Servir le peuple

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Journal des Groupes de Travail Communistes et de l'Union des Jeunesses
Communistes (Marxiste- Léniniste) Bimensuel - 1 Franc - 15 mars 68 - N°18
REDON : contre le chômage et les salaires de misère
LA COLERE DES OUVRIERS
EXPLOSE !
Les métallos de Redon ont manifesté contre le chômage, contre
les salaires de misère, contre la crise capitaliste qui s'abat sur les
pauvres. A Redon, le nombre des ouvriers sans travail augmente
sans cesse ; et la ruine des paysans travailleurs s'accélère. Les
capitalistes de la ville prétextant les exigences du progrès technique,
de la concurrence, provoquent le chômage, et profitent de la situa-
tion ainsi créée pour peser sur les salaires. Les capitalistes des
campagnes, au nom aussi du progrès technique, éliminent les
paysans travailleurs qui vont, chassés de leurs terres, grossir les
rangs de l'armée des sans-travail. Que peuvent les ouvriers contre
la crise et la politique patronales ? Lutter avec résolution. Les
ouvriers de Redon, les milliers de métallos ont résisté aux charges
fascistes des C.R.S. avec courage.
Sur la voie ferrée, les C.R.S. ont foncé avec sauvagerie sur
les ouvriers, blessant gosses et vieux. Les ouvriers ne se sont pas
laissés intimider, malgré 1.500 C.R.S. amenés en renfort de toute
la région ! En dépit de ce déploiement des forces de l'ordre bour-
geois, les ouvriers ont manifesté contre le chômage, pour l'augmen-
tation de leurs salaires de famine. Et ce n'est pas la première mani-
festation des ouvriers.
Les paysans travailleurs aussi ont manifesté il y a quelques mois
au même endroit contre les capitalistes, contre l'Europe des trusts,
le progrès des patrons et la misère des masses. Mais les patrons
des villes et des campagnes soutenus par !e gouvernement intensi-
fient leur offensive contre les masses populaires : L'Europe des
trusts encourage le chômags et prépare à grande échelle la
destruction des petits éleveurs, de la grande masse des paysans
travailleurs. Ouvriers et paysans de Redon le savent. Ils veulent
s'unir pour s'opposer à cette politique. Les ouvriers de Redon disent
leur admiration pour l'action des paysans et aspirent à une action
unie des masses populaires contre les patrons et leur gouvernement.
Il y a déjà eu cinq manifestations ouvrières ou paysannes à Redon.
Il y en aura d'autres.
La presse vendue au capital fait aliénée : on a « peu » parlé de
l'action des ouvriers de Redon. 1.5QO C.R.S. lancés contre des
ouvriers, cela n'intéresse pas la presse bourgeoise. Les partis
bourgeois nous abreuvent de promesses sur le relèvement des bas
salaires et l'arrêt du chômage. Mais qui a pris parti pour la lutte
des ouvriers de Redon contre le chômage et les bas salaires ? Et les
Confédérations ouvrières, que disent-elles ? Comme à Caen, c'est
la consigne du silence. Que font les Confédérations ? elles préparent
une grande journée pour le plein emploi dans l'Ouest, pour le
« développement régional » ! Les ouvriers de Redon préparent à leur
manière cette journée. Ce n'est pas du goût des Confédérations.
Elles ont en tête autre chose. Elles ne veulent pas d'actions résolues
susceptibles de << tendre le climat social ». Elles préfèrent des ras-
semblements inoffensifs qui ne mettent pas en cause les patrons des
(Suite en dernière page)
BORDEAUX
CHEZDASSAULT
Provocation patronale, Capitulation des pontes
LES TRAVAILLEURS CONTINUENT LA LUTTE !
0 En Février 67, au terme d'une magnifique
action marquée par l'occupation de l'usine, les
travailleurs de Dassault-Bordeaux remportent
un premier succès contre l'avionneur milliardai-
re :
— mensualisation de tous les horaires com-
me dans les autres usines de Dassault ;
— augmentation de 10% des salaires (l'écart
entre les salaires de Bordeaux et ceux de la
région parisienne étant de 15%).
Au terme de cette lutte, Dassault s'engageait
à discuter d'un plan complet de rattrapage des
salaires bordelais par rapport à ceux de la
région parisienne à partir du V octobre 67 et
au plus tard fin décembre 67 ».
• Janvier 1968 : ignorant délibérément les
engagements qu'elle avait contractés la direc-
tion repousse toute idée de rattrapage et propo-
se aux travailleurs une augmentation de 1 %
pour solde de tout compte.
Le vrai visage de
Dassault : la répression
La direction alterne menaces et promesses.
% Janvier 68 : Elle repousse la discussion à
la fin du mois et maintient au mépris des travail-
leurs, le licenciement d'un de leurs camarades.
• 26 janvier : Les travailleurs ripostent :
manifestation dans la ville et grève sur place.
Ils exigent la réintégration de leur camarade
et présentent leur proposition : 3 % échelonnés.
• 29 janvier : Le député Gaulliste Dassault
donne libre cours à ses méthodes fascistes :
— plusieurs cars de C.R.S. « convoqués » ;
— deux nouveaux licenciés dont un délégué ;
— trois avertissements avant renvoi ;
— sanctions à venir.
Les choses sont claires : En février 67 (veille
des législatives) l'U.N.R.-Dassault, contraint par
l'action résolue des travailleurs, avait cédé.
Aujourd'hui il essaie de revenir sur les avanta-
ges acquis dans la lutte et de briser la détermi-
nation des travailleurs. Les travailleurs en colère
sont déterminés à se battre.
"Surcoût pas comme
à
Ayant la confiance des travailleurs, les res-
ponsables syndicaux s'emploient tout d'abord à
éviter toute violence. Les travailleurs enten-
daient répondre à leur manière à ces grossières
provocations.
Le 26 janvier : grève sur le tas, piquets de
grève, plusieurs centaines de travailleurs blo-
quent la porte du bureau directorial et en assu-
rent la garde par roulements. Ils sont prêts à
aller plus loin.
Une idée hante les responsables : il ne faut
pas que se reproduise ce qui s'est passé à
Caen ! A Caen, quelques provocateurs auraient
réussi à faire « dégénérer » la manifestation
des travailleurs. Un responsable départemental
commentant la mobilisation de l'appareil poli-
cier et l'attitude arrogante des patrons régio-
naux déclare : « on voulait nous pousser au
crime ». Pour éviter l'explosion de la juste
colère des travailleurs, une distribution de tracts
est organisée, par petits groupes en ville ; quel-
ques travailleurs (surtout des délégués) se ren-
dent à la réunion de la Communauté Urbaine,
présidée par Chaban-Delmas et regroupant
quelques notables. Ceux-ci refusent de prendre
en considération les revendications des travail-
leurs.
L'attitude des responsables se précise : il ne
s'agit pas de s'appuyer sur la détermination des
travailleurs luttant depuis 14 mois, pour con-
traindre Dassault et l'appareil policier, mais bien
d'attendre les initiatives du patron et de régler
l'action des travailleurs sur le terrain choisi par
lui : discussions à l'inspection du travail et à
la préfecture, appel aux pouvoirs publics (qui
ont fait donner les C.R.S.) conférences de pres-
se, que les travailleurs sont invités à appuyer.
des huit autres heures en initiatives offensives.
Les délégués sont contraints d'accepter.
Les responsables à
la remorque des luttes
Pour l'ensemble des travailleurs, après la
réintégration d'un délégué licencié, l'objectif
devient principalement : exiger la réintégration
des deux autres camarades. Ils écrivaient dans
un tract distribué à l'intérieur des usines : « De-
bout les hommes, les femmes des entreprises.
Debout, c'est notre position de classe face aux
puisances financières qui veulent nous asser-
vir. Notre combat est plus grand que vous...
Chaque décision devient un serment que cha-
cun s'engage à respecter ». Les responsables
syndicaux respectent ce serment à leur manière.
Le 10 février la C.G.T. organise une grande
manifestation. La C.F.D.T. s'abstient, F.O. refuse.
De multiples organisations et groupes divers
donnent leur signature, la manifestation ne
regroupera en fait que 3.000 personnes. Une
promenade en ville. Selon la C.G.T., « les contre-
propositions des trois syndicats sont modestes
et de nature à aider à la solution du conflit
si la direction Dassault et le gouvernement le
désirent» Dassault ne l'entend pas ainsi. Les
travailleurs non plus : ils ne veulent pas attendre
le bon plaisir du patron.
Les délégués avouent : une telle résistance
les étonne. Face aux propositions dérisoires
qui leur sont faites les travailleurs imposent en
Assemblée Générale : intensification de l'action,
principalement pour la réintégration des licen-
ciés. Ils proposent pour cela la réduction à
40 heures du temps de travail, et l'utilisation
Organisation de
la démobilisation
Que font les délégués ? Ils organisent des
débrayages limités et inefficaces, ils proposent
de quitter l'usine avant l'heure le soir, afin que
chacun rentre chez soi. Ils sèment l'illusion que
l'appel à la négociation fera plier Dassault. Ils
insinuent que les travailleurs sont essoufflés...
Passant de la parole aux actes, à l'A.G. du 6
mars, ils proposent un nouveau « plan d'ac-
tion » : des débrayages d'une heure pour rece-
voir les personnalités (maires, députés...), en-
voyer un télégramme à Marcel Dassault à
Paris, préparer « activement » la réunion de la
commission de Conciliation du 12 mars (Syndi-
cats - Pouvoirs Publics - Patronat). Les travail-
leurs s'aperçoivent qu'on a tout simplement
abandonné leurs propositions. Ils protestent
énergiquement. Les délégués désorientés par
une telle détermination tergiversent : « soyons
souples, tous les travailleurs ne sont pas prêts,
il ne faut pas briser l'unité, faites des proposi-
tions concrètes, nous en discuterons plus tard,
la situation générale n'est pas très bonne,
etc... ». Les travailleurs présents sont unanimes :
« on ne doit pas laisser tomber nos camarades
licenciés » cet objectif passe avant tout autre,
même l'augmentation des salaires. Une mani-
festation est promptement organisée, un seul
mot d'ordre : « rembauchez les licenciés ».
Un défi
aux travailleurs
Dassault ne veut pas entendre « l'appel à la
raison » que lui lancent les responsables syndi-
caux : « nous souhaitons que le langage de la
raison l'emporte et permette, par des proposi-
tions constructives et réalistes, de mettre un
terme à une situation qui n'a que trop duré »
(communiqué des syndicats 14 mars 68).
Au terme de 5 h. de discussion à la commis-
sion de conciliation, la direction régionale main-
tient les sanctions prononcées bien que les syn-
dicats aient proposé « diverses solutions, no-
tamment la mutation, le rembauchage ultérieur
dans une autre usine de la Société dans la
région. ».
Par contre les syndicats ont accepté les
propositions dérisoires concernant les salaires :
1 % d'augmentation et la promesse de discus-
sions le 1" avril.
Dassault est resté intransigeant, les travail-
leurs n'ont rien obtenu de satisfaisant ; mais
ils continuent la lutte sur leur mot d'ordre :
« Rembauchez les licenciés ».
QUIMPER
La dignité des ouvriers :
LA RÉVOLTE î
Dans les usines de papiers minces et spéciaux
de Quimperlé, les 500 ouvriers sont en lutte
depuis deux mois. Appartenant au trust franco-
américain, Bolloré et Zig-Zag, l'usine tourne
en 3X8 et les cadences sont rapides. Les salai-
res sont bas, à l'image de ceux des travailleurs
du Finistère. Deux revendications principales
mobilisent les ouvriers dans cette lutte : 3 %
d'augmentation, et 15 francs par mois de « vie
chère », uniformément accordés.
Pour obtenir ces revendications, les ouvriers
ont débrayé plusieurs fois à l'appel du syndicat.
Mais à chaque fois, le patron s'attendant au dé-
brayage, pouvait prévoir les conséquences, et
n'en était pas trop gêné. Il refusait de lâcher
quoi que ce soit. Au bout du quatrième débraya-
ge, les ouvriers sont passés à une forme d'action
plus dure, en faisant des débrayages-surprise,
ce qui désorganise considérablement la pro-
duction, immobilise certaines machines pour de
longues heures, rend la pâte à papier inutili-
sable. Evidemment cette forme d'action rendait
furieuse la direction. A la troisième fois, le ven-
dredi 16 février au soir, le patron fait fermer
les portes de l'usine, lock-outant ainsi les tra-
vailleurs. La fraction d'ouvriers présents tenta
bien de s'opposer à cette manœuvre, mais le
syndicat ne mobilisa pas tous les ouvriers pour
occuper l'usine, ce qui était le seul moyen de
faire face à cette attaque.
Le samedi, l'usine resta fermée, et ce n'est
que le lundi que le travail reprit : un jour de
salaire perdu pour les ouvriers.
De plus, de nombreux ouvriers qui refusaient
de faire des heures supplémentaires, ont reçu
des lettres de menaces chez eux, adressées par
la direction.
Le 22 février, c'est la grève pour 24 heures.
Deux autres usines appartenant au même patron
dans le département, se solidarisent avec ceux
de Quimperlé, soutenant aussi leurs propres re-
vendications pour des augmentations de sa-
laires.
Un meeting a lieu, où les délégués, le repré-
sentant de la fédération papier carton, et le
maire communiste (révisionniste) d'une ville voi-
sine prennent la parole. Ils soutiennent en appa-
rence les ouvriers, en leur disant qu'il faut
forcer les patrons à partager les énormes profits
qu'ils font avec nous. Démagogie et réformisme
sont le fond de leurs discours.
UNE MANIFESTATION
"DIGNE ET CALME"
Après ce court meeting, une manifestation se
forme dans la rue. On appelle les ouvriers à
se montrer dignes, et à ne pas répondre aux
provocations de la police. On ne verra que deux
gendarmes pendant tout le trajet, et un ouvrier
qui leur crie de retourner dans leur caserne se
fera vertement réprimander par un délégué.
Le défilé est morne ; on monte la route natio-
nale, au sortir de la ville on fait demi-tour, ce
qui permet de croiser la moitié des camarades
qui n'ont pas encore tourné. Enfin, après vingt
minutes de cette marche sur l'air de « il était
un petit navire », et « Bolloré peut payer », la
manifestation s'arrête. Les délégués félicitent,
ou plutôt se félicitent entre eux de la « réussite
de cette action digne et calme ».
Mais lorsque l'on va pour se séparer, les ou-
vriers demandent quand on se retrouve. Un
rendez-vous est fixé pour la semaine suivante
à Quimper.
Jeudi 29 février. Après de nouveaux et longs
discours, les patrons refusent toujours les 3 %
et s'en tiennent à leur proposition de 2,75 %,
sans les 15 F. Nouvelle grève, nouvelle mani-
festation, à Quimper cette fois où les ouvriers
de l'usine Capic (métallurgie) qui mènent une
lutte depuis 36 jours et sont en grève depuis
une semaine (augmentation de salaire et protes-
tation contre un licenciement), manifestent aus-
si. Avant le départ, le délégué prend encore une
"CE QU'IL FAUT, C'EST SE BATTRE"
Un groupe discute ferme : « Toutes ces
discussions, ça ne sert à rien du tout. C'est ce
que veulent les patrons. Comment pourraient-
ils avoir peur lorsque cinq malheureux flics nous
arrêtent. Non, ce qu'il faut c'est se battre. On a
20 octobre 1967 •' les paysans «que l'on critique tout le temps» devant la préfecture du Mans
fois la parole pour rappeler qu'il faut se mon-
trer digne et ne pas répondre aux provocations.
« Même s'ils vous bousculent, dit-il, ne répondez
pas ». Tollé général parmi les ouvriers qui ne
l'entendent pas ainsi. « On ne va tout de même
pas se laisser frapper sans répondre, non ? ».
Le cortège s'ébranle et l'air du petit navire
reprend le dessus : « Ohé Bolloré, Bolloré navi-
gue sur nos sous ». Cela a l'avantage, pour les
nouveaux « qui ne connaissent pas encore les
paroles, de pouvoir quand même chanter », dit
un délégué.
LES DELEGUES SYNDICAUX
PROTEGENT UNE POIGNEE DE FLICS
II y a un millier d'ouvriers des trois usines de
papier et de l'usine Capic. Au coin d'une rue,
une explosion fait sursauter tous les responsa-
bles à la tête du cortège. C'est un pétard. Aussi-
tôt, deux ou trois responsables parcourent les
rangs pour trouver « le provocateur ». Le défilé
contourne toute la ville, et arrive enfin après
trois quarts d'heure trop longs aux abords de la
préfecture. On pense que c'est là que l'affron-
tement doit avoir lieu. Autour des bâtiments,
pas de C.R.S., quelques flics seulement, une
dizaine. Lorsque la manifestation traverse
i'Odet, 5 flics se déportent et se mettent en tra-
vers de la rue. Le cortège pile net. Les délégués
se comptent, la moitié se détache et rentre dans
la préfecture, l'autre reste là pour surveiller les
ouvriers. Ceux-ci veulent passer, mais on leur
dit qu'il faut rester là. Au premier rang, quel-
ques-uns traversent la rangée des 5 flics, le
délégué est furieux et bloque le coin, en deman-
dant au flic de l'aider à les empêcher de passer.
Les ouvriers sont déconcertés. Au bout de dix
minutes, des petits groupes s'éparpillent, en-
trent dans les cafés. Plus de la moitié disparaît
ainsi.
déjà trop discuté. On sait bien qu'ils peuvent
payer, il faut les forcer. Les paysans, qu'on cri-
tique tout le temps, savaient quoi faire, eux.
Ils n'avaient pas peur au moins. Il ne faut plus
discuter avec le patron ; l'autre jour, quand on
l'a vu, il y en a un qui a crié : « à la guillotine ».
Il avait peur. Il faut aller dans son bureau, pas
pour discuter, mais pour faire comme ceux de
la Saviem, à Caen, tout casser. On sait bien
qu'il faudra faire la révolution, c'est pas avec
toutes leurs commissions, ni leurs parlottes in-
terminables qui nous endorment. »
Lorsque les délégués ressortent, le maire
prend la parole pour dire que « Monsieur » le
préfet fera tout son possible ; mais les patrons
sont disposés à faire un effort, et payer 2,75 %.
« Si vous voulez changer un peu votre position,
il pourrait y avoir un accord ». D'une seule voix,
tous crient qu'il n'en est pas question, que les
patrons peuvent payer et qu'ils payeront, qu'il
faut continuer jusqu'au bout.
Alors, les délégués se résignent en disant
qu'ils poursuivront la lutte, et remercient les
ouvriers de les avoir soutenus si nombreux.
Mais déjà, les travailleurs n'écoutent plus, ils
scandent « les patrons peuvent payer ». La ma-
nifestation est dispersée quelques instants plus
tard.
La C.G.T. a tenté une fois de plus de dévoyer
la lutte, mais les ouvriers sont unis comme les
doigts de la main, et la forcent à poursuivre.
Le syndicat va tenter de les fatiguer encore
longtemps, ne durcissant pas les luttes, et tâ-
chant sans cesse de les démobiliser. Ils les
répriment en leur intimant de se montrer dignes.
Mais les ouvriers ne se sentent aucune fierté
d'avoir été stoppés par quelques malheureux
flics. Ils ne sont pas fiers du calme et de l'ordre
qu'on leur impose. Ils savent et sont résolus à
montrer, malgré les pontes syndicaux, que la
dignité des ouvriers est LA REVOLTE.
Au moment où « Servir le Peuple
dans son prochain
paraît, le mouvement revendicatif des travailleurs de Quimper s'est achevé. « Servir le Peuple » rendra compte de ses résultats
LA LUTTE ENTRE LES DEUX LIGNES DANS LA C. G. 1
A REMIREMONT, LA DIRECTION DE LA C.G.T. SOUTIENT
UN PATRON CONTRE LE SYNDICAT DE SON ENTREPRISE
Une lutte aiguë oppose depuis plusieurs mois les syndicalistes pro létariens de Remiremont et la direction locale révisionniste de la C.G.T.
Cette dernière s'est démasquée complètement : dans le cadre de l'unité de la « gauche ». en aidant le patron-maire de « gauche » Dinkel
à détruire le syndicat du bâtiment dans son entreprise et à en licencier 1 e secrétaire, elle a montré qu'elle portait ses coups non pas contre les
patrons mais contre les syndicalistes résolus. Au moment où le patron at et l'Etat lancent une vaste offensive contre les travailleurs, la direc-
tion locale de la C.G.T. abandonne toute position de classe dans le syndicat et collabore à cette offensive.
C'est aux syndicalistes prolétariens, à la masse des syndiqués qu'il appartient de démasquer ces directions de trahison, de reconquérir
leurs syndicats sur des positions de lutte de classe pour faire face à l'offensive patronale. Renforcer la C.G.T. n'est rien d'autre : les ouvriers
prennent le pouvoir dans le syndicat.
« Servir le Peuple » présente ici de larges extraits de tracts retraçant la lutte des syndicalistes prolétariens de Remiremont. Dans un pro-
chain numéro, un article fera le bilan de leur travail.
Feu vert pour le patron !
Fin 1967
Une lutte aiguë oppose les travailleurs du bâtiment au patron
DINKEL.
Le patron veut licencier une partie de son personnel, 40 - 50
travailleurs, par ce biais il entend se débarasser de l'organisa-
tion syndicale. Les travailleurs à travers l'organisation syndicale,
mènent une lutte victorieuse.
Près de l'échec, Dinkel au nom de l'unité de la gauche, fait
appel au P.C.F.
Celui-ci lui garantit que rien ne sera fait pour soutenir le
syndicat C.G.T. du bâtiment et lance une « mise en garde »
attaquant le syndicat C.G.T. et le secrétaire élu par lui.
Janvier 1968
Assuré du soutien du P.C.F., Dinkel licencie le secrétaire
du syndicat C.G.T., malgré l'opposition du C.E. et commence a
détruire l'organisation syndicale.
8 Janvier
Un groupe de travailleurs de Saint-Etienne et de Remiremont
crée un comité de lutte contre les licenciements.
Ce comité appelle la C.G.T. à soutenir réellement le syndicat
C.G.T. du bâtiment et son secrétaire.
16 et 17 Janvier
Après diverses manœuvres pour tenter d'étouffer le mouve-
ment, la direction locale de la C.G.T. aidée par d'autres
organisations syndicales créent un comité en excluant le
comité né le 8 janvier . Devant les efforts du comité de lutte
contre les licenciements et pour donner le change, la direction
locale de la C.G.T., par l'intermédiaire du comité intersyndical
diffuse un tract, débitant des généralités à l'exclusion de tout
élément pouvant rassembler les travailleurs.
Jeudi 15 février
Changeant d'attitude, la direction de la C.G.T. locale diffuse
une « mise en garde », déversant un flot de calomnies contre
le comité.
Les membres du comité sont connus depuis longtemps des
travailleurs. C'est pourquoi il ne semble pas utile de répondre
en détail à ces injures.
A quel moment intervient cette nouvelle attaque ?
Le secrétaire du bâtiment a fait appel au prud'homme, la
position de Dinkel est si mauvaise qu'il risque d'être obligé de
payer le mois de salaire au secrétaire du syndicat du bâtiment,
tant que ce dernier n'aura pas retrouvé de travail.
La défense de Dinkel repose sur le mensonge : !e secrétaire
du syndicat aurait distribué des tracts dans l'entreprise...
Bien sûr i! n'a aucune preuve, et pour cause.
Une fois encore la direction locale et la direction départe-
mentale de la C.G.T. volent au secours de Dinkel et affirmen»
à la deuxième ligne de sa « mise en garde » qu des tracts ont
été distribués dans les entreprises.
Un proverbe qualifie l'action de certain sot en disant « qu'il
soulève une pierre pour se la laisser tomber sur les pieds ».
Les dirigeants locaux et les dirigeants de l'U.D. C.G.T.
sont de ces sots.
En tentant d'écraser le syndicat du bâtiment puis le comité,
ces dirigeants ont découvert leur vrai visage, leurs visages de
traîtres, de collaborateurs de classe.
Ils ont montré quel était le sens profond de l'unité de la
gauche.
Renforcer la C.G.T.
... Il faut insister sur ce fait que l'élimination
des agents de la bourgeoisie dans le syndicat ne peut
être faite que par les travailleurs de l'entreprise eux-
mêmes.
Il faut donc que les travailleurs prennent en mains
la tâche de critique du responsable numéro 1.
Il ne faut pas que les travailleurs jettent leurs
cartes, au contraire.
Il faut que les travailleurs non syndiqués conscients
des trahisons du responsable numéro 1 adhèrent à la
C.G.T. pour y renforcer la base et participer à la criti-
que et à l'élimination des agents du patron.
Les travailleurs des Etablissements Géliot doivent
compter sur leurs propres forces. Ils peuvent compter
sur l'aide du comité mais ils ne doivent pas en dépen-
dre, ni penser que le comité peut faire le travail pour
eux.
Que les travailleurs les plus conscients prennent
leurs responsabilités face à leurs camarades.
Qu'ils s'organisent à l'intérieur de la C.G.T.
Qu'ils s'appuient sur la masse des travailleurs.
Qu'ils mènent un combat acharné contre le patron
et ses agents dans le syndicat.
Qu'ils remportent la victoire aux prochaines élec-
tions !
Extrait du tract "les responsables aux abois"
Si des travailleurs s'opposent à cette unité parce qu'ils luttent
contre les exploiteurs capitalistes pour défendre les Intérêts
de la classe ouvrière, ces dirigeants se joignent aux exploi-
teurs pour frapper les travailleurs.
La C. G. T.
Dans l'esprit des travailleurs la C.G.T., c'est l'organisation
de la lutte économique contre les patrons. Son passé de
lutte est la raison de cet état d'esprit.
C'est pour cela que nous vous appelons à renforcer la
C.G.T.
Mais devons-nous en rester là ? Devons-nous accepter tout
ce qui est en pîace actuellement ? NON.
Nous devons juger les dirigeants syndicaux sur leur action
et non pas sur leurs paroles.
Si les travailleurs veulent défendre leurs intérêts collectifs
ils doivent s'intéresser aux affaires de leur syndicat.
A aucun moment il ne faut abandonner sans condition ni
surveillance ses intérêts à quelque individu que ce soit.
Le comité de lutte contre le licenciement
Les Contremaîtres et la C.G.T.
L'article de « Servir le Peuple » n° 16, « Les Contremaîtres et la C.G.T. » a
suscité de vives discussions. Beaucoup de camarades syndicalistes ont critiqué le
caractère unilatéral de l'article qui passe sous silence la possibilité de neutraliser
les contremaîtres par une action unie des ouvriers. Aussi « Servir le Peuple » ouvre-
t-il une tribune pour que se poursuive l'échange d'expériences et d'idées sur cette
question. Un camarade métallo de la région parisienne apporte une première con-
tribution dans ce numéro.
Au cours de leurs luttes, les ouvriers se heur-
tent sans cesse aux contremaîtres. Représen-
tants du patron dans l'atelier, ils sont cependant
des salariés. Il est bien révolu le temps de l'en-
treprise familiale, où les contremaîtres pou-
vaient espérer quitter leur classe en épousant
la fille du patron ! Ils peuvent avoir des reven-
dications communes avec les ouvriers. Sur l'in-
justice des promotions, sur les décentralisations:
ainsi, quand une usine se décentralise, les
contremaîtres-maison (sortis du rang) ne sont
pas repris bien souvent avec le même salaire.
Mais leur fonction dans l'usine, leurs salaires
élevés les empêchent d'être du côté des ou-
vriers. Ils distribuent les postes de travail, déci-
dent des notes pour les augmentations de sa-
laires, contrôlent le respect des règlements :
« veiller à la bonne marche de l'entreprise »
les transforme en flics du patron.
Il est bien souvent impossible d'entraîner les
contremaîtres dans les luttes revendicatives.
Mais ce serait une grave erreur de diriger les
luttes uniquement contre eux. Leur attitude dé-
pend de la combativité des ouvriers qu'ils ont
sous leurs ordres. Au début, le contremaître
tente de désamorcer toute lutte revendicative et
use pour cela de toutes ses armes répressives.
Si les ouvriers de l'atelier sont unis et résolus,
ie contremaître s'efface et laisse faire le patron.
Le syndicaliste doit analyser pour chaque cas,
les contradictions locales existant entre contre-
maîtres diplômés et contremaîtres-maison, en-
tre ceux qui sont sortis du rang par qualités
professionnelles et les arrivistes, ceux qui se
sont fait acheter. Surtout, il doit analyser les
contradictions qui existent entre les contremaî-
tres et le patron, afin de neutraliser les contre-
maîtres. C'est la force des ouvriers unis qui
annihile la répression des contremaîtres.
Dans mon usine, presque tous les contremaî-
tres sont d'anciens délégués C.G.T. La tactique
du patron est simple : discréditer l'organisation
syndicale aux yeux des travailleurs. Le plus
souvent, ces militants ne sont pas des « pour-
ris », des « vendus ». Ecœurés par la politique
confédérale, dégoûtés par les méthodes bureau-
cratiques de certains pontes, ils « laissent tout
tomber ». Ils ont perdu confiance en leurs for-
ces, en celles de leurs camarades, et ne veulent
plus se battre. Ils sont alors une proie facile
pour le patron.
Là encore, ce n'est pas contre eux, mais
contre la ligne de la Confédération, responsable
de cet état de chose et contre le patron qui en
profite, que doit être dirigée la pointe du combat
des ouvriers.
DÉFENDRE « LA VIE DES ENTREPRISES » OU DEFENDRE
LES CONDITIONS DE VIE DES MASSES
OPERATION HORS, StRie A CLICHY
L'imprimerie DUPONT
doit sa vie à l'intervention
des travailleurs
ES MIUIfBS DE MEÎàUUBS
HAMIKSÎEKÎ t REDON
Redon : plusieurs milliers
de métallos, unis sur leurs
propres mots d'ordre contre
le chômage et les salaires de
misère, opposent la violence
des masses à la répression
des C.R.S.
L'« Humanité » fait un silen-
ce total sur le caractère ré-
solu, exemplaire de cette lut-
te ; à peine mentionne-t-elle
dans un entrefilet les « évé-
C'est le dossier d'une entreprise rentable que les syndi-
cats et les élus soutenus par des manifestations des
travailleurs, ont plaidé devant les représentants du gou-
vernement.
Le. 16 février l'imprimerie Dupont 'fermait ses portes
et 510 travailleurs étaient licenciés. Le 17 février, 350
d'entre eux étaient invités, à reprendre leur poste...
Evidemment- 160 travailleurs restaient sans travail
(une quinzaine ont encore été repris depuis) et la direc-
tion a rogné sur quelques avantages.
Mais l'essentiel : la marche de l'entreprise pour une
majorité du personnel a été sauvegardée. Ce n'est pas si
souvent que les travailleurs remportent de tels succès.
Ce faisant, le personnel de chez Paul-Dupont a démontré
qu'en défendant son emploi, il défendait la vie de l'impri-
merie et une partie active du patrimoine de la commune.
L'Humanité du 12-3-68
raient lutter contre les licen-
ciements que s'ils montrent
que leurs revendications sont
compatibles avec la vie d'une
entreprise rentable.
Autrement dit « ouvriers,
ne demandez que ce qu'il est
possible d'obtenir sans tou-
cher aux profits des pa-
trons ! »
C'est donc une lutte fictive
contre les licenciements, une
réelle collaboration de clas-
ses qui eut lieu chez Du-
pont sous la direction des ré-
visionnistes. Les pontes syn-
dicaux ont aidé les patrons
à rendre rentable l'entrepri-
se ; seule une entreprise ren-
table peut vivre en système
capitaliste et pour cela les
ouvriers doivent y être ex-
ploités. 160 ouvriers licen-
ciés et des avantages acquis
liquides : les révisionnistes
ont aidé les patrons à répri-
mer, à exploiter les masses.
nomenis :> de Redon ; par
contre en bonne place, à la
même page, le P.C.F. présen-
te sa lutte exemplaire : une
capitulation négociée entre le
patronat, l'état, les pontes
syndicaux et les élus révi-
sionnistes ; une capitulation
pour que vive l'imprimerie
Dupont.
Suivant l'article de l'Huma-
nité, les ouvriers ne pour-
STALINE,
GRAND CONTINUATEUR
DE LENINE
Servir le Peuple commencera dans le
prochain numéro la publication d'une série
d'articles retraçant l'œuvre du grand conti-
nuateur de Lénine que fut le camarade
Staline.
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permettant de suivre le déroulement de la plus
profonde révolution que l'histoire ait connue.
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Dépôt légal 1el trimestre 1968 Distribué par les NMPP
DEFENDONS LA C.G.T. CON
POLITIQUE BOURGEOISE
ET SYNDICAT OUVRIER
I. "INDEPENDANCE SYNDICALE "
La C.G.T. qui fonde sa doctrine sur l'idée intran-
sigeante de la lutte de classes et dont l'objectif est
« la disparition du salariat et du patronat » (statuts
de la C.G.T. art. 1 ) ne peut être indépendante,
c'est-à-dire coupée de la politique prolétarienne, du
Parti prolétarien. L'indépendance syndicale à l'égard
de toute « politique » est une illusion qui a toujours
servi aux opportunistes. Comment la C.G.T. pour-
rait-elle se désintéresser des questions politiques
essentielles dont la solution commande l'émancipa-
tion finale des travailleurs ? Toute lutte de classes
est en dernière analyse une lutte politique. Les flics
qui viennent garantir la liberté de travail des jaunes
et la liberté du capital, à l'occasion de toute grève,
montrent aux ouvriers la justesse de cette affirma-
tion des communistes. Aujourd'hui, l'intervention de
l'Etat bourgeois dans tous les domaines est telle
que plus personne ne peut nier l'évidence : chaque
lutte de classes dans une entreprise met en cause
le régime politique du grand capital. Ce n'est pas
un hasard si le seul syndicat qui prétend affirmer
contre vents et marées l'« indépendance syndicale »
est le syndicat jaune entre tous : F.O. F.O. montre
ainsi la nature de la prétendue « indépendance syn-
dicale » : c'est une « politique » de collaboration de
classes systématique dans le cadre du régime.
Inversement un véritable syndicat de lutte de clas-
ses rompt tout lien avec la politique et les partis
bourgeois défenseurs ouverts ou déguisés des inté-
rêts du capital mais non avec la politique et le
Parti prolétariens dont l'objectif est le renverse-
ment révolutionnaire du gouvernement bourgeois.
Voilà pourquoi, quand la Confédération affirme des
positions politiques, elle fait hurler F.O mais elle
n'a pas tort. Cependant, lorsqu'elle affirme des
positions politiques bourgeoises, elle trahit la ligne
fondamentale de la C.G.T. qui est l'organisation de
masse de la lutte économique de classes ; elle
brade la C.G.T., et les luttes que mènent à la base
les syndicalistes prolétariens de la C.G.T.
II. SOUMISSION SYNDICALE
A LA POLITIQUE BOURGEOISE
On ne peut pas aujourd'hui reprocher à la C.G.T.
de se désintéresser de la politique. Bien au contrai-
re ; on assiste depuis quelque temps à un renfor-
cement et à un élargissement des positions propre-
ment politiques de la Confédération. Toutes les
unions locales et départementales mettent systé-
matiquement l'accent à l'occasion de chaque lutte
sur « les nécessaires changements politiques »
qu'exigé la situation. C'est particulièrement net à
l'occasion de « la campagne nationale pour la
défense de l'emploi ». Il est bien vrai que la lutte
contre les licenciements, le chômage, l'« exode »
accéléré des paysans travailleurs posent immédiate-
ment la question politique du régime. Le chômage,
l'exode ce sont les effets du capitalisme et il est
utopique de dénoncer les causes du chômage si
on ne met pas en question le régime capitaliste.
C'est la recherche capitaliste du profit maximum
qui pousse les patrons à embaucher et débaucher
selon leurs besoins, à constituer une réserve de
chômeurs pour peser sur les salaires. Est-ce la
raison profonde des positions politiques actuelles
de la Confédération ? Non. La preuve, c'est qu'elle
ne prend pas parti pour un renversement révolu-
tionnaire du régime capitaliste. La véritable raison,
il faut la rechercher dans le renforcement de l'union
des partis bourgeois de gauche. La confédération
demande à participer à l'élaboration du programme
de la « gauche », elle salue l'accord P.C.F. - F.G.O.S.,
et dans sa propagande locale, elle explique que les
changements politiques souhaités par les travail-
leurs verront le jour quand les partis bourgeois de
« gauche » auront conquis au Parlement la majorité.
Le caractère de plus en plus « politique » de la
propagande de la Confédération reflète l'accélé-
ration de l'union des partis bourgeois de gauche.
On sait que le développement de la « gauche »
implique la volonté de «conquête» (électorale)
de couches de la population qu'effraient la lutte de
classes. Le rôle de la Confédération est alors d'effa-
cer progressivement l'image trop violente de la
lutte de classes. Aussi, veut-elle éviter à tout prix
ce qu'elle appelle « les provocations » : à Dassault
ou à Quimper les pontes syndicaux s'efforcent
d'éviter que se reproduisent des « incidents » com
me à Caen. Faire oublier l'action des ouvriers de
Caen, c'est la consigne. On voit comment les inter-
ventions politiques de la Confédération l'amènent
à briser les luttes économiques de classes, pour
peu que celles-ci soient résolues. La résolution dans
la lutte de classes relève d'une politique prolétarien-
ne, du point de vue de la lutte politique de classe.
La « politisation » actuelle de la confédération est
bien à l'opposé de la politique prolétarienne.
III. DEMAGOGIE ET REFORMISME
La Confédération axe toute sa propagande pour
l'emploi sur le thème : « augmentation générale des
salaires, retraites et pensions », pour « relancer
l'économie du pays ». Ce qui provoque l'actuelle
« crise de l'emploi », dit la Confédération, c'est le
«resserrement du marché intérieur» (85% du
marché pour les entreprises françaises) dû à la
{imitation du pouvoir d'achat des masses populai-
res. Pour relancer l'activité des entreprises, donc
pour réduire le chômage total ou partiel, il faut
relancer le marché intérieur : c'est-à-dire accroître
le pouvoir d'achat des masses par l'augmentation
des salaires, retraites et pensions. Cette argumenta-
tion est réformiste et démagogique. Elle met à nu
le fond de la « politique » de la Confédération.
Elle est démagogique, parce qu'elle donne aux
ouvriers l'illusion que la Confédération leur propose
un programme d'action contre le chômage et pour
l'augmentation des salaires. Mais ce n'est pas un
programme d'action ouvrière, c'est un programme
électoral, un discours responsable pour les experts
du Conseil Economique et Social. Un programme
réformiste. Il sabote complètement en effet le point
de vue de classe, le point de vue de l'union des
ouvriers dans l'action contre les patrons respon-
sables du chômage et de l'offensive contre les
salaires. Voyons pourquoi :
0 Les patrons provoquent le chômage pour
peser sur les salaires. Le chômage en effet permet
aux patrons de casser l'armée prolétarienne en
deux : ouvriers en activité perpétueHement mena-
cés, et chômeurs. Pour lutter contre le chômage, il
faut unir les ouvriers dans les usines et les
chômeurs, former contre les assauts des patrons
l'armée unie des travailleurs. C'est là le juste point
de vue de classe. Si l'on ne réalise pas cette unité,
on ne peut pas enlever aux patrons leur atout
majeur dans la situation actuelle pour peser sur
les salaires : le chômage. Or ce n'est pas la voie
qu'emprunté la Confédération, qui a entériné la
politique patronale en signant SUR LA DEMANDE
DU GOUVERNEMENT l'accord sur les « chômeurs
partiels ». Par cette capitulation, la Confédération a
accepté non seulement de couper les chômeurs des
ouvriers en activité, mais de couper les chômeurs
entre eux : puisque seule une petite fraction des
chômeurs partiels est indemnisée aux termes de
l'accord. Et encore ce n'est même pas l'ensemble
des ouvriers qui font moins de 40 heures, certains
syndicats de patrons ayant refusé de signer
l'accord !
£ Ce n'est pas tout : la Confédération brise par
des accords de capitulation l'unité des ouvriers
en activité et des chômeurs ; mais elle brise aussi
les mouvements de masse dans les entreprises
contre les licenciements, pour une garantie effective
des ressources, comme elle l'a montré à la Rhodia
ou à Caen. Ces luttes résolues effraient les sccialos.
Mieux vaut des rassemblements comme à Fougères
où les pontes n'ont pas mobilisé les ouvriers contre
les patrons responsables des bas salaires et du
chômage mais... « pour le développement régional
de l'Ouest » ! Mieux vaut, pour la Confédération,
oublier le point de vue de classe.
@ Enfin, dire que l'augmentation des salaires
est nécessaire pour relancer la consommation, c'est
vider de son contenu de classe la lutre pour l'aug-
mentation des salaires. Augmenter les salaires, c'est
contraindre les patrons à payer la force de travail
de l'ouvrier ie plus cher possible, c'est en même
temps faire comprendre à la masse des ouvriers la
nature du capitalisme, du salariat et du patronat
dont la Confédération prétend encore vouloir l'abo-
lition. Car pour l'ouvrier, c'est la lutte pour le
salaire, pour la défense du salaire contre les
réductions patronales, pour l'augmentation du
salaire — sa seule ressource — qui lui permet
de saisir l'opposition fondamentale d'intérêts entre
les patrons et les ouvriers. Lutter pour l'augmenta-
tion des salaires, c'est mener une lutte de classes ;
ce n'est pas pour l'ouvrier, permettre à l'économie
capitaliste de mieux fonctionner.
Aucun syndicaliste C.G.T. de base, lié à la masse
des ouvriers dans les ateliers ne mobilisera les
ouvriers sur le thème : relançons l'économie capi-
taliste ! Et cela montre assez l'opposition entre la
politique démagogique et réformiste de la Confédé-
ration et la politique prolétarienne des militants
fidèles aux principes de la lutte de classes.
IV. LES SYNDICALISTES
PROLETARIENS CONTRE
LES HERITIERS DE JOUHAUX
Ce sont les jaunes à la Jouhaux dans les années
30 quand la crise capitaliste s'abattait sur les pau-
vres qui ont inventé cette tactique démagogique et
réformiste. Pour briser le mouvement de masses
unifié contre le chômage, pour éviter de faire payer
aux riches le tribut de la crise capitaliste, Jouhaux
et les jaunes avaient monté une vaste opération
démagogique. Ils voulaient réformer les structures,
relancer la consommation et l'économie. Parce
qu'ils ne voulaient pas de luttes de masses pour
faire payer les riches et pour renverser le gouverne-
ment des riches. Vive le Plan démocratique, vite
des changements politiques et économiques néces-
saires, s'écriaient-ils. Et pendant ce temps ils liqui-
daient les luttes unifiées contre le chômage.
Les syndicalistes prolétariens aujourd'hui, conti-
nuen la lutte d'alors des révolutionnaires de la
CG.T.U. contre les manœuvres des jaunes. Ils
luttent à l'intérieur de la C.G.T. contre la ligne de
collaboration des classes, contre la démagogie et le
réformisme. Leur mot d'ordre : mener la lutte de
classes en unissant dans l'action contre les patrons
tous les ouvriers : ouvriers en activité et chômeurs,
hommes, femmes, jeunes, immigrés. Pour eux, la
C.G.T., c'est l'organisation de la lutte de classes.
Ils la défendent contre les bradeurs de la Confédé-
ration.
TRE LES OPPORTUNISTES
"LES RÉVOLUTIONNAIRES DOIVENT-ILS
MILITER DANS LES SYNDICATS
RÉACTIONNAIRES?." LÉNINE
Les communistes ne doivent jamais
se couper de la majorité du peuple et,
sans en tenir compte, progresser de
façon aventureuse à la tête seulement
d'une minorité avancée ; ils veilleront à
établir des liens étroits entre les élé-
ments avancés et la grande masse du
peuple. Voilà ce que veut dire penser à
la majorité. Mao Tsé-Toung
LES SYNDICATS,
ÉCOLES DU COMMUNISME
Les syndicats ont marqué un progrès gigantesque
de la classe ouvrière au début du développement du
capitalisme ; ils ont marqué le passage de l'état de
dispersion et d'impuissance où se trouvaient les ou-
vriers, aux premières ébauches du groupement de
classe. Lorsque commença à se développer la forme
suprême de l'union de classe des prolétaires, le parti
révolutionnaire du prolétariat (qui ne méritera pas ce
nom aussi longtemps qu'il ne saura pas lier les chefs,
la classe et les masses en un tout homogène indis-
soluble), les syndicats révélèrent inévitablement
certains traits réactionnaires, une certaine étroitesse
corporative, une certaine tendance à l'apolitisme,
un certain esprit de routine, etc. Mais nulle part au
monde le développement du prolétariat ne s'est fait
et ne pouvait se faire autrement que par les syndi-
cats, par l'action réciproque des syndicats et du parti
j de la classe ouvrière. La conquête du pouvoir poli-
tique par le prolétariat est, pour celui-ci considéré
comme classe, un immense pas en avant. Aussi le
parti doit-il, plus encore que dans le passé, à la
j manière nouvelle et pas seulement à l'ancienne,
éduquer les syndicats, les diriger, sans oublier toute-
fois qu'ils restent et resteront longtemps l'indispensa-
ble « école du communisme » et l'école préparatoire
des prolétaires pour l'application de leur dictature,
le groupement nécessaire des ouvriers afin que la
gestion de toute l'économie du pays passe graduel-
lement d'abord aux mains de la classe ouvrière (et
non à telles ou telles professions), et puis à l'en-
semble des travailleurs...
CHASSER DES SYNDICATS
LES OPPORTUNISTES
Dans les pays plus avancés que la Russie, un
certain esprit réactionnaire des syndicats s'est mani-
festé, et devait se manifester incontestablement, avec
beaucoup plus de force que chez nous. En Russie,
les menchéviks avaient (et ont encore en partie, dans
un très petit nombre de syndicats) un appui dans
les syndicats, précisément grâce à cette étroitesse
corporative, à cet égoïsme professionnel et à l'op-
portunisme. Les menchéviks d'Occident se sont bien
plus solidement « implantés » dans les syndicats, et
une « aristocratie ouvrière » corporative, étroite,
égoïste, sans entrailles, cupide, philistine, d'esprit
impérialiste, soudoyée et corrompue par l'impéria-
lisme, y est apparue bien plus puissante que chez
nous. Cela est indiscutable. La lutte contre les
Gompers, contre MM. Jouhaux, Henderson,
Extraits du chapitre VI
de la «Maladie infantile du
Communisme »
Dans chacun de ses numéros, Servir le Peuple présente un texte,
synthèse de l'expérience passée du mouvement ouvrier.
Il répond aux problèmes que se posent actuellement les militants
marxistes-léninistes.
Etudier ce texte de Lénine, de même que celui de Losovsky «des-
truction ou conquête des syndicats » publié dans le numéro précédent,
permettra aux militants marxistes-léninistes d'orienter correctement leur
travail dans les masses.
Merrheim, Legien et Cie (1) en Europe occidentale,
est beaucoup plus difficile que la lutte contre nos
menchéviks qui représentent un type politique et
social parfaitement analogue. Cette lutte doit être
impitoyable et il faut absolument la pousser, comme
nous l'avons fait, jusqu'à déshonorer complètement
et faire chasser des syndicats tous les incorrigibles
leaders de l'opportunisme et du social-chauvinisme.
Il est impossible de conquérir le pouvoir politique (et
il ne faut pas essayer de prendre le pouvoir) aussi
longtemps que cette lutte n'a pas été poussée jusqu'à
un certain degré ; et dans les différents pays et dans
des conditions diverses, ce « certain degré » n'est pas
le même, et seuls des dirigeants politiques du prolé-
tariat, réfléchis, expérimentés et compétents, peuvent
le déterminer dans chaque pays...
TRAVAILLER LA OU
SONT LES MASSES
Mais nous luttons contre F « aristocratie ouvrière »
au nom de la masse ouvrière et pour la gagner à
nous : nous combattons les leaders opportunistes et
social-chauvins pour gagner à nous la classe ouvrière.
Il serait absurde de méconnaître cette vérité élé-
mentaire et évidente entre toutes. Or, c'est précisé-
ment la faute que commettent les communistes
allemands « de gauche » qui, de l'esprit réactionnaire
et contre-révolutionnaire des milieux dirigeants syn-
dicaux, concluent à... la sortie des communistes des
syndicats ! ! au refus d'y travailler ! ! !et voudraient
créer de nouvelles formes d'organisation ouvrière
qu'ils inventent ! ! Bêtise impardonnable qui équivaut
à un immense service rendu par les communistes à
la bourgeoisie. Car nos menchéviks, de même que
tous les leaders opportunistes, social-chauvins des
syndicats, ne sont pas autre chose que des « agents
de la bourgeoisie au sein du mouvement ouvrier »
ou « les commis ouvriers de la classe capitaliste ».
Ne pas travailler dans les syndicats réactionnaires,
c'est abandonner les masses ouvrières insuffisamment
développées ou arriérées à l'influence des leaders
réactionnaires, des agents de la bourgeoisie, des
aristocrates ouvriers ou des « ouvriers embourgeoi-
sés » (consulter à ce sujet la lettre d'Engels à Marx
sur les ouvriers anglais, 1858).
La « théorie » saugrenue de la non-participation
des communistes dans les syndicats réactionnaires
montre, de toute évidence, avec quelle légèreté ces
communistes « de gauche » envisagent la question de
l'influence sur les « masses », et quel abus ils font
dans leurs clameurs du mot « masse ». Pour savoir
(1) Tous les chefs opportunistes des syndicats d'Europe Occi-
dentale. Répliques des menchéviks russes.
aider la « masse » et gagner sa sympathie, son
adhésion et son appui, il faut ne pas craindre les
difficultés, les chicanes, les pièges, les outrages, les
persécutions de la part des « chefs » (qui, opportu-
nistes et social-chauvins, sont dans la plupart des cas
liés — directement ou indirectement — à la bour-
geoisie et à la police) et travailler absolument là où
est la niasse. Il faut savoir consentir tous les sacri-
fices, surmonter les plus grands obstacles, afin de
faire un travail de propagande et d'agitation métho-
dique, persévérant, opiniâtre et patient justement
dans les institutions, sociétés, organisations —• même
tout ce qu'il y a de plus réactionnaires •— partout
où il y a des masses prolétariennes ou semi-proléta-
riennes. Or, les syndicats et les coopératives ouvrières
(celles-ci dans certains cas, tout au moins) sont jus-
tement des organisations où se trouve la masse...
Des millions d'ouvriers en Angleterre, en France,
en Allemagne passent pour la première fois de l'inor-
ganisation totale à la forme d'organisation élémen-
taire, inférieure, la plus simple et la plus accessible
(pour ceux qui sont encore profondément imbus
des préjugés démocratiques bourgeois), savoir : aux
syndicats. Et les communistes « de gauche », révo-
lutionnaires mais déraisonnables, sont là à crier :
« la masse », « la masse » ! et refusent de militer au
sein des syndicats ! ! en prétextant leur « esprit
réactionnaire »! ! Et ils inventent une « Union ou-
vrière » toute neuve, proprette, innocente des
préjugés démocratiques bourgeois, des péchés corpo-
ratifs et étroitement professionnels, — cette Union
qui, à ce qu'ils prétendent, sera (qui sera !) large, et
pour l'adhésion à laquelle il faut simplement (sim-
plement !) « reconnaître le système des Soviets et
la dictature ».
On ne saurait concevoir plus grande déraison, plus
grand tort fait à la révolution par des révolution-
naires « de gauche » ! Il est hors de doute que MM.
Gompers, Henderson, Jouhaux, Legien sont très
reconnaissants à ces révolutionnaires « de gauche »
qui prêchent l'abandon des syndicats réactionnaires
et se refusent à y travailler. N'en doutons pas,
messieurs les « leaders » de l'opportunisme useront
de toutes les manœuvres de la diplomatie bourgeoise,
ils en appelleront au concours des gouvernements
bourgeois, du clergé, de la police, des tribunaux, pour
fermer aux communistes l'entrée des syndicats, pour
les en éliminer par tous les moyens, leur rendre le
travail dans les syndicats désagréable au possible,
pour les outrager, les tracasser, les persécuter. Il faut
savoir résister à tout cela, consentir tous les sacrifices,
user même — en cas de nécessité — de tous les
stratagèmes, recourir à la ruse, aux procédés d'action
clandestine, taire, celer la vérité, à seule fin de péné-
trer dans les syndicats, d'y rester et d'y mener coûte
que coûte l'action communiste.
8
LES MASSES PO
A LA CONQUÊTE DE
à propos d3e la «Démocra
Depuis que s'est développé le mouvement
ouvrier, il n'y a pas eu une seule révolution
populaire, une seule action révolutionnaire
conséquente qui ne se soit donné comme objec-
tif principal : la liberté pour les masses popu-
laires, la démocratie. C'est pour leur émancipa-
tion finale que se battent les travailleurs. Quand
les ouvriers remportent des victoires dans la
guerre de classes qui se mènent dans les usines,
la force qu'ils découvrent c'est celle de leur
émancipation. Quand ils repoussent les assauts
des flics envoyés en renfort pour protéger les
jaunes et les patrons, ils font plus que briser
une manœuvre des patrons et de leur Etat, ils
apprennent que leur émancipation est possible ;
ils mettent à bas la terreur qui pèse à l'usine
dans l'esprit de chaque ouvrier lorsque la dicta-
ture du patron s'exerce sans limites. C'est à
partir de ces expériences que les masses com-
mencent à conquérir les libertés démocratiques.
Elargir ces libertés, c'est remporter de nouvelles
victoires dans la guerre de classes ; c'est un
objectif qui correspond aux aspirations les plus
profondes des masses populaires.
Mais la bourgeoisie prétend, de son côté,
défendre contre l'action des masses populaires,
les libertés démocratiques. C'est aussi à l'usine
qu'elle expérimente ses libertés démocratiques.
Mais du côté de ses bureaux de placement.
Elle achète librement la force de travail des
ouvriers. Elle n'oblige personne en particulier à
venir s'embaucher. Mais, ce qu'elle cache, c'est
qu'elle oblige collectivement les ouvriers à
venir vendre leur force de travail dans ses ser-
vices de personnel : dans la société qu'elle
dirige, les ouvriers n'ont d'autre droit, d'autre
possibilité que de vendre leur force de travail.
Elargir les libertés démocratiques pour la bour-
geoisie, cela signifie élargir ses possibilités d'ex-
ploiter en grand la classe ouvrière. Pour réaliser
cet objectif, elle fabrique librement des partis
qui ont pour tâche de défendre ses libertés ;
elle organise la compétition de ces partis dans
un Parlement ; dans les coulisses, elle tient
tous les fils. Mais de cette manière elle donne
l'impression qu'elle défend les libertés : ne
favorise-t-elle pas la pluralité des partis démo-
cratiques ? Comment lui reprocher alors d'exer-
cer une dictature ? La réponse est évidemment
très simple : accorde-t-elle aux représentants
des masses populaires la liberté de mobiliser
les masses contre l'exploitation capitaliste ? Les
révolutionnaires sont toujours suivis, fichés, em-
prisonnés, tués les premiers dès que les patrons
ont peur de voir chanceler leur domination. La
bourgeoisie opte pour la liberté des partis
bourgeois.
La ligne de classe est claire : il y a les libertés
pour la bourgeoisie et la liberté pour les mas-
ses populaires. Les représentants de la bour-
geoisie dans le mouvement ouvrier ont toujours
effacé cette ligne de classe : ils partent du désir
des masses populaires d'élargir les libertés
démocratiques pour garantir en fait les libertés
du capital. Toutes les révolutions populaires ont
connu les activités de contre-révolutionnaires
habiles qui semaient systématiquement la con-
fusion sur la nature de classe des libertés et de
la démocratie. Notre révolution ne fait pas ex-
ception à la règle
LES JAUNES POUR LA'.DÉMOCRATIE,
LE PLAN ET LES NATIONALISATIONS
Cela se passe en France, dans les années 30.
Les jaunes, c'est Jouhaux, c'est Blum. La crise
capitaliste écrasait les ouvriers, les paysans,
toutes les couches du peuple travailleur. La
révolte grondait dans les villes et les campa-
gnes. Les banques finançaient les clio.ues fas-
cistes. Parce que les gros industriels et les
financiers sont profondément réalistes, quand
les libertés démocratiques traditionnelles (plu-
ralité des partis bourgeois, Parlement et muni-
cipalités de gauche) ne permettent plus de tenir
en laisse le peuple, ils préparent soigneusement
la relève : le fascisme, la dictature ouverte et
sans fards. Avec le fascisme, le grand capital
met bas son masque. Mais de ce fait la situation
est pour lui grosse de périls. Les révolution-
naires peuvent dans de telles conditions édu-
quer le peuple sur la nature des libertés bour-
geoises, entraîner de nouvelles couches popu-
laires au combat contre le fascisme et le grand
capital. Voilà pourquoi le grand capital renforce
son emprise sur les partis bourgeois de gauche,
pour que ceux-ci émoussent la combativité des
masses populaires. Le Parti du prolétariat, le
Parti Communiste, prend la tête du mouvement
de masses pour la liberté, contre le fascisme.
Mais cette liberté, comment la conquérir ? En
se battant contre le grand capital, en faisant
payer aux riches le prix de la crise capitaliste,
en mobilisant sans réserve les masses, en les
organisant dans les usines, les villages et les
bureaux au sein de comités de base du Front
Populaire pour le travail, le pain et la liberté.
Les menaces de fascisme mettaient à nu la
nature hypocrite des libertés bourgeoises. Les
communistes, défenseurs intransigeants de la
cause des masses, se battaient contre le fas-
cisme, pour la liberté, pour toutes les libertés,
même celles que la bourgeoisie avait utilisées
dans le passé à son profit mais qu'elle devait
dans cette période de crise abandonner. La
liberté de réunion en régime capitaliste pour le
prolétariat est bien mince : il faut trouver et
payer des salles ; de plus il faut qu'elles soient
sûres, qu'elles ne soient pas infestées de provo-
cateurs et d'indicateurs de police. Mais si même
cette liberté est remise en question par le grand
capital, le laissera-t-on faire ? Non, on se bat
Mars 1871 :
PRINTEMPS DE
LA RÉVOLUTION
PROLÉTARIENNE
Le Peuple de Paris s'empare du
pouvoir. De la commune héroïque
souffe un vent de liberté. Il dit aux
peuples du monde : « On ne pleure
pas les morts. On lève plus haut le
drapeau pour lequel ils sont morts. »
ULAIRES
LA LIBERTÉ
ie véritable
pour chaque pouce de terrain. Les communistes
se battent pour l'émancipation des travailleurs,
l'émancipation totale. Vont-ils pour cela négliger
la défense des revendications les plus immé-
diates des ouvriers : salaire, hygiène, cadences ?
Non, ils se battent pour la moindre revendica-
tion des ouvriers. L'essentiel pour les commu-
nistes est d'organiser étapes par étapes mais
sans jamais s'arrêter à mi-chemin la conquête
par les masses de la liberté. C'est cette préoc-
cupation qui guidait les communistes quand ils
stimulaient le mouvement de masse pour le
Front populaire, contre le fascisme.
Mais ils ne semaient aucune illusion dans les
rangs ouvriers. L'essentiel c'est de se battre
contre le capital. Quand les ouvriers dans
l'unité manifestaient contre les fascistes et la
crise, ils faisaient trembler les patrons. Et quand
le mouvement de masses s'est puissamment
développé, pour les libertés, pour la dissolution
des ligues fascistes, il a abouti à l'occupation
des usines. A ce moment, le grand capital était
terrorisé. La terreur avait changé de camp. La
révolution, dit Lénine, est la fêté des opprimés.
Dans les usines qu'ils occupaient, les ouvriers
français faisaient l'expérience de cette vérité.
Mais les sociaux-démocrates voyaient les cho-
ses d'un autre œil. Ils étaient contraints de lutter
contre le fascisme sous la poussée des masses
qu'ils influençaient encore. Mais leur objectif
à eux, ce n'était pas de faire payer les riches,
de renverser leur gouvernement ; ils étaient
aussi violemment opposés à la révolution que
les banquiers avec lesquels d'ailleurs ils entre-
tenaient d'excellentes relations et qu'ils avaient
appris à apprécier dans les innombrables com-
missions paritaires et conseils économiques
quand ce n'était pas tout simplement dans les
conseils d'administration. Que voulaient-ils
alors ? prendre la tête du mouvement de masse
contre le fascisme pour que celui-ci ne porte
pas ses coups contre les véritables responsables
du fascisme et de la crise : les trusts. Leur
objectif c'était de briser le mouvemeni de masse
pour crépir la façade branlante de la démocratie
bourgeoise. Comment briser le mouvement de
masse ? En dévoyant son orientation ; les mas-
ses voulaient se battre immédiatement pour le
travail, le pain, la liberté. Les socialistes clai-
ronnèrent alors que tout cela était bien insuffi-
sant ; ils avaient mieux, beaucoup mieux à pro-
poser : un Plan démocratique, des nationalisa-
tions, des réformes de structures audacieuses.
Les petites revendications immédiates : du tra-
vail pour les chômeurs, du pain... tout cela était
dépassé. L'heure était aux grandes transforma-
tions de structures. Les socialistes se payaient
même le luxe de citer... Lénine ! Lénine n'avait-
il pas proposé des nationalisations en 1917 ?
Toute cette opération avait pour but de semer
la confusion dans les rangs du peuple, de bri-
ser les luttes réelles pour les revendications
essentielles immédiates des masses. Pourquoi ?
parce qu'une lutte résolue et victorieuse pour
les revendications immédiates des masses, une
lutte prolétarienne avec occupations d'usines et
de fermes, avec la constitution de comités de
Front populaire à la base unifiant le peuple des
villes et des campagnes dans l'action, est la
meilleure école, le prologue de la lutte pour le
renversement du gouvernement des riches, pour
la prise du pouvoir par les masses avec à leur
tête le prolétariat, pour la démocratie révolution-
naire, populaire. Cette réponse à la manœuvre
des sociales c'était le Parti Communiste qui la
donnait alors.
Contentons-nous de citer Maurice Thorez :
A l'époque du front populaire, quand Thorez défendait le léninisme
contre les falsifications des jaunes :
LES CONDITIONS
DE LA NATIONALISATION
Chaque prolétaire sait que nous
sommes pour les nationalisations,
que nous sommes pour la socia-
lisation. Mais pour socialiser, pour
nationaliser, nous considérons
que la condition, la toute petite
condition, c'est d'être maître du
pouvoir...
...Nous avons pu lire dans « Le
Peuple », cette question : « Est-ce
que les communistes sont d'accord
avec Lénine ? Lénine était pour
les nationalisations ! ».
.-.Mais relisons Lénine et com-
prenons-le. Dans le tome XXI des
Œuvres de Lénine, on reproduit
le texte intégral d'une brochure
intitulée : « La catastrophe immi-
nente et les moyens de la conju-
rer ». Lénine écrit : « les mesures
à prendre sont tout à fait claires,
simples, parfaitement réalisa-
bles » et il énumère... les princi-
pales des mesures proposées par
les bolcheviks :
1 ) la fusion de toutes les
banques en une seule, dont les
opérations seraient contrôlées par
l'Etat, ou la nationalisation des
banques ;
2) la nationalisation des syndi-
cats capitalistes, c'est-à-dire des
monopoles capitalistes les plus
importants (syndicat du sucre, du
pétrole, de la houille, de la mé-
tallurgie, etc...) ;
3) la suppression du secret
commercial.
Puis, ayant justifié ce pro-
gramme, Lénine, dans la même
brochure, interroge : « Peut-on
aller de l'avant si l'on craint de
marcher au socialisme ? ». Il
écrit :
« Ce qui précède peut aisément
susciter chez le lecteur nourri des
idées opportunistes qui ont cours
parmi les socialistes révolution-
naires et les menchéviks, l'objec-
tion que voici : au fond, la plupart
des mesures décrites ici ne sont
pas démocratiques ; ce sont déjà
des mesures socialistes. »
LA PRISE DU POUVOIR
Et Lénine de proclamer :
« En effet, ce sont des mesures
socialistes à appliquer par un Etat
authentiquemen révolutionnaire. »
C'est la « marche au socia-
lisme ». Car Lénine a écrit cette
brochure le 23 septembre 1917,
en pleine Révolution russe, et le
même jour, il écrit au Comité
Central du Parti Bolchevik, et aux
Comités de Pétrograd et de Mos-
cou :
« Les bolcheviks peuvent et doi-
vent prendre le pouvoir. Les
bolcheviks formeront un gouver-
nement que personne ne pourra
renverser. »
Puis Lénine écrit :
« II s'agit de rendre claire aux
yeux du Parti sa tâche qui est de
mettre à l'ordre du jour « l'insur-
rection armée », à Pétrograd et à
Moscou la conquête du pouvoir,
le renversement du gouvernement,
se souvenir, se pénétrer profondé-
ment des paroles de Marx sur
l'insurrection : " l'insurrection est
un art ". »
Voilà comment dans quelle si-
tuation, Lénine a posé la question
des nationalisations. Il l'a posée
dans une situation révolution-
naire ; c'est alors les éléments
d'un programme à réaliser par un
Etat authentiquement révolution-
naire, par le gouvernement de la
dictaure du proléariat, par le
gouvernement des bolcheviks.
INTÉGRATION
AU SYSTÈME CAPITALISTE
Si nous en étions à l'heure dg
l'insurrection, ceux qui parlent de
plan et de nationalisations, lutte-
raient contre l'insurrection et
contre le programme de socialisa-
tion, comme les menchéviks ont
lutté contre l'insurrection d'Oc-
tobre 1917.
D'ailleurs le Peuple écrit : « 11
faut choisir entre le « Plan » et
« l'Insurrection ». Il confirme ce
que dit notre programme, à savoir
que les réformistes, les néo-socia-
listes, poursuivent sous le couvert
de nationalisations, l'intégration
au système capitaliste.
Au fond, sous le prétexte que
la lutte pour les réformes de ré-
partition est dépassée, on veut
empêcher l'action.
Proudhon était aussi contre les
grèves, il considérait aussi que la
grève était illégale et portait tort
à la société. A quoi Marx répon-
dai, citant George Sand :
« Le combat ou la mort, la lutte
sanguinaire ou le néant. C'est ainsi
que la question est invinciblement
posée. »
Et nous, communistes, nous
répétons après Marx :
« En avant dans la bataille pour
les revendications, pour la paix,
contre la vie chère » ! Nous répé-
tons :
« Le combat ou la mort, la lutte
ou le néant. »
THOREZ, O.C. Tome 8, fév. 1935
10
LA CHINE EST LE PAYS
LA LIBERTÉ POUR LES MASSES EN CHINE, C'EST LA LIBERTÉ DE S'EXPRIMER, DE SE
REUNIR, DE S'ORGANISER ; C'EST FONDAMENTALEMENT, LA LIBERTÉ DE LUTTER CON-
TRE TOUT CE QUI S'OPPOSE AU SOCIALISME, DE DÉMASQUER TOUS LES NOSTALGIQUES
DE LA SOCIÉTÉ CAPITALISTE, MEME S'ILS OCCUPENT LES PLUS HAUTES FONCTIONS
« LEXPLOITATION
A DU BON »
Toute expérience des ouvriers et des paysans pauvres
contribue à réfuter les théories réactionnaires. La souffrance
passée n'est pas humiliation et impuissance ; elle devient une
arme acérée pour combattre le révisionnisme. L'idée absurde
du Khrouchtchev chinois << l'exploitation a du bon » est anéantie
par le simple récit d'une paysanne pauvre, et par le tatspao
d'un ouvrier de Changhaï.
J'accuse!
J'accuse le Khrouchtchev chinois d'avoir sans vergogne enjolivé
les capitalistes. Il a dit : « Non seulement l'exploitation capitaliste n'est
pas un crime mais elle est méritoire ». Une logique de fripouille ache-
vée ! Dans l'ancienne société, j'ai failli mourir de faim car j'étais
exploité et opprimé par les capitalistes. Sous la direction du Parti
communiste chinois et de notre grand guide, le président Mao, nous
avons renversé les trois grandes montagnes — l'impérialisme, le
féodalisme et le capitalisme bureaucratique — et nous nous sommes
redressés ; nous sommes devenus les maîtres du pays. Nous sommes
ceux qui savons le mieux ce que signifient l'oppression et l'exploitation,
et nous sommes les mieux placés pour en parler. En rappelant mes
propres souffrances, je condamne le Khrouchtchev chinois pour sa
thèse absurde selon laquelle « l'exploitation a ses mérites ».
En jetant un regard en arrière sur l'ancienne société, nous pouvons
constater combien étaient grandes nos souffrances et combien heureuse
est notre vie actuelle !
Il est presque impossible de dépeindre la misère de l'existence
d'un pédaleur de cyclopousse avant la Libération. Nous travaillions
chaque jour de l'aube à tard dans la nuit, sous un soleil torride en
été et dans un vent glacial en hiver, torturés par la faim. Nous peinions
durement et pourtant nous gagnions à peine de quoi subsister. Lorsque
des soldats yankees et des oisifs nous louaient, ils nous battaient quand
nous discutions à propos du prix.
Camarades, comment nous, ouvriers, voudrions-nous être exploi-
tés ? Quels mérites peut avoir l'exploitation ! C'est le Khrouchtechev
chinois, ce représentant des capitalistes, qui a prêché que « l'exploita-
tion a ses mérites ». Voilà la preuve qu'il est un criminel qui tentait
de restaurer le capitalisme en Chine.
Après la Libération, le Parti communiste chinois et le président
Mao nous ont apporté le bonheur. Un pédaleur de cyclopousse tel
que moi, « au bas de l'échelle sociale dans l'ancienne société », a
pu trouver du travail dans une station électrique et est devenu un des
maîtres du pays. L'ancienne société où nous étions opprimés et ex-
ploités, a disparu à tout jamais de Chine. Mais le Khrouchtchev
n'accepte pas ce fait, ce qui prouve que lui et les capitalistes sont
de la même farine.
Toi, Khrouchtchev chinois, ouvre bien grandes tes oreilles de
chien et écoute : Nous sommes déterminés à suivre le président Mao
et à suivre la voie socialiste et nous renverserons résolument ceux
qui tenteraient de nous asservir.
tatsepao d'un ouvrier de Changhaï
An cours d'un meeting de critique, les anciens paysans pauvres
et pavsans moyens de la couche inférieure évoquent la vie
anière de l'ancienne société et le bonheur de la société nouvelle
réduisant à néant la théorie que « l'exploitation a ses mérites »
et autres absurdités du Khrouchtchev cliinois.
J'ai dû retourner travailler au champ treize jours seulement après
mon accouchement. J'avalais mes larmes alors que ma sueur arrosait
la terre. J'ai étranglé mon second enfant à sa naissance parce que
nous étions trop pauvres et j'ai dû abandonner, comme fiancée-enfant,
mon troisième enfant à une autre famille.
Vous ne pouvez imaginer les fermages et les taxes exorbitants
qu'ils nous faisaient payer dans l'ancienne Chine, et lorsque nous
étions forcés d'emprunter de l'argent, nous devions en rembourser
plusieurs fois la somme. Nous, pauvres gens, n'avions que trois
possibilités : souffrir de la faim, être jetés en prison ou nous pendre.
Pleine d'indignation, elle continua : « Le Khrouchtchev chinois,
cet ennemi juré des anciens paysans pauvres et moyens de la couche
inférieure, a eu l'audace de tenir ces propos fallacieux : « l'exploitation
a ses mérites » et « l'exploitation sauve l'homme ». J'aimerais lui
demander : qu'en tendez-vous en disant sauver l'homme ? Vous enten-
dez en fait les propriétaires fonciers et les paysans riches ».
récit d'une ancienne paysanne pauvre
11
LE PLUS LIBRE DU MONDE
A BAS LES STIMULANTS
MATERIELS !
Ces messieurs qui prônent les « stimulants matériels » disent que
les « stimulants matériels » découlent du principe « à chacun selon
son travail » et permettent de surmonter Pégalitarisme. C'est une
pure stupidité. En fait, sous l'enseigne de ce principe déformé, leur
but criminel est de développer le révisionnisme. Prenons, par exemple,
le taux pour les différentes catégories des primes de sécurité. Les
taux pour les ouvriers ordinaires, dont les salaires sont relativement
peu élevés, varient seulement de 15 c/c à 20 % de leur montant;
mais pour les ingénieurs ou les chefs d'ateliers, qui ont des salaires
assez hauts, le taux allait de 45 cr à 50 <7r de leur montant. En
certains cas, les primes excédaient même le salaire mensuel moyen
d'un ouvrier qualifié travaillant depuis longtemps. Quel principe
de répartition est-ce là ? C'est de la saloperie révisionniste à 100 % !
Servir le Peuple
ou s'en servir?
Il est des vérités que les travailleurs de France sauront faire
entendre aux Waldeck Rochet et consors, avec le même esprit
prolétarien de liberté et de révolte que ce paysan de Tatchaï.
Le président Mao nous enseigne : « Nous, communistes, ne re-
cherchons pas les postes officiels, mais la révolution. Chacun de nous
doit avoir un esprit révolutionnaire conséquent ». Le parti communiste
est l'avant-garde du prolétariat. Un communiste doit, dès le premier
jour de son admission au parti, prendre la décision de consacrer sa
vie entière à la révolution, à l'abolition de tous les systèmes d'exploi-
tation de l'homme par l'homme et à la réalisation du socialisme et du
communisme.
Cependant, le Khrouchtchev chinois prêchait absurdement : « Dans
les temps anciens, on pouvait devenir fonctionnaire si l'on passait
le premier degré des examens impériaux. Maintenant, on peut aussi
être fonctionnaire quand on est admis au parti communiste. Les
membres du parti sont des réserves de cadres ». C'est une calomnie
perfide contre nos membres du parti.
D'innombrables martyrs révolutionnaires ont sacrifié leur vie aux
intérêts de la révolution. Ont-ils fait cela parce qu'ils voulaient être
fonctionnaires ? Certainement pas ! Les intérêts de la révolution prolé-
tarienne sont notre vie même à nous, communistes. Pour les intérêts de
la révolution, nous sommes prêts à tout sacrifier, même notre vie.
Adhérer au parti dans le but d'obtenir un poste officiel est diamétrale-
ment opposé aux bonnes qualités d'un véritable communiste.
Avant ou après le travail les ouvriers tiennent souvent des réunions de critique
par équipe ou par groupe. Ils sont déterminés à détruire totalement le quartier
général de la bourgeoisie avant à sa tête le Khrouchtchev chinois.
LE POUVOIR EST
AU BOUT DU FUSIL!
Les traîtres à la classe ouvrière, les Krouchtchev chinois,
les Thorez et les Togliatti n'ont pas réussi à étouffercette pro-
fonde conviction de la classe ouvrière : pas de victoire sans
fusils. Les ouvriers de Caen, du Mans en ont fait l'éclatante
démonstration. Au cours d'un meeting, un vieux marin dénonce
la trahison du Krouchtchev chinois, lors de la grève générale
de Wouhan, en 1927.
Au début, nous n'avions pas d'armes, mais nous avions une
furieuse envie d'en avoir.
Quand nous avons organisé nos piquets, nous avons tout d'abord
pris pour armes des bâtons. Plus tard, nous nous sommes emparés de
quelques fusils fabriqués dans l'arsenal de Hanyang.
C'est avec ces bâtons et ces fusils que nous avons reconquis la
concession britannique. Mais, à peine avions-nous pris les armes et
soumis l'ennemi par la frayeur que nous lui avions causée, que le
Khrouchtchev chinois prit peur. Il émit immédiatement un ordre et
fit un rapport, par lesquels il contraignit les piquets à livrer les armes
au Kuomintang. Puis il ordonna la dissolution des piquets.
Nous avons rendu les armes et l'ennemi a aussitôt entrepris un
grand massacre. C'est ainsi que le Khrouchtchev chinois a vendu
à l'ennemi un vigoureux mouvement ouvrier.
Un camarade français résidant à Pékin nous a
envoyé le compte rendu d'un dialogue avec les ou-
vriers d'une bonnetterie de Pékin ; « Servir le Peu-
ple » en commencera la publication dans le prochain
numéro.
12
LA LUTTE DES PEUPLES D'ASIE :
UN CHANT DE GLOIRE POUR LA
L'offensive du Têt est devenue pour
tous les vietnamiens la fête des oppri-
més à la conquête de la liberté. Des
rives Sud du fleuve de Ben Hai au
Nord jusqu'au cap de Ça Mau, des
hauts plateaux aux plaines et des
campagnes jusqu'aux villes, les Forces
Armées et la population, les paysans
et ouvriers se sont organisés en une
grande armée révolutionnaire qui a
défait, sur ce vaste champ de bataille,
l'ensemble des forces ennemies.
L'agresseur épuisé a perdu tout espoir
de reprendre l'initiative. Le peuple a
élargi ses rangs, de tous ceux que
la victoire a convaincus de gagner la
liberté. Dans les villes et les cam-
pagnes, des millions de personnes se
sont soulevés pour renverser les or-
ganes du pouvoir fantoche, et en finir
dans les régions de « pacification »,
avec l'humiliation et les tortures.
Entre le 30 janvier et le 8 février,
plus d'un million de paysans de la
région du Trung Bo central se sont
soulevés : ils ont balayé les troupes et
les organes de l'administration fan-
toche ; ils ont coupé les routes straté-
giques n° 1, 14, 18, 19 et 21, ont
fait sauter plus de 50 ponts et pris
les postes fortifiés. Plus de 30.000
officiers et soldats de l'armée fantoche
ont déserté et sont passés dans les
rangs du peuple. En quelques jours
de combat, les régions libérées se
sont puissamment élargies: les
paysans y consolident leur puissance
politique et militaire et renforcent le
pouvoir révolutionnaire établi. Ils sont
prêts à tout moment à repousser toute
attaque ennemie et augmentent la
production afin de vaincre à jamais
les gangsters américains.
Le dispositif militaire ennemi est
liquidé. Dans les trois derniers mofs
les soldats de la libération ont réussi
à attirer dans les points d'appui des
régions montagneuses un nombre
considérable de forces ennemies. Et
quand l'agresseur concentrait son at-
tention sur les camps encerclés, les
patriotes sont montés à l'assaut des
citadelles ennemies établies à l'arrière.
Les bases logistiques, les villes elles-
mêmes sont les nouveaux champs de
bataille : Hué, Saigon, Da Nang, etc...
De la nuit du 3 mars au lendemain
matin, les Forces armées ont attaqué
dans le nord 7 villes — Da Nang,
Kontum, Pleiku... — dix quartiers
généraux, 10 chefs-lieux de district,
des aérodromes, des parcs de blindés,
des positions d'artillerie. Le 5 mars
au matin, elles bombardaient la plus
grande base américaine, réputée inac-
cessible : Cam Ranh. Le même soir,
tout au sud, Camau était occupé, le
temps de détruire les munitions, les
navires, les avions et d'anéantir les
forces ennemies.
Devant les vagues multipliées de
cet assaut général, les « pacificateurs »
ont dû à toutes jambes rentrer dans
leurs repaires. « Le monde sans fin où
les révolutionnaires peuvent agir en
toute liberté », les campagnes libres
atteignent aujourd'hui la banlieue de
Saison !
plus que cette pensée est universelle-
ment applicable.
Trois ou quatre heures après l'en-
trée en action de l'ennemi, le Parti
communiste lançait la directive d'op-
poser la force armée du peuple à la
guerre civile. Le président Mao a dit :
« Sans la lutte armée, il n'y aurait pas
de place pour le prolétariat, ni pour
le peuple, ni pour le Parti commu-
niste, et pas de victoire pour la révo-
lution ».
C'est en appliquant ce principe que
le peuple birman partait à la conquête
de la liberté. La persévérance est le
chemin de la victoire : vingt ans de
guerre prolongée ont prouvé une
nouvelle fois que le pouvoir est au
bout du fusil ; la force immense de
l'armée populaire et des bases d'appui,
la liberté du pouvoir démocratique
dans les régions libérées, tout ce que
possède aujourd'hui le peuple de
Birmanie n'est rien d'autre que la
pensée de Mao Tsé-toung transformée
en force matérielle.
Le Kroutchev chinois et le révision-
nisme international ont tout fait pour
étouffer la lutte armée en Birmanie,
pour étouffer le peuple. Dans des
conditions de guerre civile à outrance,
ils prétendaient que les activités lé-
gales étaient une bonne chose, que
le passage pacifique au socialisme était
possible. Il suffisait que le Parti com-
muniste fournisse des cadres au ré-
gime fasciste de Ne Win, et la voie
socialiste germait dans la démocratie
bourgeoise. Le peuple birman a
balayé cette pacotille de trahison.
C'est en créant des bases à la cam-
pagne, en encerclant les villes par les
campagnes qu'il s'est organisé, qu'il
a rassemblé sa force innombrable et
qu'il a pris à la corge le régime de
Ne Win.
Le peuple birman a choisi la voie
de la révolution chinoise, la voie con-
forme à la pensée de Mao Tsé-toung.
Il viendra à bout de tous les réac-
tionnaires. Devant la lutte révolution-
naire, le gouvernement militaire bir-
man a lié son sort à celui de l'impé-
rialisme américain. Quand il sera in-
capable d'affronter l'armée populaire,
il se peut que les yankees volent à
son secours. « Si l'impérialisme amé-
ricain envahit la Birmanie, le peuple
birman lèvera haut le drapeau de
l'opposition à l'impérialisme améri-
cain et se plongera bravement dans
la bataille ». Tel est le serment qu'a
fait le Parti communiste birman.
L'impérialisme américain se livre
partout à l'agression et à l'oppression
par les armes des peuples de l'Asie
du Sud-Est. Mais sa politique de
rapine, de conquête sanglante des
marchés, d'exploitation forcenée et de
pillage est prêt de faire faillite.
Vague par vague, les peuples de l'Asie
du Sud-Est se lèvent et prennent les
armes. Les yankees veulent noyer la
révolte des masses dans le sang et le
napalm. Mais ni le sang ni le napalm
n'arrêtent ceux qui savent que
En ces jours de victoire, un autre
peuple lève haut le drapeau de la
lutte armée. La lutte armée révolu-
tionnaire du peuple birman a vingt
ans. Le 28 mars 1948. les classes
dirigeantes, jetant le masque de la
démocratie bourgeoise, déclenchaient
la guerre civile. Aussitôt, organisant
la prise d'armes aux soldats et à la
police, mobilisant sans réserve les
paysans, le Parti communiste birman
opposait à la guerre civile réaction-
naire la guerre populaire révolution-
naire.
L'histoire de la lutte armée en Bir-
manie est celle de la lutte à mort
entre le marxisme-léninisme, la ligne
militaire de Mao Tsé-toung d'un côté,
et la ligne militaire bourgeoise de
l'autre. C'est l'histoire de la victoire
de la ligne conforme à la pensée de
Mao Tsé-toung, c'est une preuve de
^52
13
THEORIE DE LA GUERRE DU PEUPLE
la guerre trempe les peuples, qu'elle
accélère le processus historique. La
peur n'arrêtera jamais les millions et
les millions d'hommes, la muraille in-
destructible de la révolution.
7 août 1965 à Nong-Hee, petit vil-
lage du Nord-Est de la Thaïlande, un
commando de la police fasciste s'ap-
prête à torturer et massacrer des
patriotes. Des coups de feu : le sergent
qui marche à la tête du commando
est tué, le colonel qui commande
l'opération grièvement blessé. Lourdes
pertes. Le reste s'enfuit. Aussitôt, des
centaines de policiers sont parachutés,
tous le district est bouclé. Rien n'y
fait, les patriotes sont introuvables,
pour avoir l'appui total des paysans,
fruit d'une longue lutte politique
contre les brutalités policières, les
impôts exorbitants, les expropriations
des terres servant à la construction des
bases U.S. C'était la première étincelle
de la guerre populaire en Thaïlande !
Aujourd'hui, 1' « état d'alerte militaire
générale pour toutes les troupes » est
proclamé. Au Nord, au Nord-Est, au
Sud, se multiplient les régions de gué-
rilla, les libérations de villages, la des-
truction d'hélicoptères, de patrouilles
et de postes ennemis.
Nam bac, région stratégique du
Haut-Laos avait été libérée en 1961
par la population locale. Mais sur
l'ordre des yankees, les forces de
droite ont tenté d'encercler et de re-
prendre la région, qui devait leur
servir de tremplin pour envahir le
Nord. Nam bac est libre de nouveau !
Dans les 15 derniers jours de janvier,
les Forces Armées y ont anéanti près
de 3.000 soldats ennemis. Le peuple
Lao, armé de la pensée de Mao
Tsé-toung est invincible !
En Inde, après Naxalbari, les
paysans du Nord du Bihar se sont
mis en révolte pour la saisie de la
terre. Guidés par la pensée de Mao
Tsé-toung, les révolutionnaires du
parti communiste indien ont pris la
tête des mouvements paysans dans
50 régions. La lutte pour la terre est
en marche : les esclaves d:hier. les
paysans pauvres se sont dressés !
L'éveil des peuples de l'Asie du
Sud-Est s'accélère ! Les offensives gé-
nérales du peuple vietnamien sont les
salves annonciatrices de la victoire et
de la liberté. Au Laos, en Birmanie,
en Thaïlande, en Indonésie, les
peuples ont formé l'immense armée
de la pensée de Mao Tsé-toung !
Peuples du monde,
unissez-vous, pour abat-
tre les agresseurs amé-
ricains et leurs laquais !
Que les peuples n'écou-
tent que leur courage,
qu'ils osent livrer com-
bat, qu'ils bravent les
difficultés, qu'ils avan-
cent par vagues succes-
sives, et le monde entier
leur appartiendra. Les
monstres seront tous
anéantis.
Mao Tsé-toung
'\"'r~r""*"
"N
Les Peuples Lao, Thaï, Birman, Indien ont pris résolument
la voie de la lutte armée
NOUVELLES PREUVES DE LA TRAHISON RÉVISIONNISTE :
TOURS : des militants du C.U.B. démasquent le réuision-
mste Paul LAURENT
Le 22 février à Tours, le P.C.F. organise un meeting du comité
national d'Action.
Bien entendu, ni dans les discours, ni dans le matériel
de propagande, pas une seule allusion aux propositions poli-
tiques du F.N.L. Mais tous les vrais anti-impérialistes ont
réussi à transformer la réunion en popularisant l'idée forte et
juste que la guerre du peuple est invincible.
Alors que le P.C.F. veut faire passer le soutien internatio-
nal pour la garantie suprême de la victoire, le camarade Le
Phuong, membre du F.N.L., explique comment le peuple vietna-
mien compte avant tout sur ses propres forces ; comment ce
sont précisément les victoires du peuple vietnamien qui aident
!es peuples à comprendre la nature de gangster de l'impéria-
lisme yankee et à se mobiliser contre lui.
A la fin du meeting, P. Laurent est contraint, en présence
de Le Phuong, d'autoriser les militants des C.V.B. à diffuser
le courrier du Vietnam. On leur achète, dans l'enthousiasme,
trente-huit courriers en quelques minutes.
Cependant les permanents tentent, discrètement de vider
les diffuseurs. Comme ils rappellent l'autorisation de P. Laurent,
la plus totale confusion s'ensuit chez les militants du P.C.F. :
Paix au Vietnam, Victoire pour le Vietnam, diffuser !e Courrier
ou vider les diffuseurs, allez donc y comprendre quelque chose !
A peine le camarade Vietnamien est-il sorti que Paul Laurent
lâche ses permanents sur les diffuseurs.
Peut-on donner une image plus nette de l'hypocrisie et de
la trahison ?
Paul Laurent a donné là une importante leçon politique aux
militants honnêtes du P.C.F.
"L'HUlYiflniTE" pour le soutien
et la Mire des forces
raisonnâmes de l'impérialisme
Américain
Dans « l'Humanité » du 11 mars,
Jean-Emile Vidal cite le New York
Times et conclut :
Un éventuel désengagement de
cet effort vain et coûteux, qui
serait effectué après négociation
et dans l'ordre, ne constituerait
pas une défaite, niais une vic-
toire de la raison. »
L'administration américaine
est placée devant un choix cru-
cial. La dénonciation des crimes
commis, l'aide politique et ma-
térielle apportée au peuple viet-
namien contribuent aussi à <•; une
victoire de la raison ».
J.-E. V.
Voilà qui éclaire d'un jour cru les
intentions du Comité national d'Action
du P.C.F. : <' l'aide politique et ma-
térielle au peuple vietnamien » —- en-
tendons la duperie à grande échelle
du peuple français — pour le triom-
phe de la raison, c'est-à-dire des in-
térêts bien compris de l'impérialisme
yankee.
Prenons acte : il y a là matière
à une nouvelle convergence avec les
sociales.
14
LES RÉVISIONNISTES SOVIÉTIQUES TRAHISSENT
OUVERTEMENT LA LUTTE DU PEUPLE INDIEN
Un tournant historique de la révolution indienne
En 1967, le peuple indien a pris
les armes. Les paysans de Naxal-
bari, organisés par les révolution-
naires du Parti Communiste Indien,
se sont révoltés contre l'exploita-
tion renforcée par les grands pro-
priétaires fonciers, contre les fer-
mages exorbitants, et contre la ré-
pression systématique exercée
par le gouvernement réactionnai-
re de I. Gandhi. Ils ont repris les
terres usurpées par les féodaux,
ils se sont emparés des récoltes
et les ont réparties parmi le peu-
ple. Pour faire face à la répres-
sion, ils se sont organisés en grou-
pes armés et ont constitué des tri-
bunaux populaires pour juger les
despotes locaux. La presse réac-
tionnaire de tous les pays a pré-
senté « l'émeute » de Naxalbari
comme une jacquerie, soulève-
ment désespéré de ceux qui n'ont
plus rien à perdre ! Aujourd'hui,
d'après les révélations faites par
la presse indienne, les luttes pay-
sannes pour la terre se sont déve-
loppées dans huit états et cin-
quante localités ; à l'exemple de
Naxalbari, des comités paysans se
créent partout dans le pays. Les
grands propriétaires fuient la juste
colère du peuple et se réfugient
dans les villes, ou bien organisent
la terreur blanche en faisant assas-
siner les paysans qui veulent se
révolter. La police et l'armée lan-
cent des assauts furieux contre les
foyers insurrectionnels.
L'IMPÉRIALISME AMÉRICAIN : ennemi ri 1 du peuple indien
Le peuple indien lutte contre
des conditions de vie qui ne sont
encore aggravées ces dernières
années. La situation alimentaire
est catastrophique : 150 mil-
lions d'Indiens seraient actuelle-
ment mourants de faim. C'est là le
fruit du pillage éhonté exercé par
l'impérialisme américain avec la
complicité des classes dirigeantes
locales. Depuis vingt ans, l'Inde
n'est plus une colonie, mais son
indépendance n'est qu'une faça-
de : l'impérialisme américain a
progressivement pris la relève des
colonialistes britanniques : 60 %
des investissements étrangers en
Inde sont américains. Les Etats-
Unis contrôlent l'agriculture, les
communications, etc... Ils camou-
flent leur politique impérialiste
sous l'étiquette « d'aide économi-
que et technique ». C'est là un
moyen à peine déguisé pour rui-
ner l'économie indienne et écouler
massivement les produits de l'in-
dustrie U.S. Pour 90 %, l'aide amé-
ricaine doit être consacrée à
l'achat de produits américains, en
particulier les surplus agricoles,
à des prix supérieurs aux cours
mondiaux. Conséquence : le défi-
cit commercial de l'Inde croît et
les Etats-Unis contrôlent, par ce
biais, la moitié de la monnaie in-
dienne. Pour faire accepter ces
conditions au peuple indien, les
impérialistes U.S. ont un gouver-
nement à leur dévotion, issu des
couches sociales les plus réaction-
naires — propriétaires fonciers,
féodaux, bourgeoisie bureaucrati-
que et compradore — et solide-
ment encadré par un réseau de
1.500 conseillers U.S. qui se mê-
lent à toute l'activité politique in-
dienne (achat de députés, espion-
nage sous toutes les formes, etc.)
et encadrent l'armée.
La politique soviétique en Inde : un cas flagrant de collusion
avec l'impérialisme américain
L'Union Soviétique, elle aussi,
apporte son « aide » à l'Inde : les
révisionnistes s'acharnent à sou-
ligner qu'à la différence de l'aide
américaine, la leur est désintéres-
sée, généreuse, exempte de toutes
conditions et qu'elle permet au
peuple indien de sortir de la mi-
sère et d'édifier une économie na-
tionale. En fait, l'aide soviétique
ressemble à s'y méprendre à l'ai-
de américaine : les sommes prê-
tées doivent être consacrées à
l'achat de produits soviétiques à
des prix exorbitants. Les usines
construites par les Soviétiques en
Inde, sont gérées par des patrons
venus d'U.R.S.S., et les produits
fabriqués à un prix de revient dé-
risoire grâce aux salaires de mi-
sère imposés à la main-d'œuvre
indienne, sont revendus souvent
très chers en Europe ou en Afri-
que : les Américains ne procèdent
pas autrement à Formose ou au
Japon.
Récemment, Indira Gandhi a in-
vité Kossyguine et Tito aux fêtes
« nationales » indiennes : deux
chefs prestigieux du bloc révision-
niste venus donner leur caution à
la clique fantoche de Indira Gan-
dhi ! L'objectif principal de Kossy-
guine était de renforcer l'emprise
économique de l'U.R.S.S. en Inde.
Il a visité plusieurs usines cons-
truites grâce à l'aide soviétique et
s'est conduit en patron mécon-
tent ; il a trouvé les rendements
insuffisants : les usines de maté-
riel électrique de Harward ne tra-
vailleraient actuellement qu'à la
moitié de leur capacité: les travail-
leurs indiens peuvent s'attendre à
ce qu'on double les cadences
d'ici peu. Les décisions prises
vont encore accroître la dépen-
dance de l'économie indienne :
les Soviétiques vont acheter la
plus grande partie de la production
des usines qu'ils ont construites,
les plans économiques des deux
pays seront coordonnés et un nou-
veau contingent d'experts soviéti-
ques va se rendre en Inde pour
suggérer les réformes de gestion
nécessaires, en d'autres termes
pour réaliser de plus gros profits
de type impérialiste, moyennant
une exploitation accrue des tra-
vailleurs indiens ! Pour réaliser de
gros profits, les révisionnistes so-
viétiques ont intérêt à ce que la
main-d'œuvre de leurs usines in-
diennes continue à toucher des
salaires de misère, ils ont intérêt
à ce que la clique fantoche de In-
dira Gandhi se maintienne au pou-
voir, ils ont intérêt à s'entendre
avec l'impérialisme américain,
contre le peuple indien, contre le
mouvement de libération nationale,
contre la Chine.
A l'exemple des paysans de
Naxalbari, le peuple indien osera
se révolter contre tous ceux qui
l'oppriment.
L'inTERIIATIONALE JfllM DE BUDAPEST
65 partis, que le P.C.U.S. a mis plusieurs années à réunir viennent
de se rencontrer à Budapest. A l'ordre du jour, le renforcement
de la lutte anti-impérialiste. Mais les interventions des délégations
à Budapest n'ont pas recouvert la voix des tractations de Genève
avec les américains. A l'ordre du jour, le renforcement de l'unité :
mais les actes ont été plus parlants que les mots : les désaccords
se sont étalés au grand jour.
Les 65 partis ont envoyé un message de « soutien » au peuple
vietnamien et condamné l'agression américaine. AU MEME MOMENT
à Genève, les experts soviétiques sont tombés d'accord avec leurs
collègues américains : les pays nucléaires membres permanents du
Conseil de Sécurité offriront une protection nucléaire aux pays non-
nucléaires victimes d'une « agression atomique ». Pendant qu'à Buda-
pest on clamait très fort que les américains sont l'agresseur des peuples,
on a dit à Genève — plus bas il est vrai mais non moins clairement
et par une déclaration dûment signée — que les américains sont
le protecteur des peuples. Budapest : c'est la phrase ; Genève : les
faits et gestes de la collaboration soviéto-américaine dirigée contre la
Chine rouge.
Quant à l'unité, la conférence s'est chargée elle-même de la tourner
en ridicule. Ce n'est pas un hasard : la collusion avec l'impérialisme
américain s'accompagne d'une collusion avec les forces réactionnaires
locales. A l'heure où la contre-révolution cherche une voie plus large
à son développement à Varsovie, tandis qu'à Prague on « élargit »
la démocratie populaire en démocratie tout court (c'est-à-dire en
dictature de la nouvelle couche privilégiée, en supprimant expressé-
ment le rôle prépondérant du prolétariat), on voit mal quelle serait
la place de l'internationalisme prolétarien. De fait : du plus pur style
parlementaire aux batailles de procédure, la réunion de Budapest n'a
été qu'un panier de crabes. On a vu Georges Marchais expliquer sans
rire que, puisqu'on ne devait attaquer aucun parti frère (principe qui
l'avit guidé dans son attaque du P.C.C.) il était impossible que la
conférence condamne le parti syrien pour avoir attaqué le parti roumain
puisque cela serait revenu à attaquer le parti syrien. Au moment
de l'incident entre Roumains et Syriens on a désigné comme négo-
ciateurs les fins spécialistes des règles parlementaires : le P.C.F. et
le parti Finlandais. Ils ont quand même échoué : il faudra bientôt
des juristes pour régler les différends entre « partis frères » !
Excellente affaire que cette conférence jaune. Au vu et au su de
tous les peuples du monde, les révisionnistes ont étalé leur trahison
et fait grand bruit de leurs sordides règlements de comptes. La
démonstration est bonne et les masses s'en pénétreront.
15
Dénonçons
la politique à double
face de l'impérialisme
Français !
Le procès des patriotes guadelou-
péens devant la cour de sûreté de
l'Etat s'est terminé récemment sur un
verdict qui a surpris un certain nom-
bre de progressistes français et qui
par conséquent peut alimenter un
certain nombre d'illusions concernant
la nature de l'impérialisme français,
illusions que les marxistes-léninistes
doivent combattre avec vigueur. En
effet, sur les 19 inculpés, treize ont
été purement et simplement acquittés
alors que les six autres étaient con-
damnés avec sursis.
Le Président Mao a indiqué que
pour tenter de poursuivre leurs buts
criminels, les impérialistes et tous les
réactionnaires ont recours principale-
ment à deux méthodes : la répression
sanglante et la ruse sournoise.
La répression sanglante contre les
masses guadeloupéennes en lutte,
l'impérialisme français l'a utilisée en
Mai dernier à Pointe-à-Pitre. Ce fai-
sant, il espérait à la fois effrayer le
peuple et en profiter pour décapiter le
mouvement de libération nationale en
s'attaquant au G.O.N.G. En fait, sa
logique réactionnaire l'a amené à
« soulever une pierre pour se la laisser
tomber sur les pieds ». En effet, loin
d'effrayer les masses guadeloupéennes,
sa sauvagerie l'a démasqué alors que
depuis de longues années il essaie
de se faire passer pour un bon apôtre
à l'aide de sa politique d'assimilation ;
d'autre part, le procès qu'il a monté
contre les patriotes a été pour eux
l'occasion de mettre en lumière à la
fois les crimes monstrueux de l'im-
périalisme français contre les peuples
des soi-disant départements d'Outre-
Mer et la lutte résolue que mènent
les patriotes guadcloupéens pour
l'Indépendance de leur pays.
Dans ces conditions, persévérer
publiquement dans cette politique de
répression sauvage et condamner les
patriotes à de lourdes peines n'aurait
été que se démasquer encore plus et
renforcer par conséquent la détermi-
nation des masses guadeloupéennes et
le mouvement de solidarité en France.
C'est pourquoi l'impérialisme a eu
recours à la duperie. Par sa « clé-
mence ». il espère :
1. Faire oublier les événements de
Pointe-à-pitre et en revenir à
la situation antérieure.
2. Se redonner une façade de gou-
vernement partisan de la liberté
des peuples, voire anti-impéria-
liste, façade qu'il essaie de se
construire à la faveur de ses
conflits sordides avec l'impéria-
lisme U.S.
3. Essayer de répandre dans le
peuple guadeloupéen l'illusion
que le gouvernement de Paris
désapprouve la politique sau-
vage d'oppression et de misère
des autorités «départementales»
de Guadeloupe et que par consé-
quent la solution des malheurs
du peuple se trouve dans un
rapprochement avec la « Mère
Patrie ».
Cette tactique sournoise, les
marxistes-léninistes français ont le
devoir de la dénoncer en expliquant
que le verdict est une victoire de
la lutte du peuple guadeloupéen puis-
que c'est cette lutte qui a obligé
l'impérialisme français à changer de
tactique, en montrant que cette « clé-
mence » apparente ne signifie pas que
l'impérialisme français est décidé à
déposer son coutelas de boucher mais
qu'au contraire il cherche à prolonger
son oppression sur le peuple guade-
loupéen en persévérant dans sa poli-
tique à double face ; en démontrant
enfin qu'il n'y a ni deux tendances
au sein du gouvernement impérialiste
français comme le suggérait « Le
Monde », ni divergence entre le gou-
vernement de Paris et les autorités
« départementales » et cela en rappe-
lant notamment que le sinistre Billote,
ministre des D.O.M. est réputé gaul-
liste « de gauche » et que lors des
événements de Pointe-à-Pitre, le gou-
vernement français s'est empressé
d'expédier en Guadeloupe des
BOEINGS de C.R.S. !
MESSAGE DE L' U. J. C (ML) AU G.O.N.G.
Au moment où la « justice » colonialiste française veut
frapper à travers le G.O.N.G. tous les patriotes Quadeloupéens,
le Bureau Politique de l'U.J.C. (m.-l.) salue la lutte courageuse
des patriotes Quadeloupéens avec à leur tête le G.O.N.G.
Face à l'impérialisme français et ses valets, le peuple gua-
deloupéen a engagé le combat de l'indépendance nationale.
En effet, seule l'indépendance exprime les justes aspirations
du peuple guadeloupéen. Les révisionnistes et les autres valets
de l'impérialisme français ont tenté de dévoyer le peuple gua-
deloupéen vers la revendication traîtresse de « l'autonomie »,
afin de préserver les intérêts fondamentaux de l'impérialisme
français : mais les masses, instruites par leur lutte, les ont
démasqués.
Le procès actuel se retourne contre ses instigateurs. Les
patriotes dénoncent le colonialisme français, les révisionnis-
tes français dévoilent leur position social-chauvine ; le colonia-
lisme français et ses valets sont mis au ban des accusés devant
les peuples du monde.
Les marxistes-léninistes français se tiendront résolument
aux côtés de leurs frères de combat Quadeloupéens pour abat-
tre leur ennemi commun, l'impérialisme français. L'U.J.C. (m.-l.)
soutient totalement la lutte du peuple guadeloupéen pour l'in-
dépendance et la liberté.
L'héroïque peuple vietnamien montre qu'un peuple, aussi
petit soit-il, peut vaincre l'impérialisme, aussi puissant soit-il, si,
comptant sur ses propres forces, il mène une lutte prolongée
tirant sa puissance des masses populaires. Nul doute que les
marxistes-léninistes Quadeloupéens, armés de la pensée de
Mao Tsé-toung, sauront libérer les immenses ressources des
masses populaires et les conduire à la victoire.
- VIVE LA LUTTE DU PEUPLE QUADELOUPEEN POUR
L'INDEPENDANCE !
- A BAS L'IMPERIALISME FRANÇAIS et ses COMPLICES
REVISIONNISTES !
VIVE LE G.O.N.G. !
LE PEUPLE QUADELOUPEEN VAINCRA !
Le Bureau Politique de l'U.J.C. (m.-l.)
JEUNE CHOMEUR,
les droits que tu. xi'a*s pas !
JEUNE CHOMEUR ! « LA VIE
OUVRIÈRE» ORGANE DE LA C.G.T.
SE PAIE TA TÊTE !
PME i-T-a mon AUX ULOCAHMS DE
IDOTREMMJilE$CillMTIWe$WAHTES:
ETIlPffiCfVIA
CHOMAGE TOTAL DE L'ETAT
+ ALLOCATIONS DES ASSCDtC
ST.
• Pwr maux tes titoaiïm «s Pfw :
î* Avoir dix-sept ons au moins.
S'B est fi* te n à tt ans
• Pour les 3 premiers mois •
rA
2» Avoir termîf^é ses études depuis moins d'un on Ce délai
10,0? F por jour (°,80 F en province!.
JAMAIS TRAVAttlÉ
étant prolonge de la durée du service mttitoire pour les jeunes incorporés à !a fin de leurs études.
3° Etre titulaire d'un dipiôme de sortie, soit d'une école technique ou professionnelle, ou d'un centre de FPA, soit d'une licence ou d'un diplôme équivalent.
« Après le 3' TKHS : 9,10 ? por jour i8,90 P en province).
Ai** ihmtautia* »««fM* ti in ™tww* di»«>M(tt (M pfa*ondi fin» pvr rEt«t
4" Etre inscrit depuis plus de six mois comme demandeur
srMBptosdenm
d'empioî ou bur«ou de mûin-d'ceuvre.
• Pour tes 3 premiers mois .
13,89 F par jour <Î3,41 F *n
5* Etre physiquement opte à exercer un empioi.
province).
Il »'r a M* * pMowl *. MUUKM P«W«< fc» 3 yr™^r, *,,»,
* Après * 3" mc.i. Î2,40 F por
jour (12,10 F en province).
• Nai totrtuf tes gfantthH» ASSHHC:
î+n J^*i^iJ£*?ti*£ *** «1T"**
î* S'il sort d'un centre d'apprentissage, ou de FPA, r.»m-p!ir les cinq conditions ci-dessus.
Si «c^îiofflieiteœem
->s
le i?une de plus de î 8 ans tsi
2" S'il e-;t hbéré du service militaire, la demande doit
soutien ou cKef de îciniile, t( o
être faite dons les six moi» qui suivent- la libération.
droit à 2,50 F de plus, por personne
« .>._». *,«*«..«<«.
à charge
SI A
• Pow tNcber les ëtoajloos de liw ••
]" Avoir dépassé l'âge de l'obligation scu^oire
$•1 a Mbs de 18 ma cl vil me ses pireats
nfri
2" Avoir perdu un emploi salant
2,50 F par jour pius 40 ^ "oviron
ftJA
3" Etre inscrit comme demandeur d'emploi ou bureau de
du iatoire iTK7y*rt (35 % après trois
IRAVAUt
motn-d'osuvre. 4" Avoir occompji 150 jouis Je travail dons les 12 mois précédant l'inscription comrne demandeur d'empioi 5° Etre physiquement cote à exercer un emploi
S'3 s (Dos de B »* et Ttt *«S u» siée ses iw«tj
4 '"'jur !es 3 prcm.rrs mois
• PtMf toocbn tes tihfftfflfft iSSEWC :
6,30 F por jour ^6,C5 f «n prc-viiKe* f- 40 % environ d,; so-
lo»r* moyen
1" Justifitr d'au moins 130 heures de tfcvoil ou cou:s
des trojs derniers mots, ou sortir d'un centre d* fpA
» Après te 3- mo.s : 5,90 F pcr
2* Avoir été licencié (ou avoir quitté son emploi pou' un mofiT iég'tirne).
jcur (5,70 F en prov'ixe) -4- 3 5 Ci Environ du so ! Ji re moyen
3" Etre irfscrit corrtme demandeur d'emploi.
H .> B ,—« *. pto(«d J, ««0««V
«^««'ta'^M, «.fc ,» ?[£""*
Oui, il est bon que tu saches cela ! Mais ce que la V.O. ne dit pas
c'est que le patron t'accorde une aumône dans l'espoir que tu laisseras
tomber ves camarades. Que des milliers et des milliers de jeunes n'en
bénéficieront jamais. Que pour lutter contre le chômage, il faut se battre
dur, tous au coude à coude, contre tous les patrons !
Jeune chômeur, regarde les droits que tu n'as pas. Si tu as commencé à
travailler à 14 ou 15 ans (et d'après les chiffres officiels, un jeune sur quatre
commence à 14 ans, un sur deux à 15 ans) tu devras attendre d'avoir 16
ans passés pour toucher l'allocation d'état. Et si, comme beaucoup de tes
frères de classe, il y a longtemps que tu n'as plus travaillé ou si, connaissant
la situation de I emploi tu a cessé de chercher du travail, tu n'auras rien !
Il faut aussi que tu puisses faire la preuve d'avoir perdu un emploi
salarié. Si ton travail n'est pas déclaré, si tu es de ces milliers de jeunes
qui ont travaillé sur la ferme des parents, que la terre n'emploie plus et dont
le patron de la ville ne veut pas, tu n'auras rien.
Jeune chômeur, si tu n'as jamais travaillé ou si tu ne peux en faire la
preuve, de toute façon tu devras attendre d'avoir 17 ans pour t'inscrire et
six mois pour toucher l'allocation. D'ici là, la recherche harassante d'un em-
ploi aura vite fait de rabaisser te:, prétentions modestes à un salaire décent !
Et si à l'âge de 17 ans il y a plus d'un an que tu as quitté l'école (tu as au
moins une chance sur deux d'être dans ce cas) tu n'auras rien !
Ce n'est pas tout ! Tu n'as pas cie formation professionnelle minimum,
même pas un C.A.P. ? C'est le cas (d'après les experts bourgeois) de 41 °o
des jeunes et (toujours d'après eux) il y s 70 % de manœuvres chez les
travailleurs de 15 à 20 ans ! Une fois de plus tu n'auras rien. Seul l'infime
portion de ceux qui réunissent TOUTES les conditions de l'ordonnance de
juillet sur l'emploi ont droit à l'aumône du gouvernement des patrons !
Mais on va t'informer de in situation de ''emploi ! Les ministres des
patrons, les journalistes vendus, les pouvoirs publics à la solde du capital
te le répètent chaque jour ! Voilà un droit aui t'est raconnu de l'avis
général ! Oui ! Mais c'est le droit pour les patrons d'organiser la mobilité
des travailleurs qui doivent circuler, comme le capital, pour satisfaire leurs
besoins !
Briser l'unité des jeunes : obliger Se plus grand nombre à capituler devant
l'offensive patronale et les autres à sat:$faire par leur mobilité les besoins
du capital. Voilà la tactique du gouvernement de la bourgeoisie. SufFit-ii de
répondre qu'une allocation, c'est déjà ça ? Mais cette allocation a pour but
de diviser les jeunes entre eux ! On ne peut quand même pas la refuser ?
Non ! le plus souvent il faudra se battre pour l'obtenir. Mais ces batailles
défensives ne doivent pas faire oublier l'objecrif c!e tous les jeunes, unis avec
leur:- frères de classe, jeunes et vieux, pour les droits qu'ils n'ont pas, contre
le chômage !
Jeune chômeur ! C'est toi qui fais la plus précocement l'apprentissage o'e
la misère capitaliste. Tu n'as même pas le droit de conserver à l'usine ton
salaire de misère, tu n'as même pas le droit ds vivre ! C'est toi que le
patron licencie le plus facilement : souvent inorganisé, moins syndiqué que
tes aînés, tu lui fais bien moins peur. Tu n'as pas le droit le plus souvent
d'être chômeur : on t'appelles un « inactif » ou un voyou ! Oublié dans les
statistiques, tu n'as pas le droit d'apprendre à tes frères de classes que vous
êtes des milliers et des milliers : 700.000 d'après les experts !
Jeune chômeur
ni les réformistes :
II est un droit que ne t'enlèveront jamais les patrons
le droit de te battre contre le chômage. .
(Sitile de la pycinici'C /-></?;')
villes et des campagnes. Elles s'entendent avec le syndicat des
gros exploitants agricoles, avec les partis bourgeois de gauche pour
canaliser le mécontentement des masses populaires. Leur objectif
n'est pas de faire aboutir avec ténacité les revendications immédiates
essentielles des masses, mais d'amener au pouvoir Mitterrand. Les
socialistes, Mitterrand, sont prêts à s'allier au P.C.F. pour revenir
au gouvernement. Mais les socialistes, Mitterand, ne sont pas prêts
de tolérer des mouvements de masses puissants qui risquent de trou-
bler l'« ordre » et leurs électeurs. L'unité des ouvriers, des ouvriers
et des paysans c'est dans l'action contre le chômage, l'Europe des
trusts qu'elle se réalise.
Le « Front syndical commun des Confédérations ouvrières et des
syndicats agricoles » n'a rien à voir avec cette unité là. Le Front
de ces syndicats et des partis bourgeois de gauche n'a rien à voir
non plus avec cette unité. Les réformistes ne se battent pas contre
le chômage, mais pour que les patrons à la Citroën se décentralisent
dans l'Ouest ! Les gros exploitants qui tiennent les organisations
agricoles sont pleinement d'accord avec cet objectif. Et pour cause,
« l'industrialisation » de la région qu'ils veulent, c'est la possibilité
pour eux d'avoir un marché qui leur permettent d'écouler leur grosse
production et d'éliminer les petits paysans. Citroën pourra alors
puiser abondamment dans la << main-d'œuvre agricole ».
Les paysans seront ruinés et les salaires n'augmenteront pas : le
chômage ne s'arrêtera pas. Le Front syndical commun ne répond
pas aux aspirations des masses.
Le P.C.F. et les dirigeanis nationaux de la C.G.T. encouragent
l'unité des états-majors, l'unité de la « gauche ». Et de ce fait ils
sabotent les mouvements de masses résolus : on l'a vu à la Rhodia,
à ,Caen, on le voit à Redon. Ils prétendent vouloir l'union des forces
ouvrières et des forces populaires. En fait ils veulent l'unité avec les
sociales et Mitterrand. Et pour imposer cette unité de la « gauche »,
ils brisent les mouvements revendicatifs des masses, quand ceux-ci
font peur aux bourgeois « de gauche ». L'union des forces populaires,
c'est l'union dans l'action des ouvriers et des paysans travailleurs
de Redon. La force du mouvement ouvrier stimule le mouvement
paysan. Les révisionnistes eux ne font rien pour expliquer aux
ouvriers le sens du mouvement paysan, ne font rien pour unifier
sur des bases correctes de luttes, ouvriers et paysans. Les réformis-
tes font tout pour éviter que les ouvriers et les paysans de Redon ne
se battent ensemble. Quand les révisionnistes disent qu'il faut
savoir limiter le mouvement revendicatif des ouvriers pour ne pas
effrayer les « couches moyennes », l'action des ouvriers et des
paysans de Redon leur infligent un cinglant démenti. Les révision-
nistes ne veulent pas effrayer... les socialistes !
L'action des masses à Redon pulvérise les illusions qu'engendré
« l'unité de la gauche ».
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Servir le peuple
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no.18
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no.18