Parti pris

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PflRTI FRIS
COMITÉ D'ACTION ETUDIANTS-OUVRIERS
DE LA FACULTÉ DE DROIT
" De Gaulle fasciste" .....
A propos des élections à la fac
Etudiants 68: Un mouvement à
l'échelle européenne
La semaine politique
Grève générale
•P I
.p 4
. p 8
•P 14
P 18
^COMITE D'ACTION ETUDIANTS-OUVRIERS
de la faculté de Driit
Permanence: Salle 402 (4° étage)
- 92, rue d'/! = «<• r,-.^- -—
~ I -
Ï6AULIE FASCISTE''
"De Gaulle Fasciste!"-Cette apos-
trophe nous l'avons hurlée dans la rue ,
nous l'avons peinte ou affichée sur les
murs» De quelle réalité profonde est-elle
l'expression?
Avril 6'i-, la bourgeoisie française di-
gère benoîtement la société de consomma-
tion qu'elle s'est donnée. Sa seule ape
préhension est l'ouverture des frontiè*
res,
hai 6h, la révolte des étudiants fait
exploser la grève générale .La carence ; -:•:
imbécile du pouvoir devant les aspirations
de tous, sa réppression odieuse condui-
sent l'affrontement à son paroxisme.En-
tre le 24 et le 30 mai"tout est possi-
ble'.1 D'un côté, la poussée révolution-
naire s'affirme à Charléty, de l'autre
l'Etat se disloque.(1)
La bourgeoisie a peur; ses institutions
traditionnelles ne la protègent plus,
elle a'pelle de tous ses voeux la réact'!"
- tion de l'homme fort qui saura empêcher
la révolution et maintenir l'ordre social
existant.
De Gaulle lui répond le 30. Sur de l'ap-
pui des chefs militaires obtenu en pro-
mettant la libération des derniers fas-
cistes.de l'OAS. Cçnvaincu de la démission
du PC et de la CGT^il a les mains libres
pour imposer à nouveau l'ordre bourgeois
par le subterfuge des élections et pour
intensifier la répression contre 1'Avant-
garde révolutionnaire ouvrière et étudiant*
te.
La dictature para-militaire s'instaure :
Le pouvoir muselle l'information en ins-
tallant la police et l'armée à l'ORTF,
chasse par la force les étudiants des
facultés et les grévistes de leurs entre-
prises, expulse les travailleurs étran-
gers ,organise ses commandos fascistes,,
dissout les organisations d'Avant-Garde ,
arrête leurs membres.
(l)Hésitations de De Gaulle à se retirer,
défaillances au sein du Gouvernement,con-
tacts pris par les '.éputés gaullistes avec
ceux de l'opposition. ., ..
(+(par leur réaction £ l'annonce du refcren
dun.
Mais déjà le PC et les autrs formatages
de gauche , acceptant de se plier au jeu
électoral, la poussée révolutionnaire
décroit. Ce reflux écarte momentannément
le danger de voir s'instaurer en France
un véritable régime fasciste .Pourtant
il est certain que si nous avions pu
développer jusqu'au bout la dynamique
révolutionnaire, les tentatives de fascis
sation du régime auraient été, elles auss
si, poussées a 'maximum par le-' pouvoir ave
l'appui de la bourgeoisie.
La conjoncture actuelle nous apporte
donc une répression sans fascisation.
Nous assistans à un virage à droite très
prononcé du Gaullisme qui , pour sauver
son pouvoir et le capitalisme, n'a pas
d'autre alternative que de rendre confi-
ance à la bourgeoisie.
Les mois avenir verront donc s'instau-
rer une politique de rtroite à l'intérieur
mais aussi à l'extérieur. .En effet,nous a
assistons à une remontée des luttes révo-
lutionnaires mondiales, et d'autre part
à un affaiblissement du capitalisme inter
national .matérialisé par la crise mcnétai
re latente. Cette conjonction ne peut qu1
inviter la bourgeoisie drs pays capitalis T i,
tes à se soutenir mutuellement. De Gaulle
placé par la crise de mai en position de »
faiblesse, ne peut plus se permettre de
jouer les trublions dans le camp impéria
liste. Sa politique agressive vis-à-vis
des USA a de fortes chances de virer à
une politique de main tendue à leur égard.
Il reste cependant qu'à plus long terme
le fascisme demeure possible:
D'abord, menacé par la poussée révolution^
naire, De gaulle a retrouvé la clientèle
qui n'aurait jamais du cesser d'être la si
enne, c'est-à-dire l'extrême droite.Celle—
ci ne saura se contenter de la libération
de Salan, elle exigera qii'après de Gaulle
le pouvoir.reste aux mains du capitalisme
au moyen d'un coup de force s'il le faut.
Dans cette optique nous pouvons attendre
une militarisation du régime bien qu'il
existe moins qu'en. 58 dans l'armée d'élé-
ments capables d'instaurer une dictature
fasciste.
D'autre part, il est certain que les
formes actuelles de répression seront
maintenues en partie au delà des lêgisla
tives contre l'avant-garde révolutionnaire
qui n'est pas décidée du tout à désarmer.
Parallèlement des millices des CDR et des
comités d'action civique ne sont pas prêts
à disrparaitre elles non plus.
En troisième lieu, il faut bien voir
que 1'anti-communisme élémentaire prêché
par les gaullistes débouche comme il en a
toujours été, sur le fascisme.
Enfin il faut noter la xénophobie et
l'exaspération nationaliste, aspect tradi
tionnel du gaullisme, les propositions de
participation visant à l'association capi
tal-travail, premiers pas vers un néo-cor
poratisme, et surtout les moyens immenses
de propagande et d'abêtissement des masses
dont dispose le pouvoir.
Or nous savons que la bourgeoisie n'a
d'autre alternative en période intense de
lutte des classes que de souhaiter le fas-
*cisme pour sauver son pouvoir plutôt que
de voir triompher la révolution socialiste
Si dans les mois à venir, l'inflation
et le chômage (voir Parti Pris n° 3, pages
18 à 21) rendent à nouveau possible le dé
clenchement d'une crise sociale importante
1 si l'action des militants d'avant garde
auprès des travailleurs ouvre de plus gran
des perspectives révolutionnaires qu'en
mai 1968, nous saurons déjà que dans la
lutte nouvelle que nous mènerons le fascis
me sera plus que jamais notre adversaire
principal.
- 5 -
<;
LIBERTES!
POLITIQUES
MAZEAUD
\
Le 18 Juin 1968, les étudiants de
1'ex-faculté de droit et de sciences
économiques ont montré qu'ils ne se désin-
téressaient pas autant qu'on aurait pu le
craindre des problèmes de l'université nou-
velle.Plus de 12 000 ont déposé leur bulle
tin dans 1'urne
Le 18 Juin 1968,les étudiants de
1'ex-faculté de droit et de sciences éco-
nomiques ont montré, en votant à une large
majorité pour le comité de grève 56,84%,
qu'ils entrevoyaient les rapports entre
l'université et la société et la liaison
entre leur lutte et les luttes ouvrières.
L'analyse de cette prise de conscien-
ce amène cependant à nuancer cette victoi-
re du comité de grève,à souligner les dan-
gers de récupération que présente l'Assem-
blée paritaire nouvellement élue et à affir
mer une fois encore la nécessité de la re-.
connaissance effective et réelle des libe^i
tés syndicales et politiques à l'intérieu, I
de la faculté.
On peut espérer que les 7 024 étu-
diants qui ont voté pour le comité de gré
ve,que les 2 790 étudiants qui ont voté
CLERU ,que les 2544 étudiants qui ont voté
Réforme et Démocratie,ont posé leur respon-
sabilité ,ont chassé tout réflexe médulaire
et pris connaissance de tous les program
mes avant de déposer leur bulletin dans
l'urne. S'il en est ainsi , on peut parler
d'une véritable prise de conscience par
tous les étudiants des problèmes universi
taires. Mais s'ils n'ont pas voté pour un
badge ou pour un sigle, tous ne sont pas
conscients que ce vote était un vote émine
mment politique.
Tous ceux qui ont voté R.9. , parce qu'ils
avaient reçu un bulletin de vote dans leur
boîte aux lettres ont-ils compris que
l'apolitisme des candidats de cette liste
n'est que le couverture grossière du •
conservatisme bourgeois et de. la réaction
gaulliste 1
- D -
^artisans ou CLEKû ce ---iue signifie la
modératio-n qu'affichent les candidats de
cette liste ?nOp'eut• \Voûter en effet des
ertus de" l'accord à l'amiable avec tous- •
les profeeseursde- l:IEx-faeulté de--Droit •
et de Sciences Economiques-", du moins
losque l'on veut une réforme totale et
:ne redéfinition de l'Université, ce que
oien évidemment lesmembres dH CLSRU....
"Au contraire, l'es' ~: 7024vétud-ianfsqui
jntvote pour le'Comité dè; Grève ont senti'
lue leur choix était avant -tout politique
Ils ont senti que l'Université Critique
iu'ils veulent va à 1"encontre des inté
rôts de grand Capital et de la société Y "
bourgeoise. Ils ont senti que la lutte
; étudiants rejoint la lutte de tous
les travailleurs. Ils ont senti que la "" '
r.ocra t i-sation de l'enseignement qu'ils
•fiarcient; ne peut se Taire que si se * éa
re la démocratisation de la société
Lite entière.
L'assemblée paritaire élueva-t'elle
rr.ottre par la volonté de ces étudiants
:o'.£cients (et ils sont aujourd'hui la
"a.jorité à la faculté), de se réaliser ;
pleinement? Cette assemblée paritaire
îbt- formée pour racitiié d'enseignants
| irrni lesquelsquelque?i uns seulement veu
>:.-..t une transformation totale et véritable
ueloues autres veulent faire passer leur
réforme" et l'immnnse majorité n'aspire
rien sinon à conserver les privilèger.
cquis et la fonction actuelle de l'Uni-
ersité. L'autre moitié de 1',iS.sembléo
oritaire est Constituée par les étudiants
lus parmi lesquels existent les dissen.
io.is soulignées plus haut.
D.ns ces conditions, il ne faut pas se
a.'.-o trop
la politique de la chaise vide
souhaitable, le rôle des étu-
i?"it3 i-rogressistes est de signaler, cha—
ue fois que se présentent les dangers de
éc-'pération : le ministère et les pro-
esseurs vont essayer de reprendre à leur
ompte certaines propositions telles (llju
'autonomie, en les dénaturant corr.plète-
.ent.
Ce qu'il faut éviter à tout prix c'est
in Plan Fouchet "présenté par les étu-
iiarrts". -*
Les étudiants progressistes doivent aus-
si lutter pourfla liberté politique et syn
âicale devienne quelque chose d'effectif
et de réel, et c'est là un point essentiel
Depuis le trois mai, cette liberté est pas
sée dans lesfaits, les étudiants l'ont pri-
se.
Quel a été le résultat ?
Les étudiants en Droit qui depuis des
années subissaient le matraquage idéolo-
Icgique d'un enseignement bourgeQis ont . -
pris conscience du fait et sont sortis en
masse de leur léthargie.
Mais déjà la Sorbonne et l'Odéon sont
repris par kes CRS, les représentants du
gouvernement, et des professeurs (de la
Fac de Droit surtout) demandent la suppres
sion des libertés politiques dans l'Univer-
sité. Des organisations sont dissoutes.
A peine remis de sa frayeyr, le gouver-
nement réprime à la grenade et dans le
sang des grévistes, le patronat licencie
en masse les éléments révolutionnaires de
la classe ouvrière.
Il faut bien
vement étudiant
nement est prêt
cera par tenter
tout pouvoir de
Paritaire. Nous
nous imposerons
les étudiants.
se dire que le tour du mou*
est venu et que le gouver-
a le décapiter.Il commen- 4
d'étouffer et de vider de
contestation cette Assemblé»
n'obtiendrons que ce que
par la mobilisation de tous
La lutte contre le pouvoir et l'Univer-
sité bourgeoise continue !
Vv
•<s.
L'COHSLLS EUROPEENNE
Da.V:: toute I:£UTr >e des Six, les
énïdla.:;.t .: font parler d'eux...-et ils
...e i-'o?'t- n;atraquer avec la même sauva
çrer î.Cc.Le Ha^ci é Cowuun. sercit-il celui
de,; -^cv.^-": ioï.-.cef-, révoltées et des matra
quco? FÎÎ a'vutre? terrueSjUne "classe
ét'^dian'-eN ( intellectuelle) opprimée se
vai'i.-ell^ ÇA train de se constituer
dans le.3 ï-ays capitalistes européens?
L&S ?;.:.'Jî>I.M'TTS E'T L£ HEOCAPITALISn-
L;'i':at du néocspit ilisme reste 1'
Etat bo'UA-ceois oppreasevir?avec son ar
••••ée>"es P?ic£fses bureai-icrates» Son Uni
••/v-"î-ité ccuf.'v.v-ve sa fonction séculaire
de di ci ^::.:.:. or. de; l'idéologie bourgeoise
File dcneu::^ le lieu privilégié où la
."lar.-ve do;.iiï>an'^e crée, justifie et per
c'-tv e :-:a domina'-:ion idéolcgicue,T^ut
>"'-v'-; .'.'.:-••;,; l.•;•;::-:-al de Dioit Gonstitutior
ï..c-l o^ do f:jier-.ee .Politique affirme
h^'itever.1: (avec la puissance que con--
.-èr/cj la r-.;;•>évaluât ic-n de la chaire)
•:-AO ''.'dt;--: osl "; a réalisation d!une i
d.én . celle la i":--.v; joi, ,L 'Université aura •
dès ie::•'.• À-:^'^Ï' ion'.-':ior de rechercher
-.•"•'.; ici^es dan'- 1 ' ,-t-erî.el intellectuel,
\-..Z de ".e: onrie^t iorner,L: Idée étant
;..v.-.trro:i".éc•_'<::; ~.r.1: 15 r-:•: e; 1: "Université( et
v.".-cc ell.e ;--:is v.:i:h'C;î.-i:!.tai:-e.î} sera dou
ùiC;<''">•.,: .uv; épcudanxt:,
.*,-•? /• ••?•;<2pit-tÂicrrtG., planif ica
t?c.'.:- -;.^ vC.^;-co'i.ofjique.. a. besoin que :;cs
u/*,iver:-•r.ta; ;-^c rcvev.vs reviennent par
fois ;-. .:.r te"-, e: icadé .;ur l'accélération
continue ce 1'ii..iv:y'.'-v:ion technologi ;ue
il lui .?aur iormev les cadres scient i
iriCùe-; e* n?.;>vjiri;:a''.eur£ de ^on exploi
tatior.etoivl en leva- apprenan*: à la jus
'rif::rtrn 11 ..-^ hev.i'tsra là à vne premiè
rr:. cos.tvad;.":t.ion;conmeï7.t fcriï:';r la mul
t;iv.vtvj de cadres iaoyens ti-ès spécial!
s do dor:c il à be;niu a très court ter
r,?.,sar,s j>ov.v- autant los déqualifier in
^.rdertuel''^^'^: /c A iïioyra terme?!! trans
;.'.Lvo;-era •",'-. u^ine « crétins ce qui de-
vraix: COMS: xtusr son. réservoir de cer
•;-2uv,x lior.;r,,La réorganisation structu
-"clle.jpv.r- pr-odv.it de sa bureaucratie;
- 10 -
.u'il doit imposer( cf Plan Gui en I-
talie, Plan Fouchet en France) a ou-
blié que l'université était constitu-
aussi d'étudiants.
La bourgeoisie ne reconnaît plus a-
lors ses fils. Elle ne peut comprendre
qu'un fils de bourgeois ne soit pas
lui-même bourgeois.En effet , la situa
tion de classe des étudiants n'est pas
la pure résultante de leur origine de
classe.Nous savons qu'elledoit s'analy
ser par leur place dans le processus d
de production. Or, à ce niveau, la ré-
ponse est ambiguë. Certs les étudiants
(du moins ceux qui n'auront pas été- '"
éliminés par les barrages*~&uccessifs
et "versés dans la production")sont de
futurs cadres. <-\ ce tit-re, ils parti-
ciperont au système d'exploitation, ils
auront"choisi" leur classe. En atten-
dant, leur futur est incertain; preuve
en est leur sensibilité au chômage, au
manque de débouchés, et àla déqualifi-
cation qui risque de les atteindre.
Sous leurs yeux, mais en dehors d'eux,
la lutte des classes se déroule.
Subjectivement, ils se sont sou-
mis à une "surdétermination" idéologi-
i'que qui, paradoxalement, les rend dis-
'ponibles sur le plan politique: on ne
peut imp-i.nément prétendre "1 'université
grand corps autonome".Dans le même mouve
ment un grand danger les guette:celui de
transposer uniquement sur le plan idéolo
gique les conflits de classes .
Ces données de base nous permettent
d'expliquer les thèmes'et les formes de
luttes étudiantes communes àtoute l'Euro
jpe Occidentale. Eiiesnous apportent aus.
si une première réponse: il n'exite pas
dans ces pays de "classe étudiante" mais
une sensibilité du milieu étudiant aux
luttes de classe
LUTTES ETUDIANTES EN EUROPE
es révolutions coloniales, et particu-
lièrement le -conflit vietnamien,sensibi
Lisent le milieu étudiant et lui- permet
tent de faire son apprentissage politi-
que.En effet,contrairement à ce que cer
:ains croient sans analyse sérieuse des
louvements réels(cf. les'manifestations
- II -
VI
berlinoises,celles de Louvain de soutien
au FJtt. et en hommage à Guevara,le tra-
vail des étudiants romains dans le cent
tre anti-impérialiste Che Guevara.les
manifestations anti-impérialistes de Pa
ris,etc...ce n'est pas le pacifisme qui
anime les étudiants,mais la solidarité
internationale,c'est le besoin de soutiei
concret aux luttes anti-impérialistes
dans le monde.Dans ce cadre,la participa
II
•• , ; ;:. M>- /- \r*
{ <S f... * — •
" f » J ,
•> ^
tion,inévitable,d'un grand nombre d'étu-
diants, venus d'horizons divers,à ce mouve-
ment, représente le premier stade dans leur
prise de conscience politique.Ainsi,dans
le Comité Vietnam National,le sens anti-
capitaliste du soutien à la révolution
vietnamienne apparaît clairement du fait
du caractère fondamental de ce conflit
dans les luttes de classes à l'échelle
internationale
nationalistes" qu±""ent~aiïïené"les' 'étudiants
à'"la "remise" en~ cause de l'Etat belge (et
non la crise linguistique qui n'a été
qu'une étincelle).
Partout on observe ce phénomène: les .
luttes de solidarité internationale ren-
forcent les contacts entre les militants,
dévoilent le sens politiqxie de leur ac
tion, cimentent l'unité des étudiants en
lutte.Ceci permet qu'une lutte de plus
grande envergure s'amorce contre l'uni-
versité de classe(à Berlin notamment,
cela aboutif à la création d'une universi
te eritique, à Rome àla mise en place de
contre-structures universitaires). Mais
bien vite les limites des critiques pu-
rement universitaires apparaissent:en
France, la lutte contre le système univer
sitaire, dés qu'elle s'est généralisée
dans le cadï*<e d'actions violentes a dé-
bouché sur une remise en cause du systè
me capitaliste lui-même (c'est le sens
du mouvement de mai!).En Italie, l'occu-
pation des facultés et les contre-struc-
tures universitaires ne servent plus es
sentiellement à l'élaboration universi
taire contre le"plan.Gui"mais beaucoup
plus à rechercher la liaispn avec le
mouvement ouvrier, par une 4iaJ«§ctlfù©
de la répression et de la solidarité.
En cela se mesure le seMs anti-ca-
pitaliste des luttes étudiantes: leurs
thèmes se transforment dans l'action me
me, se radicalisent et les étudiants ont
désormais choisi leur camp dans la lutte
de classes, aux cotés du prolétariat .
Le problème essentiel qui leur est a-
lors posé est celui des liaisons avec
la classe ouvrière.
LES POEMES DE LUTTE
a) Les manifestatuons de rue et leurs
conséquences violentes( réplique exacte
de la violence de la répression) sont un
premier•essai de réponse à ce problème .
En France, la solidarité a joué tt la
classe ouvrière a vu un exemple dans
l'illégalité et la force du mouvement
étudiant. Le caractère spectaculaire â«3fl
luttes étudiantes est un des traits com-
muns de ces luttes dans toute l'Europe.
- 14 - •'
b) dans l'occupation des facultés,.
(Rome, Florence, Berlin, Fra-icfort , Pari 5;,.
etc...) les étudiants ont retrouve sy.>
boliquement (sur le mode idé^loginue
qui reste leur mode fondamental d'ex
pression) le geste clés ouvrier s ccc .
pant les usines et prenant en mai:.';
la direction de la production. Povr
donner un contenu à cette ccoup^Jc .r. ,
l'activité de réforme universitaire
paraît insuffisante, ci: ce sort -"iU-.:;,
les créations d'Université Crit a ••;;''.;.
d'Université d'Eté, où la liaison êtv.
diant s— ouvriers serait concret sine ".t
assurée par des discussions poli'cicu^.
communes ,
Mais les formes les plus adéqur.tes
ont été trouvées dans les comités d!
action, A Paris, lors de la yrève gêné
raie, ils ont contribué à organiser
la solidarité matérielle avec les gré
vistes.
En France, rua intenant sue "les grève
se terminent , ainsi que dans les pays
où les À ut tes étudiantes :vonl ra.> ét-'
relayées par des grèves ouvrière?,, les
comités d'action tachent d'organiser
la coordination ces militar.ts é': ud . \ ;. ;:
et ouvrier? '.mais à cette jtapesim j. :.\>
blême apparaît qui ne saura t nor/>
surprendreselon notre analyse eu ri'ii/j
étudiant. Cet. a in s nattent l'cccen1:
sur l'importance cl'.^ structures dc".';c:a
tralisées que représentent les co.rd ;;-"-
d'action( la tendanc
enne
SDS de Berlin, une par-jie du ;TIO ••-.<•:
ment du 2^ Hars en France) et ^e rsf,:.
sent à envisager le passage à. uv...i
étape ultérieure, que d'autres p^r.ce'
essentielle: la coordination et le
le de politisation dos comité-"; d'ac,'.:
DBS
AUTûNOKH S ?
Si les étudiants recherchent aussi oo
sespérément les formes de liaison ave--
la classe ouvrière, c( est qu'ils ont
compris que leurs conquêtes tempo
raires seraient inévitablement repr:l
ses par la bourgeoisie. La violence
de la repression de leurs différent.:-
Etats le leur a appris.
Les plus politisés d'entre eux or.t
pris conscience du rôle de détonateur
que les mouvements étudiants jcv.ont
dans les luttes de classes des pays
- 15 - • '
qae
c a\. -i c al i st e s avancée,, œa-is^ îî-r <nt-4ipj> i; i 5
dans l'expérience française— coatcrèt a
de mai juin. 1968 qv.'i? y ^t^i c ^WL"/
nécessités sup piégeai" a ires >C
cette 3 utte débcmche sur ur,e
en cause définitive du- sy^e^s d'e:-
ploitation.
1 • ) c ' est la .sitiust jx:n ccncrit e :ï;;
la classé' otrr.Hère 4-^ns ?.es différ^rt
pays qui détermine l'is^aie du mor'.v -;'se
étud iant , J3n- ' Praace,. si le rxu/e;"ia:ïc ..-
été aussi puissant .c''-est qu-'un .St^t
fort avait pris en 1967 des o ••.*' \rx.a.-.
ces wsocialesMr-efrvett&r.t ea <:au:-i..j la
situation économique de la clarté ou
vrière.
2e). les partis ouvriers- tradition
nels ont montré les limites de la
politique opportuniste: il s n'ont pas
ou organiser la solidarité, ni montrer
la convergence politique des luttes
étudiantes et otfvr'lères, lin ont ruâ-ne
parfois condamaf; .les formes d'action
que s'était donné lc..BK3uvenertt.
Les limites de tous le
européens o$t démontré, à traveis l-î£
avatars des luttes dai»s chaque pays.
les nécessités d'une unit'': éttxlif.nts
ouvriers sur un prooransit polii'i^ > -'^
rtjvolutlonnaire capable d ' inpul 3 -. ." J
nouvelles luttes et de définir le
mouvement qui y réponde.
LA SEMAINE POLITIQUE
DIMANCHE_26_JUIN :
La répression :
Les flics profitent d'un prétexte dou-
teux pour réoccuper la Sorbonne. Les
Katangais du Gouvernement chargent les
passants sans raisons avec leur brutalité
coutumière. "Il fallait que cela se fasse'
déclare Pompidou après ce nouveau pas
franchi par le pouvoir dans l'escalade de
la provocation.
LUNDI 17_JUIN :
Les_Grèves
Les 12 000 agents de l'ORTF entament leur
5ème semaine de grève; ils montrent ain-
si leur combattivité et leur volonté de
ne plus voir la radio et la télévision
au service exclusif de la propagande gou-
vernementale. Manifestement, ici comme
ailleurs, le Gouvernement compte sur le
pourrissement de la situation ; c'est pour,
quoi il est nécessaire plus que jamais que
nous réaffirmions notre solidarité active
aux travailleurs de l'Office,
A Renault-Flins, le travail reprend sans
enthousiasme et dans l'insatisfaction.
L'Agitation Universitaire :
-en France, vives réactions de l'opposi-
tion(verbales cependant), à la suite de
la réoccupation âe la Sorbonne par les
flics.
-à l'étranger, les étudiants s'agitent en
Italie, Suisse, Turquie, Argentine, Brésil
Uruguay.
Les violences fascistes :
Des milices armées attaquent en toute li-
berté le campus universitaire d'Orléans,
bénéficiant de la complicité tacite des
flics, et de la bienveillance du gouver-
nement! . . .
Le Tricolorisme :
v/akdeck Rochet : "Les trois couleurs sont
au peuple et à lui seul."
-17-
3^mair..t des grèves :
-Le "iiov.vBinent te
v . ;!an ti -rr s ravvas, taxis, etc..,,,
Aji ti, U on univer ~ '. taire •
-La J. C constitue une Union Natio-
nale des C-, A. L , (créés en nove'iibre
•:Iernier) , intaivieut au cours d'ure
AG pour impo. er sa ligne réformiste
et provoquer u-'.e scissi.cn. Le J. C.
avait violajnîïïent corrida ar.é les C. A L
ll y a 6 mois • elle y est encrée voi
ci 3 semaines pour acccrr.pl i.r la beso-
gne douteuse que l'or <r~.it..,.
-à la Faculté de Ircit Je Pf.ris, plu'j
de 7 CCK étudiants assurent par leur'
vote la victoire de la liste du ûorité
de grève (57 % des suffrages).
-A l'étranger, l'Université d- Bruxej
les est toujours occupée par les étu-
diant s,.
:- Interne non
La comme-ration du 16 .'uin sert de pré-
;-e^te aux nr ',-."'. ^. :. ..•:... = pu.:r o'.: j,?;n' ,;er
une manif est -tien politique réunissant
tout au plus 4 COO personnes. C. R, 3,
Joséprine DAICEï et: Knfarts .-ojnpris,
T s CI1": pourr'.ivent. le.irn ezplji/s
.L« poi'dre .Tarie, à la Korhel.le r.o'a..'-
jieat, on une isr.t.ie "-:5 i." :~riève...e" t -es
séê, Le nombre des e:;pu.L8" cr-: a'étran-
gers s'accroît chaque jour, -"a.idis que
les ccmnvandos fascistes d'0:..^ide: t af:--
ta^uent inpu'iément la Facril té de.:; Jjet--
tres à Uouen,
La Grève ;
T a T': sc;i'7' t ion ce c. 2'rtainr c::\: °"i i -t
(chea Berliet nota't- ;e.:,t) fait riieux res
sentir la détermina tic': des secteurs
durs : OtîTF, Citre-en. . . ,.
À"~Ï~OKTP; la grève fait l'objet d!ur>e
tentative de sabotage de la part de la
direction (manoeuvre de division de::
techniciens et des journalistes). Cette
ïi'rr.ière propose la sons •::'. tuvion d'ua
Comité des '; Sages", mais les assemblées
des personnels continuent leur lutte
dans l'uni té,, „ /\ 9.
Chez Renault à Flins après la reprise
du travail, les ouvriers sont informés
que leurs contrats ve;nant à expiration
ne seraient pas renouvelés ; les cadences
de production sont augmentées; des débray
âges se produisent; la CFDT propose la
grève illimitée; la CGT quant à elle, pu-
blie un communiqué dénonçant ces faits
mais réserve son action. Les 25 000 sala-
riés des usines Peugeot votent la reprise
du travail.
- La campagne électorale se caractérise
par la médiocrité du niveau politique et
l'indifférence à peu prés générale, c'est
à peine si les premières pages des quoti
diens la signale.
La semaine continue, mais nous n'avons
pas à attendre dimanche pour connaître le
résultat des élections dans les départe
œents et territoires J 'Outre-Mer ( 3 CRS
pour 1 habitant).
- 19 -
GREVE GENERALE,
OCCUPATIONS D'USINES
ET DEMOCRATIE OUVRIERE.
La "Grande Peur" des bourgeois et du
"parti de l'ordre" a prouvé à tous que 1
la grève, l'action généralisée de la cla
see ouvrière et des travailleurs, posait
à la cl£sse capitaliste et à son appareil
d'Etat des problèmes qualitativement dif
férents de ceux posés par un mouvement
localisé ou corporatiste.
En effet, 1 occupation des usines a
remis en cause le pouvoir du patronnât,
pouvoir lié à la propriété privée des
moyens de production, en l'empêchant
d'employer ses armes de classe : le loclo-
out, l'emploi des jaunes, la disposition
des stocks, ets...
Par ailleurs, l'ampleur de l'action a
parmis un début de désagrégation de l'ap
pareil d'Etat (grève des fonctionnaires,
mouvements divers dans la police; début
de mutinerie sur le Clemenceau). Il est
apparu que les forces de répression dont
la capacité d'intervention était demeurée
intacte, ne pouvaient résoudre la crise
par la force, lorsque l'ensemble des tra
vailleurs croisaient les bras.
Aussi la coordination des différents
actions, la formation d'un pouvoir ouvrier)
s'est révélée nécessaire pour surmonter
la paralysie économique et politique qui
frappait la démocratie bourgeoise.
Ces problèmes posés par le développe
raent du mouvement ont été plus ou moins
bien résolus.
C'est à Nantes que la coordination a
été la mieux réalisée: des milliers de
travailleurs ont décidé de fédérer les
différents comités de grève, de former un
comité central de grève, pour prendre en
main les moyens de production et le stock
et surmonter ainsi l'interruption des
transports et du ravitaillement. Ceci pour
assurer l'existence des travailleurs en
lutte et de leur famille.
- 20 -
.:nter~
; en
t de
ns 1'
Ainsi le comité de grève a pris contact
avec les producteurs et les coopératives
agricoles (prise de contact facilitée
par les traditions de lutte ccm/nw.!: on-
tre ouvriers et paysans dans l'e-'.st- de
la France) afin d assurer 1 ' s.€fI;.,v,; •.;<•
vivres à bon marché dans les ;.:.:.'- •:-->
grève et d'expédierr en échao;,<;
gra^s etc... Politiquement, une
mesure se heurte aux intérêts de
médDaires commerciaux parasitaJr
les empêchant de prélever .leur- p
profit.
L'activité du comité de grève ne s'est
pas limité à la prise en chrirge de la
d i str ibut ion .mais elle a touc h é_ ecal e-
ment l'organisation do la .^",•.>'':.''-. ''
la grève active;des usines ce c;.
services ont été remis en marca:-
intérêt des travailleurs(SDF, trcu:.
etc...).Si cette grève active ne
pas étendue à l'ensemble des br?
dustrî2lles,c'est qu'en raison de
calisation du mouvement de double
voir,les travailleurs ont préfère
prier les stocks plutôt que de r:
marche les usines.an effet,en l'a.
3<* solutions politiques à la cris
trônât était assuré de reprendre t*t ou
tard le pouvoir dans l'entrepr •.-:;•.
Le comité a coordonné 1 ' act i.y.v:.} •:-. ; -,ré
vistes dans les différents secteurs de
lutte,en fonction des tâches politiques à
accomplir,des décisions prises (prr eirem-
ple renforcement des piquets de ^"'^-rn dans
certaines usines stratégiques p,?.- '';' tra-
vailleurs d'autres entreprises}.,'; c^t "
donc devenu la direction politicnn: et tech
ni que 4e s luttes.
La coordination îles mouvements- a P-JS en
lumière les immenses possib:-.".it..",- q~v: -i-ocè
le l'organisation des trava?li;vi:. ,-,;-..•:
n'en donnerons comme exemple qu,: r.^r':,,i-
nés liaisons effectuées entre l^y, -.v;,uve
ment s étudiant s-ouvriers: L ; imi/ort
vail de propagande réalisé par 1'
Beaux-Arts en liaison avec 1'inter-syndi-
cale de l'ORTF par l'édition d'-f •.'i.-.ir-s
sensibilisant l'ensemble de la population.
aux problèmes de 1'information.Le r *ï.e de
nombreux comités d'action de quartier dans
la solidarité matérielle eux grévistes,
le soutien des piquets clé grève face: à la
police,l'organisâtii» du ravitaill. TÎ ;nt
;^,<~- in-
pou-
s ' aporo-
5io,..:;e:
,'i.L- pa-
tra-
le des
- 21 -
par des contacts directs avec les agri
culteurs.
Mais dans de nombreux cas,le mouve-
ment n'a pas été organisé à la mesure
de son ampleur,offrant ainsi des points
faibles,donc des objectifs pour les for
ces de répression./! Flins,à Sochaux,les
CRS ont attaqué les grévistes isolés
dans leurs usines et ont évacué les en-
treprises brutalement,causant des morts
parmi les travailleurs et la population
On ne peut espérer que,face à un mouve-
ment qui remet en cause les fondements
de l'exploitation capitaliste,la bour
geoisie ne défende ses intérêts au mo
yen des plus graves agressions.il s'agit
donc pour le mouvement ouvrier,s*il veut
assurer la survie de ses organes de pou
voir - ou même la sécurité -de ses mili-
tants - de préparer les travailleurs à
l'organisation de l'auto-défence contre
les groupes fascistes,la police ou l'ar
mée.
/iinsi,les problèmes à résoudre dans
l'avenir,dans la perspective de la re-
prise du mouvement de grève - lorsque
le patronat voudra reprendre les acquis
du combat - ont donc été posés par et
dans la lutte du mois de mai.
Il faudra donc d'une part,dans le ça
dre d'un mouvement généralisé,à l'éche
Ion de la région ou du pays,fédérer les
comités de grève à tous les niveaux.
Cette mesure est seule capable d'assu
rer la cohésion des différentes luttes
face à la bour geoisie,d! établir la d 1—
rection po1it ique autoncme des masses.
11 s'agit en effet de dépasser le cadre
du cartel inter-syndical,pour l'organi-
sation de l'ensemble des travailleurs
en lutte,syndiqués (environ 20% du total)
et non syndiqués qui se sont révélés
dans la lutte(et au dire même des syndi
cats, ils furent nombreux au cours du
mois de mai). C'est enfin le meilleur
moyen de dépasser les divisions syndi-
cales au profit -te l'élection par l'en
semble des salariés de responsables ch:i
sis p£r eux et connus comme militants.
D'autre part,les événements de ces
deux derniers mois ont posé le problème
de la propagande dans l'armée,la police
,en période pré-révolutionnaire afin
d'arracher le maximum de soldats et d'
officiers de l'emprise de l'idéologie
déminante. , .
Pour cela il faudra populariser l'idée
d'un statut démocatique du soldat, pour
l'arracher à la vie abrutissante de la
caserne ( liberté politique, interdic
tion de mesures vexatoires de la part
des supérieurs, etc...).
Quoiqu'il en soit, la bourgeoisie
gaedera toujours sous son influence une
grande partie des officiers et de l'ar
mée permamente ( armée de métier, CES,
gardes mobiles). Aussi dans la perspec
tive d'un travail révolutionnaire, le
modalités de création d'une milice ouvr
ière doivent être tôt ou tard abordées
(armement, coordination, etc...)
Quell-es que soient les circonstances
parfois déprimantes dans lesquelles s'a
chève la première vague du mouvement
commencé le 3 mai 1968 ( pourrissement
de grèves, défaites locales) l'expérien
ce acquise au cours des événements , la
prise de conscience même embryonnaire
des problèmes permattront de repartir
sur la base d'un acquis pratique et thé
orique important.
Pour le mouvement révolutionnaire,
il s'agit de se préparer et de préparer
la classe ouvrière et les masses dans
l'optique non pas d'une lutte parleme^
taire mais d'une lutte extra-parlemen-
taire en vue de la prise du pouvoir pa :
l'action de classe, et de la remise e:.
marche de la production sous la direc' ".
tion des travailleurs.
- 23
TOUT SUR LA
CAMPAGNE ELECTORALE ET LES
BLECTIOWSLEGISLATIVES
COMITE D'ACTION ETUDIANTS-OUVRIERS
de la fac de Droit
92 rve d"Assas , salle 4Q2
PERMANENCE 24 heures sur 24.'
- 24 -
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no.4
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no.4