Servir le peuple

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servir le peuple
Journal des Groupes de Travail Communistes et de l'Union des Jeunesses
Communistes (Marxiste-Léniniste) N° SPECIAL 22, 21 MAi.iges - so cent.
gouvernement
populaire
Io annéss de gaullisme : 10 «nnéss d'oppression . Las masses populaires subissaient coup sur coup les offensives du capital : la "stabi-
lisation", le chômage, la répression patronale et policière . Pour résister à ces offensives il fallait être unis . Et c'était la division dans le
carap ouvrier et populaire . Pour lutter il fallait avoir des armes : l'arme de la grève d'abord . Les directions syndicales les avaient enlevées
des mains des ouvriers . Il y a quelques jours encore , la direction confédérale de la C.G.T. interdisait la grève illimitée .
Aujourd'hui tout est changé . La révolte ouvrière contenue pendant des années explose!La ténacité et la résolution du mouvement des
étudiants progressistes a rencontré un écho dans le peuple . La lutte des étudiants, si elle ne reflète pas d'une manière ou d'une autre les aspi-
-rations populaires, n'a pas d'avenir, pas de force . Ce que les ouvriers ont retrouvé dans l'action des étudiants, c'est la nécessité de l'action
résolue . La volonté des étudiants progressiste0 ra mettre leurs forces dans le camp de la Révolution, de servir les luttes du peuple, a dissipé
largement la méfiance des ouvriers à l'égard des étudiants . LES OUVRIERS NE SE BATTENT PAS EN EFFET POUR UN OBJECTIF TOTALEMENT ETRANGER AUX PREOC-
-CUPATIONS POPULAIRES : le rafistolage de l'Université bourgeoise . Les faits l'ont prouvé : la classe ouvrière a pris des mains fragiles des étu-
—diants le drapeau de la lutte contre le capital et le gaullisme . Elle l'a fait avec une rapidité et une force jamais égalées . Le mouvement de
masse d'occupation des usines se développe de manière fulgurante . Son ennemi : le capital, et son expression politique actuelle, le pouvoir gaulliste.
Que peut faire le Pouvoir ? Il s'apprêtait à briser la lutte des étudiants en lâchant toutes les réformes universitaires possibles et
imaginables . L'imagination de certains à la Sorbonne n'effrayait pas outre mesure le pouvoir . Et puis il y avait les examens . Le pouvoir voyait
l'enlisement de la révolte étudiante avec sérénité . Le plan gaulliste a été réduit en poussière grâce à l'action de la classe ouvrière . Maintenant
le pouvoir est acculé à la défensive . Il a peu de moyens . LE GRAND CAPITAL qui lui donne son appui est dans l'expectative . De Gaulle, le CNPF,les
centristes, la presse du grand capital n'ont pas encore pris position fermement et avec unité . Le grand capital voit le prestige du gaullisme s'ef—
-fondrer; il voit que ses agents connus dans la classe ouvrière, dans la petite bourgeoisie des villes, chez les paysans, disposent d'une influence
de plus en plus limitée . Le grand capital prend conscience des difficultés et des risques d'une solution réactionnaire ou ultra—réactionnaire à
ses problèmes . Tl peut renforcer sa dictature par les moyens légaux et répressifs du pouvoir gaulliste OU BIEN ACCEPTER UNE SOLUTION DE RECHANGE
A GAUCHE .Qu'est ce qui le déterminera ? Le rapport de forces dans le mouvement ouvrier, , dans le camp des forces populaires .
Les socialistes, anciens ou nouveaux, avaient marqué des points : la direction petite—bourgeoise du mouvement étudiant avait réussi à
lancer des appels à la classe ouvrière ; elle avait réu'si à obtenir le soutien de la C.G.T. . Elle se sentait le vent en poupe . L'irruption de la
force prolétarienne a donné un coup d'arrêt à cette ptétention . La manifestation que l'U.N.E.F. prévoyait à l'O.R.T.F. a été annulée . La direction
de la C.G.T. s'y opposait . Celle — ci pouvait se prévaloir de la force du mouvement 8e masse d'occupation des usines . Cela a suffi . Les diri—
-géants révisionnistes du P.C.F. et de lo C.G.T. reprenaient l'initiative aux sociaux - démocrates . Révisionnistes et sociaux - démocrates avaient
dès lors à résoudre un nouveau problème, celui - ci décisif : comment allaient - ils utiliser le mouvement fie masse de la classe ouvrière ? Ils n'ont
qu'une seule possibilité durable : s'entendre . Les révisionnistes qui ont choisi la voie pacifique e'r. parlementaire de prise du pouvoir , dont la
politique ne reflète plus les aspirations révolutionnaires de la classe ouvrière , NE PEUVENT QUE S'ENTENDRE AVEC MITTERAND . L'impératif pour la
gauche est de présenter un programme politique acceptable pour le capital . Tous les reniements du P.C.F. ont déjà rassuré le capital : en plein
mouvement gréviste, les journaux bourgeois ( France - Soir, L'Aurore, Le Monde ...) se permettent de parler du P.C.F. comme de n'importe quel parti
bourgeois installé dans la société capitaliste . Un programme reconnaissant les contraintes de " l'expansion économique " bourgeoise, la promesse
d'engager des négociations sur une partie des revendications économiques des masses , revendications qui serviraient la "relance de la consommation"
dans le cadre du régime bourgeois, voilà qui rassurerait le capital, fort de l'expérience de Léon 8LUM en 36 . Mais le capital est inquiet, il
attend PARCE QU'IL SAIT QUE L'INITIATIVE DU MOUVEMENT DE MASSE A ECHAPPE A LA DIRECTION DE LA C.G.T. . C'est vrai, SEGUY se désolidarise de la
séquestration des patrons à Sud - Aviation,à Cléon; il fait retirer les drapeaux rouges trop voyants sur les usines occupées , il s'oppose à la
démocratie de masse dans ces usines : occupation de masse des usines, comités de grève vraiment représentatifs de l'ensemble des ouvriers .
OCCUPER L'USINE POUR "ATTENDRE" OU POUR VAINCRE
Vendredi, les ouvriers de l'usine rassem-
blés dans la cour, ont décidé de l'occuper.
Ils sont tous d'accord pour l'occuper immédia-
tement, tous d'accord sur leurs revendicatioœ:
- 40 heures ;
- pas de salaires inférieurs à I 000F ;
- âge de la retraite abaissé à 60 ans pour les
hommes et 55 ans pour les femmes ;
— libertéssyndicales et politicju.es f
- "plein emploi";
Les ouvriers ont occupé leur usine mais n1
entendent pao y être séquestrés. Ils savent com-
bien est décisive l'unité de tous les travail-
leurs des autres usines, combien est important
le soutien de la populaiton. Ils veulent faire
connaître leur lutte, leurs revendications.
Certains délégués CGT s'y opposent : ils faut
rester barricadés dans l'usine selon eux ; ils
ne veulent pas de petites manifestations dans
les quartiers voisine, ils s'opposent à l'org*-
nisfttion de collectes : "on n'en a pas encore
besoin, on verra plus tard". Leur politique, c1
esf'on occupe et on attend". Cette attitude n1
étonne personne ; ce sont les mêmes délégués
qui , ces derniers mois sont restés passifs de-
vant les licenciements répétés et à l'annonce de
la fermeture prochaine de l'usine. Les ouvriers
et suitout certains d'entre eux très actifs ne
sont pas d'accord : ils ont imposé un pi-
quet en dehors de l'usine, les gars sont orga -
nisés en 4 x 8 ; de nombreux ouvriers restent
devant l'usine en dehors de leui garde, ils soirt
mobilisés, prêts à tout pour le succès de leur
lutte.
Là encore,les délégués ne répondent pas
à la volonté de lutte des travailleurs. Bien au
contraire. Ils laissent faire le temps, ne pré-
parent pas les gars à une lutte longue. Les ou -
vriers ont compris qu'il fallait tout prévoir :
ils avaient installé "H* barricade de ferrail-
le, derrière les portes de l'usine, ils ont pré-
paré des boules d' aluminiums et de fonte (l.ea
délégués les ont obligés à les détruire ) les
ouvriers critiquent les chants à la ihode qui
diffuse le haut parleur de l'usine et réclament
des chants révolutionnaires.
Surtout les délégués bureaucrates s'opposent
au raffermissement de l'unité des travailleurs
ils s'opposent à la libre discussion sur totœ
les sujets qui les intéressent.
Selon eux, il est "inutile" d'expliquer aux
travailleurs immigrés pourquoi on a décidé l'oc-
cupation de l'ur.ine vendredi et non lundi. Se
Ion eux, il est "inutile" que les gars disent
ce qu'ils pensent de la grève, de la lutte me-
née ailleurs. Certains syndicalistes actifs lut-
tent contre cette politique de d émoralisatinn
des ouvriers. Ils suscitent les plus larges dis-
cussions sur ce qui préoccupe les travailleurs:
la nécessité que ça change, le gouvernement po-
pulaire, la politique confédérale. Un ouvrier
a proposé de "faire des affiches comme en C hine",
Le premier jour, certains ouvriers ont discuté
sur ce que signifiait le drapeau rouge flottant
sur l'usine. D'accord ont-ils dit» Pourtant,
quelques jours après, les délégués bureau-
crates ont hissé un drapeau tricolore pour
"ménager les susceptibilités."
A chaque moment de la lutte s'affronteÉ^t
deux conceptions pour la mener. L'une, celle
des délégués bureaucrates est celle de l'inac-
tion, de la démobilisation des ouvriers. L* au-
tre pour laquelle oeuvrent les syndicalistes
prolétariens réponà aux aspirations des larges
masses de l'usine. C'est la voie prolétarienne
de combat, celle qui enthousiasme les ouvrier s,
les renforce dans leur capacité de vaincre l'en-
nemi de classe.
CONTRE LA MAFFIA DU "LIVRE" LES TRAVAILLEURS IMPOSENT LA LUTTE
Depuis mercredi dernier, les nouvelle»
Messageries de la Presse Parisienne (NaTP) sont
en grève à I00°/" dans -tous les ateliers, équi-
pes de jour comme de nuit* Tous les ouvriers
sont au coude à coude contre le patronat et
son gouvernement anti—populaire.
Leurs revendications sont les suivantes ï
100 francs de prime mensuelle supplémentaires,
intégrée avec toutes les autres primes' dans le
salaire, sans aucune retenue possifcle en cas
de maladie, d'accident etc.. , le I4ème mois,
et la fixation d'une nouvelle organisation du
travail, et le paiement des jours de grève.
Le mouvement a depuis gagné en ampleur,
touchant de nombreux autres secteurs de la pres-
se et du livre.
Partout les ateliers sont occupés, de jour
comme de nuit.
Malgré de nombreuses manoeuvres d« sabotage
du syndicat du Livre, les travailleurs vont de
l'avant, s'organisant de mieux en mieux, avec
diacipline et enthousiasme. La maffia du livre
est décidée à contrôler le mouvement à tout
prix car elle sent bien que l'abscès est mûr
et que les ouvriers entendent le crever en se
débarassant des usurpateurs.
Le syndicat du Livre pour l'instant encore
parvient à empêcher les rotos de se jeter dans
la bagarre, ce qui explique la parution des quo-
tidiens. Tous les arguments sont bons pour es-
sayer de calmer la colère des ouvriers des mes-
sageries consciente de cette trahison du syn-
dioat. Prétendre que le« journaux réaction-
naires doivent sortir pour que le public soit
•informé" " objectivement" par rapport aux in-
formations partiales de l'ORTF, c'est de payer
la tête des grévistes.
Mais le courant est irréversible, et la
maffia du Livre ne peut espérer un revirement
chez les travailleurs déterminés à prendre en
main leur syndicat actuellement aux mains de
véritables maîtres chanteurs, inquisiteurs,
gangsters.
L'aspiration au règne de la liberté pour
les masses populaires balayera tous les obstacles*
Déjà se forment dans les ateliers des groupes
de camarades déterminés à ce que se manifeste et
se renforce l'esprit de cette grève et que la
démocratie la plus totale règne dans Hatelier
pour tous les travailleurs.
LEVEE EN MASSE A LA BASE.
Il est important de souligner que le mo u -
vement de grève des NMPP et de solidarité à ci-
te grève s'est déclenché spontanément à la ba«e
et non par une organisation syndicale quelle
qu'elle soit.
C'est une importante leçon çue nous de -
vons étudier.
En effet, pour le syhdicat du livre, una
action du type de celle que nous menons est la
plus belle déculottée que nous puissions admi-
nistrer aux bureaucrates du Livre.
En effet, un syndicat CGT qui se réclame
de la lutte de classes, qui se dit au service
des travailleurs, qui se dit unitaire, doit se
trouver à la tête d» tout mouvement reven-
dicatif, le guider,le renforcer. Si cela n'a
pass été le cas, d'est que depuis longtemps la
confiance des camarades à laur syndicat est
dea plus limitées ( à juste titre). Le syndicat
doit susciter d* telles actions , les soutenir
à fond, «ans aucune restriction.
La lutte qui s'est engagée n'est que le
premier acte d'une latte beaucoup plus pro-
fonde. C'est la lutte pou» l'émancipation des
travailleurs. Dès aujourd'hui, que chacun d'en-
tre nous pose les problèmas sur le tapis,
que la bataille pour la conquête du syndicat
s'engage avec confiance et enthousiasme, une
poignée de bureaucrates démaguogues ne peutrent
venir à bout de la détermination de milliers de
travailleurs étroitement unis par dessus tout«a
les divisèons mesquinest toutes les provocations
et les duperies.
POUR L'EMANCIPATION DES TRAVAILLEURS.
Mais dans le Livre, rien n'a été fait, ni
avanjr, ni pendant, pour développer ou renforcer
le mouvement. Il est entendu que des "dirigeants
syndicaux" sont en pourparler avec le patron,
mais jusque dans leurs proTOST on perçoit leur
malaise.
Certains camarades du syndicat conçoivent
keur rôle comme celui d'un simple intermédiaire
dans notre lutte. Ceci est scandaleux . La C GT
n'est pas un poste d'huissier, neutre dans le
conflit, qui ne se contente que as répéter ce qui
s'est dit de part et d'autre.
Un syndicat de lutte de classes, qui a
coeur les intérêts des travailleurs, se jette
corpc et fime dans la bagarre, met toutes ses
forces au service de notre lutte, renforce le
mouvement po rie faire triompher. Là encore,
le syndicat nous a déçue. Hais ce n'est pas
tout : reprenant leurs radotages éternels, cet
certains ont cherché à saboter la lutte.
En ne mobilisant pas les rotos, qui ont Jou-
tes les raisons de se mettre en grève, snns mê-
me parler de sàlidarité (menace de chômage, etc.)
en tentant par èes manoeuvres sournoises de fn-
re briser les piquets, en tentant de démobiliser
les camarades pour parvenir à un nouveau compro-
mis, Lancry et se clique se sont une l'ois de plus
révélés sous leur véritable jour.
Pas un car.arade n'a oubl ié l'affaire l-'ourmy,
et bien d'autres, mais cette fois-ci, ça ne mar-
chera pas. Nous ne céderons à aucune nenace, aus-
si voilée soit-elle.
Mais il ne faut pas que les camarades croi-
ent qu'il ya une lutte contre des individus.
Lancry n'est qu'un ponte de 3ène zone par rapport
aux véritables caïds de la fédé. Ces individus ,
nous les attaquons parce qu'ils incarnent une
ligne syndicale de capitulation, de collaboraion
de réformisme.
Elle a toujours eiisté dans le syndicat,qu—
and les bureaucrates usurpaient la direction ,
qui normalement revient aux travailleurs.
Des pontes, il y en a des dizaines, des
petits et des grands, qui ont cloisonné le syn-
diaat en sections coupées les unes des autres,
qui dressent les fractions des syndiqués
les unes contre les autres, alors que tous noua
avons le même syndicat ; nous sommes tous cégé—
tistes pour ladisparition du salariat et du
patronat. C'est une bien sale besogne que de
diviser les travailleurs au sein de leufr syn-
dicat. Mais cela ne peut plus durer : aux Mes*-
sageries comme dans le labeur, comme dans la
presse, la coupe est pleine, l'heure est ve-
nue de mettre ces questions sur le tapis et de
reprendre en main notre syndicat pou» *a faire
une véritable arme de lutte de la classe ouvri-
ère de la presse et du livre.
Camarades, notre action doit nous stimuler
pour aller de l'avant, pour que l'étincelle qui
a mis le feu aux poudres deviennent un véritable
incendie prolétarien. De tous côtés, les traml-
leurs passent à 1'attaque, combattent l'offensi-
ve patronale ; nous ne sommes p) us seuls, dé;Jà
des centaines de milliers de camarades sur toma
les fronts, sont au coude à coude avec nous
dan . notre lutte.
NOUS NE CEDERONS PAS !
NOUS VAINCRONS !
EXTRAIT DE TRACT ;
DIVISEURS !
Les trava i11eurs de s NMPP se sont rap idc-
ment organisés, La solidarité de classe a briflé
toutes les résistances politiques et syndicale s.
Unis à labase, les ouvriers montrent leur for*e.
Cette nuit, ils ont pu organiser partout des
pianiets de grève avec les travailleurs des- imp-
rimeries pour empêcher le papier de sortir. Sau-
vent les rotos, après explications, arrêtaient
la fabrication comme à la SIRLO. Dans 1 ' enthcai—
s iasme des dernières nouvelles, l'occupation
des usines Renault, de Sud-Aviation; deRhone -
poulenc, des chantiers de Trait, et de bien d'
p.utres, la détermination des ouvriers augmentait.
Seuls les permanents de 1'Humanité se sont
opnoe.'s à leur fusion avec les travailleurs de
l'Hum,-1,. Seuls le^ permanents de l'Humanité ses
Sont mobilisés contre tous les travailleurs
des Ni'PP, utilisant d'abord les arguments les
plus démagogiques (l'Humanité, c'est le journal
des travailleurs ) puis la force "brutale, des
voitures forint les rangs des travailleurs et
manquant les blescer. Or tous les ouvriers sa-
vaient que les voitures n* emmenaient pas s-u—
lement l'Humanité mais auss i des gros stocks
de Paris-Jour que fabrique 1'imprimerie Pois—
sonr.ière. Chirio ne perd pas le sens des af-
faires ; Chirio (i) a joué le rôle de "briseur
de crève ! pourtant 1er, ouvriers étaient fermes :
ils ne s * en prenaient pas au journal l'Humanité,
ils voulaient que l'imprimerie Poissonnière se
joigne à leur ; utte, ils voulaient montrer leur
force,leur unité, leur pouvoir.
Quand les travailleurs lutt ent, leurs diri-
geants ce l'Huma ont des intérêts contradictoi-
res avec les travailleurs, jamais ils ne se mi-
tent sous leur contrôle pour les servir.
fiEN^ORCEZ PARTOUT LES PIQUETS DE GREVE I
(i) Chirio : administrateur de l'Humanité,
membre du Comité Central du PCF.
L'USINE OCCUPEE PAR LES OUVRIERS
TERRE DE LIBERTE
Le:s travailleurs de notre usine saluent
las milliers d'qutres travailleurs en lutte. Nr
tre action a commencé sur la base de la soli-
darité avec une autre usine du même trust. Très
vite les ouvriers de notre usine ont compris qu1
ils menaient la même lutte que leurs camarades là
base
Puis un nouveau pas a été franchi quand la
flambée de révolte ouvrière a soulevé toute la
France,, Aussitôt la grande majorité des travail-
leurs a compris que nous ne menions pas la grève
pour de simples revendications économiques mais
pour un changement radical de la société capita-
liste d'exploitation et de misère,, Depuis 2 jours
nous avons occupé l'usine, pour une grève illimi-
tée dans l'unité totale des 1 500 ouvriers entraî-
nant même pour la première fois les employés.
Rapidement nous avens organisé collectivement
la défense de l'usine, nous avons mis sur pied des
piquets mobiles à toutes les issues, qui sont nom-
breuses dans notre usine0 Des rondes sont effectu-
ées autour de l'usine, les gardiens du patron ont
été expulsés, l'usine est aux ouvriers, nous assu-
rons naus-même la sécurité, nous sommes les maîtres,,
Aussitôt après l'occupation de l'usine, nous avons
immédiatement pensé que nous devions partir, dans
les villes et les villages populariser notre lutte,
aller aux autres usines expliquer et entraîner les
autres ouvriers à nous suivre. Populariser notre lut-
te, nous assurer le soutien de la population, briser
le mur du silence de la presse bourgeoise et de ses
complices (la Marseillaise, journal du P.C.F., ne
nous a consacré que 3 lignes) ceci reste çiotre
souci constant.
POUB ce faire nous avons désigné des responsables
par villages qui ont une double tâche :
. assurer la liaison des travailleurs avec leur
famille.
„ assurer la propagande sur notre lutte: par ex-
emple, les camarades s'emparent des hauts parleurs aux
mairies et font sur place des meetings locaux»
Des penneaux ambulants circulent dans toute la cam-
pagne sur des voitures, panneaux reproduisant notre
idée à tous : "A bas le pouvoir gaulliste anti—populai-
re de chômage, de misère et d'oppression." Nous prépa-
rons des manifestations-éclair dans les villages avec
panneaux, banderoles, prises de parole et rassemblements
aux usines environnantes. Partout des militants d'autres
usines viennent nous apporter leur solidarité de classe.
Dans l'usine l'atmosphère est à la fraternisation
complète, l'activité créatrice des masses se déploie lar-
gement, la démocratie de masse déferle partout. Tous les
travailleurs sont résolus, ensemble, à aller jusqu'au
bout. Aller jusqu'au bout, cela veut dire quoi ?
Dans nos revendications nous deùandons 44 heures payées
48 h. mais si le patron accepte nous exigerons 38 h.
"payées 0«ri. !
Organisation du comité de grève : au dëbur, J.B uunii—
té de grève fut constitué par les délégués et les mem-
bres du comité d'entreprise seulement. Pour les tra-
vailleurs ce comité ne correspond pas du tout à leurs
idées, à la forme qu'avait prise la grève. Les travail-
leurs faisaient confiance aux jeunes ouvriers qui av-
aient déclenché le mouvement, qui balayaient les routi-
nes, qui imposaient d'emblée un style de masse.
Ce qui le révèle le mieux c'est le premier panneau
fait par des jeunes, intitulé :
"aussitôt dit, aussitôt fait."
En fait le comité a aussitôt dû céder sa direction
aux nouveau x éléments surgis de la luttp.
L'ensemble des travailleurs participe directement
à notre lutte. Dès le début chacun a reçu crayons, cra-
tons -feutres, papiers, panneaux et l'usine fut recou-
verte d'affiches, de panneaux muraux, de caricatures»
Le thèmes les plus répandus et popularisés dans notre
usine sont :
- la dénonciation de l'exploitation Qapitaliste
et la nécessité d'un changement radical, tous les pan-
neaux finissent par l'annonce d'un gouvernement populaire.
— d'autres panneaux retracent le mouvement de révolte
des ouvriers contre le pouvoir sur le thème :
"10 années d'oppression."
- d'autres panneaux retracent enfin le déroulement de
la grève pour les ouvriers pour que chacun puisse en contrô
1er le développement et apporter ses critiques.
Tous les ouvriers sont fermement décidés à empêcher
les éventuelles manoeuvres de sabotage.
VIVE LA SOLIDARITE DES TRAVAILLEURS EN! LUTTE POUR
ABATTRE LE CAPITALISME !
las ouvners sont et
resteront^ toujours les
vrais maitt*e&
Les IOOC ouvriers de l'usine Contrexéville
(Vosges) ont déclenché I-'ardi 14 une grève illi-
mitée. Première grève depuis 12 ans cette magni-
fique action a été acçuise après "bien des diffi-
cultés.Sur le chemin de l'unité les obstacles
ont été nombreux,les ouvriers les ont balayés:
- la direction du syndicat se retranchait der-
rière une convention collective du groupe
Perrier - auquel apartient la Contrex - et le
bas niveau de conscience des ouvriers,disait-
elle,rour ne mener aucune action.
Les ouvriers ont brise cette opposition et la
grève a été déclenchée à. la base.
- la présence de nombreux ouvriers-paysans ou
anciens paysans chassés de leur ferme par les
patron de la campagne ; entraînés dans la
lutte ils sont maintenant au premier rang.
- il y a, dans l'usine de nombreux ouvriers
immigrés.L1ensemble des travailleurs a dé-
joué les manoeuvres habituelles de la divi-
sionfcréée par le patron entre travailleurs
français et étrangers.Elles ont échoué.
Les recruteurs du groupe Ferrier r'ui embri-
gadent les travailleurs à la frontière
espagnole en seront pour leurs frais.
- enfin il n'y avait pas de tradition de lutte
dans la plaine des Vosges, î'aintenant, c'est
cha.nge.Le chômage et la misère, le règne des
patrons, les ouvriers en ont assez.Devant la
mairie, au nom de tous ses camarades, un
ouvr i e r de G ont rex l'a dit.
Ouvrières, ouvriers de Contrex !
Aujourd'hui sur cette place nous sommes tous ré—
unie pour défendre nos droits et ceux de nos familles.
Nous commençons une longue lutte contre les patrons.
Depuis trop longtemps, les patrons se moquent de
nous. Et hier encore, pour la DERNIERE FOIS, ils se
sont payé de notre tête.
Nous l'avons dit et nous n'avons PAS PEUR de le ré-
péter, C'EST LA DERNIERE FOIS.
Ce n'est pas un NOM que nous voulons
. à l'augmentation du salaire de 6,80*/*
Ce n'est pas un NON que nous voulons
. au paiement de la 1/2 heure ds casse-croûte.
Ce n'est pas un NON que nous voulons
. à l'augmentation de la prime de vacances.
Ce n'est pas un NON que nous voulons
. au paiement des heures du samedi à 25"/" e"t de
la prime de panier pour l'équipe de nuit.
Nous ne BEDEROIYS PAS, comme peuvent le penser les pa-
trons.
Et nous leur arracherons à force de SOLIDARITE et de
DETERMINATION dans notre grève, un OUI franc et net à
TOUTES NOS REVENDICATIONS [quoique le oui du patron ne s
soit jamais franc.)
Ne penoons pas que notre grève terminée et notre oui
accordés, que notre lutte sera finie pour autant. Nous s
serons toujours exploités par les patrons.
Mais aujourd'hui nous faisons comparaison de notre for-
force face à celle des patrons.
Et c'est en arrêtant nos machines dans l'unité que
nous leur démontrons leur faiblesse.Car c'est nous qui fai-
faisons marcher l'usine. SANS NOUS, LES PATRONS NE SONT
RIEN !
Les ouvriers sont et reteront TOUJOURS LES VRAIS MAI-
TRES !
Nous le prouvons et nous ne cesserons jamais de le
prouver»
Camarades par cette manifestation nous démcntrens
une fois de plus la force de la classe ouvrière !
A BAS L'EXPLOITATION DES PATRONS !
VIVE LA JUSTE LUTTE DES OUVRIERS DE CONTREX !
APPEL DES SYNDICAL
années
^
d ' attacrues
Aujourd'hui, après dix
impitoyables du patronat et du pouvoir, les larges
masses ouvrières, unies à la "base, se lèvent pour
la contre—offensive : le drapeau rouge de la lutte
flotte sur les usines occupées.
La classe ouvrière renoue avac ses meilleures
traditions. Tout naturellement la CGT, l'organisa-
tion de lutte de la masse des travailleurs sala-
-riés contre le patronat, fidèle à ses grandes
traditions, doit contribuer activement au dévelop-
pement du mouvement de masse national. Plus que
jamais la doctrine de la CGT est seule capable de
guider dans les usines la classe ouvrière : lutte
de classe entre ouvriers et patrons jusqu'à 1* a.bo—
-lition complète du salariat et du patronat.
Dans les luttes de masse d'une
-lée, la CGT se trempera : les cadre
qui s'étaient coupes de la masse de^
dans les ateliers, les bureaucrates
ampleur inega-
s syndicaux
: ouvriers
qui avaient
perdu tout contact avec la vie ouvrière, seront
mis à l'épreuve et placés sous le contrôle de la
base, les cadres corrompus et incorrigibles seront
balayés; de nouveaux cadres issus de la lutte naî-
-tront.
Les militants cégétistes en lutte depuis des
années contre les bureaucrates réformistes qui se
sont emparés des postes de direction dans la CGT
verront leur force grandir invinciblement. Ils ne
constituent pas une secte à l'intérieur de la CGT.
Ils sont unis par la doctrine vivante de la CGT de
lutte de classe.
Aujourd'hui ils font appel à tous les militants
de la, CGT pour qu'en commun ils fassent trinpher
la ligne prolétarienne, pour que la. CGT renforcée
soit à la tête des masses dans leur lutte pour la
victoire dans les usines occupées.
EN 36 LFS MASSFS POPFLAIF'FS FAISAIENT
TREMBLER LFS RICHARDS
Dans les années 1930, le grand capital impéria-
liste français s'efforçait de faire payer aux masses
populaires le prix de la crise qu'il subissait. Mon-
tée du chômage, attaque contre les salaires, ruine
des paysans, tels étaient les moyens qu'utilisaient
les capitalistes pour écraser le peuple.
Le Front Populaire devait unir le peuple travail-
leur pour faire paver aux riches le prix de la crise
L'union en marche allait faire merveille. Les ou-
vriers occupaient les usines. LFS OT YRIFRS AGRI-
COLES OCCTPAIEXT LFS FERMES. La révolte
grondait dans les villages. La révolte massive des
prolétaires d'industrie entraînait au combat les pro-
létaires ruraux, plus faibles, moins organisés; la
lutte entrait dans les campagnes. Voilà l'aspect
principal du Front Populaire. Et comment réagis-
saient alors les Partis de droite et de "gauche".
Le prolétariat combattait et entraînait dans la lut-
te le peuple; les ministres de gauche rassuraient
les grosses banques. Le Front Populaire réel, c'é-
tait la luttepopulaire pour faire céder aux riches le
prix de la crise; c'était ce front qu'il fallait conso-
lider et élargir. Le Front Populaire fictif, c'était
l'entente des ministres pour exercer en hommes
de gauche le pouvoir bourgeois. Les conquêtes ou-
vrières: les 40 heures, les congés payés, les délé-
gués du personnel, c'était le fruit des luttes ouvri-
ères, des occupations des usines, de la force ou-
vrière unie. C'est si vrai que, lorsque la bourge-
oisie a pu, grâce aux hommes de gauche, briser
le mouvement populaire, elle a vidé de sa substan-
ce les conquêtes du prolétariat. Ce qui montre bien
deux choses: seule la lutte prolétarienne permet de
remporter des victoires; et ces vistoires sont remi-
ses en cause, tant que la bourgeoisie conserve le
pouvoir. Ces leçons, les ouvriers n'ont pas de pei-
ne aujourd'hui à les assimiler parfaitement quand
ils voient de ce que sont devenus les 40 heures:une
pure fiction qui permet aux patrons de réduire im-
punément les horaires de 48 heures à 40 heures ,
sans verser un centime puisqu'en principe les ou-
vriers ne travaillent, que 40 heures !
Cependant, remporter des succès immédiats qui
donnent, au prolétariat et aux autres masses popu-
laires confiance dans leurs forces étaient un objec-
tif parfaitement juste et les communistes avaient
raison de se battre pour les revendications immé-
diates des masses sur la base d'un programme
d'action précis mais aussi de dénoncer les illusions
réformistes sur les réformes de structure que les
socialistes jaunes à la .Touhaux, essayaient de ré-
pandre La bataille contre le chômage, pour les
salaires, pour faire payer aux riches le prix de
leur crise était jus e, et les communistes dénon-
çaient alors le plan de nationalisation dans le ca-
dre du régime bourgeois que proposaient les réfor-
mistes. Les conquêtes ouvrières ont été le pro-
duit des luttes de masses: en négociant, les patrons
pliaient devant In volonté ouvrière.
Les syndicalistes prol'tariens s'engagent à
tout mettre en oeuvre pour la satisfaction des
revondications des ouvriers dans toutes les usinée
Dans un esprit de classe intransigeant, ils
expliqueront que les ouvriers ont toujours raison
contre les patrons.
Le patronat, le pouvoir et leurs complices,
diront
revendications ouvrières qu'elles sont
irréalistes. Les syndicalistes prolétariens, s'ap-
—puyant 3ur le sentiment des masses, expliqueront
sans se lasser que la classe ouvrière unie est
toute puiss.-nte. Le patronat se soumet ou se d.'met.
II—Les syndicaliste? prolétariens luttent
— POUR la satisfaction entière de toutes
les revendications concernant les salaires et les
conditions de travail.
- PrUR la diminution des cadences.
La lutte contre les cadences infernales, c'est la
lutte contre l'esclavage capitaliste.
Seul un régime où les ouvriers sont les maîtres
des usines peut supprimer les formes infâmes de
l'abrutissement capitaliste. lais, tant que ce ré—
-gime i?.'est pas instauré, il faut lutter sans répit
pour la diminution des cadences.
- COUTRE le chômage.
Plus d'un million de sans-travail aujourd'hui et
le chômage partiel dans tous les secteurs : les
capitalistes essaient de faire payer le prix de
leurs difficultés économiques ,x la masse des ou-
—vriers.
La réaction ouvrière balaie cette prétention.
La force de combat que représente la masse des
sans—travail n'est pas actuellement mobilisée. La,
division entre ouvriers actifs et chômeurs doit
être éliminée comme toutes les autres divisions
dans le cours de la bataille.
L'organisation des chômeurs, l'union des chômeurs
et des ouvriers actifs dans les usines occupées est
un objectif vital.
Les syndicalistes prolétariens luttent contre tout
licenciement. Dans les usines menacées de fermeture
ils demanderont dos comptes à la direction : ils
contrôleront les décisions patronales pour révéler
à la masse des ouvriers les mensonges et l'hypocri—
-sie de la direction, en s'appuyant sur la solidarité
des ouvriers dans les autres usines.
En toutes .circonstances, ils montreront à la masse
des ouvriers qu'un régime qui enrichit une poignée
d'affaneurs et jette à la rue des milliers de tra—
-vailleurs doit être renversé.
Le développement de l'offensive ouvrière à l'échel—
-le du pays montre à tous ";ue ce régime peut être
renversé.
- PCUFt le salaire intégral, menacé par
les réductions d'horaires.
Four les quarante heures.
L'essentiel est de montrer au patronat que le régi-
—me anti—populaire de chômage et de misère se brise—
-ra devant la puissance ouvrière.
— F UR la d'fonse et l'élargissement de
toutes les conquêtes ouvrières.
- F'UR les libertés ouvrières dans l'usi-
-ne. Tant eue régne la loi du profit et eue les pa-
—trons dii'igent la société, les ouvriers ne seront
pas libres: : la dictature des flics du patron dans
l'usine est le pilier de la société bourgeoise.
Les ouvriers seront libres quand les patrons seront
renversés, quand le régime des "bourgeois appuyé sur
les hordes de C.J3 sera abattu.
Les ouvriers seront libres quand les usines seront
tous les jours occupées.
La lutte Dour les libertés syndicales et politiques
dans l'usine doit être ronforc'e dans cet esprit.
Les syndicalistes prolétariens n'appellent pas dé —
—mocra.tie dans l'usine la participation des ouvriers
• des commissions de gestion patrona.le.
Cette démocratie, c'est la démocratie des patrons,
la collaboration de classe.
La démocratie pour les ouvriers, c'est de vivre
libres dans 1er. usines occurv'es.
STES PROLETARIENS
LA COMMUNF. PHFMTFK PBIXTFMPS
PF LA CUASSF OPYKIFPF FRA NCAISF
La classe ouvrière n'espérait pas des mira-
cles de la Commune . T'lle n a pas d'utopies tou-
*es raites à introduire par décret du peuple . File
sait que pour réaliser sa propre Emancipation, et
avec elle cette forme de vie plus haute à laquelle
•end irrésistiblement la soci^t-5 actuelle en vertu
de son propre développement économique, elle
aura :i passer de longues luttes, par toute une se
rie de processus historiques, qui transformeront
complètement les circonstances et les hommes .
File n a pas à réaliser d id-al, mais seulement
•i lib-'rer les éléments de la société nouvelle que
porte dans ses flancs la vieille société bourgeoi-
se qui s effondre . Dans la pleine conscience de
sa mission historique et avec la résolution héroï-
que d être digne d'elle dans son action, la classe
ouvrière peut se contenter de sourire des invec-
tives grossières des laquais de presse et de la
protection sentencieuse des doctrinaires bourge-
ois bien intentionnés qui débitent leurs platitudes
d'ignorants et leurs marottes de sectaires, sur
le *on d'oracle de l'infaillibilité scientifique .
Quand la Commune de Paris prit la direction
de la révolution entre ses propres mains; quand
de simples ouvriers, pour la première fois,osè-
ren' toucher au privilège gouvernemental de leurs
"supérieurs naturels", les pss-'-dants, et, dans
des circonstances d'une difficulté sans exemple,
accomplirent leur oeuvre modestement, consci-
encieusemen' e* efficacement , le vieux monde
se tordit dans des convulsions de >-age à la vue
du drapeau rouge, sym.l oie de la République du
travail, flo'îant sur l'HOtel de ville .
Karl MAIÎX, La guerre civile en France 1871 .
III— Dans la situation actuelle, l'élan des
masses ne peut être "brisé que par des traîtres
et des jaunes. Les masses sentent qu'elles 'sont
dans la tonne voie : depuis des années, les direc—
-tions syndicales s'étaient enlisées dans des corn—
-missions paritaires interminables; l'esprit de
collaboration de classe avec les patrons, de crainte
de l'action résolue, avait pénétré profondément
dans la CGT.
Il faut rompre radicalement avec ce passé.
Le retrait des membres de la CGT du Conseil Econo-
-mique et Social marquera.it avec éclat cette ruptu-
-re. Les masses y verraient la preuve que le,patro-
-na$ ne pourra plus laisser se développer dans la
CGT un esprit de collaboration pernicieux.
Toutes les forces de la classe ouvrière doi-
—vent être mobilisées pour la victoire. Les ouvri—
-ers savent qu'il faut parfois faire des compromis
avec les patrons, conclure un armistice dans la
guerre de classe. Hais la participation au Conseil
Economique et Social encourage l'opportunisme; les
masses ouvrières ne pourraient aujourd'hui compren-
-dre que leurs dirigeants et les patrons puissent
discuter en commun des affaires économiques du pays.
La question que chaque ouvrier se pose aujourd'
hui c'est : qui va diriger les affaires du pays "?
Les ouvriers ou les patrons ?
Les syndicalistes prolétariens expliqueront, faits
à. l'appui, pourquoi la politique de discussion à
tout prix avec les patrons a fait faillite. Far
des meetings permanents dans les usines occupées,
l'ensemble des ouvriers discutera librement des
conditions de l'avènement d'un véritable gouverne-
-ment populaire.
Les syndicalistes prolétariens seront les
meilleurs artisans de l'unité dans chaque usine :
- ils se battront fermement pour que les
comités de grève reflètent les aspirations des lar-
-ges masses; les membres du comité de grève doivent
être les éléments les plus actifs et les plus dyna-
—miques, indépendamment de toute appartenance syn-
dicale.
Chaque membre est révoquable à tout moment par la
majorité des grévistes.
— les syndicalistes prolétariens, les
comités de grève iront d'usine en usine dans la
région pour généraliser le mouvement de masse, é-
-changer les expériences révolutionnaires, exalter
les formes les plus vivantes d'organisation que la
masse des ouvriers aura inventées.
- les syndicalistes prolétariens appel-
-leront à renforcer la CGT, et prôneront dans l'u-
-sine,1'unité syndicale sur la base de la doctrine
de la lutte de classe. Dans les meetings où la li-
-gne prolétarienne de la CGT sera expliquée et où
la ligne opportuniste de collaboration de classe
sera largement critiquée par les masses, les mili-
-tants cégr'tistes vendront immédiatement les cartes
de la CGT.
Ils ne craignent pas que la CGT soit " débordée"
dans les comités de grève parce que, pour eux, la
CGT c'est l'organisation la plus dynamique qui peut
regrouper tous les ouvriers sur des positions de
classe intransigeantes.
Les délégués syndicaux qui se mettent en travers ou
a la remorque du mouvement de masse devront être
remplacés dans des assemblées syndicales.
Les efforts des syndicalistes prolétariens en
matière de propagande et d'organisation dans 1'im-
-médiat doivent êtreconcentrés sur l'organisation
de masse des usines occupées.
Sur la démocratie de masse dans les usines : affi-
-ches murales, organisation d'équipes militantes
de propagande et d'organisation, meetings perma-
-neits, immenses banderolles, enthousiasme révolu-
—tionnaire.
Le souvenir des héros de la classe ouvrière morts
pour 1'émancipation de leurs frères de classe;
l'esprit indomptable de révolte et de sacrifice,
doivent être exaltés. Les vétérans révolutionnaires
de 36 et des grandes grèves doivent tirer pour tous
et pour les jeunes en particulier les leçons im-
-mortelles du mouvement ouvrier.
Les plus larges ma,sses ouvrières doivent occuper les
usines. C'est là que la classe ouvrière fait 1'ex-
—périence de son émancipation. Les syndicalistes
prolétariens s'ingénieront à faire de chaque usine
une terre de liberté pour les ouvriers, préfigurant
le régime où, pour toujours, les ouvriers seraient
maîtres de leur destinée. En particulier les syn-
dicalistes prolétariens montreront à la masse des
ouvriers que les patrons et les surveillants sont
des parasites, que l'imagination créatrice des ou-
—vriers libérés des entra.ves capitalistes est cent
fois plus utile que tous les règlements bureaucra-
-tiques, que tout le se/voir pétrifié des experts
de l'exploitation capitaliste.
Exalter par tous les moyens le sentiment d'
émancipation ouvrière est l'objectif le plus im-
-portant dans les usines occupées.
Ce sentiment mène à la conquête du bonheur par la
classe ouvrière enfin libérée.
FN 1921 L'ÏNTFHXATIOyALF SYyniC'ALF HCLCT
PFOPOLPA\"T LFS OTYHTEPS FF YOLPTIOyyA IPFS
nr MoynF FyriFp sorLir.y.AiT:
II faut que l'occupation des entreprises soit faite
par les masses; il faut qu'un nombre maximum d ou-
vriers soit entraîné dans ce mouvement; il faut trans-
former chaque fait d'occupation des entreprises en
une cause intéressant la classe ouvrière tout entière;
il faut exacerber les antagonismes qui existent entre
ouvriers et patrons par suite des réceii'es occupa-
tions; il faut enfin avoir sans cesse devant les yeux
un seul et même but : la liquidation définitive de la
propriét'' privée. L'occupation des entreprises peut
être un excellent moyen de lutte con*re le système de
répression adopté par les patrons, mais elle d<'pas-
se de beaucoup les cadres d'une protestation locale.
C'est l'expression la plus ^datante de la révolution
sociale qui vient.
A. LOSOYS'-'Y , Programme d'Action
de l'Internationale Svndicale bouge.
IV- La CGT ne donnera jamais le moindre soutien
à des politiciens anti-ouvriers comme Jules Koch
fondateur des CfiS, Mitterrand son compère en 47
dans la répression sanglante des luttes ouvrières,
Guy Mollet ennemi acharné de la CGT, l'assassin du
peuple algérien.
La CGT ne donnera son appui qu'à des groupe-
-ments politiques prolétariens qui sauront montrer
leur dévouement à la cause du peuple DANS LA PRATI-
-QUE. Elle ne soutient que .ces groupements qui dé-
-fendent intégralement le programme de combat de la
classe ouvrière dans les usines occupées.
Mûrie par l'e:-périence du passé, la classe
ouvrière ne se laissera pas voler les fruits de sa
victoire.
Les syndicalistes prolétariens au coeur des masses
en révolte défendront jusqu'au bout le mot d'ordre
de tous les ouvriers :
pour le bien—être et la liberté
NOUS VAINCRONS !
vive le mouvement gréviste de masse
LA SITUATION
ET NOS TACHES
ACTUFL.LB DANS NOTRE USINE
PROBLEME 0F LA PRÏSF 111' POUVOIR
OANS LA C. G. T.
Message adressé au meeting du 1 9 Mai
par une usine occupée.
La conséquence du r.ouvemcnt étudiant a
été la suivante: les ouvriers sont retournés
à l'usine fermement décidés à se battre, et
si nécessaire à opposer jusqu'au bout la vio-
lence révolutionnaire à IP, violence contre-
révolutionnaire .
Nombreux sor.t ceux qui ont fait 36. Dis
Lundi on a commencé à parler des héros de 36:
55 jours de grève et d'occupation, séquestra-
tion du patron.
Lorsque la nouvelle de l'occupation de
Renault est parvenue, ce fut une bombe:
" voilà ce qu'il faut faire, ce que nous avons
fait en 36, ce que nous allons refaire".
Chez nous la grande majorité des ouvriers
est à la C.G.T., une faible fraction à la C.F.
D.T. et une autre fraction plus importante à
?.0.
Le dirigeant de P.O. est un authentique
syndicaliste prolétarien.
Les dirigeants de la C.?.D.T. sont archi-
pourris.
La grande masse des délégués C.G.T. est
bonne mais trompée.
r.G. a soutenu les occup.ations d'usines,
les dirigeants de la C.'^.D.T. s'y sont oppo-
sés, la base les a critiqués et démarqués.
La C.G.T. n'a pas osé prendre position
cla.irement pour une forme d'action. Elle s'est
contentée de distribuer en fin de ser.aine un
tract qui disa.it:
"Agissez sans attendre" dos Lundi matin
à 6 h. 30, réunions par chantier pour d"ter-
miner nos revendications générales et particu-
lières. En ce qui concerne les revendications
générales, notons les points suivants:
- 40 h. payées 4?
-Abrogation des ordonnances sur la S.3.
en particulier.
— Extension des libertés syndicales dans
les entreprises etc ...
— Lutte contre les licenciements etc ...
" La C.G.T. devra organiser votre action"
ajoutait le tract.
Grève illimitée avec occupation de l'usi-
ne jusqu'à la satisfaction de toutes nos reven-
dications .
Cette forme d'action sera décidée le lun-
di mp.tin 10 h. après discussion à la base dans
tous les chantiers.
A l'issue de cette décision:
a) des comités de grève seront constitués
dans chaque chantier. Les car.arades participant
à ces comités seront élus sans distinction d'ap-
partenance syndicale.
b) des équipes de propagande iront dans
toutes les usines de la ville potmlariser notre
forme d'action et entraîner les travailleurs
à faire pareil. Comme notre usine est l'usine
pilote de la ville, il est certain que les
autres usines suivront.
c^ pour assurer le succès de notre action
toutes les usines auront la même forme d'orga-
nisation fondamentale: les ccmitéd de grève se
donneront un orga.ne dirigeant: le comité central
de grève, formé de délém-'' de comité de chantÈr
et chargé de coordonner le mouvement à l'éche-
lon de la, ville.
De plus les ouvriers ont dit textuelle-
ment: "nous ferons l'unité des travailleurs
à la base dans l'action et pour l'action.
En particulier,si les délégués ne veulent
pas tenir compte des revendications et des
formes d'action que les travailleurs auront
choisies,les ouvriers appellent à les confronter
aux travailleurs,à les critiquer et à leur enle-
ver leur rôle dirigeant en ne les élisant pas
dans les comités de grève.
Le fait essentiel est que le mouvement
à la base est tellement fort et tellement
Profond que l'U.D. et l'U.L. C.G.T. ofrt dû
reprendre textuellement et point par point
tout ce que les ouvriers ont décidé et en
Particulier ils ont dû insister sur le mot
d'ordre:
Unité à la base da.ns l'action et pour l'action.
Bien entendu,ceci est dû aussi au fiait que la
grande masse des délégués C.G.T. est bonne,et
lue ainsi,les dirigeants réformistes auraient
risqué de se cou-er totalement d'eux s'ils
n'avaient pas repris leurs propositions.C'était
"trop dangereux.
n conclus ion,nous voyons donc qu'il
s'agit au sens propre du terme d'une prise du
pouvoir dans la C.G.T. si le mouvement se dé-
veloppe sur ces bases.Car ici tout le monde
est décidé à aller jusqu'au bout.Bien entendu
les dirigeants réformistes vont tenter de sabr-
ter la lutte,mais ils sont en position de fai-
blesse extrême,car la base s'':st déjà donné
ses principes d'action authentiquement révolu-
tionnaires .3 ' ils veulent aller à l'encontre de
ces principes d'action,ils seront balayés
puisqu'ils ont arreler eux-mêmes à confronter
en permanece les dirigeants à la masse des tra-
vail leurs.D'ailleurs, le nrincipe de révocabii-
-Lite i-'.médiate des élus au;; comité de grève
par les travailleurs du chantier,s'ils ne font
par correctement leur travaillera appliqué
dans de no~brcux chantiers.
De plus nous avons appelé à une propa-
gande massive pour la C.G.T. pour la lutte de
classe.On ne remettra plus de bulletins d'a-
dhésion,on vendra directement la carte.Les
c'-.antiers seront des meetings permanents, où
on discutera sans arrêt des revendications
des travailleurs et du problème de la prise
du pouvoir par les travailleurs.
¥>ilà, camarades , la situation est excellen-
te.!ais nous voudrions savoir comment elle se
développe ailleurs,car de 1'appréciation cor-
recte du développement de la lutte dans les
autres entreprises,dépend dans une certaine
mesurel'issue de notre lutte à nous et aussi
le contenu de la propagande que nous allons
faire.Donnez—nous des informations précises
et si possible d'ensemble.
Salut rouge de syndicalistes prolétariens
au meeting ..e-fulaire de la Mutualité!
MUTUALITE 19 mai
Dimanche 19 mai, ;" l'appel des Groupes de
Travail Communistes, de l'Union des Jeunesses
Communistes (marxistes-léninistes), des Cerclas
"~ervir le Peuple", du Mouvement de soutien
aux luttes du peuple et des comités de défens
contre la répression, 3500 personnes se ren-
daient à la Mutualité pour y acclamer les
magnifiques actions menées par la classe ouvri-
ère au cours de la semaine précédente.
!>. dépit de la rrève des transports, ils
étaient venu saluer les centaines d'usines
occupées,les millions de travailleurs en lutte;
ils étaient venus apporter leur soutiennes étu-
diants à la lutte des travailleurs , les travail-
leurs à la lutte de leurs frères de classe.
rV.ire le bilan du mouvement de masse ou même
vouloir l'embrasser dans son ensemble était
chose impensable.L'ambition de cette réunion
était bien plus modeste :
CITATIONS DV PRFSiriFNT
MAO TSE-TOVNG
Fn fin de compte, le régime socialiste
se substituera au régime capitaliste; c'est
une loi objective, indépendante de la volon-
té humaine. Quels que soient les efforts des
réactionnaires pour freiner la roue de l'his-
toire dans son mouvement en avant, la révo-
lution éclatera tôt ou tard et sera nécessaire-
ment victorieuse.
Que les peuples n'écoutent que leur cou-
rage, qu'ils osent livrer combat, qu ils bra-
vent les difficultés, qu ils avancent par va-
gues successives, et le monde entier leur
appartiendra. Les monstres seront tous an&-
antis.
Pour faire la révolution, il faut qu'il y
ait un parti révolutionnaire. Sans un parti
révolutionnaire, sans un parti fondé sur la
théorie révolutionnaire marxiste-léniniste,
il est impossible de conduire la classe ouv-
rière et les grandes masses populaires à
la victoire dans la lutte contre l'imp^ria-
lisme et ses valets
Un parti discipliné, armé de la théorie
marxiste-léniniste, pratiquant l'auto-criti-
que et lié aux masses populaires; une armée
dirigée par un tel parti; un front uni de toutes
les classes révolutionnaires et de tous les
groupements révolutionnaires placés sous la
direction d'un tel parti; voilà les trois armes
principales avec lesquelles nous avons vaincu
l'ennemi.
Demande d'abonnement à
« Servir le Peuple »
6 mois . 13 F — 1 an : 25 F
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Envoyer ia demande ci-dessus à :
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mandat
à C.C P. « Servir le Peuple » 1824648 Paris
- exposer Ito objectifs et les activités des
organisations sur la li~7ie de "Servir le r euple"
donner le point de vue de ces organisations sur
la situation actuelle,
- favoriser un échange d'expérience : expérie.-
de l'organisation de soutien - ux luttes du peu-
ple, mr.is surtout les expériences vivantes des
travailleurs actifs ou chômeur dans les usines
et les chantiers.
Provenant des usines occupées ou en grève,
des messa.ges furent lus exposant avec enthou-
siasme le travail accompli et le travail immen-
se encore à faire.
Pour les travailleurs de Nantes, de la Lire
de la presse et du Livre, pour les jeunes gré-
vistes de chez Renault,pour les jeunes chômeurs
de la banlieue Sud,pour les élèves des CET de
la région lyonnaise,pour les travailleurs im-
migrés de Tassy, il s'agissait de confronter
le travail accompli et les luttes en cours.
Pour les Etudiants et les lycéens venus
exposer leur trava.il de soutien aux luttes
du peuple à Saint-Denis,dans le bassin de Creil,
à Hanterre, à î'assy, Piennes, Lyon, Poitiers...
il s'agissait avant tout d'inciter les étudiants
progressistes à renforcer le mouvement.
" Le peuple,le peuple seul est la force motrice
le créateur de l'histoire universelle '.'
Cette citation du Président : ao Tsé-Toung,
déployée au dessus de la tribune nous indiqait
nos tâches : développer le mouvement populaire
de masse,soutenir ce mouvement gréviste, tra—
vai 1er à l'organisation commune des ouvriers
français et immigrés, frère de classe dans la
lutte contre la misère capitaliste.
L'appel des syndicalistes prolétariens,
présenté par un représentant des Groupes de
Travail Communistes, esquissait le programme
d'action des syndicalistes prolétariens et des
ouvriers communistes. Prélude à un véritable
programme d'action populaire, cet appel marquait
la nécessité de renforcer sur des principes
de classe, la C.G.T. ,mp.lgré les bradeurs, malgré
les jaunes., afin d'en faire une arme toujours
plus uissante dans la lutte des travailleurs
pour le bien-être et la liberté.
Le meeting se terminait par un seul mot
d'ordre :
: LEVEE E:i EASSE FCU:< 3 :.;VIR LE FEUFLE !
BULLETIN DE DEMANDE D'ADHESION
L'Union des Jeunesses Communistes (marxiste - léniniste)
demande à tous ceux qui approuvent son action et veulent partici-
per activement à la lutte marxiste - léniniste qu'elle poursuit, de
remplir cette demande d'adhésion et de l'envoyet à l'adresse suivante
ou de la transmettre à un militant connu de vous :
Nom .....................................
Prénom ...................................
Adresse ...................................
Profession .................................
Lieu de travail ......................
Age ......................................
E*i)édier ce bulletin i P. LECOURT - CHENOT
106. rue de la Glacière . Ptris-XIII»
LIBERTE POUR LE PEUPLE
A BAS LES ACCAPAREURS
LES PAYSANS DE SAINTE-ANNE DEFENDENT LEUR DROIT AU
TRAVAIL
w Quoi qu'il en soit, nous défendrons notre droifr au
travail."
A Sainte-Anne de Campbon, près de Pontchâteau
(Loire Atlantique), le directeur a.'Antar-uaz a.mr
Donges a acheté 33 ha. de terre d'un seul tenant
pour ses loisirs.
La moyenne des exploitations à Ste-Anne est de
13 ha. Pour un jeune agriculteur qui s*instaTe,
quatre s'en vont. Pour être rentable, une expfoi-
tation devrait approcher de 40 ha.
Pour les 33 ha à vendre un jeune agriculteur
offrait 14,5 millions. M. Denimal, le directeur
d'Antar-Gaz, en offrit 16, soit 700 000 P. l'ha,
trois fois plus qu'au cours normal.
Jeudi après-midi un millier de paysans «fe
la région sont venus poser la question :
"Faut-il être directeur d'usine pour être agri-
culteur ? "
Le préfet do. Loire Atlantique a dit que la
condition des agriculteurs s'améliorerait si un
certain nombre quittait la terre : " ces paysais
seront-ils remplacés par des capitalistes comme
M.Denimal ? On spécule sur la terre, on s'en
sert pour les loisirs ; nous nous en avons bes>in
pour vivre." A nous de vivre, non de crever."
Ce jeudi âpre-midi, 26 avril, K.Denimal
avait invité plusieurs centaines de CES et de gar-
des mobiles sur son domaine du Pré-au—clerc.
Armés de plus de 20 tracteurs, les paysans se
msttent en marche vers la ferme : les CRS coi^ïnt
la route d'accès. Les paysans qui connaissent le
terrain contournent les 33 ha par un chemin ceeux.
Déroutés les "vaches" envoient leur hélicoptèB
survoler les manifestants : avec une simple fron-
de un des paysans a failli le toucher. Tous s1
armaient de gourdins. Ils ont bientôt rejoint
la route de l'autre bout de la ferme qu'ils ont
contournée : les casques qu'on voyait briller au
loin entre les arbres sont tout près : les "va-
dhes" doivent regagner leurs cars massés dans
les allées du domaine, impuissants sous les ps-
pavés des paysans. Un paysan résume la situation :
" C'est pas aux "vaches" de nous gafder, c'est
à nous de garder les vaches "...
Le directeur ne sera pas content : ses pr>
propres génisse» n'ont pas été bien gardées :
les paysans les font sortir du domaine et les
conduisent avec eux au bourg àe Ste—Anne. Les
manifestants ont promis de revenir :
"Ces terrres ne seront jamais productives
tant que Denimal y sera installé."
"Cette terre aurait pu nourrir une famille,
elle ne verra qu'un C..".
Monsieur le directeur est célibataire ;
bien mieux : il refuse d'installer un fermier
sur ses terres : ce sont des employés de l'usi-
ne Antar de Longes qui viennent s'en occuper
samedi, fêtes et dimanches.
Kais M. Denimal est "instruit" ! Il a son
diplôme d'ingénieur agronome ! c'est, comme
disent les paysans, "un de ces imbéciles inst-
ruits qui encombrent les terres.".
uco pct.yBH.ns son~c aeciaea a empecner que
de gros capitalistes les privent de leurs moyens
de vivre : la terre. A Sainte—Anne ils ont moat—
tré leur colère contre les accapareurs qui gagnent
en un mois ce que les petits exploitants des en-
virons mettent un an à gagner. Les ouvriers de
la CO-LA-RE-NA (coopérative laitière) étaient
venus se joindre aux paysans. La dé terminatiom
des paysans, l'unité des masses travailleuses
de la région, les justes revendications des lara-
vailleurs étaient inscrites sur l'une des panar-
tes brandies par les manifestants :
LA TERRE AUX PAYSANS.
L'USINE AUX OUVRIERS.
LE CAPITAL A L'HUMANITE.
EXTRAIT DU TRACT DU COMTE DE SOUTIEN AUX LUT-
TES DU PEUPLE A RENNES diffusé dans les cantons
d'Ille -et-Vilaine et de Loire Atlantique.
" A BAS LES ACCAPAREURS DE TERRE ! "
Chaque année des diaaines de milliers
de paysans ruinés quittent la terre. Ils ne s
sont pas "rentables", seuls les gros capitalia-
stes de la campagne, les cumulards, disposent
du capital suffisant pour faire marcher leur
"affaire". Pour eux : paysans pauvres = para-
sites.
Pas de prêts, pas de crédits pour les pay-
sans pauvres.
Chaque année, ces dizaines de milliers de
paysa.ns pauvres et fils de paysans vont grossir
l'armée des sans —travail. Pour eux, pas d'allo-
cations de chômage. Quand ils trouvent du tra»-
vail, salaires de famine comme à Redon. A Ren-
nes, chez Héloin (bâtiment), le patron supprime
les cars de ramassage du jour au lendemain.
Pour certains cela veut dire maintenant... 90kms
en mobylette , I heure et demie de trajet à 5
heures du matin. Près de Guinguamp, 20 km à psd
Aans la neige, quand il n'y a pas de car...
Et si tu ne pointes pas à l'heura, à la porte!
AVEC L'ARMEE DES CHCICEURS, LES PATRONS REN-
FORCENT L'EXPLOITATION DES OUVRIERS ACTIFS
DES VILLES ET DES CAMPAGNES.
Paysans—travailleurs et ouvriers ont le
même ennemi : les patrons, les profiteurs, les
accapareurs de terre. A Redon, le 2 juin et le
26 octobre, les ouvriers ont soutenus les pay*-
sans. Ils ànt débrayé en nasses ; ensemble ils
ont affrontés les CRS.
A Redon encore, le 26 mars, les paysans étai-
ent prêts à venir au côté des ouvriers si les
patrons ne cédaient pas les 30 centimes.
A Quimper, lesll avril, les paysans sont ve-
nus en masses à la manifestation des ouvriers
des conserveries de Concarneau.
A Sainte-Anne, les ouvriers de la COLARE l'A
sont avec les pysans.
PARTOUT L'UNITE DES OUVRIERS ET DES PATSANS DANS
LA LUTTE POUR LE DROIT AU TRAVAIL SE RENFORCE !
FAISONS CONNAITRE PARTOUT LA LUTTE UNIE DES
OUVRIERS ET DES PAYSANS POUR LE DROIT AU
TRAVAIL.
LE DRAPEAU ROUGE DES OUVRIERS
FLOTTE SUR RENAULT
Après Sud-Aviation Nantes, après Renault-Cléon et
Renault-Piins, jeudi, ce sont les travailleurs de
Renault Billancourt gui entrent dans la, lutte.Dans
Les a.teliers d'outillage le mouvement d"bute vers
I5h à l'initiative des militants CGT...
Ce sont les jeunes,syndiqués ou non, qui montrent
le plus d'enthousiasme. A ces jeunes travailleurs
la Régie promet beaucoup ma,is accorde peu. Ceux
auxquels on promet la promotion PI après six mois
de stage attendent 9t 18 mois ou plus et en ont
assez*
D^àilleurs, immédiatement, les "vieux" qui oftt rait
36, 51» se joignent aux jeunes pour explicuer aux
ouvriers des chaînes moins déterminés parce que plus
exposés à la répression patronale, la, nécessité de
défendre dans l'unité, en débrayant massivement,
les justes revendications de l'ensemble des ouvriers
et des organisations syndicales :
- l'augmentation générale des salr,ires(pas
de Scalaire en—dessous de I OOOf par mois).
— la réduction du temps de travail sans per-
-te de salaire avant les congés payés.
- l'octroi d'une indemnité pré-retraite à
tous les travailleurs â*gés de 60 ans.
- libertés syndicales dans l'entreprise.
— suppression définitive des clauses restric-
-tives sur les prîmes.
- embauche définitive, suppression des con-
-trats provisoires.
Le soir, certains proposent de quitter l'usine et
de n'occuper que le lendemain. . .ï-ais une grande par-
-tie des travailleurs, les plus déterminés, crai-
-gnent le lock-out et décident d'occuper l'usine le
soir-même. 2 COO ouvriers environ s'organisent en
piquets de grève : beaucoup de jeunes extrêmement
enthousiastes et résolus, docid-'s à aller jusqu'au
bout si la direction refuse leurs revendications,
mais aussi de vieux militants syndicaux qui dans les
discussions qui vont avoir lieu jusqu'au matin, évo-
-quent les luttes passées.
Vers 23h, plusieurs centaines d'étudiants progres*-
-sistes viennent devant l'usine exprimer leur sou-
-tien aux travailleurs en lutte. En accord avec la
délégation des travailleurs, ils décident de faire
une collecte et de se disperser ensuite sauf quel-
-ques groupes de camarades qui discuteront devant
les portes toute la nuit. Ils expli uent qu'ils sont
solidaires des luttes des travailleurs, qu'ils veu—
-lent se mettre sous le contrôle de la classe ouvri-
-ère pour les aider dans la lutte contre l'ennemi
commun : le régime gaulliste anti-populaire.
On peut regretter la présence l'éléments gauchistes
arrivant avec la ferme volonté de rentrer dans l'usi-
-ne pour "prêter nain forte aux ouvriers" !
Vendredi matin, tous les travailleurs •: ui rentraient
à l'usine assistèrent à un meeting où ils prenaient
tous la décision de continuer jusqu'au bout en cas
de refus de la direction. L'unité des ouvriers et
des 3 organisations syndicales CGT, CPDT, PO, ne
fait que s'accroître; PfÉ des mensuels de Rue il dé-
-cident de continuer la grève jusqu'à l'aboutisse-
—ment des revendications de tous; les gardiens de
l'usine eux-mêmes, les pompiers qui assurent la sccu-
-rité, suivent le mouvern nt.
Samedi, la direction refusait une nouvelle fois de
prendre en considération les revendications présen-
—tées par les ouvriers. A la direction qui dit :
"Pas de discussion avant la reprise du travail", les
ouvriers répondent: "Nous sommes déte/minés à lutter
jusqu'au bout. Nous continuerons l'occupation illi-
—mitée de l'usine, meilleur moyen pour faire reculer
le patronat. La, direction de l'usine se trompe lour—
-dément si elle croit pouvoir miser sur la désunion
de nos rangs. Sa réponse est celle de tous les pa,—
—trons au premier jour de grève, mais la fermeté des
travailleurs l'obligera à céder".
LA EALADIE DES PATRONS C'EST L'UNITE DES OUVRIERS
VIVE L'OTITE DANS L'ACTION ET A LA BA ,E DES TRAVAIL-
LEURS !
VIVE LA LUTTE RESOLUE DES OUVRIERS DE ^WLZ RENAULT !
discuté et approuvé par les travailleurs de Renault
GOUVERNEMENT POPULAIRE (suite de la page 1)
Le capital sait que la C.G.T. freine l'expansion du mouvement aux usines de petites dimensions . Mais précisément, IL VOIT SE DECHAI-
-NER LA LUTTE DANS LA C.G.T. ENTRE LES SYNDICALISTES PROLETARIENS QUI VEULENT VAINCRE LE CAPITAL ET LES PONTES REFORMISTES , il voit se renforcer
la ligne prolétarienne . Il voit que la grève est politique : même les revendication.1- économiques des ouvriers sont faites dans un esprit de classe
complètement étranger au réalisme bourgeois des opportunistes de la C.G.T. . Les ouvriers ne demandent plus si le patron "peut " payer, s'il n'a
pas telle ou telle difficulté : les ouvriers si battent jusqu'au bout pour que ça change .
Le capital sait que dans les meetings permanents des ouvriers maîtres des usines, une question devient de plus en plus aigDe : comment
instaurer un gouvernement populaire ? Et le capital craint la réponse :
GOUVERNEMENT POPULAIRE , OUI ; MITTERAND , NON !
C'ast le mot d'ordre des ouvriers comiunistes, de tous les vrais communistes . Les ouvriers créent à la base des embryons du gouvernement populaire:
les comités qui dirigent les usines occupées . Les ouvriers voient concrètement comment ils pourraient diriger les usines, une fois les patrons à la
porte. Les ouvriers, libérés de la dictature des patrons, s'expriment î ils ont des idées sur l'organisation du travail . Ils ont des idées sur l'ad-
-ministretion des usines . Les ouvriers du Livre, qui immobilisent la presse du mensonge, veulent créer une presse populaire unique au service des
luttes du peuple ; ils en assureraient le comité de direction en collaboration avec des représentants d'usines en lutte .
Les formes du gouvernement populaire s inventent flans les usines occupées . Le rôle des syndicalistes prolétariens et des vrais commu-
-nistes est d'unifier ces idées vivantes des masses . A ce moment la forme du gouvernement populaire deviendra vivante pour les larges masses . Le
gouvernement populaire, c'est le gouvernemnt de tout le peuple uni autour de la classe ouvrière :
- Des paysans : le mouvement de masse contre les accapareurs et les gros de Sainte Anne de Cambon montrent la voie à suivre .
Les paysans qui paient le prix terrible de la crise agraire capitaliste s'engageront dnas cette voie . Les syndicalistes prolétariens, les vrais
communistes feront le travail nécessaire po'.ir que la masse des paysans travailleurs se lèvent peur renforcer le camp de la Révolution .
- les intellectuels progressistes : ils ont acquis dans la lutte de l'expérience . Ils essaient de créer de nouvelles formes
de démocratie . Et de plus en plus nombreux ils comprennent que ces formes, pour être utiles, doivent se confondre avec le puissant courant qui
pousse le peuple à conquérir une démocratie vraiment populaire .
Le rôle des communistes est simple : unir le peuple, et sur la base de la volonté populaire lui proposer comme objectif pratique :
LE GOUVERNEMENT POPULAIRE .
Alors le capital sera abattu .
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Title
Servir le peuple
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no.22
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no.22