorin, Jean Lanzi,
Mario Beunat, etc.
Ces délateurs déclarent s'op-
poser également à ce que
Voués au mépris public
Le Comité de grève des
réalisateurs de télé a pu-
blié un communiqué où
l'on peut lire : « Un
quarteron de journalistes
non grévistes vient de
constituer un « Comité
d'action civique de
l'ORTF ».
Ces 23 « jaunes », après
avoir passé à 20 heures,
le journal du mensonge,
ont ...proposé à la puni-
tion du pouvoir une pre-
mière liste de leurs con-
frères en grève.
iLe Comité de grève des
réalisateurs de télévision
dont la liste suit, propo-
se, lui, au mépris des té-
léspectateurs et du grand
public une telle pratique
de délation qu'ils croyaient
être disparue de France
avec les occupants et
leurs collaborateurs. »
Signé : MM. Krier, Mi-
trani, Seligmann, Dugow-
son, R. Rouleau, Durand,
Loursais, Brabant, Chou-
chan, Audoir, Chaboud,
Boutang, Laik, Pamart,
Ribadeau-Dumas, Badel,
Bluwal, Bringuier, Cas'ta,
Chartier, Drot, Flécher,
Gallo, Guillaume, Kaha-
ne, Lallier, Lorenzi, Mar-
chand, Prat, Sangla, Se-
ban.
soient demandés à l'avenir
par TORTF les services de
réalisateurs et producteurs
« tels que Igor Barrère, Alain
de Sédouy, André Harris, Ro-
ger Louis, Philippe Labro et
Roger Benamou ».
Le « Comité d'action civi-
que » demande enfin la réin-
tégration d'Edouard Sablier,
qui vient d'être « démission-
né » de son poste à la direc-
tion de l'Actualité télévisée.
Des affiches ont fleuri dans
plusieurs quartiers de Paris,
et notamment près de l'im-
meuble de l'ORTF. Sur fond
blanc, on y voit peint en vert,
le sigle de l'office fidèlement
reproduit à un détail graphi-
que près : les anneaux qui
entourent les; quatre lettres
sont semés de pointes barbe-
lées.
Claire SOMBERT
EN VISITf
LHUMAAN.TE, t Michel BRUEL
parlent de l'Union Soviétique dans leur foulée d'étoile
HEUREUX, mais non grisés par leur succès, Claire Sombert et Michel
Bruel, étoiles de la danse, parlent de leur récent voyage en Union Sovié-
tique. Ils évoquent les théâtres où ils furent reçus, de Tbilissi à Erivan
et de Leningrad à Minsk pour y interpréter, en solistes, Le Lac des Cygnes un
soir et Giselle, le lendemain.
Si l'on voyait naguère dan-
ser Claire Sombert chez le
marquis de Cuevas. notam-
ment, et Michel Bruel sous
la houlette de Lazzini, on
ne les applaudit aujour-
d'hui qu'indépendants. C'est
ainsi qu'ils allèrent un jour
à Cuba et qu'ils rencontrè-
rent, là-bas, Galina Oula-
nova...
« Notre tournée a sans
aucun doute cette rencon-
tre pour origine. Aucune
démarche, de notre part,
n'a précédé en effet l'invi-
tation qui nous fut trans-
PROBLEME 407
1 ïï
HORIZONTALEMENT : 1. Il
cintre des pièces de bois pour
faire des mesures de capacité.
— 2. Il a fui le service militaire.
— :i. Ville de Belgique. Station
thermale des Vosges. — 4. L'nmi
de Pylade. Signal de détresse. —
5. Pierre en Bigorre. Jupon
bouffant des ballerines. Renfor-
ce une affirmation. — 6 .Chargé
de vapeur. Planche. — 7. Restes
de bières. Plante grasse de la
famille des cactacées. — 8. Ses
filles savaient nager. Se four-
voie. — 9. Où règne l'harmonie.
— 10. Lavande dont on tire une
huile odorante. Peintre belge.
VERTICALEMENT : I. Instru-
ments de musique burlesques.
— II. Qui met dans les frais. —
III. Il fut le maître de Démos-
thène. Tête couronnée. — IV. l.e
jour le plus long ou le plus
court. — V. Appris. Juron de
l'ancienne comédie. — VI. En-
nuyée. Négation. — VII. Epouse
de Jacob. Viscère pair. — VIII.
Femme d'Osiris. Accessoire de
gymnaste. — IX. Conteur fran-
çais du XIX' siècle. — I». Il ra-
bâche.
Solution du problème 406
Horizontalement : 1. Référen-
ces. — 2. Apode. Aire. — 3. Pè-
re. Dos. — 4. Pec. Dés. Si. — 5.
Exiguë — 6. If. Iris. — 7. Noé.
En. Cap. — 8. Turf. Erode. —
9. Ilien. Etal. — 10. Secrétaire.
Vertifalemont : I. Rappointis.
— II. Epée. Foule. — III. Force.
Eric. — IV. Ede! XI. Fer. — V.
Ré Dire. Né. — VI. Résine. —
VII. Ni. Sus. Réa. — VIII. Cid.
Coti. — IX. Eros. Radar. — X.
Sésia. Pelé.
Raymond Marcillac, gréviste l'espace d'un matin...
...et d'une manœuvre
placement à l'étranger, et
d'une mineure (celle-ci a dé-
claré : « C'esf normal, il est
mon patron et je ne su/s pas
majeure »).
Ce qui fait qu'un gréviste
plus sérieux a pu dire : « C'est
en quelque sorte du détour-
nement de pouvoir... et d«
mineure... »
Ont signé le texte de
M. Marcillac, sept journalistes
du service des sports de la
télé : Eugène Bollard, Stépha-
ne Collaro, Christine Cusin,
Pierre Loctin, Christian Ouî-
det, Daniel Thiery, Loys Van
Lee. Les signataires indiquent
qu'Us se sont prononcés pour
la reprise du travail tout en
maintenant leurs revendica-
tions concernant l'honnêteté
de l'information et la mise en
place d'un nouveau statut
pour l'office.
M. Raymond Marcillac n'au-
ra été gréviste que l'espace
d'une matinée... et d'une ma-
nceuvre... vaine, de torpillage.
Jeudi soir, il faisait savoir
publiquement qu'il était gré-
viste « depuis le premier
jour... On pouvait compter sur
lui, il n'avait jamais renié sa
parole... » Vendredi, une heu-
re après le discours du géné-
ral, il contactait les journa-
listes sportifs pour la reprise
du travail et publiait un com-
muniqué exprimant sa confian-
ce au ministre de l'Informa-
tion.
Un revirement grossièrement
spectaculaire qui suffit à ju-
ger un personnage.
Maij M. Marcillac a fait
plus encore : il a signé son
texte du nom de gens qu'il
n'a pas tout contactés, en dé-
Solidaire des journalistes de I'O.R.T.F.
l'Union Nationale des Journalistes stigmatise
le « comité d'action civique »
L'Union nationale des
syndicats de journalistes :
S.N.J., C.F.D.T., C.G.T.,
F.O. « tient, une nouvelle
fois, à affirmer sa solida-
rité avec tous les journa-
listes de I'O.R.T.F. qui
combattent pour une infor-
mation objective et impar-
tiale.
« L'U.N.S.J. condamne
l'attitude, qu'elle préfère
ne pas qualifier, d'un ano-
nyme « Comité d'action ci-
vique » de la télévision,
qui a osé demander la sus-
pension de plusieurs jour-
nalistes et de réalisateurs
en grève.
« L'U.N.S.J. met en gar-
de l'opinion contre de tel-
les entreprises de déla-
tion. »
On ne fait pas un bon journal
sans journalistes honnêtes
Le journal télévisé, ses
« jaunes » et ses chefs de ru-
brique ont cru hier soir avoir
trouvé une excuse : comment
diffuser des reportages objec-
tifs ?
Les encombrements de Fa-
ris ont empêché les enregis-
trements d'arriver à leur bas-
tion de la rue Cognac-Jay.
gardé militairement ; mais le
téléphone était là pour per-
mettre à Pierre Roubaud, à
Jean Benedetti et à leurs col-
laborateurs courageusement
anonymes de donner une liste
des entreprises qui ont repris
le travail ou le reprendraient
peut-être-
Que Gilbert Lariaga et quel-
ques autres « jaunes » s'effor-
cent de donner à l'aide de
gros plans une impression de
grande foule au Trocadérp,
C'est le B.A. BA de leur mé-
tier. Ils n'y sont pourtant pas
parvenus. Mais décidément,
même avec ce que J.-B. Du-
pont — qui semble oublier,
lorsqu'il parle de dialogue, que
les grévistes ne le considèrent
plus comme un interloruteur
valable et que, de toute façon,
le ministre s'y est jusqu'ici re-
fusé — avec ce que M. Du-
pont donc appelle les « con-
cours extérieurs, quels qu'ils
soient », on ne fait pas un
bon journal sans journalistes
honnêtes qui aient le sens de
leur dignité.
mise. Nous sommes arrivés
à Moscou, où d'ailleurs nous
n'avons pas dansé, et tout
a commencé... »
— C'est-à-dire ?
— Le bonheur d'exercer
notre métier dans des con-
ditions rêvées. Celui de pa-
raître, par exemple, sur la
scène du « Kirov » à Le-
ningrad et d'y pénétrer
l'univers même de la danse,
d'y être aussi confrontés à
tout un patrimoine de sou-
venirs, de grands noms...
de revenir aux sources et
de constater, surtout, que
notre art est là-bas servi
de telle façon que les dan-
seurs y sont artistes à part
entière.
Claire Sombert et Michel
Bruel ne tarissent pas
d'éloges sur leurs sembla-
bles soviétiques et ils en-
vient leurs conditions de
travail... laissant paraître
leur inquiétude pour ce qui
concerne l'état de leur
corporation.
' On sent très vite, à les
entendre, qu'ils ont beau-
coup à dire sur ce chapitre
et qu'ils souhaitent agir,
au-delà des formules, des
propos tenus, des vœux
pieux. Agir pour informer
seulement l'opinion de la
quasi - impossibilité qu'il y
a pour des danseurs de
créer en France une troupe
viable au - delà d'un spec-
tacle.
« Bien sûr, disent-ils, il
y a peut-être une ou deux
exceptions... mais à moins
d'appartenir à l'Opéra, où
peut-on danser vraiment
dans notre pays ? La ques-
tion vaudrait d'être débat-
tue, ne croyez-vous pas ? » :
— Voulez-vous qu'un jour
prochain nous abordions
ce domaine en votre com-
pagnie ?
Et c'est sur l'idée d'un
autre entretien que Claire
Sombert et Michel Bruel
nous ont quitté, songeant
aussi à leur future tournée
en U.R.S.S. où le Bolchoï,
à Moscou, les accueillera
autrement qu'en simples
spectateurs...
(Propos recueillis
par Georges LEON.)
Spectacles - Sélection
Cinémas
t'aime (impérial). — La Mar-.ée éta:'
Beniamm (Rio). — Au t'.u les pompiers,
9>
10»
12-
13"
14e
15-
16-
17-
18-
20*
arrondissement. — L?s Tontons f.ingueurs (Pygmalicn).
arrondissement. — Dans !a cra'.eu: de la nuit (Capri). — Festival
du western {Cinéac Italiens). — Le Petit Baigneur (Gaumont-
Théâire). -~ le t'aime,
er. ncir (Marivaux). —
v.o. (Vendôme).
arrondissement. — Rio Bravo (Béranaer). — West Side Siory
(Picardie).
arrondissement. — Le Crime de David Levinstein (Marais).
arrondissement — Hiroshima, mon amour (Actua Champo). —
U Train sifflera tro:s fois, v.o. (Boul'Mic'r/). — F»shved J. Ca-
gney, v.o. (Ceitic). — Certains l'aiment chaud, v.o. (Chcmpol-
lion). — Alexandre le Bienheureux (Mange). — Chariie B-ibbies,
v.o (Panthéon). -- Dans la chaleur de la nuit, v.o. (Quartier
Latin). — Le Petit rraigneur (Saint-Germain Hucheî'e). — La
Poursviire infe-nale, v.o, (Saint-Séverin). — Duchman '.-•.ipn). --
Eoudu sauvé des ea:.x (Cujas). — Je t'aime, je t'aime (Ur-uiines).
— Quoi de neuf Pussycat, v.o. (Va!-de-Grâce). — The Servant,
v.o. (Logos).
arrondissement. — La Mariée était en noir (Brslagr.e). — I.»
Rapace (Ga'Jmont Rive-Gauche). — Le Cameraman (Racine,
Luxembourg lïî). — Au 'e.i les pompiers, v.o. (Publicis Sair.:-
Germain). — Vivra la nuit (Rotonde). — La Sorcellerie à travers
les âges (Sudio Gît :e-Cceur).
arrondissement. — Le Rapace (Bosquet). — Les Révoltés du
« Bounty » (Pagode). — Jeux inteidi's (Sèvres).
arrondissemen. — Te t'aime je t'aime (Biarritz). — Quai drr, Orfè-
vres (Ch.-Elysées). — Le Rapace (Colisés). — Vivre la nuit
(Ermitage). — La Mariée était en noir (George-V). — Cr.ariie
Bubbles, v.o. (Plasa). — Au feu, les pompiers (Publicis-Elysées).
— Bedazzled, v.o. (Studio Marigny).
arrondissement. — Le Petit Baigneur (Cinévog-, Royal Haussmann-
Méliès). — Dans la chaleur de la nuit (Gaité-Rochechouart, S:ud;o
Saint-Lazare. Vedettes, Hollywood v.o.). — Le Rapace (Lumière).
arrondissement. — Ne nous lâchons pas (Cinex). — Le Per.t
Baigneur (Folies). — Les Grandes Gueules (Pathé-Iournal). —
Le Tram sifflera trois fois (République).
arrondissement, —• Plein Soleil.
arrondissement. — Les Risques du métier (J,-d'Arc).
arrondissement. — Les Risques du métier (Deniert). — Benjamin
(Majestic). — La Mégère apprivoisée (Olympia). — Festival du
western (Splendid Gaîté).
arrondissement. — Le Pe!it Baigneur (Convention). — Guerre et
Paix, v.o., suite et fin (Kincpanorama). — Benjamin (Magic).
arrondissement. — Le Petit Baigneur (Mayfair). — La Vie de
château (Passy). — Benjamin (Saint-Cloud, Royal Passy, V.-Hugo).
arrondissement. — El Dorado (Abri). •— Les Cracks (Batignolles).
— La Planète des Singes, v.o. (Calypso). — Dans la chaleur
de la nuit, v.o. (Cinéac-Ternes). — Certains l'aiment chaud
(Demours). — Play-Tune (Empire). •— Le Corniaud (Gloria). —
Le Petit Baigneur (Reflets).
arrondissement. — Le Train sifflera trois îois (Montréal Clianom-
court). — Benjamin (Gaîté-Clichy). — Blow-Up (Marcadet).
arrondissement. — Les Cracks (Féerique Ménil, Follet B*lieville).
— Le Bossu (Mambo). — Jeux interdits (Tourelles).
Une émission-pirate ne fait pos
une reprise du travail
L'intersyndicale de I'O.R.T.F.
« publié à I heure la nuit
dernière le communiqué sui-
vant :
« Alors que lundi 3 juin
1968, l'intersyndicale de l'O.R.
T.F. était reçue au ministère
de l'Information, la direction
de I'O.R.T.F. fartait cerner
tous les centres de l'office
par les forces de police. Alors
que le journal de 20 heures
se terminait «+ que les tech-
niciens passaient l'indicatif de
fin d'émission, le directeur
intérimaire de la télévision
nommé le jour mérrw faisait
envoyer un film d'importation
fur l'antenne par trois agents
de la direction depuis la ca-
bine bloelcaus du pilier sud
de la tour Eiffel. Cette émis-
sion a *+• faite dans l'unique
intention de donner l'Illusion
d'une reprise du travail «t de
briser la grèv» des personnels
de l'office en lutte pour m
revendication» et pour un
nouveau statut qui mettrait
I'O.R.T.F. au service de la na-
tion. »
Dant la matinée on «ppre-
nait que les grévistes de
l'O.R.T.F. ont empêché I* dif-
fusion de cette € emisiiofl pi-
rate » dans U plupart des
régions autre» que la feçion
parisienne.
* 5-6-1968 9
art-pris Je
(••••4t.
JllMVIUE
RESUME. — La) docttur Antékirtt a hypnotisé l'Espagnol Carpcna
•U bagne de Ceuta. Celui-ci, fur te* ordres, a sauté dans la mer.
Hl. — Le> plan du docteur Antékirtt a totalement réussi et s'est
déroulé suivant a*, prévisions. Un canot, détaché du « Ferrato > et
dissimulé dans les rochers, se trouvait à l'endroit exact où Carpena
devait se précipiter dans les flots... Il s'est porté le premier au
•«cour» do l'Espagnol et l'a recueilli aussitôt sans que personne ait
pu voir la manoeuvre qui s'est effectuée au pied même de la falaise.
« 1» lieu » été magnifiquement choisi, affirme Luigi, rayonnant.
La* autre» n'y ont vu que du feu ! J'ai jeté un paquet de voiles sur
le> corps «t l'ai ramené sur le « Ferrato > sans encombre. » — «Le
eorpt 7 répète le docteur inquiet. Il n'est pas mort ? » — « Parfai-
tement vivant I Mais il dort encore à poings fermés. Je l'ai fait enfer-
mer dans une cabine de l'avant. > — « Bien, maintenant en route
pour Antékirtta ! >
Antékirtt, suivi de Pierre, va examiner leur prisonnier qu'on a
jeté sur une couchette... < n a fait tout ce que j'ai voulu, dit Bom-
brement le docteur. Je lui ai ordonné de sauter du haut des rochers
et il l'a fait ! Je lui ai ordonné de dormir et il dort ! Il se réveillera
quand je lui ordonnerai de se réveiller... > — « N'est-ce pas abuser de
votre pouvoir ? dit timidement Pierre. « Laisse-moi faire ! répond
farouchement l'ex-Mathias Sandorf. Tout ceci fait partie de ma
vengeance! »
PIF LE CHIEN
PIF LE CHlEN
PIF LE CHIEN
P|F LE CHIEN • PIF LE CHiEN • PIF LE CHIEN
Ennemis de l'ai* h..
Bcrndcs da
JOURNEE 157 DU P.M.U.
Mercredi 5 juin - ENGHIEN (14 heures) I
PRIX
OE BARCELONNETTE
(Hait* • A réc. - 12.000 F - 3.200m.)
PRIX DU MONT CENIS
(Haies - 20.000 F - 3.100 mètres)
PRIX DE SOSPEL
(Haies - 50.000 F - 2.800 mètres)
PRIX DE LEVENS
(Attelé - M. - 20.000 F - 2.300 m.)
101 Beida .....|C Fornaroli
102 Winter Sun.iA.' Yglésias
103 Kiiomartin .[p. Lee
104 Le Vésuve.. L. Pélissier
105 Laie) ......R. Bâtes
106 Gracieuse ... J.J. Declercq
107 CMrbeveille D. Merle
108 C. Phœbus . F. Primel
109 Néranval ..
110 Pip. Aboard. i'M. Baudouin
111 Terrulliei ..'P. Legilles
112 Vitrer .....G. Collet
113 Oreli» .....J. Ceneau
114 Maslura .... J.P. Perruchot
115 Loimv/é ___| Ph. Lamoine
11« U Rafjjrza.|P. Guédon
l.-Fabrt
117 Quarteronne
118 Her. da Mi.|H. Mathelin
119 Ambra Solai.jS. Thévenet
Nos provisions : 102 Winter
68
66
66
64
64
64
64
64
|.P. Philipperon 64
64
64
64
63
63
62
62
62
62
62
Sun ;
301 La H. Corn.
302 Méjanne ...
303 La Feudrt..
304 Cuards Cake.
305 Soleil d'Or..
306 Trust! .....
307 Ambre Royal
308 Liancourt ..
309 Ventoux ...
310 Amicu .....
311 Postboy ___
312 Harding ....
313 Non partant
314 Scylax .....
315 La Turka ..
IF. Primel
|H. Guérin
B. Lamalie
B. Scott
C. Riiriaek
|D. Merle
J.J. Declercq
IP. Cçstes
Biju
Thévenet
Rougeaux
|J. Lebrec
!).M. Pecqueur
IR. Gusella
.
1S.
i G.
66
66
66
66
66
66
64
64
64
64
64
64
64
64
(COUPLE III)
501 Jonfol .....
502 Indian Tonic
503 M. de Cano
504 Bon Joli ...
505 Zapata ------
506 Serko ......
507 Belphég .111
508 Astazou ... -
509 Gué du Loir I 9
510 Boy Scout ..|10
511 Tamira ------111
512 Tam'Bisch . .| 12
513 Isoard .....113
A. Yglésias 66
F. Primel 66
E. Windrif 66
C. Mahé 64
C. Fornaroli 64
M. Chirol 64
C. Blampain 64
J. Fabre 64
J.J. Chiozzi 64
J.P. Renard 64
2300
2 300
2300
2300
230C
2325
2325
2325
2325
116 La Ragazza ; out.: 103 Rigomart.
PRIX LORETO
(Steeple - 20.000 F - 3.400 mètres)
(COUPLE I)
Nos prévisions : 306 Trust! ; 301 La
.Hiutt Connu ; ou t.: 303 L» Foudre.
PRIX DU PELVOUX
(Steep. - Han. - 30.000 T - 3.800 m.)
(COUPLE II)
514 Dolmino ...
515 Fabiano ...
516 Tybi S ...
5)7 Anefo II .
518 Choucroute
519 Nadfine
114
I15
lie
M7
(18
119
520 Soft Touch .|20
C. Dupays
R. Lautier
Y. Cary
J. Geneau
D. Merle
J. Seyssel
R. Signoret 64
F. Bonni 62
P. Guédon 62
M. Geffroy 62
64
64
64
64
64
64
701 Voici ......|L. Bculard
702 Vok Oui Da.|R. Ça/et
703 Vendredi ...\P. Céran-M.
704 Vorpyl .....!M. Riaud
705 Vichnou MU]. Xândrcmme
706 Vïking VI.. IJ Richart
707 Vittprio Ven. ' M. Cogné
708 Val de JuinaïR. Cou!lier
709 Vavrin .....! L Hanse
710 Very Well ..IPh. Laroche
711 Va Bien S..[M. Sarrazin
712 Vin Chinon 'i. Rousseau
713 Vae Vict. li;R. De V.'ulf
Nos prévisions: 707 Vittorio Veneto;
713 Vae victis II; out. : 704 Vorpyl.
PRIX OE DRAGUIGNAN
(Attelé - Am. - 15.000F - 3.500m.)
201 Dominai! ..
202 Linvrin* ...
203 La Bandida
204 Mt Si Gêne
205 Pâtit Loup.
206 Coraline III
207 Cah Tia ..
208 Silv. lininf
209 Khalif ....
210 Parakandi .
211 RapiM ....
212 Amt« ....
213 Turin .....
214 F du Mond
215 Aalquitcai
21 « Samarita .
217 Bâter ....
21S Ottawa ..
Ne* prévision!
113 Turii ; eut.:
1 F. Primel 64
2 J. Biiu 64
3 M. Prod'ho. 62
4 X...
5 P. Lee
6 X...
7 J. Scaglio|a
8 F. Bonni
9 M. Chirol
10 M. Ceffroy
11 M. Yglésias
12 J. Pecqueur
13 J. Geneau
14 G. Dupays
15 R. Gusella
16 J.J. Chiozzi
17 G Rougeaux 60
18 H! Guérin 60
203 La Bandida ;
218 Ottawa.
401 Fanteria ...
402 Kart ......
403 Ambre Paît
404 Budnik ...
405 Tchana ...
406 Elatur ___
407 Sirmajor ..
408 Volt......
409 Espartero
410 Norkam
411 Grognard ..III
412 Cap dt Lonf|12
413 Dontouch ..{13
414 Miguelito ..|I4
415 Sia Tha* ..|I5
416 La Franct ..|I6
J. Geneau 72
A. Yglésias 71 i
F. Bonni 69
J.P. Renard 67
Nos prévisions : 501 Jonfol ; 507
Belphégor III ; out. : 505 Zapata.
PRIX DE FREJUS
(Attelé - F. - 30.000 F - 2.200 m.)
801 Sir. de Riez
802 Quettina ...
803 Tendresse IV
...| 9
...110
Primel
Fabre
Seguin
Chirol
Drieu
Geffroy
66}
66}
65
65
64
64
63}
Ph. Lamoine 63
M. Prod'ho. 63
C. Delénin» 63
G. Dupays 62
S. Baessa 62
601 Sauvagine B.
602 Scarlette II.
603 Silver Moon
604 Symphon. M
605 Symphon. H
606 Sig. Halbran
607 Simona
608 Sibylle III ..
609 Soubrette D.
610 Savigneux ..
611 Silencieuse .
612 Sissi R .....
613 Sarah V ...
614 Siourte ___
Nos prévisions
607 Simona ; ou
IA. Roussel
II. Laloi
|H. Cogné
iF.J. Cougeon
Ch. Hachin
A. Po'lane
H. Sassç
i H Vandromme
|p.' Nivol
|R.C. Auvray
M L Michel
A. Pichon
|M. Perlbarg
|R. Perroteau
: 604 Symphonie
t.: '613 Sarah V
Ducroy 3500
Ferrand 3500
R. Normand 3300
804 Turf Junior J. de St-Sauv. 35CC
805 Saphir D .— j. Raineau 350C
806 Quel Copais |A. Raineau 3525
807 Riomino .. . I R. Leclerc 3525
808 Quotidien IH3i Pronier 3525
809 Trawniki ...IP.'de St-5anv. 3525
810 Très Bien.. I A. Weisweiiler 3525
811 Sissi IV ...|E. Fossé 355C
Nos prévisions : 809 Trawniki ; 810
très bien ; out : 804 Turf lunior.
NOS PREFERES
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306 Trusti et 102
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lai numéros du PMU tur l« feuilles
officielle» apposées dans les agancei
Nos prévisions : 404 Budnik ; 416
Le France ; out. : 408 Volt.
Paris jumelés dans fouies Us courses
CITROËN — SAVIEM — AÉRONAUTIQUE
LA GREVE CONTINUE
DANS la métallurgie, la
situation est caracté-
risée par une forte' ré-
sistance patronale. Mais con-
trairement à ce que certains
pouvaient attendre, les tra-
vailleurs notamment ceux des
plus importants secteurs ont
décidé de poursuivre la grè-
ve jusqu'à ce que leurs re-
vendications essentielles soient
satisfaites.
C'est notamment le cas
pour l'automobile où les tra-
vailleurs de chez RENAULT
continuent sans faiblesse leur
mouvement, comme nous le
montrons par ailleurs. Même
chose chez CITROKN où hier
matin le personnel, consulté
dans chacune des usines de
la région parisienne, a voté
dans l'enthousiasme la pour-
suite de la grève. Dans la
matinée, 10.000 travailleurs
ont manifesté dans les rues
du 15' arrondissement et de-
vant le siège de la direction
Citroën aux cris de « Citroën
peut payer », « Citroën doit
payer ». Le comité central
de grève s'est déclaré prêt à
rouvrir immédiatement les
négociations interrompues par
l'intransigeance de la direc-
tion afin que les justes reven-
dications du personnel de
l'usine soient satisfaites. On
espère que les discussions
dans la métallurgie sur le
plan parisien permettront la
reprise du dialogue.
Chez BERLIET, à Vénis-
sieux, la direction avait ten-
té de grandes manœuvres hier
matin pour < organiser la re-
prise du travail ». Les tra-
vailleurs ne s'y sont pas lais-
sé prendre. Ils n'ont que peu
utilisé les cars mis à leur dis-
position par la direction, si-
non pour se joindre à leurs
camarades et assister au mee-
ting mis sur pied par les
organisations syndicales, 5.000
au moins... La poursuite de
la grève a été votée et l'opé-
ration de la direction a fait
long feu.
Pour la SAVIEM-LIMOGES,
le comité de grève dément
les informations selon lesquel-
les un millier de partisans da
la reprise du travail seraient
entrés mardi matin dans l'usi-
ne. En réalité, 250 personnes,
notamment des cadres et des
employés de bureau sont
entrés en faisant une brèche
dans un grillage. Après négo-
ciations entre les quatre orga-
nisations syndicales et la di-
rection sur une consultation
du personnel, l'ordre est re-
venu dans l'établissement et
les 250 occupants ont évacué
l'usine sans incident vers 11
heures.
Sud-Aviation :
Les responsables
syndicaux
au siège social
Dans les usines de l'aéro-
nautique, la situation est in-
changée et la grève se pour-
suit. C'est le cas pour toutes
les usines de la SNECMA, en
province comme dans la région
parisienne, notamment dans
les usines de Villaroche, Cor-
beil et Gennevilliers où les
travailleurs jugent insuffisan-
tes les propositions patronales.
Chez DASSAULT, la grèv»
se poursuit dans toutes les
usines. A Bordeaux, par exem-
ple, les travailleurs se pronon-
ceront cet après-midi après les
résultats des pourparlers en-
gagés à Paris avec la direc-
tion générale.
Même situation pour SUD-
AVIATION. Lundi soir, après
des discussions qui avaient du-
ré toute la journée, l'ensemble
des représentants de toutes les
organisations syndicales de
toutes les usines de France
sont restés pendant quelques
heures au siège social, boule-
vard Montmorency, pour pro-
tester contre l'insuffisance des
propositions qui leur étaient
faites et imposer une reprise
des discussions. Ces proposi-
tions (salaires, durée du tra-
vail, etc.) sont en retrait par
rapport à ce qui est offert
dans les autres entreprises de
l'aéronautique. Aujourd'hui, le
mouvement et l'occupation se
poursuivent dans toutes les
usines du groupe.
Chez HISPANO-SUIZA, à
Bois-Colombes, les travailleurs
réunis en assemblée générale
ont examiné les propositions
de la direction et les considé-
rant nettement insuffisantes,
ont décidé de poursuivre la
grève.
Partout la même
situation
Pour toute la métallurgie,
la situation est identique :
très peu de reprises, sinon
dans quelques cas locaux et
sur des succès dépassant les
propositions patronales sur le
plan national. Voici d'ailleurs
quelques informations qui noua
sont parvenues dans la jour-
née d'hier :
• Aux usines c acier et outil-
lage Peugeot » à Valentigney
(Doubs), à la suite d'un mee-
ting tenu hier matin, la ma-
jorité des ouvriers s'est pro-
noncée contre la reprise du
travail. L'entreprise occupe
deux mille ouvriers.
• Les ouvriers d'Usinor à De-
nain (huit mille) ont décidé
de continuer la grève, jugeant
les propositions patronales in-
suffisantes et en dessous mémo
de « l'accord parisien », no-
tamment en ce qui concerne
les réductions d'horaires.
• Dans le Nord, toutes les
grosses firmes de la métallur-
gie de la vallée de la Sambre,
du Valenciennois, du Douaisis.
de Dunkerque et de Lille ont
décidé de poursuivre le mou-
vement.
• En Haute-Savoie, à l'usina
Dassault comme à la S.N.R.
(roulements à billes, trois
mille) la grève se poursuit, les
travailleurs de cette dernière
entreprise liant leur sort à
celui de leurs camarades de
chez Renault.
• A la C.I.T., où la direction
venue avec de* non-grévistes
a exigé un vote §ur la reprisa
du travail, six cent* ingé-
nieurs, cadres, techniciens
pour la plupart, ont voté pour
la reprise sur les dm» mille
travailleurs que compte l'en-
treprise.
• A Bordeaux, le mouvement
se poursuit dans toute la mé-
tallurgie.
PEUGEOT :
la grève continue
Tous les syndicats des usi-
nes Peugeot à Sochai»
avaient appelé )M travaiHeuri
à boycotter hier le vote à bul-
letins secrets organisé par la
direction. Sur 25.883 inscrits,
11.044 (42 %) ont participé
au vote et, parmi ceux-là,
8.081 seulement se sont pro-
noncés pour la repris* du
travail ; les autres ont voté
pour la continuation de la
grève. C'est à une très large
majorité (70 %) que les tra-
vailleurs de chez Peugeot ont,
en fait, décidé de poursuivre
le mouvement. C'est donc as-
sez prématurément que l'APP
et Europe N° 1 ont annoncé
hier soir la reprise aux usines
de Sochaux.
iiiiiiiiiimimimmiiiiimiiiiiiimiiiiiimiiiiiiiimiiin
LA FOIRE DE PARIS
A FERMÉ SES PORTES :
700.000 visiteurs cette année
Quelque 700.000 visiteurs
sont venus, cette année, à la
Foire de Paris à la porte de
Versailles qui a fermé ses por-
tes hier, contre 1.400.000 l'an
dernier.
Si les badauds se sont fait
rares, les acheteurs sont venus
à pied de Paris et de la ban-
lieue. C'est ainsi que des mar-
chés ont pu être conclus et
des contacta pris : nombre
d'exposants estiment avoir
fait quand même 60 à 75 %
de leur chiffre d'affaires da
l'an dernier.
Le village de France, quant
à lui, rouvrira ses portes du
jeudi 6 juin, à 10 heures, à
dimanche 9 juin, à 19 heures.
COSMOS-224 a été lancé hier
Un nouveau satellite, « Cos-
mos 224 », portant à bord des
appareils scientifiques et des-
tiné à poursuivre les observa-
tions dans le cadre du pro-
gramme soviétique d'explora-
tion de l'espace, a été lancé,
hier, en URSS
Le nouveau satellite a une
période initiale de révolution
de 89 minutes. Sa distance
maxima de la Terre est de
270 km et sa distance minima
de 200 km. L'inclinaison de
l'orbite sur le plan de l'équa-
teur est de 51,8 degrés.
les ORGUES ou
de Robin CARVEL ( l f R )
Adaptation
rie Jean SANITAS
Dessins de
Martin SIEVRE
RESUME. — Antony Louyel, bûcheron du comte Raybaud, est ail*
à Senlis à l'occasion de la foire. Il s'y fait rosser par un bateleur et y
rencontre Bigorgne. le forgeron de son village, qui prépare le soulève-
ment des Jacques de l'Ile-de-France.
19. — Bigorgne exultait.
—• II y aura donc, pour la grande révolte contre la noblesse, étroite
union entre les Parisiens et les gens de plat pays qui sont déjà orga-
nisés dans les communes du Beauvaisis, du Senlisis, du Ponthieu. du
Vermondois et du Gâtinais. Tu imagines, Louvel ? Dis, tu imagines ?
Bientôt, nous ne crèverons plus de malfaim.
Et pour arroser cet espoir, afin, sans doute, de l'aider à grandir,
Bigorgne décida d'abreuver Antony Louvel à l'enseigne des « Trois
Vierges >.
L'auberge portait mal son nom. De vierges, il n'y en avait ni tro.s.
ni deux, ni une seule en ses murs. Elle était, bien au contraire, fré-
quentée par de solides ribaudes, fortes en goule et directes d«
manières. L'une d'elles jeta son dévolu sur le boquillon.
— Dieu ! Qu'il est beau ce mignot ! Un chérubin au poitrail de
taureau. Allez ! Viens avec Guérinde, elle est de bon talent, tu verras.
— Suffit, gronda Bigorgne, devant la trouble grandissant d'Antony.
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EMBOUTEILLAGES : la police était ailleurs
et ses chefs n'ont rien fait
pour tenter d'améliorer la circulation
TROIS heures pour aller
de la porte d'Orléans
au Châtelet. Deux
heures pour venir de Saint-
Denis aux grands boule-
CŒUR :
Le premier
opéré
argentin
est mort
M. Antonio Enrique Ser-
rano, 54 ans, le premier
Argentin au cœur greffé, est
mort hier, à 2 h. 45 du matin.
Le malade, qui avait reçu il y
a quatre jours le cœur d'un
homme de 47 ans, n'avait pas
récris conscience depuis l'opé-
ration.
Cette intervention avait
suscité un grand débat dans
le pays. Certains reprochaient
notamment, au Dr Miguel
Bellizzi, d'avoir tenté l'opéra-
tion sans y être suffisamment
préparé.
«Je n'ai pas le temps de
polémiquer, a répliqué celui-ci.
Je travaille pour les malades.
Si Je dois faire une opération,
je la fais et j'essaie de sauver
la vie du malade. »
La greffé de Sao Paulo
se déplace
dans sa chambre
Par contre, l'état de santé
de M. José Ferréira De
Cunha, qui a subi une trans-
plantation cardiaque le 26 mal
dernier, à l'hôpital de Sao
Paulo (Brésil), continue d'être
satisfaisant. Le patient, qui se
trouve en excellente condition
psychologique, s'est rasé lui-
même, lundi matin, pour la
première fois. Il est autorisé
à se lever depuis vendredi
dernier et se déplace dans sa
chambre.
Selon les praticiens de l'hô-
pital, «I» période critique en
ce qui concerne le rejet de
l'organe greffé est pratique-
ment dépassée et il n'existe
plus qu'une faible possibilité
que ce rejet se produise».
Le R.P. Boulogne :
convalescence
«2l jours après l'opération,
I« B.P. Boulogne entre dans
la phase de convalescence, ce
qui permet d'envisager son
transfert en milieu non sté-
rile», indique-t-on à l'hôpital
Broussais, à Paris. Un pro-
chain bulletin de santé sera
Sablié lundi 10 juin.
UNE EQUIPE DE MEDE-
CINS du Parkland Hospital de
Dallas et de professeurs de la
Faculté de médecine de l'Uni-
versité du Texas (U.S.A.)
était prête à tenter une
transplantation cardiaque sur
une femme de 41 ans. Le don-
neur était une jeune femme
de 22 ans mortellement blessée
dans un accident d'automobile,
mais le père de l'accidentée a
refusé l'autorisation ciu pré-
.lèvement.
vards. Une heure pour mon-
ter de la République à
Barbes. Rarement Paris
aura connu d'aussi énor-
mes, d'aussi longs, d'aussi
inextricables embouteilla-
ges.
La meilleure façon de
s'en sortir, c'était de garer
la voiture et de continuer
à pied. A condition de trou-
ver une place !
Prisonniers du flot, les
automobilistes ne pouvaient
qu'exhaler, ici ou là, leur
mauvaise humeur en des
concerts rageurs d'avertis-
seurs. Ce qui ne changeait
rien aux enchevêtrements
noués aux carrefours. Ni à
l'humeur égale des rares
« représentants de l'ordre »
qui allaient vaquer à d'au-
tres occupations.
Car c'était ça la carac-
téristique de cette journée
folle. Bien sûr, il fallait
compter avec l'essence re-
venue, les retours de week-
end, les camions ramas-
sant les poubelles, les voi-
tures garées partout, et
n'importe où. Voire en
double file sur les boule-
vards...
Mais il y a eu d'autres
« journées à embouteilla-
ges ». Dans ces cas-là, la
préfecture ou les commis-
sariats envoyaient des
agents qui, au moins, es-
sayaient d'arranger un peu
les choses aux carrefours.
Hier, pagaille complète, et
indifférence complète des
responsables de la circula-
tion : sur tout le boulevard
Sébastopol, il n'y avait que
deux agents. A croire que
toutes les troupes de M.
Grimaud avaient disparu,
s'étaient envolées, volatili-
sées.
Une partie, nul ne l'igno-
re, était employée à « as-
surer la liberté du travail »,
selon le joli vocable en
faveur dans les milieux où
l'on travaille peu, ou pas.
Mais tout de même, il de-
vait en rester.
Alors, faut-il conclure
que, du côté de la P.P., et
au-dessus, on n'était pas
fâché de laisser proliférer
les embouteillages, et le
mécontentement ?
ÇÎNtfWL OU MRTt COMMUNISTE FRANÇAIS
16 heures, boulevard Saint-Martin...
TABARLY :
une seconde victoire
dans la course transatlantique en solitaire
paraît désormais
impossible
Une seconde victoire d'Eric
Tabarly dans la, course tran-
satlantique en solitaire semble
désormais hors de question.
Il a repris la mer hier à 17 h
17 (locale), c'est-à-dire avec
un retard de plus de trois
jours et six heures sur les
autres concurrents qui se trou-
vaient déjà à quelque 600 mil-
les de Plymouth.
La malchance qui a Trappe
Tabarly lui aurait-elle toute-
fois sauvé la vie ? Sans la
collision dont a été victime le
« Pen Duick IV », dans la
nuit de samedi à Dimanche,
certains défauts du haubanage
(filins d'acier qui soutiennent
les mâts) ne seraient, en effet,
apparus que par gros temps,
et auraient pu se révéler ca-
tastrophiques : tel est, du
moins, l'avis des spécialistes
anglais qui réparent le navire.
Tabarly a lui-même reconnu
que « si la coque était par-
faite, il y avait un certain
nombre d'erreurs dans le hau-
banage ».
Un constructeur naval de
Plymouth a ajouté qu'à son
avis la sécurité avait été sa-
crifiée afin d'alléger le plus
possible le bateau. « 11 n'y a
pas de doutes, a-t-il dit, que
par gros temps les deux mâts
auraient pu se briser, et pro-
voquer le retournement du
bateau ».
En ce qui concerne les au-
tres concurrents, le seul mes-
sage reçu hier matin au
«Royal Western Yacht Club»
de Plymouth provenait du
Sud: Africain Bruce Dalling,
l'un des favoris de l'épreuve,
lui aussi en difficulté. Deux
de ses treuils de son ketch
« Voortrekker » seraient pour
l'instant hors d'usage, Dalling
était en tête lorsque ses dif-
ficultés l'ont retardé.
On apprend, d'autre part,
que le Français Joan De Kat
est arrivé hier à l'île d'Alder-
ney. Son trimaran «Yaksha»
a été endommagé et doit subir
diverses réparations.
TIXIER-VIGNANCOUR
"gagne" son procès
contre "l'Humanité"
Le pourboire du ralliement
au gaullisme ?
JEAN - LOUIS TIXIER -
VIGNANCOUR a reçu le
salaire de son ralliement
au gaullisme. Le salaire ? —
Même pas, d'ailleurs. Il de-
mandait, en effet, pour un
compte-rendu d'audience de
Jean-François Dominique, paru
dans « l'Humanité », un mil-
lion de NP de dommages et
intérêts. La XVII* chambre
du tribunal correctionnel de
Paris lui en a accordé dix
mille. Soit un million ancien.
Un pourboire, en somme, eu
égard aux prétentions de
l'ancien secrétaire d'Etat de
Pétain, avocat de Salan et
féal prodigue de de Gaulle.
Mais cette condamnation
A BLANQUEFORT (GIRONDE)
LA VOITURE FAUCHE
UN GROUPE DE COLLEGIENS
un mort, deux blessés
Une voiture circulant, l'au-
tre nuit, sur la B.D. 2 a fau-
ché face au collège d'ensei-
gnement technique de Blan-
quefort (Gironde), un groupe
d'élèves qui regagnaient le
collège.
Trois des étudiants ont été
heurtés de plein fouet par le
véhicule conduit par M. Jean-
Pierre Lafon, du Pian-Médoc.
L'un d'eux, Jean-Pierre Lan-
tenois, 20 ans, de Fontaine-
bleau, a été tué sur le coup-
Ses deux autres camarades,
Cadavre inconnu dans une cave à Montreuil
Lé corps d'une femme de 25 à 3» ans a été découvert, hier, à 9 heures dU; matin, dans le sous-sol d'une H.L.M. de Montreuil. C'est dans un Immeuble de 7 étages, 9, rue Alexis-Pesnon, que l'inconnue a été découverte dans une cave collective. Elle gisait sous une couverture.
André LALOUE dfcectrar d* la publication
5-6-1968
IMHnMEBIE POISSONNIERE 1 . taubenni Peheonni.re, Pari*-»
4 » C "' E F
Jean-Marc Grandeur, 21 ans,
de Bizanos (B.-P.) et Jacques
Baudéan, 18 ans, de Lescare
(B.-P.), sont grièvement bles-
sés. Ils ont été transportés à
l'hôpital Pellegrin, à Bor-
deaux.
Cent dix morts sur
les rouies de la Pentecôte
Cent dix morts, 1.152 bles-
sés, dont 859 grièvement, tel
est, selon les renseignements
parvenus hier, à midi, des
bureaux de province de l'A.F.
P., le bilan — officieux et pro-
visoire — des accidents de la
route du week-end.
L'année dernière, le week-
end de la Pentecôte avait fait
148 morts et 4.130 blessés.
NOUS NE L'AVONS PAS INVENTE... NOUS
Divagation
— Tu as beau te cacher, je te retrouverai !
Assigné en Justice parce que son cAi'en qvalt mordu une
passante, M. Edward Barker, de Kirkcaldy (Ecosse), a amené
l'animal à l'audience, pour que tout le monde puisse iuger de
ta douceur.
Avec un humour tout britannique, le président du tribunal a
récusé le « témoin », expliquant que, personnellement, il n'avait
rien contre le témoignage d'un chien, mais que la loi ne le per-
mettait pas, uniquement parce qu'un chien ne pouvait pas prêter
ferment.
En conséquence, M. Barker a été condamné à une amende d'une
livre, peur avoir laissé son chien divaguer sans contrôle.
— dont « l'Humanité >, bien
entendu, fera appel — est
assortie d'une clause prati-
quement sans précédent dans
les habitudes judiciaires de la
XVIP chambre : la moitié des
dommages-intérêts accordés à
l'avocat fasciste est, selon le
jargon juridique « exécutoire
par provision » : c'est-à-dire
que, sans même attendre la
décision de la cour d'appel
« l'Humanité » devra débour-
ser immédiatement cinq cent
mille anciens francs !
Outre ces dommages et in-
térêts pour le moins singuliers,
nos camarades André Laloue,
directeur de la publication, et
Jean-François Dominique sont
respectivement condamnés à
mille et cinq cents francs
d'amende. Enfin, si la cour
d'appel confirmait ce juge-
ment, celui-ci devrait — aux
frais toujours de « l'Humanité»
bien entendu — être inséré
dans notre journal et dans
quatre autres quotidiens.
L'audience, au cours de la-
quelle nos camarades avaient
comparu la semaine dernière
avec M' Léo Matarasso pour
avocat s'était d'ailleurs dérou-
lée d'étrange et significative
façon... Tout d'abord, ce
n'était pas le magistrat qui
préside habituellement cette
chambre spécialisée dans les
affaires de diffamation qui
siégeait. Mais M. Zous-
mann, premier vice-président
du tribunal de grande instance
de Paris avait tenu à le
remplacer en personne. Ceci
alors que chacun savait
que M Monzein, président ha-
bituel de la XVII' chambre,
était au palais... En outre, on
avait vu le substitut Houdot
— qui d'ordinaire « s'en remet
à la justice » pour les affaires
entre particuliers — requérir
sévèrement contre notre jour-
nal... Encore plus étrange...
Mais tout n'est-il pas de-
venu clair lorsqu'on sut que
— pour « lutter contre le com-
munisme » — Jean-Louis
Tixier-Vignancour et ses ner-
vis s'étaient joints au gaullis-
tes place de la Concorde et
ralliés à la bannière de Roger
Frey, désormais patron offi-
ciel des hommes de main du
régime ?
A. G.
AU FIL DE L'ACTUALITE... AU FIL DE L'ACTUALITE... AU FIL DE L'ACTUALITE... AU FIL DE L'AC
Séparation
LONDRES. — Le comédien
Peter Sellerset l'actrice Britt
Ekland se sont séparés. Les
deux acteurs s'étaient nra-
riés en 1964.
Tricheurs
LIEGE. — Les taureaux
< invités > à une corrida sans
mise à mort ni sang, à
Herstal, près de Liège, n'ont
pas respecté la règle du jeu :
ils ont blessé deux matadors
et un apectateur.
Défenestration
MILAN.— Une .ieune fem-
me de 28 ans. Caria Moretti,
s'est précipitée hier dans le
vide du sixième étage de
l'immeuble où elle habitait
avec ses deux enfants de
6 et 2 ans : tous trois sont
morti.
En hauteur
NEW YORK. — Deux hom-
mes armés ont dérobé 100.000
dollars (500.000 francs) dans
un bureau de change au
cinquième étage d'un immeu-
ble newyorkais.
Contre un camion
MINDEN (Allemagne). —
Quinze personnes ont été
blessées sérieusement hier
dans le déraillement d'un
train de banlieue, à la suite
d'une collision avec un ca-
mion, à un passage à niveau,
près de Minden.
Quatre tués
CADIX. — Un «vion de la
sixième flotte américaine
s'est écrase hier matin, peu
après son décollage, de la
base aéronaval* de Rota :
quatre soldats ont été tués,
deux autres grièvement bles-
sés.
Coups de revolver
NEW YORK. — Audy Wa-
rhol,' le pape du pop-art,
blessé lundi d'une balle de
revolvex, dans son bureau,
par la vedette de son der-
nier film, Valeria Solanis. a
été atteint à l'abdomen et
son état est critique. Son
ami Mario Amaya, 30 ans,
propriétaire d'une galerie
d'art à Londres, a été égale-
ment gravement blessé par
Valeria Solanis.
En traversant
SAINT - GERMAIN - EN -
LAYE. — En traversant la
chaussée, le jeune Patrick
Piquemal, 14 ans, a été ren-
versé et grièvement blessé
par l'auto de Mme Jeannine
Meuret, de Paris.
Thalidomide :
reprise
ALSDORF (RFA). — L'ac-
cusation a officiellement ou-
vert son dossier hier, à la
reprise du * procès de la
thalidomide », en faisant
venir à la barre le premier
des quelque quatre cents té-
moins à charge cités par elle.
Mais la déposition de Mme
Katarina Asdecker, 72 ans,
n'a pas apporté d'élément
déterminant.
A un cheveu...
AUCH. — Evadé dimanche
de la maison d'arrêt de Tou-
louse, Luigi Tumelin, 38 ans,
» été arrêté hier : il a com-
mis l'i m p r u d e n c e d'aller
chez un coiffeur et il a été
reconnu.
Qui va succéder à l'ESPAGNE ?
ITALIE-U.R.S.S.
FOOTBALL
ANGLETERRE -YOUGOSLAVIE
demi-finales passionnantes du championnat d'Europe
TOUS les sportifs italiens espèrent que la « Squadra Azzurra » éliminée par
la Corée du Nord, en coupe du monde, il y a deux ans, va remporter
une victoire de prestige à l'occasion du tournoi final du championnat
d'Europe qui commence aujourd'hui, en Italie.
Il y a trente ans que les
Transalpins attendent un
grand succès de leur équipe
nationale deux fois cham-
pionne du monde dans les an-
nées 30 mais qui, depuis, n'a
réussi aucune grande perfor-
mance.
L'Italie va trouver
un rude obstacle sur sa route,
dès ce soir, en demi-finale :
l'U.R.S.S. Ce match aura
lieu à 17 heures, à Naples,
ou l'ambiance sera plus que
chaude car les Napolitains
• VORON1NE, du « Torpédo i
ot Moscou/ a termin* sa cor-
ner* sportive. Il a et* cin-
quante-deux fois international.
Victime d'un grave accident
de la circulation, Voronine a
été retiré de sa Toiture «ans
connaissance et transporté à
l'hôpital de Kolma. Son état
ne permettant pas son trans-
fert à Moscou.
Selon les médecins, il res-
tera estropié toute sa rie,
ayant une déviation de la
colonne vertébrale ainsi que
d'autres blessures dont une
grave à la tête. C'est une
grande perte pour le football
mondial et soviétique, ainsi
que pour son club où il était
estimé de tous.
et la Yougoslavie qui se qua-
lifia, on s'en souvient, aux
dépens de l'équipe de France
écrasée à Belgrade (5-1).
Les Britanniques restent
sur une défaite (1-0) devant
l'Allemagne fédérale, à Hano-
vre, mais tout indique qu'ils
feront honneur à leur litre
mondial. Quant aux Yougo-
slaves, ils présenteront la for-
mation qui ridiculisa les « Tri-
colores » avec Petkovic. Osim,
Dzajic, et Cie...
En ce qui concerne cette
deuxième rencontre, un pro-
nostic est difficile car la dé-
termination, le rythme et la
puissance des Britanniques
peuvent compenser la virtuo-
sité des Yougoslaves.
Le stade olympique de Rome
sera le cadre de la finale, sa-
medi, à 20 heures. Le match
de classement opposera les
vaincus de ce soir ; il se dé-
roulera en lever de rideau de
la finale, à 18 heures.
On jouera aussi sur... le
tapis vert, ces jours-ci, en Ita-
lie. L'Union européenne va
tenir son congrès, les 7 et
8 juin, et demain seront cons-
titués les quatre groupes du
tournoi olympique de Mexico,
tournoi auquel ne participera
pas l'U.R.S.S. éliminée par la
Tchécoslovaquie 3-0 (2-3 à
Valler, à Moscou), samedi.
• RAPPELONS que l'U.R.S.S.
(1960) et l'Espagne (1964) rem-
portèrent les deux premières
éditions d'une compétition
alors dénommée Coupe d'Eu-
rope des Nations.
J.-C. G.
sont des tifosi incondition-
nels. Naples aura deux repré-
sentants dans l'équipe : le
gardien Zoff et le demi Ju-
liano, ce qui ajoutera encore
à l'enthousiasme du public-
local.
Les Soviétiques, bien rodés
par une longue tournée en
Amérique latine, cet hiver,
peuvent tenir tète aux Ita-
liens, mais ces derniers sem-
blent en mesure de l'emporter
grâce à l'avantage du terrain
et au talent de Rivera leur
meneur de jeu. Le Milanais
a réussi une saison remarqua-
ble contribuant largement à
faire du Milan A.C. le cham-
pion de la péninsule, cette
année.
L'autre demi-finale se dé-
roulera à Florence, à 20 h 15.
Elle mettra aux prises l'Angle-
terre, championne du monde,
BASKET-BALL
La Yougoslavie
seule formation
invaincue à Sofia
Le Tournoi préolympique de
Sofia s'est ainsi terminé par
la qualification de la You-
goslavie et de la Bulgarie,
les deux équipes arrivées en tè-
te de la poule B. Le succès bul-
gare faillit d'ailleurs être com-
promis in-extremis par un
sprint terrible des Polonais qui,
menés 62-57 aux 5 minutes, puis
66-61 (3T minute), revinrent
échouer à un point (70-69). La
première place finale des You-
goslaves à Sofia est méritée. Ko-
rac et ses co-êquipiers se sont
montrés, tout au long du tour-
noi, les P'us solides de tous. La
Yougoslavie terminant seule in-
vaincue.
Quant aux Français, rejoints
en 2< mi-temps (40-40) par la
RDA Ion de leur dernière ren-
contre, il» assurèrent leur suc-
cès au cours des cinq dernièies
minutes, grâce à Gilles (16 pts),
Staelens (11) et Lespinasse.
Classement final
1. Yougoslavie, 2. Bulgarie,
3. Pologne, 4. Tchécoslovaquie,
5. France, 6. République Démo-
cratique Allemande, 1. Autricha,
*. Suède, 9. Finlande, 10. Israël,
11. Grèce, 12. Hollande, 13. Ré-
publique Fédérale Allemande,
14. Grande-Bretagne.
• Après l'URSS et l'Italie (res-
pectivement 2« et 5' à Tokyo),
la Yougoslavie et la Bulgarie
iront donc aux Jeux de Mexico.
Rivera (à gauche), un Milanais qui veut enthousiasmer Naples...
ATHLETISME
DUFRESNE, NICOLAS, WADOUX
TIJOU ce soir à Saint-Maur
LA nocturne de la VGA. Saint-Maur aura lieu ce soir comme
prévu au stade Adolphe-Chéron. Mais à partir de 20 heures,
on n'assistera qu'à des épreuves nationales, néanmoins
intéressantes si tous les éléments pressentis se trouvent réunis
dans le coquet stade de la banlieue parisienne.
C'est sur la cendrée de
Saint-Maur que Jazy réalisa
quelques-uns de ses exploits
chronométriques, autant dire
qu'elle est du goût des spécia-
listes de demi-fond...
Le 1.000 m. avec Dufresne
et Nicolas dont on a pu juger
de l'excellence de la forme
lors des championnats de
France de relais, devrait être
une course en 2'20" ou moins.
Le 3.000 m. verra peut-être
Jazy emmener Wadoux vers
une belle performance. Mais
Bernard-l'Ancien est toujours
là ainsi que le Clermontois
Salomon.
Le 10.000 m. sera, en fait,
l'épreuve sélective pour Fran-
ce - Allemagne de l'Ouest,
match toujours fixé aux 22 et
23 juin. Tijou, Jourdan. mais
aussi Maroquin semblent
avoir les meilleures chances
de se qualifier, mais il se peut
que Texereau (à moins qu'il
ne préfère le 3.000 m.) vienne
jouer les trouble-fête.
En sprint, Bambuck est an-
noncé sur 200 m. Mais les re-
gards se tourneront surtout
vers les concours : Pani au
saut en longueur, Sainte-Rosé,
Elliot, Le Hérissé, Piétri et le
Tchadien Idriss au saut eu
hauteur, D'Encausse. Colusso,
Moreaux à la perche, voilà
des épreuves fort bien four-
nies.
Et nous n'aurons garde
d'oublier le lancer du poids
où l'on verra un nouveau duel
Colnard-Beer.
Une semaine avant le Mé-
morial Méricamp (toujours
prévu pour les 12 et 13 juin),
on pourra ainsi vérifier la.
forme de quelques-uns des
meilleurs athlètes français.
CYCLISME
ETAPE POUR RIEN AU GIRO
IMOLA. — Les favoris pré-
férant rester sur leurs pesi.
tions (la plupart, malgré la
journée de repos de mercredi,
pensent déjà à l'étape contre
la montre du lendemain), les
« gregari » se sont mis en évi-
dence.
Dix coureurs se détachèrent
sur la fin, emmenés par Bi-
tossi, Dlat, Serge Bolley et Vi-
centini, et ce groupe augmenta
progressivement son avance.
A moins de 7 km de l'arri-
vée, Maurer, Basso et Bitossi
lâchèrent leurs compagnons et
terminèrent seuls, Basso rem-
portant le sprint devant son
compatriote et le Suisse, qui
se releva à 30 mètres de la
ligne.
CLASSEMENT DE L'ETAPE :
1. BASSO (Ita.), 3 h 33'38",
à la moyenne de 38 km 338 ;
2. Bitossi (Ita.), m. t. ; 3.
Maurer (Sut), m. t. ; 4. Casa-
lini à 7" ; 5. Swerts (Bel.) ;
6. Riter (Dan.) ; 7. Vicentini ;
8. Diaz (Esp.) ; 9. Errando-
nea (Esp.) ; 10. Bolley (Fr.l,
tous même temps que Casa-
lini.
CLASSEMENT GENERAL :
1. MERCKX (Bel.), 73 h
5' 40" ; 2. Adorai à 3' 43" ;
3. DanceUi à 5' 9" ; 4. Zilioli
à 6' 21" ; 5. Van Neste (Bel.)
à 7' 56" ; 6. Gimondi à 9' 37";
7. Bodrero à 9" 53" ; 8. Jlmenez
(Esp.) à 9' 57" ; 9. Motta à
10' 59" ; 10. Balmamion à 11'
35", etc.
Championnat de France :
28 juillet ou 11 août ?
Il est quasi certain, comme
nous l'avons annoncé hier, que,
pour plusieurs raisons (retard
dans l'organisation notamment),
le championnat de France sur
route des professionnels, prévu
à Aubenas, ne pourra être dis-
puté le 16 juin. Deux dates sont
envisagées pour le cas où se
confirmerait cette impossibilité :
28 juillet (jour des autres cham-
pionnats nationaux : Belgique,
Allemagne. Hollande, etc., seront
disputés) et 11 août. La préié-
rence semble aller au 28 juillet.
A L'I.N.S.
L'Institut National des Sporti
communiqua :
« A l'issue des journées d'études
d* mai 1968 improvisées à TINS,
les personnels, direction comprise,
se sont mis d'accord sur la voca-
tion de l'Institut National des
Sports.
Cette vocation est d'enseigne-
ment, de recherche et de diffusion
dans tous les domaines du sport,
ce qui implique le développement
des missions traditionnelles de
TINS et une pleine adhésion à un
principe de culture et de promo-
tion humaines véritables.
La réalisation de ces objectifs
suppose une mise en oeuvre de
deux principes :
— Autonomie scientifique, péda-
gogique et financière;
— Cogestion,'
assurée par un conseil pédagogi-
que et un conseil intérieur étroite-
ment associés.
L'évolution ainsi amorcée doit
contribuer à la promotion intellec-
tuelle et sociale du sport sur le
plan national et international. 9
EN QUELQUES MOTS
RHiipona-Suiza a organiié un
utnoi d* football au profit d«
griràt» au «lad» A.-D«loun», à
Arg*nt*uil, OT»C Om»ra, Da»»ault
•t Coma-Orv»mont. Hùpana-Suiza
l'a emporté. La r«c«tt» »'«t él«Té«
à 100.635 AF.
• L* Néo-zélandais Dranii Hulm*.
déjà Toinqu»ur .n 19SS •! 1968. a
rcmparté, au rolanl d'un* « Lola,»,
]• «Teurisi Trephy » qui •'••! di»-
pul* lundi a Oulton Park.
BH»d Star (premier* diTÙîon) >
sntr.uil (CFA), & 20 h. è Saint-
Ou». Entré* i I F.
Plus d'amateurs
dans les Internationaux
II n'y a plus d'amateurs dans
le simple messieurs des Inter-
nationaux de France open de
tennis à Roland-Garros. L'éli-
mination du Roumain Tiriac
par le pro australien Rod
Laver, en quart de finale,
laisse quatre professionnels
aux prises pour les demi-
finales qui seront jouées jeudi
après-midi.
NATATION
Les militaires
français
en U.R.S.S.
LES nageurs du Ba-
taillon de Joinville,
dont les internatio-
naux Marc de Herdt,
Raymond Césaire, Jean-
Yves Vanacker et Yves
Malzophi, participeront
à une tournée en U.R.
S.S. à partir du 16 juin.
Ils devront donc dé-
clarer forfait aux cham-
pionnats d'Ile-de-France
qui pourraient débuter la
semaine prochaine. Mais
à ces championnats se-
ront également absents
les chefs de file de la
natation parisienne Mi-
chel Rousseau, Gilles Vi-
gnes et Gilles Moreau en
stage avec l'équipe de
France à Mourenx, et les
Racingmen avec Chris-
tine Caron partis s'en-
traîner à Cannes.
A Mourenx, il est beau-
coup question de Mexivo
et des Jeux Olympiques,
mais également du pro-
chain voyage que vont
effectuer au début du
mois de juillet une di-
zaine de nageurs à l'Uni-
versité américaine de
Santa-Clara pour parti-
ciper à un meeting in-
ternational.
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Title
L'Humanité
Issue
no.7397
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no.7397