Internationale situationiste

Thumbnail
internationale
situationniste
il
1
t.niiiili' ili- Ri'iluftion :
M ii.-t;i|ili;i Klui\iill. .). \ . Miirlin. l>oii;il<l Mrliolsim -Sini I 11.
I \ ; I c i u I \ ; i M < • i u i • 111.
Tous les textes publiés dans
« INTERNATIONALE SITUATIONNISTE »
peuvent être librement reproduits, traduits ou adaptés
même sans indication d'origine.
LE POINT D'EXPLOSION
DE L'IDÉOLOGIE EN CHINE
La dissolution de l'ass( >c i;i 11 on
internationale des bureaucraties to-
talitaires esl maintenant un l'ait
accompli, l'our reprendre les 1er
nies de l'Adresse publiée par les
sitiiationnisles a Al^er en juillet
!!)(>."), l'irréversible «écroulement en
miellés de l'image révolutionnaire»
((lie U' « mensonge bui'eaucrali(|uc' -
opposai! à l'ensemble de la société
capitaliste, comme sa pscudo-néi^a-
lion el comme son soutien effectif,
est devenu patent, et d'abord sur le
terrain où le capitalisme, officiel
axait le plus urand intérêt à soute-
nir l'imposture de son adversaire :
ral'frontemeni global de la bour-
geoisie et du prétendu « camp socia-
liste», lui dépit de toutes sortes de
tentatives de recollages, ce t/iti, delà,
ii'éltiil pus social/sic <i cessé il'être
un cutii/i. L'effritcmcnl du nionoli-
Iliisnu' stalinien se manifeste dés
maintenant dans la coexistence
d'une vingtaine de « lignes» indé-
pendantes, de la Roumanie à Cuba,
de l'Italie au bloc des partis vieina
mien-coréen-japonais. La Russie,
devenue incapable même de réunir
cette année une conférence com-
mune1 de tous les partis européens,
préfère oublier l'époque où Moscou
régnait sur le Kominlern. C'est ain-
si que 1rs /rcc.v.'/a, en septembre
!!)(>(>, pouvaient blâmer les diri-
ijeanls chinois de jeter un discrédit
«sans précédent » sur les idées
« marxistes-léninistes » ; et déplo-
raient vertueusement ce style de
confrontation «où l'on substitue des
injures à un échange d'opinions et
d'expériences révolutionnaires. Ceux
(|ui choisissent cette voie confèrent
à leur propre expérience une valeur
absolue et l'ont preuve, dans l'inter-
prétation de la théorie marxisle-
léninisle, d'un esprit dogmatique el
sectaire, t'ne telle attitude est liée
nécessairement à l'immixtion dans les
affaires intérieures des partis frè-
res... » La polémique russo-chinoise,
dans laquelle chaque puissance esl
conduite a imputer a son adversai rc
tous les crimes anl i-prolélariens,
étant senlenienl obligée de ne pas
l'aire mention du définit réel ipi'esl
le pou\poir de classe de la bureau-
cratie, doit donc se conclure d'un
côté comme de l'autre par cette vi-
sion défrisée que ce qui n'aura été
qu'un inexplicable mirage révolu-
tionnaire esl retombé, faute d'autre
réalité, à son vieux point de départ.
La simplicité de ce retour aux sour-
ces s'esl trouvée parfaitement expo-
sée en février à New-Delhi, quand
l'ambassade de Chine qualifiait
Brejnev et Koss\ quille de « nou-
veaux tsars du Kremlin » tandis que
le Houvernemenf indien, allié anti-
chinois de cette Moscovie, décou-
vrait siinullanêmenl que « les mai-
Ires actuels de la Chine ont endos-
sé le manteau impérial des Mand-
chous». Cet argument contre la
nouvelle (ivnaslic du Milieu a été
encore raffiné le mois suivant .1
Moscou par \ o/nessenski. le poêle
......'......;••'• d'Ktat, qui < pressent
••• et ses hordes ; et qui
sur « la Russie êler-
l'aire un rempart con-
çois qui menacent de
bivouaquer parmi « les joyaux égyp-
tiens du Louvre •>. La décomposi-
tion accélérée de l'idéologie bureau-
cratique, aussi évidente dans les
pays où le stalinisme a saisi le pou-
voir que dans les autres où il a
perdu toute chance de1 le saisir
d
chapitre de
mais ceci n'est
niciil d'une dissolution générale
sans retour. L'internationalisme ne
pouvait appartenir à la bureaucra-
tie qu'en tant que proclamation il-
lusoire au service de ses intérêts
réels, comme une justification idt'u-
lo</it/iie parmi d'autres, puisque la
société bureaucratique esl justement
le iiKindi' l'e/mersc de la communau-
té prolétarienne. La bureaucratie esl
essentiellement1 un pouvoir établi
;\'i:d s.ip s.i|sii|.im:M si.iq.>p s.)|
i.iii| |nos .)') 's-ii n.) n i-x n.) .ins
I (lo.l) .ip Mll|q^) l!| .l|l HM!|.ll!d
|llop,i.i |ii.)Aiop S|i .n:.) 's.isn.ii.i
MSIOII jl|.) .'S
-i.i.) i!| \n,)|iu
i. 11111,1. idilKi.)
.lp
d |.) s|
I.HMII
lll.lop SI1M
)p
.inlil |i
110(1 .1.1).) )II.)AI1.)(1 Mil) .).)) SlIolSlI.lSSIp S.1S |ll| .1110(1 .l,)|)
101 .)si K
.1.1
ai iiM.unM.inq i:| .>p |.innnos
1I1HI.I.1AIIOM S,)| [<>; |lli'| I] '/.million 11/1 .lll.lllll !> ,1.1.111(1.)
'.IpIlll.lX.) .ll!<l '(.loin IS.I^S '[IM.10S |Illp0.ld.lllS np .1A||.).1|
s.in.iss.i.i.ins s,ij.ipi| ]o.! 1101 IIM.Ido.iddi: nos i: noip:di.)
I .)|no) .ip .)lil)|i|.;
q ,un.un-.i|[.ip .1.1.1
l.i.) ,).!).) i:
-ni IJIMMIMI oi:[\; .inli )ui:ss;n<l issni: "•'•).I 'M1 ii(>i|iM.ido.iddi: p .ipoin nos
Mil un .iKiAiiod
(iiMin: Mil) nipr) '.))
|ni:puo.).)s
-nd.) s.i[ .n:d
S |I|.).)dsO.I|,).l S.HIM.I.)
i:| |i"'i'> I!."'' ''.MIU.)
.mod .mm
|) s .IIOA
'.) i ( IM .)in:.).ni(| il) s.molnoj
i '.nil); nui!| i.iq '.DniiosiDin | n,)ni.)p:|o| .iioAnod ,i|
v | |.
). i|no. iii.i.i
(| issni!
SIIOI(IM ~!!I!P s.ip (n.ipio.).)p inl) s.)|dnio.) .ip
iiitMMo.) s ( u.)in.i|o,i.i s.ip j.) s)n,)in.)( m).i [ 11! s.ip
p iin.p .n:<l 'ls"'l.l 'M1 ,)do.iir.| n.) no .iissuji
ixl |no] u,i ' ,1111,1111-,)||,i ,i,i.iii|,),ip |ii.)inin.)iil)
ii|
!.)x.) 'P'r-l.l1 .)iil)ipM.)iiu.).ni(| .inisi
us.Mil s.i[pi.i,inl) s.ip '.iHiijiiiïA sui!|) | n.ip.).),).id SIIKS .)ii,)inon.)i[d un
| 'mi?!!).)! \ np |ii.)in.)si:.i.).)j ,111 )| |siio.) '()()(;[ ,ip s(lin.i|ui.i(l .)) sind
i:s i: '.in)i)sno.) .)id) |uo.i[ -.ip '.uiiij') 11.1 )n.iin.iu.ii:| snpl s.inot
.i|.ioddns .)si(Uiii[.) no] ,).)ddo[.iA,ip |s.) s inl) .isi.i.) \'.' \
-I!1'.!1 ls-' I! •'
.)ini .ins ]iiii|.i»i
•SI().)o.lll(X| S.III,
.llll) .1.110)011 S.lll.l)
.i.in.ii.i.i ) x ,1 .iio'.i ) i:.i )s
SII()|SU.)SSIp S.lp .ll!(l
MM:|>
llll)
.1.1)1111111 '.IIOAIlod
d .)|)ii| n| xiMip
d.in n
.)p
,n:d
,)| .11:,) 'ini
)|s
no : iioi). ii.'
iiii s.iop
),) i! Mil) .).) ,)|i |n,)in.)|
(Illld.) .111
-mis .iiiiiuo.) •] i,)
.)| IMII.IOII .).i p i
n ,)iii,)iu i:| MII!|I s.inoliio) j.i.i
snpl .i|
no i.'| '|.iinnios nos c .),issno(l .).i|.)
)|o0|0,)pl 11
ono.).)t[ .ip
ni 1 1 ) i:,i.) i.i.i t:
'
llp '110 .1111,1111 SA'lïd ,)| Slllîp
.un.i.idns ,)|ii:|s nos |n.)iuoni ,).) n.)
IM .111 IM.I ll(| .IloOJO.lpl j
•\ •'[' ll
01 iisodino
.).)p .))) |I!.1,)U.1Ï7 SI1SS.I.)
)r;uiA .)p s
niom n.) ,)iil)
1 ""ls!l' |;.I !"'' noi |iip)ssi|) ,i|> .Hii.i.in
-.i.id i![ no '.luiii') u.) .HibuiMu i! inl) snup )n:sinpo.i
,)pnoin np
i.i IUIÎAIÏ n.id iil,i|> ,11111110.) .iuii[;)
u.) .)inono|ni! .nibi |i!.i,iniM.ni(| non
Mil) .iioAiiod n.) no .)uii|;) u.) suoi |n|o.\.).i s,i[
n.) .11 U,)|UMHII
,)lll) ' " S \
sind : ,)ii| p.KMp:ji .).!).) ||op IM.I.);! un sui
•j.iintiHis ni: .n|.)niMj jii,>iti,mnjui>i^ui (),)|'! S(
i:d pi.
,)IIISMI:I.)(IS • n
lui.u xii.).m.
|_|
.).)AI! ,)SSII(I |S.)
1 .)i|.) nb
np
,)nu nos; '.)p,)ssod ,i||
|n,)in,)ddo|,)A.)|
)ii.id .iiibipl,).! SIIHS ),i uoi|i:.)ipl uo|.
.)[ .)sodniMib s.i.)i[n.)i |.it:d s|,i.i.)|iii s.)j
,)jib
,)|||IM.l US ,)p ,)Ill)[oO| l!| 1! |S.)_.) ].)
|i:noip:n ,)iil)i p:|,) noiss.)ssi xl il)
ss.)ssi xl il .IMS
:-i.i.six.\oi.i.\'.).i.is '.'l'iN'Nioi.iA \:r,-ij.\i
INTKI!.\ATi<>NAI.K SITl'ATK )N.\ ISTH
déniai;*, toujours vi)l(ii]t;iircs pour
être dupes de limlcs 1rs propauan
les a relents si His-lén i it i stes. (|iii son!
ra j (a ! > les de sr tromper plus lour-
dement que Idii! le monde, en cva-
hianl uraveinenl le rôle dans la so-
ciété chinoise des traces de la l'en
li' CM]]ser\ce aux capitalistes l'allies.
on lucn en eliei'clian I dans celle
mêlée quel leader représentera il le
^anch i-.me ou l'autonomie ouvrière.
I .es plu- stnpides ont <'i i, (|u'i I \
avait quelque chose de •' culturel
dans ci Ile affaire, jusqu'en janvier
on la presse maoïste leur a joue le
inan\ aïs {( mr d'avouer que e'elail
dcpiii- le dehul une lulle pour le
pouvoir . Le seul débat sérieux
eonsisli a examiner pourquoi el
comment la classe dominante a pu
se In IM ' c!i ilenx camps liosliles : el
loule recherche a ce propos se trou-
ve bien entendu interdite a ceux
qui n'admettent pas que la bureau-
cratie est une classe dominante, ou
bien qui ignorent la spécificité de
celte classe et la l'amènent aux
conditions classiques du pouvoir
bon I'LHM ti.s.
Sur le /intin/iHii de la rupture .1
l'intérieur de la bnreaticrat le. on
peut seulement dire avec certitude
qui1 c'est une question telle qu'elle
méfiait en jeu la domination même
de la classe régnante j/uistjtn'. /nnn
In triiiii'licr, /c.s </<•(/.r <v</i;.s, iin''l>niu-
/ntili'iin'iil <>i>iiiiàlrt's. n'ont /«o
cruinl île rix</iicr lonl île xtiilf i'i'
t/ui r.v/ le jumpti/r <'iinitiuin île leur
r/ri.sxr. en mettant en péril toutes
PORTRAIT DE L'ALIÉNATION
Cette 'cu:e chinoise, disposée de telle sorte qu'elle compose en elle-même un portrait trame de
Mao, peut être considérée comme un cas-limite de spectaculaire concentré du pouvoir éta-
tique ici I.S.10, pages 44 et 45), celui qui « dans la zone sous-développée... rassemble dans
l'idéoic|te et, à l'extrême, sur un seul homme, tout l'admirable... qu'il s'agit d'applaudir et
de consommer passivement ». Ici la fusion du spectateur et de l'image à contempler semble avoir
atteint sa perfection policière. C'est en croyant utile, quelque temps après, d'aller encore au-delà
de ce ocgre de concentration, que la bureaucratie chinoise a fait sauter la machine.
,1
.1
</;,
• -a
.»«
les ci m i1 i 111 ni s existantes de leur ad
11 i i n i st ra 11 on de l;i soeiclc. 1 .a elasst
dominante devait donc s;i\ oir
qu'elle ne pouvait plus gouverne!'
comme a\'anl. Il esl siii' que ce cou
flit porte sur la i4cslion de IVco/iu
luit'. Il est sur que l'effondrement
des j M il 111 ques économiques succes-
sives de la bu rra ne ra 11 e es! la cause
de 1 'ac u i I c t- \ 1 l'en le du cou 1111.
I.'échec de la politique dite lin
, ( Irand bond en :i\ an I princi-
palement du l'ail de la résistance
(le la pavsannerie imn seulement
a leruie la perspecl i vc d'un déco
lai;e ull ra-volonlarisle de la prodiie-
tinli industrielle, mais encore a l'or-
ée n i e n ( e MI r a i n e une 11 e s ( > r L; a n i s a
lion désastreuse, sensible sur plu-
sieurs années. L'a u.yinrii I a I ion même
de la production agricole depuis
lil.'t.S paraif ires faillie, el le taux
de croissance de la pnpulalion resle
supérieur' à eelui des subsistances.
Il esl moins l'aeile de dire sur que!
les options économiques précises ia
classe dirigeante s'est scindée. Pro-
bablement un coté (comprenant ! i
majnrilé de l'appareil du parli. des
responsables des syndicats, des eco
nomistesi voulait potirsuhre ou ac-
croilre pîu.s 'in moins considéra
!>iemenl la production des biens de
consomma! ion, soutenir par des sti-
muianls ecoiiomiqiic.s l'efliirl des
lra\'ai Heurs, et celle politique impii
(|uail, en menu1 temps que certaines
concessions au\ paysans et surtout
aux ouvriers. ]'aui;menlal ion d'une
consommai i( m liierarchiqucmen I di ('-
icrcnciée dans une lar^e liase de
la hil rea U('ra I i e. l.'aulre ciile (corn-
prenanl Mao. une grande partie des
cadres supérieurs de l'armeei vou
lail .sans doute une reprise a n'im-
porte quel prix de l'effort pour in
dlislrialiser le pa\s. tin recours en
core plus extrême a \'t'iiiT</ii' itlrn
loi/ii/in1 el a la (erreur, la siirexploi-
talion sans limite des Ira \ ailleui's. cl
peut-être le sacrilice c^alitaire
dans la con.sommat ion. d'une couche
notable de la bureaucratie inférieu-
re. Les deux positions sont e.nale
meni orientées vers le maintien de
la domination absolue de la bureau-
cratie, et calculées en fonction de la
nécessité de faire barrage aux lut
les de (dasses qui menacent celle
domination, lin tout cas. l'urgence
ci le caractère vital de ce choix
étaient pour tous si évidents que
les deux camps ont cru devoir cou
rir le risque d'ayi;ra\er immédiate
nient l'ensemble des conditions dans
lesquelles ils se trouvaient places,
par le désordre de leur scission
même. M esl très possible que
i'arliarnemenf, (l'un cote conime (le
l'autre, se Irouve juslilie par !e (ail
qu'il n'\ a pas de solution correcte
aux insurmontables problèmes de la
bureaucratie chinoise ; < j u c donc les
deux options qui s'affrontent étaient
eyalemenl inapplicables ; cl qu'il
(allait pourtant choisir.
(Juanl a s;i\oir cuiiiiiK'iil une divi-
sion au sommet de la biireaueral i.-
a pu descendre, d'appel en a p[>eI.
vers les niveaux inférieurs, en re-
créant a tous les claies îles all'ron-
lements lelenliides en sens inverse
dans tout l'appareil du parti et d •
l'Ktal. et finalement .dans les mas-
ses, il faudrait sans doute tenir
(•(impie des survivances du vieux
modèle d'ad m i n isl ra! ion de ia ''bine
par provinces tendant a une semi-
aiilonomie. l.a dénoneial ion des
royaumes i ndépendaiits . lancée
en janvier par les maoïstes de
Pékin, évoque nettement ce lait, el
le développement des troubles dans
les derniers mois le continue. Il est
bien possible que !e phénomène d,-
l'autonomie régionale du pouvoir
bureaucra! iquc qui, lors de la con-
tre-révolution russe, ne s'est mani-
festé que faiblemenl el episodiquc-
menl aiilour de l'origan i sa I ion d,'
Leningrad, ail trouvé en ('bine bu
rcaucralique des bases multiples cl
solides, se traduisant par la possi-
bilité d'une coexistence, au ^oiiver-
nemenl central. de clans et d;
clientèles détenant en propriété
directe des régions entières du
pouvoir liureauerat ique. cl passant
entre eux des compromis sur celle
base. Le pouvoir bureaucra! ique en
('bine n'es! pas né d'un mouve-
ment ouvrier, mais de l'encadre-
menl militaire des pavsaiis. au Ion.;
d'une ^lierre de vin^f-deux an-..
L'armée est demeurée i m briquée
dans le parli. dont tous les diri-
geants ont clé aussi bien des chefs
militaires, et (die est restée ia prin-
cipale école de sélection, pour le
parti, des masses paysannes qu'elle
édiiquc. Il semble, en mitre, que
l'administration locale mise en
place en l!ll!) ail été fortement tri
biliaire des xoiles de passade des
différents corps d'armée descen
dani du non! au sud. cl laissai!'
chaque fois dans leur sillage des
hommes (jui leur cfaieul lies par
l'origine régionale (ou familiale :
facteur de consolidation des cli
ques bureaiicral iques (|iie In propa-
gande contre l.iu Shao-clii et autres
a mis pleinemen! en lumière). 1K
t(d!es hases locales d'un pouvoir
semi-autonome dans l'admiu istra-
lion bureaucratique auraient donc
pu se former en Chine par la com-
binaison des s I r u c I ! i r c s organisa
tionnclles de l'armée coii(|iiéra il te cl
des forces producl i vcs qu'elle Iron-
vai! a contrôler dans le pa\s con
i ' u l s.
Ouaiid la tendance de Mao a com-
mence son offensive puhlique con-
fre les positions solides de ses ad-
versaires, en faisanl marcher les
étudiants et les cnfanls des écoles
embrigadés, elle ne visait dans l'ini-
medial aucune sorte de refonte
culturelle > ou . ci vi 1 isal rice ;
des niasses de Iravai Heurs. déjà
serrées au plus l'orl de^ré dans le
carcan idéologique du régime. Les
sottises contre lîcelhoven (Ml l'art
Minn. au même litre i|iie les invec-
tives conlre les positions encore
occupées ou déjà reconquises par
une bourgeoisie chinoise manifcs-
'( ment anéant ie en lanl (|iic telle,
n'étaient présentées que pour amu-
ser le lapis non sans calculer
que ce gauchisme sommaire pour-
i ai I 1 rou ver un écriai n écho parmi
les opprimés, qui oui quelque rai-
siin de penser qu'il existe encore
chex eux plusieurs ohstaclcs a
Nivellement d'une société sans
( lasses, l.e hul principal de l'opéra-
lion était de faire parailrc dans la
r;ic, au ser\icc de cette tendance.
l'iilédliii/h' du r/'i/iiin1, qui est. par
f -:elin ition, maoïsle. Les adversaires
m pouvant être eux-mêmes mitre
chose que maoisle. ils se trouvaient
mis d'emblée en fâcheuse posture
par le dé(denchemcnt de cette mau-
vaise querelle, (l'est pourquoi leurs
autocritiques i insuffisantes peii-
'. eut c'Xprimer en fait leur résolu-
lion de garder les postes qu'ils con-
trôleiil. On peut donc qualifier la
première phase de la lutte comme
un ail roulement des jn'/i/ini'l/iirc.'i
njficit'lx tic !'id/'<dui/ii' contre la ma-
ori té des /ii'ii/>rii'liiii'i'!i de ra/i/ian'il
de l'économie et de l'Llal. (!epcn-
danl. la hurcaucrat i c. pour inainle-
nir son appropriation coîlecti\-c de
I ; société, a h e s o i n aussi bien de
l'idéologie (jiie de l'appareil admi-
nistratif cl répressif : de sorte que
! avenlurc d'une telle séparation
c'ail extrêmement périlleuse si elle
lie devait pas ahoulir dans de courts
délais. On sail que la majorité de
! appareil, cl Lin S h a o - c ! 11 en l > c r -
simnc. malgré sa position criliquc
a Pékin, oui résisté ohsl i ncmcnt.
Apres leur première tentative de
Moquer l'agitation maoïste au stade
(tes t n t vcrsi | es. ou les ; groupes de
I ravai I -, en a vaicn I pris le ci ml re-
pied, celle agitation s'étendit à la
rue dans toutes les grandes villes,
cl partout commença à attaquer, par
ii s journaux muraux et l'action di-
iccfc, les responsables qui lui cîaicnl
désignés ceci n'excluant pas les
( i reurs cl les excès de xêjc. (.es
responsables origan i séren I la résis-
tance partout où ils le pouvaient. Les
premiers heurts cuire ouvriers cl
gardes routes . oui dû être plutôt
menés par les iiflit'i.ïlt's du parti
dans les usines, à la disposition des
notables locaux de l'appareil. Mien
lot, les ouvriers exaspérés par les
excès des gardes routes, oui com-
mencé à intervenir par eux-mêmes.
Itans tous les cas ou les maoïstes
ont parlé d' • étendre la révolution
culturelle aux usines, puis aux
campagnes, ils se sont donne l'allure
de décider un i/li.ixenii'iil qui. pen-
dant tout l'automne de I <)(>(>. leur
avait échappé, et s'était déjà, en fait,
opéré en dépit de leurs plans. La
chute de la production industrielle ;
la désorganisation des transports, de
'irrigation, de l'administration êta-
lique jusqu'au niveau des ministères
(malgré les efforts de (!hou F.n-lai) :
les menaces qui ont pesé sur les
i écolles de l'automne et du prin-
I- mps ; l'interruption complète de
renseiijnemen t particulièrement
i;r;ive dans un pays sous-développé
pendant plus d'une année, tout
cela n'a clé ([lie l'inévitable résultat
d'une lutte dont l'extension est uni-
quement due à la résistance de cette
part de la bureaucratie au pouvoir
qu'il s'agissait, pour les maoïstes, de
faire céder.
UNION DES REPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIETIQUES
I
>. REPUBLIQUE POPULAIRE DE MONGOLIE
niilii'ii urbain, auront cil I occasion
de \ cri litT h1 précepte de Much ia
vel : Ou'on se Liarde d'exciter une
M'dihon dans une ville en sr Hall an t
de p'.iiixoir l'arrêter ou la diriger a
-•> \oloiite {/lisliiirc.ï flnrt'nliiit's\.
Après quelques mois de pscudo-ré-
\olution pseudo-culturelle, c'est la
! u 11 c de ( d a s s c s i • c (d 1 c qui c s I ap-
parue en 'Jiine. les (Uix'riei's et les
paysans ci immenea n I à a;;ir pnui1
ci: \-nieises. l.cs (iiivricrs ne peuvent
i^iinrei ee <|ue signifie pour eux la
i)i-rsjteet i vc maoïste ; les paysans,
(ini \ oient incnaee leur lopin i ndi vi-
iiiii'1. ont commencé en plusieurs
j T( i v i n c es à se répartir ïc.s terres
( ( le matériel des -^ communes popu-
laires (celles-ci n'étant que le
nouvel liai) 111 a ^e i déolo inique des
unîtes a d m i n ! st ra t i ves préexistantes.
(' recoupant généra lemen t les an-
ciens cantons', l.es grèves des che-
mins île fer. la m'éve générale de
Slian^hai (|ualifiée, comme à Bu-
dapest, d'arme privilégiée îles capi-
talistes , les ej'è ves de ia
Liande agglomération industrielle de
'A'uhan. de C.aiiton. du Ilnpeh. des
métallurgistes et des diivricrs du tex-
tile à C.huniduni!, les attaques des
pavsans du S/.e(d)\\an et du Kukicn.
i.nt culinine au mois de janvier, met-
tan ! la ( , i 1111 e au bord du chaos.
!" n meule temps, sur les traces des
ouvriers organisés en •• uai'des pour-
pres ' au Kwani^si des septembre
i'./liC) pour combaltre les gardes rou
L:CS. cl après les émeutes anli-
itiaoïstes de Nankin, des - armées
M' ('(instituaient dans dit! erentes pro-
\inces. comme « l'Armée du
l1 août - au Kwan^lun^. I.'armée
nationale de\'ai! inier\"enir partout,
en février-mars, pour maler les Ira-
N'ailleurs, dirifji'i1 la production par
le <• coiilri'ile militaire ,- des usines.
el même, appuyée alors par la milice,
contrôler les travaux dans les cam-
pagnes. La lutte des ouvriers pour
maintenir ou accroître leur salaire,
la laineuse tendance a 1' • econo-
misme maudite pal' les maîtres de
Pékin, a pu être acceptée, voire en-
IXTKIîNATIONAI.r. SlTl'ATH >XX ISTK
e r t a l n s des cadres
ui\ de 1'
ipp
ireil, diiiis Icui
islance aux bureaucrates maoïstes
M;
il est ci'rtain (iiu la
lutte était menée par un courant
sisliblc de la I
>asc i)ii\Ticrc
I;
ion aulorilairc en
p ro I essi i m n cl les
biti'il tlf la il i ss< il u I /11 n ilt' /(/ -'/f/.sx'
ilii'ii/i'iuili' i'Ilr-ni(''iiic. Le parti, Lad
mi n istral ion centrale cl pr»vj nciale
se lrou\eiil a ce moment en deeoni
position. Il s'agit de <.< rétablir la dis-
cipline dans le travai I > . 1.1 prin-
cipe de l'exclusion et du reiixerse-
es cadres
ijiii s'étaient formées après
pn
ment de tous I
ci m d a i H n c sans resc r vc
doit cil
dccla
sidiilion des syndicats d;i le l)r<i/>i'tiii Hniii/e en mars, i J île
rcLjimc. ihuit hi bureaucratie échap-
li!
la lim
sic. le
irt bien ; c'est ainsi que le .licfuni/
' // ' f / a c ( i n 11 a m n a 11. a S h a n L; 11 a i. i • n
iars. la. tendance féodale de ces
ormees non si
la b
le cI a s s e
fit,' />,
: 'i/ (//;
de i'l<i>
i/ili'
i/ili
si le
illl
Iroi!' in/in/.s/r t mais
I'
étiers, et
ji-ctifs de lutte les intérêts partiels
(liais d
es on v ri ers e \ e rc
Celt
cl'ens
d(
\rais possesseurs des intérêts géné-
ra il \ et péri 11 a n
ils de 1;
i collectivité
ail été aussi neltemcnt exprimée.
1 1 février, par
le dire!
tivt
de l'Llal et de la C
•J 11 n [ 11111 ! a i re (
lu ('.milité C.cnlral
ous les cléments qui
saisi ou
dé des armes doivent être arn
Au moment où le reniement de
Hit.
évidemment cuirai]]'
des morls par di/aines de i
ipp
sant enl
s milit.
cnlrc ees es
de
lires a vec
é<|uipemcnt. cl jusqu'à des navires
de "lierre
st
lise, celle
d l vi sec.
i'.
doit
ance est cllc-mc]
a p
suite cl l'inteiisi lical ion de la pro-
duction alors qu'elle n'est plus en
étal d'assurer l'unité du pou\<
.•n (llii n
en outre.
nter-
m directe c
re la pa \ sa n n e-
rie présenterait, étant donné son
recruiemcn I essentiellement paxsan,
les plus yrands ris(|iies. La trêve
recherchée en mars-avril par les
maoïstes, déclarant que tout le
personnel d
part i
si rc
râble a l'exception d'une • poi-
Ljiice
de traître
que
principale menace est désormais
1 1 1 sn
plus que
'
l'inquiétude devanl la (lil'liculté de
•III
l'n
au (lériiulenieiil sur-
\eiiu dans la jeunesse à la suite d •
l'expérience des gardes routes, l'in-
i/iiii'liiilt' l'ssi'iilit'llc t/'èlrc iirrii't' un
en février l'.hinc \<nn>t'll<'
\'
écrase/ ((Mis les responsables. . niais
l
rs(|ue
d'un
vous prcnc/ le
r^an isine. (u'a\ c/-\ i
iti
es mains
mil
a m i )( in s
lions et les m
e < j u u n c sa
Les re
il vca u x ci M11 p r<
succèdent an pclil bonheur. La sui-
nicmc de la burcaueral i
ça n se suprême qui < I ( ) i I ! a i r
au second plan ses diverses
politiques coin me si m pics ;
A partir du printemps de
peut dire que le nioiiveine
. révolution culturelle • e^
nu à un échec désastreux
cet ce hec esl ccrl a i n e m c n I
i n i m en se dans la !( m LM i c s
si I.
que
fus
ec hecs
lu pouvoir bi irea u c ra 111 [ u i
C.liinc. [".n face di
)ùt exlra
dinairc de l'opération, aueini de ses
h 111 s n a (
M
té atteint. La bui
1111 >
ça u c ra 11 c
us. Tout
nouveau pouvoir mis en place dans
les relions tenues par les maoïstes
di
vise a si
n loin
alliance révolulii
arde rouy
ce on i pose
surtoii
ne eessi
.•I du fait di
'c ces t n n s
. se tenant
(le
ou n'\ entrant que pour la saboter
[ours
des a n t a L;on i sn i
polis
ils
chacune de ces trois forces. Il pa
rail aussi difficile de recoller l'ap-
pare
qui
en edilier
m aiitn
Surtout, /r.v ilcn.i' tii'l's nu ni"iii\
/(/ C.llilH' III' Xlilll
fuir Ir [i
A côlé îles c
tllll'llll lll'/jl'l'
/r il< I'rl:in.
\ crnenien-
taux des partisans de l.iu Miao-cbi.
et des mouvements de lutte ouvriè-
re qui coi
sont i
•nt a
.s
l' I l/IIC II l':
Ici;'
f i u t'J'i'c (|it i i'cp;i r;i i sscn ! si ai s l'uni-
lonnr de ^riu''i';ui \ : rnni niim i sU'.s ;
i [idcpcndan ts, t r;ii t;i!i t d i ivrt cnirnl
;i \ce le pou \'( 11 ]• et1 U î PM i, r !
•liant
INTKI'.NATH >.\.\1.1 •'. Mil ATH )\N IS'IT.
t*
è
leur propre politique, particulière
nient dans les régions pcriphcri
KiallîJsi tout la chasse aux maoïste1
(pu
I ,e général ("haiii; Kuo-hua.
maître ilu Tibet l'ii février,
des combats de rues à l.lii
âpre*
on appelle a la lutte contre
mec industrielle du (!hcki;iiu
crit
l'a
e comme une
n'"anrsation 1er
iloie h
dinde
issa élu
s couI re les luaois
Troi>
divisions ntaorsti
envov ces pour
sionn islcs ••. i
es revi
sciulilcut
['(triste a n 11 ma r \ ist e - , les pa\san^
menacent de marcher sur \aiikiu cl
Shanghaï, ou se liai dans les rues
de ('.Hilton cl de ( '.h un i;k i n ;_;. les élu
(liants de K\vei\aui; attaquent
'
réussir que modérément car (IbaiiL: l'armée cl se saisissent de dirigeant"
Kiio-hua contrôle toujours la région maoïstes. Kl le ^011 vcrnemenl (pu
i s'esl décide à interdire les violeil
,-ril. Le I
mai.
st n
l'ekin. cl les traclalions aboutissent
a un compromis puis(|ii
il est
d<
maire pour
un comité re vi
liin
chxvan. où dés avril une
rev'olut iolinaire
un général ilui
vitir et cm p r i s< m n e les maoïste
depuis, en juin, les membres d'une
>';tl! pris le p
cul 1 1 1 i i il n e pop
'
ulair
e s'eiaienf cmp.t
res d'arrnes cl avaient aftat|iie les
militaires. Lu Mongolie-! nlericmv.
l'armée s'esl prononcée contre Ma.'
(les lévrier, sous la direction (i;
I.iu MiiaiiL;, ci un m i ssa i re politique
adjoin!. La même chose est advenue
dans le I lopeh. le 1 loiian, la Mail:!
chonrie. Dans le Kansu. en mai. le
gênerai ( ' h a o \ 1 1 n L; - s h l h ; i réussi
1 1 i i putsch a 1 1 1 1 m a 1 1 1 s t e . Le S 1 1 1 k i a i H; .
ou sniil les i nslallal ions almniques.
a été lien! ralise d'un commun a •-
cord des mars, sous l'aulorile du
général \VaiiL; Ln-mao ; le même esl
cèpe ml a ni réputé \ avoir aliaque
les révolutionnaires n i a ( u s U • s • e ; l
i il in. Le il iipeh se lrou\ e. en jui lie!.
aux mains du général (.heu Tsai-
I a< i. com i mi n ( I a n I (lu 1 1 1 st ri c I d > •
\\iih;m un des plus anciens cen
1res industriels de ('.bine. Dans le
vieux slvle de L ineiilenl de Sian
il \ i ; 1 1 1 arrêter deux tics principaux
1 1 1 r i i;ea il ! s (le l'ekin venus négocier
a vec lui: le l 'rem ier m in isl re doit
laire le vovae;e, cl on annonce cou
me une v i c i o i re i j u ' 1 1 a 1 1 1 jt e n i i
la restitution de ses émissaires. K:>
même temps. '2. I Ull usi nés cl m i nés
se 1 1 o n v c ra i en t paral\sccs dan-
celle province ci m secii ! i \ emeii ! au
soulèvement arme de âll.llltll 01,-
\~riers cl pa \ salis. 1 )'a i Heurs i 1 s'a \ e
re au début de l'été que le conl'iil
c ' M 1 1 1 n i le | ta r ! ou t : en juin île,
ou \ners ; 'onser \ a î eu rs du lion ai!
on I al laqué une l'i lai lire a coups d •
i 11 ! n s i n cen i i i a l l'es, en
s h n n
I ra \ailleurs du pel
sont en "l'ev
Tah.sii!!_
(Us les l'CLMOllS C(tl
'•h
par les autorités centrales
jle aviur h
.ri
f;
d'arrêter les troubles, on arrête /<"•
in/ariiHilioiis en expulsant la plu
ni d
es rares resiilenis étrangers.
ais, au début d'août, la cassure
dans l'ar
née es
I d
(•venue si d a II L
relise que ce sont les publications
officielles de l'ékin qui révèlent
elles-mêmes (pic les partisans de
l.iu veulent >• mettre sur pied un
roNaumc indépendant réactionnaire
bourgeois au sein de l'armée . ci
( On/il ii/ii'ii ilu /icii/iti' du à août'
((lie •' les alla(|iies contre la dicta
turc du prolétariat en ("hinc sont
venues non seulemenf tics echeion-
supérieurs mais aussi des échelon--
inférieurs . l'ekin en vient à avouer'
clairemciil qu'un liers au UKtins d;
l'armée s'est pritnituce contre i,
Ljrtu veriiemen I central. cl qu'une
grande pari ic même de la v ici lie
('bine des dix-huit provinces lui
les nu nelirs
I\TKI!NATK>N.\I.K MTl'AT H >NN ISTK
a échappe. Les suites immédiates
de l'inriilrnl de \\lilian senilileni
avoir ele 1res graves, une iutervet!-
lio" îles parachul isles île l'rkir.
appuxce par six ea Mi in n icres rc
montant le Yani;l/.i- depuis Shanghai
itivant repeins
batailh
des armes d(
aprè
,•1. d'aulre
p
'
irsenaux de \\'nh
eie eu vo\ces aux
maoïstes de Chnn ^k i n L;. Kn outre, il
convient de noter ([lie les troupes
de \Vuhan appartenaient au ^roui:,1
d'armées place sous l'autorité d:-
ete de Lin l'i;
il
considère
Ver:
u mois il a o 11
h
luth
armées se généralisent a un tel
point i[ue le L;OU vernemen t maoïste
eiit a réprouver oflic icllenic'i I
lle
de
retournent couI n
mliniialion de la
[ili se
et assure
a r des u 10 \ en s i
Inlli
eut.
n v ici ion. qu'il reni-
s'en tenant a une
. Simultané-
la pl
la d i si ri bu
aux masses dan
Mais
t de
I e I les /o n es
a Shaiiijia i
Sh
()n
p
bai d
e n on \ ea u
nt
depui
de
une des rares cila-
oisme. I )
incilcnf
•s i n i
lilaii
pavsaii
'
direction de l'ar
dénoncée comme
u régime.
Ll
comme ail
.•nip
de Sun ^i al-sen. ( Canton, tan
Al
lit IIK il I \
'•lal.li
d<
pôle
M ! v rie rs îles chemins de f \
Ir;
' s n r t)a i n s en i
i a n ! le t
1 1 1 i
es armes
deh
desl i •
nt été saisies
s le por ! , un
e d ' i n d I M d i ! -•
In dans les laïcs. Ai
Ci'in
1 ! e m
n I dan
l'a 11 l'on i cl ncn I entre
du
i o n \ o 11 • 11 u r c a u •
•I l'all'i
d ica 11
lilalion
arli
Hll les u ire(
1 e c 111 r e e s.
d ions b
les se si
i \ ce ie suce
m peu:
voir, les champions <
le l'idéologie
absolue, ils ont rencontré jusqu'ici
l'estime et l'approhal ion au dei;rc
le plus fantastique parmi les inlel-
lecluels occidentaux qui ne man-
quent jamais de saliver a <!<• iels
stimuli. K.S. Karol. dans le .\«;n'c/
Ohst'i'i'iili'iir du là lévrier, rapj»,-
lait docteuienl aux maoïstes l"iir
oubli d(
lait
qui
les vrai-
staliniens ne sont pas des allie
poli
ds de la Chili
ennemis
dus
duel i
pour eux. la révolution culturelle
avec ses tendances an I i-biireauc ! a-
liqucs, évoque le trotskisme.
d'
H'aucoup i
11 y
le trois
ki.slc.s pour s'\ recon naître, par 1;
danl
just i<
M,,11
jourua! le plus franchement maoïste
paraissa
nt h
nonce jour après
minent de M. M;
de Chini
ir le succès
Tsc-lounu I
liant enfin ce pouvoir qu'on lui
croxait acquis depuis dixdmit ans.
Les sinologues. (|uasimenl tous sîa
II no-chrel iens le mélange es!
répandu partout mais la principa
rti rame chi-
emeiil
nt r
pour témoigner de ! ;
du mm
vea n ( Ion I ne i lis
qu'il \ a toujours eu de burlesque
dans l'altitude des intellectuels
bourijcois de la
anche moi
1er.
menl slalinopb i le a I rou\ c la plus
belle occasion de s'épanouir devant
les records chinois du Délire : cette
•Ile devra
peul-elre durer 1.0(111 ou 111.000 ans.
Le l'flil
enfin réussi
•r h
ma r \ i sn i e
I,
bruit des hommes en train de
tations d'une
ix lorle
claire s'entend dans fontes les uni
11
de I'
i rn ice
n'a rien d'ellrax anl.
Ma
Tsc-ti
da n t e
si notr
cheress(
pensée d<
dui
LL
resi H 111 sa
blé.
il a \ o i r p
las i > rc vi i
la voite-i,
ma réel la 1 { ! ! i i a i s
Ka
•k l
di
du
son armée con
I ron
communiste
I- 1-117 ; il *
de MIL';
(lue chacun avait hiei
pre\'U (
n ("h i n
a ! ! c n d r e i ! a s s i \ e m c 1 1 f pour
'
b
u x i irdrcs de Stali ne i. t 'ne cliora h
en I chan 1er l'h \ mue intitule
"/// /e.s 'irnii's ftiiur cr///<//;t'r
nisti'f ///'/•<• (/// /Vr/n tinnin'nicn
I 1
Illi.) 1 II.III).M II,)s 1110 s,i ] I
si) II I slllll ]
)[|l[llll M|\.
sjnd.)
).) in ) il.)) ) |.) '.iiiiof ) j i .) l n.) n i
.11 i:ss i q lis .11
ll|) IIKHI III!
11 h j. m 11 ' s. m i o 11 o )
.'.i \\},M n.) .isi ni
(.loin |s,i
su i.i.il'uo
Sll|(l l!| IIIIISIlJ III).)
i![ s n i;i i 'no i n.)i n o ni i
s.in.i| • '
-siio.) ,'p .'sud i!| (n.iios .,n]> s,i|i.)
1)1)1
>l)l)ir;olO.)|>l S.H
• >I:A s.i| s,)|iio| ni
is(|i! o.i,ix nos n.ii(
i y • s M : (
]S .11.1,1
(.1.
il II l.'s \ l!,| ),) S.).l,l|.l A [10 S.)s
H' il |ii,i \.i,)|ii[ .) 'j^(i ( siinl,>|>
i .i.l (I l![ .1 ll< M I 'IH) ) II,H MOU I
II.) 'il|iis(|i:
.)[ issin |s.i (M|-,--^[ ii|i .i/iimn'
lldS I! .!.)). 1
I1 j.) 'S \
l \.)|l
,1[ .I.1SI|I!I.I |SI1|)III II .).ll|.
ni) .1.) '
iillil »•>
| n.uni 'IL )' |
| I- | I l.'.HKl
[.).).! S.I.III.'II I|0|]II[OA.>.I
I ' \ S 1 1 I ! | ) | i I I ! Il ,)] 1 1 I I ! Il ! | I . I . ) S i I I j S . ) 1 1 1 1 )
.i ui lui)
() ||.IIM|
ui)
in.i,)|i ,)| .LIAI
s.)i[.)i'i -- -, | .isod.i.i ni) lui) '.issi.'il . .11 ( i -1:-(s.i^.) 'sn.iijmi s u i:s i j.l IM I s,).id
nos .)\no,i|.i.i .uni);) i![ '[sniy 's.ii -o.id s.is .i|> ,i|i.ioli!in i:[ .LIAI: ndino.i
-ui!|ii].xl.ijnii s.i.m lAo.id n.) .noAiiod c- ni>[,i,| •,i.mi:tTi:.\i!.i|\.i ,i||.i.) |,ii:ii.!|
ir?i:.i| i!| suiip '.)s|on
i: (iLiiuoiii .).) u.)
ii |
-.1 n n i.'s un ! !ioi|it[oA,).i
i.id-).i 's inl) .nih 11 a.u iin.i.i n ij ,>jnu lfl;lj l.i.)i|od .i[) 1101 )l!.i.)do ,).!.)[ ui.ud
' > l j i> t /.;.'; u l [ .)() ,)[ i: l j i no n i iioi)i:.)o| i'[ .n:d nois.i.idsi|i i:s (III:AI: s.iiioi
sii' n
Ml-' i-
l '.) il 1 1 [' ) H.» iss 1 1 1: i:.i n i:s .> j
.1.111 1 III. 1.1), )|l I||||||
.>.i ( i ii.).i ( i i in ».) ) 1 1
•.I,>M n ' 's n • ' ': ; .) j i no 11 ; ii
\ i n: ! s.i 11 .>,) | t.issod.) j i
ri sm.li .il[.ii:.l.ii: ,l
s,)iil)j.inh •|.ii:(|[i:\ i:\' .1)1 noi|.D.i
.nisnij • .ml) ').i||ili| 11,1 'H[>|,i,| .n.'d
noi]l!illi:|.)o.id '.nui) .inod '(.) sin ]
-s.)|i 's i i:nodi:l .misini[i:)s .i[ .LIAI:
(s.) .',||.MI|I .i.nijdn.i 'n.)is.ino|ni i .iinsi ni|i'|s np
d.\| ),) ,))iioi| | u.mi,issi | ni:,)iii: : .i.iii.i|.i.)|\.) ,mlii|
j, ) i :. 1111 : l u j (ni:
I u~' iji i,i|ii |.io| no.) (Ho) .ml
d t!s ,)[) s j n.m!.)[no.i.L) s j ni:ss.).)n i
|ios i ni»
.111.1,1)111 | l
11,1 ,1|0\
i.l I1M11IOI |11|0 \.l.l
.1.) l!| .11) .1111)0(1.)
.ml)
ni
il,' il 11 I ) .1.) 1 1OA
-.inhi |i!.i.)iii:.).ni([ .noAiiod .1,11 ii.i.i)) ii|i
.IO'IMIII | MiiM)') i![ ) u i: ii.i j n i i:n i -l'i))!!
issmd .ml) ii() •s.Jidiuis )iios ,i|iiii.i.nl
-liio.i .M 11: ii no i j n )( IA ,).i no i j .)n.i js no.i
-,i.i i.'s ,i|i iii.mioiii niijihsiil MIII.!!))!.!
I u.mi.i|ij i ii.id sn|d n.) sn|d .)|i '\ni:.).',
-in --.)[ SDH) i: |i i:.i|ni.)iA,)|) |i.nl)
| i|(i [ ii:< '!' u.i n.n:d '\"/ | ,)|i n.i.mi
-i: i .)) s ni:|i | i |! snolAi: Sllo\j MIII.)
-jjM.i •'.' |tii|io.id i: inl) .)|inoiu .>.i|nii
|s.) .) '-'iHij;) i!| si:d |s.)^n .V) '.i[li.i
-1 j 11. l , ) i s n i : [ i [.loin i : , i s 11 u . n l. ) J ' s. m I )
i: s.mlii.ii
oisin snois
<l y
.i|i.)l)ji|i sii[d
s.isst.'j.)
u.i ,11111. ii. ii:|,i[
.1 11(11 )I1|OA, 1
IIOI)
-KIljIS !!']
oi n n oi) .).) .1 ns
i.Kliiio.i.i.ijnij )ii.i(l no 'inj suiis |s.i
'.•i.i.si.v\OI.I.\M.LIS •.•n\'\oM.\'\îi:-i.i.\i
t.VI '!•: Il N. \TION.\i.l M'IIA I lONXIST
DEUX GUERRES LOCALES
ilcrne ;'i la bonne conscience île
Hanche. <|iii communiait dans le yrand
spectacle Oc '«a pnil es( al ion conirc la
guerre du Vii'l nain, l.a fausse cous
cience. (|ni voyait dans U" l'.N.I.. If
champion de la révolution .vicia-
lisle eonlre l'impérialisme améri
rain. ne |inl (|iic s'embrouiller cl soin
brer dans ses insiirnionlahli's conlra
dictions, ((naiid il s'esl aui (|c- dépar
taticr Israël e( Nasser : elle n'a pas
revendant, à travers ses burlesques
polemiqnes. cesse île proclamer que
l'un ou l'autre avait absolument rai
son. même qui', (elle ou lelle de leurs
per-pccl i\ es était révolutionnaire.
vovaiK'ur dans le désert aspire ;'i une
simple iioutlr d eau. elle semble aspi
rer ponr se réconforter seulement au
maifire sentiment d'une objection
abstraite. A la facilite avec laquelle
elle se satisfait peut se mesurer l'cten
due de son indigence. Kllc est elran
yére à l'histoire, autant que le prolé-
tariat c'st étranger ;'i ce iiiiiuiii1 ; la
fausse conscience est son étal naturel,
le spectacle son élément, et l'atlron
tement apparent des systèmes, sa
rél'crence universelle : toujours et
partout où il y a coiillil. c'est le bii'n
qui combat le mal. la Dévolution
absolue contre la lie-action ab
sidue .
<;'c-l ((n'en immigrant dans le-
/unes sinis développées, la lutte révo-
lutionnaire était l'objet d'une double
aliénation : d'une part, celle d'une
uaiH'he impuissante devant un capi
taiismc -urdev eloppc qu'elle ne peut
nullement combat I re. et. d'an! re part.
celle des masses laborieuses des pav-
coioni-es. qui ont hérite des reste**
d'une l'évolution dclimirce et oui du
subir -es lares. I,'absence de niouvc
nient révolutionnaire en Kuropc a
réduit la gauche ;'i sa plus simple
exprès-ion ; uni' masse de specta
leurs qui pâment chaque l'ois que les
exploités des colonies prennent le-
arnies contre leur- maîtres, et ne peut
s'empêcher d'v voir le1 HIT /i/ns ni/ru
de la I ii-v olu I ion. I )e même que l'ab
-ence de la vie poliliquc du prolcla
rial en tant que classe pour soi (cl
pour nous le pioldal'ial e-l révolu
lionnah'c ou il n'est rien i a permis à
cette Ljaiiehc de devenir le rhrniliri
Ji In / rr/n dans un monde sans vertu.
Mai- quand elle -e lamente et -e
plaint île l'ordre du monde comme
étant en conilil avec ses bonnes in
tentions, et (pi clic maintient ses
pauvre- aspirations eu face de cet
m lire, elle est en lait ail achcc à In j
comme ;'i sou essence, cl si eel ordre
lui esl ravi et si clic mente s'en exefut
elfe perd !<'!!/. La gauche européenne
-e montre si pauvre que. comme le
l.'afllic.sioii '!'' la conscience speç
tatrice aux causes i'trtin</rrrx reste
irrationnelle, et ses pndt-sl al ions ver
tueuses s'embourbent dans les un-an
dres de s-i culpabilité, l.a plupart des
Comité- Yielnam . en l-'rance. ont
éclaté- pendant la laicrre de six
jours et. aux Ktats I nis. une partie
des uroupes de rcsislanct1 ;'] la :u'nerre
an \ ielnam ont aussi connu li'iii i'/
l'i/r. On ne peut être ;') la foi- ponr
les Yicl iiamiens et coutn1 les .luil's
menaecs d'exl ei'ininal ion . -'ccrienl
les nus. l'ouve/ vous lutter contre
le- Américain- au Vietnam en ap
puvanl leur- alliés sionistes alil'es
seur- '.' reloripient les autres, et on
se lance dans des discussion- bv/aii
line-... Sartre ne s'en e-t pas relevé,
bal réalité, ce que condamne tout ce
beau monde, il ne le combat pas
ellecl iv émeut. cl ce qu'il approuve,
il ne le eonuail pas. Sou opposition à
(a .uncrre américaine -e confond qua
-imenl toujours avec l'appui incondi
tionnel au \ ieleoii!j. mai- en tout cas.
pour Ions, elle reste specl acu laii'e.
Oux (|iii s'op|i(isaienl reellemenl an
lascisme i-spa.unol allaienl le coin
haltri1. Aucun u'c-l encore parti lulti-i
cont re I' impei ialisme v ankee .
'loul un clala.ue de tapis volanl-
s'oll're an cliiiix des eonsominal cm-
de la part ieipal ion illusoire : le na
lionalisme -talino naulli-lc contre
!' Aniel icaiu f la v i-il e de 1 lumphrcv
|.i .)sp; • n.> 1 > |s,i,i ,)p sM<| ,M|.>,)ilui.i |
.in ! ni) .)' ) 'I )U,>III,)|||.M: p ,11.1 |snpui j
.!M(i )ltd)[llsl ,){ M 1.1.1,1 [ M l M d.l Uoll UOlptMp
(i.id M[ ,i|nn] ,)|i .1 n,) p:uMii(isiio.)
|M(ll.llli.1(1 ' |M |'.| J .ip s,l\|SSMUI s.lsll.ld.lp
s,t| sMMs | II. 1111,1.l.)l| Mo.1.1 .I.MMIOl ).)ll(l|
sllpl |M,i(! ,HI ,11 III Illl 11.).) | ! .Mpl.MMM lljl
s.iiiis i ui:.i.> Mi s,i| siiMp ,11M M \ o \ snpl u,>
sllpl .>p ,ii' i .)s ll: |'.-l .1 ''P U"! 1IMx•!•> I11!.!
Y>nr. l -M' .isl.i.i .>|MiM.ir; i:| s| 11(1.i{ |
',) \l-ss,i.irù:
.lil.l.lli | I • .l|l .1|.) M| \:ï '. ,)S|.1(1,1.1 )(|,l
,).i(|i| -*p . Miiuiid.t.i nos |t) ,)ii i M.>I.I.) i M M
.>] IIMp..ss(,,i .tss-iM.) i:| .Mis ,is,)d mil
.)||,)pIdUl .i.'MM.mi l![ pl.HM.) |SM| ]s.) |Mlp
ihiiii .'i|.i.iiMii ii|i s.,)si|)iiM(|,uMiii s.is .)|>
],) \ ni: |ii|i:.i s.is ,)|i .)|i: |(>) II i il 11! Il 1111
!|.) 'J '.iMLI.)| llp ,)M i M.I d |s| i j Ml. is ni:
s.issMi. >-,i |in:\i: i u,n u.)| M.I.IM.I r: .Mlpi
silo.) .iv p:p.[ | 11(1 s,),lsl M O| O.) s.lpM.los
s.ip ,i||.i.Mi 11:11 .).)lli:|)ll.)) i:| )-.) |i:|;.| |i
.1111 ^ 111: 11 ( 11 '. .1'I 'MoUHj.l o^^ll.l -'|.>|i
nui -ij ^;.i\ ^.iu.MU)] ] ii.ini.tj i.i i: | Mi[d
"v.i]u.'[;^.'i •-.)[ .indd ni;.in|: .infiiid.t
|.)iih uii 1:11 \ i: Ji ,).illi:i|.) ,Hin.)iii: i: II |l
.|i:.i •ihi.-'-.i.iMi: | .nul ,)lil) .1.1 |.i j 1 n.iil ,>ii
|l ]'.| ,i[ illdlll ll|) .) |s'.)) 110.UN .1.1 IJIMII ,)|
]s.) 11 i i:. i ;.! 1111 î: ,) ui^ 111: J.I.K 111 n | 'SJIK|,)(J
',1^^11.1 ,.| ii:|Ulli(|.)|l II| .l|l x.ii|| -()(; [
n.i i:i|i; i ' niliiKi.i .1 ].i i: .111.1.1.1,) | i:j .)|i
,i.K|i[iiil'. : s |u,)iii.) iiin.iil i: s.in,i| .ip
.iriiinxii.iiii ,i| .1 IK .1.) i.idilm.) | .ii:d mi| i:
.lllhlp .!. 'H .».IIll| j.) s | (l.)n.l 11 I H | s.l^UO^
11,1111 ^,. [ . 111 ! ) i j i. 11 : ( ! . >. 111, ) | ^ i \, 111. i i : ' [
I1M,1,M1([ .Hlllp) M] ',M1| M.l,)v ll.HIUMU
|.)| \ .Mi ll.l.tp .1| |lllMlll) ,llll) ' PUPI 11,1
•,))lld|l ,111 ,HHIdS.M,[ ' .)lllslji:i.|,l(lllll |
.1,1 )ll(>.) ,) | | ll| U.) U.IIMIMII ] II \ ,l|(l 11.1(1
,i[ .Muni .1.111^ siipl i:[ |,i ,ipi[d^ snjii
M| .iji-inli -Li.n.i.in l ,111 il I-.MH.) ,)||,i pi
I l'mn\i Hun// .1/1 x.i.ii.itiiin ^,1/1 /uni 1/1 ni
'\'"^' 1 ^',l| ,tl|ll(l,) p.ld\ H|l IIIMII].1I\
,)| .IMI.l|U(ls .Illiid Xlli:Udl|MII '-.LUI I.MM*.
^.)| ^lUi) ,1l |iMsiiii,i i: ,)),>.id ,i|-.,i.i ,>||,i
',)||,)i,ii[|(i uni pMMpi.ip .nui iidpi^ '.UIMI;)
M| i: |IIMI1(~) " ,)|p>.l 11 |MII sll|(l 1M
^ll|(! ,)|l )IM.IM(I '.) Il II 11 d.1,1.1 ] II.H ll.ls 11,1 |
>i"i| "S'S'il'.l.l ''I1 .i.ui.ii.upip M-|
•s|iu:p.p
s,)|l M ,1||,) Is ,)IIMIII •,)|x||l!|.l(iv |s,l |ll|)
,1 pH.Xis ,)llll ,).! | Un.) ,) | | 11] II.) •,)llls||M |
IIJM.l llp ,)lll,1.1(1 Ils ,)|IM|s ,)| ,lll|l ,llllsl|M|.l
,1(1 Illl | MIMp I--1IIM |ld \ .111 .l.lIMIMIdl | 11|
d \.i.i ,>nl)i | IIMIIIII.I |.i ,inl)i |i:.i,]|ii:,).MU(
,V) ' |tlM|||i:|,lp |ll,)lll,)n IllUpI (s,! j.l
inpi.i .uili pi ' ,1 |s iss,).i^( i.ul (huM.i
Ull ,1.1(1.1(1.) M A jl ul) .l.lld.l.) .111(1(1 "0|.v.)|s
IUM|I !.)I11.I,)|) ,).) |l[MplM(i llll.ldp ,H(I\M
.ippll.ls | I Mplll. 11111(1'. | |,) | 's|(l|,l | Illl |
•,)ll|)d(l.l ,).lpUI ,)|' s | II,)H|),IS|I(I,) s.)|\lll
III.l| s.MMI.Mp k.lp Ull [ |lMIII.),ll|s |s,i
,)![') ,)'| '|lli:|.l[l .IMli ,)!(.),1(1 ,l|j.) M1M1I
"s,l 11 ill ] 11,1 ! j | 11 M s.)||ll| s,)|) slll.'p .I.HII.l
M,MI,) nli ,).).M:d M:.M: \,>ii' | ,i| i ,iiilij )|.i.i
C.:
f
iM|.ii'. [ p:.i s.i| no •',[,)it |.n:
> ; i i-> . f : | .I.i[ I d \.ip ' ] n o ] ) u i: \ i:
.iiî'-| iidip:ui.id| u.i .1 H.) p i< i[ i i \ ,t
| ii!i i ,H |i:.i.)lli:,).ini| i:[ .i.i.ùulili:
' ] ui:.i..r[||,K[ //'/.'•/ un .i!|>ni:|(l<li:
ni;. un1 ll.i ' ) n,)(l ,)ii ,i||'.| ' ) ni: |sj\.i
diii ::[' .(t!!l;]d| l:[ n|i:. i.i,)] juin! i: pi
l^ii1 Mn:p <.nn.ii:.i 'v.is pu.i.ii! .)i
,l|l ,)l |,IM(I ,)I1I1 .1110(1 ' ) lIMpll,>l!,r ) 'pi.1.1
IMMIMM | -Mp'.P ,I.>MJ II,) ,l\ll(l.1| ,l||,l
IM.I ',1^ 11, II. 1,1s sllpi ,).lp|Ui.) p ]s,l .Mlbi.l
,) I 11 \ 11.1 .1.1 M 11 o M| i: I ! 01 | |so( i ( 1 o ' |
uid.i ',i|i,i i: ] uiMil) •.i.nniniDi jnpi \.u
.siihiijj. i"j 'unuiiiid.i im, mu.) ju,)[ |s.i
inhi pi.,p:i p i'' | 'i.in |.u: .ipuoiu ii[i .ipimi
i>. ni ,:put; ' MUA ,tp s.ip 1 1:1 1 1:.> JIKIS ,ui
.>! |i:.i.n;i .1 i ni] \'.\ ! Il ', 1^11,111 ) 1,1 \ ,upMii:"
t:j .i|i ,,';!!.> ,|j. 11111:111 ,).)ii,]piviui,i i:| | \'
! ] III' Mol PIM | .)|l jhl.l pi .>.l|IM.l ,).!
,MssM(l.)|l Ils |il() U lll|.l,)<| ,)p sjUCIpIl) •
s.lj II! "I II l )i | H | (iss| p .lîl,)| |!IM\M) so\
(l.l(| s,)| 1 \^ ' s.) |s l| p)M( i s nol ) M ] s.) | ( U M l U
s,i| 'mi u,) : ipu |\' m; ) o|| ,ip |i: p.| |
,ip s.i.ni: |i.n p| nd s,).inipio.K| s,)|> iio
'il/nu/.!! \ ./.ILI.IIIII;) np .)|U.i\ M| : i|ii.)|
s.l.l IMj Mil) s.)|,)p|j s,)| ,),)\M ,) j's,) | Mil: M !
M ' .| ';)', | ,)| un uuisM.i.id .iiibiiin | ,i pi M
d avoir loujoui's besoin de I expansion
île son seclcur public aux dépens de
son secteur prive, ['ne logique im
plaealile pousse le .système vers un
capit alisme île plus eu plus contrôle
pal IT.tat. engendrant île Liravcs
eon Mils soeiau X.
l.;i } i ri 11 o 1111 e crise ilu système unie
ricain. e'esl son incapacité ;'i produire
îles profils ;'i l'échelle sociale, d'une
laçoii su Ilisaii I c. |] iloil doue réussir,
'/ /'r.1 Irrii'lir. ce qu il ne peut laire
elle/ lui. e'es| a dire augmenter la
masse îles profils proporl iouiiel le
iiu'iil à la masse des capitaux cxis
îanls. i.a classe possédante, (jui pus
s e d c aussi (dus ou moins tltat.
eoniple sur ses cul reprises impéria
lisles pour réaliser ee rêve dément.
l'oui' cel I e classe. le eapil alisnie
d !•'i aI sjn|]j!i(> |;j morl. lou! aiilanl
([m1 le l'diiuininixiiir : c'est pourquoi
elle esf par essence inea|)alde d'\
\oir une (|uelcou<pie dilTcrenec.
.').!* ",, il \ a deux ans i...i. l.e nombre
des emplois civils dans le domaine de
la delense nationale est passe de
.'l.niMl.nnn a 1.1 Illl.IMIII en\ ii'on en
deux ans . ( /.r .1/i/m/r du 17 (| ii7).
l'.n al I endaii I. le eapil alisnie de mai'
du'1 seul oliscu rcnienl qu'en chaulant
son cou I rôle t écrit orial il ail eindra
une expansion accélérée capalde de
eon I relialaueer les exigences imijours
croissantes de la [iroduct ion non
pro li I ahle. I.a défense aeliarm'e des
rejions du inonde lihrc nu ses
inlerëls sonl souvent minimes (en
iU.i!!. les i n v es I i sse m en t s américains
au Vietnam du Sud ne dépassaient
pas les .>!! millions de dollars! eorres
pond à une slraleçdc qui. a lonii
ternie, pense arriver à I l'an s|i irmer
les dépenses militaires eu simples
Irais d ex [ ilo i t a I io n. assuiaii! aux
l'.tals l'nis non seuleiiH'iil un marché,
mais le contrôle nionopol is ( iijue des
i no yen s de p rod u e t io n de la 111 il s
grande partie du ulolie. Mais loul
cou ( reearri' ee pr<> jet, I l'une pari .
les eon I radiel ions inl crues 11 u eapi
t a I i sm e prive : des j n t ère! s p a i 1 i eu
Mers s opposent à cel intérêt gênera!
de la classe possédante dalis son en
semble, tels les groupes qui -• enri
élussent à court terme des commandes
d ]•'.( a I ( a v ee. eu Ici e. les I abriquau I s
d armes), lels les entreprises mono
poiisles qui répugnent a investir dans
des pavs sous développes, ou la pro
diictivilccs! 1res basse en dcjiii d une
main d'u'iiyrc a bon marclic. au lieu
de le l'aire dans la part ie a v ancee du
monde e I surtout en I •' u l'o pe I o u
jours laruemenl plus rentable (pie
l'.\ méi'iquc sal urée. I )'aii I rc pari. il
se heul'le aux inlerels immédiats des
masses déshéritées, donl le premier
mouvement ne peut être que i'climi
nalion de leurs couches exploi I eu ses.
seules capables d'assurer aux t'.S.A.
une quelconque in fil! rat ion .
l.e Io n e t io u n emen t artifieul de
I économie monopoliste comme eco
noiiiie de iiuerre assure, pour le
momenl. à la politique de la classe
(lii'i.ucMiilc. l'appui bienveillanl des
ouvriers, qui prolitcnl du plein cm-
ploi et d une abondance spcclacu
laire ; Act uellemen I. la pi'oporl ion
de la main d'uai v re alVeelce à des
lâches intéressant la défense nalio
iiale représente 0.2 ",, de la main
d naivre américaine lolale. contre
l.e \ iidnani n esl. poiir ie monieiil.
selon l'os|o\\. spet'ialiste de la crojs
sance au ! )cj>ar(eiiHai I (t b.lal. (|ue
le champ d'expérience de celle vaste
stratégie appelée a se multiplier
qui. pour assurer sa paix exploiteuse,
doit commencer par une miene des-
tructrice (pli n'a pas urande
chance d'aboutir. I. 'aiïressi v il c de
l'impérialisme américain n'est donc
nullement une abcrralion d'un mati
vaisi^oiivernemcnt. mais une ncccssile
PM'-I.I ,)|i
•tmi p:.i,)i|i[ .ip ,>]|n|
uod s,)
sui:p : |Hi:sMi:n
'ip:\,)
•sni:sAi:d
p
np noi |i:,io!|,iiiii.' ' |
un p ,).ipi:.> i| sin:p
\cd np 1101 ) t:si 1 1: i.i |s n p ii ! | i:.).ioini:
|.) ',)[.i,> n u i:s A i:d iij .[ils ,).i i i: 1 1 1 i: ] i >
,>uissi:ssi:
•|li:t|| II | II | M|M>|S |(>.l| J,lpC,)| .10111
.i.ip ,)| I )ii,in:|s,i.i mil s.i.iinuuoi |iip)A,u
,mbi
iioi|i:
.ip.i. io.nl .IIOAI: s.udy '|).io\
) |o.
! s.ni,i i:
.l |.).l
,)| \ ,i|
(|
np
np
:)s ,)i )i:nio|dip i:|
I.KIS nos |ui:i|.)i:) ]
nom .).) ,>p noi ]i:
'iu,)iu.)\
,)\.)p .ip '|';c,| m: |iui.i,)d ],)
un p ,) |si|i:uoi p:u |n,iiu,).ind
o.id ,)| i!p|iiop M ,)iiu,i|uip:)s nois
•.i,)A i:s Mit:p) >|| A,)||.)|OI| ,)ino|o.)p[ | i:
m ils,) i| pi: ' | •xioii|i|.)i)|)u| ,)]sinninino' )
•i).)ui:.i.| 11,1 sio.in'.moq .IIOAIUK] np !).i|;<I •'! '(li.'lil 'M1 -i!)-""' |:
t:. I,K| s i
p
llp
,11111
.i[ \
inli
--[iiio.idnio.) \n, in.i ISIIO
.11)0(1
1,1 |l|l.)i:|
,inh
i:| n,id un
.iiiiuio.) ,).)in:.i.| i:| .nul nuuo.),i.i
inb
1.1(1 S,)|
,|
•s,)]s||i:iio| jeu
11,1 )U,1,I,)III.IO|
11 |,1 'SISIO,)^
<|.in s, u|. iiio.i
IMIIDA nom ,)|
.m. ijoiu
il.) SIOJ 1!| i: lllIMI Mil) S,)|1!|.)OS S,).1.I(I| \ll.)|l >,1.) ,1|l ,1.1)11(1.1
.) )|o|d
snoi |. K
uo| )i:.l |. ili.id
. p "1:11,11111: ,)|i:ino|o.)
s|i:uodi:|
:| np
•siio.i,i|)n| snon spun •••(.ii-ini .iiilinui
noi|s,inl) ,11111 |s,i .)
i|.n:d ,i.ijo\; : 1101 ).),i.up ,>p
'!")', I uc )u,).iiiu.i.)d j,)iu
,>.)ui:.i.| jp ".)',! s,)p noi |.
p ].)
ul)
nl>
s,)nl>s'i:m,)p
1.1)011
ji.nl) ,),)u|iuop
,i|i:|puoui .iiniouo. )
:.) ,1.) sm:p )s.) ;> '
i,)iu,)|(|i:.io\.iui .inpiA,)
uo.) inl)
--ind ,)| ,)
o.i |
)u,)Ui,)\H(iiu un is 'inb '.VSJ.KI .unsip:)
:.i np
suoi ]i
.inod
.i.sixxoi.i.v.i.i.is
pi.lo.t |.) ',)iiis i uois np s.Ki.iiis .>• [ 'ni,)|s
II.MJI .)p s,))siiii,io|,).i s,)s,>i|) \ni: nos
MM .uiuop i! M,i.iilo.in.) ,nnsip: |idiM np
| II,) l (l,)d»i oj,) A.)| ) ,)[ ,)ll!) ,1,1,1l II I! III ,111l. )HI
l!| ,lp MIMU 'UOXMM .Hlllllp I! lll| ,)[.!,lis
llll.lp ,1.) ,)[) ,).|M:IHIO| | llpIA.U .).1)11(1.)
| II,1III,)(I<1()|,) \,)|> ,)| 'S, )).!,);) ',)S.I,)\
III ,)s,)l| |(l(].\'l| | ,lp )M!].ll!d .HIISI IIOIS
,)'| 1.)[llllliil[ | ,)|) Iloj pUh.HIlMII.) | .ip
s.lol|.)p 11,1 ,1.IIC| ,)S )lll!.\Mi)(| ,11l J|ll|' Dp
noi li:di.>ni:iii.) | ' .iiiisinpiil ,i| 'noir;
ipi.i i:s ,ip ],i ,)iiisi|i!]i<li;.) np noi]
,>n.i|s,)p i:| ,).np i: ]s.) .) ',)iiii,)i.ii:].>pi.i(!
.1] niïiiiiiiiino.) i:| sni:p ,>AMI| iioi|s.iiil)
i:| ,)p Ui)|]ii|os' i!| ]|I:A'OA ,).ijl!iiiio[ |ii|
OV.U .!,)!.IAI1O ) 11,1111.1A II OUI ,1'j ',)).l,)s,)p
,i|! .mil |ii!|.i ,)in ]s,ipr, | i!| I-- .iiiiiiKi.i
.lllllosli:.! s.lllorilo) ,IIO\i: p |s.) .) '.tlllSIll
OIS llp |,)Ulnj.III ,l[|.).)(l ,)| ,)ll )] |S||O.I
inl> -r ) ' ].i.)|sut:.i | nos SJIMII '.).)[ |snruiij
,ip uoi )ipi(|i',| IHIU ' | u.ipi:.).>p ,IHISI|
•i!|!(liM ll|> s.) )iui.isi |in: ^iKij )it.i.i.)(|i'
'i'.ip !.i<|i;.| !" )H'.i,)s ;nl> .IAMIJ' ,)|i:u
(ij|i;ii ,)|!)ii.i ,iunj) IKIJ |i:.).i.i i!| ».[i!iii
'v.l!"r Si)l .1,1 in.i.is.i.id ,ip ii|iis,i(| |ii:\i:
Illl) ,l],)l.)()s ,HII1 p 1 11,11 ll.l^.I.) A,11 II (t( I ,11
: , I . . .1 I .,.[,, j |
11(111 ]il'M\ |l 'Il, 1. >(!(). IM, 1 ,)IIIS{|i:){(ll!.l
np ).i.).iip )in|>i).i([ '•MIIII iioi/x.nili i>j
|ji:|,i(i(|i: nu ni) .1.) ,)p .i.iiuiuidi )iip> \,).i
',)pM.) Il,) n ll( IIS 11 | IlO.I
i!| sin:p |ii,))noj'i! s •,),)[,).).loin .xpMi:
• H.II.HIS i!| ,ip s,)||,).i ,11111110.) •.Hllsiil
ojs np s,inlii| i.v.ids Mio| ].iipi:.i )no.i
s,i'| 's,)ip:.i\' xni! |.)iï.isi ,)^o(l(lo Mil)
III.MII.) |iio.n|i: | >.ut!|) s]ii,>sqi: |ii,)Ui,)[
li|d| )U,)|S,).I •)II,>UM.I(I\.) s|l 111) \11IM.)
OS S|.).l,l|lll S,)| |,1 S p |.l,)|'(|(l s,)| '.IHMI
\'\ sui;p i n ii i n i ni ni s.i|jp:nl) s,)-j
s,i| siiDp i;|'.)p .nisMi •III>!)IMII.I(I|
II.) |l:|'-| lin.l' s,)||).! |Uos s. (.111 J.IH.I |s
s.l^ '( (IMIOI |l!ll .).!,) |.)i:.li:.) Ilos .Mis
.I.l]slslll .1110(1 SII.IIIIIIMI |,)j.\ s,)|s|||
llUllllo.) /s,i /II lillll-l/'ll \ llol)IUi
iiuou.ip ii| ,)||,ir,i.i n.iil) p.n'si:i| .11:1!
SMIKI.ldlllO.) UI1 -Mis ,)SI!(| ,)]S.).I ,1111111l!. lT,
'i.id nos ),) •,)|i:nol )IMI Ilol |iM.)i|i| ,)p
s,i)]n| s,)p .111 hjssi; j.t ,).I|IK.) np j.ios ,)ii
TXV1 "I1 ''llnl l:l i).i,)Mii:ui .Hin.Hii: ir.|
' in.iiii.iA nom np s,)|ip:iih s,)p:di.)in.id s,i|
)ll,))s.l.l s-,).lll!)|llll s.)\l ].).)(ls. 1,1(1 s.ls |,i
[i:po,i| ||iin ]U,)iu,)) ),)U .)iiiini:.itTo.i(l nos
'.)|]n| i:j sni:p tioi | npis.t.i i;y 'noist;\
ni p .t.iiu.ii; | K s.isoddit JIDAIIO.IJ ,is
sll, IIUIIMI |,1| \ s,)| 110 MlJaMlo ,)p!jllop).l
.I.I.DII" ,)iin i: IIIIIKI.) ,i[ .i.iinp.u i: nl>
siij' •su|i:.)|.i,)ui\' s,»p .IAISSIÏIII sli|d n.)
snjd ,)|i uni ]U.) \.i,i |ii| | .nihoAo.iil |iio
inl) ,)[|,)i.)|(|(i ,),nn.ii: | .MIS s,> \iss.i. ).>iis
s.i.iio].)i\ s.is |nos ,);) '.DIILM' ,i.)Ui:|
sls.l.l lî| ,)p ,)p:il|.)ll|.ld ,)SI!(| l!| ||l!|
I! II.) |<) ',)liri'lMluii:.) l!| ,)UTTI!rt '|lll|.lp
.)[ s,>p -if "|'\'.-| .)| •.)iini's.\i:<l ,).i.i.)ii^
l!| ,>p |.) ,)|i:uoi |i:u .)] ]ll| i'| ,)|) nnid
mi!i|.> ,)| )ui:v|i:| ;is ir.j 's'ini:|,ip sp.nioi
|i|i!ilh s.is ,ip sioj |!| i: |lli:]
|,)| \ ni: ,)[>.). ).iiis iKii |IM.)<|{'|
,)|) |IMK>!)I!\ ]IIO. |.( ,)'| 'S|,ll|.) S.llll.llll
s.)j PI,)A II ().! |,).l 'SI III ,)UII,t s.lHI.ÏIII ^,1]
.).i|iio.) s.mi.ir s.i| |ii,)iin,). id.i.i inl) 's, in
.insu) SIII:SA'U(| s.ip ,issi:iu i:| •jssni: ir|
UIIMI|,)!\ np .i.l.l.intf .1111, )i\ n,)|> i:| |s,i;)
'noi |ii )joplx.).ins i:| ,i|) |,i uoiss,).iddo j
.tp ,)dno.) uj silos .I.K pu o |,».i |n,)ii:jjt:
's.ini.ii: s.)| ,isod,ip sMMin:| )M:AK n
.)i).iud ,11111 )iinp 'pus' "I1 sin:sA'i:d s.)j
],i 'soai.ido.iddi: s.i.niMîTi: S.)III.KI|,I.I
s,inl)|,inl) .iiîd •,)i.i,)iuii:sAi:d i!| ,)p snoij
isinb.ii: s,)| s,)|ili)| .i,)p|iil)i| 's,),)!!!!!:
s,)nb|,inl) ,)|i ,).>iids.) | 11,1 ")!i:||i! ]i:|;.|
)•)") '.uopiîjd m o.) .iisio.iïl.i no( [ i'| .))>
|.) su, H. i.i.i) s.i.ip: ),)i.ldo.id s.ip ,).)[ \.i,)s
ni: '.inlii )U.i.>o,H| i |,i p:|)o.)| Miibi |H.i.i
niM.inij )!!]'.[ un ",)|,i| p:.i IM I ,' [ np pus
ni: .i,)|p:]sin p in.)i(| xiu: HD.nin.i.id
.m ) 's.uni |.il A s.i.i.iMii.i.id s.is ,i.i|.i
]ti,ip: SIKM | ,)s .i|o\i!od ni: .)[ ]iM.)in:,).in(|
(!) .)|.iod |lln Mil) siii:s.\'i:d s,)r| '(
ll|;| 0| | ,1|) .Mil.Mil .l.HlIAo.lll
)iio).ins) uoiss.ud.u .)|ui:[nin^
),) siioi ].).).i.insin s.i|ii,)pi|\ ,>|i
II.) 'I1.ÎI| Cllllop ,).lll:.lal! ,)III.IOj
,).i n: M.I o ) ni: noi p:.)i|ddi: '| ".*):
.1 uni noi |H| ndod i:| i; pi M.iMiiopi.)
.ip.ioinin ;)p nn s.iioiij-i.i ,ip )ii,)in:nu,id
|i: ),) [ i: ,)|pip.u M(|IUI: nui )i!| ndod
ii| i: - ./,>//<//;.//,) |ii,>ui.)|i| iiu|i 1111,1 \,>p
l[ i1-.) h'n Y ",)iibi |i!isi: o.i p: ,)pnmn
un ]i .in.D.) ni: ,>dn.in;,| | ,>|> noi|si:i|
.)| •.).!).) nos ,H!(I ,)|) ')S,1 [,)i:.!S| 'p,ii:|,1.l
np s |ii,ini,>|,) s,ip ,iplinis ],i .i.iiid nois
|iid\,i | .iiïii snss,),>o.id ,).) .i,i.\,)i|.)i: ni)
|H:| I! Il |l! )'.) | ,1|) IIOI |IMIII!|.10.1(1 i:|
: n.i.ido.m,) ,)d.\'i ,i|> ,)ii.i,i|)i>iii .ipn.ios
,11111 M,)|>.II: | ]i; ]n,)in,)[iM.)os ),) |n,)in,nil>
Hiiono.ï.) ,)<p:.ii: '.ipn.tos i:| i: |ii,)ni,)p>|
p:.icd ' )ii.iii:n |j ISIKI.I spnp s,)[ •s.i.ioini
Illl p S.minpl.) S,).1,)II1I,).I(I x.lp IIOI]I!||I!)
sin | s,)( | •( 11,111,11:.isi |in:]iip:i| p .1 p> |
.n:d ,)<p:.n: .in,)[pi:AIM ) un p n.i.\'ntn
il lu \.).I .)( ,) n I) s il j d ,1.11 p i: | s,) .1 N.J i:| pip
,)p siioijjini it(ii) i: p:ri<) |s,i s j n,)in ,ti i-d
s,>p ,>.>lli:p:<| l!| ,lp )!.>||.)P ,l|l .),).!.)
pin.! Illl) s.i.i.mj s,niMiii s,ip ,)pp: j
.MAI: ni) i//,u,il/1/.in .iniliniii.i.i nos .I,I.K[||
inl),i niij p.inolni: jii.td ,)n p 'pnl .1,11,1
muni .Hiisip: )|(li:.t np ,)\jssi:m ,>pp: |
].) ii|i:.)|.i,mii: o[uin: ,)insi [ ni.iad nil | ,ip
.)).),).! | p Uni |U.l \.l,1 |l II | s H IN ,11 loi' ,)| .Mo A
ni! spMuri )iiMm: n p:]',[ ,)inino.) )'-
) ,K1 u,)i|'/l,)l| ,) \.i.i ,i[ 'i - )i|i:,K|
^i'nj' s,)nh|,in|) ,)|i ,i,>ssi:.i
.ii!(|,)p ,)s ,)iu.mi i:| .n:d ipM no \ sinni
'|ii,)i.i() ii,i\o]\' ni: ,) )sip:i,ii]~ [|n|]si:i[
.1,11111,>.id np noi | n p |siio,) i:| i.n:js| u,>
IJIÏA'OA inb) ,)inp:|s; ,ip uni ].iip,iii.i(|
i:| i: ],) i,)p:ipnom ,).i,i,i!ir; ,1111,11 \ n,ip
i:| ,i|t .iij.icd K! s n i i:.)t.i-i i n \ s.)p
)\i).)i: ,) ] | n.i,) ) i:d i:j c ,i.n:,[n : ^pno.i.is
-,ip )!|o.id ni: .i,)ii.ino| |p:|p: '^i':ir;n\"
),) s.i isiiiois 's,)(p:.i\' ,).i|ii,i .inDjiin'
IIIM.I | ,) | ) n] D| ,)p ] ii,)iii,)ddo|.i \,ip ,r |
',[,) \o|dm.) s,)| ,>p s,i un1 -..isi.nl
,i.i | n,) \ni: ,i.i|p.i,i ] in i: | ii.i \ nos pi: |
sisiiit.i ,)jiA!].)i: nos ],> 'siipix,) ju,un,i.i
|i! ]ll ] i:)s | n,)ii: |,i il.) s,)(p:.n: s.i n.ij jp: \
i:.l | s,)' [ •s.ill.iiiiii.MM | s,ip noi |i:(h.)
111:111.) | .)p ,ni[,)!ii ,).ip:.i ] no.) ,n .).np i:
js.t .1 •ji:i[>noin .nnsuiois np ., ] |,i!» ) ni: [
i: ,)spnnos 'i)~,i;[ n,i noi p:.).u IN s,)p
•pi:],i ,i||,i ' |il.ipi:|s'|| | i:| i: ,111:111')
*•*,
'(snp:,i|.i p: s.1,11.1 \
no non'", I I n,)in,i|i,)n |.n: .ijopliu.) ],)
•;|i|(; 1 DOC, | n,) ,)l-.\' n,) ),) ,)ll]>u| V IL)
s.n:||o|i ,)p snoiiipn ox'l !ls,)\ni i: 'in-i|'
i: |sl| | i:| ,ip )ii.)Ui| |i:i| il.) ,)| IN.111,1,1 ils
,i | ni: l.iodnij ' i|.)iio<( |.)p>s ) n,)i|.n:.isi
.unsip: )|di:.) ,11111,il np ,))si|i:i.i,)d[iii
iioi-.in:dx,) | ,)p ] nod ,ip ,i |,i | i:| 111,1111
,i|[,in|.)i: ,in]i]sno.) -)H"-| '.Hii.iin inj
p:)',| ! .ip.xsoil n.) n .ml) s.n.ii:|iN ,i|i
siipl ,)|o|(lin.) ,)(|;,| '.).ip: ),)].Klo.id p:d[.)
ni.nl .)( ^niDx.)!) js.t ,)[[,) [iiop ',MS!1|;I
Itlc.i .ipilono.).) ,11111 i: s.1,11.1 Mio s,)| .D.IO
,) | in p ,)|i:ni.|oll noi ].ino| i:s i: \no.i ),i i
\ ,)p:.)lpn\s ,)| i:.i | n,).) i:'[ 'i',i],i M<p:.ii:
i]i.ni(nin i:j ,ip s,)]si,ii:.i snofjii.)
• is.i.xi 's,) )ip.i i:i|d,)s; |,i s,)/i: 11,1 >[ i|s \"
,1.1)11,) s.)id)pii| |,i siioi )]soddo N.inhpi.)
,ll:,l.lll| MIOlSIUp) S.)],)[,)OS S,)[||,)l \ S,)p
s,)ip:niout: s,)j s,i]no] s,i,)ii ][ ]siio.),),i
|n,)ii:],) s ito N.)SSI:[,I ,)p ,i],)[.)os ,).ni:r7
| n \ .Hin ni) ,).i ] ni: p n,)u |ii: |,i n ii|,i
,i|d n.id n|) |i: i;.| | : s.ini.iin \ 11,1 s ipif
s.i| ,i.i)iio.i |O)|SMII: i:n.ino).),i ,)s ,1111)
s,)|i:,| ,ip s,)(p:j\- s,)| ,).i|iio.) ,)spinno.)
.)|i:|ii,)[iii!piioj ,).)! )snl ni •[ -,).i (suoin
nu .i.ipn.irin.i sio| .xin ,1.10.111,1 i: IDI.II:)
• ipi.ld .)(iis-ip:iioi |i:u.i.) )(i( | ,)p ,>rtuo|
o.id |i,)iiiinos ,)-| •,)ii.i,)poiii |.)i:.is| |
niDx.ip ]s,) ni) ,)ii 1)1 n j < p p: i j,i ,i)s(.n:ji[
nn ' spi,)r;,i no< | ]i:|'.| [ ,)|> noi ]i:.)i) ip.) j i:
",)|p nl)ni:.i | ,).in,)i.)s no.i i:| M,)||p:Ai:.i ) ,>p
s,up:nuoi ] np) \.i.i xiipl \ni: s.io| s,ip
|iui,i,)d '^isinois p:,ipi | r. noi |i:.iu.i ) ni
' ,)< | i:.i i: n IN A 1:1 1 n j > r i 1 il ] i : u i .1 ]
SAS j 1 1 ,1 1 1 1 ,1 j n o pi.! ,ij JIN ,i,ipii()) pi:, LIS
M ,i||,i.i ,inh ,).i.in<si: |ii:],i s .lii,. iih js.i .1
" n i il ) s,iîio ] ni: ,1 [ I p: |.i,i.i ,n I n i: ) [ o.i p
i| ,i,ip,).i li:d pi{| i: ,)||,) i^ • ,i \ i np
llo|)i:\ i:| ,)p s,in,)i,i;i(i ils s),ii)]Hi s,ip
) n i: [ n .is.i.id ,).i ,)n!)inn | ,)innio.i |MNsui
ij.ip ,)s ,)[sinoi^; n oi ) IN i n i:r; i ( ) i '.)iii)
s.ip:,! ,ip |inl .i.ip: ]. il. nlii.nl ni! i. un. ni
,)| pc ),i .i||,). n I) , 1.1,11:, | ' .i,iin i' • <•<, 'h \ i
'/' <l/^' 1 1 II/ l < 1 ll.l U' >l /!>/ Il'/' !•>, ' /' ^ • '///J/;//,'/
.s.;/ U/IKI.I spnj siio|o,i s.i 1 1 .il [ n: \ i:.t )
s.ip ,)sii,ip>p ojni: ji .1 )s | p: n | n ; n .tjiun
.10) ,11111 sp:in •.inn.iiiii |s,>[i:( ! ,> p|
i.'po.ij i:[ ,i|> ,1.111:111101 ] npi \ 1.1 ] 11,1111
,)ssi:d,i(i un si:d ]U:],i II XJiin,Np^j ,rj
N,),ipn: s,)j .lo.i.ipi) ,ip po.ip np JUIN
idsip s ,).i n: j ,)| jd o.nl s,ip ' \.i ;:>.,! t > MMI
• ) \,)p .iiloil .1.1 1 |l)| | n,ip:||i: M |..;.ios i n,)|
sni:|i s,i.i,i|o| ,ini) ,).!),) u ,)p i li.ip: m nos
in!) xn.V) ' l loi ] i: M, M Ti,)s i:; ],i .niisi]
i:in:j ,i| : s, uni ).)[ \ | IDJ i: ],i •-! i | nop ,u
) no) ru-' ,11101! s.lop: | d,)|i:.i i.i.ij s p np
in i n h ,)ini.),id o.i n.) .) n p: \ s n | d i: t ;: ,1.1 i:,i^
|s.) .) pi • ,}(n |s.i|i:( [ i:| ,)p uni p:s[ impi.)
i:j ,isini:^.io i: no nb PM M-)s li tnî 1 i!P
\ni:pdi:.i s,i[ ,),)\i: |s,i ;j /]iioi|ip>|
|ii,)s un siii:p ,))|p:n',i ],) ,)|dn,)d
pi.is un j n od .).)!) s n I n i j i i .).[ 1 1: j
]ii:\nod s\i:d pi,is nn sui:p ,n!Nip:j.i
os n\ ',ip:i pinuii in n i n p i \ .M .i.ipio.)
i:| ,ip ,)i|dnioi.i | np ,n: p: u: nn nl> )-,-,> n
|,)i:,ls| p p:|;.|.| ,)p (loi |i:.).i.i C[ ) n.niD.ip: |
I NTK1 i NATION A LK S lit AT IONN IS'I T.
qui
\ u un i U' ' iiu'i
huile- le- idt
llll'cs cal ast rophes. cl CM dt'linithc
la défaite de l'.MS.
11 es I pa-
llll ;! U \ SCU le
ic t i1 ' 11 s
de
;l socét
le début . cet
sit liai ion
ntrctien par
avei . du l'ail de
Peu \ ironncmen 1
m a palde jusqu 'à présent d'\
' > i u ( i( in e liée
> i r 11 u I du mandai bri I a n
M'-islaiicc arabe en l'aies
eut ieremciit dominée pal'
danti
-e- dirigeantes arabes d'alor-.
r - j M'I d cet eu r- 111 i ! a n n ii pi es.
d >\!\e- l'ieot a mis lin à tous
"•;! - du nal ionalisnic arabe
a régio
•Ire
a une
a I i ( u i
scr\iI
Il l'en
de\i
J'ecl i
dise
e 11u ! est loin d elre a eh e\ce.
m-- couches qui assuraient la
e >ics masses arabes a l'Kin
1i'i : i a 11 pa sseren I an service
upa timi brit anniqiie. el se
- ci • i 11 j 11 ices de la colonisation
liai' ia \ eut e. a des prix t res
le eurs lerresi. | .e retard de
i e arabe ne permc! lail pa-
' meriicnec de mm \ elles di
i\ ancecs, eI I
es sou U
liii
"pula
spontanés rc
;pie l'ois les mêmes re
les notabilités t'éo
es el leur marchan
! i : ' ' n nationale.
mu armée i
le i!i:,r>
iTale d
e six mois 11
'Mi; ue de !'histoire i ont été ileci
t exi entées en dépit de loppo
-ilioii de toutes les directions des
île
d ii i M ;i listes
Sponta
menl M Lan i^ees. c'Iles ont co
\ aste ainpleur : ce qui a oblige la
classe dirigeante à s \ rallier el. du
coup, a pi eiulre la direct ion du mou
\cmcni Mai- c'était pour y meilre nu
treii
M ire a la table des
aux coi
proi
seule la victoire
dans ses nlt i
de ce
iule
les couse
qucucc- aurait pu à la fois liquider I
rojet sii
>nt annique
l'.lat
Son
M"iie;iit. '/ i-unlriirhi. les fu
('.elle ci
bou rueoisie l eo<la
sonne le ula s de la
co n mie classe
dirigeante du mouvement arabe. Kllc
a et e i'oeeasion [tour la pet ile boni'
ucoisie d'émerger au pouvoir el de
coustilucr. avec les cadres de I armeo
défaite, le moteur du mouvenienl
ici m
. Son pr
oui';
ida
l'unile. une cerlaine idéologie soeia
list e et la libéral ion de la l'alest ine
(le lîelouri. I .'agression triparlite de
l!tol> lui a fourni la meilleure occasion
de se consolider en tan! que classe
dominante, el de découvrir un leader
programme en la personne de Nasser.
prop
admiration co I !cet i \ e
nasses ara!
ton I . ( '.
t ait
es 11 c posx'i I ces île
r reiiuioii e! leur
. la iioiix elle classe
opium. Seulement
cxploileuse avail ses intérêts propn
et se
aul
ono i n es.
1.
d ordre <pd ont l'ait la popularité du
d'Kuvpli
uireaucral iqnc
au v aïs (ai en x
mêmes, (d il idail incapable de le
.T. l.'unile arabe et
des! rue
' Isr;
tour m\ o([ ue(
comme liquidation de l'!-'.tat usurpa
leur, et comme rejet pur et simple
de
dii
a mer i el aient au
centre de cette idéologie propaiiaii
('.(.• qui a inaniiure ia décadence de
la petite bourgeoisie arabe cl de son
pouvoir bu rea liera t iqu e. ce son! Ion!
d'abord ses propres conl radiel ion-
internes, et la super licialil e de -es
options (Nasser, le lïaas. Kassem el
les partis dils communistes n oui pa-
cesse de lutter le- un- contre le-
aul les.
el les
à 1 ra\ er- les compromission-
alliances a\ ce les lorces le-
plus louebesl.
\'ini>t
pi ci
1ère guerre
de l'nli'sl ine. celle nouxelle concile
vient de prouver son incapaeile lolale
de l'i'soiidre le problème palestinie
Kllc
vécu p
ar la surenchère de
lente, car seul l'enlretien permanent
du prétexte israélien
de su rv l v re
permet I ail
pu i ssa n l e < pi el le était
à apporter une quelconque soinlion
radicale aux innombrables problèmes
problème palestinien
intérieurs
resle la clé des boujex erseinent -
,l||' j M |S1UI,U | \.l >-M|(l l!| .Holl|0,lpl Mo-*
,1|1 |,> M ) UI! I! I Mil >j I ,lsst:|,) (!) ,tp s | j )
-.l.ir<|o ^.)p .il)o]lli: ,11111 II l'Il 11 uols.Hjpi:
.11111 l.lillX) AI).1(1 ).' :«'l|(i| ,1.11111l! .)|ll.l-.
l!| .lllllli -,,1\.).|" '_'_-_ ,)p SMIOllI M:d
),> N,>] ii.iiu.i p s,uiji!/j|> >.,iul)|,>iil> il,» i:
\ |i ''.I'.HII il,» .)||,)i,)i| i |.ii: .tpu.io-, ,>]|.i.i
.)|i -Uni |.i!|ii!.i iiiu.i s,)| lu.MiMpM.irîii.i nh
iioj p: |s.i)Mo.) ,)|) pi.nu.) \ Molli ,)| |iin|
.i,i|.u.n: .inu.iA )•-,) ,1.1.1,11l" i:'| ' '--.inbipi
ii| X.U-H iiid.iJ \ni: |.n:.i>-] p .i|(|| |di.i.i
'-.i.iilini lio.ip ,i| .niod Mijqi|iM -.,i|
.iiîd .'"i.up ji ).).)|jo.i ,).i||.i|i un ,)d<lo|
.) \.i|p .!•- .111.PI.l.i |UI j i: |'.j '.' '
cm i.xl ,i|i:i I.IIÎMI io) NiioMiMii
MU : .1.1 pi p |ii,in:i|.io.i(
l!| )l|l! M! N,1(|IM\
l.i.l
>|
i].n:d .)( |.) uni )ir ||n|<
>.I!|.) ,i|i ,).)ii,i|.isuii.) in ,I.HI,>.|.I||II.I
:1- iMiitîiMii IIM ]s,> ,u ) c.i.i ni:.*.i
| IN x,inu,ii.i,ivsi:ii ,).id >-,>.>.i(>| s,i|
)|l ,l.l().)ll,l )>.,> ,11111.tLl.l^MIII
X.lpll |J(|I![| ],) >..|11,>|I!\ s,l>.
'<))[/,>(/ I (U OUO.1,1
,>U!iuu.< j u IN i M p il o.) ,is .) )M p: i.i.id in j p;]'.[ \n,ip
s s Uni ) l.'IU.i o|s l/r.l ) -.,))
.,)|llil) >i, ),>.!. lllo II'"1- ')l- /-Xlllllp .lllo|MI'
0\l(l ,)| .' -.11(11 pN[|l!,'.I -,.1-, ,1|) <//./>,/
diio.i un p |iio| |Mi:poA.ip N.i M<I|
,11111,1l pi \'n.i
«I
•| ' ,i(|i:.ii: Iloi |M|o\,i.l
i.) .U|Mi: | ,i(j .1,1 phi1-,),id itjiiox i: no ni) .1.1 ,)p
nhsiml
M ,1.1111: ]. n
: I i: -- n | d i n t| p.i M ol n i
).) NMOI |IN{IIO|O.I \ll,)|>
1,1.1.'[IIP .)pl|l!,l" ,)U11 sl!(l
*• | II.) i IL1
.1 |pll.'l|.HM|
..l.l.Ioj v,i| )|
l.l-IMj.t.l
: \.)p
.IIN.Ip ,).)\11(P.I|
.ip .i.i.ii.tipid .ni.i.i.i.i]
u. ni
i \ |in:p
".Hiu.iiui |>.,)|i!(l ilnip:|
),) MiKij .i.ilin. i.id ,i| s.)|i ,1,1.1l l'.i.i
'.llpl.'i.l |
.i.unpuo.i
,),!.!. UN lldill J ]
ij
.i.Ki.111,1 )i:.){i:.M: u.) inh Ml. 1,1 c •.>.i|iniiu
i| .l.l.MM.I.lp .)MI)
pu:". tu
ni)
1 j ^1 p:i.l,n ! lu 1 llnlxu i:d \,i [ ,)p
llp
d .udii.i
i.l \ll,)p -.,>!
10 ! 111,111
.
il )ti,)[i!|.ii:<! .111 inh
i.id i!| .m in |ii,in:| U
lui) \n.V)
.1,1(1 '-IIMII ',).!
pi r .)i
p:.ii: ,)jT7opi;ipi j ,ip ,)M|IIMJI
• ippio[.i
.11111,1 \ |--.i .1.1.1,111" ,).i.iin.i.)p
te,'-.
u,)iu .mlmi'
ip | u
(1
|.)npll(| llp
11IO-.UO.) Mil) Ml.);) '.)SII.)J,)|I ,l.l(l«l.l(l IN • . -• - .:........,.,.•.:, j
.i,)|i.ii!tî .i.i.tpi.id i: p iil)-,|il(l ",).IMI!|SK.I.I
^IIIN |MO.I| ,1| ,)l\l[ I! || Illl |,1 M.I.MII" M'>.l\"
i:| ]ii:| siul i: u p ni) piN .ipuoui ,)| |.) si:i:;| ,i| •.lUii.ilp.iiniKp', | pi |IMAI:.|
pin) : i; (i|(|i:,| |.iiiil i;i .luinis.i.xl ^iipl •in,)vsii| | p) .DS^I
IN ' |M,)UI.I| U"!". 1.1
,>(|l!,|i:
in:p siipl n.i sii|(! ,ip .)in.i,)jir,i s p
lAMo" Mil) ,l.l|l!| l'Io)
,)pUOI
ipiu
,inh
,iMo|Mi:
<)|[{Mo.)
!NTKi;\.\Tln\.\I.K S ITTAT l< >NN ISTK
'1 ; "lit cmeiil arme ! '.ou me
; î ainsi, a . t. l M M i km. parti
' I c m c n t. a la su rcu eh ère.
.1 pplaudir sou nom pal la
L , rienne dc\ anl laquelle il
: • c i ne pas se presc n ! er la
• i ! : n (d d en i l I appui 11 n 11 e
conipletcmcu ! s| aliuis( e
-a polil iipie au 1 i impcria
a \ cal. eoul re (piellpies mil
iollars, old liai I l'abandon
' :i i '.cpuldicaiu et la eonsoli
- -on I i i MIC cl i ui eu passe
I "ujours la c.n( l rc. (pi.-ind
[•as ri \ i !r . lie peu I (pie L:C 1er
-Ml s (le l;i rc\ ulu ! ilill MI
• ; Nord Vietnam, elle p f o
i i ! Iles io !l . pi II 1 a i s 11111 eu 11 e .
,] - M- paysanne :l I ;l 11 li l'e;l il
! e\ pinil e. I '.il Israël, eiie
'"111 nue loimiu période
' ' s ! I M M1 ; 111 s i < U1 i M U e . e I d a U s
: ! -I lies c'cs| le H'I! l'( l TCC I] 1 eu I
i i i a M c des couches les | il u s
'i,lires. | "u aucune façon les
1 i \ nlij I iiMiu;iires ne peux en I
' i ! i ;t l i re. Leur I n elle est à
•' u I i I u iu< ) u \ e u I e u I ;ie t u e I.
• • : t eu et re l;i nep;il ion ;il >so
celui des re\ u lu t ii ' u n;i ir<'s ;i ni n ie;i iu s
<|U i pniueul cl |ii';il iipieul riusuuiiiis
sinu ;i un»' 1res inree cclieile i(!e\;int
hupielle î;i i'esis|;iuee ;i |;i çuen'c
d'Algérie, eu |-"i';iuce. cs| un jeu
d'eul illll '. ( '.'est (]iie l;i 1'neiue île j;i
Ulieri'e du \'iet 11:1111 se I ri'ii s e eu
A u l er i< | u e u ici! le. cl c Cs î f ;i ( pi i ^
ï;iu I lc\ I il per.
CROISSANCE DE P.N.B. REEL 1929-1965
ET PROJECTIONS POUR 1970 ET 1975
2,0001- (milliards de dollars)
PROJECTIONS :
._____1______1_____L____1_____I______i______
1950 1955 I960 1965 1970 1975
I \ ideiuiiieii I unpiissiPie ili
elle! , !n- . u ju|| I (l'Illli. ulle sdiu I inil
/ ' •' •' - •' ' •,',.'// ' ;'i i;i yiien'e i i u Y ie! Il;i Iu.
M s , _ ; \ ;i n ! huit île l u e I I rc I lu :i
! ;i U M s,s . , i, ;i 1 u el'ic;i i 11 c . p< M 11' l;i i sscl
-c i h '. •• " i'i ici . i l'une hiciui nu/il/1 /li
i;i \ ' ! ' ! ,ii ' c lut 1 c ,s"ci;i le du Vit I u;im.
ces! , r ,- perinel I re n \ 11 ;i\ ;,-ii
leurs \ -, - ' ! i ;i i u ici! s (le reinui\ei' leurs
eiine.:i:- .je l'in 1 i-rieiir : l;i luireiiu
er;il -c - :.. \nn| cl I mi I es les cduches
jicss, , • :, i] ; es cl (lirilîl'MM les 11 Sud.
I .c l i ! ' ;r I des A in rricn iu s si.mii lii
i u u u ' o , s ' c ] i icu I l:i 11 ri se eu nui iu . p;i r
l.-i i1 ' < ' i '"il s( nliuieuue. de luu I le
p;i \ s csi |;i siilu I iciii iiU'Iuel nlile.
( ';ir ie- eu \ nhisseiii's ne peu \ eu I iu
( I c li n ; : - c ; i ! prnlnn^C! leur ;mrcssjnn ;
eu -., ; i :i pu iv 'I ;i!le\ Miud (|ii 'ou peut
I ;i 11 e p i :, : j ,i : r t c ( j 11 o i ;i \ ce des 1 i;i'u > u
llclle- -.ïllî s ;|sscoh' dessus, |i Ut
S';IL' i • ."lie pus de sou) cuir ineondi
t i( M! U ( i ' i i e 11 l ( ' Ul d II U e I ;ici >11 c [' i
I i(|!ie -c \ ici edim. lll;lis île luit cl
;i\ei , n-:(|ueucc et s;ms ciuiccssjt >us
c' ' n i : i : 111 pcl l ;i I i su l c ;i u l cri c;i i 11. I ,c
l "le , ; •• i, s cl Iic;ice cs| ;icl uelli iiicul
A u c( ' n t !';i i re île I ;i un e ne ;i u i c! i
r ;i iu e. ) ;t ( pi e s I i( 111 [ NI le -1 i u ie 11 u c il .1
p;|s de sninljoii i u l u t cd i;t i eu l eu 1 per
cepl ilde. Aucune .snlti I imi ;i ouirl
îci'iue u esl pi;tlic;dde Les icuimcs
;i r; 11 »es ne pe 11 \ eu I < pie s cer< ui Ici'
s(-ii- le [H)'n|s île Icni1- nui U ;idii t M-US.
cl |sr;iei sci-;1 ,Je plus eu (dus prison
Iliei de s;i |IIL;J(|||(. cidi >n i;i le. 'I nu- les
cuiii promis ipie les çniudcs puis
-nuées c( leurs ;ll!ies lcs]iecli|s es
s;iieu I de i ;i listoler ne peux eut . de
toutes les liieous. (|u 'é| re coil I rc
1 c\ 'du I iunii;iires. | ,e xlulu ii:;<' lin
I ;ird ni p;ii\. ni uuerre \ a pro
l>al'leuieul prcduiiiiner poui uni1 Ion
Une période, pendall! l;i(|uciic les ri
cimes aralies connall nuit le soi I de
leurs prédécesseurs de l'.MN (cl pro
haldenicul au pi'dlil dis lorees l'rail
clieiuenl rcaet iounaires dans un pie
miel' leinpsi. I .a société arahe (|ui a
secrète toutes sorles de classe- do
minantes, cariealures de Puiies les
classes lus î o ri<pi ciuen I connue^., tloil
maiuleuanl sécréter les loiccs ipii
port ci on I sa -ul>\ ei'siirn totale. I -a
l'ourueoisie dite nationale cl la lui
NOS BUTS ET NOS MÉTHODES
DANS LE SCANDALE DE STRASBOURG
I .('- (livi'l SCs mallifest ;|t i(l|]s lie
si upeiir et d'indiimal ion (|ui uni l';iit
('•clin à l;i brochure sil uni ionuM e III
In niisrrr m inilifu rlinlinnl. publiée
aux frais de l:i section strasbnuryeoi.se
dr ri'nion Nationale des Ktudianls
de France, si elles uni eu l'elTel op
porlim de faire lire assc/ lar^einenl
les thèses contenues dans la brochure
même, ne pi>u\ aient manquer d'accu
mule!' les conlresens dans I expose e!
le commentaire de ce qui a ele I aeli
\ile de l'I.S, en la circonstance- Kn
l'ace des illusions de tous genres en
treleniies par de-* journaux, des au
lorites universitaires, et même un
certain nomhre d'cludiants irréllé
chis. nous allons mainlenaiil préciser
ici quelles ont ele exactement les
conditions de noire intervention, et
rappeler quels buts nous poursuivions
par le-- moyens qui nous nul paru Y
correspondre
Plus erronée même que les e.xa
rendions de la presse, on de certains
avocat^ adverses, sur I ampleur des
sommes <[ue l'I.S. aurait saisi l'occa-
sion de piller dans les caisses du mal-
heureux syndicat d'él udianls. se
Ilouve être celle information aber
rante. dont les récits journalist iqucs
ont lré>quemment lait état, silon la
quelle l'I.S. aurait pu s'abaisser à
faire campagne devant les étudiants
de Strasbourg, pour les persuader de
la validité de ses perspectives, et pour
faire élire un bureau sur un tel pro
inanimé, l'ns davantage, nous n'avons
entrepris le moindre noyautage de
l't'.N.F.F., en y glissant secrètement
des partisans. Il sullil de nous lire
pour comprendre que tels ne peuvent
être nos champs d'intérêt, ni nos
méthodes. Kn l'ait, quelques éludiauls
de Strasbourg vinrent nous trouver,
pendant l'été de l'.Hiti. et nous lirent
savoir que six de leurs amis et non
eux mêmes venaient d'être élus
e direction de l'Association élu
e locale ' A. !•'.( 1. K.S. ). sans prci
d'aucune sorl<'. et eu dépit
lait qu ils étaient
dans I t .N. !•..!•
extrémistes en désaccord complel
avec loutes les variante-, de sa dé-
composition. et même résolus à tout
casser. Leur élection, au reste toul à
fait régulière, manifestait donc à
l'cxidence el le désintérêt absolu de
la bavc. et I aveu d impuissance dcli
nilive de ce qui restait de bureau
craies dans celle organisai ion. Oux
ci calculaient sans doute que le bureau
extrémiste ne saurait pas trouver
une quelconque expression de ses in
tenlions négatives. C'était inverse
ment la crainte des étudiants qui
vinrent alors nous trouver : et c'est
principalemenl pour ce motif qu'eux
mêmes n'avaient pas cru devoir pcr
sonnellemenl liyuriT dans celle di
rection : car seul un coup d'une
certaine ampleur, et non quelque jus
lilication humoristique., pouvait saii
ver ses membres de l'air de eompro
mission que comporle immédiatement
un si pauvre mie. l'our achever' la
complexité du problème, alors que
les étudiants qui nous parlaient cou
naissaient les positions de l'I. S., el
déclai'aienl les approuver en liénéral.
ceux qui élaicnl membres du bureau
les i<;n<ir;iii'iit plutôt, mais comp
taient principalement sur nos inter
locuteurs pour définir au mieux l'ac
tivilé qui pourrait correspondre à
leur bonne volonté subversive.
A ce stade, nous nous sommes
bornés à conseiller la rédaction et la
publication, par eux tous, d'un texl.e
de critique générale du mouvement
étudiant el de la sociélé. un tel tra-
vail comportant au moins pour eux
l'utilité de leur faire clarilier en com-
mun ce; qui leur restait cont'us. Nous
soulignâmes en outre que le fait de
dispose] (! urucii! et fie ei'edil rl;ti(
U p ' > : I 1 ; i•s s ( • ] ] i ! ( | | | | j | i s ; | | ( | t' l|e | ; | (jl
l'i'-o il r ;illl orilv <| II i Iflir ;l\ ;|il ri (' si
iiii|u iiilriiiiui'ii I hiissee ; cl qu'un
clllp1''' lloil eonlunilistc (II1 Ces l'es
so u I r i s :i il f;i i 1 ;l coup ^ 11 I i M\MU 1MJc
(le choquer I H'M u ci i II p île monde. •'!
|i:ii i;: < le ï;iir<' mieux soir ce (|u "ils
j H M I i'I i! IcM I mctll'c (le lldll l'O|] II ' ri 11 i s I '
iliill- i'- contenu, ('es CMIIIMI'Mdcs Mp
pi ou\ ci l ni nos M\ 1s. 1 )MI|s |c (|i''\ e
loppemen I de -ce pro ici. ils n's| creii I
Cil fiMI I •!'•( ;|\ CC ] ' I .S.. |l;U'l icil liclT
nu n I |<;i! l'in I cmicdiniic de Mus! :i|)h:i
Kh:,\ :.l
I ..i il iseiiNshin el le-, jireinici-cs
e! i ; 11 ; e 111 ' <. (|e fei I ; i e 11( M i ci 11 re p l'i ses e(îl
{ce ! i \ e M i en I p;ir ceux <jni nnns ;i\;iieni
l'en et 11 i ( • es el tes nicnihl'cs. ilu !iure;tii
' le I' \ I•'.( ,. |-".S. I uns résolus ;'i nie
nci : i M i n n e lin celle ;i !ï;i ire ;i p
pn l'i i rc! i ' ;i n ] 11 ;t n une i li! pu ri ;i n I e
IIHM| i ! ie:i t ion . '1 uns se muni mien I
il ;l ce' ' l i i su j- |e 11 Ml 11 île !;i c ri I il j ue a
p fut i 11 ; ; e . cl p l'ec i SCIDCII l su I' les
Ul':ill':es Me. Iles IcHcsipie !sll;l\;ili;i\;li!
pu tes , \ (i(|uer. ni;iis s,. di''ci]n\ rii'enl
i n e;i | i;i ! i ! es i i ' ;i I ni 111 i l' ;i i: n e IO ru l u l;t
lion s : 11 ; s ( ;| j s; j u | e. surloiil il;ilis le lire'
11 i : i i s 111 e leur i 111 p< i s:i i I l;i 11 ;i t e île I ; i
lent'-'' ', I U i \ e l'si I ;i i I e ('.clic i II C;i p; i
e ; I e ne doit p;i s i'{ ]'r eo n s ii ! crée eo 11 mie
i;i conséquence d'un i;r;i\e ni;UH]iie
de Iniciil. ou de I ' inc\ peric'iiee. m;iis
loul sjui pleiucnl cl;iil [inuluite p;ii
l'exl renie lii'lt'-r'nii'iii'ili' de ce Croupe.
d;U!s le ]jurc;iu et ;i cote du luire;iii.
I.i'iil' r;isseudilenicnl prenliilile sui
l;i h;isc d ;ieeurd l;i pins \;IL;UC 1rs
reud;ii! 1res peu uples ;i rcdjecr eu
selultle I expression d une théorie
qu'ils n ';i\ nicii I pus réel Iciuenl l'ceon
nue cnsemlde. I )es opposji juns c!
melhmci s personnelles ;ipp:ir;iiss,iieul
en oull'c enli'e eux ;i niesulc ipic le
pnijct prennit de !';implcui : le i;il
iicmcnt ;'i l;i \ ;iri;iiit e i;i plus luruc
cl l;i plus sériciisr (|n'il sr|-;iil pos
sihie île concevoir pour ce coup cous
I i I n ;i n ! d ;i i i le u rs leur seule rce Me
\ olonl c eoniniune. I >;m s de I elles
eondil ions. M nsl ;iph;i K h;i\ ;il i ^e
I rou\ u eouduil .1 nssuiuer pi csqur
seul I fssi'nljcl île hi red;iclion (lu
texte, ([ni lut :i mesure discute el ;ip
pi'on\c (|;nis ce groupe d'él \nli:m! s ;'i
^11 ;IS|IOIII'L;. cl uussi p;n' les sj)u;i
I ioun'|s| es ;'i l'ni'is ces dei nici's i;l ;in I
seuN n \ in i l'oi I u i ré des ;id)ouct:ons
I .-m I soi! peu no) ;il>U's. en noud're du
res le i i ni 11 e.
teiïih,days
thé
-
university
"^
siiuafcn'stb
lu1. \:i \.- \!!, ii
DK LA MISERE
EN MILIEU
ETl'DIANT
^sftuatîonist* --• ...
international
il
ÉDITIONS EN ANGLETERRE. SUÈDE. AMÉRIQUE. ESPAGNE ET FRANCE (1967)
anihUlerren I l;l |l;ll'll Hou I II' 1:1 11! (i
chlirc. l.c '_!'' oclolirc. le CV licrilcl ieicll
Moles ici / .\ '.''. |);mr ! 1). cnliti p;ir
\rnu :i une chaire de psvcho soeio
'unie pour s V :nlniilH'l :'l !;| pl'OL:ram
,n;il imi 'le-- icuiH's cadres, en 1 il I
chasse des fe> premières minutes de
son cours inaugural |i;ii' le^ lomalcs
que fui lançaient une i!ou/.:iini' d etu
dianis iie meule traitement :i clé ap
pli(jtlr :l Mules, en mars. ;lll Mllsee
île-- A ri s 1 Iccoral ifs de I ';iris. un ee
roliof conforme devait diseomir sui
le contrôle des po pu l;i I ion s p;ll les
mclhodes de [urbanisme ; cette der
il 1ère rcl'n I :il inn lui cl :dt port ce p:ii
une I reu I :iinc île jeu nés aiiarchisl es.
;ipp;irlen.in 1 a des i^mu |ies <pii \ eu
lenl r;iiiiener !;i ci'iti(pie révolution
uaire d;ii|s I nu I es les ([ues| ions m<i
demcsi. l'eu après ce émirs inaugural,
''ert :i i 11 e 111 ci) I ;inssi insidile (pie Moles
lui 11ic111c 11:ins les ;inu;iies île i t ni
\ ci-si! c. I' \ !•'.( ;.!•"..S. eut reprit l':il'
lielniyc. en Liuise île puldicite pour la
11 rocîl 11 re. d un <'<>!lllrs l'c;i!ise p;ir
André 1 !ert i ;ind. /.1 rrloiir 'li lu t'<>
Inii/ii i>n!Ti:li. ilociiincnl <|ui :i\':iil
le menlc d'cxpuser dans les lernies
les plus nefs ce (pie ses camarades
pcnsaicnl faire de leurs tondions •
1 .a crise générale des \ien\ appa
reils s\ ndicau N. des hurcanerat ies
miuehisl es. s<- laisait sentir parlonl
cl pi incipalcmcn I chex les cl udiaii t s.
ou I acti\isine n avait depuis lont^
temps plus d autre ressiirt (pie le
d e\ i ui c n n'ii I le plus .sordide aux idco
loties défraîchies el l'a m I ii I ion la
moins r;'alis|e. Le dernier carre île
professionnels <|ui elul nos héros
u axait nienie pas I excu.sc d une
m \ si i licat inn. I Is plaeerenI leur espoir
d'un renouveau dans un uroupc qui
ne cachait pas ses intentions de sa
liorder au plus \ite el pour le mieux
I ou I ce milil au I isiue archaïque .
La brochure fut dislriluice a
luadc pourpoint aux persomialil es of
licielles. lors de la renlri'e solennelle
île i l uisersitc : simu II amaneii I le
luireau de I A. !•",( I .!•!..S. faisait saxoir
que sdii seul ] u'o^ra m i u e eludiunl
était la dissolution immédiate de
cet t e association, el convoquait une
assemldce i;éni''r;ilt' extraordinaire
pour voter !à dessus ()n sait que la
perspeclive horrifia aiissilot lieau
coup de uens. C,e serait la première
111 a n i I es I a I io u concrète d une révolte
LIEU DE RENCONTRE SUPPOSÉ DES
INTERNATIONAUX - SITUATIONMSTES
A PARIS
'< De tels mouvements rëvoluticr ^.i rc-s se
distinguent des autres par le carac:erc itli-
mité de leurs buts et de leurs promesses...
Quelle que soit leur histoire ma:v duelle.
ils constituaient collectivement une couche
sociale distincte, une intelligentsia 'rijstréc
et de second ordre... Alors se constituait
un groupe d'une espèce particulière impi-
toyable et en constante fermentation obsédé
par des chimères apocalyptiques et pénétré
de sa propre infaillibilité . ce groupe se
sentait très loin au-dessus du reste de rhuma-
nité et repoussait toute prétention autre
que celle inhérente à sa prétendue -n>ssion...
Des promesses millénaires et limitées
exprimées avec une conviction iMin^tee et
prophétique devant un certain "ombre
d'hommes déracinés et désespères 3?.ns le
cadre d'une société dont les normes el les
liens traditionnels sont en voie de désin-
tégration, telle est, semble-t-il, lo'-gi^e de
ce fanatisme souterrain. . »
Non".v Cohn
Les Fanatinucs de /Ap: : ypse.
In H ].H.' .1 ll.ij M.MKill.) j i .i|) ,ls! 1 pis i.'j
11 n : \ i : 11,1 . ) 1111 \ ! n i :, i. 111 ( [ 11 j i s, i ; i j i ; s 11 o ( i
s,if s,)i s.i,»\i!,i ,isn.)!\i:,) ,'|il!lsoM ''HJ'M
1,1.) ,i i i n | iPMip:pin,id ii.i l M * 11 i.) 11 .)i I.M i
i|i' siinii ,iji | ii.i.i,) ù.'ss.i pil> \ii.i.i ,i.i\i:
>iiunpM p ii|i p:ip,)iuiip sii |,i.i ,).i pui .mil
! H,: | 'si nd,ip .mu,) | miMii s.nioi nu] i |.i i:
S' | | .>[> .) p.p:pi pis ,) | pi; ) ' | P:J | ii.iu: \i:
sji Hh i.) ,).i\i: ,)p)p!nm,) .ip.|i:ppns i:s
l.lill.l|l|l: .1 nnil ' i II,)pls,i.ii! ,).)! \ 'l: \ni( |
! \'i! \ i: |,i "S'; I '! )':i'\ J "I1 |ll.)|Ms'.i.lil
M.ippniipis; .i.lpil \' i: ,).| 11,)| ,11111 s inji:
Hssjjpi: -^-| | M.nn.plp: .iiiiiniiii/iiii
)|pi.) )p ,)si:q i:| .Pis; ' s.i \ i pt.x !s.].n |
j.) s,is\'p:ui-' s.is. ,ip s,).|p:pjpis |ii.)iii
IJ.Ijpl.l s,M | p: j .11 ;.[( j s,)|lll|p|s slloli sllnl!
spMn '1111111 ,1111.1111 np .tu \,u 'M -.dm.) |
i n i )i ,i il ! i s i m 1 ,)\t .11 p pi 11 Mil) [ 11,111 i.i \
iiniu M |smin>! | l'n |!S •M11'1"! |i:u.i,i | ii| j
'p ,)l pp:d |P: I .111 iiN.u il([ ,i.l piil .)(> s.).ii|
lu.iin s.)p un.)n\" : ,),p p 11.) \ n 11 i;r ii|i
>n!>j iinmiiin.) .1 n.)| .n:d ) ipup p pli ,)' j
i |smui>i pni | is ]ii: |,i u \ 11,1 11 un.im: n li
'S"-| '')'.•! '\'. ! 'M1 'll:,l.il)(| ll|l s,).|ip||,)lll
s.ij JIM] .i,)sp>,i.pl .>.IP:J ,ip 'S 1.1 -""I
i-.PMpi s.iop: |ii| !li'A'iM|\| i:ijdi: |sii]\
HPKI ,11 plll II,) Sllnl p:.ii:pl.)p s,)p ,).|p:|
i: i II >p:.lpu,)l \ II,) s,).i | ni: s,)p sipi s,>[
s.iiis iDd js siipi \ipip s,i,i ,ip slip: |.i,),i
)|pinl)i:| sUllp ,1 pjiMl | II,) \.i | | p:ssli:.l
IM! siinll •,>.[ pM II HP is isslli: .) Il i )l ].) l: | ,)p
pnnd UN .Pis ,)\ip.p:| uoip:ps,iij i ,)!)!>
).id.)U.) ,)p p: p i .>.).)!: ni siij(j ',) i[.) (i.ipi.) p
l,ll,)llllll.)l.)s, |ll(l| Pli) \ll.).l ,)p ,).\| |ll|,).l
ip.piri,) \ mis ,i|i),>s IM |s,) ,)p:|iin'.)s un |i
-.i.i.ïHs ,)[ ,).ip:.[ i (p i.i ni: ni) pi dilo.)
np .).)ili:iiU(is,i.i i:[ iipi[ dn.i) siMi |lii:|i
n.ipi n u.) '.vipi l ,ip ispii|.) i:j,)p i: PII
piPMll) •<|iuii.i(liiiu.i slipiiii ,).i|.) pi:.i.pidd
nu | .ml) ,).in,in' ,).i ,ip .) pu: un p n.iipm
in: .i,).i.xis.) pi '.iijpiin i: s,)p:pui:.)s
s.)| ,ipi:| .i[i ,i.).\i:ss,) SIM) jpip .111 iid ni)
s.Dii i.i.Hiu.) s,)ipl(is.i.i(l MII: j,).i IIIIIIP
M p pi: \i: ! |i: \'i:i|\| M | is.i.) \in | [ ,)p
.1,1.11 ii.u i:| ,)p .)i ipnil.i l.i.) N| Mli:p ,i |\.) i
np ,i|i: |ii.K| Iloj ) nip.i |s.|p i:[ ] ni: \.)p
ips.n| |u,im,)iip:pnu>. |n.)p: \i: s.in,)iMi|d
. oiipu,) | |i'ii; nul |s,)ii h ,HIM JIK ' ipi \
.i.iil nd sMinl \i: n siinp .)n I) ,i,i~,)p un i:
M i pi: PMliii: p iio|si:.).iii | |ssi)i: n.) )P:\i:
s p i.tri.i in M |s i:.i ) ^ s,)p ,) p.) n,i~( illi i il| p
.inhipMP .)" i 'mil |i:in.pip: .i.ido.ul IN
.1 p .)! n 11 IIP ).),i | ,).i p: j piod ,1 |.P is ,i n I )
pin I) n.) "s' [ I i; .M.I^.I I ni ^ --npini nu
siipl .ii(i|nu\ ]!i:ssp:.pMl p un ,)in-s,)pi C|
sip:p 's |ip:ipu |,i p .idnojrr .1.1 ,ip 1/,/iuis
il' I .iHiid u i n p: p i n: i n IIP i.i,).i .)iin \n.)\
son i: | n,im,HIM.)m: |ii:n p |sipi.) .111
.LUI.) p:.) ,i||,i i ,inn nli jus ,)|> i: \ |j
s P I 11,1.1 | U,)P: ).l s p ||P sllpj s.(Il i 1 : II n j
MMPMjintiu Mlbsnpi \jpni [i p:.i,ini,,ir7oi:
un p si:.) ,)i sip:p .1 IIMM.I ,ip i i.niû
pi: \!: n s | i!i:pn,)(|,ipn| s,n j n, i,i~ ...ij i
.1.1 pi,> .MPiuniPi.) nui pu: ,11111 ] n.iiii,-,;iMn
Klll P IpP'l' ! "'' I |:'I''I' •'' I 'H.lisl.i.'p l!|
s i P' p ,1 p p:^,i p n i n i ip n p 11 un .11 p i ; : p:~
lld 1 II.) | n.is plh M piinp pi .in -' ri:i| i
nn p uoi | i:sip:.).i i:[ ,1111.1111 ' i;.;." i ni.i
pi: \ i: pi '.) ].i,i.l| p .1 )s| M IIDJ |i:n ps nul g
II.) \.p> ) ni | ,ip ,) ]ls,s, i.i.ip i:j .1,1.1.) pi: \i:
•s|n| i:| t: -|i!l) M.pi(M[si:j iv^ ,ip , ; iPMp
n j,; p ,i( I n ! i.i ~ n p ,'s p i uri'.p ni j .).; , i.) i:.i
':.) .)[ ) s,i • ) ' pi ,)pi,) | ti.is.t.K I .1 n p | -1 i o.)
,is pti) ,)p:i.)(is ,ni|)|p.i.) ,)|j,)\iinn i:i 'PS
ii|.i\.) piinldiis nos |s.i pli) s p in ss.t.i p ( u
- IP.'s ,) n i )i | i:,n i i :| .11:1 i ". 1,1 p i:.i i:> P h :.).!
).i p : | 11 n H I 's.i n < )f 11 ( i ) ,i 11111 n 1.1 s i :. .)..
s(|i:|i MPTI: i: ) n,un,)j 11,1 s siiiii \i: siin\
'iiiin/iii/.i n it/iiii .>pp: | n.iini.'i ,i| M,I ]
tp >p n,) s | n.K I ,i p p i n n .H i n ( i j ,i P M i P u
' ,t j.i in I p 11 s n ( in n.)( i : ,),) p i n p ,i i PI 111
i p ( i.) n ( ill ] ,)i: ,i | pi.) ,tp i: pip ni: .1 -i~ u ( ij
n.1(1 si:.) nn.nn: u.i sipip lin \ .111 siion
)ll I) •-•//.lui ,!/i Uni ].l.).Pp .ip Uni j.llhlj
.1 u n n < n p:.!,ii I ( i | ip ,),).! n p i:| l n IH I p ÎMI
n 11 p s n ( i u • ^ • j j , i p p i, ) 111, ) rr ( : n n, i p r )
' u/i// IK'.U ).//.' n<l v/'(/ pi.) 11 pis n, i p M î|
|IMII pi: \ i: U ,)pll: ,) | |,).i pi '.ilP.i |s \'s
-)| ,).i | un.) il nu.) nn .u |.nid ,)p .11 un|
n\ ,pl,)| SIJIMI s,tpi:.i i: in i:.) s,),) .i.ipp: p
i.isPpi.i .ip)\,ip lu.) si:d sipiixi: n siion
: 's,'| | ,i|i .i|\.)| un n.) .).MII,PI|SPI:.I |
] u.tui,)[ i: n i| pf:j.i s .) l n i j.m.i i [ i:-j '.>p.ni|
.i.iipi | il ,)|inni 1:1 nn ,)ii l)i |xi|i:ii.ni(il
)pp:np)i:[ sin:p iiniiii.i.iiln.i.i l ,11111 |i
i.lpn.i|.)p ,)s }ii,)p:\.ip s,i |s pi u i M p : n ps
•s i| ; |is|.».i|i .in,) pn:| ni:,i \ iiiiii un i:
,I|I.II:TT .upn.i.id pi:|p:| simn p |ii.uii(iui
,1.) \ ' s | IPM pu ),i s,)insiui:-'.i(i s,i|i
.)in.i I un.t ,)) ,i,).i lissi: s .1 ni)tI .)| \ js p n i.'.i~
ip ,) \lsn,npi ,inn .i,)iip:i|.).i|) i: .) pud
di.'s •Tî.iilniisi:.! |^- i: s,ip|,i|)i: s.is ,p:d
n n.) ppi .iijdi u nu | .)| ,n:d .i.isi.i |.i,)|.i '.'h!11
uni p:n |is ,i|i:nni p:p,p) | ll| | ',i.)(ii:.i -|
.>[> s.i.pi: ps.i,) \jiin s,)[p \ s,).i|in: p sip:|i
pi si.p:,| \ •••s,).i|),|ns.ip s,ip ,i.iiiii:.i|
n,) p si:d ) n.ipM.inhsi.i ,)ii •••s,)|pi:s,i.n |
,).i .tp s,).jus,un s,)[p)n | u.) \,f p is i,),i.ip
Isiin.) ,)p spipijimi |p:.iiui: s |j . s.i.i.i
ns.un.ip s.ipn piinhni s.ip ]p: |s,ipn
IMII .Plnf .)iu.)UI ii|) n/iii/ii,/ /.i/i ii/;i:i>i)
i:| ' ui.l M I i: Mlli.iai ]'• l ' .) p.pi | n i:
.).nln.nl .pi.ij ,nn,un .i.pn.ipip j,i ,)ipins,ip
.)[ 1,1111,)•- .111(1(1 SIIMI! M.) \.l.l sllll.l
.il Hind iinii ,).ipn,).n! ,)• | ' .iin \ iinil
.l| ,).l|)ll,).ld | l|,)| 11.) S j.) s,).|PMI Uni |ll|
n \.i.l | u,)p(l.) pi.ld ,)s s,i |si i|,).ii:ui: s,)' )
.)(ln. PP. | p s,)[ i: ] i ( 11:.) s.ip:d pi u j.i i ! s,i[
sin:p s j n,),i-i i[ p i: s.inlipnil) ,)plnin.i pili
uni HNJIII:-'. Pi ".)|spni(i| |i:n | |s ,tp:nn| |i:u
.1.) |U| | : .i.ppu.i \siii p^. np ,)./«.;/.' i • /
IM M i|;i ,- | i -\.;//././;/,. y v...;,</,/; •(/1
a u p !'i - de ! I . S co n 111 ir et ;l I) I < k' II ;i
h I i'' - ] H'C ! ;! CI ( ' a i M' ! >. I pi (' par
l'aidi linauciere cl le -oulicu public
d c V a u ! I; i n 11 [ e - sio n - u I '- c( [ U en l e
{ r ! au 11 ri » 11 ( d a v ri i une 11i e la ra I il P n
-iiai>' pur 7'.' dudianl- ili1 SI ra-l>nul'.ç
ipr -< solidarisaient avec YaVI l'iova.
ahu-- exclu de l'l'ni v ersil c. sanction
<|ui h;' rappnrlec (|nel(pies moi-
aprc-a Seil I 1C il il' ! e! \aVI' l'il'Va c.;i|
dciaai ! i lc\ ,-in I h v saiicl ions cl les
il i en ace- une ;i ! l i î u i le 1res I er m e :
ccpcm iaul cel I e Tenue! e ue se n
I Hua \ a pas an inclue dcere dan- leui
a I I i ! iu li xi-- a \ i- de I' I .S.
I : l'c \ Pl'css M r : i j u< I i e ia i I e a u ssiI i ' i
cl]l:ililce a SI l'a -d K >u ri^ (jui s'i'si
po a ! -1 ; i v ie deuu i - pa r nue --crie.
cnciac imverle. de procès qui couiir
uien ! ce dciiul . -e concenl ra -m
nue |,n I endiic illi ualit c du bureau
de i \ ! .(i.K.S. M >u d a i ma u eu I cou-i
ciel i . depui- la pulilieal inn de ia lue
elui i i --il uat iiuini--! e. eniuiue uu eu
nr!' d t I a i I u Mi î pa 111 la re [ irésen -
I a1 ii u - v udieale (les cl udiau I s. ( '.cl I e
re 11 ' c--• i'< M clad d aillant plu-- licces
sair> IJHC l'union sacrée de- lion I e.cid-.
de- -'aiinicjis cl des eui'c--. reali-ce
cou ha A. !• ( i. 1 •. ,S.. disposait \ i-i
b i c i ! a a i ) la ru ) i le- ] N .1 '! '! i e l u d ia u i -•
île , i \ i ! !e. i ! u u e 111 ree e;i ei u e
I u i '. 11 - ' i • u - i d e r a I d e {[ 11 e celle du lui
I cali I ! 'e -"o|l\ i'il par l'iil dnilllauee
du ! l :; ui lia! de- l d'ère- eu da I c du
î i • ' '• . 1111 l'e. < ) u : 11 le I i a i I -' ' u - -c
I1 i' •'-1 i c le- loea u \ ci la ce-1 H »ii di
I \--ii 'ail'1!!, ci iiileuii-ail i a--cui
I1 i : •' j i : ] cra le ci i ; i \ i K pi ee par ie I PU rca a
pu» i • 11\, dan- le I ni I <l'\ 'ail'e \ ni 1-1
la d ;--• cul i'p'i de i' \ | '.( ;. | •;. S. I 'e ju
Ljeuical i|u: rccuuiiai^-ail iniplicilc
11 u i ' ia1- a I e ri i < pi nue u i a iu l d i
d i - ' i ; d i a 111 - < pi e I n u c l u pec h a i '.
ai" • '•' vide! ri-ipiail d appi'eii; \ cl
: ' ' - : ' i ' 111 ( ! 11 11 u ! e a 11. e a ^ e ! a u '
i i \ .. a • : :> in (U - c\ eiieinc ni v eu t raina
j ' i M , ! ' ' ' - c a u l a ! ' a d i ' - il < > u I la - ( a d c
pc' - ; .1 • • : : \ i c [ a i ' d'1 I il{ u idc!' -aii-
i i - : < a i peuple pi )-i I ii u i d u'i i;ca n I c
" \ i! i - a I iu 11 d i p l'f ' la j i c e!' leu !' re-; s
I a'ici u -<|ii 'a ia lin de jan\ ici'. I .a
! 11 c : a a ; c p i a t id ue du 11 u ïaai u . p.! -( [ u e
ia a * ad clé le I l ail cllieu I i|ll 'i i I c-el \ a.
a i ; ' i c i p i a ! 11 i ! i de i 11 u l ' i ! a I i -1 e - a c c i p a
ia- ; •,. i -n hici I ci île- ml crv ic\v - .
le1 a - • • u plu- lii'am! iH'iulu'e. I m\ cid I
! a - u >ad de ia u \ 11 u I le p M1 -e ! 11 a ici] I
'C- ! i': c - in-l il 11 I i('|] - I 'I cie\ i-in;i | | au
cai-ia ri'ini'lt : . aiu-i euie partie de la
p l c- -i lait e ' !e e! rc a 11 u 11 ce a i[i ui 11 e ;
une version pin- exaele du -caudale,
el a reproduire moill- iu lidi'ieiiicnl
le- eoiumuni(pics de l'A . !•'.( i. K.S.
Puisqu'on eu é'Iail aux mesures ad
m i u i s ! ra I i v es. el puisipie le bureau
in /mi lil'iif de l'A. !•'.( i. |-'.S. avail cou
serve le contrôle de la seelion locale
de la Mut uelic Xat ionaie des |-'| n
d i a n ! s. i j riposta eu décidant ie
I ! [au v ier. el eu exccu 1 alil cel t c dé
cisiou des |c lendemain, la lermclure
du I Sureau d'aide psv ehnioçique uni
v cr-it aire (|ui en dcpcndail. cmisi
deralll ([ne les i Î.A.I M . sonl la l cali
-aliou en milieu eludiaiit du contrôle
|iara policier d'uni1 psv chial rie rc
picssjve. dont la claire lonction e-i
de ma in I en il... ia [passivité de Ion le s
le- calc^ories d exploilcs.. . c''Usi(lc
ranl (|ue l'exisl enec d'nn i '. A. I '. I
à Slraslionrç est une honte et une
menace pour Ion- les él udianl s de
cel le univ ersit e i|ni sont résolus a
penser libi émeut . A l'cclii-inu mil in
liai ! l ,X.t'..I'.. (pie la rcvojle de sa
section -| i'a-boui'ceoisc ju-(|ue ia
considérée comme exemplaire ob!i
ucail a recounail re sa laiHilc cemaaic.
sans cvidcmmeu! aller jusqu a di
lendre les vieilles illusions de libelle
-v ndicalc qui cl aient si l'ra u chemen 1
rclusces à se- opposaiiîs par les auto
riics. ne pouvait tout de même reeou
naître f exclusiou judiciaire du bureau
(ie Strasbourg. A I assemblée caaieraU
de i 1 niou Xal ionaie. I cnue a l'al i-
le M jaiiv ier. v inl doue une dclcça
lion de Slrasbourç ipii. (ie- I onvei
Inre de ia séance, exiuea le vide prca
labié de -a innlioii de (//.-sa///;/H/; ili
louis IT. A ./-,'./•'.. considérant (pu
I allirmal ion de i'I . X , I '. I- . en Iaul
que svmlicat réunissant l'avant i^ardc
de la jeunesse ((.iial'ic de (d(ai'ib'(
I P i (i i ci p'i a cidc a v (a' une | aa'ioi le o a
ie s\ ndicaii-mc mi v ricr (d ail dcpui-
loncl cuqi , vaincu et dev enn un a | -
pa re il 11 a u Ill niii t la I ion du ça p i i a
I1 - n te u H PI| c r u e. 1 r a v a i ! i a u l a I ; u U
tira I ion de la cla-sc ou v rien1 au s\ -
terne m.areaaail... considérant qiu1 la
prclcntiou avanl Liardi-le de 11 \
b . I* . e- ! d ea le i 11 ie a lotit n 10 n a a ! | >a l
ses nad - d'on Ire el -a pra! ique -ou ••
rdornii-te-... eiuisideraut i| ne le -vu
d (l'a i is n te c t u d i a u I es S une j i u re c '
simple iniposl ||i'e d qu'il csl in i;i u i
d v mettre I i u . (.die 11 a d i o 11 -1
conciliai I eu appelant tous ie- du
d ia n i - rc v ( i ! 111 !' • m i a i i c- i i u monde.
a préparer avec Ion- les cxpîodc- di
leur- pa v - une lu I i c impil o v ai île
con I rc Ions les a- pec! - du vieux
NOUS AVONS LA DOULEUR DE VOUS
~ \ I R t PART DE LA P E K T E Z L
GUY DEBORD
MORT A L'INTERNATIONALE SITUATIONNiSTE
STRASBOURG
LE 3 JANVIER '967
LES GRANDES ESPÉRANCES
Exemple de propagande anti-I.S., distribuée par des anonymes à l'assemblée générale
en janvier Emanant de milieux sans relation avec ia fraction secrète garnautme de
peu plus tard, la fausse nouvelle est encore employée ici avec quelque détachement
':ait dénué d'un certain humour éculé
E.F
«*
!,-'.,€'
11H ' u i U'. en \ il r (l( e > n I ri I M if I' ;i i ave
nemenl du pou \ nir internat ional des
C.ollseils l>u\li(Ts . IH'UN associa
lions -.('!] Icmclll . d'Ile (le Nalltcs ''I
r(l!c des I•'! u11 i;iii ! s en maisons de
repos . ;i\;int vole avec SI i';islnui r^
jHnir (|u>' rr prr;iht11le lut pose ;i\;in!
'';iii(lil i"li du i';i|i|HM'l de Lie-itiiMi île hi
ilireetinii mit ioiliile (il l;iul lioliT
pnui'l ;int (|ue. ilan^ les semaines pré
reilenles. les jeunes 1 mreanei'al es (le
l'I '.N.K.I1'. axaienl réussi ;'i rcM\ cr^cr
ileux autres bni'eanx il associât KMI
s I H i n t a n en ici] t t a \i > ra I ' les ;i 1;| pnsj
1 ion île l'\ !•'.( ;.!•;.S., a i îonleaiix cl
a l '.iennonl |''i-n'and i. ia deleual i"ii
île S t l'as! H m r^' (initia aussitôt un
I .a sort je linale du
I'.\.!•'.('..!•'..S., ne devait
pas eh'e aussi diane. A ,••
trois si I u a t io n n t s t es se I
e \ c i u s. pour a \ o i r eo n 1111 i --
et pour s'et n t rou \ es
d 'a\ ouer de\ ant l'I.S.
mcnsonucs ealomuieu \ dir:_
Kha\ali. (|n ils coinpl aien '
l iea u de I o n r. lai re lui ni e 11
irf. le Irael de l'I.S. en
'l'I jan\ ier : . \ l// nlimi ' !i•
i-iiti'iirx }. I .cul' exeiusioii n a\
rapport ;i\er le scandale (le Stras
l)()iii'a en ceci. comme en tout, ils
;i\';iii'ii( osl ('lisiblement approuvé les
conclusions des débats de l'I.S.
mais deux d'enlre eux se trouvaient
cire Alsaciens. l)'aulrc part. nous
l'avons dit pins haut, certain- des
elndiants de Strasbourg ;iv;ii('iil coin
menée ;'i I nui VIT ii);mv;iis (pic l'I.S.
ne récompensai pas leurs insnfli
sanccs en les rrcniliinl. l.es iiieiileurs
ex<'lns cherchèrent auprès d'eux un
public' peu exigeant, cl dans ce cercle
crnrcnl couvrir leurs précédent s mcii
songes. e( leurs aveux, par une iuila
lion nouvelle de mensonges. Ainsi
tous les n'/ioiifim'f; s'unirent dans la
prel eut ion mystique d'aller an-del;'i
de celte /ir/i/ii/ur (|ui les condamnait.
Ils coiiimeiicêrcnl à croire les jour-
naux : cl même à en rajouter. Ils se
viicnl masses ipii auraient vraiment
saisi le pouvoir dans une sorte de
Oininiune de' SI rasliourii. Ils se dire-nl
(jn'ils n'avaicnl pas été truites comme'
un prolel arial révolutionnaire mc'Tilc
de l'être. Ils s'assurèrent qui' leur
action hislorique avail dépasse'' loule
Ihéorie antérieure : en oubliai!I que
la si'u le ael ion •• discernalile dans
un incident de ce <ie:;re étail. loul au
plus. /(/ l'i'-i/tir/ioii d'un Ir.i'li1. ils coin
pensèrent c'olleet i vcmc:il [)ar nue
inflation d'illusionnisme leur défi-
cience à cet éf>ard. Il ne s'agissait de
rien de plus ambitieux que de rêver
ensemble quelques semaines, en for-
çant toujours plus sur la drogue des
1 ruema.nes. réitérés avec précipitai ion,
l.a don/aine d'étudiants de SI rasbouri:
<pii axait ellecl i\ ement soutenu le
scandale se divisa en deux parts
égales, l.e problème supplémentaire
a.uit donc comme rï'ri''ltil<-iir. A ceux
(|ui restèrent [(artisans de l'I.S. .
i.o il s n'a\ions é\ idem ment ririi 11 />i'n
nii'lln pour l'avenir, cl nous avons
nettement dit que nous ne le faisions
a aucun ele.yré : ceux là n'avaient qu'à
être, inconditionnellement, partisans
de la vérité. Yayr-1'io v a et d'anlres
devinrent partisans du mensonue avec
les exclus yariian t ins (quoique cer-
tainement sans avoir connaissance de
plusieurs excessives maladresses dans
les labl'icat ions récentes de l-'rcv cl
(ianiaiilt. mais en en connaissant loul
de même bcaiicon p I. André Schneider,
donl les menteurs sonhail aien I l'appui
parce1 e[u il était te'nanl du titre de
président de l'A. !•'.( \. K.S.. abre'nve'1
par eux tous de fausses nouvelles, eut
la faiblesse de ie1^ croire sans autre
examen, cl de contresiuner une' île-
leurs déchirai ions. Mais après epie-l
ques jours seulement, s'avisant loul
seul d'un certain nombre déjà de
mensonges indiscul abk's (lue ces ijens
trouvaient normal d'évoquer entre
inities pour le sauvetage de leur mail
vaise cause1. Sclinc'ider ne douta pas
un instant qu'il devait allirmer pnbli
(piemcnt l'erri'ur de son premier
mouvement ; par le Iracl Snm'i-iiir*
<li lu intiiann i/i'x mur/s, il dénonça
ceux qui l'avaie-nl abusé, et epii lui
avaient lait partager la responsabilité
d'un faux témoitma.ue moule conlre1
t I.S. Kc retonmemc'nt de1 Schneidc'r.
dont les mi'iileurs avaient soii.s-esl imé
le1 e'ai'acl ère', et qui s'était trouvé
ainsi témoin priv iléaié du dernier état
de leur manipulation collective1 des
laits gênants, porta un coup delinitit.
à Strasbourg même, aux c'XC'Ius cl à
leurs complices, déjà discrédités par
toul ailleurs. l)ans leur dépit, le's
mallicnreii x e|ui s'étaient tant mis e'n
Irais, la semaine' d'avant, pour obtenir
la caution de1 Schneider, proclamèrent
alors qu'il était notoirement un
faible d'esprit, el cédail toul simple
ment au prcsli^e de I I.S. {e1 est nu
l'ait qui se reproduit de plus en plus
fréquemment depuis quelque temps,
dans les déliais les pins divers, que1 le
prestige de l'I.S. soit ainsi mala-
droitement identifie1 par des men-
teurs <ii'<T I/' simjilf lui/ île dire lu
rï'rilt' '. amalgame qui assiirénienl
nous honore). I Bailleurs, avant épie
trois mois ne soient écoulés, l'asso
ciation de l-'rev e1! consorls avec Yayr
l'iova el tous ceux ipii voulaienl bien
les soutenir d'une adhésion âpremenl
sollicitée (ils furent jusqu'à S on '.M
(levait étaler elle-même au .urand
jour sa triste réalité : l'ondée sur la
base1 de mensonges enfantins par de-s
individus qui s'eslinn'iit réciprocjne
ment comme1 île malhabiles meilleurs,
ce fut e'Xactcmenl la démons! rat ion.
involontairement parodique. d'un
fienre d •• action collective qu'il ne'
faut en aucun epas commet I re : e'I
avec le"- ijens qu'il ne faut à aucun
dcijré rréquenler ! On les vil mener
ensemble une1 dérisoire c<uti]>ii</nr
(''It'rlnrulr devaiil les elnilianls de
Strasboni'ij. I )e pédanls débris de
pseudo-sou venirs d'idées el de phrases
sil uationnislcs étaient utilisés, pal
di/aini's de pa^e's. avec une totale
inconscience du ridicule, dans le1 seul
but de i/iinlcr /<• /xiliimir <] In xrclinn
s/riishtitiri/riiix/' <lr In M. A. /-,'./•'.. lie)
,i.iT>!|r.ni MII!S^ ' )n,i|.ios s|j nl> M|p:s
i:| sm:p s,i |si nu. il ) Ml ) |s; s,ip >'• \ [I s
sii:]\ MMi.id ,ip • >).!.><|l| i:| .Hiixl --pis
,)| .uipn.i.i.ip [ f, ii|i .;(j,)/)M.;.)M/r;
/,M/J"\ ' I .nul .1 |.l()ll(ll!.l M.>|||U1I|*|
.miniou .1 ps.1,1 Aiim |> .iii.iss.ipud un p
sll.ls ,ip in.lpl |om .l| sno]o\ 'p.li:p
ii'i s.,|i 'iin"i:.i\ s,ip M,ISSIU| IIY s.ip
',l.!!.ll:s, --.Ip ,11111110.) M 11 !)l ),),)] .1,1 ),U,*|U!
'( m:.inor | p ppis ,)| • |.n:|
[!.i|ni><| Moiip).) o,id ,i| ',1.1 \i|.i|,r | p:\n[
,i[ Mii.i: .nid | !|).n:i| ,>|i ,),i,1,1] ui;\ ,i|)
s.innuiMiil s.i.in.ii.is, ,i|> s,up:i].i Mil:
.i,i~iin.i i tiopio.u .i.iopun un p .innpii!
v.idriM.:" s,> |sip:niiui 1 n p |sm s.i |sin.i,ip
uni ^.;i|.ip s.inbpm!) .I.II.IA,»] u.i .i.ipi.t
.11.1 )(!.>.! l| ,llll) .1 ]ll,l 1.1(11110.1111 lll){ |IU|
u.iiiiii p ,i \i |i: pi.i | ,iui|,i |iul ,11 i.i.i ,)ii!i
i.iupi.'ip::'| .iriil np siipu.i|p: s.i| >>. in, 11
|ii' 11 -,'iniKi.i ) ,i||,iiuioi p:.i xiipi ) ii.iiii
•,i|i!i.u .^ pi ,)iih|f7(i| '.n|d ' uuj |ii|os
,1111l p ,.Mpllil.| Slllis s,ll||,l|l|o.lll \lli:j
,)p Iii',iMt: ^o|.) ,isll\ ll.i ilolp.'poi;
,i|),i.' .ip ,imrn.io| i: *iin>i/>n/,i < uni
^l[ i ll.i J.l.l [|O[[,1 p Ml!) n.l 11 l X |^ IM 1 ^ ,lp
s,1.11 pi ~.ip ,1 ||ii,n'| i:| ,ip '-pu: i^i^^i: pi
^.iil,*1-^•• i,, 11! ,)]uiMiMt!) ^.ij .nul ,'i.iippu!
uoip*-!,': t'i suu|uii| ^iioii ,nih pi,nu
,i^p: ; .; x.'.i n0,1 u'i : ,i p [i;n j.n: p ,111,1111
un,'!:' ! .'.i ,111s s]o| .ni 11 .1.10.111.) .l.illlliil |
l pni ; ', \.ip | n.un.1.1 nih s,un: p-..i,iA
uni --.• iin.nul ^,iji:jsno.i siioni.i.: ^,inli
j.inij ^-i pi,i.n:|(i ,is ,ini>pnu.i ,i| ^ni'p
,lp|l'~: \ ' S,)|(|[SMII| ,i |,i siul | Ilo II
un||.ii .ip ,i.iiii:|.u i:[ ),i nol p^il|iir;.ni,i.i
n-| ' <.^i.i.i ,ip -ipns ,11111 ni) )^,ï n
' ,| ".| ' \ i[ ,ip s.i.iiii: |sui s,)p ,1.1 |n |
sM[ ' | i ni: piixlnn nui |i:pi:.if;.>p ,ip p: |.i
un pi,,i)p: i: noi|.i,i.iip ,ip s,inis-jin:r>'.in
s.i| )., .i^i:i| i:| ,i.i|M,i iui:ss|(i.i.i ,irii:\
!:.),*|i -,"j 'p:noi)i:n ni:,uni] np .up.io p
spiii! \iii: .i.in,1.1,1 |,u ,11111.1111: .un!) ^in:s
'.inioi:- pu: nu.n: | ,i|i ( )i)nli,ipi:ni |ii,)in.i--
-n,i| )ii.. j, .ni ,i|s.i.i ,un.i.)| ,),i : 's"/ / •'/'
'/"(/' i|\ Ui>! |i:i.)(issi: ,inl)i:i[-) xdni.ii
nin, ^:nil,ip .is^.i,) i: ',p'-|'\' \ [ .)p
))pii: "] : .i.inosi: ]ii:\,)|) .ii.nujii.ipin: \
pi.ipi^, ni .1 )sj.i ) ,i| |,inl>np s.iin>.) ni:
's,i.ir(i,F i i|o nos i: 'iiu\'{ r, 'j,*n!'M
11,1 .i.io.'ii.i ||i:iin(is.u ,).)i:.in' .1)1 diio.i
,i| : • u.uiuiili: ,ipp:A'opd i:s .i.isn.ul
i: )p:t;i;'>p ,i| .iiili ,1111,1111 ,).iA,ii|.it: slip!
" ,| ".[ \ )| ,ip ,ip|i:ip,1111,1.1.n nol Ijsixl
iim.> ,; .uni p ,1 ).n: ,u|i[|,).id )li:| i: Mlli
p:)|ii^- : np |.i,i(|sr |,i.i j.i,i|iisiiu.i ,u|.i
in.i'! .• ' p:.irri [ ri,) n siipini no\ ',t)nu.i
,1.1)011 .Ills ,!.lp>| |ll.l(l ,lsll,ll.lO|u Uni |l!|l||l
.loipis ,i|i ,i),inl) n,i .nnsi )in: || jpn o,in
,)| ,llll) ,1.1 )llu) .I,1|O.III,1 p sl\|,l.l ,U)OII
,ip M n h.nuii.u s,i.ij | n.iin.i n n pt <xl( 1 u
',)|diu,ix,i piAiiiin ,1.1 ,ip i',|.ip ni: •iipu.i)
11,1 n.ip) ')nos s|n.ipi.)iii p ,ip|in,isn.i
),).i ,ip s]i!)|ns,i.i \n,un.ii| slip! s,r|
'( (nid ) ,uq ni.iA
on (ij-, np ,ip:p 11,1 's'M'; )'.,|'\ .1 •>!'
,i H hl n nu i ni 11,1 ii[i pn:i[ snpl p.i.i.) SUOAI:
^iioii ,ini) .1.1 .ipivi ,1 js pi nol ) i: n j is
non .111!) ,isoi|.i ,i.i|iii: ,),np ,is ,ip
iioisi:,i.iu | n.i i: n i:\ui,] .1 \'i! \ 'iiinnn!
.nih pi,)Ai:s )ii,issp:nno.i ,i| ini) \n,i.)
silo) '.iv/./.'/."'•'".' •iliiinKii,iiii un |s,i inl)
i:po\ ' ,)| j.il.i j |î o ,i.HI i:sspi( i u.i lioijiïin
io|sni:.i| ,u)uu ,1 p .iiioi ,i[ M.uiuissi:
nij n,ii(| i:.i|nio\ p.ni) ,ip:p i;| pus .nili
,i||,)ill) 'spid.ip s;'| J .)|i ,il|.n.il siul pi:i
,tn |!.nl) ,'. .)|dui,i\.i .nul •s.innos
n.iin s.is ,»p s,),ii p 11 n u.i spu.isip vii|i|
\ ni: .i,)A.I,is,i.i nul p:un:|.)o.!d ,11111
~l|l!|) ' pi,1111,1 pl.I.l.is ,1111,1111 .1.) pIM
,is nu ' iii.iin.i |.i.) \iiu ,)iiii:|.lo.id
i: Sol, 1 .1 \ i: \ ,)lll) )p:J ,i| M.1,1,1 ,ip ,i pi.i
i: MU|\ "SU,11.11.lu.U| ) s|.i| ,ip ,l.Hl,r,~lp,l |
ui | ,)p .i.isu.id pi.tApip --p ni) ,1.1 issni:
pio.iniis ^i| • |no.i.)piu|n: s|i ni) snoiv
iij.mo.i s,i) nopis pi : noijs.inl) i'j r.
|ii,iss,u.', |ni - pih xn.i.i .nul s,),nniin:\,i
i.i ),) | n.iAii.id inl) ' \'.).i..| no i: soi, |
,i\'i:\ .)p s,)iil)|d.\ i s,is,ii|| >.,>.) ,ip ,11111
i:po\ ''//••'/''.'//" :i,iiinxxni<l .mu .uni.lA.ip
ipis 's^'i j ,ii>o M.ilpplii i:i,ip ,i.!Hp:.i
,i ) ]l| .isii.iinuii ,inn |i |iii:siipis ilopi l
ni:i|.i,i nn 1.11 i: n() ' .i||,)i.ii||o ,i.ini:s
splll 11.1 ,l,in'l.i,l (s.l.S 'S^'| J .llll) SIIUl.lp
| n,i ni.) ).l.i \ n o ,),) in i: ).i( I.K I s.iiiorno) p: |
,inl) ,is(ii|.) ,) ISIUIKII )i:n ) [s nun
.iiniiiu.) ,>.Hion,ip nnn,i .IIUA ,1111 ,ip |in:s
sinul.u .lAiiu.i) ,1 )• : .nni| .iiiod )p:.ii:pi
.ip 'p,i\i: (s^, ,i| ,isnpip ,i n 1 ii n n i n ni u.)
nn sui:|) 'i: \ol, ) .IA'I: \ 's.iu|i! s,i.ini.i;|
ji: s,l A j |.!,lds.l,ni s-,l|l |,l jl.ltis.l j ,l|l j.)|(l
ino.i 111,1111,1111.1.1 ,i[ .tinnio.i pi:no\i: s
|o| sii|d sppin hui.i un.i\.ins ,i|i:pni:.is
ll[i v,)/.sj./ v.i/i ,u p: | l.li p | lld llulp:jp»pl
\,i p ,i,ip:.i ,IAI p: pl.i | ,i|),i.) iiiiuil |.ird)
i: |ii,iin.isii: pi.1.1.1,1 pioni s,i|ii:.n:nii: i
s.ls ),1 ,l,l|ll,)lll|.)l, ,l.lpll\ 'inlUll.!!!!!.)!
,i| .nppid '/.'/' ('•"(/ //"'"'./ ^niiii 'S'/,'/
j.ii:.i| ,i| sni:([ ' s.i jspi n oi p: n j is \ni:|
,)|i ,11111110.1 \ni:\i.i s.ij(|i:.io|d,'p s.in,i|
.i.i.iiiuii.i|i ,ip ,)\ii[ ,i] .niii.id u,i PI.UI.II
pi s pih |.i : ,iiiisip:.iu|.i.i|.i |i spuiu.ij
|11,llll,l||.l.111 |l!|l sll|d sll.ll |.l.H|.i pi sli.llll
i|i:|s '\n,i nh s,i|.i(j issni: p ji:d sii|p:(]
Sllpl 11,1 |ll,1.1.) \llll.l | ,)S s[j 'S,)) ||,)|l,).),ud
s.1,1 Mi.ninnn s.in.i| sni:|i .nih si:.i ,1.1 sni:|i
\n.un,)i| |ssn\- 'p.lAi: ;;[ ,i| ,ip |ini 1.1,1.1
' i: Aoi, | .i \ i: \ ,ip ,in 1)| )i:.i.i nIM.I ni [ u.i.ipu
,t j i:.i ] u ,)
JIM] su
\ n.ip:pin:.is
ju,'tts.>j o \o.id • | tuii M M loi u ii|j .1 ju,>.).).! mu <
.IMS S 11: Ul 11 | OSs j j ) lïj .] Ils ]<>(_(,> SUI'1- .) ),) 'sKt i II U
j.ll.ljj.l.Mlns S|.),)(]SI! S,l| .II1S ,).lnlll ,1.1), I
si:d ||n|i ,111 's"| | .ml) (!•>!<! iM.i.i s ii( )
' (IO1 | !'< { O.K ! ( [ i: |1 ,111l, lu -I.) .1 1 ) 11,1111.) 1 1 ,lp
],) .iioA.i.i.ip ,i|i mji SIM! SUOAI: u sin>\
•,i.ni:| n.ii; j.i.ids ,)|MIIII .i.i.tm.i.ip .iiiiuiii.i
'.))suunii p:n ps ,>i.io,)i|] ,i,)so(l(l ils
,11111 p .1 \i p:.nmpi: (loi pMiiiiiosno.i ,11111
.iiiod .) i \ ,i.i n | eu ,isi:<| i:| )s,i i.ii : ,).ni:|
iv.i.iAinn noi ) i: i n.io | U| .ip s,irï,i|]Ai.id
nn.iv \ini ,i,)ii,i||i.' imi). UU| i:| 1 11,11
III,)-- ' .1 |IMll),)|ll! :>tli>l/IUtI llOl/ll.ll/lllll
•iiin i: ,) 1 1 1 ] u,i| )i ^ jiih ',t,ii|iun ,ni lii.i o.i i j ]
,1 n 1 )i 1 1.1 ,> ,i||.i.i |,)it[i,)| .nul j ii.iin ,1 n i ni,ii|.)
ilji y//1///"/// nn nh i:| ]s,i n ,1.1 •.HI.I.IJKHII
,1 I.H.KIV K| ,ip |o~ ii|i | n.iiii.ini! (iiods
]in.invv,i.i |iio].ii:d inh [.),)! )ii,nn,i\
iiiiin .1,1 ,ip ,i|[,iii|.ii! .)iilii,io,ii| | .iin.ioj
i;| ,1.1 j i i - n no.) i; .I.UI.IHIIIIO.I .iss.nin.il
i.'[ |Mii:ii(") '||I:.M:,I] ii|i noiss.i.idd ns
iî| .mini '.iiPiidUi .111. )[ ,i|) nul ]':uimi>|>
ii| j Mini .1 1 ) ii| i!| ,i.i|>n, i.id.i.i )iii) \ 'iini |
i: ||ii|d\,i |) SIKIJ ]||IIKI.) s,)||,i\ iiiiu s,i[>
.t.) n.i i I.M 1 \.i | ,i|) ,n |.n:d i: 'inh s.iii.ijjii: \
i:.i | v.ip .issinn i:| .DM: ni)isii| C| ,inl:
.)!() \ .1.1 ) III! [1 slicl I! Il .l.lliauiill | I1||)A,1.I
.iss.Hiii.ij i:| 'iipn.) | n.i n.){i| vji'JV
'SUJUd.! S,).I] ,1.10.111,1
sii,)v un vncp .inliioiil) '.ismi.i ,nd)|,inl)
1111,11,1.1 -,ini, un s,i||,> |iui 11,1 ,1,111111: ,i||.i.i
|s.ni( i iu|.i,)}| ,i|> s | in:||in ],i s,ip s,i||ii|
s.l'j '^.1 \ IMI 1 1 1 1l IMs SAIMi s.)j sul'p ).l
's,un.un \n,i s) n,iin,1 ii,iA.> s,ip ,)|j,in.i.i
vii|d ,inl)i)i.i.i ,11111 ) uiïdiio, 1,1.1 "s'I 1
,ip ,inl)i |i.i.i K[ nn ,i|)in:||n| | u,i ,1.1 IK
,)in ,i.i|nnnni ,11111 snnp 'issin: in.ix ]s.)
i.i.i') 'l,iini| )M!.ùi.i.i |i ni) 's,issi:[.i s.ip
,i|]nj i;j ,i|i .iiio],i.i un ,iss,i]^i.i| ,i,i\i'
] nIM \ n11.1,1 p \ ïjiui i np .1 n,) p*} n,nn
nin.i ,i[ ' in ijss.ud in i ,1 n 11; | .u.) ,11111 ]!K|
i: n.tiiiiiiitd.)-./ //i /<><>!/.>^' iin/>ui>'l C| .'p
.).\.(.lo II] 'S.1IMII 11,1) ,l.l.l,l|,l|rill\' (1,1 Ile
sin | s]i!)!-l xlll: s.inpn.i 111,1 )ii,ini,i|[,!.).i
sii|d dno.iniMq ,i|,i )nu /UHI//II/J n.n/n/t
,'/,' 1.1,1*1111 if] ,ip s.is.Mjj s,i'j ' ,),)sjp:,i.i
IM.IS ,i|[,i s,i|[,inlis,i| .nid s.ipn.ios s,>.).in|
s.ip | IIIIAI: 11,1 ,ii|.i.n:ii[ i: ,1 ISIIIIKI! |
iMi]is ,ii.io,)i|) i:| 'sp:;)ui:.i| ,i)\,i|iiii.i
,i[ vni:(| '|i:.i[pi:,i vnj.i.i un |> S.I.I.KIJ v.ij
| u,iiii,).iii:|p).io,) .i.ipn.in ii.i |,i ,)|ii,i|i:(i
]ii.iiA,ip s\in,ip:.\ s,i| s,i|i)o| ,i|i .1 ].i|dinu.i
nui (c.ih'.i (uiv.ip ii| no |uiiid ,1.1 )ni.)|
|i: ,1.10.11l,) viîd n n inl) s.x'nd nn sm:|)
"s,)(i.i,ip(iiu s.\i:d s,i| jin.icd s,)ddo|,)A.ip
|U,)in.i) ni:i| siiinni s,ip nn sinip .ipnp
ILn! ,i|-,i (! ,in.i,)|)(ini .IIA ii| ,ip ,),H|(|(I|
.lA.ip 111,1111,1 j 11 IU( siijd i:[ ,inhip.i.i i:r |
: ! |I:A'I:I|>I ,ip ,>]\,)] np noi|ip.t .111,>| .ip
mil |i: | u.is-.i.id i:| suiip )i. 1.1,1 i iio sii:|nui:
-.,) |si niioi pin |is s,r| M |s,i|innn sii|d
u,tji[ iij.ip )s,) snss.i.ni.id j.tj un no s\'i:d
v,).Hini s,inl)[.inl) siiiip 'iioi ic.iji i.ic|.i ,i|i
.in,i|.ii:| ,11111110.) '.i|\.i| .1.) ,ip noisuyip
ii| i: ,)|(|i'llip.i | |C |s,i ,11 ].)(! siijd duo.)
ni:,i(| ,1.1111: i.iodun ,11111 ni) snoAO.i.i
siion •.i|.i[.H)v i:| ,ip ,>|i!. LUI, lu sii|d
,isi.i.) ,1 nit:i|.)o.n! ,)tin p .LUI.il.isui).i ,)p
.isj.id i:| S.I.IN ,1.111: p:p.n: pu .isicJin.'.i |
.iss,uni,if i![ ,i|.iod Mil) )n,iin,i \noiu ,i|
|ll,un,).l.io.i) s.i.i] ,i,i.i,i[.i.).)i: .iiidil .lpi\i:
lui i: S.KM 1:1 n nn is s,i)i.r,)\ s.iiip: [.i.i.i ,ip
IXTKliXATIOXAI.K SlïVATK (NNISTK
LES SITUATIONNISTES ET LES NOUVELLES
FORMES D'ACTION CONTRE LA POLITIQUE ET L'ART
.1 us(|u 'ici, nous nous soin mes pri nri palcmeii I ;il ! a elles a !;i subversion rit ul ilisa n I des
tonnes, des r;il é^ories. héritées (1rs billes révolutionnaires, du siècle dernier principalement,
.le propose <[ue nous complet ions l'expression de un! re con I est ai ion par des moyens qui se
passent de toute référence au passé. Il ne s'agit pas pour autant d'abandonner des l'ornies a
l'intérieur desquelles nous avons livré le combat sur le terrain traditionnel du dépassement
de la philosophie, de la réalisation de l'arl. et de l'abolition de la politique ; il s'agit de para
che ver le I ra\ ail de la revue, la où elle n'est pas encore opérai) I e.
('.raclions au passade sur ces étudiants devenus m ili t anl s de base de uroupuscu les ;'i
vocation de parti de masse, qui oseul parfois prélendre (pie I'/..S. es! illisible pour les ouvriers,
(pie son papier est I rop ulacé pour et re mis dans les m usel ! es et que son pri \ ne lient pas coin pi e
du S.M.l.fi. I .es plus conséquents avec eux mêmes dilïusenl donc, ronéotée, l'image qu'ils se
font de la conscience d'une classe où ils cherchent fébrilement leur Ouvrier Alberl. Ils oublient,
eu I re au! res choses, q ne lorsque les ou vriers lisaient de la I i I t éral lire révolu! Sonnai re, ils allaieii I
jusqu'à pa\er cher, relalivcmenl plus cher que le prix d'une place au T.N.P., et que lorsque
l'envie les reprendra de ie faire, ils n'hésiteront pas à dépenser deux ou trois fois ce qu'il faut
pour ai'hel er l'Inaèle. Mais ce que m'-^li^en 1 avant 1 ou I ces dél ract eiirs de la I y poivra phi e.
e'esl que les rares individus qui premieii I leurs bulletins son) précisémen I ceux qui oui les
quelques références pour nous comprendre du premier coup, cl que ce qu'ils écrivent csl par-
faitement illisible pour les autres. Ouelques uns. qui ignorent la densile de lecture des m'allilis
dans les \\ .('... ceu x des cafés en particulier, ont I ou I juste pensé qu'avec une écrit ure parodiant
celle de l'école communale, sur des papiers collés sur les ^oultières à la façon des annonces
de location d'apparl emeii 1 s. il serait possible de faire coïncider le si.unifiant et le sJLmilié de
leurs slouans. Nous avons ici la mesure de ce qu'il ne faut pas l'aire.
;ardent. l)ans le ntême esprit, il est également possible de détourner, au moyen de phylae-
'TCS, Imites les atliches publicitaires ; en particulier celles des couloirs du métro, qui consti
lien ! de remarquables séquences.
il lu i>i't>nt<it i"ii tir In <inerill<i dans les nmss ineihn : forme imporlanle de la coiil est al ion,
•n srn jenien ! au si ai le de la mi
urbaine, mais encore auparavant. La \oie a été ouverte
par ces Argentins qui iiueslirenl le poste de commande d un journal lumineux et lan
ainsi leurs propres consignes et slogans. Il est possible de profiler encore quelque temps du
l'ait ([lie les sludios de radio et de télévision ne sont pas gardés par la troupe. Plus modeste
ATIONNISTK
COMICS PAR DÉTOURNEMENT (dans <« Le retour de la colonne Durruti », d'André
Bertrand - 1966).
ni en I, on s;ii i que I on I r;i<lio - ;ini;il en r pcnl . sans .uraiuls t'nn's. lirouil UT. sinon cm ri I iv. au
nixcaii dit ([nai'l icr : (jix1 la laillc fi-duilc de i appat't'illaiii1 lu'ccssaifc |HTiiirl ntu1 1res grande
inolii MU'1 t-l. ainsi, dt1 sr jouer des repérages I l'i^oiiouif''! fi(|iies. An I )anrinark. un ,L;|'OU pe <ie
dissideids du l'.ll. a pu. i! s a (|iiel(|iies atitu-es. posséder sa propre radio pirate. 1 )e Causses édi
lions de Ici ou tel périodique peuvent ajouter au désarroi de l'ennemi, (letle liste d'exemplrs
est vaille et limitée pour des raisons é\ideules.
quelques individus qui se réunissen t pour ce! ! e oeeasion. peu Yen [ i m proviser, améliorer 1rs
lorm nies expérhnen I ées ail leurs par d "a u l IH-S. ('.c I \ pe d 'a cl ion non eoneerl ée ne peu ! viser a des
houleversenienls dé lin il ifs. mais peut ulileiiienl ponel lier la pris-' de eonseienee qui se fera jour.
1 )"ail leiii's. il ne s'ai^il pas de s'ohn uhiler sur le mol i Ih'-Lja I i ! é. I .e plus .urand nombre des actions
dans ee domaine peul ne cou t revenir en rien aux lois existantes. Mais la crainte de (elles
i il l er Yen ( ions amènera les direct eu rs de journaux à se me lier de leurs ! \ j H graphes, ceux des,
radios de leurs techniciens, etc.. en altendanl la mise au point de (exlrs répressifs spécifiques.
IXTKHNATIONALK SITl'ATIOXMSTK
:;. à la mise an point de rainics situulionnisle.s. Les bandes dessinées sont la seule littéra-
Un-e vraiment populaire de noire siècle. Des crétins marqués par leurs années de lycée n'ont
pu s'empêcher de disserter là-dessus ; mais ce n'est pas sans déplaisir qu'ils vont lire et collec-
tionner les nôtres. Ils les achèteront même sans doute pour les brûler. Qui ne ressent immédia-
tement combien il serait facile, pour notre tâche de < rendre la honte encore plus honteuse ».
par exemple de transformer 13, rue de l'Kspoir en 1, bd du Désespoir, en intégrant à l'arrière-
plan quelques éléments supplémentaires, ou simplement en changeant les ballons. On voit
que celle méthode prend le contrepied du Pop'art qui décompose en morceaux le comics.
Ceci vise au contraire à rendre au comics sa grandeur et son contenu.
4. à lu réalisation de /Unis silualiimnistcs. I.e cinéma, qui est le moyen d'expression le
plus neuf et sans doute le plus utilisable de notre époque, a piétiné près de 3/1 de siècle.
Four résumer, disons qu'il était effectivement devenu le « 7U art » cher aux cinéphiles, aux
ciné-clubs, aux associations de parents d'élèves. Constatons pour notre usage que le cycle
s'esl terminé (Ince, Stroheim. le seul Age d'or, Citizen Kane et .17. Arkndin, les films lettristes) :
même s'il reste à découvrir chez les distributeurs étrangers ou dans les cinémathèques certains
chefs-d'n-uvre, mais d'une facture classique et récitative. Approprions-nous les balbutiements
de celte nouvelle écriture ; approprions-nous surtout ses exemples les plus achevés, les plus
modernes, ceux qui ont échappé à l'idéologie artistique plus encore que les séries B américains :
les actualités, les bandes-annonces, et surlonl le cinéma publicitaire.
Au service de la marchandise et du spectacle, c'est le moins qu'on puisse dire, mais libre
de ses moyens, le cinéma publicitaire a jeté les bases de ce qu'entrevoyait Eisenstein lorsqu'il
parlait de filmer La Critique de l'F.con/imie politique ou l'Idéoloyic allemande.
IL N. EST PAS DE GESTE SI RADICAL QUE L IDEOLOGIE N ESSAIE DE RECUPERER..
COMME VOUS AVEZ RAISON DE
VOLER DES LIVRES. LA CULTU-
RE DEVRAIT ETRE A LA PORTÉE
DE TOUS.
MAIS C'EST LA MARCHAN
DISE IDÉALE, CELLE OUI
FAIT PAYER TOUTES LES
AUTRES PAS ETONNANT
QUE VOUS VOULIEZ L
OFFRIR A TOUS .
FNCORF UN
PI ANL 1 IS1 h
Df GAUCHI
COMICS PAR RÉALISATION DIRECTE (texte de Raoul Vaneigem, images d'André
Bertrand - 1967).
IXTKHNATIONALK S1TUATIONXISTK
U ENNUI,
AWTEMWMOMS,
ET LES RESERVES IMPOSEES
AUAF>LAim EXCITENT AU
PLAIS/KM'VIVRE
... AU TRAVAIL...
...ÀTOUS
LE,S MENSONGES,
A TOUTES LES
FAMILLES...
COMICS PAR RÉALISATION DIRECTE (texte de Raoul Vaneigem, images de Gérard
Joannès - 1967).
.li me lais t'orl de tourner Le déclin et la chute île Véconomie spectaculaire-marchande d'une
larun mnm'diatcment perceptible aux prolétaires de Watts qui ignorent les concepts impliqués
dans ce litre. El cette mise en forme nouvelle contribuera sans aucun doute à approfondir, à
exacerbe:', l'expression « écrite » des mêmes problèmes ; ce que nous pourrons vérifier, par
exemple, en tournant le film Incitation an meurtre et à la débauche avant de rédiger son équi-
valent dans la revue, Correctifs à la conscience d'une classe qui sera la dernière. I.e cinéma se
prèle particulièrement bien, entre autres possibilités, à l'étude du présent comme problème
historique, au démantèlement des processus de réification. Certes la réalité historique ne
peut être atteinte, connue et filmée, qu'au cours d'un processus compliqué de médiations qui
permet!! a la conscience de reconnaître un moment dans l'autre, son but et son action dans
le destin, son destin dans son but et son action, sa propre essence dans cette nécessité. Média
lion qui serait difTicile si l'existence empirique des faits eux-mêmes n'était déjà une existence
médiatisée qui ne prend une apparence d'immédiateté que dans la mesure où, et parce que.
d'une par! la conscience de la médiation fait défaut, et que d'autre part, les faits ont été arra-
chés du faisceau de leurs déterminations, placés dans un isolement artificiel et mal reliés au
montage dans le cinéma classique. Cette médiation a précisément manqué, et devait nécessai-
rement manquer, au cinéma pré-siluationniste, qui s'est arrêté aux formes dites objectives,
à la reprise des concepts politico-moraux, quand ce n'est pas au récitatif de type scolaire avec-
toutes ses hypocrisies. Cela est plus compliqué à lire qu'à voir filmé, et voilà bien des banalités.
Mais Godard, le plus célèbre des Suisses pro-chinois, ne pourra jamais les comprendre. Il
pourra bien récupérer, comme à son habitude, ce qui précède -•— c'est-à-dire dans ce qui
précède récupérer un mot, une idée comme celle des films publicitaires — il ne pourra jamais
faire autre chose qu'agiter des petites nouveautés prises ailleurs, des images ou des mots-
vedettes de l'époque, et qui ont à coup sûr une résonnance, mais qu'il ne peut saisir (Bonnot.
ouvrier. Marx, made in U.S.A., Pierrot le Fou. Debord. poésie, etc.). Il est effectivement un
enfant de Mao et du coca-cola.
INTKHXAT1OXALK SITUATIONNISTE
PLAN FIXE INTERCALÉ DANS UN TRAVELLING (dans le film de Guy Debord
passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps » - 1959).
Sur le
l.e cinéma permet de tout exprimer, comme un article, un livre, un tract ou une altiche.
("est pourquoi il nous faut désonnais exiger que chaque situationniste soit en mesure de
tourner un film, aussi bien que d'écrire un article (cf. Anti-public relations. n° S, p. ."><!). Bien
n'est trop beau pour les nègres de \Vatls.
30
1NTERN ATIONALE SITUATIONNISTE
AVOIR POUR BUT LA VÉRITÉ PRATIQUE
essuyant de présenter aux nouvelles forces révolutionnaires un modèle de cohérence
pratique, l'I.S. se trouve à chaque instanl en mesure et en demeure de sanctionner,
•lusion ou la rupture, les manquements, les insuffisances, les compromissions de ceux
ml ou reconnaissent en elle le stade expérimental le plus avancé de leur projet
i. Si la génération insurgée, résolue à fonder une société nouvelle, se montre, au
principes premiers et indiscutables, attentive à briser loule tentative de récupéra-
ii'esl nullement par goût de la pureté mais par simple réflexe d'autodéfense. Venant
Dations qui préfigurent dans leurs traits essentiels le type d'organisation sociale à
i moindre des exigences consiste à ne pas tolérer des gens que le pouvoir s'entend à
laiiailcment.
rapport
-. -.on aspect positif, la réponse • exclusion » et » rupture » pose la question de l'adhé-
I.S. el de l'alliance avec les groupes el les individus autonomes. Dans sa définition
,1 des organisations révolutionnaires, la 7e Conférence a insisté notamment sur le point
: l'ne organisation révolutionnaire refuse toute reproduction en elle-même des condi-
r:nchiques du inonde dominant. La seule limite de la participation à sa démocratie
•Ysl la reconnaissance et l'auto-appropriation par lous ses membres de la cohérence
ili<|iie : celte cohérence doil èlre dans la théorie critique proprement dite, el dans le
•ulre celle théorie et l'aclivité pratique. Mlle critique radicalement toute idéologie
lanl que pouvoir séparé des idées el idées du pouvoir séparé ».
l.a cohérence de la critique et la critique de l'incohérence sont un seul el même mouve-
ni.'iii, condamné à se détruire et à se liger en idéologie dès l'instant où la séparation s'inlro-
duil entre les (lillérents groupes d'une fédération, entre individus d'une organisation, entre la
i h.'orie et la pratique d'un membre de cette organisation. Dans la lutte globale où nous sommes
uigayés. céder d'un pouce sur le front de la cohérence, c'est laisser la séparation l'emporter
sur toute la ligne. Voilà qui incite à la plus grande prudence : à ne jamais tenir notre cohérence
Ijour acquise, à rester lucide sur les dangers qui la menacent dans l'unité fondamentale des
conduites individuelles el collectives, à prévenir et à éviter ces dangers.
On une fraction secrète ait pu se former parmi nous, mais aussi qu'elle se soit trouvée
rapidement démasquée, indique assez la rigueur et le manque de rigueur dont nous avons
l'ail preuve dans la transparence des rapports inter-subjectifs. F.n d'autres termes, cela signi-
!i" que le rayonnement de l'I.S. tient essentiellement en ceci : elle est capable de faire un
i fi'injilc, à la fois dans le sens négatif, en montrant ses faiblesses et en les corrigeant, et dans
le sens positif, en tirant de ses corrections de nouvelles exigences. Nous avons souvent répété
«pi il importait de ne pas se tromper sur les personnes : il faut le prouver sans cesse et accroître
'In même coup l'impossibilité de se tromper sur nous. Kl ce qui vaut pour les personnes vaut
rudement pour les groupes.
Du connaît le mot de Socrate à l'un des jeunes gens auxquels il s'adressait : « Parle un
peu que je le voie ». Nous sommes en mesure d'éviter ce genre de Socrale et ce genre de jeunes
gens si le caractère exemplaire de notre activité assure la force d'irradiation de notre présence
dans et contre le spectacle dominant. Aux caïds de la récupération et aux minables qui vont
s entendre de conserve pour nous présenter comme un groupe dirigeant, il convient d'opposer
I exemple anti-hiérarchique d'une radicalisation permanente ; ne rien dissimuler de nos expé-
riences, établir par la ditïusion de nos méthodes, de nos thèses critiques, de nos procédés
d agitation, la plus grande transparence sur la réalité du projet collectif de libération de la
vie quotidienne.
I. I. S. doit agir comme un axe qui, recevant son mouvement des impulsions révolution-
naires du inonde entier, précipite, de façon unitaire, la tournure radicale des événements.
INTKHXATIOXALK SITUATIONN1STK
A la dilférence des secteurs retardataires qui s'obstinont à rechercher avant tout l'unité
lactique (les Fronts communs, nationaux, populaires), l'I.S. et des organisations autonomes
alliées se rencontreront seulement dans la recherche d'une unité organique, considérant
que l'unité tactique n'a d'edicacité que là où l'unité organique esl possible. Groupe ou individu,
il faut que chacun vive à la vitesse de radicalisation des événements afin de les radicaliser
à son tour. La cohérence révolutionnaire n'est rien d'autre.
Assurément, nous sommes encore loin d'une telle harmonie de progression, mais nous
y sommes engagés tout aussi sûremenl. Des premiers principes à leur réalisation, il y a l'his-
loire des groupes et des individus, qui est aussi celle de leurs retards possibles. Seule la trans-
parence dans la participation réelle arrête la menace qui pèse sur la cohérence : la transfor-
mai ion du retard en séparation. Tout ce qui nous sépare encore de la réalisation du projet
situatiomiiste lient à l'hostilité du vieux monde où nous vivons, mais la conscience de ces
séparations contient déjà ce qui va les résoudre.
Or. c'est précisément dans la lutte engagée contre les séparations que le retard apparaît
à des degrés divers ; c'est là que la non-conscience du retard obscurcit la conscience (les sépa-
rations, introduit l'incohérence. Quand la conscience pourrit, l'idéologie suinte. On les a vus
garder par devers soi, l'un (Kotànyi) les résultats de ses analyses, les communiquant au
compte-goutte avec la supériorité d'une clepsydre sur le temps, les autres (exclus de la der-
nière averse), leurs manques à tous égards, faisant le paon bien que la queue n'y soit pas.
L'attentisme mystique et l'œcuménisme égalitaire avaient la même odeur. Passex donc,
grotesque muscade, saltimbanques des malaises incurables.
La notion de retard appartient au mode ludique, elle rejoint celle de meneur de jeu.
De même que la dissimulation du retard, ou la dissimulation d'expériences, recrée la notion
de prestige, tend à transformer le meneur de jeu en chef, engendre les conduites stéréotypées,
le rôle avec ses séquelles névrotiques, ses attitudes tourmentées, son inhumanité, de même
la transparence permet d'entrer dans le projet, commun avec l'innocence calculée des joueurs
phalanstériens rivalisant cuire eux (composite), changeant d'occupation (papillonne), ambi-
tionnant d'atteindre à la radicalité la plus poussée (cabaliste). Mais l'esprit de légèreté passe
par l'intelligence des rapports de lourdeur. 11 implique la lucidité sur les capacités de chacun.
Des capacités, nous ne voulons rien savoir hors de l'usage révolutionnaire qui s'en peut
faire, usage qui prend son sens dans la vie quotidienne. Le problème n'est pas que certains
vivent, pensent, baisent, tirent, parlent mieux que d'autres, mais bien qu'aucun camarade
ne vive, ne pense, ne baise, ne tire ou ne parle si mal qu'il en vienne à dissimuler ses retards,
à jouer les minorités brimées, et à réclamer, au nom même de la plus-value qu'il accorde
aux autres par ses propres insuffisances, une démocratie de l'impuissance où il affirmerait
évidemment sa maîtrise. lui d'autres termes, il faut pour le moins que chaque révolutionnaire
ait la passion de défendre ce qu'il a de plus cher : sa volonté de réalisation individuelle, le désir
de libérer sa propre vie quotidienne.
Si quelqu'un renonce à engager la totalité de ses capacités et par conséquent à les
développer- -dans le combat pour sa créativité, ses rêves, ses passions, de sorte qu'y renon-
çant il renonce par le fait à lui-même, il s'interdit aussitôt de parler en son nom et, a fortiori
au nom d'un groupe qui porte en lui les chances de réalisation de tous les individus. Son goût
du sacrifice, son choix de l'inauthentique, l'exclusion ou la rupture ne font que les concrétiser
publiquement, avec la logique rie la transparence à laquelle il a manqué.
Sur l'adhésion, sur l'alliance, \'exemple de la participation réelle au projet révolutionnaire
décide souverainement. La conscience des retards, la lutte contre les séparations, la passion
d'atteindre à plus de cohérence, tel est ce qui doit fonder entre nous, comme entre l'I.S. et les
groupes autonomes ou les fédérations futures, une confiance objective. 11 y a tout lieu d'espé-
rer que nos alliés rivaliseront avec nous dans la radicalisation des conditions révolutionnaires,
comme nous attendons que rivalisent avec les situationnistes ceux qui auront choisi de les
rejoindre. Tout permet de supposer qu'à un certain degré d'extension de la conscience révo-
lutionnaire, chaque groupe aura atteint une cohérence telle que la qualité de meneur de jeu
de tous les participants et le caractère dérisoire des retards laisseront aux individus le droit
IN'ŒHNATIONALK SITIATIOXNISTK
is leurs options et de changer d'organisation selon leurs affinités passionnelles,
lint'iice momentanée de l'I.S. est un fait dont il faut aussi tenir compte, une lieu-
i. comme le sourire ambigu du chat-tigre des révolutions invisibles.
l'Internationale dispose aujourd'hui d'une richesse théorique et pratique qui
une fois partagée, appropriée et renouvelée par les éléments révolutionnaires
l'I.S. et le,s groupes autonomes disparaissent à leur tour dans la richesse
. elle se doit d'accueillir seulement ceux qui le désirent en connaissance de
re quiconque a fait la preuve que parlant et agissant pour lui-même, il parle
le beaucoup : soit en créant par sa praxis poétique (tract, émeute, film, agita-
•egroupement des forces subversives, soit en se trouvant seul détenteur de la
l'expérience de radicalisation d'un groupe. L'opportunité du passage à l'I.S.
une question de tactique à débattre : ou le groupe est asse/. fort pour céder
de jeu, ou son échec est tel que les meneurs de jeu sont seuls à décider, ou le
l'a pas réussi, par suite de circonstances objectives inéluctables, à former un
: où le nouveau prolétariat expérimente son émancipation, l'autonomie dans la
• volutionnaire est le premier pas vers l'autogestion généralisée. La lucidité que
iturçons d'entretenir sur nous-mêmes et sur le monde enseigne qu'il n'y a, dans la
l'organisation, ni précision ni avertissement superflus. Sur la question de la liberté,
létail est déjà une vérité d'Etal.
Haoul VAXHUiEM.
INTKRNATI( )NALK SITUATIONNISTIi
CONTRIBUTIONS
SERVANT A RECTIFIER L'OPINION DU PUBLIC
SUR LA RÉVOLUTION DANS LES PAYS SOUS-DÉVELOPPÉS
Le rôle éminemment révolutionnaire de la bourgeoisie est d'avoir introduit,
d'une façon décisive et irréversible, l'économie dans l'histoire. .Maîtresse fidèle
de cette économie, elle est, depuis son apparition, la maîtresse effective bien
cjue parfois inconsciente. — de « l'histoire universelle ». Pour la première t'ois
celle-ci a cessé d'être un phantasme métaphysique ou un acte du Wcltç/cixt pour
devenir un fait matériel, aussi concret que l'existence triviale de chaque individu.
Depuis l'avènement de la production marchande, rien dans le monde n'échappe
au développement implacable de ce néo-fatum, l'invisible rationalité économique :
la logique de la marchandise. Totalitaire et impérialiste par essence, elle exige
pour terrain d'action la planète entière, et pour serviteurs la totalité des hommes.
Là où il y a ir.archandise, il n'y a que des esclaves.
A la cohérence oppressive d'une classe particulière pour maintenir l'huma-
nité dans la préhistoire, le mouvement révolutionnaire — produit direct et invo-
lontaire de la domination capitaliste bourgeoise — a opposé depuis plus d'un
siècle le projet d'une cohérence libératrice, œuvre de tous et de chacun, l'inter-
vention libre et consciente dans la création de Y Histoire : l'abolition réelle de
toute division en classes et la suppression de l'Kconomie.
Là où il a pénétré — c'est-à-dire presque partout dans le monde — le virus
de la marchandise ne cesse de bouleverser les formations socio-économiques
les plus sclérosées, et de permettre à des millions d'êtres humains de découvrir
dans la misère et la violence le temps historique de l'économie. Partout où il
pénètre il répand son principe destructeur, dissout les vestiges du passé, et pousse
à leur extrême tous les antagonismes. Kn un mot, il hâte la révolution sociale.
Toutes les murailles de Chine s'écroulent à son passage, et à peine s'installe-t-il
en Inde que tout se dissout autour de lui et des révolutions agraires éclatent à
Bombay, au Bengale et à Madras : les xones pré-capitalistes du monde accèdent
à la modernité bourgeoise, mais sans la base matérielle de celle-ci. Comme dans
le cas de son prolétariat, là aussi les forces que la bourgeoisie a contribué à libérer,
ou même à créer, vont maintenant se tourner contre elle et contre ses serviteurs
autochtones : la révolution des sous-développés devient un des principaux cha-
pitres de l'histoire moderne.
1
Si le problème de la révolution dans les pays sous-développés se pose d'une
façon particulière, ceci est dû au développement même de l'histoire. C'est que,
dans ces pays, le retard économique général — entretenu par la domination
coloniale et les couches qui la soutiennent —, le sous-développement des forces
productives, ont empêché le développement de formations socio-économiques
40
INTERNATIONALE SITUATIONNISTE
(jui devraient, rendre immédiatement exécutable la théorie révolutionnaire éla-
borée, depuis plus d'un siècle, à partir des sociétés capitalistes avancées. La tota-
lité de ces pays, au moment où ils entrent en lutte, ignore la grande industrie, et
le prolétariat est loin d'y être la classe majoritaire. C'est la paysannerie pauvre
( ni assume cette fonction.
Les difïérents mouvements de libération nationale sont apparus bien après
la déroute du mouvement ouvrier, consécutive à la défaite de la révolution russe,
transformée dès son avènement en contre-révolution au service d'une bureau-
cratie prétendue communiste. Ils ont donc subi, soit consciemment, soit dans une
fr.usse conscience, toutes les tares et les faiblesses de cette contre-révolution
généralisée ; et, le retard général aidant, ils n'ont pu dépasser aucune des limites
imposées au mouvement révolutionnaire vaincu. Rt c'est justement à cause de
la défaite de celui-ci que les pays colonisés ou semi-colonisés ont eu à combattre
seuls l'impérialisme. Vais, le combattant seul sur une partie seulement du terrain
révolutionnaire total, ils ne l'ont chassé que partiellement. Les régimes d'oppres-
sion qui se sont installés partout où la révolution de libération nationale a cru
triompher ne sont qu'une des formes sous lesquelles s'opère le retour du refoulé.
Quelles que soient les forces qui y ont participé, et quel que soit le radica-
lisme de leurs directions, les mouvements de libération nationale ont toujours
abouti à l'accession des sociétés ex-colonisées à des /ormes modernes de l'Etui,
et à des prétentions à la modernité dans l'économie. En Chine, Imago pater des
révolutionnaires sous-développés, la lutte des paysans contre l'impérialisme
américain, européen et japonais a fini, vu la défaite du mouvement ouvrier
dès les années 1925-1927, par mener au pouvoir une bureaucratie sur le modèle
russe. Le dogmatisme stalino-léniniste dont elle dore son idéologie — récemment
réduite au catéchisme rouge de l\'a(> — n'est que le mensonge et, dans le meilleur
des cas. la fausse conscience, qui accompagnent sa pratique contre-révolutionnaire.
Le l-'anonisme et le Castro-Guévarisme sont la fausse conscience à travers
laquelle la paysannerie accomplit l'immense tâche de débarrasser la société pré-
capitaliste de ses séquelles semi-féodales et coloniales, et d'accéder à la dignité
nationale foulée aux pieds des colons et des classes dominantes rétrogrades.
Le Benbellisme, Xassérisrne, Titisme on Maoïsme sont les idéologies qui annon-
cent la lin de ces mouvements et leur appropriation privathe par les couches
urbaines petites-bourgeoisies ou militaires : la recomposition de la société d'exploi-
tation, mais cette fois-ci avec de nouveaux maîtres et sur la base de nouvelles
structures socio-économiques. Partout où la paysannerie a lutté, victorieusement
et a mené au pouvoir les couches qui ont encadré et dirigé sa lutte, elle a été la
première à subir leurs violences, et à payer les frais énormes de leur domination.
La bureaucratie moderne, comme la plus antique (en Chine par exemple), édifie
son pouvoir et sa prospérité sur la surexploitation des paysans : l'idéologie ne
change rien à l'affaire. I^n Chine ou à Cuba, en Egypte ou en Algérie, elle joue
partout le même rôle et assume les mêmes fonctions.
Dans le processus d'accumulation du capital, la bureaucratie, est la réalisation
••'e ce dont la bourgeoisie était seulement le concept. Ce que la bourgeoisie a fait
pendant des siècles « à travers le sang et la boue », la bureaucratie veut le réaliser
•'oiiseieniment et « rationnellement » en l'espace de quelques décennies. Seule-
IXTK1ÎNATIONALK SIT UATIOXXISTK
ment la bureaucratie ne peut accumuler le capital sans accumuler les mensonges :
ce qui constituait le péché originel de la richesse capitaliste est sinistreinent
baptisé « accumulation primitive socialiste ». Tout ce que les bureaucraties sous-
développées disent, se représentent et s'imaginent être le socialisme, n'est en
réalité rien d'autre que le néo-mercantilisme achevé. <i L'Ktat bourgeois sans
bourgeoisie » (Lénine) ne peut dépasser les tâches historiques de la bourgeoisie ;
et le pays industriel le plus développé montre au pays moins développé l'image
de son propre développement à venir. La bureaucratie bolchevik au pouvoir
ne trouvait rien de mieux à proposer au prolétariat révolutionnaire russe que de
« se mettre à l'école du capitalisme d'lit al allemand ». Tous ces pouvoirs soi-
disant socialistes sont tout au plus une imitation sous-développéc de la bureau-
cratie qui a dominé et vaincu le mouvement révolutionnaire en Kurope. C.e que
peut faire, ou esl obligée de faire la bureaucratie, n'émancipera pas ia masse
des travailleurs, ni n'améliorera substantiellement sa condition sociale, car ceci
dépend non seulement des forces productives mais de leur appropriation par les
producteurs. Toutefois, ce qu'elle ne manquera pas de faire, c'est de créer les
conditions matérielles pour réaliser les deux. La bourgeoisie a-t-elle jamais fait
moins ?
Dans les révolutions bureaucratiques-paysannes, seule la bureaucratie vise
consciemment et lucidement le pouvoir. La prise du pouvoir correspond au
moment historique où la bureaucratie s'empare de l'Klal et déclare son indépen-
dance vis-à-vis de masses révolutionnaires, avant même l'élimination des séquelles
coloniales, et avant d'être effectivement indépendante de l'étranger. Kn entrant
dans l'Etat, la nouvelle classe se réfugie dans l'hétéronomie militante contre
toute autonomie des masses. Seule propriétaire de toute la société, elle se déclare
seule représentante de ses intérêts supérieurs. L'Jitat bureaucratique esl en ceci
l'Htat hégélien réalisé. Sa séparation de la société consacre en même temps la
séparation en classes antagoniques : l'union momentanée de la bureaucratie et
de la paysannerie n'est que la fantastique illusion à travers laquelle toutes deux
accomplissent les tâches historiques immenses de la bourgeoisie défaillante. Le
pouvoir bureaucratique édifié sur les ruines de la société coloniale préeapitaliste
n'est pas l'abolition des antagonismes de classes ; il ne fait que substituer aux
anciennes, de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, et de nou-
velles formes de luttes.
10
N'est sous-développé que celui qui reconnaît la valeur positive de la puis-
sance de ses maîtres. La course pour rattraper la réification capitaliste reste la
meilleure voie vers le sous-développement renforcé. La question du développe-
ment économique est inséparable de la question du propriétaire véritable de
l'économie, du maître réel de la force de travail ; tout le reste est bavardage de
spécialistes.
11
.Jusqu'ici les révolutions des pays sous-développés n'ont t'ait qu'essayer
d'imiter le bolchevisme de différentes manières ; il s'agit dorénavant de le dis-
soudre dans le Pouvoir des Soviets.
.Mustapha KHAVATI.
42
INTERNATIONAL]-: SITUATIONN1STK
LA SÉPARATION ACHEVÉE
< Et sans doute notre temps... préfère l'image à la chose,
la copie à l'original, la représentation à la réalité, l'appa-
rence à l'être... Ce qui est sacré pour lui, ce n'est que l'illu-
sion, mais ce qui est profane, c'est la vérité. Mieux, le sacré
grandit à ses yeux à mesure que décroît la vérité et que
l'illusion croît, si bien que. le comble de l'illusion est aussi
pour lui If comble dn sacré. »
Feuerbach.
Préface à la deuxième édition de
L'Essence du Christianisme.
1
Toute la vie des sociétés dans lesquelles régnent les conditions modernes de
production s'annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce
qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation.
Les images qui se sont détachées de chaque aspect de la vie fusionnent
dans un cours commun, où l'unité de cette vie ne peut plus être rétablie. La
réalité considérée partiellement se déploie dans sa propre unité générale en tant
que pseudo-monde à part, objet de la seule contemplation. La spécialisation des
images du monde se retrouve, accomplie, dans le monde de l'image autonomisé,
où le mensonger s'est menti à lui-même. Le spectacle en général, comme inversion
concrète de la vie, est le mouvement autonome du non-vivant.
Le spectacle se présente à la fois comme la société même, comme une partie
de la société, et comme instrument d'unification. En tant que partie de la société,
il est expressément le secteur qui concentre tout regard et toute conscience.
Du fait même que ce secteur est séparé, il est le lieu du regard abusé et de la
fausse conscience ; et l'unification qu'il accomplit n'est rien d'autre qu'un lan-
gage officiel de la séparation généralisée.
Le spectacle n'est pas un ensemble d'images, mais un rapport social entre
des personnes, médiatisé par des images.
Le spectacle ne peut être compris comme l'abus d'un monde de la vision,
e produit des techniques de diffusion massive des images. Il est bien plutôt une
\Veltanschauung devenue effective, matériellement traduite. C'est une vision
du inonde qui s'est, objectivée.
13
INTERNATIONALE SITUATIONNISTE
Le spectacle, compris dans sa totalité, est à la fois le résultat et le projet
du mode de production existant. Il n'est pas un supplément au monde réel, sa
décoration surajoutée. Il est le cœur de l'irréalisme de la société réelle. Sous
toutes ses formes particulières, information ou propagande, publicité ou consom-
mation directe de divertissements, le spectacle constitue le modèle présent de la vie
socialement dominante. II est l'affirmation omniprésente du choix déjà fait
dans la production, et sa consommation corollaire. Forme et contenu du spec-
tacle sont identiquement la justification totale des conditions et des fins du
système existant. Le spectacle est aussi la présence permanente de cette justi-
fication, en tant qu'occupation de la part principale du temps vécu hors de la
production moderne.
La séparation fait elle-même partie de l'unité du monde, de la praxis sociale
globa'e qui s'est scindée en réalité et en image. La pratique sociale, devant laquelle
se pose le spectacle autonome, est aussi la totalité réelle qui contient le spec-
tacle. Mais la scission dans cette totalité la mutile au point de faire apparaître
le spectacle comme son but. Le langage du spectacle est constitué par des signes
de la production régnante, qui sont en même temps la finalité dernière de cette
production.
8
On ne peut opposer abstraitement le spectacle et l'activité sociale effective ;
ce dédoublement est lui-même dédoublé. Le spectacle qui inverse le réel est
effectivement produit. Kn môme temps la réalité vécue est matériellement envahie
par la contemplation du spectacle, et reprend en elle-même l'ordre spectaculaire
en lui donnant une adhésion positive. La réalité objective est présente des deux
côtés. Chaque notion ainsi fixée n'a pour fond que son passage dans l'opposé :
la réalité surgit dans le spectacle, et le spectacle est réel. Cette aliénation réci-
proque est l'essence et le soutien de la société existante.
Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux.
1(1
Le concept de spectacle unifie et explique une grande diversité de phéno-
mènes apparents. Leurs diversités et contrastes sont les apparences de cette
apparence organisée socialement, qui doit être elle-même reconnue dans sa
vérité générale. Considéré selon ses propres termes, le spectacle est l'affirmation
de l'apparence et l'affirmation de toute vie humaine, c'est-à-dire sociale, comme
simple apparence. Mais la critique qui atteint la vérité du spectacle le découvre
comme la négation visible de la vie : comme une négation de la vie qui est devenue
visible.
11
Pour décrire le spectacle, sa formation, ses fonctions, et les forces qui ten-
dent à sa dissolution, il faut distinguer artificiellement des éléments inséparables,
lin analysant le spectacle, on parle dans une certaine mesure le langage même
du spectaculaire, en ceci que l'on passe sur le terrain méthodologique de cette
société qui s'exprime dans le spectacle. Mais le spectacle n'est rien d'autre que
/c sens de la pratique totale d'une formation économique-sociale, son emploi
du temps. (Test le moment historique qui nous contient.
44
INTEKNATIONALK SITUATIONXISTK
12
l.e spectacle se présente connue une énorme positivité indiscutable et inac-
cessible. Il ne dit rien de plus que « ce qui apparaît est bon, ce qui est bon appa-
raît . L'attitude qu'il exige par principe est cette acceptation passive qu'il a
déjà en l'ait obtenue par sa manière d'apparaître sans réplique, par son mono-
pole de l'apparence.
l.'i
l.e caractère fondamentalement tautologique du spectacle découle du
simple l'ait que ses moyens sont en même temps son but. Il est le soleil qui ne
se couche jamais sur l'empire de la passivité moderne. Il recouvre toute la sur-
face du monde et baigne indéfiniment dans sa propre gloire.
M
l,a société qui repose sur l'industrie moderne n'est pas fortuitement ou sujier-
liciellement spectaculaire, elle est fondamentalement spectacliste. Dans le spec-
tacle, image de l'économie régnante, le but n'est rien, le développement est tout.
Le spectacle ne veut en venir à rien d'autre qu'à lui-même.
lin tant qu'indispensable parure des objets produits maintenant, en tant
qu'exposé général de la rationalité du système, et en tant que secteur économique
avancé qui façonne directement une multitude croissante d'images-objets, le
spectacle est /</ principale production de la société actuelle.
16
Le spectacle se soumet les hommes vivants dans la mesure où l'économie
les a totalement soumis. Il n'est rien d'autre que l'économie se développant
pour elle-même. Il est le reflet fidèle de la production des choses, et l'objecti-
vation infidèle des producteurs.
17
La première phase de la domination de l'économie sur la vie sociale avait
entraîné dans la définition de toute réalisation humaine une évidente dégradation
de Y être, en avoir. La phase présente de l'occupation totale de la vie sociale par
les résultats accumulés de l'économie conduit à un glissement généralisé de
I'<HW> au paraître, dont tout « avoir » effectif doit tirer son prestige immédiat
et sa fonction dernière. En même temps toute réalité individuelle est devenue
sociale, directement dépendante de la puissance sociale, façonnée par elle. L'n
ceci seulement qu'elle n'est pas. il lui est permis d'apparaître.
18
Là où le monde réel se change en simples images, les simples images devien-
nent des êtres réels, et les motivations efficientes d'un comportement hypnotique.
l.e spectacle, comme tendance à faire voir par différentes médiations spécialisées
le inonde qui n'est plus directement saisissable, trouve normalement dans la
vue le sens humain privilégié, qui fut à d'autres époques le toucher ; le sens le
plus abstrait, et le plus m j\sti fiable, correspond à l'abstraction généralisée de la
société actuelle. Mais le spectacle n'est pas identifiable au simple regard, même
combiné à l'écoute. Il est ce qui échappe à l'activité des hommes, à la reconsi-
dération et à la correction de leur œuvre. Il est le contraire du dialogue. Partout
"ù il y a représentation indépendante, le spectacle se reconstitue.
INTERNATIONAL.!': SITUATIONNIS'J'K
19
Le spectacle est l'héritier de toute la faiblesse du projet philosophique occi-
dental qui fut une compréhension de l'activité, dominée par les catégories du
voir ; aussi bien qu'il se fonde sur l'incessant déploiement de la rationalité tech-
nique précise qui est issue de cette pensée. 11 ne réalise pas la philosophie, il
philosophise la réalité. C'est la vie concrète de tous qui s'est dégradée en univers
spéculatif.
La philosophie, en tant que pouvoir de la pensée séparée, et pensée du pou-
voir séparé, n'a jamais pu par elle-même dépasser la théologie. Le spectacle est
la reconstruction matérielle de l'illusion religieuse. La technique spectaculaire
n'a pas dissipé les nuages religieux où les hommes avaient placé leurs propres
pouvoirs détachés d'eux : elle les a seulement reliés à une base terrestre. Ainsi
c'est la vie la plus terrestre qui devient opaque et irrespirable. Elle ne rejette
plus dans le ciel, mais elle héberge chez elle sa récusation absolue, son fallacieux
paradis. Le spectacle est la réalisation technique de l'exil des pouvoirs humains
dans un au-delà : la scission achevée à l'intérieur de l'homme.
21
A mesure que la nécessité se trouve socialement rêvée, le rêve devient néces-
saire. Le spectacle est le mauvais rêve do la société moderne enchaînée, qui n'ex-
prime finalement que son désir de dormir. Le spectacle est le gardien de ce som-
meil.
I
Le fait que la puissance pratique de la société moderne s'est détachée d'elle-
même, et s'est édifié un empire indépendant dans le spectacle, ne peut s'expliquer
que par cet autre fait que cette praticpie puissante continuait à manquer de cohé-
sion, et était demeurée en contradiction avec elle-même.
("est la plus vieille spécialisation sociale, la spécialisation du pouvoir, qui
est à la racine du spectacle. Le spectacle est ainsi une activité spécialisée qui parle
pour l'ensemble des autres, ('.'est la représentation diplomatique de la société
hiérarchique devant elle-même, où toute autre parole est bannie. Le plus moderne
y est aussi le plus archaïque.
Le speclacle est le discours ininterrompu que l'ordre présent tient sur lui-
même, son monologue élogieux. ("est l'auto-portrait du pouvoir à l'époque de
sa gestion totalitaire des conditions d'existence. L'apparence fétichiste de pure
objectivité dans les relations spectaculaires cache leur caractère de relation
entre hommes et entre classes : une seconde nature paraît dominer notre envi-
ronnement de ses lois fatales. .Mais le spectacle n'est pas ce produit nécessaire
du développement technique regardé comme un développement naturel. La
société du spectacle est au contraire la forme qui choisit son propre contenu tech-
nique. Si le spectacle, pris sous l'aspect restreint des « moyens de communication
de masse », qui sont sa manifestation superficielle la plus écrasante, peut paraître
envahir la société comme une simple instrumentation, celle-ci n'est en l'ait rien
de neutre, mais l'instrumentation même qui convient à son auto-mouvement
total. Si les besoins sociaux de l'époque où se développent de telles techniques
ne peuvent trouver de satisfaction cpie par leur médiation, si l'administration
de cette société et tout contact entre les hommes ne peuvent plus s'exercer que
40
INTERNAT K )NALE SITUATIONN1STE
par l'intermédiaire de cette puissance de communication instantanée, c'est parce
([ne cette .< communication » est essentiellement unilatérale ; de sorte que sa
concentration revient à accumuler dans les mains de l'administration du système
existant les moyens qui lui permettent de poursuivre cette administration déter-
minée. La scission généralisée du spectacle est inséparable de l'Etal moderne,
c'est-à-dire de la l'orme générale de la scission dans la société, produit de la divi-
sion du travail social et organe de la domination de classe.
La Dépuration est l'alpha et l'oméga du spectacle. L'institutionnalisation de
la division sociale du travail, la formation des classes avaient construit une
première contemplation sacrée, l'ordre mythique dont tout pouvoir s'enve-
loppe dés l'origine. Le sacré a justifié l'ordonnance cosmique et ontologique
qui correspondait aux intérêts des maîtres, il a expliqué et embelli ce que la
société ne pouvait pas faire. Tout pouvoir séparé a donc été spectaculaire, mais
l'adhésion de tous à une telle image immobile ne signifiait que la reconnaissance
commune d'un prolongement imaginaire pour ]a pauvreté de l'activité sociale
réelle, encore largement ressentie comme une condition unitaire. Le spectacle
moderne exprime au contraire ce que la société peut faire, mais dans cette expres-
sion le permis s'oppose absolument au possible. Le spectacle est la conservation
de l'inconscience dans le changement pratique des conditions d'existence. Il
est son propre produit, et c'est lui-même qui a posé ses règles : c'est un pseudo-
sacré. Il montre ce qu'il est : la puissance séparée se développant en elle-même,
dans la croissance de la productivité au moyen du raffinement incessant de la
division du travail en parcellarisation des gestes, alors dominés par le mouvement
indépendant des machines ; et travaillant pour un marché toujours plus étendu.
Toute communauté et tout sens critique se sont dissous au long de ce mouvement,
dans lequel les forces qui ont pu grandir en se séparant ne se sont pas encore
Avec la séparation généralisée du travailleur et de son produit, se perdent
tout point de vue unitaire sur l'activité accomplie, toute communication person-
nelle directe entre les producteurs. Suivant le progrès de l'accumulation des
produits séparés, et de la concentration du processus productif, l'unité et la
communication deviennent l'attribut exclusif de la direction du système. La
réussite du système économique de la séparation est la prolétarisation du monde.
Par la réussite même de la production séparée en tant que production du
séparé, l'expérience fondamentale liée dans les sociétés primitives à un travail
principal est en train de se déplacer, au pôle de développement du système,
vers le non-travail, l'inactivité. Mais cette inactivité n'est en rien libérée de
l'activité productrice : elle dépend d'elle, elle est soumission inquiète et admi-
rative aux nécessités et aux résultats de la production ; elle est elle-même un
produit de sa rationalité. Il ne peut y avoir de liberté hors de l'activité, et dans
<e cadre du spectacle toute activité est niée, exactement comme l'activité réelle
i clé intégralement captée pour l'édification globale de ce résultat. Ainsi l'actuelle
libération du travail », l'augmentation des loisirs, n'est aucunement libération
lans le travail, ni libération d'un monde façonné par ce travail. Rien de l'activité
.'olée dans le travail ne peut se retrouver dans la soumission à son résultat.
Le système économique fondé sur l'isolement est une production circulaire
t'ifuilcmenl. L'isolement l'onde la technique, et le processus technique isole
retour. De l'automobile à la télévision, tous les bien? sélectionnés par le sys-
INTKHNATIOXALK SlTUATlONNlSTli
lenH1 spectaculaire sont aussi ses armes pour le renforcement constant îles condi-
tions d'isolement des «foules solitaires». Le spectacle retrouve toujours plus
concrètement ses propres présuppositions.
i.'origine du spectacle est la perte de l'unité du monde, et l'expansion gigan-
tesque du spectacle moderne exprime la totalité de cette perte : l'abstraction
de tout travail particulier et l'abstraction générale de la production d'ensemble
se traduisent parfaitement dans le spectacle, dont le mude d'être conrri-l est juste-
ment l'abstraction. Dans le spectacle, une partie du monde se représente devant
le monde, et lui est supérieure. Le spectacle n'est que le langage commun de
celte séparation. Ce qui relie les spectateurs n'est qu'un rapport irréversible
au centre même qui maintient leur isolement. Le spectacle réunit le séparé,
mais il le réunit, en tant que séparé.
30
L'aliénation du spectateur au profit de l'objet contemplé (qui est le résultat
de sa propre activité inconsciente) s'exprime ainsi : plus il contemple, moins il
vit ; plus il accepte de se reconnaître dans les images dominantes du besoin,
moins il comprend sa propre existence et son propre désir. L'extériorité du spec-
tacle par rapport à l'homme agissant apparaît en ce (pie ses propres gestes ne
sont plus à lui, mais à un autre qui les lui représente. (Test pourquoi le spectateur
ne se sent chez lui nulle part, car le spectacle est partout.
Le travailleur ne se produit pas lui-même, il produit une puissance indépen-
dante. Le succès de cette production, son abondance, revient vers le producteur
comme abondance de la dépossession. Tout le temps et l'espace de son inonde
lui deviennent étrangers avec l'accumulation de ses produits aliénés. Le spectacle
est la carte de ce nouveau monde, carte qui recouvre exactement son territoire.
Les forces mêmes qui nous ont échappé se montrent à nous dans toute leur puis-
sance.
Le spectacle dans la société correspond à une fabrication concrète de l'alié-
nation. L'expansion économique est principalement l'expansion de cette pro-
duction industrielle précise. Ce qui croît avec l'économie se mouvant pour elle-
même ne peut être que l'aliénation qui était justement dans son noyau originel.
L'homme séparé de son produit, de plus en plus puissamment- produit lui-
même tous les détails de son monde, et ainsi se trouve de plus en plus séparé
de son monde. D'autant plus sa vie est maintenant son produit, d'autant plus
il est séparé de sa vie.
34
Le spectacle est le capital à un tel degré d'accumulation qu'il devient image.
Guv DKUOBD.
Ce texte constitue le premier chapitre d'un livre actuellement
sons presse, l.ti Sociélé du Sfiectticlf.
48
IXTKKXATIOXALE SITUAT IONXISTE
JUGEMENTS CHOISIS
AVANCÉS RÉCEMMENT A PROPOS DE L'I.S.
[Venant l:i parole au nom de ses camarades.
le président de l'A.F.O.K.S., André Schnei-
der, a déclare que la dissolution de l'Asso-
ciation était un des principaux objectifs
de l'actuel comité. Pourquoi "? Comme il
est si bien dit dans un communique publié
a cet elîel, c'est par mépris pour le syndica-
lisme étudiant. (...) Ils rendent sans doute
au mauvais service à la défense de la cause
étudiante. Ils s'en moquent encore, car
solidarité el entr'aide sont pour eux de
vains mois. Leur docfrine. si on peut em-
ployer ce tenue à propos de leurs délirantes
élucuhrations. qui n'auraient jamais dû
quitter leur fumier originel, est une sorte
de révolul ionnarisme radical à base de
nihilisme (,..i Un monument d'imbécile
fanatisme, rédigé dans un jargon préten-
tieux, assaisonné de bordées d'injures et
d'insultes gratuites aussi bien à l'égard de
leurs professeurs qu'à celui de leurs cama-
rades. On s'y réfère constamment à l'oc-
culte Internationale silualionniste ». Si on
voulait employer le même langage que ces
trublions chevelus, on dirait volontiers
qu'ils se vautrent avec délices dans la
fange de leur misérabilisme intellectuel,
l.a plupart de ces responsables et adeptes
ont su accommoder leur physique à leur
intellect : une belle brochette de beatniks
i-f de provos quoique ces Absalou au petit
pied se défendent de l'être.
/.(• \'oiwel Alsacien (25-11-66).
Or. l'A.I-'.(i.E.S. esf devenue depuis les
élections de mai dernier la proie d'un
ui•oupemenl d'illuminés, se prétendant ré-
volutionnaires, mais en tout cas nihilistes,
puisqu'ils entendent faire la révolution
par la dissolution et la destruction de
toutes les structures sociales, à commencer
par le syndicalisme étudiant et ouvrier.
I'11 manifeste, tiré à plusieurs milliers
d'exemplaires, publié sous le sigle de
n'.X.F.F. el de l'A.F.O.K.S. avec des
références explicites à une internationale
occulte situationiiiste, exprime la nouvelle
doctrine de l'A.F.G.Iï.S. Ce manifeste est
essentiellement un ramassis de jugements
critiques et vagues sur la société, et la civi
lisation contemporaines présenté dans une
formule des plus fumeuses, ce qui laisse
craindre que les intellectuels du mouve-
ment n'aient pas vraiment digéré les théo-
ries des grands révolutionnaires de l'his-
toire. 11 n'y a vraiment rien de neuf, rien
d'original dans la contestation de certains
phénomènes sociologiques. Seule la finalité
attribuée à la révolution est nouvelle :
•• C'est au travail lui-même qu'il faut
aujourd'hui s'en prendre « (...) C'est pour-
quoi d'ailleurs, les seuls éléments dignes
aujourd'hui d'intérêt et d'estime sont ceux
« qui prennent dans le système des études,
ce qu'il y a de meilleur : les bourses ». Voilà
qui permet de se faire une idée sur le
groupe des pseudo-intellectuels révolu-
tionnaires qui a pris le p o u v o i r à
l'A.F.O.K.S.
L'Alstice (26-ll-li»i).
Notre quarteron d'internationalistes situa-
tionnistes trouve, en ciïet, les •• provos
trop bourgeois et cite en exemple la Ligue
Révolutionnaire Communiste qu'ont, formé
au Japon les kamikaze du grand soir >..
En attendant, ce grand soir, les nuits sont
bonnes à prendre : on parle, à Strasbourg,
d'un premier kolkhose où, à l'occasion, ces
demoiselles font partager leurs ardeurs
nihilistes aux étudiants africains - révo-
lutionnaires » (...) Sur le plan constructif.
si l'on ose employer ce ternie, nos > situa-
tionnistes > proposent de dissoudre la
société présente et d'accéder au règne de
la liberté » : leur devise est de « vivre sans
temps mort et de jouir sans entraves
INTERNATIONALE SI'ITATIONNISTE
.Ven croire les mauvaises langues, ee der-
nier point au programme serait déjà en
cours de réalisation au siège de l'A.G. où la
sexualité de groupe s'épanouirait effecti-
vement « sans entraves ». L'ordre ne
règne plus à Strasbourg. N'empêche ! Que
des années de militantisme progressiste
aboutissent à livrer le syndicalisme étu-
diant à une pareille équipe de xigotos, en
dit long sur le fiasco de l'U.N.E.F.
(1-12-06).
rejetant toute morale et toute entrave
légale, vont cyniquement jusqu'à prôner
le vol, la destruction des études, la sup-
pression du travail, la subversion totale
et la révolution mondiale prolétarienne
sans retour possible pour « jouir sans
entrave »...
Président LIabador.
Ordonnance de référé rendue le \'.'> décembre
1966 par le Tribunal de Grande instance
de Strasbourg.
Les thèses de 1' « Internationale Situation-
niste », ont une particularité, bien faite
pour séduire les étudiants : elles sont d'un
extrémisme difficilement dépassable (...)
Ce texte d'une bonne tenue littéraire cons-
titue un refus systématique de toutes les
formes d'organisation sociale et politique
existant à l'Ouest comme à l'Kst et de
toutes les oppositions qui tentent de les
transformer. Dans cette entreprise systé-
matique de destruction, les coups les plus
durs vont aux novateurs. Les philosophes,
les écrivains, les artistes les plus progres-
sistes de notre époque vont rejoindre les
institutions, les partis politiques et les
syndicats dans une damnation sans appel
(...) On retrouve dans cette vision, dra-
matique jusqu'à la caricature, du monde,
accompagnée d'une confiance messianique
dans la capacité révolutionnaire des masses
et dans son aptitude à la liberté, des résur-
gences de bien des utopies : fouriériste,
dadaïste, trotskyste...
le Monde (9-12-66).
Place nette : les jeunes - situationnisles
de Strasbourg sont contre tout. Contre les
vieux partis, parce qu'ils sont vieux :
contre les partis nouveaux, parce qu'ils
vieilliront ; contre l'Université, qui fabrique,
disent-ils, les cadres d'une société sans
liberté ; contre les professeurs, qui sont
les cadres de la fabrique en question.
Contre l'art moderne, ce « cadavre » en
train de se décomposer sous nos yeux.
Contre les existentialistes, qui n'existent
pas plus que les autres ; contre la reli-
gion, qui est « dépassée », notamment
par elle-même. Contre les anarchistes, parce
qu'ils se supportent les uns les autres,
preuve d'incurable aboulie : contre les
marxistes officiels, si bien installés dans
leur marxisme qu'ils n'en sortiraient même
pas pour faire la révolution, et contre les
« provos » d'Amsterdam, leurs faux-frères
en rébellion contre l'ordre établi. Une seule
doctrine trouve grâce devant eux : le
situationnisme. C'est leur seule faiblesse.
André Frossard.
Le Figaro (17-12-66).
Attendu que la mauvaise gestion des inté-
rêts pécuniaires de l'A.F.G.E.S. reprochée
aux défendeurs résulte d'une façon évidente
du fait, par eux non contesté, qu'ils ont
fait imprimer et distribuer aux frais de
l'A.F.G.E.S., 10.000 brochures qui ont
coûte près de 5.000 F., et autres publica-
tions antérieurement, d'inspiration « Inter-
nationale situationniste » (...) Qu'il suffit
en effet de lire ces publications dont les
défendeurs sont les auteurs, pour constater
que ces cinq étudiants à peine sortis de
l'adolescence, sans aucune expérience, le
cerveau encombré de théories philoso-
phiques, sociales, politiques et économiques
mal digérées, et ne sachant comment dissi-
per leur morne ennui quotidien, émettent la
vaine, orgueilleuse et dérisoire prétention
de porter des jugements définitifs et basse-
ment injurieux sur leurs condisciples, leurs
professeurs, Dieu, les religions, le clergé,
les gouvernements et les systèmes poli-
tiques et sociaux du inonde entier ; puis
LesJ gesticulations verbales des situation-
nistes ne tirent pas à conséquence (...)
Il est curieux d'ailleurs de voir l'empresse-
ment de la presse bourgeoise, qui se refuse
à passer des informations émanant du
mouvement ouvrier révolutionnaire, à
reprendre et à populariser les gesticula-
tions de ces polichinelles.
Monde Libertaire (janvier 1967).
Bien que je ne collabore plus comme na-
guère au Monde Libertaire, je n'aime pas
qu'on le débine lorsque l'on s'y produit,
ni que l'on évite, dans une intention péjo-
rative, toute allusion à l'action libertaire
en regard du situationnisme, cette forme
50
INTERNATIONALE SITUATIONNISTE
nouvelle du baroquismc (...) Les textes
de la brochure en question, je les ai lus
tels quels (style, intentions et injures) des
dizaines de fois avant 1914 (...) Il reste que
le modernisme des situationm'stes sent
trop le rafistolage pour qu'on attende leurs
directives. La conjoncture actuelle pose
avant tout des problèmes de capacité et
île responsabilité avec des responsables qui
ne soient pas leurs propres juges.
C. A. Bontemps.
Monde Libertaire (Janvier 1967).
continue de provoquer des remous dans
les milieux universitaires (...) Une qua-
rantaine de professeurs et d'assistants de
différentes sections de la Faculté des Lettres
de Strasbourg nous adressent une lettre
dans laquelle ils déclarent notamment :
11 faut beaucoup de complaisance ou
de prévention pour trouver quelque inté-
rêt aux proclamations et libelles de ces
gens, à leurs obscures querelles et à leurs
excommunications réciproques ».
Le Monde (5-3-67).
Fn etïet, a poursuivi l'avocat, ces statuts
stipulent que l'A.G. s'interdit toute acti-
vité politique, ce qui n'était pas le cas du
comité •< situationniste » se réclamant du
communisme et faisant l'éloge de Karl
Marx et de Ravachol (...) Ale Baumann a
blâmé les initiatives du comité « situa-
tionniste » visant à l'anéantissement des
efforts de générations d'étudiants par la
dissolution de l'association, ses dilapida-
tions — 4.500 F pour la publication du
fameux manifeste du 22 novembre, plus
de 1.500 F. de communications télépho-
niques en deux mois, dont des appels
de 317 F. l'unité pour le Japon où siège la
mystérieuse « Internationale situation-
niste », etc. — et l'état d'esprit discutable
propagé au sein du monde étudiant.
Combat (15-2-67).
Une nouvelle idéologie des étudiants se
répand à travers le monde ; c'est une ver-
sion déshydratée du jeune Marx, qui s'ap-
pelle « situationnisme ». Quelques-uns de
ses adhérents ont passé la semaine du
sit-in de la Lnndon Scliool of Econo-
mies à reproduire, péniblement car le
papier et les moyens d'impression man-
quaient, un manifeste situationniste. Ce
fut le seul produit quelque peu intellec-
tuel de l'affaire. D'un sectarisme austère
— ce manifeste traite même les provos
d'Amsterdam de dilettantes ••- , les situa-
tionnistcs trouvent chez l'étudiant une
vocation à la contestation au sein du capi-
talisme surdéveloppé. Là où leur raisonne-
ment est le plus conséquent, ils affirment
que la révolution prolétarienne sera une
fête ou ne sera rien.
Daily Telegraph (22-4-67).
Depuis plusieurs années — c'est-à-dire bien
avant que les situationnistes sortent provi-
soirement de l'ombre — je me suis « posé
des questions » et j'ai posé des questions
au mouvement. Je pense toujours que cela
est nécessaire et je continuerai. Mais je
me refuse absolument à ce que mon oppo-
sition aux formes actuelles de la F.A.
soit annexée ou serve d'argument à ceux
qui, sous prétexte de rénover l'anarchisme,
s'en vont renifler leurs inspirations dans
les poubelles du marxisme (...) Pour le
reste, autant en emportera le vent. Car,
demain, il n'y aura plus de situationnistes.
César Fayolle.
Mise au point, publiée dans Philosophie
dans un préau d'école (février 1967).
La filiation d'idées entre situationnistes et
provos ne fait pas de doute. Ce qui les
oppose concerne la méthode. Les situation-
nistes préfèrent agir dans l'ombre ; ils se
refusent à servir d'alibi à la société qu'ils
condamnent. Les provos, en acceptant dé-
libérément l'équivoque de la publicité,
optèrent pour ce qu'ils croyaient être une
lutte ouverte. En fait, provos, situation-
nistes et promoteurs de Sigma appartien-
nent à une même famille d'esprit. Nous
n'entreprendrons pas de détailler ici leurs
traits spécifiques, pas plus que d'établir
une quelconque hiérarchie au départ d'un
critère élu parmi d'autres ; non plus que de
mesurer le degré de l'influence exercée par
le mouvement situationniste sur chacun des
chefs de file provo.
Synthèses (avril-mai 1967).
L'affaire du comité «situationniste » de
l'Association des étudiants de Strasbourg
C'est assez dire à quel point il est difficile
d'envisager l'élaboration d'un programme
IXTKRXATIONALE SITUATIONNISTK
et (I une stratégie d'action avec les intelli-
gents névrotiques qui abondent dans ces
seetcs. Ces remarques visent entre autres le
groupe situationniste et sa revue : l'Inter-
nationale Situationniste. Les premiers, les
siluationnistes ont aperçu les implications
et conséquences de la critique de la pie
quotidienne. De leur propre aveu, ils
doivent beaucoup à cet ouvrage dont le
premier volume (Introduction) parut en
194<>. Presque seuls, pendant une période
dillicile. ils préservèrent, en précisant sa
portée, le mot d'ordre essentiel de la révo-
lution : changer la vie. Ils ont défendu la
théorie de l'aliénation en cherchant à
l'alliner. et sans se prévaloir d'un huma-
nisme philanthropique. Ils l'ont défendue
contre les attaques. Parmi les premiers, ils
ont saisi l'importance des problèmes
urbains et d'une critique de l'urbanisme
actuel comme idéologie. Ensuite, sur ces
bases, ils ont édifié un dogmatisme qui ne
le cède à aucun autre en malveillance sec-
taire, en susceptibilité. Or, ils ne proposent
pas une utopie concrète, niais une utopie
abstraite. Se figurent-ils vraiment qu'un
beau matin ou un soir décisif, les gens
vont se regarder en se disant : « Assez !
Assez de labeur et d'ennui ! Finissons-en !
et qu'ils entreront dans la Fête immor-
telle, dans la création des situations '.' Si
c'est arrivé une fois, le 18 mars 1871 à
l'aube, cette conjoncture ne se reproduira
plus.
II. I.efebvre.
f'nxiliiiii contre les technocrates.
(l^ditions Gonthier. -'' trimestre 19IÎ7).
L'Internationale situationniste a contribué
de manière décisive à rehausser la théorie
révolutionnaire au niveau du mouvement
réel de la société globale. Klle a eu le mérite
de porter la critique radicale sur le terrain
de la vie quotidienne et elle a, du même
coup, repris le point de vue de la totalité et
les projets de dépassement et de réalisa-
tion de la philosophie et de l'art. Kilo a
étendu la théorie de l'autogestion à tous les
domaines de la vie sociale, amorcé une
timide critique de l'économie politique et
affirmé l'exigence d'un accord minimum
entre ce qui est dit et ce qui est l'ait. La
misère de l'environnement accentue la qua-
lité d'un niveau théorique qui rejoint par-
fois celui de Korscb, de Luckacs, voire
celui de .Marx. Mais, comme pour toutes les
formations dont le rôle historique est
achevé, cette théorie a cessé de jouer un
rôle progressif et va de plus en plus se
dégrader en idéologie (...) La résolution de
la scission entre le subjectif et l'objectif
s'opère dans leur identité incarnée par
l'I'nique. Le syllogisme se décompose en
proposition majeure, il n'y a pas de révo-
lutionnaires hors de l'I.S., proposition mi-
neure, l'I.S. c'est Debord, conclusion, il n'y
a qu'un révolutionnaire au monde. De-
bord. On ne peut que sourire devant celte
prétention dérisoire à vouloir confisquer la
révolution. Une telle démarche relève d'une
conception aristocratique de la révolte. La
révolution se réduit à un grand jeu de
société où il importe avant tout d'accom-
plir de « belles actions » dans lesquelles il
est ensuite possible de se contempler avec
une complaisance précieuse. Debord. véri-
table Gondi de prisunic, ne t'ait que paro-
dier le désenchantement d'un cardinal qui,
face à la trivialisation de la vie quotidienne,
jouait en se regardant jouer le jeu eslhé
tique d'une lutte sans espoir face à la mon-
tée de l'appareil bureaucratique-bourgeois
(...) Groupe apparemment informe], l'In-
ternationale situationniste est en fait for-
tement structurée, avec son leader.
l'I'niquo... ayant pris totalement en mains
le mouvement dès ses débuts.
Frev, Garnault, etc.
L'I'nique et sa propriété. (Hagueneau.
nestre 1967).
L'événement qui mit les autres en branle
fut la brochure situationniste et ma réponse
dans le journal. Il n'y avait pas de quoi
fouetter un chat. Insulté, sans aucune pro-
vocation de notre part, par une poignée de
révolutionnaires (le bibliothèque, j'avais
répondu, comme c'était non seulement
mon droit mais mon devoir de militant,
à ces paltoquets sur le ton qui convenait.
F^l tout aurait pu en rester là. Pourtant
le scandale fut déclenché par un certain
Bodson, puis repris par toute la cinquième
colonne qui depuis des années attendait
l'instant favorable pour avoir la peau de
notre organisation (...) Il est vrai que je
n'avais jamais lu leur revue. Mais il est
plaisant de voir que ces zigotos qui n'ont
lu aucun des théoriciens de l'anarchie me
reprochent de manquer de lecture. Ils ne
sont pas seulement odieux, ils sont égale-
ment ridicules. Je savais parfaitement où en
était le situationnisme. Une critique de la
société qui est celle de tous les opposants,
ce qui est facile, et naturellement une part
d'exhibitionnisme qui est le lot de tous
les salonards de la Révolution. Naturelle-
ment aussi, une finalité qui n'excluait pas
l'Etat, bien sûr rénové ! (...) Car les pro-
testations épileptiques de certains palto-
quets devaient nous permettre de toucher le
fond du problème et de révéler au grand jour
toutes les ramifications du complot ourdi
par les marxisants pour dissoudre la Fédé-
ration Anarchiste (...) Lorsqu'on s'aper-
çoit que toutes les manœuvres ont échoué,
on applique la dernière tactique, dite
situalionnisle >. On pousse dans l'or-
INTERNATIONALE S1TUATIONNISTE
ganisation des saboteurs qui essaient de la
désagréger de l'intérieur ; de façon à ce
qu'elle disparaisse pour laisser la place à un
organisme nouveau qui, sous le sigle liber-
taire garant des libertés de l'homme, per-
mettra de reprendre l'opération marxiste
qui, à défaut de Révolution, réserve aux
chefaillons de fructueuses sinécures !
Maurice Joyeux.
L'Hydre de Lerne, la maladie infantile de
l'anarchie (Rapport au Congrès de
Bordeaux, mai 1967).
Surtout, nous ne pensons pas que l'imagi-
nation puisse régler son compte au soi-
disant réel tant qu'elle se fixe sur un objet
particulier — par exemple la ville. I.e
dernier avatar de l'utopie ancienne est la
théorie de l'urbanisme unitaire. Les situa-
tionnistes supposent que la problématique
urbaine recouvre et résout la probléma-
tique totale de la société. La ville devient
monde, le monde devient ville.
René Lourau.
lTtopie n° 1, (mai 1967).
Mais d'autres pensent qu'on peut fort bien
agir en France. En opérant en francs-
tireurs contre les Etats-Unis. Non pas avec
des armes. Mais en reprenant les méthodes
du réseau Jeanson, c'est-à-dire en provo-
quant en Europe des désertions de soldats
américains. Il s'agit là d'un réseau inter-
national où se retrouvent les anciens du
réseau Jeanson en France, des provos de
de Vries en Hollande, des membres de
l'Internationale situationnistc, particu-
lièrement bien organisée à Copenhague.
Minute (18-5-67).
C'est alors qu'apparaissent, pour la pre-
mière fois, les figures inquiétantes de
1' « Internationale situationniste ». Com-
bien sont-ils ? D'où viennent-ils ? Xul ne
le sait. Leur moyenne d'âge est la trentaine.
Signe particulier : une pensée qui va plus
vite que le son, l'allure confortable et
parfois coquette de messieurs qui ont beau-
coup lu, un mépris presque maladif pour
tout ce qui les entoure, une façon d'aborder
les problèmes avec les pincettes de l'hu-
mour. Ils sont sociologues, philologues,
théoriciens. Ils ont fini leurs études et
vivent à Paris, en Allemagne ou ailleurs.
Le Républicain Lorrain (28-6-67).
TROIS ADRESSES DE L'I.S.
FRANCE
INTERNATIONALE SITUATIONNISTE
B.P. 307-03 PARIS
ANGLETERRE
B.C.M. SITUATIONIST INTERNATIONAL
LONDON W.C.1
U.S.A.
SITUATIONIST INTERNATIONAL
P.O.BOX 491 COOPER STATION NEW-YORK (N.Y. 10003)
IXTK1ÎXATIONALE S1TUATIONNISTE
LA PRATIQUE
DE LA THÉORIE
laclices
Nous croyons utile de signaler qu'un
certain Inombre de personnes qui n'ont
jamais eu aucune sorte de relation avec les
situationnistes se sont fait passer ça et là,
à des lins diverses, pour membres de l'I.S.
l.'aspccl misérable des opinions qu'ils
peuvent exprimer devrait suflire à mettre en
garde leurs auditeurs, du moment que
ceux-ci pensent à garder, en présence de
ce genre de sollicitations, un minimum de
méliance. l.e t'ait nous a été signalé à
Bordeaux, à Grenoble, ailleurs. A Paris,
après un certain Dominique Frager qui
a opéré vers le mois de décembre, les
nommés Christian Descamps et Alain
Guillcrin se sont essayés dans le même
rôle peu sonlenable en avril.
Nous rappelons que les seules voies pour
prendre contact avec l'I.S. consistent à
écrire à noire adresse (B.P. 307-03 Paris),
ou à cire présenté par un des groupes
organisés avec lesquels nous acceptons
d'entretenir des relations. Les noms d'un
nombre suffisant de membres de l'I.S. sont
toujours mentionnés dans chaque numéro
de cette revue. Quiconque peut prétendre
éviter à quelqu'un ce nécessaire filtrage se
désigne par-là comme mulhornane ou ]>ro-
pncfileur. Attention !
La septième conférence
La <'• Conférence de l'I.S. s'est tenue à
Paris du :> au 11 juillet 1966. lille a discuté
des questions suivantes : l'organisation de
l'I.S. ; l'organisation en général ; le déve-
loppement de nos rapports avec des cou-
rants révolutionnaires qui apparaissent
maintenant : l'état actuel de ce processus
et les conditions qui le déterminent dans
différentes zones du monde ; la révolution
et l'économie sous-dévcloppée ; la culture ;
les méthodes nouvelles pour l'agitation : le
moment de l'abolition du pouvoir séparé ;
les publications situationnistes et les tra-
ductions ; le financement de nos activités :
le choix des travaux théoriques à dévelop-
per. Un accord général s'est manifesté pour
chacun des sujets débattus.
Définition minimum des
organisations révolutionnaires
(('-elle tic finition a été (idojtièe \>ar la 7° ('Confé-
rence de l'I.S.)
Considérant que le seul but d'une organisa-
tion révolutionnaire est l'abolition des
classes existantes par une voie qui n'en-
traîne pas une nouvelle division de la
société, nous qualifions de révolutionnaire
toute organisation qui poursuit avec consé-
quence la réalisation internationale du pou-
voir absolu des Conseils Ouvriers, tel qu'il
a été esquissé par l'expérience des révolu-
tions prolétariennes de ce siècle.
L7ne telle organisation présente une critique
unitaire du monde, ou n'est rien. Par cri-
tique unitaire, nous entendons une critique
prononcée globalement contre toutes les
zones géographiques où sont installées
diverses formes de pouvoirs séparés socio-
économiques, et aussi prononcée globale-
ment contre tous les aspects de la vie.
Une telle organisation reconnaît le commen-
cement et la fin de son programme dans la
décolonisation totale de la vie quotidienne :
elle ne vise donc pas l'autogestion du monde
existant par les masses, mais sa transforma-
tion ininterrompue. Elle porte la critique
radicale de l'économie politique, le dépasse-
ment de la marchandise et du salariat.
U'ne telle organisation refuse toute repro-
duction en elle-même des conditions hiérar-
chiques du monde dominant. La seule
limite de la participation à sa démocratie
1XTKRXATIONALE SITUATIONNISTK
IN MEMORIAM L.D. TROTSKY
« II y a tout lieu de croire que le K.A.P.D.,
tel qu'il est représenté par ses chefs actuels,
aventuriers et anarchistes, ne se soumettra
pas à la décision de l'Internationale et, se
trouvant ainsi en dehors d'elle, essayera,
probablement, avec d'autres éléments « ex-
trémistes de gauche », de former une
IV' Internationale. Notre camarade Kollontaï
a soufflé, au cours de notre Congrès, un peu
dans la même petite trompette. Ce n'est un
secret pour personne que notre Parti cons-
titue pour le moment le levier de l'Interna-
tionale Communiste. Cependant la camarade
Kollontaï a présenté l'état de choses dans
notre parti de telle façon qu'il pourrait sem-
bler que les masses ouvrières, avec la cama-
rade Kollontaï en tête, seront obligées, un
mois plus tôt ou plus tard, de faire une « troi-
sième révolution » afin d'établir un « véri-
table » régime des soviets. Mais pourquoi
une troisième et non pas une quatrième,
puisque la troisième révolution faite au nom
d'un « véritable » régime de soviets a eu
déjà lieu au mois de février à Cronstadt ? (...)
Il y a encore des extrémistes de gauche en
Hollande. Peut-être y en a-t-il encore dans
d'autres pays. Je ne sais pas s'ils ont été tous
pris en considération. Toujours est-il que
leur nombre n'est pas extraordinaire et
c'est le péril de devenir très nombreuse qui
menacerait le moins la IV" Internationale,
si par hasard elle était fondée. »
Trotsky.
Une école de stratégie révolutionnaire : le
III' Congrès de l'I.C. ; recueilli dans « Nouvelle
Êtope », 1922.
totale, c'esL la reconnaissance et l'auto-
appropriation par tous ses membres de
la cohérence de sa critique : cette cohérence
doit être dans la théorie critique propre-
ment dite, et dans le rapport entre cette
théorie et l'activité pratique. Elle critique
radicalement toute idéologie en tant que
pouvoir séparé des idées et idées du pouvoir
séparé. Ainsi elle est en même temps la
négation de toute survivance de la religion,
et de l'actuel spectacle social qui, de Vin-
formation à la culture massiflées, monopo-
lise toute communication des hommes
autour d'une réception unilatérale des
images de leur activité aliénée. Elle dissout
toute « idéologie révolutionnaire » en la
démasquant comme signature de l'échec
du projet révolutionnaire, comme propriété
privée de nouveaux spécialistes du pou-
voir, comme imposture d'une nouvelle
représentation qui s'érige au-dessus de la
vie réelle prolétarisée.
La catégorie de la totalité étant le jugement
dernier de l'organisation révolutionnaire
moderne, celle-ci est finalement une cri-
tique de la politique. Elle doit viser expli-
citement, dans sa victoire, sa propre fin
en tant qu'organisation séparée.
Récentes exclusions
La 7e Conférence a exclu en juillet Jan
Strijbosch (Hollande), parce qu'il exigeait
le retour dans l'I.S. de Rudi Renson
unanimement regardé comme démission-
naire de longue date, étant demeuré plus
d'un an dans un état d'inactivité totale
— et même de disparition pure et simple.
Comme l'activité de Strijbosch lui-même
n'avait été qu'à peine plus perceptible
pendant le même temps, nous ne pouvions
accepter de discuter la justification d'une
sorte de « tendance » de la participation
incommunicable. Précisons que nous n'a-
vons jamais eu aucun autre reproche à
formuler contre ces camarades.
Peu après Anton Hartstein a été exclu,
pour une insuffisance théorique qui avait
éclaté lors de son intervention à la même
Conférence (sur la question de l'Etat) :
et qui était presqu'aussitôt aggravée par
une certaine lenteur de réaction dans une
affaire qui appelait la solidarité pratique
de l'I.S.
Théo Frey, Jean Garnault et Herbert Holl
ont été exclus à l'instant même où ils
cessèrent de soutenir leurs mensonges, dans
la confrontation jugée par l'I.S. entre
Khayati et eux. C'était le 15 janvier, vers
minuit : le détail vaut d'être noté, car les
menteurs écrivirent par la suite, comme un
argument important d'une de leurs procla-
mations, que c'était déjà le 16, et ainsi
INTERNATIONALE SITLÏATIONNISTE
prétendirent qu'il y aurait dans les conclu-
sions de l'I.S. quelque ehose d'inexact qui
équilibrerait, pour ainsi dire, leur accumu-
lation de falsifications concertées. Ayant
à ce moment admis, presque comme une
justification supérieure, qu'ils constituaient
depuis quelques mois une fraction secrète
décidée à capter le pouvoir dans l'I.S.
(opération de nature magique, puisque ce
• pouvoir » n'est rien d'autre que certaines
capacités théoriques et pratiques indivi-
duelles, dont ils se sentaient démunis et
que la conduite qu'ils assumaient leur in-
terdisait à jamais d'atteindre) ils dirent
aussi qu'Edith Frey en était. Comme elle
était absente, et comme nous connaissions
maintenant les autres, nous ne pouvions
pas être sûrs de ce dernier aveu concernant
un tiers, et nous n'avons pas alors joint
son nom dans notre procès-verbal d'exclu-
sion. Cependant, comme Edith Frey s'est
effectivement solidarisée tout de suite
avec eux, il faut donc croire qu'elle était
dans le secret des menteurs.
dcnce des rattachements de M. Darquin
est encore plus immédiatement démontra-
ble. »
Point gêné, Verhesen ne répondit aucune-
ment, prenant ainsi sur lui toute la respon-
sabilité de la falsification. Plusieurs semai-
nes passèrent, puis il eut à supporter les
effets de l'indignation de quelques situa-
tionnistes qui le débusquèrent dans une
boîte de nuit de Bruxelles. Alors cet affli-
geant personnage, qui reste hautain devant
un appel courtois à son honnêteté intellec-
tuelle et devient humble devant les paires
de claques, s'empressa de pleurer qu'il
n'y avait pas plus de Darquin que de
beurre dans les épinards intellectuels
d'Axelos ; que toute la darquinade. article
bêlant et notice biographique, avait été
directement fournie par le seul Axeln.i. On
voit donc la mentalité ! ("/est bien ce que
nous avions toujours dit.
Quand Axelos avait trouvé
un disciple
En juin 1966, le numéro 55 du bulletin d'un
•i Centre International d'Etudes Poéti-
ques » de Bruxelles contenait, à côté d'un
écrit de Kostas Axelos, ex-directeur de la
revue Arguments — c'est tout dire •— l'ar-
ticle d'un nommé Jacques Darquin, qui
présentait du même Axelos l'éloge le plus
débridé et le plus stupide. On pouvait lire
dans la note biographique qui précédait
son article que ce Jacques Darquin « lit
partie pendant un court moment de l'In-
ternationale Situationniste ». Nous avons
écrit aussitôt au directeur de la revue,
Fernand Verhesen, que c'était faux ; et
que nous attendions qu'il fasse savoir, à
nous et aux lecteurs de son prochain
numéro, que sa bonne foi avait élé surprise.
- Cette imposture, ajoutions-nous, est
d'autant plus significative qu'elle sert à
qualifier un laudateur de M. Kostas Axelos,
dont les siluationnistes ont plusieurs fois
mentionné l'œuvre sous un jour tout opposé.
Les procédés publicitaires de M. Darquin
révèlent ici dans une redoutable lumière
ce que la pensée axelosienne entend par
cette trouvaille que « la fausse conscience
a partie liée avec la conscience qui pense
saisir le vrai ». Pour que ce M. Darquin,
par exemple, ait eu « partie liée » avec les
situationnalistes, il faut qu'il s'invente un
faux passé. La trivialité de son cas fera
apparaître à tout le monde qu'il « se rat-
tache » à nous comme M. Axelos va " se,
rattachant à Heraclite et à Marx, à Rim-
baud e( à Nietzsche, etc. » Mais l'impu-
Quelques refus aisément
prévisibles
Nous signalons ici quelques-uns de nos
refus opposés à ceux qui croient devoir nous
offrir de prendre place, dans tel ou tel
stand méprisable du système même que
nous avons dénoncé. Bien entendu, l'inté-
rêt de l'information ne nous parait pas rési-
der dans ces refus mêmes — qui ne devraient
surprendre personne --- mais dans la niaise
indécence dont t'ont preuve certaines de
ces offres.
Les situationnistes ont refusé, en juin 6(>.
à une revue Aletlieia, ouverte à toutes
sortes de staliniens et saupoudrée d'hei-
deggerisme, de participer à un numéro
spécial qui devait traiter du •• militan-
tisme » ! En août de la même année, nous
avons décliné l'invitation de figurer au
Symposium de la destruction dans l'art »,
prévu pour septembre à Londres, en faisant
observer : « l'art est déjà détruit depuis
quelque temps... Maintenant, organiser le
spectacle commun des débris et des copies
de débris — par exemple F.nrico Baj —
ce n'est plus détruire mais recoller, ('/est
être l'art académique de l'époque de
l'achèvement de l'art ». En janvier, la
fameuse librairie de la bureaucratie en voie
de libéralisation, Maspéro, ayant passé
commande de la brochure situationniste
de Strasbourg - qu'un certain public
avait l'inconscience d'aller chercher là —
nous écrivîmes à son propriétaire : ('.on
stalinien, ce n'est pas par hasard que tu
n'as pas eu notre brochure. On te méprise .
En mars, il fallut répondre au Centre
d'Etudes Socialistes qui offrait à un membre
de l'I.S. de s'engluer dans un de ses débats
sur - cités concentrationnaires ou urbanisme
INTERNATIONALE SITUATIONNISTE
aime ma caméra
parce que
j'aime
vivre
j'enregistre les
meilleurs moments ^
de l'existence ^
je les ressuscite
à ma volonté
dans tout leur éclat
LA DOMINATION DU SPECTACLE SUR LA VIE
-ette publicité de la caméra Eumig (été 1 967) évoque très justement la glaciation de la vie indi-
iduelle qui s'est renversée dans la perspective spectaculaire : le présent se donne à vivre immé-
liatement comme souvenir. Par cette spatialisation du temps, qui se trouve soumis à l'ordre
llusoire d'un présent accessible en permanence, le temps et la vie ont été perdus ensemble.
Mieialiste , que nous trouvons inintéres-
Minls ceux qui y parlent et ceux qui les
écoutent ;.
l.a palme revient à Kostas Axelos (voir
:ilus haut) qui nous écrivit le 27 février,
'ions proposant, en tant que directeur de
: i collection « Arguments » des éditions
le Minuit, de lui « envoyer pour lecture le
''faite de Vaneigem ». Nous lui avons
vpondu brièvement mais grossièrement.
In moraliste
anover. ex-directeur de Front Xoir, qui
t'iiible maintenant seul auteur du n" 1
des Cahiers de Front \oir, est un moraliste,
ne serait-ce que parce qu'il a ramassé
chez Rubel la fameuse explication « éthi-
que » de l'œuvre de Marx, un des nombreux
principes de pseudo-unification utiles,
pour le job de marxologue bien payé par
tous les Etats modernes, à quiconque est
incapable de concevoir la pensée dialec-
tique. Stirner n'avait pas tort de dire que
tous les moralistes ont couché dans le lit
de la religion ; et par exemple la morale
affirmée de Janover, malgré son coup de
chapeau au « rêve dyonisiaque » du socia-
lisme utopique, sent plus l'éteignoir que le
fouriérisme : « Toute forme de réciprocité
amoureuse, pour autant qu'elle s'éloigne
des rapports sexuels fondés sur la satisfac-
tion animale ou la nécessité de la reproduc-
tion, est indissociable de la fidélité sexuelle.
Toute affinité intellectuelle, morale ou
IXTE1 '.NATIONALE SITUATIONNISTK
alleclive disparaît dans le cas d'infidélité
car elle suppose que la confiance et l'amour
mutuels n'ont pas acquis assez de force
pour faire naître une fixation supérieure à
i'inslinct sexuel de l'animal >' (page
Cet honnête moraliste, qui même dans
chacune de ses compilations se pose en
dépositaire exclusif de la pureté révolution-
naire — tout ce qui n'est pas son insigni-
fiance lui paraissant de l'arrivisme - a été
piqué par la note que nous lui avons
consacrée dans f.S. 10 (page 72 : L'armée
de réserve du spectacle). Il ne va pas jusqu'à
répondre à cet article précis — effective-
ment peu discutable. Mais il y a tout de
même un progrès : maintenant il nomme
l'I. S. quand il l'attaque, et nous cite direc-
tement. Précisons bien que, pour nous,
Janover est discrédité non parce que la
dissimulation des réalités dont on parle
et la falsification sont « immorales », mais
parce qu'elles sont incompatibles fondamen-
talement avec les méthodes et les buts d'une
révolution qui doit abolir l'idéologie et les
classes. Cependant le moralisme de Janover
ressort agréablement dans sa manière de
citer. Il a sélectionné les très rares phrases
où des situationnistes ont employé d'une
manière encore non-critique — et ceci sur
des points marginaux des textes « culturels »
dont ces phrases sont extraites — certains
concepts de la vieille extrême-gauche
(trotskiste). Xous croyons qu'il n'échappe
à personne que les recherches théoriques de
l'I. S. constituent — heureusement - - un
mouvement qui s'est approfondi ft uni fié en
corrigeant un bon nombre de ses premières
présuppositions : nous l'avons écrit notam-
ment dans I.S. 9, pages 3 et 4. Les citations
de Janover sont choisies, comme par hasard,
dans le premier numéro li'I.S., et même
surtout dans un texte de l'un de nous
avant la formation de l'I. S., et dans ce cas
elles datent de dix ans. Mais l'intègre
Janover voulait faire croire que nous volti-
geons par opportunisme, et sur toute la
ligne, entre des positions incompatibles,
au gré de la mode, et du jour au lende-
main.
Comment s'y prend-il pour l'aire disparaître
le développement réel de notre travail
théorique, qui n'a pas été sans effet sur
certains changements déjà perceptibles
de la mode intellectuelle, et qu'il n'a pas
dédaigné lui-même d'utiliser (car il ne lit
pas seulement Rubel) ? Sa méthode est
simple et directe. Pour montrer que toute
l'I. S. a sauté « dans l'espoir de donner le
change » d'une sorte de parfait trotskisme
bureaucratique à ses positions actuelles,
il introduit sa petite série de citations, non-
datées mais vieilles d'une décennie, par un
simple : « il s'agissait hier encore... »
(page 75). Ce /lier encore est la merveille
de ce. genre de moralisme, auquel la répu-
tation de Janover ne peut certes manquer
de rester à jamais monogamiquement
fidèle, sans « espoir de donner le change ».
LT.G.A.C. et son peuple
lui mars, quelques situationnistes ayant
fortuitement rencontré des membres d'une
« Union des Groupes Anarchistes-Commu-
nistes » (Adresse : Edith Dard, R.P. 11-1.
Paris-10c), acceptèrent le principe d'une
discussion ultérieure sans cacher que leurs
critiques seraient dures : les thèses de
l'U.G.A.C., en efl'et, si elles proposent de
dépasser l'idéologie anarchiste (igée et de
tenir compte d'un certain apport révolu-
tionnaire du marxisme, vont en réalité,
comme si c'était tout neuf et tout indiscu-
table, vers un ralliement aux pires débris
idéologiques et organisalionnels du sous-
léninisme. Ces anarchistes - communistes
disaient cependant être allés eux-mêmes
au-delà des positions qu'ils avaient expri-
mées l'année précédente dans leur document
adressé An mouvement anarchiste interna-
tional. C'était sûrement dans la mauvaise
direction, car un de leurs tracts qui nous
vint sous les yeux peu après alliait les deux
contre-vérités qui suivent à l'argument
débile que l'on va voir : « En Yougoslavie
les Comités de Travailleurs gèrent les entre-
prises. Au Vietnam, le Viet-eong crée des
comités d'autogestion populaire. En France,
pourquoi pas ? »
Xous leur avons écrit aussitôt : < Vu ce
tract, vous comprendrez qu'il est impossible
de vous rencontrer'), Ils nous répondirent
(avec en posl-scriptum une citation de
l'Histoire du mouvement makiinnvis/e d'Ar-
chinofï qui donne à penser que l'I'.G.A.C.
se voit pour l'heure participer au commen-
cement d'une nouvelle révolution de 1917)
littéralement :
« Camarades, précisément vu ce tract il
est dommage que nous n'ayons pu nous
rencontrer. Justement sur la façon de
passer, d'une lucide critique de la société,
au moyen de toucher les couches populaires
au niveau où elles peuvent l'entendre, ce
qui est tout autre chose qu'une démagogie.
Xous croyons que votre esprit dialectique,
dont la qualité nous a paru recouvrir autre
chose que les habituelles aristocratiques
-— fussent-elles arrogammcnt révolution-
naires - devrait vous permettre de sentir
cela. »
Cette conception des ' couches populaires
nous paraît se passer de tout commentaire.
Six additifs au précédent numéro
L'insurrection des Xoirs à Xewark et à
Détroit nous parait avoir confirmé aux
yeux des plus sceptiques l'analyse que nous
avions faite, en 1965, de la révolte du
INTERNATIONALE SITUATIONN1STE
quartier du Watts : notamment la partici-
pation de nombreux Blancs au pillage
démontre que l'affaire (le Watts était bien,
dans son sens le plus profond, << une révolte
contre la marchandise », et la première
réponse sommaire à « l'abondance de mar-
chandises ». En revanche, le péril de la
• lirection qui essaie de se constituer pour le
mouvement s'est précisé : la conférence de
\e\vark a repris l'essentiel du programme
Black Muslim » pour un capitalisme noir.
C.artnichael et les autres vedettes du
black power » évoluent en équilibristes
entre l'extrémisme imprécisé nécessaire
pour se placer en avant des niasses noires
'Mao, C.astro, le pouvoir aux Xoirs et nous
n'avons même pas à dire ce que nous ferons
des 9/10 blancs de la population) et le
piètre réformisme réel inavoué d'un » troi-
sième parti », noir, qui se vendrait comme
force d'appoint dans le marché politique
américain, et qui créerait entin. en la
personne de Carmichael et consorts, ces
« élites » qu'ont sécrété les minorités polo-
naise, italienne, etc., mais qui ont précisé-
ment manqué aux Xoirs.
En Algérie aussi, Roumedienne a, malheu-
reusement, prouvé la justesse de nos thèses
sur son régime. L'autogestion est morte.
Nous ne doutons pas de la revoir, et sous
un jour plus vrai. .Mais dans l'immédiat
aucun réseau révolutionnaire fondé sur la
résistance offensive de la base autogérée
n'a pu se constituer ; et nos propres efforts
directs pour ce travail ont été immcnsé-
ments insuffisants.
La suite à notre note sur la politique des
puissances en 1965 (l'ne anthologie des
actes manques) exigerait un numéro spécial
>.W^^ .»^.Afe-»W* «;».*».«**',«*»
-« "& lâiiyto'w PsîrO<&**Hfe
H v > f>""****> **» ^fcM
- 1 âfiSÈV*
SWtl-er ;
<r~*«'«
CRITIQUE DE L'URBANISME (SUITE)
(Extrait de « Time », 4-8-67).
« La mise au point du système Nike-X reviendrait au moins à 1 00 milliards de francs, auxquels
il convient d'ajouter 40 milliards de francs rien que pour assurer la protection de quelques grandes
villes des Etats-Unis. Il est en effet nécessaire de prévoir des abris anti-retombées radioactives
pour éviter de contaminer une population protégée par le Nike-X de l'attaque directe. Selon
certains experts, un déploiement qui aurait coûté 75 milliards de francs sauverait 114 millions
d'Américains sur une population totale, en 1970, de 210 millions. Nul doute que le choix des
centres urbains soit capital. Il soulève, dès le temps de paix, des problèmes de migration humaine.
Un sondage révèle qu'un tiers des Américains interrogés abandonneraient leur lieu d'origine
pour s'établir dans des villes défendues par des missiles anti-missiles. »
Le Monde (17-11-66).
INTERNATIONALE SITUATIONNISTE
LA NAISSANCE DE L'HISTOIRE
« Et ceux qui désapprouvent l'opération ? Etudiants et ouvriers sont à la pointe de ceux qui
disent non... Trois ouvriers étaient là, jetant des coups d'œil furtifs à droite et à gauche. L'un d'eux
parlait un peu français. Une lueur passa dans ses yeux et il me dit à voix basse : « Grand malheur !
grand malheur ! Mais ça viendra
France-Soir (25-4-67).
« En attendant, le même général Patakos voudrait établir un nouvel « ordre moral ». Il a ordonné
à tous les garçons de Grèce de se faire couper court les cheveux, et aux filles de renoncer aux
mini-jupes. Celles-ci devraient, toujours selon les ordres du ministère de l'Intérieur, communier
tous les dimanches. »
Le Monde (27-4-67).
de cette revue. Bornons-nous à signaler
le plus beau détail : la découverte du pou-
voir menaçant de la police secrète sur la
haute bureaucratie titiste elle-même, dans
cette Yougoslavie que toute la presse
bourgeoise s'acharne à présenter comme le
territoire de l'autogestion. Elle devait
arracher au brave blonde ce cri de stupeur
douloureuse : la police était donc « un
Etat dans l'Etat dépérissant » '. Ici les
anarchistes du Monde semblent avoir
parodié Mac Xab : On en aura jamais fini,
avec ces Nom de Dieu d'Etats ?
Daniel Guérin nous a écrit pour dire que
notre note à son propos était injuste, et
qu'il voulait s'expliquer. Nous l'avons
rencontré. Il a dû convenir que nous
avions correctement rendu compte de ses
thèses sur l'Algérie, aux antipodes des
nôtres. Il se plaignait seulement d'avoir été
présenté comme une sorte d'agent de Ben
Bella. Nous affirmons que notre note ne
laisse rien entendre de tel. Guérin explique
l'admiration qu'il avait vouée à Ben Bella
par des arguments psychologiques dont
nous ne mettons pas eu doute la vérité
60
INTERNATIONALE SITUAT10NNISTE
• ubjective : il avait trouvé Ben Bella fort
vmpathique, surtout après trente ans de
léceptions avec ses amis maghrébins, ralli-
ants anti-colonialistes devenus générale-
ment ministres. Ben Bella était resté
homme du peuple, voilà son bon eôté. 11
a ait devenu président de la Bépublique,
r était son défaut. Guérin trouvait déjà
miraculeuse » l'Algérie de Ben Bella, et
nous reprochait de demander une série de
miracles supplémentaires. Nous avons
lépondu que c'était là notre conception
d'une révolution : un seul « miracle », qui
rcsle miracle, va lui-même disparaître vite.
N'ous avons proposé à Daniel Guérin de
publier un texte de réponse, mais il a
estimé que l'explication orale était suffi-
sante.
Daniel .Joubert, dont nous avions dénoncé
(page 71) les suspectes tentatives de glisser
des idées subversives dans une revue d'étu-
diants protestants, a peu après publique-
ment abjuré toute relation avec le chris-
tianisme et le cadavre de Dieu. La dénon-
ciation violente de ses pratiques précédentes
a été publiée par Joubert dans cette revue
I Le Semeur, n° 3 de 1966, pages 88-89) en
lant que communiqué de démission. Il a
ensuite demandé à rencontrer des situation-
nistes. Après une discussion dans l'I.S.
nous avons admis unanimement que la
rupture publique avec une telle position,
qui par elle-même interdisait fout dialogue,
permet d'accepter ce dialogue — quoi-
qu'avec des réserves non dissimulées.
Autrement dit, nous ne pouvons soutenir
le caractère définitif, et intemporellement
infamant, de quelque « péché originel » que
ce soit, si un individu s'est réellement
transformé. Cette banalité ne vaut d'être
dile que parce que les garnautins, qui non
seulement avaient soutenu ce principe,
mais avaient aussitôt fréquenté Joubert
et nous en faisaient même l'éloge, après leur
exclusion ont qualifié Joubert de curé et
ont reproché à l'I.S. d'être capable de
changer d'avis « dans le jugement négatif
des personnes » (cette citation d'7.,S.9
veut dire évidemment que nous ne chan-
geons pas notre jugement négatif des
personnes qui n'ont pas elles-mêmes chan-
gé). Cette dernière inconséquence des gar-
naulins est motivée par le fait que Joubert
s'est comporté correctement tout au long
du scandale de Strasbourg ; et donc s'est
opposé à eux.
Nous avons reçu d'Yvon Bourdet la lettre
suivante, datée du 22 avril 1966 : « On m'a
lait lire, dans le numéro de votre Situn-
lionnite provinciale, (assez d'inflation des
litres !) quelques lignes marrantes sur moi
'•t je m'empresse de vous adresser ce mot
pour continuer à rigoler. Que le rappel
de quelques données établies par les histo-
riens dérange ainsi votre mémoire mytheuse
'•si un succès dont on ne peut que se félici-
ler. Pour des marxistes, cent ans suffisent
pour placer les événements dans l'auréole
<acrée des paradis perdus. Au lieu de vous
défouler joyeusement à écrire, lisez un peu
par exemple l'histoire de l'exclusion de
Bakounine. Mais vous vous foutez bien des
faits, il n'est que de voir votre style ecclé-
siastique : « il ose conclure ». E"t oui et
merde. Quant à votre situationnite me
concernant : « ex-argumentiste c'est une
simple conneric. Si j'ai écrit dans Argu-
ments, ce fut une fois pour en critiquer les
thèses et une autre fois pour faire connaître
celles de Max Adler sur les relations entre
parti et classe. Dans mon petit boukin.
Communisme et marxisme, -10 pages sont
consacrées à critiquer Arguments... etc.
D'accord ! que je sois « argumentiste > ou
autre chose, tout le monde s'en bat l'œil.
Je veux simplement souligner que vous
écrivez n'importe quoi. Bon, on le savait
déjà ! disons donc que j'ai perdu mon
temps. Et salut ! » Debord lui a répondu :
« Après la manière dont vous avez été
mouché dans I.C.O. pour votre réaction
à l'étude sur le mouvement des Conseils
en Allemagne, on peut effectivement s'éton-
ner qu'un historien de votre réputation
ose encore écrire, à qui que ce soit, sur quoi
que ce soit — en dehors des nécessités de
son travail salarié. Il faut que vos informa-
tions sur Bakounine soient curieusement
sélectionnées pour que vous ne reconnais-
siez pas dans les « Cent Frères Internatio-
naux » un de ces « appareils qui vous
font tant d'usage. Et pour l'argumcntisme
vos excuses sont vaines. Personne n'a
jamais vu l'argumentisme comme une
«pensée questionnante » très précise. C'était
justement caractérisé par la capacité de
faire une place à n'importe quoi. Même
à vous a.
Misères de la librairie
Nous avons cru devoir retirer nos publica-
tions de la librairie « La Vieille Taupe .
Son propriétaire avait trop de prétentions
révolutionnaires pour être considéré comme
un libraire neutre vis-à-vis des écrits qu'il
affiche ; et trop peu de rigueur dans son
activité pour être considéré comme un
libraire révolutionnaire (souffrant la pré-
sence prolongée et les discours d'imbéciles,
et même de pro-chinois).
Chose plus sérieuse : nous démentons
formellement que le libraire-éditeur Georges
Nafaf (25 rue des Boulangers. Faris-ô'J)
ait jamais été autorisé par les situation-
nistes à se présenter comme chargé, ou
susceptible d'être chargé, de l'édition, ou
de la réédition, de la revue Internationale
Situationnisle, ou de n'importe quel autre
texte de l'I.S. Nous nous sommes employés,
dès le mois de juin, à démentir vivement
cette imposture (à laquelle nous supposons
des motivations affectives plutôt qu'éco-
nomiques) par une intervention directe
qui n'a pu être ignorée par personne de
son entourage.
(il
INTERNATIONALE SITUATIONNISTE
LA VÉRITÉ DE LA MONNAIE
L'or de l'I.S.
Notre camarade Charles Radclifïe a été
récemment inculpé à Londres pour émis-
sion de fausse monnaie : il s'agissait de sa
participation à la production d'un tract
contre la guerre américaine au Vietnam,
dont le support est le fac-similé d'un dollar.
C'est, semble-t-il, d'après un dossier établi
à Paris par des gens de la C.I.A. que
l'ambassade des Etals-Unis en Angleterre
esl intervenue auprès des autorités britan-
niques pour leur arracher cette qualifica-
tion du délit. Ainsi donc, il serait complète-
ment erroné de découvrir dans cet incident
la solution finale des vieilles questions
semi-mythologiques qui ont été soulevées
ça et là sur l'origine de nos ressources.
Après avoir passé quelques mois dans la
clandestinité, Radclitte est actuellement en
liberté provisoire.
A propos de notre diffusion
Les lu.(ion exemplaires de la première
édition française de la brochure Misère
en milieu étudiant ayant été épuisés en
deux mois, l'I.S. en a sorti, au mois de
mars, une seconde édition, tirée également
à 10.0(10 exemplaires. Cette brochure a été
dans les mois suivants traduite et rééditée
en divers pays. En Angleterre, une pre-
mière traduction intégrale a été suivie
d'une édition augmentée de notes et du
texle .S';' vous faites une révolution sociale,
laites-la jiour le plaisir, sous le titre général
IJi.r jours qui ébranlèrent l'Université (les
nituationnistes à Strasbourg). Aux Elals-
Unis, une autre traduction a été éditée à
New-York par les soins de Tony Verlaan ;
par ailleurs une traduction différente (de
Jim Evrard) a été partiellement publiée
à Seattle. En Suède une traduction inté-
grale, établie par Anders Lofqvist et
Gunnar Sandin, a paru à Lund, puis à
Stockholm. Des extraits ont paru dans la
revue révolutionnaire espagnole Action
Comunista ; dans les revues italiennes Nuova
Presenza de Milan, et Fantazaria de Rome
(dans ce cas présentés par Mario Perniola,
qui avait publié en décembre dans la revue
Tempo présente un article en faveur de l'I.S.:
Art et Révolution). D'autres traductions
intégrales qui n'ont pas encore été publiées
ont été réalisées en Espagne, en Hollande,
en Allemagne de l'Ouest et au Danemark.
Notre brochure en anglais de 1965 sur le
soulèvement de Watts (Le déclin et la chute
de l'économie spectaculaire-marchande) a été
rééditée en 1966 dans la revue londonienne
Cuddon's. La même année, le texte de
Vaneigem Banalités de base à été publié en
brochure sous le titre The Totality for Kids
(traduction de Chrislopher Gray). Cette
brochure doit être réimprimée prochaine-
ment. Le premier numéro d'une revue
anglaise, Situationisl International, paraîtra
au début de 1968.
L'I.S. a publié en janvier le tract Attention !
trois provocateurs qui expliquait l'exclusion
ignominieuse des garnautins (ce document
est encore disponible pour tous ceux qui
nous en feront la demande).
Kn août, Le Point d'explosion de l'idéologie
en Chine a été publié en une brochure dont
le tirage a été presque complètement
épuisé en six semaines.
Le présent numéro d'Internationale Situa-
tiouuiste est tiré à 5.000 exemplaires.
INTERNATIONALE SITUATIONNISTE
Sur deux livres
de théorie situationniste
\ la lettre des Editions Gallimard publiée
lans I.S. 10 (page 84), Raoul Vaneigem
('•pondit simplement que ses « projets »,
ihisi que le < climat » dans lequel il avait
:crit son Traité de savoir-vivre à l'usage des
ji'unes générations, étaient exprimées au
nieux dans la revue Internationale Situa-
'ïtinnisie. Les éditeurs lui renvoyèrent
.mssitôt le manuscrit en reprenant, comme
motif d'une condamnation définitive, les
lieux réserves qu'ils avaient déjà cru devoir
luire : des « redites », et une division
artificielle ~ en deux parties. Quelques
semaines passèrent et les Editions Galli-
mard, pour des raisons qui nous demeurent
obscures, se déjugèrent complètement : elles
redemandèrent le même manuscrit et
offrirent à Vaneigem de signer tout de suite
un contrat. Depuis la signature de ce
contrai, une année déjà s'est écoulée et le
livre n'est pas encore paru ; il serait qucs-
l ion de le sortir seulement au début de
1968. Cette lourdeur administrative fait
bon marché de prendre du retard sur le
développement accéléré de ces nouveaux
problèmes dans un milieu grandissant.
Instruit par la précédente expérience, Guy
IJebord, qui avait terminé beaucoup plus
! ard La Société du Spectacle, a commencé
par proposer ce livre aux Editions Ruchet-
i;iuistel qui. plus au fait de la question,
le feront paraître dans les meilleurs délais,
nu mois île novembre.
Lire I.C.O.
Xous ne connaissons pas directement les
camarades du Regroupement Inter-Entre-
prises qui publient Information-Correspon-
lnnrc Ouvrière (Adresse : Blachier, 13 bis
•ue I.abois-Bouillon, Paris-19e), dont nous
•(•commandons vivement la lecture pour la
•ompréhensiuii des luttes ouvrières ac-
uelles (l.C.O. a publié aussi d'intéressantes
"l'oclnires sur Le mouvement pour les
niixcilu ouvriers en Allemagne, l'Espagne
i aujourd'hui, etc.). Nous avons beaucoup
le points d'accord avec eux, et une opposi-
i'on fondamentale: nous croyons à la
•lécessité de formuler une critique tliéo-
•iquc précise de l'actuelle société d'exploi-
ation. Nous estimons qu'une telle formu-
ilion théorique ne peut être produite que
>ar une collectivité organisée ; et inverse-
iicnl nous pensons que toute liaison per-
manente organisée actuellement entre les
l'availleurs doit tendre à découvrir une
•:ise théorique générale de son action. Ce
'tu- La misère eu^milieu étudiant appelait
le choix de l'inexistence, fait par l.C.O.
en ce domaine, ne signifie pas que nous
pensons que les camarades d'/.C.O. man-
quent d'idées, ou de connaissances théo-
riques, mais au contraire qu'en mettant
volontairement entre parenthèses ces idées,
qui sont diverses, ils perdent plus qu'ils ne
gagnent en capacité d'unification (ce qui
est finalement de la plus haute importance
pratique). Ainsi, on peut dire qu'il existe
jusqu'à présent une assez faible dose d'in-
formation et de correspondance entre les
rédacteurs d'/.C.O. et nous. Un étudiant
qui rendait compte, dans leur bulletin
n° 56, de la critique situationniste du
milieu étudiant avait cru lire que tout ce
que nous proposions « en fin de compte »
pour dépasser le système universitaire,
c'était d'y ramasser des bourses d'études.
Dans une lettre que publia leur numéro
suivant, nous faisions remarquer que nous
avions parlé plutôt du « pouvoir absolu
des conseils ouvriers », et qu'il y a là
comme une nuance qui n'est pas indigne
d'attention. Il nous semble aussi qu'/.C.O.
s'exagère la difficulté et le byzantinisme du
vocabulaire de l'I.S., conseillant de se
munir d'un fort dictionnaire, et allant
même une fois jusqu'à se donner la peine
de publier sur deux colonnes des remarques,
en style situationniste et leur traduction
en style courant (nous n'avons pas compris
avec certitude quelle colonne était la plus
siluationniste).
A propos d'une rencontre internationale de
quelques groupes similaires de travailleurs
d'Europe, organisée en juillet à Paris par
l.C.O., on peut lire dans le bulletin prépa-
ratoire cette lettre des camarades allemands :
« Il semble que nous enverrons tout au plus
un seul observateur cette année, donc faites
vos prévisions sans tenir compte de nos
suggestions. Les camarades anglais (Solida-
rity) paraissent avoir des objections asscx.
fortes à étendre la participation dans la
direction que nous avions suggérée. Ils ne
pensent pas seulement que la participation
des situationnistes serait de peu d'intérêt,
ce sur quoi, comme vous le savez, nous
sommes d'accord ; mais aussi ils désapprou-
vent la participation de Ileatwave, de Rebel
Worker et des Provos. Bien qu'ils ne le
disent pas explicitement, je présume que
ceci indique qu'ils désapprouvent aussi que
soient discutés des thèmes que nous consi-
dérons comme importants. Si je les com-
prend correctement, ils considèrent que
de tels thèmes, comme : — la psychologie de
l'autoritarisme, c'est-à-dire de la personna-
lité autoritaire, intériorisation des normes
et valeurs aliénées, oppression sexuelle, cul-
ture populaire, vie quotidienne, le specta-
cle, la nature marchande de notre société,
ces trois derniers points dans le sens mar-
xiste-situationniste -— sont ou bien des
questions « théoriques », ou bien ne peuvent
être « politiques ». Ils suggèrent plutôt que
nous organisions une conférence distincte
avec les groupes indiqués. Dans ces condi-
tions, nous sentons que notre participation
INTERNATIONAL!': SITUAT1ONNISTE
signifie pour nous plus une dépense d'ar-
gent qu'un réel intérêt. Car nous sommes
à une étape du capitalisme où la fraction la
plus éclairée de la classe dirigeante envisage
sérieusement depuis quelque temps de
remplacer l'appareil Hiérarchique de la
production par des formes plus démocra-
tiques, c'est-à-dire une participation des
travailleurs à la direction, naturellement
à la condition qu'ils parviennent par un
lavage de cerveaux à faire croire aux
ouvriers qu'ils peuvent s'identifier aux
dirigeants ».
("/est peut-être l'occasion de préciser quel-
ques points. Ces groupements d'ouvriers
avancés comportent, comme il est juste et
nécessaire, un certains nombre d'intellec-
tuels. Mais ce qui est moins juste et néces-
saire, c'est que de tels intellectuels — dans
l'absence d'un accord théorique et pratique
précis qui seul les contrôlerait — peuvent
être là, avec leur genre de vie tout différent
qui reste incritiqué, et leurs propres idées
plus ou moins contradictoires ou télépho-
nées d'ailleurs, comme les informateurs des
ouvriers ; et d'autant plus aisément au
nom d'une exigence puriste de l'autonomie
ouvrière absolue et sans idées. On a Rubel,
on a Mattick, etc., et chacun a son dada.
Si cent mille ouvriers en armes envoyaient
ainsi leurs délégués, ce serait très bien.
Mais en fait ce prototype du système des
conseils doit reconnaître qu'il est ici dans
un stade tout différent : devant des tâches
d'avant-garde (concept qu'il faut cesser
de vouloir exorciser en l'identifiant dans
l'absolu à la conception léniniste du parti
< d'avant-garde » représentatif et dirigeant).
C'est la méfiance envers la théorie qui
s'exprime dans l'horreur que suscitent les
situationnistcs, moins forte qu'à la Fédé-
ration Anarchiste, mais bien sensible, même
chez ces camarades allemands plus tournés
vers les questions modernes. Plus ils les
voient agitées avec une inconsistance
théorique rassurante, plus ils sont contents :
ainsi ils préfèrent encore des provos, ou
l'anarcho-surréalisme des Américains de
RebelWorker, plutôt que les situationnistes
' de peu d'intérêt ». S'ils préfèrent aussi
la revue anglaise Healwave, c'est parce qu'ils
n'ont pas encore remarqué qu'elle s'était
ralliée à l'f.S. Cette discrimination est
d'autant plus curieuse qu'ils demandaient
explicitement à discuter de certaines thèses
de IT.S.
On peut préciser encore mieux : les Anglais
du groupe Solidariii/, qui exigeraient ce
boycott des situationnistes, sont en majo-
rité des ouvriers révolutionnaires très
combatifs. Xous ne serons démentis par
personne en ailirmant que leurs sliop-
stewards n'ont pas encore lu T/..S'., et surtout
pas en français. Mais ils ont un idéologue-
écran, leur spécialiste de la non-autorité,
le Docteur C. Pallis, homme cultivé qui
connaît cela depuis des années, et a pu leur
garantir l'ininiérêt absolu de la chose :
son activité en Angleterre était, tout au
contraire, de leur traduire et commenter
les textes de Cardan, principal penseur de
la débâcle de Socialisme on Barbarie en
France. Pallis sait bien que nous avons
depuis longtemps peint l'évidente course
au néant révolutionnaire de Cardan, gagné
à toutes les modes universitaires et Unis-
sant par abandonner toute distinction avec
la quelconque sociologie régnante. Mais
Pallis faisait parvenir en Angleterre la
pensée de Cardan, comme la lumière des
étoiles éteintes, en choisissant surtout des
textes moins décomposés, écrits des années
plus tôt ; et en cachant le mouvement. On
comprend qu'il préfère éviter ce genre de
rencontre.
D'ailleurs la discussion là-dessus, que nous
ignorions, était hors de propos, car nous
n'aurions certainement pas jugé utile de
figurer dans les dialogues de sourds d'un
rassemblement qui, à ce stade, n'est pas
mûr pour une communication réelle. Les
ouvriers révolutionnaires, si nous ne nous
trompons pas, iront eux-mêmes vers ces
problèmes, et devront trouver eux-mêmes
comment s'en saisir. A ce moment nous
verrons ce que nous pouvons faire avec eux.
Contrairement aux vieux micro-partis qui
ne cessent d'aller chercher des ouvriers,
dans le but heureusement devenu illusoire
d'en disposer, nous attendrons que les
ouvriers soient amenés par leur propre
lutte réelle à venir jusqu'à nous ; et alors
nous nous placerons à leur disposition.
Précisions sur la trahison
dans la CJ.T.
Dans l'article (V/..S.10 sur l'Fspagne, à
propos de l'union sacrée de la démocratie
bourgeoise qu'essaient de, constituer, pour
faire succéder à l'Etat franquiste quelque
forme plus rationnelle du capitalisme déve-
loppé, la bourgeoisie, les staliniens et bien
d'autres, nous signalions (p. 2S) que < les
récentes tractations entre la C.N.T. et les
syndicats phalangistes s'inscrivent dans le
même courant de soumission à l'évolution
bourgeoise ». Le Monde Libertaire de juin
t9(>6, après avoir vertueusement reproché
aux situationnistes de critiquer Proudhon
(en donnant une citation de nous sur sa
« séparation hiérarchique » des femmes,
mais sans essayer de la réfuter), s'écriait :
•< Qu'on assimile la C.X.T. espagnole au
syndicalisme phalangiste, voilà qui est
fort ! L'I.S. ne peut ignorer que ce groupe
qui « passa des tractations ; avec le fran-
quisme n'est pas la C.N.T. et qu'il a été
désavoué énergiquement par l'ensemble du
mouvement anarchiste international. Mal-
veillance ou ignorance ? Dans les deux cas
l'f.S. se disqualifie... /> Ce lyrisme étrange
vaut quelques explications. Xous n'avons
INTERNATIONALE S1TUATIONNISTE
.idemmeiit pas «identifié), la C.N.T. et
, Phalange, puisque nous avons au con-
, aire cilé eette monstruosité comme
\cmple suprême du découragement de
opposition anti-franquiste. Personne n'a
.11 imaginer que nous supposions que l'en-
cinble de la C.N.T., en exil, ratifierait un
1 geste, qui signifie le reniement de tout
<• qui a été la vie même de ses membres.
lais notre article envisageait l'Espagne
>' l'intérieur, à une étape où les organisa-
ions du temps de la guerre civile ont
inloirement peu de poids, où les survivants
raqués depuis de dizaines d'années peuvent
uivre la tendance de leur découragement,
, ers toutes sortes île «fronts démocra-
iqncs >,. Quand 1.S. 10 était à l'impression,
c scandale venait tout juste d'éclater dans
la grande presse, du fait de certaines indis-
crétion provenant de milieux ]>halungistes,
Apposés ;'. cette tentative ou déçus par ses
résultats Mais nous savions déjà que la
pieuse vci 101; anarchiste « énergiquemenl »
présentée en i -''ponse — une poignée de
traîtres, simplement suscités par les pha-
langistes était ,"iusso ; et que ces gens,
malheureusement, représentaient un cou-
rant réel.
Pour répondre maintenant à cette imputa-
tion de « malveillance ou ignorance » avan-
cée avec un certain cynisme trois mois plus
tard par les gens avertis mais discrets du
Monde Libertaire, nous sommes en mesure
île donner les précisions suivantes : le
traître Royauo (alias Romero) négocia, au
nom dn sec'rélariaf « intérieur » de la C.N.T.,
.ivec les plus hautes autorités phalangistes,
-iprès avoir pris langue avec un général
Alonso. Il s'agissait de fondre la C.N.T.
dans un grand syndicat « démocratique -
léijul qui bénéficierait d'un droit de grève
MHIS conditions. Royano obtint toutes les
protections policières pour mener sa poli-
tique en Espagne et hors d'Espagne, et
pour y faire venir toute personne utile
a son entreprise. Après quoi, il organisa
un congrès clandestin » de la C.X.T. à
l'intérieur, orienté évidemment par la sélec-
tion bureaucratique que l'on imagine, mais
composé de militants réels de la C.N.T., où
il exposa sa politique. A l'exception d'un
ou deux délégués qui refusèrent tout de suite
d'en entendre plus, quelques-uns firent des
réserves, et une grande majorité approuva
Hoyano. Celui-ci vint alors au Congrès de
l'ensemble de la C.N.T. - étendue à une
/oue géographique « inter-continentale » —
qui se tint à .Montpellier du 10 au 16 août
liiti."). // espérait y faire ratifier sa perspec-
tive. Dans ce but, il se fil d'abord connaître
-.eei'ètement. en marge du Congrès, à la ten-
dance d'opposition au Secrétariat Inter-
continental de la C.N.T. Il lui révéla ses agis-
•H'incnls dans toute leur ampleur ; et lui
exposa son intention naïve de se déclarer
• levant le Congrès, ('.es opposants •-— parmi
lesquels Cipriano Mera, José Peirats, des
responsables de la F.I.J.L. — lui firent
H'nlir l'incongruité et les dangers de sa
conduite : et le persuadèrent, s'il tenait
ibsolument à paraître au Congrès, de ne rien
dire de l'cnonnilé commise. Eux-mêmes
la gardèrent soigneusement cachée (quel-
ques-uns la dénoncèrent hautement six
mois plus tard en kidnappant un évoque
espagnol à Rome). Le Secrétariat Inter-
continental de la C.N.T. avait alors, par l'en-
quête de ses propres émissaires, des soup-
çons sur ce qui se tramait en Espagne. Il
n'était cependant pas arrivé à connaître
exactement les personnes concernées. Les
opposants se firent une joie de les lui
cacher, et laissèrent ainsi rentrer en Espa-
gne un homme dont ils connaissaient les
dangereux contacts avec la police du régime.
Ce résumé succint suffit à montrer à quel
point la démoralisation était profonde dans
une grande partie du mouvement anarchiste
espagnol ; en dépit des criailleries des anar-
chistes systématiquement respectueux qui
se trouvent dans d'autres pays — c'est-à-
dire de gens qui, sur le plan révolutionnaire,
ont été depuis un demi-siècle des absents.
On voit aussi de quelle étrange façon les
« activistes » du mouvement libertaire espa-
gnol peuvent combattre, en faisant flèche
de tout bois, « l'immobilisme » de la C.N.T.-
E.A.I. Cet immobilisme est, d'une part, le
produit de l'écrasante défaite de la révolu-
tion ouvrière en Espagne : d'autre part du
relus d'entreprendre la critique, approfondie
de l'histoire même de cette défaite, et des
options choisies alors (ceci rejoignant le
problème général de l'idéologie anarchiste).
L'I.S. ne sera pas facilement suspectée de
défendre quelque immobilisme idéologique
que ce soit. Nous n'en sommes que plus à
l'aise pour dire que nous trouvons bien
pires les tentatives de rénovation liquida-
trices, voulues à n'importe quel prix.
Révolte et récupération
en Hollande
Le célèbre et éphémère mouvement
« provo » a souvent été rattaché à l'I.S.,
depuis les révélations du Figaro Littéraire
(4-8-66) -— « Derrière les jeunes gens en
colère d'Amsterdam, on trouve une Inter-
nationale occulte » — jusqu'à l'article, lui
aussi assez informé, de la revue belge
Synthèses, en avril, qui tenait compte de
l'« argumentation radicale » opposée par
l'I.S. au dérisoire modérantisme sous-
ludique des « intellectuels » provos, en
prévoyant qu'ils devraient en tirer les
conclusions : ce qu'ils n'ont pas manqué
de faire, dès le mois de mai, en se décidant
à disparaître. S'il est bien vrai que « les
provos n'ont rien invente », il était cepen-
dant erroné de supposer (Figaro Littéraire j
que « les provos apportent aux théoriciens,
jusqu'ici isolés, de l'Internationale situa-
tionniste ce qui leur manquait encore : des
troupes, capable d'une « figuration Intel-
INTERNATIONALE SITUATIONNISTE
ligente », capables de constituer le bras
séculier d'une organisation qui, elle-même,
tient à rester plus ou moins dans l'ombre ».
Nous ne nous croyons pas tellement isolés
que nous aurions besoin d'une telle compa-
gnie ; et il va de soi que nous ne voulons
aucune sorte de « troupes », fussent-elles
bien meilleures. Kn fait, le rapport entre
l'I.S. et les provos était ailleurs, sur deux
plans distincts, lin tant qu'expression
spontanée d'une révolte qui apparaissait
dans la jeunesse européenne, les provos se
plaçaient normalement sur le terrain défini
par la critique situationniste (contre l'abon-
dance capitaliste, pour une fusion de l'art
et de la vie quotidienne, etc.). En tant qu'ils
tombaient sous la coupe d'une direction,
composée de « philosophes » et d'artistes
suspects, ils rencontraient là des gens qui
connaissaient quelque peu les thèses de
l'I.S. Mais cette connaissance dissimulée
était aussi la simple falsification récupérée
de quelques fragments. Il suffit de noter
la présence dans la hiérarchie provo de
l'ex-situationniste Constant, avec qui nous
avons rompu dès 1960. Ses tendances tech-
nocratiques s'opposaient alors à toute
perspective d'une révolution « inexistante >,
(cf. I.S. 3). Dès que le mouvement provo
vint à la mode, Constant se retrouva
révolutionnaire, et y glissa sous le nom
d'« urbanisme anarchiste » les éternelles
maquettes de « son » urbanisme unitaire,
exposé au même instant à la Biennale de
Venise sous ce dernier titre, qui y fait
meilleur effet : Constant était là officielle-
ment, présenté par la Hollande, comme son
artiste. La déroute des provos était déjà
inscrite dans leur soumission à une hiérar-
chie, et à l'idéologie idiote que celle-ci
s'était mise en devoir de composer à la
va-vite pour tenir sa fonction. L'I.S. n'a
jamais eu de contact qu'avec des éléments
de la base radicale qui se distinguaient du
mouvement officialisé ; et a toujours pré-
conisé son éclatement urgent.
Ce n'est pas la peine de revenir ici sur un si
pauvre, sujet théorique : une critique
suffisante de la doctrine el du comporte-
ment, provos a déjà été faite dans la revue
anglaise Healwave, et dans notre brochure
De la Misère en milieu étudiant. Mais c'est
avant tout le développement pratique des
contradictions de la société actuelle qui,
de même qu'il avait suscité la part authen-
tique de la révolte provo, en a emporté
l'institutionnalisation dérisoire. La plus
grande manifestation de conformisme des
provos était leur reprise du dogme sociolo-
gico-journalistique sur la disparition du
prolétariat, la certitude que les ouvriers
sont satisfaits et parfaitement embour-
geoisés. L'émeute du 14 juin 1966 à Amster-
dam, continuée les jours suivants, et dont
l'ampleur fit connaître les provos sous la
plus fausse lumière, fit en réalité connaître
un mouvement déjà mort. Le mouvement
provo était justement mort ce jour-là, car
c'était une exemplaire émeute, ouvrière, de
notre époque, commencée contre la bureau-
cratie syndicale du bâtiment, continuée
contre la police (et ses renforts de soute-
neurs du quartier du port) et culminant
dans la tentative de destruction de l'im-
meuble d'un grand quotidien, le Teleqniaf,
parce qu'il publiait, naturellement, de
fausses nouvelles. Certes, beaucoup de
jeunes gens rebelles d'Amsterdam (car il
serait faux d'identifier l'ensemble des
provos à un mouvement d'étudiants)
rejoignirent les ouvriers dans la rue. Mais
alors la hiérarchie provo, découvrant dans
ce conflit la négation de sa pileuse idéolo-
gie, fut fidèle à elle-même : elle désavoua
la violence, condamna les ouvriers, appela
au calme par la radio-télévision, et poussa
la bassesse jusqu'à quitter spectaculaire-
ment la ville, en corps, pour donner le bon
exemple de la passivité.
Si les silualionnisles ont certainement
précédé les provos à propos de certaines
vagues nouveautés, il y a tout de même
un point central sur lequel nous nous flat-
tons de rester avec acharnement « dix-
neuvième siècle ». L'histoire est encore
jeune, et le projet prolétarien d'une société
sans classes, s'il a mal commencé, est
encore une étrangeté plus radicalement
nouvelle que toutes les trouvailles de la
chimie moléculaire ou de l'astrophysique,
que les milliards d'événements fabriqués
à la chaîne par le spectacle. Malgré tout
notre « avant-gardisme », et grâce à lui,
voilà le seul mouvement dont nous voulons
le retour.
Les scissions de la F.A.
Contrairement à tous les bruits répandus
sciemment dans la Fédération Anarchiste,
et clamés jusque dans son Congrès de-
Bordeaux, il n'y a jamais eu aucune sorte
de « complot siluationniste < tendant à
faire éclater cette Fédération, qui a tou-
jours présenté à nos yeux l'inintérêt le
plus total. Nous n'y connaissions personne.
La lecture épisodique du déplorable Monde
Libertaire était loin de nous laisser supposer
que l'I.S. pût y avoir la moindre audience.
De la Misère en milieu étudiant apporta
à cet égard une certaine surprise: différents
membres de la F.A. parurent l'approuver.
La direction permanente de la F.A., qui
avait absolument tout supporté, dans ses
rangs ou en invité dans son journal, du
pro-chinois, du surréaliste, du lettrisle,
avec la même bienveillance qu'elle accorde
au syndicat Force Ouvrière, réagit très
vivement pour soustraire on ne sait quels
militants à la première influence qu'elle
jugea pernicieuse. Un article nous calom-
niait avec la dernière lourdeur. Nous en-
voyâmes une réponse assez dure, ce qui
plaçait tout individu à prétention révolu-
tionnaire dans l'obligation d'en exiger la
parution et, puisqu'elle apparaissait im-
66
INTERNATIONALE SITUAT10NNISTE
xissible à ses chefs, d'en tirer les consé-
quences. C'est, par exemple, ce qui ne firent
.as les « anarchistes » du Groupe de
\~anterre, de vrais étudiants qui croyaient
mouvoir s'offrir les luxes réunis de nous
.ipplaudir en esthètes, d'être garantis
inarchistes par l'étiquette F.A., et de n'être
•a rien compromis par les actes de la F'.A.,
puisqu'ils la condamnaient à tout instant
•i l'extérieur. Trois groupes se trouvèrent
,n cette circonstance — celui de Ménil-
nontant, le Groupe Anarchiste-Révolu-
; ionnaire et le Groupe Maklino de Rennes —
pour défendre une position honorable. Ce
problème fit surgir tous les autres. Les
Choses s'envenimèrent au point qu'au
Congrès de Bordeaux, en avril, tandis que
'•es trois groupes rompaient avec la totalité
de la F.A., une autre scission, numérique-
ment beaucoup plus considérable, était
amenée à fonder une F.A. bis, qui reproduit
pour son propre compte la confusion et
les carences de la véritable. Bien entendu,
l'I.S. n'avait et n'aura aucune sorte de
relation avec ces deux F.A. De leur côté,
les trois groupes radicaux qui se sont
définis dans ce processus ont fusionné, et
ont annoncé la prochaine parution d'une
revue Internationale Anarchiste (Adresse :
SU, rue de Ménilmontant, Paris-20e). Il est
bien clair que, sans que rien d'extérieur
ne s'en occupe, la F.A. devait éclater d'elle-
même à partir du moment où certains de
ses membres découvriraient la moindre
trace d'un courant critique réel d'aujour-
d'hui. Car voir une telle critique est du
même coup voir le vide de la F.A., et la
manière dont ce vide se défend.
L'idéologie alsacienne
Les milliers de lignes accumulées par les
gurnautins, dans les quelques dizaines de
circulaires et tracts qu'ils ont fait paraître
après leur exclusion, bardées d'affirmations
péremptoires subrepticement découpées
dans les publications situationnistes pré-
cédentes, et ici tout à fait hors de propos,
n'ont jamais poursuivi qu'un seul but :
cacher d'un rideau de fumée idéologique
re simple petit fait trivial, direct, brutal,
que Frey, Garnault et Holï ont été exclus
pour avoir menti en équipe, dans le but
d'obtenir l'exclusion de Khayati, en
essayant jusqu'à la dernière minute d'arra-
•her ce « succès » ; faisant ce qu'ils pou-
vaient, jusqu'au bout, pour convaincre
me assemblée de l'Î.S. qui, depuis des
'leures, les traitait de plus en plus nette-
nent en suspects.
>e notre côté, mis à part un procès-verbal
le l'exclusion immédiatement envoyé à
1 ous les membres de l'I.S. absents de cette
«semblée, et à seulement quatre personnes
•xtcrieurcs engagées à ce moment dans une
action pratique avec nous (parmi lesquelles
le seul Yayr-Piova préféra ne pas compren-
dre) — nous n'avons jamais publié qu'un
seul texte Attention ! trois provocateurs,
qui était suffisant et définitif. Kt les garnau-
tins, dans leurs multiples documents, n'ont
même pas pensé qu'il était utile (car ils
n'en étaient évidemment plus à un men-
songe près) de rejeter une bonne fois cette
accusation vraiment suffisante et centrale.
Ils n'ont pas senti que ce silence les jugeait
aux yeux de toute personne non prévenue.
Ils ont biaisé, lancé d'autres contre-vérités,
parlé d'autre chose, fait allusion au vit1
du sujet avec une gêne pudique : •< Khayati
ment : il rapporte inexactement des détails,
et même si ces détails avaient été < exacte-
ment » rapportés, il n'en aurait pas moins
menti sur l'ensemble d'une situation...
(tract garnautin du 19 janvier). On admirera
le demi-aveu du « et même si ». C'est bien
en efïet ce qui s'était passé, et le « détail
est, à vrai dire, gros comme ce qui leur
manque.
Leur tendance au renversement idéolo-
gique du réel, qui les avait menés au men-
songe conspiratif, la prompte mise au jour
du mensonge l'a poussée à l'extrême, en
en faisant une nécessité. Aucune énormité
dès lors ne les arrête plus dans la course
aux contre-sens. Ils ont trouvé « flicard >
le tract de l'I.S. qui dénonçait leur procédé
policier lout à fait classique de la production
de quelques faux-témoins pour déshonorer
et faire éliminer un adversaire gênant,
dans la meilleure tradition du « document
Taschereau ». Ils se sont abrités derrière
Hegel pour condamner « la réflexion dite
psychologique » qui veut rabaisser par de
petites explications d'ordre privé les
" grandes figures historiques ». Ainsi, ils
postulent avec une naïveté percutante
qu'ils sont, eux, de ces hommes historiques.
Us pensent donc avoir « voulu et accompli
une grande chose, non imaginaire et présu-
mée, mais bien juste et nécessaire. » Ces
héros oublient simplement que tout ce
qu'ils ont par eux-mêmes jamais voulu
sinon accompli — c'était la réussite
d'un truquage aussi vil que dépourvu de
sens ; et que, si nous avons dû avancer
quelques précisions sur leur misère psycho-
logique, c'est bien parce que nous avions
à expliquer la surprenante petitesse de leur
action. Cette majorité qui les rejetait — en
fait tous ceux qui ne figuraient pas dans
leur fraction ainsi découverte —, ils l'ont
alors imputée à une dictature de Debord
et de ses fanatiques partisans. Ils ont
inventé ce pouvoir personnel dans l'I.S.,
pour y réappliquer la dialectique du maître
et de l'esclave. Ils croient qu'ils ont été
les esclaves servant les fins de Guy Debord :
et ainsi qu'ils sont appelés à devenir des
maîtres. Mais ils ont ignorés, pour un tel
< dépassement de l'I.S. », comme toujours,
l'essentiel. Ils étaient peut-être bien des
esclaves, par goût personnel. Nous l'igno-
rions. Mais dans ce cas ils étaient assuré-
ment des esclaves qui ne travaillaient pas.
Ils ne pouvaient donc voir aliéner pour
INTERNATIONALE S1TUATIONNISTE
FREY, L'IDÉOLOGUE DE L'ÉGALITÉ,
exclu le 15 janvier pour mensonge; depuis
auteur de « L'Unique et sa Propriété ».
« L'égalité est l'identité abstraite de l'en-
tendement sur laquelle la pensée réfléchis-
sante, et avec elle la médiocrité de l'esprit,
se bute lorsqu'elle rencontre la relation de
l'unité à une différence. Ici l'égalité ne pour-
rait être que l'égalité des personnes abs-
traites comme telles et justement tout ce
qui concerne la possession, ce territoire de
l'inégalité, tombe en dehors de la personne
abstraite. »
Hegel.
Principes de la Philosophie du Droit.
« Maintenant, dans le fait d'avoir seule-
ment voulu, ou encore de ne pas avoir
pu, la chose même a la signification du but
vide et de l'unité pensée du vouloir et de
l'accomplir. La consolation de la faillite du
but, consistant à avoir cependant voulu,
ou à s'être purement agité, autant que
la satisfaction d'avoir donné aux autres
quelque chose à faire, élèvent à l'essence la
pure opération ou l'œuvre tout à fait
mauvaise, car i! faut bien nommer mauvaise
une œuvre qui n'est aucune œuvre. »
Hegel.
Phénoménologie de l'Esprit.
l'usage de qui que ce soit leur œuvre,
puisqu'elle était inexistante : ni devenir
forls de la fonction pratique à laquelle ils
eussent été soumis, puisqu'ils n'en avaient
aucune. C'était justement leur non-parti-
cipation à l'activité commune de l'I.S.,
leur fermeté à demeurer — d'ailleurs en
dépit de leurs engagements — dans une vie
provinciale « étudiante » faites de quiètes
spéculations, qui créaient leur infériorité,
leur connaissance contemplative de l'f.S.
(Jette contemplation admirative s'est nor-
malement changée en rancœur. Leur frac-
tion s'est constituée secrètement sur le
thème de l'égalité à établir dans l'I.S. ;
et ces idéologues de l'égalité pure étaient
assez aveuglés pour ne pas sentir que leur
constitution eu fraction secrète (avant
même le recours à la calomnie organisée)
les plaçait au-dessus de l'ensemble de l'I.S.',
et constituait la première inégalité objec-
tive créée et institutionnalisée dans les
rapports entre les siluationnistes.
Aussitôt que les garnautins furent compris
par l'I.S., et traités en conséquence, l'idéo-
logie de l'égalité pure fut proclamée haute-
ment et servit à rassembler quelques étu-
diants qu'eux-mêmes méprisaient la veille.
non sans raison. En quelques semaines on
égalisa à Strasbourg avec une fureur et un
extrémisme au regard desquels les exigences
des niveleurs et des bras-nus, des millé-
naristes et des babouvistes parurent des
jeux d'enfants. On proclama que le défaut
de l'I.S. avait été de n'être qu'une avant-
garde, et que l'avanl-garde n'existe que
par le relard de quelques autres. Que le
relard était donc aboli par Garnault, et
qu'il fallait maintenant •< une organisation
révolutionnaire capable d'agir dans le monde
sur une vaste échelle» (L'('nique et su
propriété}. Kt donc que l'on était devenu
cette organisation. D'un trait de plume, le
prolétariat mondial, sorti comme un seul
homme des divers degrés de son retard,
était là, rigoureusement égal en conscience
et en capacité à Garnault et à n'importe
qui. Kt ceci était le ilépaaxement île l'I.S.,
si souhaitable dans leur position. Naturelle-
ment, tout cela s'était passé dans la pensée
pure.
Le produit de « cet enthousiasme qui,
comme un coup de pistolet, commence
immédiatement avec le savoir absolu »
(Hegel) a paru pour l'étonnement ébloui du
monde, qui ne le reverra pas de si tôt, le
1IJ avril 1967. Là, l'« organisation révolu-
tionnaire capable d'agir dans le monde sur
une vaste échelle » est montée à l'assaut
du ciel de la M.N.H.F. (section de Stras-
bourg). Et pour avoir été défaite dans cette
épopée électorale, elle n'en laisse pas moins
le glorieux souvenir de sa praxis totale, en
sauce Garnault (personne ne s'étonnera
donc si nos idéologues condamnent ensuite
dans l'I.S. l'abus de l'exigence de cohérence
entre ce que l'on dit et ce que l'on fait).
f.a plus haute production de l'idéologie
alsacienne a été imprimée dans la brochure
fiS
INTERNATIONALE SITUATIONNISTE
iiii/ut' et sa propriété. Ici Debord a
, placé Khavati comme objet d'envie et
naine. L'incohérence totale, au niveau
ne du texte, se ramène à ce développe-
il. La théorie de l'I.S. avait de grandes
'(ilés. Elle avait un grave défaut : c'est
ic debordisle. De sorte qu'elle ne valait.
.. même comme théorie. Car seule la
; .\is... (voir plus liant).
' ur soutenir cette rigolade Debord
: :l ayant toujours tout dirigé et tout
! les procédés les plus sols sont mis
ontrihution parmi une dizaine d'évidents
. ,]songes : ainsi l'idée qu'il n'y aurait
Mais eu d'oppositions dans l'I.S., alors
..• nos garnaulins furent, tout au contraire1,
première de ces oppositions qui soit
. hemenl reslét secrète. Pour une citation
iribuée nommément à Debord (pour
quelle on feint de croire que le concept
.....communication » n'est pas employé
i sens de l'I.S., mais au sens unilatéral de
O.K.T.F. par exemple), deux citations
vancécs sans nom d'auteur sont en fait
r Vaneigem : tous les situalionnisl.es, et
.iiis les lecteurs attentifs de nos publica-
ions, sachant bien que certaines des
mceptions de Vaneigem sur les qualités
l'organisation situalionniste présentent
importantes nuances personnelles.
ichord, comme meneur, est identifié au
irdinal de ReU, lequel se voit en retour
île d'une conscience de classe, assez iuso-
e ( se regardant jouer le jeu esthétique
une lutte sans espoir face à la montée de
appareil bureaucratique-bourgeois»). Xos
iéiilogues auraient dû plutôt lire Hclz : ils
auraient appris qu' * en fait de calomnie,
•'/// ce qui ne nuit pas sert à celui qui esl
••laqué ».
,c comble de leur analyse est de découvrir,
ians le style « marxiste » de L'Humanité
limanclie, que du fait que la revue Interna-
tionale Siluationniste paraît légalement, et
[île Debord, son directeur, se trouve
personnellement responsable (le nos dettes
riiez l'imprimeur qui a la témérité de nous
Taire confiance, il y a là la base d'un pouvoir
Economique qui expliquerait la fatalité d'un
pouvoir dcbordistc sur toute l'I.S. ; et
qui explique du même coup pourquoi les
héros de l'égalisation n'ont même pas
essayé une minute de s'opposer à ce pou-
voir, et lui ont toujours fait bonne mine.
Le fait par exemple que toutes nos publi-
cations hors de France ont toujours et
partout été réalisées sur une base financière
complètement autonome par les camarades
de ces pays, avec d'autres « directeurs » ou
d'autres travailleurs dans les imprimeries,
n'a même pas clé considéré dans leur
optique étroitement alsacienne.
La réalité actuelle de l'I.S. comme « groupe
international de théoriciens », paraissait
déjà bien belle aux garnautins, quand ils
croyaient y avoir leur place, et pouvoir
prouver bientôt qu'ils étaient aussi eux-
mêmes au moins des théoriciens. Dès le
lendemain de leur exclusion, ils reprochent
à l'I.S. de n'être que cela : de ne pas se
déclarer comme eux • organisation révolu-
tionnaire capable d'agir dans le monde
sur une vaste échelle ». fl serait bien inutile
d'attendre d'eux la moindre conscience des
réalités du processus pratique qui créera
ce genre d'organisation des travailleurs
dans la société moderne. Mais pour rester
sur le plan émotionnel et égocentrique qui
les tient captifs, on peut se demander
quelle différence il y aurait pour eux à ce
que le nouveau courant révolutionnaire soit
au stade de la première liaison sur une
nouvelle base théorique, ou déjà vécu par
des ouvriers révolutionnaires en lutte, ou
même au stade du pouvoir des Conseils.
Car les garnautins et leur pratique réelle y
seront à tout moment condamnés. Les ou-
vriers révolutionnaires ne plaisantent pas
sur les questions de calomnie - au contraire
des bureaucrates et politiciens qui régnent
par les manipulations de mensonges. Et le
pouvoir prolétarien des Conseils, qui est de
part en part la mise e.n pratique de la vérité,
devra évidemment traiter les cas de men-
songes soutenus e.n équipe par des groupes
secrets, poursuivant leurs propres fins,
comme une des rares formes d'obstruction
qu'il aura encore à réprimer.
INTERNATIONALE SITL'ATIONNISTE
.1 Paris, cette remit- est en vente aux adresses suivantes:
• KIOSQUE « CLUXY » - (23 boulevard Saint-Michel) - .">
• « JOURNAUX-73 » - 73 boulevard Saint-Michel - ;V
• Librairie SAVOIR - 5 rue Malebranche - ,V
• Librairie LA POCHETTE - 5 rue de Mirbel - ,V
• Librairie LIRE, ETC. - 20 rue Cerisier - ô1'
• Librairie ANTHROPOS - 15 rue Racine - (i<
• Librairie LE MINOTAUHE - 2 rue des Reaux-Arts - H'
70
INTERNATIONALE SITUATIONNISTE
parution en novembre
GUY DEBORD
IA SOCIÉTÉ DU SPECTACLE
Editions Buchet-Chastel, 1» rue de Condé, Paris-6e. (16,50 F.)
et prochainement, aux Editions Gallimard
Raoul Vaneigem
TRAITÉ DE SAVOIR-VIVRE
A L'USAGE DES JEUNES GÉNÉRATIONS
IXTKHXATIOXALK SnVATIONXISTK
PRINTED IN FRANCE
Imp. CH-BERNARD. 27, rue (les Cloys - Paris i
Prix : 3 francs. Trim. i abonnemeni annuel : 10
Di>p. lot;. 1/4, HT - 4.35:1
Category
Author
Title
Internationale situationiste
Issue
no.11
Date
Publication information
no.11