Telecine
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L'Ii * i
telecine
SPÉCIAL
10.3
JUILLET 1968
. 1 p SOMMAIRE
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télévision et cinéma
deux cocotiers à secouer
II a suffi de quelques milliers d'étudiants lucides et
irrespectueux des formes pour que la France entière
s'interroge. Mobilisation générale : la mentalité collective
a changé. Sans refaire l'historique des événements qui ont
bouleversé ce printemps 1968, disons qu'ils ont eu pour
effet, dans le domaine audio-visuel qui nous préoccupe
plus particulièrement, de secouer deux cocotiers pétrifiés :
le cinéma et la télévision. Qu'en adviendra-t-il ?
irrespectueux des formes pour que la France entière
s'interroge. Mobilisation générale : la mentalité collective
a changé. Sans refaire l'historique des événements qui ont
bouleversé ce printemps 1968, disons qu'ils ont eu pour
effet, dans le domaine audio-visuel qui nous préoccupe
plus particulièrement, de secouer deux cocotiers pétrifiés :
le cinéma et la télévision. Qu'en adviendra-t-il ?
A nous d'en faire notre affaire, nous les consommateurs
que l'on dit passifs, nous les spectateurs, nous les ama-
teurs, nous les animateurs.
que l'on dit passifs, nous les spectateurs, nous les ama-
teurs, nous les animateurs.
« Téléciné », revue de réflexion et d'exploration de
l'œuvre d'art, ne s'est pas tellement affirmée jusqu'ici
comme un organe de combat. L'agitation culturelle ne
l'œuvre d'art, ne s'est pas tellement affirmée jusqu'ici
comme un organe de combat. L'agitation culturelle ne
s'y est inscrite qu'en termes littéraires. En fait, ces termes,
tantôt tranquilles, tantôt vifs, étaient sous-tendus par une
volonté de déboucher sur la réalité contemporaine. Mais
ce n'était pas de l'action directe. :
tantôt tranquilles, tantôt vifs, étaient sous-tendus par une
volonté de déboucher sur la réalité contemporaine. Mais
ce n'était pas de l'action directe. :
Faut-il remettre en cause cette formule ? Doit-on se
contester, s'auto-critiquer ? Nous pensons que c'est indis-
pensable.
contester, s'auto-critiquer ? Nous pensons que c'est indis-
pensable.
Pour l'heure, voici un numéro spécial hâtivement pré-
paré qui se propose de faire le point sur deux événements
capitaux : la remise en question de l'O.R.T.F. et les Etats
Généraux du Cinéma.
paré qui se propose de faire le point sur deux événements
capitaux : la remise en question de l'O.R.T.F. et les Etats
Généraux du Cinéma.
Les professionnels de ces deux disciplines (art, spec-
tacle, industrie) ont bougé; se sont manifestés avec viru-
lence. Il importe que leur mouvement, dont l'objectif est
la libération, soit accordé à la « volonté du peuple ».
tacle, industrie) ont bougé; se sont manifestés avec viru-
lence. Il importe que leur mouvement, dont l'objectif est
la libération, soit accordé à la « volonté du peuple ».
Protocole d'accord
présenté conjointement par l'intersyndicale et l'union des cadres de l'O.R.T.F.
Le présent protocole a deux objets :
1") Définir certains principes de base
du Statut de la R.T.F., qui doit faire l'ob-
jet d'une Loi votée par le Parlement.
du Statut de la R.T.F., qui doit faire l'ob-
jet d'une Loi votée par le Parlement.
2") Mettre en place un régime transi-
toire permettant d'assurer la gestion de
la Radiodiffusioni-Télévision française,
jusqu'à la mise en application de ce sta-
tut, en consacrant les progrès accomplis.
toire permettant d'assurer la gestion de
la Radiodiffusioni-Télévision française,
jusqu'à la mise en application de ce sta-
tut, en consacrant les progrès accomplis.
I. — STATUT DEFINITIF
a) Le gouvernement s'engage à dépo-
ser avant le 1er octobre 1968 un projet de
loi abrogeant le Statut de l'O.R.T.F. et lui
substituant un nouveau Statut de Service
public doté des monopoles de diffusion
et de production et chargé de percevoir
directement les redevances de radiodif-
fusion et de télévision ou toute autre
recette.
ser avant le 1er octobre 1968 un projet de
loi abrogeant le Statut de l'O.R.T.F. et lui
substituant un nouveau Statut de Service
public doté des monopoles de diffusion
et de production et chargé de percevoir
directement les redevances de radiodif-
fusion et de télévision ou toute autre
recette.
b) Le nouveau Statut devra garantir :
— l'indépendance de l'Organisme par
rapport aux pouvoirs politiques et à tous
les groupes de pression;
rapport aux pouvoirs politiques et à tous
les groupes de pression;
— la participation des personnels sta-
tutaires (au sens actuel de ce ternie) ou
non, à sa gestion.
tutaires (au sens actuel de ce ternie) ou
non, à sa gestion.
c) Ceci implique :
— La constitution d'un Conseil d'Ad-
ministration où l'Etat désignera exclu-
sivement ses représentants dont le nom-
bre ne devra pas dépasser le tiers des
membres; où la représentation élue du
personnel devra être suffisante pour qu'y
puisse figurer une plus grande variété (le
catégories professionnelles que dans le
Statut actuel; où seront représentés en
particulier les auditeurs et les téléspec-
tateurs.
ministration où l'Etat désignera exclu-
sivement ses représentants dont le nom-
bre ne devra pas dépasser le tiers des
membres; où la représentation élue du
personnel devra être suffisante pour qu'y
puisse figurer une plus grande variété (le
catégories professionnelles que dans le
Statut actuel; où seront représentés en
particulier les auditeurs et les téléspec-
tateurs.
— la suppression de la tutelle gouver-
nementale en matière d'information;
nementale en matière d'information;
— la stricte limitation des tutelles
ministérielles et la réalisation effec-
tive de l'autonomie financière, déjà re-
connue. Les textes d'application préci-
sant les principes généraux devront être
ministérielles et la réalisation effec-
tive de l'autonomie financière, déjà re-
connue. Les textes d'application préci-
sant les principes généraux devront être
préparés et arrêtés en même temps que
celui du Statut. La situation particulière
de la Radiodiffusion-Télévision française
impose en effet un régime financier ori-
ginal du fait de la nature des principales
ressources de l'Organisme (taxes para-
fiscales) et de la nécessité de permettre
le fonctionnement facile d'une grande
entreprise de spectacle et d'information;
— la désignation du Directeur général
par le Conseil d'Administration et sa no-
mination par le gouvernement.
celui du Statut. La situation particulière
de la Radiodiffusion-Télévision française
impose en effet un régime financier ori-
ginal du fait de la nature des principales
ressources de l'Organisme (taxes para-
fiscales) et de la nécessité de permettre
le fonctionnement facile d'une grande
entreprise de spectacle et d'information;
— la désignation du Directeur général
par le Conseil d'Administration et sa no-
mination par le gouvernement.
d) La loi devra définir une véritable
charte de l'information réglant le pro-
blème des rapports de l'Organisme avec-
lés partis et les forces politiques et so-
ciales.
charte de l'information réglant le pro-
blème des rapports de l'Organisme avec-
lés partis et les forces politiques et so-
ciales.
e) Les informations ou communica-
tions gouvernementales devront être pré-
sentées comme telles, sans possibilité de
confusion avec les activités de l'Orga-
nisme.
tions gouvernementales devront être pré-
sentées comme telles, sans possibilité de
confusion avec les activités de l'Orga-
nisme.
f) La libre et égale expression de tou-
tes les tendances politiques, artistiques
et philosophiques devra être assurée par
l'Organisme.
tes les tendances politiques, artistiques
et philosophiques devra être assurée par
l'Organisme.
g) Les représentants qualifiés des per-
sonnels de l'O.R.T.F. seront obligatoire-
ment associés à la préparation du projet
de Statut définitif et des textes d'appli-
cation.
sonnels de l'O.R.T.F. seront obligatoire-
ment associés à la préparation du projet
de Statut définitif et des textes d'appli-
cation.
II. — REGIME TRANSITOIRE
Compte tenu de ce que les règles légis-
latives concernant la Radiodiffusion-Té-
lévision française ne peuvent être sup-
primées sans un vote du Parlement qui
ne peut être plus rapide, le régime tran-
sitoire sviivant pourrait être adopté :
latives concernant la Radiodiffusion-Té-
lévision française ne peuvent être sup-
primées sans un vote du Parlement qui
ne peut être plus rapide, le régime tran-
sitoire sviivant pourrait être adopté :
a) Le Conseil d'Administration n'étant
plus en état d'assurer ses fonctions, le
Gouvernement est fondé, compte tenu
des circonstances exceptionnelles, du dé-
lai nécessaire à la mise en place d'un
nouveau Conseil et du vote prochain
d'une loi nouvelle, à désigner par décret
plus en état d'assurer ses fonctions, le
Gouvernement est fondé, compte tenu
des circonstances exceptionnelles, du dé-
lai nécessaire à la mise en place d'un
nouveau Conseil et du vote prochain
d'une loi nouvelle, à désigner par décret
un Conseil de gestion intérimaire qui
exercerait, à titre provisoire, les attribu-
tions du Conseil d'administration.
exercerait, à titre provisoire, les attribu-
tions du Conseil d'administration.
b) Ce Conseil de gestion serait cons-
titue :
titue :
— pour un tiers, par des représen-
tants désignés par l'Etat,
tants désignés par l'Etat,
— pour un tiers par des représen-
tants désignés par le personnel,
tants désignés par le personnel,
- •- pour un tiers, par des personnalités
cooptées en commun ou désignées,
par moitié, par chacun des deux
collèges ci-dessus et choisis pour
représenter au mieux les différents
aspects de la Société française.
cooptées en commun ou désignées,
par moitié, par chacun des deux
collèges ci-dessus et choisis pour
représenter au mieux les différents
aspects de la Société française.
c) Sur proposition de ce Conseil de
gestion, le Gouvernement désignerait un
Directeur général par intérim chargé
d'administrer jusqu'à la mise en applica-
tion du nouveau statut, l'Organisme pro-
fessionnel qu'est l'O.R.T.F.
gestion, le Gouvernement désignerait un
Directeur général par intérim chargé
d'administrer jusqu'à la mise en applica-
tion du nouveau statut, l'Organisme pro-
fessionnel qu'est l'O.R.T.F.
(1) Auprès de chaque Direction, Sous-
Direction ou Délégation régionale, serait
instituée une Commission paritaire. Ces
commissions joueraient le rôle d'organes
d'étude préparant la future organisation
de la Radiodiffusion-Télévision fran-
çaise, notamment en ce qui concerne :
les Statuts des personnels permanents,
artistiques, journalistes, musiciens et
choristes, la charte des auteurs, les di-
verses conventions collectives...
Direction ou Délégation régionale, serait
instituée une Commission paritaire. Ces
commissions joueraient le rôle d'organes
d'étude préparant la future organisation
de la Radiodiffusion-Télévision fran-
çaise, notamment en ce qui concerne :
les Statuts des personnels permanents,
artistiques, journalistes, musiciens et
choristes, la charte des auteurs, les di-
verses conventions collectives...
Elles participeraient à l'élaboration
des décisions de portée générale rela-
tives aux problèmes ressortissant à ces
différentes instances.
des décisions de portée générale rela-
tives aux problèmes ressortissant à ces
différentes instances.
Cette commission serait obligatoire-
ment consultée sur tout projet de modi-
fication de structure de la Direction.
ment consultée sur tout projet de modi-
fication de structure de la Direction.
La coordination des travaux des dif-
férentes Commissions sera assurée par
le Conseil de gestion.
férentes Commissions sera assurée par
le Conseil de gestion.
e) Le Conseil de gestion désignerait
une Commission chargée de veiller à
l'impartialité de l'information.
une Commission chargée de veiller à
l'impartialité de l'information.
Fait à Paris, le 1" juin l'JGS.
DEMAIN, UNE TÉLÉVISION LIBRE
cinéma et télévision
un combat global
un combat global
Les problèmes de l'O.H.T.F. et ceux du
cinéma sont associés dans le présent nu-
méro spécial de Télé Ciné. Ils présentent,
en effet, une série de points communs.
cinéma sont associés dans le présent nu-
méro spécial de Télé Ciné. Ils présentent,
en effet, une série de points communs.
L'un et l'autre secteurs constituent
l'essentiel de ce <|iie l'on appelle aujourd-
hui « l'Audio-visnel ». Il est évident que,
par rapport à la radio et au cinéma,
l'importance de la télévision est primor-
diale en raison de sa diffusion et des
possibilités plus larges qu'elle offre dans
le domaine culturel.
l'essentiel de ce <|iie l'on appelle aujourd-
hui « l'Audio-visnel ». Il est évident que,
par rapport à la radio et au cinéma,
l'importance de la télévision est primor-
diale en raison de sa diffusion et des
possibilités plus larges qu'elle offre dans
le domaine culturel.
L'O.K.T.F. et le cinéma, comme l'uni-
versité d'ailleurs, traversent actuellement
une crise grave qui ne peut se résoudre
par une augmentation des salaires mais
nécessite, au contraire, d'importantes
réformes de structure. D'où la persis-
tance de la crise alors que, dans le reste
du pays, le mouvement revendicatif sem-
ble s'être calmé.
versité d'ailleurs, traversent actuellement
une crise grave qui ne peut se résoudre
par une augmentation des salaires mais
nécessite, au contraire, d'importantes
réformes de structure. D'où la persis-
tance de la crise alors que, dans le reste
du pays, le mouvement revendicatif sem-
ble s'être calmé.
Dans le cinéma, qui jusque-là a été
régi selon les règles de l'économie capi-
taliste, on voit se dessiner un fort cou-
rant en faveur de la nationalisation d'une
partie ou de l'ensemble de ses structures.
régi selon les règles de l'économie capi-
taliste, on voit se dessiner un fort cou-
rant en faveur de la nationalisation d'une
partie ou de l'ensemble de ses structures.
A l'O.H.T.F., qui est régi selon les rè-
gles d'un service public nationalisé, la
revendication essentielle porte sur l'oh-
tention d'un statut plus libéral.
gles d'un service public nationalisé, la
revendication essentielle porte sur l'oh-
tention d'un statut plus libéral.
H semble donc que l'expérience sou-
vent amère des uns et des autres se com-
plète et ne peut que s'enrichir par une
confrontation mutuelle, ceci permettant
peut-être à l'avenir d'éviter bien des
erreurs.
vent amère des uns et des autres se com-
plète et ne peut que s'enrichir par une
confrontation mutuelle, ceci permettant
peut-être à l'avenir d'éviter bien des
erreurs.
Fnfin, au niveau de la création, malgré
des différences superficielles, les pro-
blèmes fondamentaux posés sont les
mêmes. Ils concernent :
des différences superficielles, les pro-
blèmes fondamentaux posés sont les
mêmes. Ils concernent :
— l'accès aux moyens de création,
— la liberté d'expression,
mais aussi les devoirs qu impli-
que la création. Ils sont, certes,
difficiles à définir, mais il ne fau-
drait pas les ignorer pour autant.
-- .Enfin, dans l'un et l'autre cas, les
réformes de structure demandées ne
que la création. Ils sont, certes,
difficiles à définir, mais il ne fau-
drait pas les ignorer pour autant.
-- .Enfin, dans l'un et l'autre cas, les
réformes de structure demandées ne
pourront être obtenues par les seuls pro-
fessionnels s'ils n'ont pas le soutien
d'une large partie de l'opinion.
fessionnels s'ils n'ont pas le soutien
d'une large partie de l'opinion.
Pour ces différentes raisons, puisqu'il
y a en ce moment un combat à mener
sur le plan de l'audio-visuel, il nous sem-
ble qu'il serait dangereux de différencier
les branches qui le composent et de frac-
tionner notre action. Le combat doit être
global car les solutions, on s'en aperce-
vra, sont souvent identiques.
y a en ce moment un combat à mener
sur le plan de l'audio-visuel, il nous sem-
ble qu'il serait dangereux de différencier
les branches qui le composent et de frac-
tionner notre action. Le combat doit être
global car les solutions, on s'en aperce-
vra, sont souvent identiques.
A) LES FAITS
Donc, la majeure partie des salariés de
la télévision est en grève. Le travail sera
repris sous deux conditions :
la télévision est en grève. Le travail sera
repris sous deux conditions :
1 " Qu'un statut provisoire garantissant
l'objectivité de l'Office soit accordé.
l'objectivité de l'Office soit accordé.
2° Que le gouvernement accepte le
principe de la mise en cbanticr d'un
nouveau statut plus conforme à l'indé-
pendance de l'information, statut à la
rédaction duquel devront être obligatoi-
rement associés les représentants de ceux
qui, à des titres divers, font actuellement
la télévision.
principe de la mise en cbanticr d'un
nouveau statut plus conforme à l'indé-
pendance de l'information, statut à la
rédaction duquel devront être obligatoi-
rement associés les représentants de ceux
qui, à des titres divers, font actuellement
la télévision.
Tel est le sens de cette grève dont les
motifs sont concrétisés par la plate-
forme ci-jointe.
motifs sont concrétisés par la plate-
forme ci-jointe.
File a été présentée au ministre de
l'Information par l'Intersyndicale des
travailleurs de la Télévision.
l'Information par l'Intersyndicale des
travailleurs de la Télévision.
l'intersyndicale :
Née des événements récents, elle re-
groupe les différents syndicats qui exis-
tent au sein de la télévision, plus une
délégation élue du personnel non-syndi-
qué.
groupe les différents syndicats qui exis-
tent au sein de la télévision, plus une
délégation élue du personnel non-syndi-
qué.
Jusque-là, chacun des syndicats repré-
sentant des tendances, des corporations
ou des intérêts divers (techniciens purs
regroupés au S.U.T., Syndicat des jour-
nalistes, C.G.T., etc.) avaient tendance à
agir en ordre dispersé et à présenter les
revendications de ses adhérents :
sentant des tendances, des corporations
ou des intérêts divers (techniciens purs
regroupés au S.U.T., Syndicat des jour-
nalistes, C.G.T., etc.) avaient tendance à
agir en ordre dispersé et à présenter les
revendications de ses adhérents :
Pour la première fois, l'ensemble des
salariés de la télévision, quelle que soit
leur spécialité, ont décidé d'unir leurs
salariés de la télévision, quelle que soit
leur spécialité, ont décidé d'unir leurs
efforts pour une revendication commune
d'ordre fondamental.
d'ordre fondamental.
Ceci est suffisamment important et po-
sitif pour être souligné.
sitif pour être souligné.
B) RAISONS DE CETTE GREVE
En schématisant quelque peu, on peut
les résumer ainsi :
les résumer ainsi :
1 " La réaction longtemps contenue,
l'amertume longuement accumulée de
tous ceux qui, à la télévision, ont pu
mesurer les limitations constamment ap-
portées par le gouvernement à l'indépen-
dance, donc à l'objectivité de leur tra-
vail d'informateurs pris au sens large.
l'amertume longuement accumulée de
tous ceux qui, à la télévision, ont pu
mesurer les limitations constamment ap-
portées par le gouvernement à l'indépen-
dance, donc à l'objectivité de leur tra-
vail d'informateurs pris au sens large.
2" Le fait que depuis plusieurs mois
les techniciens, auteurs, producteurs, que
leur travail mettait en contact avec le
public, ont constaté que ce public res-
sentait leur état de sujétion par rapport
au gouvernement et commençait à le
leur reprocher.
les techniciens, auteurs, producteurs, que
leur travail mettait en contact avec le
public, ont constaté que ce public res-
sentait leur état de sujétion par rapport
au gouvernement et commençait à le
leur reprocher.
3) Le fait qu'au début des événements
du mois de mai les reporters et techni-
ciens de la radio et de la télévision fran-
çaises ont pris les mêmes risques que
leurs confrères des postes périphériques
ou des télévisions étrangères pour faire
leur métier, c'est-à-dire pour faire des
enregistrements sonores et filmer les ma-
nifestations; mais leur travail n'a pas été
diffusé sur l'antenne ni sur l'écran ou
alors dans des conditions telles qu'elles
conduisaient à douter de leur sérieux ou
de leur bonne foi.
du mois de mai les reporters et techni-
ciens de la radio et de la télévision fran-
çaises ont pris les mêmes risques que
leurs confrères des postes périphériques
ou des télévisions étrangères pour faire
leur métier, c'est-à-dire pour faire des
enregistrements sonores et filmer les ma-
nifestations; mais leur travail n'a pas été
diffusé sur l'antenne ni sur l'écran ou
alors dans des conditions telles qu'elles
conduisaient à douter de leur sérieux ou
de leur bonne foi.
Très vite ils ont été pris à partie, au
moins verbalement, par les manifestants
qui les rendaient responsables du silence
quasi total de l'O.R.T.F.
moins verbalement, par les manifestants
qui les rendaient responsables du silence
quasi total de l'O.R.T.F.
Ces reporters et techniciens ont alors
éprouvé une révolte et une colère fort
compréhensibles. Ils en ont fait part aux
autres membres du personnel. Cette ré-
volte a fait tache d'huile.
éprouvé une révolte et une colère fort
compréhensibles. Ils en ont fait part aux
autres membres du personnel. Cette ré-
volte a fait tache d'huile.
4° Dans le même temps, la majeure
partie des travailleurs français, en se
mettant en grève pour des raisons qui ne
concernent pas uniquement des ques-
tions de salaires, ont montré qu'ils en
avaient assez de certaines méthodes. En
particulier, ils ont protesté, confusément
peut-être, mais violemment, contre l'im-
partie des travailleurs français, en se
mettant en grève pour des raisons qui ne
concernent pas uniquement des ques-
tions de salaires, ont montré qu'ils en
avaient assez de certaines méthodes. En
particulier, ils ont protesté, confusément
peut-être, mais violemment, contre l'im-
possibilité de s'exprimer et de se faire
entendre.
entendre.
Il y a donc eu simultanément :
— une prise de conscience interne du
personnel de l'O.R.T.F.;
personnel de l'O.R.T.F.;
— une prise de conscience du public
et le refus de tolérer plus long-
temps l'absence d'une information
vraiment objective et sa manipula-
tion à des fins gouvernementales.
et le refus de tolérer plus long-
temps l'absence d'une information
vraiment objective et sa manipula-
tion à des fins gouvernementales.
Cette réaction a été accentuée par la
relative liberté des postes périphériques
commerciaux qui étaient au moins obli-
gés de suivre l'événement d'assez près
pour ne pas perdre leur clientèle.
relative liberté des postes périphériques
commerciaux qui étaient au moins obli-
gés de suivre l'événement d'assez près
pour ne pas perdre leur clientèle.
La grève a résulté de ce double mou-
vement : devant la gravité des événe-
ments, le personnel de l'Office a parfai-
tement ressenti que l'absence de liberté
d'expression était intolérable.
vement : devant la gravité des événe-
ments, le personnel de l'Office a parfai-
tement ressenti que l'absence de liberté
d'expression était intolérable.
Il a parfaitement compris aussi que,
s'il ne protestait pas, le public le ren-
drait responsable du manque d'objecti-
vité de l'O.R.T.F.
s'il ne protestait pas, le public le ren-
drait responsable du manque d'objecti-
vité de l'O.R.T.F.
Comment se passe la grève
dans les faits
dans les faits
Au début tout au moins, la situation a
pu paraître confuse et même incompré-
hensible, surtout pour les auditeurs et
téléspectateurs de province.
pu paraître confuse et même incompré-
hensible, surtout pour les auditeurs et
téléspectateurs de province.
En effet :
-— il y avait malgré tout des informa-
tions à la radio et un journal télé-
visé;
tions à la radio et un journal télé-
visé;
— on passait d'un journal télévisé
manifestement guidé par le pou-
voir à un journal parlé de Paris
Inter retransmis également par la
télévision qui, lui, était beaucoup
plus objectif.
manifestement guidé par le pou-
voir à un journal parlé de Paris
Inter retransmis également par la
télévision qui, lui, était beaucoup
plus objectif.
Sur les ondes ou les écrans de
PO.R.T.F., il n'y a eu aucun communi-
qué, ni officiel, ni émanant de l'Intersyn-
dicale, pour annoncer que le personnel
était en grève. Il est bien évident que le
pouvoir a soigneusement entretenu cette
ambiguïté. Pour comprendre cette situa-
tion, somme toute assez claire, il faut
savoir :
PO.R.T.F., il n'y a eu aucun communi-
qué, ni officiel, ni émanant de l'Intersyn-
dicale, pour annoncer que le personnel
était en grève. Il est bien évident que le
pouvoir a soigneusement entretenu cette
ambiguïté. Pour comprendre cette situa-
tion, somme toute assez claire, il faut
savoir :
1" Que même en cas de grève le per-
sonnel de l'O.R.T.F. est tenu de maintenir
un programme minimum, notamment en
ce qui concerne les informations.
sonnel de l'O.R.T.F. est tenu de maintenir
un programme minimum, notamment en
ce qui concerne les informations.
2° Que, en particulier, même en cas
de grève, le chef de l'Etat a le droit, de
de grève, le chef de l'Etat a le droit, de
par la constitution, d'intervenir à n'im-
porte quel moment sur les ondes et à la
télévision.
porte quel moment sur les ondes et à la
télévision.
3" Que, dès le début, l'Intersyndicale
a décidé de situer son action dans un
cadre légal et non insurrectionnel, ce qui
lui imposait certaines limites.
a décidé de situer son action dans un
cadre légal et non insurrectionnel, ce qui
lui imposait certaines limites.
4" Que si la presque totalité du per-
sonnel de l'O.R.T.F est en grève, il existe
quelques non grévistes, notamment par-
mi les journalistes.
sonnel de l'O.R.T.F est en grève, il existe
quelques non grévistes, notamment par-
mi les journalistes.
L'Intersyndicale n'a évidemment pas
publié, et on le comprend, la liste des
non grévistes, d'autant que, parmi eux,
la situation est plutôt floue, certains
ayant changé de décision à plusieurs
reprises.
publié, et on le comprend, la liste des
non grévistes, d'autant que, parmi eux,
la situation est plutôt floue, certains
ayant changé de décision à plusieurs
reprises.
Donc, dans les faits :
-— L'Intersyndicale n'a pas utilisé les
antennes de l'O.R.T.F. pour publier un
communiqué pour annoncer la grève, car
c'aurait été un acte insurrectionnel.
antennes de l'O.R.T.F. pour publier un
communiqué pour annoncer la grève, car
c'aurait été un acte insurrectionnel.
— L'Intersyndicale n'a pas occupé les
lieux de travail de manière à empêcher
les non grévistes de participer aux émis-
sions. Car ceci est également un acte in-
surrectionnel. Même si elle l'avait fait,
il faut d'ailleurs remarquer que. le gou-
vernement dispose, de studios de rempla-
cement, comme le Bunker de la Tour
Kiffel, qu'il peut faire fonctionner les
installations techniques grâce à des mili-
taires des transmissions ou des civils
pris en dehors de l'O.H.T.F. (Ce qui a
d'ailleurs était fait dans certains cas),
qu'il peut enfin très facilement, et même
instantanément, interrompre ou rendre
inaudibles les émissions faites par les
grévistes.
lieux de travail de manière à empêcher
les non grévistes de participer aux émis-
sions. Car ceci est également un acte in-
surrectionnel. Même si elle l'avait fait,
il faut d'ailleurs remarquer que. le gou-
vernement dispose, de studios de rempla-
cement, comme le Bunker de la Tour
Kiffel, qu'il peut faire fonctionner les
installations techniques grâce à des mili-
taires des transmissions ou des civils
pris en dehors de l'O.H.T.F. (Ce qui a
d'ailleurs était fait dans certains cas),
qu'il peut enfin très facilement, et même
instantanément, interrompre ou rendre
inaudibles les émissions faites par les
grévistes.
Kn raison de la gravité des événe-
ments les journalistes grévistes de Paris-
Inter ont décidé de continuer à faire
eux-mêmes les journaux parlés, ont élu
cinq d'entre eux pour veiller à l'objecti-
vité des informations. Ce système a fonc-
tionné pendant plusieurs jours, mais
lorsqu'il a été interdit par M. Dupont,
avant son départ, les journalistes grévis-
tes ont arrêté leur travail.
ments les journalistes grévistes de Paris-
Inter ont décidé de continuer à faire
eux-mêmes les journaux parlés, ont élu
cinq d'entre eux pour veiller à l'objecti-
vité des informations. Ce système a fonc-
tionné pendant plusieurs jours, mais
lorsqu'il a été interdit par M. Dupont,
avant son départ, les journalistes grévis-
tes ont arrêté leur travail.
A l'heure actuelle, on peut donc dire,
grosso-modo, que l'O.H.T.F. fonctionne :
grosso-modo, que l'O.H.T.F. fonctionne :
SUR le PLAN TECHNIQUE, grâce aux
spécialistes grévistes de l'O.H.T.F. qui
assurent, conformément aux statuts, la
réalisation du programme minimum, ou
à des militaires des transmissions (diffu-
sion des films à la télévision).
spécialistes grévistes de l'O.H.T.F. qui
assurent, conformément aux statuts, la
réalisation du programme minimum, ou
à des militaires des transmissions (diffu-
sion des films à la télévision).
SUR LE PLAN DES INFORMATIONS,
par les journalistes de l'O.H.T.F non gré-
vistes; les grévistes, n'ayant pas obtenu
les garanties d'objectivité, s'abstiennent.
En ce qui concerne les problèmes parti-
culiers soulevés par les élections :
par les journalistes de l'O.H.T.F non gré-
vistes; les grévistes, n'ayant pas obtenu
les garanties d'objectivité, s'abstiennent.
En ce qui concerne les problèmes parti-
culiers soulevés par les élections :
- vu l'importance qu'elles représen-
tent aux yeux du public,
tent aux yeux du public,
-— vu que l'objectivité de fait est pra-
tiqucmnient assurée, chaque orateur dé-
fendant ses idées, les journalistes et les
techniciens, même grévistes, ont décidé
d'assurer les émissions de la campagne
électorale.
tiqucmnient assurée, chaque orateur dé-
fendant ses idées, les journalistes et les
techniciens, même grévistes, ont décidé
d'assurer les émissions de la campagne
électorale.
La plateforme
La plate-forme comporte deux parties :
1" L'exigence d'un nouveau statut et
les grandes lignes de ce nouveau statut.
les grandes lignes de ce nouveau statut.
2" lin ensemble de dispositions garan-
tissant l'objectivité de l'information pen-
dant la période transitoire qui s'écoulera
entre la reprise du travail et la mise en
application du nouveau statut. Ce nou-
veau statut devant être soumis, de par
la loi, à un vote des assemblées.
tissant l'objectivité de l'information pen-
dant la période transitoire qui s'écoulera
entre la reprise du travail et la mise en
application du nouveau statut. Ce nou-
veau statut devant être soumis, de par
la loi, à un vote des assemblées.
Nous ne nous intéresserons donc qu'à
la première partie, la seconde étant
consacrée à des mesures provisoires.
la première partie, la seconde étant
consacrée à des mesures provisoires.
Le i>i'ojt'/ du statut contenu dans la
plate-forme est très court, il est réaliste,
certains diront prudent, trop prudent
même. Il a le mérite d'exister et donc' «le
provoquer les réactions de tous ceux qui
s'intéressent de près ou de loin à la télé-
vision ou à la radio.
plate-forme est très court, il est réaliste,
certains diront prudent, trop prudent
même. Il a le mérite d'exister et donc' «le
provoquer les réactions de tous ceux qui
s'intéressent de près ou de loin à la télé-
vision ou à la radio.
Aiidli/xc : Les trois nouveautés essen-
tielles.'
tielles.'
Jusque là, le conseil (l'administration
comportait l(i membres nommés par
décret en conseil des ministres, soit 8
membres représentant l'Ktal, 1 membre
représentant les auditeurs et téléspecta-
teurs, désigné sur les listes présentées
par les grandes associations, 1 membre
représentant la presse écrite, désigné sur
les listes présentées par les grandes as-
sociations, 2 membres représentant le
personnel de l'O.H.T.F., désignés sur les
listes présentées par les organisations
professionnelles ou syndicales les plus
représentatives, 4 personnalités haute-
ment q ii a I i f i é e s (décret (14.73(1 du
22-7-114).
comportait l(i membres nommés par
décret en conseil des ministres, soit 8
membres représentant l'Ktal, 1 membre
représentant les auditeurs et téléspecta-
teurs, désigné sur les listes présentées
par les grandes associations, 1 membre
représentant la presse écrite, désigné sur
les listes présentées par les grandes as-
sociations, 2 membres représentant le
personnel de l'O.H.T.F., désignés sur les
listes présentées par les organisations
professionnelles ou syndicales les plus
représentatives, 4 personnalités haute-
ment q ii a I i f i é e s (décret (14.73(1 du
22-7-114).
Le gouvernement disposait donc de 8
fonctionnaires pour le représenter et il
disposait pratiquement à son gré des 8
autres.
fonctionnaires pour le représenter et il
disposait pratiquement à son gré des 8
autres.
Le projet demande le mode de dési-
gnation suivant : 1/3 de fonctionnaires
représentant l'Etat, les deux autres tiers
comportant, sans que la proportion soit
précisée :
gnation suivant : 1/3 de fonctionnaires
représentant l'Etat, les deux autres tiers
comportant, sans que la proportion soit
précisée :
-•- des représentants élus par le per-
sonnel dont le nombre devra être suffi-
sant pour représenter un nombre plus
grand des différentes spécialités;
sonnel dont le nombre devra être suffi-
sant pour représenter un nombre plus
grand des différentes spécialités;
— des représentants des auditeurs et
téléspectateurs (leur mode de désigna-
tion n'est pas précisé);
téléspectateurs (leur mode de désigna-
tion n'est pas précisé);
— il n'est plus question de personna-
lités « hautement qualifiées ».
lités « hautement qualifiées ».
Donc ce conseil d'administration où
les représentants de l'Etat n'auront plus
la majorité serait beaucoup plus indépen-
dant.
les représentants de l'Etat n'auront plus
la majorité serait beaucoup plus indépen-
dant.
2° Lu nomination du directeur de
l'O.R.T.F.
l'O.R.T.F.
Jusque-là, il était nommé par le gouver-
nement. Le projet demande qu'il soit
désif/né par Je conseil d'administration
puis nommé par le gouvernement. Ce
mode de désignation assurerait au direc-
teur une plus grande indépendance, tout
en accordant implicitement au gouverne-
ment le droit de refuser tel ou tel can-
didat proposé par le Conseil. Toutefois,
le projet reconnaît encore un moyen de
pression sur le directeur. 11 n'apporte
pas de solution en cas de conflit Jong
enlre le conseil et le gouvernement :
celui-ci refusant successivement les can-
didats désignés par le conseil, le conseil
refusant de désigner un directeur qui
plaise au gouvernement.
nement. Le projet demande qu'il soit
désif/né par Je conseil d'administration
puis nommé par le gouvernement. Ce
mode de désignation assurerait au direc-
teur une plus grande indépendance, tout
en accordant implicitement au gouverne-
ment le droit de refuser tel ou tel can-
didat proposé par le Conseil. Toutefois,
le projet reconnaît encore un moyen de
pression sur le directeur. 11 n'apporte
pas de solution en cas de conflit Jong
enlre le conseil et le gouvernement :
celui-ci refusant successivement les can-
didats désignés par le conseil, le conseil
refusant de désigner un directeur qui
plaise au gouvernement.
Théoriquement tout au moins, la solu-
tion consistant à faire nommer le dircc-
leur uniquement par le conseil (où le
gouvernement est d'ailleurs représenté)
paraît plus logique. Pratiquement, il per-
met beaucoup mieux le jeu des institu-
tions démocratiques. Reste le problème
de la durée du mandat accordé au direc-
teur. Cette durée doit être déterminée et
fixe car le directeur perdrait la moitié
de son efficacité s'il était révocable à
tout moment par l'instance qui l'a nom-
mé, quelle qu'elle soit. (C'était le cas
jusqu'à maintenant).
tion consistant à faire nommer le dircc-
leur uniquement par le conseil (où le
gouvernement est d'ailleurs représenté)
paraît plus logique. Pratiquement, il per-
met beaucoup mieux le jeu des institu-
tions démocratiques. Reste le problème
de la durée du mandat accordé au direc-
teur. Cette durée doit être déterminée et
fixe car le directeur perdrait la moitié
de son efficacité s'il était révocable à
tout moment par l'instance qui l'a nom-
mé, quelle qu'elle soit. (C'était le cas
jusqu'à maintenant).
3" Autonomie réelle de la télévision.
Sur le. plan financier.
Sur le. plan financier.
lui théorie, cette autonomie est recon-
nue. Cependant, jusque-là, le budget de
nue. Cependant, jusque-là, le budget de
l'O.R.T.F. est voté chaque année par le
parlement, il fait partie du budget géné-
ral de la nation.
parlement, il fait partie du budget géné-
ral de la nation.
Les ressources propres à l'O.R.T.F.,
c'est-à-dire les redevances payées par les
utilisateurs de postes récepteurs de radio
et de télévision, sont perçues par le mi-
nistère des Finances et confondues dans
la masse des impôts et taxes.
c'est-à-dire les redevances payées par les
utilisateurs de postes récepteurs de radio
et de télévision, sont perçues par le mi-
nistère des Finances et confondues dans
la masse des impôts et taxes.
Le projet demande que les taxes d'uti-
lisation soient perçues directement par
l'O.R.T.F. Ce qui automatiquement dote-
rait l'office de ressources autonomes.
lisation soient perçues directement par
l'O.R.T.F. Ce qui automatiquement dote-
rait l'office de ressources autonomes.
Le problème de la perception directe
se pose également pour d'autres organis-
mes publics tels que la Sécurité Sociale,
etc. Il met en cause la conception même
du budget de l'Etat ou de la nation tel
qu'il existe actuellement. Le système de
la perception directe a du moins le
mérite de permettre de répondre, au
moins en partie, à la question : l'O.H.T.F.
(ou tel service public) est-il bénéficiaire
ou déficitaire ? Par voie de conséquence,
il permet à ceux qui en ont la charge de
revendiquer une bonne gestion finan-
cière, si tel est le cas, ou, au contraire,
de permettre à ceux qui sont chargés de
les contrôler de les sanctionner pour ges-
tion financière défectueuse. Ce n'est pas
possible de le faire dans l'état actuel
des choses.
se pose également pour d'autres organis-
mes publics tels que la Sécurité Sociale,
etc. Il met en cause la conception même
du budget de l'Etat ou de la nation tel
qu'il existe actuellement. Le système de
la perception directe a du moins le
mérite de permettre de répondre, au
moins en partie, à la question : l'O.H.T.F.
(ou tel service public) est-il bénéficiaire
ou déficitaire ? Par voie de conséquence,
il permet à ceux qui en ont la charge de
revendiquer une bonne gestion finan-
cière, si tel est le cas, ou, au contraire,
de permettre à ceux qui sont chargés de
les contrôler de les sanctionner pour ges-
tion financière défectueuse. Ce n'est pas
possible de le faire dans l'état actuel
des choses.
Enfin, il permet de répondre claire-
ment et simplement à la question : tel
ou tel service public doit-il, en raison de
son importance pour les usagers, être
doté par l'Etat d'un budget supérieur à
ses ressources propres ?
ment et simplement à la question : tel
ou tel service public doit-il, en raison de
son importance pour les usagers, être
doté par l'Etat d'un budget supérieur à
ses ressources propres ?
La lettre et l'esprit
lui dehors de ces trois points, on
s'aperçoit ([lie les autres revendications
sont déjà inscrites dans le statut actuel.
s'aperçoit ([lie les autres revendications
sont déjà inscrites dans le statut actuel.
lui effet :
1" L'objectivité de l'information, le
respect de toutes les tendances et opi-
nions de la nation sont non seulement
un droit reconnu, mais un devoir imposé
par les textes :
respect de toutes les tendances et opi-
nions de la nation sont non seulement
un droit reconnu, mais un devoir imposé
par les textes :
— au conseil d'administration (loi du
27-(i-(U, art. 4);
27-(i-(U, art. 4);
— aux journalistes de l'O.R.T.F. (dé-
cret du 22-7-04, titre 11, art. 5);
cret du 22-7-04, titre 11, art. 5);
or ceci n'a jamais été appliqué dans les
faits.
faits.
2" Le monopole de la production des
émissions de la radio et de la télévision
est en principe reconnu, mais, dans les
émissions de la radio et de la télévision
est en principe reconnu, mais, dans les
faits, un texte de quelques lignes auto-
risant Je directeur à utiliser des produc-
tions extérieures à l'Office a donné nais-
sance au bureau des achats et au bureau
des coproductions, qui sont deux servi-
ces importants à l'O.R.T.F.
risant Je directeur à utiliser des produc-
tions extérieures à l'Office a donné nais-
sance au bureau des achats et au bureau
des coproductions, qui sont deux servi-
ces importants à l'O.R.T.F.
3° Dans le statut actuel, il est déjà
précisé que les communications gou-
vernementales doivent être présentées
comme telles et non confondues avec les
émissions propres à l'Office.
précisé que les communications gou-
vernementales doivent être présentées
comme telles et non confondues avec les
émissions propres à l'Office.
(Conditions nécessaires et insuffisantes
Cette analyse conduit à une série de
constatations et de remarques sur le fonc-
tionnement, donc sur le statut présent et
futur de l'O.R.T.F.
constatations et de remarques sur le fonc-
tionnement, donc sur le statut présent et
futur de l'O.R.T.F.
1° II ne suffit pas de créer des textes
ou de proclamer des principes pour ob-
tenir des résultats. Il faut garantir ces
textes et ces principes par des institu-
tions précises et efficaces.
ou de proclamer des principes pour ob-
tenir des résultats. Il faut garantir ces
textes et ces principes par des institu-
tions précises et efficaces.
L'expérience prouve que dans le statut
actuel, l'objectivité était proclamée, mais
que le gouvernement ne l'a pas respectée
et qu'il n'a pu obtenir ce résultat sans
l'accord, plus ou moins tacite, plus ou
moins arraché par des pressions, d'une
bonne partie du personnel actuel de
l'O.R.T.F. Il convient donc de garantir
les uns et les autres contre eux-mêmes
pour éviter le retour des mêmes erreurs.
actuel, l'objectivité était proclamée, mais
que le gouvernement ne l'a pas respectée
et qu'il n'a pu obtenir ce résultat sans
l'accord, plus ou moins tacite, plus ou
moins arraché par des pressions, d'une
bonne partie du personnel actuel de
l'O.R.T.F. Il convient donc de garantir
les uns et les autres contre eux-mêmes
pour éviter le retour des mêmes erreurs.
Or, l'indépendance du conseil d'admi-
nistration et du directeur, l'autonomie
financière, sont des conditions néces-
saires mais non suffisantes de l'indépen-
dance de l'ensemble de l'O.R.T.F.
nistration et du directeur, l'autonomie
financière, sont des conditions néces-
saires mais non suffisantes de l'indépen-
dance de l'ensemble de l'O.R.T.F.
Sur ce point, le projet de l'Intersyndi-
cale est assez vague, on comprend d'ail-
leurs pourquoi : il ne veut pas imposer
tout d'un seul coup, mais laisser la place
aux suggestions et aux discussions.
cale est assez vague, on comprend d'ail-
leurs pourquoi : il ne veut pas imposer
tout d'un seul coup, mais laisser la place
aux suggestions et aux discussions.
2" Dans le projet actuel, le cheval de
bataille est l'indépendance de l'informa-
tion, ce qui est bien mais insuffisant
car le rôle de l'office, surtout pour la
télévision, ne se borne pas à l'informa-
tion même prise au sens large. Il est
d'ordre distractif et surtout culturel. Cet
aspect est passé sous silence.
bataille est l'indépendance de l'informa-
tion, ce qui est bien mais insuffisant
car le rôle de l'office, surtout pour la
télévision, ne se borne pas à l'informa-
tion même prise au sens large. Il est
d'ordre distractif et surtout culturel. Cet
aspect est passé sous silence.
3" L'O.R.T.F., dans son état actuel, ne
peut comme beaucoup de services pu-
blics échapper au reproche :
peut comme beaucoup de services pu-
blics échapper au reproche :
— d'une centralisation abusive désas-
treuse;
treuse;
— d'une prolifération bureaucratique
également abusive et désastreuse. Or de
cela il n'est que peu ou pas question.
également abusive et désastreuse. Or de
cela il n'est que peu ou pas question.
rien n'est jamais donné, tout doit être arraché.
Si on réfléchit un peu à tous ces pro-
blèmes, on découvre assez vite quelques
évidences :
blèmes, on découvre assez vite quelques
évidences :
1° Dans une démocratie véritable,
contrairement à ce que pensent certains,
la télévision et la radio n'appartiennent :
contrairement à ce que pensent certains,
la télévision et la radio n'appartiennent :
— ni à l'Etat ou au gouvernement;
— ni à ceux qui la font;
mais à l'ensemble de la Nation.
mais à l'ensemble de la Nation.
("est un beau principe à faire procla-
mer, mais difficile à appliquer. 11 ne faut
pas se le cacher. Cependant il n'est pas
impossible d'y parvenir avec de l'ima-
gination, de la sagesse et un peu d'hon-
nêteté, car il ne faut pas trop demander
aux hommes.
mer, mais difficile à appliquer. 11 ne faut
pas se le cacher. Cependant il n'est pas
impossible d'y parvenir avec de l'ima-
gination, de la sagesse et un peu d'hon-
nêteté, car il ne faut pas trop demander
aux hommes.
2° La véritable démocratisation passe
par la décentralisation ou, si l'on préfère,
par la régionalisation, c'est un mot à la
mode, mais qui correspond à des aspira-
tions et à une nécessité réelle que l'on
retrouve d'ailleurs dans d'autres domai-
nes.
par la décentralisation ou, si l'on préfère,
par la régionalisation, c'est un mot à la
mode, mais qui correspond à des aspira-
tions et à une nécessité réelle que l'on
retrouve d'ailleurs dans d'autres domai-
nes.
Au niveau des stations régionales, il
est en effet possible de prévoir des
conseils d'administration au sein des-
quels les auditeurs et les téléspectateurs
désigneraient eux-mêmes leurs représen-
tants.
est en effet possible de prévoir des
conseils d'administration au sein des-
quels les auditeurs et les téléspectateurs
désigneraient eux-mêmes leurs représen-
tants.
Cela peut paraître utopique, mais on
élit bien certains administrateurs des
Caisses d'Allocation Familiale.
élit bien certains administrateurs des
Caisses d'Allocation Familiale.
A partir de ces conseils régionaux, on
pourrait aboutir à un Conseil national
pourrait aboutir à un Conseil national
où le public serait démocratiquement re-
présenté.
présenté.
3° Au niveau des créateurs et des
techniciens, l'O.R.T.F. ne doit pas deve-
nir le monopole d'un seul groupe plus ou
moins fonctionnarisé.
techniciens, l'O.R.T.F. ne doit pas deve-
nir le monopole d'un seul groupe plus ou
moins fonctionnarisé.
En matière de création, en effet, le
fonctionnarisme peut présenter des avan-
tages pour employeurs et employés, il
peut convenir à certains tempéraments,
mais il ne fa;;t pas se cacher qu'il aboutit
souvent à la sclérose.
fonctionnarisme peut présenter des avan-
tages pour employeurs et employés, il
peut convenir à certains tempéraments,
mais il ne fa;;t pas se cacher qu'il aboutit
souvent à la sclérose.
Il convient donc que l'O.R.T.F. offre
des conditions de travail suffisamment
souples, qu'elle permette le choix entre
deux possibilités :
des conditions de travail suffisamment
souples, qu'elle permette le choix entre
deux possibilités :
-- soit des contrats de longue durée
avec, la garantie d'un statut proche
de celui de la fonction publique;
avec, la garantie d'un statut proche
de celui de la fonction publique;
— soit des contrats à titre temporaire.
Le principe de la libre circulation des
équipes techniques et des créateurs entre
le cinéma et la télévision, réclamé par
les « Etats Généraux du Cinéma », serait
garanti aux uns comme aux autres.
équipes techniques et des créateurs entre
le cinéma et la télévision, réclamé par
les « Etats Généraux du Cinéma », serait
garanti aux uns comme aux autres.
4" Enfin, rien n'est jamais donné, tout
doit être arraché. Or, en France, on sait
que sur le plan de la démocratie, rien
n'a jamais été obtenu sans l'appui d'un
courant d'opinion.
doit être arraché. Or, en France, on sait
que sur le plan de la démocratie, rien
n'a jamais été obtenu sans l'appui d'un
courant d'opinion.
En effet on sait comment on fait finir
une grève, car il ne faut pas prendre les
enfants du pouvoir pour des canards
sauvages. Ils savent manier la carotte et
une grève, car il ne faut pas prendre les
enfants du pouvoir pour des canards
sauvages. Ils savent manier la carotte et
le bâton, la carotte des augmentations de
salaires substantielles, car le gouverne-
ment ne regardera pas au prix pour
reprendre l'O.R.T.F. en main — c'est
trop important pour lui — 11 ne regar-
dera pas non plus aux promesses, des
promesses assez vagues, qu'ensuite, une
fois le mouvement cassé, le train-train
l'établi, on remettra aux calendes grec-
ques : c'est tellement facile juridique-
ment. Le bâton des menaces d'exclusion,
des listes noires et on les a déjà vu appa-
raître. Là encore il sera facile, une fois
fois tout rentré dans l'ordre, d'éliminer
les indésirables un à un, en tous cas
de les écu'iirer, de les réduire à l'impuis-
sance. Donc, sans le soutien du public,
l'efficacité de la grève sera fortement
limitée.
salaires substantielles, car le gouverne-
ment ne regardera pas au prix pour
reprendre l'O.R.T.F. en main — c'est
trop important pour lui — 11 ne regar-
dera pas non plus aux promesses, des
promesses assez vagues, qu'ensuite, une
fois le mouvement cassé, le train-train
l'établi, on remettra aux calendes grec-
ques : c'est tellement facile juridique-
ment. Le bâton des menaces d'exclusion,
des listes noires et on les a déjà vu appa-
raître. Là encore il sera facile, une fois
fois tout rentré dans l'ordre, d'éliminer
les indésirables un à un, en tous cas
de les écu'iirer, de les réduire à l'impuis-
sance. Donc, sans le soutien du public,
l'efficacité de la grève sera fortement
limitée.
« Rien n'est jamais donné, il faut tout
arracher, et en France toutes les conquê-
tes ont été obtenues grâce à l'appui d'un
fort courant de l'opinion. »
arracher, et en France toutes les conquê-
tes ont été obtenues grâce à l'appui d'un
fort courant de l'opinion. »
En conclusion :
1 " Nous pensons que nous devons tous
soutenir la grève de l'O.R.T.F., car elle
est courageuse, juste, et elle ne concerne
pas seulement les spécialistes.
soutenir la grève de l'O.R.T.F., car elle
est courageuse, juste, et elle ne concerne
pas seulement les spécialistes.
2" II est indispensable d'informer le
public, d'ouvrir largement le débat, de
recueillir les suggestions de tous. Sans
cela rien n'aboutira.
public, d'ouvrir largement le débat, de
recueillir les suggestions de tous. Sans
cela rien n'aboutira.
P. A.-M.
LIBRES
COURS:
COURS:
1. - des barricades dans tous les esprits
Ronde, les pieds dans l'eau, baignée de
soleil, débordante d'activité et cernée par
la police et les gendarmes, telle est la
Maison de la Radio, centre animé d'un
mouvement unique et tellement inhabi-
tuel, centre fébrile de la lutte de plus de
treize mille personnes pour la liberté et
l'autonomie de l'O.R.T.F., d'une part, et
pour leurs revendications matérielles, car
ils en ont, d'autre part.
soleil, débordante d'activité et cernée par
la police et les gendarmes, telle est la
Maison de la Radio, centre animé d'un
mouvement unique et tellement inhabi-
tuel, centre fébrile de la lutte de plus de
treize mille personnes pour la liberté et
l'autonomie de l'O.R.T.F., d'une part, et
pour leurs revendications matérielles, car
ils en ont, d'autre part.
Mouvement unique et inhabituel parce
que jamais, dans l'histoire de cette
grande maison, l'ensemble du personnel,
qui ne présente pas moins de cent
soixante-treize catégories, n'a su s'enten-
dre et se grouper autour de revendica-
tions, quelles qu'elles fussent.
que jamais, dans l'histoire de cette
grande maison, l'ensemble du personnel,
qui ne présente pas moins de cent
soixante-treize catégories, n'a su s'enten-
dre et se grouper autour de revendica-
tions, quelles qu'elles fussent.
pur Jean-Paul SATTET
membre de l'Intersyndicale
chargé des relations avec la presse
Or, alors que le pays ronronnait,
pour ne pas dire somnolait, un mot,
un cri lancé par des étudiants a ré-
veillé la France, un mot, un cri : celui
de liberté. Liberté syndicale, liberté
d'expression et liberté d'information,
tous ces slogans, qui en fait sont bien
plus que des slogans ou des mots
bien plus que des slogans ou des mots
d'ordre correspondent aux aspirations
profondes du personnel de l'O.R.T.F.
dans son ensemble, puisque pour chacun
pour ne pas dire somnolait, un mot,
un cri lancé par des étudiants a ré-
veillé la France, un mot, un cri : celui
de liberté. Liberté syndicale, liberté
d'expression et liberté d'information,
tous ces slogans, qui en fait sont bien
plus que des slogans ou des mots
bien plus que des slogans ou des mots
d'ordre correspondent aux aspirations
profondes du personnel de l'O.R.T.F.
dans son ensemble, puisque pour chacun
d'entre nous, l'appartenance à cette mai-
son réputée mensongère, désordonnée et
vénale, provoquait de la part du public
une réprobation qui de sous-jacente et
sourde devint agressive et vive.
son réputée mensongère, désordonnée et
vénale, provoquait de la part du public
une réprobation qui de sous-jacente et
sourde devint agressive et vive.
Alors, n'y tenant plus, la Maison ronde
devint fourmillière. Toutes ses issues fer-
mées, sauf une, la porte R, gardée par
quelques cerbères « maison », la Maison
de la Radio donne l'impression de conte-
nir soudain l'ensemble des treize mille
membres du personnel. La porte H, où
l'on doit montrer sa carte, encore une,
est le théâtre de cette intense activité
qui se caractérise à cet endroit par un
incessant va-et-vient. Dans cette foule
qui se presse à cette unique entrée,
devint fourmillière. Toutes ses issues fer-
mées, sauf une, la porte R, gardée par
quelques cerbères « maison », la Maison
de la Radio donne l'impression de conte-
nir soudain l'ensemble des treize mille
membres du personnel. La porte H, où
l'on doit montrer sa carte, encore une,
est le théâtre de cette intense activité
qui se caractérise à cet endroit par un
incessant va-et-vient. Dans cette foule
qui se presse à cette unique entrée,
les représentants, sinon la totalité du
personnel de chaque catégorie.
personnel de chaque catégorie.
A gauche, immédiatement à l'intérieur
de la f'onrmillière, un grand hall, en arc
de cercle, haut et vitré, noir de monde.
D'un côté, au travers des grandes baies,
on a vue sur la police; de l'autre, il faut
franchir les deux portes d'un sas, pour
plonger du haut de l'entrée d'un des stu-
dios vers une foule d'hommes et de fem-
mes en lutte, pour un mot qui soudain
les fait revivre, pour un mot qui soudain
les fait travailler avec une énergie incon-
nue. Ils sont en grève et jamais ils n'ont
donné autant d'eux-mêmes, jamais ils
n'ont été aussi présents et soucieux
d'être efficaces.
de la f'onrmillière, un grand hall, en arc
de cercle, haut et vitré, noir de monde.
D'un côté, au travers des grandes baies,
on a vue sur la police; de l'autre, il faut
franchir les deux portes d'un sas, pour
plonger du haut de l'entrée d'un des stu-
dios vers une foule d'hommes et de fem-
mes en lutte, pour un mot qui soudain
les fait revivre, pour un mot qui soudain
les fait travailler avec une énergie incon-
nue. Ils sont en grève et jamais ils n'ont
donné autant d'eux-mêmes, jamais ils
n'ont été aussi présents et soucieux
d'être efficaces.
Quai Kennedy, les barricades ne sont
pas dans la rue, ni dans les studios, elles
se trouvent dans tous les esprits, dressés
contre la censure et l'injustice. Qui les
prendra d'assaut ? Chaque jour, elles de-
pas dans la rue, ni dans les studios, elles
se trouvent dans tous les esprits, dressés
contre la censure et l'injustice. Qui les
prendra d'assaut ? Chaque jour, elles de-
viennent plus solides, plus hautes et der-
rière, dans le calme, s'élabore l'avenir,
l'O.R.T.F. futur et son nouveau statut. Si
jamais les barricades tombent (elles ne
sont pas faites pour durer) il sera trop
tard, leurs ruines déboucheront sur une
nouvelle citadelle imprenable et pourtant
ouverte à tous.
rière, dans le calme, s'élabore l'avenir,
l'O.R.T.F. futur et son nouveau statut. Si
jamais les barricades tombent (elles ne
sont pas faites pour durer) il sera trop
tard, leurs ruines déboucheront sur une
nouvelle citadelle imprenable et pourtant
ouverte à tous.
Si l'on pénètre encore plus avant, vers
le cœur de la maison ronde, l'on dé-
couvre le centre nerveux de cette acti-
vité surprenante. D'accès difficile, car
il faut pouvoir travailler dans le calme,
un couloir donne sur un studio peut-
être plus secret que les autres, un studio
où siège l'intersyndicale. Là s'élabore la
tactique, en fonction des données du
moment, bien sur, mais aussi en fonction
et même sous la pression, de la « base »
qui aujourd'hui, pour les honorables
membres de l'intersyndicale, est une vé-
ritable révélation. Pour la première fois
sans doute, l'intersyndicale connaît sa
le cœur de la maison ronde, l'on dé-
couvre le centre nerveux de cette acti-
vité surprenante. D'accès difficile, car
il faut pouvoir travailler dans le calme,
un couloir donne sur un studio peut-
être plus secret que les autres, un studio
où siège l'intersyndicale. Là s'élabore la
tactique, en fonction des données du
moment, bien sur, mais aussi en fonction
et même sous la pression, de la « base »
qui aujourd'hui, pour les honorables
membres de l'intersyndicale, est une vé-
ritable révélation. Pour la première fois
sans doute, l'intersyndicale connaît sa
force, pour la première l'ois, elle sait où
aller, et elle sait qu'elle ira jusqu'au
bout.
aller, et elle sait qu'elle ira jusqu'au
bout.
Autour de ce cœur-cerveau, une foule
de petits studios et cellules, imaginées
par l'architecte pour faciliter le travail
dans le calme et l'organisation la plus
absolue. L'idée de l'architecte était loin
d'être mauvaise et inutile : chaque studio,
chaque cellule, effectue un travail qui
lui est propre, dans chaque lieu une
équipe s'affaire pour un travail claire-
ment défini, dans un but précis. Les opé-
rations sont divisées : tracts, affiches,
contacts avec le public, réunions d'infor-
mation au sein des entreprises, meetings
populaires, galas en province, commis-
sions d'études, commissions catégorielles
de réforme des structures profession par
profession, etc. : la Sorbonne a fait école.
La leçon fut magistrale. Elle servira.
de petits studios et cellules, imaginées
par l'architecte pour faciliter le travail
dans le calme et l'organisation la plus
absolue. L'idée de l'architecte était loin
d'être mauvaise et inutile : chaque studio,
chaque cellule, effectue un travail qui
lui est propre, dans chaque lieu une
équipe s'affaire pour un travail claire-
ment défini, dans un but précis. Les opé-
rations sont divisées : tracts, affiches,
contacts avec le public, réunions d'infor-
mation au sein des entreprises, meetings
populaires, galas en province, commis-
sions d'études, commissions catégorielles
de réforme des structures profession par
profession, etc. : la Sorbonne a fait école.
La leçon fut magistrale. Elle servira.
Jean-Paul SAUTET.
2. - pourquoi sont-ils en grève ?
Libres propos recueillis, les deux premiers par Jacques
Renoux, les autres par Jean-Paul Sautet
Renoux, les autres par Jean-Paul Sautet
Frédéric Pottecher :
pour ne plus subir
les pressions insensées
du gouvernement
Nous faisons la grève pour avoir le
droit d'être objectifs, de dire la vérité.
Nous voulons avoir le droit d'exercer
correctement notre métier d'observa-
teurs. Nous ne voulons plus être soumis
aux pressions insensées qu'on nous a
fait subir depuis trop longtemps. Nous
en avons assez.
droit d'être objectifs, de dire la vérité.
Nous voulons avoir le droit d'exercer
correctement notre métier d'observa-
teurs. Nous ne voulons plus être soumis
aux pressions insensées qu'on nous a
fait subir depuis trop longtemps. Nous
en avons assez.
Nous réclamons l'autonomie et un nou-
veau Statut. Et nous pensons que le mi-
nistère de l'Information n'est pas du
toul nécessaire. Nous vivons dans un
pays démocratique, et dans une démo-
cratie normale il n'y a pas de ministère
de l'Information. Un n'a pas à « diriger »
veau Statut. Et nous pensons que le mi-
nistère de l'Information n'est pas du
toul nécessaire. Nous vivons dans un
pays démocratique, et dans une démo-
cratie normale il n'y a pas de ministère
de l'Information. Un n'a pas à « diriger »
l'information dans un pays libre.
L'O.R.T.F. est actuellement très étroite-
ment liée au pouvoir. Nous dépendions
très directement de lui par un orga-
nisme, peu connu du grand public, le
S.L.I. (Service de Liaisons interminis-
térielles). Il avait été créé pour que les
ministères puissent donner leurs infor-
mations à la télévision.
L'O.R.T.F. est actuellement très étroite-
ment liée au pouvoir. Nous dépendions
très directement de lui par un orga-
nisme, peu connu du grand public, le
S.L.I. (Service de Liaisons interminis-
térielles). Il avait été créé pour que les
ministères puissent donner leurs infor-
mations à la télévision.
Il est inadmissible que, dans les studios
de montage de Cognacq-Jay, où l'on pré-
pare des émissions comme Panorama,
le reporter ne puisse pas travailler libre-
ment, que des personnages, des attachés
de cabinet — de l'Education nationale,
des Travaux publics, de la Justice —
soient là pour surveiller ce que vous
faites. 11 est impensable, à notre époque,
que des gens soient derrière votre dos à
vous dire : « Pourquoi cette image? Pour-
quoi cet mot? Enlevez ceci et mettez plu-
tôt cela. » C'est absolument insupporta-
ble. Le fond de notre grève, c'est cela.
de montage de Cognacq-Jay, où l'on pré-
pare des émissions comme Panorama,
le reporter ne puisse pas travailler libre-
ment, que des personnages, des attachés
de cabinet — de l'Education nationale,
des Travaux publics, de la Justice —
soient là pour surveiller ce que vous
faites. 11 est impensable, à notre époque,
que des gens soient derrière votre dos à
vous dire : « Pourquoi cette image? Pour-
quoi cet mot? Enlevez ceci et mettez plu-
tôt cela. » C'est absolument insupporta-
ble. Le fond de notre grève, c'est cela.
Mais nous ne sommes pas seuls à
l'O.K.T.E. Il y a 13.000 personnes —
d'ailleurs, on se demande pourquoi, c'est
beaucoup trop! — qui appartiennent à
174 corps de métiers. La télévision ça
se fabrique avec des ouvriers charpen-
tiers, des journalistes, des artistes, des
électroniciens... bref, il y a une diversité
d'intérêts professionnels et de tempéra-
ments. C'est très difficile à accorder.
l'O.K.T.E. Il y a 13.000 personnes —
d'ailleurs, on se demande pourquoi, c'est
beaucoup trop! — qui appartiennent à
174 corps de métiers. La télévision ça
se fabrique avec des ouvriers charpen-
tiers, des journalistes, des artistes, des
électroniciens... bref, il y a une diversité
d'intérêts professionnels et de tempéra-
ments. C'est très difficile à accorder.
C'est la raison pour laquelle l'Intersyn-
dicale mène une partie très dure. Il y a
notamment beaucoup de gens de
l'O.R.T.F. qui ont des revendications sa-
lariales que nous, journalistes, n'avons
pas. Nous, nous ne demandons pas de
l'argent, une augmentation de salaires,
mais simplement de pouvoir faire notre
travail honnêtement. Cela a été extrême-
ment déformé. Nous sommes — une di-
zaine de camarades et moi-même — dé-
noncés anonymement — ce qui est mons-
trueux — par un soi-disant « Comité
dicale mène une partie très dure. Il y a
notamment beaucoup de gens de
l'O.R.T.F. qui ont des revendications sa-
lariales que nous, journalistes, n'avons
pas. Nous, nous ne demandons pas de
l'argent, une augmentation de salaires,
mais simplement de pouvoir faire notre
travail honnêtement. Cela a été extrême-
ment déformé. Nous sommes — une di-
zaine de camarades et moi-même — dé-
noncés anonymement — ce qui est mons-
trueux — par un soi-disant « Comité
d'action civique » qui est organisé par
des gens qui travaillent. Il est inutile
de dire que nous déplorons cette dénon-
ciation, parce que nous connaissons bien
ceux qui l'ont faite. Nous ne savons pas
combien sont ceux qui l'ont réellement
voulue. Mais enfin ceux qui ont fait cela
sont vraiment indignes. Nous les atta-
quons en diffamation. Nous avons dépo-
sé une plainte et elle ira jusqu'au bout.
Nous n'avons absolument pas de leçon
à recevoir de ces messieurs qui, par
ailleurs, portent atteinte à notre honneur
professionnel et à notre réputation
d'honnêtes gens.
des gens qui travaillent. Il est inutile
de dire que nous déplorons cette dénon-
ciation, parce que nous connaissons bien
ceux qui l'ont faite. Nous ne savons pas
combien sont ceux qui l'ont réellement
voulue. Mais enfin ceux qui ont fait cela
sont vraiment indignes. Nous les atta-
quons en diffamation. Nous avons dépo-
sé une plainte et elle ira jusqu'au bout.
Nous n'avons absolument pas de leçon
à recevoir de ces messieurs qui, par
ailleurs, portent atteinte à notre honneur
professionnel et à notre réputation
d'honnêtes gens.
• Nul ne l'ignore, l'unité de /'Intersyn-
dicale est assez précaire, dominent se
maintient-elle?
dicale est assez précaire, dominent se
maintient-elle?
Naturellement, VInlersi/ndicale est
ravagée. Il y a parmi les grévistes de
l'O.R.T.F. des gens qui ont un peu peur,
lis ne le disent pas, mais on le sent, et
c'est normal, car ils ont de petits sa-
laires. Il y a des gens qui sont très mal
payés à l'O.R.T.F. Alors nous sommes
un peu gênés vis-à-vis d'eux, aussi, nous
allons organiser des manifestations de
solidarité pour recueillir de l'argent à
l'intention de ceux d'entre nous qui
éprouvent le plus de difficultés matériel-
les en ce moment.
ravagée. Il y a parmi les grévistes de
l'O.R.T.F. des gens qui ont un peu peur,
lis ne le disent pas, mais on le sent, et
c'est normal, car ils ont de petits sa-
laires. Il y a des gens qui sont très mal
payés à l'O.R.T.F. Alors nous sommes
un peu gênés vis-à-vis d'eux, aussi, nous
allons organiser des manifestations de
solidarité pour recueillir de l'argent à
l'intention de ceux d'entre nous qui
éprouvent le plus de difficultés matériel-
les en ce moment.
Je dirai une chose encore : c'est du
côté des ouvriers qu'il y a le plus de
résolution pour la grève. Chez eux, il n'y
a pratiquement pas de « jaunes », alors
que chez nous où il y a des gens qui
touchent 300 à 400.000 F par mois, il y
a des jaunes... sans doute pour des rai-
sons politiques.
côté des ouvriers qu'il y a le plus de
résolution pour la grève. Chez eux, il n'y
a pratiquement pas de « jaunes », alors
que chez nous où il y a des gens qui
touchent 300 à 400.000 F par mois, il y
a des jaunes... sans doute pour des rai-
sons politiques.
Je crois que l'Intersyndicale tiendra
le coup.
le coup.
• Comment s'annonce la situation avec
l'arrivée de M. Gnéna, à l'Information?
l'arrivée de M. Gnéna, à l'Information?
L'Intersyndicale ne renoncera pas a
défendre les points essentiels de nos re-
vendications. M. Guéna ne paraît pas en-
core avoir compris qui nous sommes et
ce que nous voulons. Il nous a parlé sur
un ton insupportable. Nous ne voulons
pas d'un Statut octroyé, nous voulons
pouvoir discuter et garantir notre liberté
pour l'avenir. Il ne s'agit pas — comme
M. Peyrefitte l'a fait, il y a quatre ans —
de nous imposer quelque chose. Nous
méritons bien d'être consultés. M. Guéna
ne semble pas l'admettre lorsqu'il dit :
« Je vais nommer une commission. »
défendre les points essentiels de nos re-
vendications. M. Guéna ne paraît pas en-
core avoir compris qui nous sommes et
ce que nous voulons. Il nous a parlé sur
un ton insupportable. Nous ne voulons
pas d'un Statut octroyé, nous voulons
pouvoir discuter et garantir notre liberté
pour l'avenir. Il ne s'agit pas — comme
M. Peyrefitte l'a fait, il y a quatre ans —
de nous imposer quelque chose. Nous
méritons bien d'être consultés. M. Guéna
ne semble pas l'admettre lorsqu'il dit :
« Je vais nommer une commission. »
• I'oiirrie:-i>ous nous préciser vos sou-
haits en ce qui concerne ]>lus spéciale-
ment la nouvelle organisation de /'Actua-
lité Télévisée?
haits en ce qui concerne ]>lus spéciale-
ment la nouvelle organisation de /'Actua-
lité Télévisée?
Nous voudrions pouvoir proposer un
nouveau rédacteur en chef. Parce qu'il
n'est pas du tout nécessaire d'avoir un
Sons-Directeur pour l'Actualité télévisée.
Toute l'ancienne structure était excessive
et terriblement lourde. On a besoin à la
rigueur d'un secrétaire général, lié à
l'administration de la maison. Mais sur-
tout, ce qu'il faut, c'est un rédacteur en
chef, un grand rédacteur en chef. Nous
voulons proposer des noms et les sou-
mettre à l'agrément des nouvelles auto-
rités. Mais il ne faut pas que l'on vienne
nous dire : Vous allez prendre 'X... et
puis c'est tout.
nouveau rédacteur en chef. Parce qu'il
n'est pas du tout nécessaire d'avoir un
Sons-Directeur pour l'Actualité télévisée.
Toute l'ancienne structure était excessive
et terriblement lourde. On a besoin à la
rigueur d'un secrétaire général, lié à
l'administration de la maison. Mais sur-
tout, ce qu'il faut, c'est un rédacteur en
chef, un grand rédacteur en chef. Nous
voulons proposer des noms et les sou-
mettre à l'agrément des nouvelles auto-
rités. Mais il ne faut pas que l'on vienne
nous dire : Vous allez prendre 'X... et
puis c'est tout.
Le système que l'on a connu jusqu'à
ces derniers temps est fini. Il n'y a rien
à faire, on ne recommencera pas avec,
la même organisation et les mêmes hom-
mes. On ne mettra pas à la porte ceux
qui continuent de travailler en ce mo-
ment et qui sont satisfaits des ancien-
nes structures, mais il ne faut pas qu'ils
s'imaginent que, demain, ils vont conti-
nuer à nous diriger.
ces derniers temps est fini. Il n'y a rien
à faire, on ne recommencera pas avec,
la même organisation et les mêmes hom-
mes. On ne mettra pas à la porte ceux
qui continuent de travailler en ce mo-
ment et qui sont satisfaits des ancien-
nes structures, mais il ne faut pas qu'ils
s'imaginent que, demain, ils vont conti-
nuer à nous diriger.
François de Closets :
Pour que les journalistes
soient responsables
de l'information
soient responsables
de l'information
La situation est claire. I.e personnel
s'est mis en grève sur la base de trois
points :
s'est mis en grève sur la base de trois
points :
1° Abrogation de l'ancien statut et
étude d'un nouveau texte qui fera de
l'Office un service public, autonome et
instaurera essentiellement son indépen-
dance à l'égard du pouvoir;
étude d'un nouveau texte qui fera de
l'Office un service public, autonome et
instaurera essentiellement son indépen-
dance à l'égard du pouvoir;
2" instauration, par voie réglementaire,
d'un régime transitoire qui donnerait
des garanties en ce qui concerne, pat-
exemple, la cogestion, l'objectivité de
l'information et qui créerait une situa-
tion irréversible. Ce qui serait, en fait,
le meilleur engagement que pourrait
prendre le gouvernement pour l'avenir;
d'un régime transitoire qui donnerait
des garanties en ce qui concerne, pat-
exemple, la cogestion, l'objectivité de
l'information et qui créerait une situa-
tion irréversible. Ce qui serait, en fait,
le meilleur engagement que pourrait
prendre le gouvernement pour l'avenir;
3" des revendications catégorielles de
salaires.
salaires.
Il est évident que la première manœu-
vre du gouvernement a été de vouloir
vre du gouvernement a été de vouloir
discuter secteur par secteur : « Venez
me voir les uns après les autres avec,
votre assiette... on vous mettra de la
soupe et quand vous aurez le ventre
plein, j'espère que vous aurez la tête
vide... ». Nous, nous voulons discuter
conjointement du statut définitif et du
régime intérimaire. Il y a là_ des reven-
dications intellectuelles spécifiques, par-
faitement apolitiques. Nous ne voulons
plus d'ingérence du gouvernement quel
qu'il soit. Nous voulons divorcer défi-
nitivement. Ce n'est pas une question de
partenaire. Nous n'accepterons pas da-
vantage, demain, l'ingérence d'un autre
gouvernement.
me voir les uns après les autres avec,
votre assiette... on vous mettra de la
soupe et quand vous aurez le ventre
plein, j'espère que vous aurez la tête
vide... ». Nous, nous voulons discuter
conjointement du statut définitif et du
régime intérimaire. Il y a là_ des reven-
dications intellectuelles spécifiques, par-
faitement apolitiques. Nous ne voulons
plus d'ingérence du gouvernement quel
qu'il soit. Nous voulons divorcer défi-
nitivement. Ce n'est pas une question de
partenaire. Nous n'accepterons pas da-
vantage, demain, l'ingérence d'un autre
gouvernement.
Il y a d'abord eu, dans un premier
temps, de la part de M. (iiiéna, une ma-
noeuvre d'intimidation, nous envoyant
une mise en demeure : voilà, c'est à pren-
dre ou à laisser. Puis il se proposait de
créer une Commission de personnalités
qu'il nommerait et qui lui ferait rapport
dans trois mois. Rapport dont il ferait
ce que bon lui semble. C'était l'engage-
ment qu'il prenait, ("était quasi inju-
rieux, lit puis il y a eu d'autres manœu-
vres d'intimidation : la diffusion de
filins depuis le studio de la Tour Eiffel,
ce qui est absolument illégal. Le Conseil
d'Ktat est formel là-dessus, lis ont es-
sayé de faire appel à des techniciens
privés, il y a eu également ce « Comité
d'action civique » qui a pratiqué systé-
matiquement la délation.
temps, de la part de M. (iiiéna, une ma-
noeuvre d'intimidation, nous envoyant
une mise en demeure : voilà, c'est à pren-
dre ou à laisser. Puis il se proposait de
créer une Commission de personnalités
qu'il nommerait et qui lui ferait rapport
dans trois mois. Rapport dont il ferait
ce que bon lui semble. C'était l'engage-
ment qu'il prenait, ("était quasi inju-
rieux, lit puis il y a eu d'autres manœu-
vres d'intimidation : la diffusion de
filins depuis le studio de la Tour Eiffel,
ce qui est absolument illégal. Le Conseil
d'Ktat est formel là-dessus, lis ont es-
sayé de faire appel à des techniciens
privés, il y a eu également ce « Comité
d'action civique » qui a pratiqué systé-
matiquement la délation.
M. Guéna agit réellement en techno-
crate ignorant toutes les réalités hu-
maines de la maison. Il a réussi à conso-
lider l'union du personnel, ce qui a
durci considérablement la grève.
crate ignorant toutes les réalités hu-
maines de la maison. Il a réussi à conso-
lider l'union du personnel, ce qui a
durci considérablement la grève.
• Comment voyez-vous la nouvelle orga-
nisation de /'Actualité télévisée ?
nisation de /'Actualité télévisée ?
("est 1res prématuré. Nous avons de-
mandé certains changements de métho-
des d'où découlerait la liberté retrouvée.
Nous ne concevons pas le changement
comme une question de personne, en di-
sant M. Untel est un infâme. Nous disons
que, dans les structures nouvelles, les
responsables doivent être nommés autre-
ment. Nous refusons les responsables en
tant qu'ils ont été nommés dans les an-
ciennes structures. Kt nous voulons qu'ils
soient nommés autrement dans une autre
structure. Ce n'est une attaque contre
personne.
mandé certains changements de métho-
des d'où découlerait la liberté retrouvée.
Nous ne concevons pas le changement
comme une question de personne, en di-
sant M. Untel est un infâme. Nous disons
que, dans les structures nouvelles, les
responsables doivent être nommés autre-
ment. Nous refusons les responsables en
tant qu'ils ont été nommés dans les an-
ciennes structures. Kt nous voulons qu'ils
soient nommés autrement dans une autre
structure. Ce n'est une attaque contre
personne.
Nous voulons évidemment que les jour-
nalistes restent responsables de l'infor-
mation — de son objectivité — c'est-à-
nalistes restent responsables de l'infor-
mation — de son objectivité — c'est-à-
8
dire qu'ils no soient plus dos pions que
l'on manœuvre au hasard dos décisions
de ministères plus ou moins aggravées
par celles d'organismes intermédiaires.
l'on manœuvre au hasard dos décisions
de ministères plus ou moins aggravées
par celles d'organismes intermédiaires.
Marcel Bluwal :
garantir la liberté
garantir la liberté
- - Marcel Hluival, vous clés réalisa-
leur. l'eul-on vous demander de parler
au nom des réalisateurs ?
leur. l'eul-on vous demander de parler
au nom des réalisateurs ?
— Les réalisateurs ainsi que certains
producteurs sont au départ du mouve-
ment qui s'est déclenché le samedi 11
mai, au lendemain dos barricades de la
rue (iay-Lussae. Un certain nombre
d'entre nous, le bureau syndical en par-
ticulier, cl dos producteurs, réalisateurs
d'émissions comme « Cinq colonnes à
la une » se sont réunis, absolument ou-
trés du fait ([lie la télévision ne disait
rien du problème étudiant. Ils ont sorti
une motion qui a l'ait beaucoup de bruit
à ce moment-là et puis, deux jours plus
tard, il y a eu « Zoom », comme vous
le savez. C'était une espèce de libérali-
sation forcée des émissions de télévi-
sion. La radio a l'ait son travail de ce
côté-là. Voilà qui situe le niveau du
débat.
producteurs sont au départ du mouve-
ment qui s'est déclenché le samedi 11
mai, au lendemain dos barricades de la
rue (iay-Lussae. Un certain nombre
d'entre nous, le bureau syndical en par-
ticulier, cl dos producteurs, réalisateurs
d'émissions comme « Cinq colonnes à
la une » se sont réunis, absolument ou-
trés du fait ([lie la télévision ne disait
rien du problème étudiant. Ils ont sorti
une motion qui a l'ait beaucoup de bruit
à ce moment-là et puis, deux jours plus
tard, il y a eu « Zoom », comme vous
le savez. C'était une espèce de libérali-
sation forcée des émissions de télévi-
sion. La radio a l'ait son travail de ce
côté-là. Voilà qui situe le niveau du
débat.
En fait, il est bien entendu qu'à tous
égards, il y a toujours des revendica-
tions professionnelles et les réalisateurs,
depuis des années dans cette maison,
mènent une revendication profession-
nelle qui doit les situer à leur niveau
exact par rapport à ce qu'ils représen-
tent, à ce qu'ils veulent dire. Mais il est
bien certain que le problème de fond,
le statut, est la revendication principale
des réalisateurs. Kn fait les réalisateurs
veulent avoir la liberté de s'exprimer.
C'est tout à fait capital. Ils mènent d'ail-
leurs ce combat en accord parfait avec
toutes les catégories professionnelles de
la maison.
égards, il y a toujours des revendica-
tions professionnelles et les réalisateurs,
depuis des années dans cette maison,
mènent une revendication profession-
nelle qui doit les situer à leur niveau
exact par rapport à ce qu'ils représen-
tent, à ce qu'ils veulent dire. Mais il est
bien certain que le problème de fond,
le statut, est la revendication principale
des réalisateurs. Kn fait les réalisateurs
veulent avoir la liberté de s'exprimer.
C'est tout à fait capital. Ils mènent d'ail-
leurs ce combat en accord parfait avec
toutes les catégories professionnelles de
la maison.
Sur ce plan, une espèce d'aiito-ccnsure
régnait déjà il y a dix ans; mais la
situation se dégrade sans arrêt. Le pro-
blème de la liberté d'expression s'est
posé de façon de plus en plus aiguë car
on ne pouvait pratiquement plus rien
dire et cela n'est pas seulement vrai pour
les journalistes de l'information. Alors
certains d'entre nous ont essayé de conti-
nuer de parler; cela a donné naissance
régnait déjà il y a dix ans; mais la
situation se dégrade sans arrêt. Le pro-
blème de la liberté d'expression s'est
posé de façon de plus en plus aiguë car
on ne pouvait pratiquement plus rien
dire et cela n'est pas seulement vrai pour
les journalistes de l'information. Alors
certains d'entre nous ont essayé de conti-
nuer de parler; cela a donné naissance
à une espèce d'école qui est représentée
par exemple par Krier, Seban, Drot, qui
tâchaient de faire passer la vérité de
notre temps à la télévision, malgré elle.
Ils y arrivèrent comme moi, en se re-
tranchant par exemple derrière 1 es
« classiques » qui disent, eux, la vé-
rité et qu'on ne pouvait empêcher de
passer à l'antenne. C'est pour cela que
j'ai fait Don Juan qui exprimait un cer-
tain nombre de points de vue très parti-
culiers, très violents : on ne peut pas
empêcher .Molière de passer; mais à tra-
vers Molière c'est aussi le problème de
la liberté d'expression à la télévision qui
est posé. Donc notre revendication prin-
cipale, essentielle, c'est de doter la Mai-
son d'un nouveau statut libre et démo-
cratique qui garantisse enfin cette liberté
d'expression.
par exemple par Krier, Seban, Drot, qui
tâchaient de faire passer la vérité de
notre temps à la télévision, malgré elle.
Ils y arrivèrent comme moi, en se re-
tranchant par exemple derrière 1 es
« classiques » qui disent, eux, la vé-
rité et qu'on ne pouvait empêcher de
passer à l'antenne. C'est pour cela que
j'ai fait Don Juan qui exprimait un cer-
tain nombre de points de vue très parti-
culiers, très violents : on ne peut pas
empêcher .Molière de passer; mais à tra-
vers Molière c'est aussi le problème de
la liberté d'expression à la télévision qui
est posé. Donc notre revendication prin-
cipale, essentielle, c'est de doter la Mai-
son d'un nouveau statut libre et démo-
cratique qui garantisse enfin cette liberté
d'expression.
— J'ai posé à peu près les mêmes
(/lies lion s aux divers représentants de
i Intersyndicale. (Certains mellenl en
avan/ la liberté d'expression si nous vou-
lez en tout premier lieu, certains la font
passer non pas en second lien, mais
comme découlant d'un antre préalable
qui serait celui d'un certain profession-
nalisme, c'est-à-dire que certaines per-
sonnes interrogées demandent avant tout
que la télévision soit faite par des gens
de qualité, ce qui doit garantir la liberté
d'expression.
(/lies lion s aux divers représentants de
i Intersyndicale. (Certains mellenl en
avan/ la liberté d'expression si nous vou-
lez en tout premier lieu, certains la font
passer non pas en second lien, mais
comme découlant d'un antre préalable
qui serait celui d'un certain profession-
nalisme, c'est-à-dire que certaines per-
sonnes interrogées demandent avant tout
que la télévision soit faite par des gens
de qualité, ce qui doit garantir la liberté
d'expression.
— Ce n'est pas une garantie suffisante.
Les garanties formelles, écrites, de cette
liberté d'expression sont capitales. C'est
dans un organisme où l'on respirera
qu'on pourra l'aire respirer les autres. Il
est 1res certain que le professionna-
lisme, la conscience de son métier, c'est
très important, mais si tout cela n'est
pas garanti, je dis bien comme on garan-
tit une voiture, il y aura toujours une
pression maximum vers l'auto-censure,
vers la non-représentation de certaines
familles spirituelles, etc.
Les garanties formelles, écrites, de cette
liberté d'expression sont capitales. C'est
dans un organisme où l'on respirera
qu'on pourra l'aire respirer les autres. Il
est 1res certain que le professionna-
lisme, la conscience de son métier, c'est
très important, mais si tout cela n'est
pas garanti, je dis bien comme on garan-
tit une voiture, il y aura toujours une
pression maximum vers l'auto-censure,
vers la non-représentation de certaines
familles spirituelles, etc.
Je fais partie de l'Intersyndicale; je
peux affirmer que le combat que nous
menons suppose que la garantie de la
liberté à l'intérieur de l'O.K.T.F. et le
combat professionnel soient menés de
front. D'ailleurs, dans toutes les assem-
blées générales de ('entres, qui sont fort
nombreuses et qui représentent tout le
personnel, car la grève est menée de
façon très démocratique, tous les jours
les mêmes motions ressortant, réclamant
l'obtention d'un nouveau statut par une
prochaine loi, un statut intérimaire qui
permette de garantir ses futures libertés
et d'en obtenir d'immédiates, et d'autre
peux affirmer que le combat que nous
menons suppose que la garantie de la
liberté à l'intérieur de l'O.K.T.F. et le
combat professionnel soient menés de
front. D'ailleurs, dans toutes les assem-
blées générales de ('entres, qui sont fort
nombreuses et qui représentent tout le
personnel, car la grève est menée de
façon très démocratique, tous les jours
les mêmes motions ressortant, réclamant
l'obtention d'un nouveau statut par une
prochaine loi, un statut intérimaire qui
permette de garantir ses futures libertés
et d'en obtenir d'immédiates, et d'autre
pari la revendication professionnelle. Les
deux choses sont indissociables.
deux choses sont indissociables.
— Les ré(disaleur.<s ont l'habitude de
la grève; depuis dix ans ils l'ont souvent
faite seuls; la grève présente vous pa-
rait-elle avoir plus de chance d'aboutir,
la lutte actuelle est-elle de loin la plus
importante jamais menée ?
la grève; depuis dix ans ils l'ont souvent
faite seuls; la grève présente vous pa-
rait-elle avoir plus de chance d'aboutir,
la lutte actuelle est-elle de loin la plus
importante jamais menée ?
— Oui, pour plusieurs raisons. D'abord
parce que la grève de l'O.lî.T.F. insérée
dans la grève du pays a amené les gens
à un état de sensibilité extrême aux pro-
blèmes de la liberté tout court. En fait,
ce dont le pays souffre, c'est de ne pas
avoir de capacité de décision. Il y a
toute une nouvelle civilisation qui naît
et qui demande à participer. Il est très
évident que notre combat est le fer de
lance d'un combat général et qu'il faut
le gagner maintenant. Pour ma part, je
suis tout à fait persuadé qu'on gagnera.
Je vous assure que nous avons été à
l'avant-garde de ce combat et nous som-
mes maintenant à parité avec les per-
sonnels de la maison sur ce plan.
parce que la grève de l'O.lî.T.F. insérée
dans la grève du pays a amené les gens
à un état de sensibilité extrême aux pro-
blèmes de la liberté tout court. En fait,
ce dont le pays souffre, c'est de ne pas
avoir de capacité de décision. Il y a
toute une nouvelle civilisation qui naît
et qui demande à participer. Il est très
évident que notre combat est le fer de
lance d'un combat général et qu'il faut
le gagner maintenant. Pour ma part, je
suis tout à fait persuadé qu'on gagnera.
Je vous assure que nous avons été à
l'avant-garde de ce combat et nous som-
mes maintenant à parité avec les per-
sonnels de la maison sur ce plan.
— Est-ce que vous n'avez pas l'impres-
sion que la T.V. arrive au terme d'une
croissance pénible, et qu'elle va enfin
pouvoir devenir adulte et qu'un langage,
propre à la télévision va s'instaurer ?
sion que la T.V. arrive au terme d'une
croissance pénible, et qu'elle va enfin
pouvoir devenir adulte et qu'un langage,
propre à la télévision va s'instaurer ?
— Oui, sur tous les plans. Déjà, sur le
plan esthétique, un langage était en train
de se dégager, qui sur un certain plan
influençait le cinéma par exemple. Mais
je crois que c'est plus vaste que cela.
La notion de télévision que nous autres,
depuis vingt ans, dégageons petit à petit,
est une notion globale qui comprend
l'Information, la Variété,,la Dramatique :
une nouvelle forme de spectacle, de
culture et d'information qui n'est pas la
culture qu'on a connue jusqu'à présent.
Et là ont tend les mains à ceux de la
Sorbonne parce qu'on est tout à fait d'ac-
cord avec eux et que les problèmes sont
exactement les mêmes que ceux de l'Uni-
versité. Nous sommes tombés les pre-
miers en grève avec eux, et il est pos-
sible que nous restions les derniers. La
culture va assumer une nouvelle forme
que la télévision diffusera et créera. Sur
le plan de l'information, tout ce qu'on a
connu jusqu'à présent au Journal télé-
visé n'était que préscience, l'amorce, vio-
lemment combattue d'ailleurs par le gou-
vernement, de ce que la télévision pou-
vait être sur ce plan. Je ne vous demande
de penser qu'à « Zoom » du mardi après
le samedi des événements de la rue Gay-
plan esthétique, un langage était en train
de se dégager, qui sur un certain plan
influençait le cinéma par exemple. Mais
je crois que c'est plus vaste que cela.
La notion de télévision que nous autres,
depuis vingt ans, dégageons petit à petit,
est une notion globale qui comprend
l'Information, la Variété,,la Dramatique :
une nouvelle forme de spectacle, de
culture et d'information qui n'est pas la
culture qu'on a connue jusqu'à présent.
Et là ont tend les mains à ceux de la
Sorbonne parce qu'on est tout à fait d'ac-
cord avec eux et que les problèmes sont
exactement les mêmes que ceux de l'Uni-
versité. Nous sommes tombés les pre-
miers en grève avec eux, et il est pos-
sible que nous restions les derniers. La
culture va assumer une nouvelle forme
que la télévision diffusera et créera. Sur
le plan de l'information, tout ce qu'on a
connu jusqu'à présent au Journal télé-
visé n'était que préscience, l'amorce, vio-
lemment combattue d'ailleurs par le gou-
vernement, de ce que la télévision pou-
vait être sur ce plan. Je ne vous demande
de penser qu'à « Zoom » du mardi après
le samedi des événements de la rue Gay-
Lussae : c'était vraiment très extraordi-
naire comme happening en matière d'in-
formation. Sur le plan du divertissement
pur, il est très certain que tout change
aussi, je ne sais pas moi... Avcrty, par
exemple, l'a prouvé. Mais c'est un début,
tout peut devenir absolument extraordi-
naire si on laisse faire. L'essentiel c'est
d'arriver à créer les cadres.
naire comme happening en matière d'in-
formation. Sur le plan du divertissement
pur, il est très certain que tout change
aussi, je ne sais pas moi... Avcrty, par
exemple, l'a prouvé. Mais c'est un début,
tout peut devenir absolument extraordi-
naire si on laisse faire. L'essentiel c'est
d'arriver à créer les cadres.
— Que pensez-vous de l'agitation qui
anime toute la Maison de. la Radio où
chacun, du pins petit au plus grand, par-
ticipe au mouvement le plus qu'il peut
en donnant même au-delà de ses forces ?
anime toute la Maison de. la Radio où
chacun, du pins petit au plus grand, par-
ticipe au mouvement le plus qu'il peut
en donnant même au-delà de ses forces ?
— Cela ne peut se comparer qu'à ce
qui se passe en ce moment à la Sor-
bonne. On a refoulé les idées créatrices
des gens en leur imposant des décisions
prises par des non-professionnels dans
99 % des cas, et pendant des années.
Pendant dix ans, les décisions ont été
prises par un directeur nommé par le
gouvernement qui les faisait appliquer
par des gens nommés par le gouverne-
ment. Les professionnels ont envie de
donner leur avis pour que cette maison
marche, et non seulement de donner
leur avis mais de participer à l'élabora-
tion de la décision : cela est tout à l'ait
capital.
qui se passe en ce moment à la Sor-
bonne. On a refoulé les idées créatrices
des gens en leur imposant des décisions
prises par des non-professionnels dans
99 % des cas, et pendant des années.
Pendant dix ans, les décisions ont été
prises par un directeur nommé par le
gouvernement qui les faisait appliquer
par des gens nommés par le gouverne-
ment. Les professionnels ont envie de
donner leur avis pour que cette maison
marche, et non seulement de donner
leur avis mais de participer à l'élabora-
tion de la décision : cela est tout à l'ait
capital.
Miche/te O'Glor :
retrouver notre dignité
retrouver notre dignité
— Michelle O'Glor, vous êtes assistante
de réalisation. A l'Intersyndicale, vous
représentez non seulement les assistants,
mais tout le secteur production. Que
comprend ce secteur ?
de réalisation. A l'Intersyndicale, vous
représentez non seulement les assistants,
mais tout le secteur production. Que
comprend ce secteur ?
— Tous les techniciens de la produc-
tion : décorateurs, cameramen, mon-
teurs, assistants, directeurs photo, ingé-
nieurs du son... la liste est longue.
tion : décorateurs, cameramen, mon-
teurs, assistants, directeurs photo, ingé-
nieurs du son... la liste est longue.
— En gros tout le personnel qui colla-
bore à une production, qu'elle soit dra-
matique, de variété ou même un journal ?
Disons que, tontes ces personnes sont
rassemblées au sein de la production et
bore à une production, qu'elle soit dra-
matique, de variété ou même un journal ?
Disons que, tontes ces personnes sont
rassemblées au sein de la production et
sont en quelque sorte des intermédiaires
entre les créateurs, qui oui les idées, cl
le public. Les créateurs demandent la
liberté d'expression, le public souhaite la
liberté d'information. En quoi la liberté
de ce personnel intermédiaire est-elle en
danger ?
entre les créateurs, qui oui les idées, cl
le public. Les créateurs demandent la
liberté d'expression, le public souhaite la
liberté d'information. En quoi la liberté
de ce personnel intermédiaire est-elle en
danger ?
— En ce qui concerne les revendica-
tions proprement catégorielles de tout ce
personnel, depuis dix ans nous nous
heurtons à un mur. Toutes ces sections
de production ont compris que leurs re-
vendications ne pourraient être satis-
faites que si on changeait fondamenta-
lement les structures et le statut qu'on
nous a imposés en 1904. On a supprimé
les intermédiaires entre la Direction et
nous, la Direction ne nous consulte plus
jamais.
tions proprement catégorielles de tout ce
personnel, depuis dix ans nous nous
heurtons à un mur. Toutes ces sections
de production ont compris que leurs re-
vendications ne pourraient être satis-
faites que si on changeait fondamenta-
lement les structures et le statut qu'on
nous a imposés en 1904. On a supprimé
les intermédiaires entre la Direction et
nous, la Direction ne nous consulte plus
jamais.
-— Ce problème se pose au personnel
depuis très longlein]>s. Alors pourquoi
avoir a/tendu ce moment '.' Comment se
fait-il que le personnel de production se
trouve au milieu du combat ?
depuis très longlein]>s. Alors pourquoi
avoir a/tendu ce moment '.' Comment se
fait-il que le personnel de production se
trouve au milieu du combat ?
— Ce n'est pas la première fois que
le personnel de la production se met en
grève, mais il n'y a jamais eu grève
totale de la production, En 1905, nous
avons mené une grève, les seuls réalisa-
teurs, assistants, scripts et monteurs,
pour à peu près la même chose, c'est-à-
dire pour la liberté d'expression et les
conditions de travail. Cette grève, comme
nous l'avons menée à peu près seuls,
nous ne l'avons pas gagnée. On est resté
au statu quo cl depuis quatre ans tout
s'est aggravé.
le personnel de la production se met en
grève, mais il n'y a jamais eu grève
totale de la production, En 1905, nous
avons mené une grève, les seuls réalisa-
teurs, assistants, scripts et monteurs,
pour à peu près la même chose, c'est-à-
dire pour la liberté d'expression et les
conditions de travail. Cette grève, comme
nous l'avons menée à peu près seuls,
nous ne l'avons pas gagnée. On est resté
au statu quo cl depuis quatre ans tout
s'est aggravé.
Mais il y a autre chose : ce personnel,
qui touche de près à la fabrication des
émissions, est en même temps téléspec-
tateur. Il s'est vu collaborer à des émis-
sions dont la qualité était de plus en plus
médiocre, et a compris qu'il servait
plus ou moins l'abêtissement de la plus
grande couche de la population. A ce
moment-là, il a senti qu'on compromet-
tait sa dignité. La lutte que nous menons
actuellement c'est la lutte de gens qui
veulent retrouver- la dignité dans le tra-
vail, par la satisfaction de leurs revendi-
cations, mais aussi par le contenu de ce
qu'ils vont faire plus tard.
qui touche de près à la fabrication des
émissions, est en même temps téléspec-
tateur. Il s'est vu collaborer à des émis-
sions dont la qualité était de plus en plus
médiocre, et a compris qu'il servait
plus ou moins l'abêtissement de la plus
grande couche de la population. A ce
moment-là, il a senti qu'on compromet-
tait sa dignité. La lutte que nous menons
actuellement c'est la lutte de gens qui
veulent retrouver- la dignité dans le tra-
vail, par la satisfaction de leurs revendi-
cations, mais aussi par le contenu de ce
qu'ils vont faire plus tard.
— Le personnel de production reven-
dique donc la responsabilité, des pro-
grammes ?
dique donc la responsabilité, des pro-
grammes ?
— Ils veulent être représentés. Mais
ils ne revendiquent pas la création. C'est
la première fois que, dans l'histoire syn-
dicale de la télévision, il y a une telle
cohésion entre tous les personnels quels
qu'ils soient, ils sont tous dans la même
lutte avec les mêmes buts.
ils ne revendiquent pas la création. C'est
la première fois que, dans l'histoire syn-
dicale de la télévision, il y a une telle
cohésion entre tous les personnels quels
qu'ils soient, ils sont tous dans la même
lutte avec les mêmes buts.
Michel Polac:
notre profession
doit être définie
doit être définie
-- Michel Polac, nous êtes producteur
tant à la radio qu'à la télévision...
tant à la radio qu'à la télévision...
— Oui, producteur depuis pas loin de
vingt ans, puisque j'ai commencé mes
émissions à la radio en 1951. Je fais le
Masque cl la plume à France-Inter de-
puis 1954 et, à la télévision je suis pro-
ducteur depuis cinq ans avec une émis-
sion, Bibliothèque de poche, tous les
mois. Le mot « producteur » est, par rap-
port au cinéma source de confusion. Au
cinéma, c'est le monsieur qui apporte
l'argent. A la télévision et à la radio, il
apporte les idées et, en plus, assume la
responsabilité de l'émission.
vingt ans, puisque j'ai commencé mes
émissions à la radio en 1951. Je fais le
Masque cl la plume à France-Inter de-
puis 1954 et, à la télévision je suis pro-
ducteur depuis cinq ans avec une émis-
sion, Bibliothèque de poche, tous les
mois. Le mot « producteur » est, par rap-
port au cinéma source de confusion. Au
cinéma, c'est le monsieur qui apporte
l'argent. A la télévision et à la radio, il
apporte les idées et, en plus, assume la
responsabilité de l'émission.
Généralement, apportant l'idée, il t'ait
un travail d'auteur et de journaliste
(mise en forme, organisation, Choix des
textes, rythme de l'émission), avec la
collaboration d'un réalisateur.
un travail d'auteur et de journaliste
(mise en forme, organisation, Choix des
textes, rythme de l'émission), avec la
collaboration d'un réalisateur.
— En quoi le mouvement qui louche
l'().R.T.I'\ intéresse-t-il tout particulière-
ment les jirodiicteurs ?
l'().R.T.I'\ intéresse-t-il tout particulière-
ment les jirodiicteurs ?
Je crois qu'il les intéresse pour une
raison très simple. C'est que tout d'abord
cette profession n'est absolument pas
définie. Elle n'est même pas définie aux
yeux du percepteur.
raison très simple. C'est que tout d'abord
cette profession n'est absolument pas
définie. Elle n'est même pas définie aux
yeux du percepteur.
Nous ne sommes ni journalistes ni au-
teurs. Nous sommes payés au cachet
comme les acteurs. Nous sommes ce
qu'on appelle « hors statutaires », c'est-
à-dire que nous n'appartenons pas à
l'Office, que nous n'avons aucune garan-
tie de travail, que nos émissions, si elles
déplaisent à quelqu'un, peuvent être sup-
primées du joui' au lendemain sans au-
cune indemnité, enfin il n'y a aucun
critère professionnel.
teurs. Nous sommes payés au cachet
comme les acteurs. Nous sommes ce
qu'on appelle « hors statutaires », c'est-
à-dire que nous n'appartenons pas à
l'Office, que nous n'avons aucune garan-
tie de travail, que nos émissions, si elles
déplaisent à quelqu'un, peuvent être sup-
primées du joui' au lendemain sans au-
cune indemnité, enfin il n'y a aucun
critère professionnel.
10
Pour (|ii'iiiu' télévision soit vivnntc, il
lui faut un renouvellement constant,
donc un apport incessant d'idées par des
producteurs nouveaux. Mais il faut tout
de même un minimum de protection; les
journalistes ont un certain nombre de
protections plus ou moins suffisantes,
mais existantes. L'Opéra Comique, sous
l'Ancien Régime, était un endroit où les
ministres de sa Majesté venaient se dis-
traire et estimaient avoir un droit de
regard sur les spectacles, en ce sens
qu'ils désignaient la danseuse qui deve-
nait l'étoile n" 1. Et bien, c'est un peu
ce qui se passe à la télévision. Le met-
teur en scène, qui est le producteur ou le
réalisateur, n'est jamais complètement
maître de ce qu'il fait. Il n'a pas la libre
disposition des machinistes et des élec-
triciens. Il n'a pas toujours la libre dis-
position des acteurs qu'il veut choisir. Il
dépend de conditions parfois bureaucra-
tiques ou de crédits qui sont donnés par
des gens qui ne sont pas du spectacle,
lui plus de cela, la maison est dirigée
par un directeur, mais ce directeur lui-
même étant nommé par le gouvernement,
si un ministre veut imposer sa danseuse
ou sa petite idée, ou interdire quelque
chose qui ne lui convient pas, il peut
toujours le faire.
lui faut un renouvellement constant,
donc un apport incessant d'idées par des
producteurs nouveaux. Mais il faut tout
de même un minimum de protection; les
journalistes ont un certain nombre de
protections plus ou moins suffisantes,
mais existantes. L'Opéra Comique, sous
l'Ancien Régime, était un endroit où les
ministres de sa Majesté venaient se dis-
traire et estimaient avoir un droit de
regard sur les spectacles, en ce sens
qu'ils désignaient la danseuse qui deve-
nait l'étoile n" 1. Et bien, c'est un peu
ce qui se passe à la télévision. Le met-
teur en scène, qui est le producteur ou le
réalisateur, n'est jamais complètement
maître de ce qu'il fait. Il n'a pas la libre
disposition des machinistes et des élec-
triciens. Il n'a pas toujours la libre dis-
position des acteurs qu'il veut choisir. Il
dépend de conditions parfois bureaucra-
tiques ou de crédits qui sont donnés par
des gens qui ne sont pas du spectacle,
lui plus de cela, la maison est dirigée
par un directeur, mais ce directeur lui-
même étant nommé par le gouvernement,
si un ministre veut imposer sa danseuse
ou sa petite idée, ou interdire quelque
chose qui ne lui convient pas, il peut
toujours le faire.
Nous sommes partis de la revendica-
tion la plus matérielle pour aller à la
revendication la plus idéaliste et la plus
spirituelle, il est évident que le déclen-
chement s'est fait chez nous à un moment
bien précis : lorsque les étudiants ont
manifesté. Nous avons senti que nous
étions prisonniers de tas de structures
qui nous étouffaient et nous avons été
sensibilisés par les problèmes de l'in-
formation. Le problème de la liberté
d'expression, d'objectivité, s'est posé tout
d'abord aux journalistes. Mais les pro-
ducteurs sont aussi concernés, et pas seu-
lement les producteurs de magazines de
télévision ou de radio. En dehors même
des problèmes purement politiques, nous
sommes constamment au bord d'une cen-
sure. Si nous voulons faire une émission
sur les femmes de ménage, par exemple,
à un moment donné le problème de la
censure se posera. Alors, il faudrait faire
des émissions intemporelles, qui se pas-
sent entre les murs blancs d'un apparte-
ment parisien du XVI" arrondissement,
pour que nous n'ayons pas de problème.
tion la plus matérielle pour aller à la
revendication la plus idéaliste et la plus
spirituelle, il est évident que le déclen-
chement s'est fait chez nous à un moment
bien précis : lorsque les étudiants ont
manifesté. Nous avons senti que nous
étions prisonniers de tas de structures
qui nous étouffaient et nous avons été
sensibilisés par les problèmes de l'in-
formation. Le problème de la liberté
d'expression, d'objectivité, s'est posé tout
d'abord aux journalistes. Mais les pro-
ducteurs sont aussi concernés, et pas seu-
lement les producteurs de magazines de
télévision ou de radio. En dehors même
des problèmes purement politiques, nous
sommes constamment au bord d'une cen-
sure. Si nous voulons faire une émission
sur les femmes de ménage, par exemple,
à un moment donné le problème de la
censure se posera. Alors, il faudrait faire
des émissions intemporelles, qui se pas-
sent entre les murs blancs d'un apparte-
ment parisien du XVI" arrondissement,
pour que nous n'ayons pas de problème.
Nous ne sommes pas satisfaits de la
radio et de la télévision telles qu'elles
se l'ont en ce moment. Il y a une force
d'inertie telle que. les idées neuves n'ar-
radio et de la télévision telles qu'elles
se l'ont en ce moment. Il y a une force
d'inertie telle que. les idées neuves n'ar-
rivent pas à passer. Personnellement,
on m'avait commandé une émission pour
le grand public sur le « livre de poche ».
Or cette émission on l'a passée entre
22 et 23 heures. Le grand public dor-
mait. Je n'ai jamais pu avoir une heure
convenable, parce que chaque fois il y
avait toujours une émission d'un minis-
tère.
on m'avait commandé une émission pour
le grand public sur le « livre de poche ».
Or cette émission on l'a passée entre
22 et 23 heures. Le grand public dor-
mait. Je n'ai jamais pu avoir une heure
convenable, parce que chaque fois il y
avait toujours une émission d'un minis-
tère.
— // est une question qui revient sou-
vent : comment va-t-on tenir compte (in
goût du public ?
vent : comment va-t-on tenir compte (in
goût du public ?
— On ne peut pas préjuger du goût du
public. .l'ai étudié la question aux Ktats-
Unis et ce qui m'a frappé c'est l'angoisse
des directeurs des stations américaines
qui ont pourtant un système de sondage
fantastique. Nous qui avons des systèmes
de sondage absolument ridicules, nous le
savons encore moins. Mais je crois que
le public, en réalité, ne sait jamais exac-
tement ce qu'il veut, et ce qui fait la
force d'une télévision libre, d'une radio
libre, c'est de faire avancer le public
et non pas d'essayer de le satisfaire au
niveau où il se trouve et même un petit
peu plus bas.
public. .l'ai étudié la question aux Ktats-
Unis et ce qui m'a frappé c'est l'angoisse
des directeurs des stations américaines
qui ont pourtant un système de sondage
fantastique. Nous qui avons des systèmes
de sondage absolument ridicules, nous le
savons encore moins. Mais je crois que
le public, en réalité, ne sait jamais exac-
tement ce qu'il veut, et ce qui fait la
force d'une télévision libre, d'une radio
libre, c'est de faire avancer le public
et non pas d'essayer de le satisfaire au
niveau où il se trouve et même un petit
peu plus bas.
M. Favre :
la participation de tous
à la vie de la Maison
à la vie de la Maison
— M. Favre, vous êtes à l'Intersyndi-
cale le représentant du personnel admi-
nistratif. Apparemment, le personnel ad-
ministratif ne semble pas concerné par
les motifs de la grève de l'ensemble de
l'O.R.T.F., motifs qui ressemblent à un
mot d'ordre : liberté, liberté d'expres-
sion, liberté d'information.
cale le représentant du personnel admi-
nistratif. Apparemment, le personnel ad-
ministratif ne semble pas concerné par
les motifs de la grève de l'ensemble de
l'O.R.T.F., motifs qui ressemblent à un
mot d'ordre : liberté, liberté d'expres-
sion, liberté d'information.
Or, les personnels administratifs font
la grève, et ils la font pour obtenir cette
liberté.
la grève, et ils la font pour obtenir cette
liberté.
— Je crois que les personnels admi-
nistratifs font cette grève, d'abord parce
qu'ils se sont sentis à l'écart de cette
maison qui vit pour le spectacle.
nistratifs font cette grève, d'abord parce
qu'ils se sont sentis à l'écart de cette
maison qui vit pour le spectacle.
L'un des éléments qui sera le plus po-
sitif pour les administratifs c'est d'avoir
sitif pour les administratifs c'est d'avoir
compris ce qu'était la maison pour la-
quelle ils travaillaient. L'ensemble du
personnel de la maison qui a posé ses
problèmes l'a fait devant le personnel
administratif, qui s'est intéressé, dès
lors, aux produits qu'il fabriquait.
quelle ils travaillaient. L'ensemble du
personnel de la maison qui a posé ses
problèmes l'a fait devant le personnel
administratif, qui s'est intéressé, dès
lors, aux produits qu'il fabriquait.
Il y a donc eu une prise de conscience
de ce que faisait la maison, d'abord, et
ensuite une sorte de malaise d'être un
personnel de gestion au service de cho-
ses qui n'étaient pas nobles. Il s'est rendu
compte de son importance dans le mé-
canisme.
de ce que faisait la maison, d'abord, et
ensuite une sorte de malaise d'être un
personnel de gestion au service de cho-
ses qui n'étaient pas nobles. Il s'est rendu
compte de son importance dans le mé-
canisme.
-- // ;/ a donc en une double décou-
verte : une découverte agréable de l'uni-
vers dans lequel ils se trouvent imbri-
qués, puis découverte disons désagréable,
celle de participer à une maison dont le
prestige allait s'amenuisant. Mais qu'est-
ce que les administratifs attendent du
bouleversement qui a été déclenché?
verte : une découverte agréable de l'uni-
vers dans lequel ils se trouvent imbri-
qués, puis découverte disons désagréable,
celle de participer à une maison dont le
prestige allait s'amenuisant. Mais qu'est-
ce que les administratifs attendent du
bouleversement qui a été déclenché?
— Je crois qu'ils attendent une chose
extraordinaire, ils attendent de partici-
per à la vie de la maison, non seulement
à travers les cadres syndicaux mais, vrai-
ment, par une représentation dans les
instances qui décideront de la marche
de la maison; c'est un des faits impor-
tants dans cette grève.
extraordinaire, ils attendent de partici-
per à la vie de la maison, non seulement
à travers les cadres syndicaux mais, vrai-
ment, par une représentation dans les
instances qui décideront de la marche
de la maison; c'est un des faits impor-
tants dans cette grève.
Il faudra donc révolutionner, nous
aussi, nos habitudes de travail pour que
cette entreprise devienne vraiment une
entreprise de spectacle, aussi bien au
niveau des gens qui sont en contact avec
le public que de ceux qui feront le tra-
vail de gestion.
aussi, nos habitudes de travail pour que
cette entreprise devienne vraiment une
entreprise de spectacle, aussi bien au
niveau des gens qui sont en contact avec
le public que de ceux qui feront le tra-
vail de gestion.
F. de Closets :
une revendication
qui concerne
l'ensemble des Français
qui concerne
l'ensemble des Français
— François de Closets, vous êtes jour-
naliste à la Télévision, vous traitez des
problèmes scientifiques au Journal Télé-
visé; un mot revient très fréquemment
dans les motions votées par les journa-
listes de. la Télévision, et même par l'en-
naliste à la Télévision, vous traitez des
problèmes scientifiques au Journal Télé-
visé; un mot revient très fréquemment
dans les motions votées par les journa-
listes de. la Télévision, et même par l'en-
11
semble de l'O.ft.T.F., le mol « apoli-
tisme ». Si on regarde les choses en face,
on constate que, pour obtenir cet apoli-
tisme, irons vous attaquez en fait à un
gouvernement, vous faites de la politique.
tisme ». Si on regarde les choses en face,
on constate que, pour obtenir cet apoli-
tisme, irons vous attaquez en fait à un
gouvernement, vous faites de la politique.
— Le problème vient de beaucoup
plus loin. Il y a des savants — vous
voyez que cela concerne aussi les pro-
blèmes scientifiques qui ont découvert
un certain nombre de choses : les ondes
hertziennes, les antennes, les tubes ca-
thodiques, etc. Avec tout cela, ils ont t'ait
une nouveauté : la Télévision; il y avait
là un marclié commercial évident. De
ce fait, la Télévision, en très peu de
temps, s'est introduite partout. On s'est
aperçu qu'avec la Télévision omnipré-
sente, l'information devenait action,
qu'en informant les gens on pouvait vé-
ritablement déterminer leur comporte-
ment, leur attitude. (Vêtait un quatrième
pouvoir; or la place des trois premiers
pouvoirs est parfaitement prévue et dé-
finie dans la Constitution; pas celle du
quatrième. De ce fait, chaque pays, se-
lon son tempérament, a pris cette nou-
veauté et l'a assimilée dans la philosophie
de sa civilisation : les Américains, qui
remettent tout à l'entreprise privée, ont
fait des Télévisions privées, les Français,
pour qui tout naturellement se ramène à
l'Etat, au gouvernement, ont fait une
télévision de gouvernement. Ça n'a pas
marché, on a tâtonné, cherché, changé
les statuts, etc. Aujourd'hui, on constate
qu'il faut une remise en cause radicale.
Cette remise en cause radicale qu'est-ce
que c'est? C'est que, de même qu'on a
séparé le judiciaire de l'exécutif, de
même il faut séparer le pouvoir d'infor-
mation du pouvoir exécutif; c'est cela
le but fondamental et, en fait, si notre
Société était organisée correctement, en
fonction du progrès scientifique, c'est
avant, c'est dès que des savants ont com-
mencé dans leur laboratoire à faire des
découvertes, qu'on aurait dû adapter nos
structures constitutionnelles. On ne l'a
pas fait, il faut donc le faire à chaud,
obtenir maintenant la séparation du
pouvoir exécutif et du pouvoir d'infor-
mer principalement par le canal de la
Télévision. 11 se trouve qu'actuellement
le pouvoir exécutif est assumé par un
gouvernement dont le Premier Ministre
est M. Pompidou. Mais cela c'est un dé-
tail, ce qui compte fondamentalement
c'est cette suppression, et si demain le
chef de l'exécutif s'appelait d'un autre
nom, nous avons l'occasion de le dire et
plus loin. Il y a des savants — vous
voyez que cela concerne aussi les pro-
blèmes scientifiques qui ont découvert
un certain nombre de choses : les ondes
hertziennes, les antennes, les tubes ca-
thodiques, etc. Avec tout cela, ils ont t'ait
une nouveauté : la Télévision; il y avait
là un marclié commercial évident. De
ce fait, la Télévision, en très peu de
temps, s'est introduite partout. On s'est
aperçu qu'avec la Télévision omnipré-
sente, l'information devenait action,
qu'en informant les gens on pouvait vé-
ritablement déterminer leur comporte-
ment, leur attitude. (Vêtait un quatrième
pouvoir; or la place des trois premiers
pouvoirs est parfaitement prévue et dé-
finie dans la Constitution; pas celle du
quatrième. De ce fait, chaque pays, se-
lon son tempérament, a pris cette nou-
veauté et l'a assimilée dans la philosophie
de sa civilisation : les Américains, qui
remettent tout à l'entreprise privée, ont
fait des Télévisions privées, les Français,
pour qui tout naturellement se ramène à
l'Etat, au gouvernement, ont fait une
télévision de gouvernement. Ça n'a pas
marché, on a tâtonné, cherché, changé
les statuts, etc. Aujourd'hui, on constate
qu'il faut une remise en cause radicale.
Cette remise en cause radicale qu'est-ce
que c'est? C'est que, de même qu'on a
séparé le judiciaire de l'exécutif, de
même il faut séparer le pouvoir d'infor-
mation du pouvoir exécutif; c'est cela
le but fondamental et, en fait, si notre
Société était organisée correctement, en
fonction du progrès scientifique, c'est
avant, c'est dès que des savants ont com-
mencé dans leur laboratoire à faire des
découvertes, qu'on aurait dû adapter nos
structures constitutionnelles. On ne l'a
pas fait, il faut donc le faire à chaud,
obtenir maintenant la séparation du
pouvoir exécutif et du pouvoir d'infor-
mer principalement par le canal de la
Télévision. 11 se trouve qu'actuellement
le pouvoir exécutif est assumé par un
gouvernement dont le Premier Ministre
est M. Pompidou. Mais cela c'est un dé-
tail, ce qui compte fondamentalement
c'est cette suppression, et si demain le
chef de l'exécutif s'appelait d'un autre
nom, nous avons l'occasion de le dire et
de le répéter à tous les leaders de tous
les groupes politiques, nous aurions les
mêmes revendications. Nous voulons di-
vorcer. Ce n'est pas une question de par-
tenaire, ce n'est pas la tête du parte-
naire qui nous déplaît : c'est l'union que
nous trouvons immorale, parce que
l'union entre la Télévision et le Gouver-
nement ne peut pas permettre à la Télé-
vision de jouer son rôle dans le pays. Le
divorce, ou bien le partenaire est décidé
à vous l'accorder, cela donne un divorce
à l'amiable, ou bien il se fait tirer'
l'oreille, on se fait des scènes de ménage
et le conjoint qui veut Je divorce essaie
de l'obtenir, c'est tout. Cela n'empêche
pas qu'un lendemain du divorce, parfois,
les conjoints deviennent les meilleurs
amis du monde.
les groupes politiques, nous aurions les
mêmes revendications. Nous voulons di-
vorcer. Ce n'est pas une question de par-
tenaire, ce n'est pas la tête du parte-
naire qui nous déplaît : c'est l'union que
nous trouvons immorale, parce que
l'union entre la Télévision et le Gouver-
nement ne peut pas permettre à la Télé-
vision de jouer son rôle dans le pays. Le
divorce, ou bien le partenaire est décidé
à vous l'accorder, cela donne un divorce
à l'amiable, ou bien il se fait tirer'
l'oreille, on se fait des scènes de ménage
et le conjoint qui veut Je divorce essaie
de l'obtenir, c'est tout. Cela n'empêche
pas qu'un lendemain du divorce, parfois,
les conjoints deviennent les meilleurs
amis du monde.
Je reviens à l'introduction du progrès
qui bouleverse notre monde. Il y a mille
cas : les ordinateurs, les satellites de
télécommunication, les greffes d'organes,
les insecticides, l'automobile, tout ce que
vous voulez; à chaque fois se produit
la même chose, tout change et l'individu
au XX'' siècle doit s'habituer à vivre dans
un inonde en évolution permanente alors
que, traditionnellement, il vivait dans
un monde qui ne bougeait pas. Alors,
lorsque l'individu vivait dans un monde
avec un mode de vie qui se continuait,
il pouvait accepter de n'être pas bien
informé, d'être un peu en dehors du
cou]) et que d'autres décident pour lui,
puisque, de toute façon, ça continuait
sans lui apporter de grandes surprises.
qui bouleverse notre monde. Il y a mille
cas : les ordinateurs, les satellites de
télécommunication, les greffes d'organes,
les insecticides, l'automobile, tout ce que
vous voulez; à chaque fois se produit
la même chose, tout change et l'individu
au XX'' siècle doit s'habituer à vivre dans
un inonde en évolution permanente alors
que, traditionnellement, il vivait dans
un monde qui ne bougeait pas. Alors,
lorsque l'individu vivait dans un monde
avec un mode de vie qui se continuait,
il pouvait accepter de n'être pas bien
informé, d'être un peu en dehors du
cou]) et que d'autres décident pour lui,
puisque, de toute façon, ça continuait
sans lui apporter de grandes surprises.
Mais au moment où vous demandez à
l'individu d'accepter de s'installer dans
un changement permanent, qui est assez
contraire aux volontés profondes de la
nature humaine, eh bien! il faut l'ins-
taller dans une société qui lui permette
d'accepter cette situation. Et là la télé-
vision a un rôle essentiel. L'individu est
inquiet d'une façon assez confuse; il ne
sait pas toujours manifester son inquié-
tude, mais il est inquiet. Il n'a pas con-
fiance dans son époque. Mais il y a la
Télévision, et la Télévision peut être
véritablement le révélateur; le révéla-
teur du pays, de son évolution, de ses
problèmes; elle peut être, en somme, le
miroir où il comprendra en termes clairs
ce qui pour lui est confus et inquiétant.
C'est cela que doit être la Télévision.
Tant que la Télévision sera mariée au
gouvernement, toutes les tensions qui
ont énormément contribué à la crise ac-
tuelle subsisteront. Si la France veut sor-
l'individu d'accepter de s'installer dans
un changement permanent, qui est assez
contraire aux volontés profondes de la
nature humaine, eh bien! il faut l'ins-
taller dans une société qui lui permette
d'accepter cette situation. Et là la télé-
vision a un rôle essentiel. L'individu est
inquiet d'une façon assez confuse; il ne
sait pas toujours manifester son inquié-
tude, mais il est inquiet. Il n'a pas con-
fiance dans son époque. Mais il y a la
Télévision, et la Télévision peut être
véritablement le révélateur; le révéla-
teur du pays, de son évolution, de ses
problèmes; elle peut être, en somme, le
miroir où il comprendra en termes clairs
ce qui pour lui est confus et inquiétant.
C'est cela que doit être la Télévision.
Tant que la Télévision sera mariée au
gouvernement, toutes les tensions qui
ont énormément contribué à la crise ac-
tuelle subsisteront. Si la France veut sor-
tir de la crise actuelle et si elle veut évi-
ter le retour d'une autre crise, il est ab-
solument essentiel qu'elle ait une Télévi-
sion dans laquelle les Français se recon-
naissent et, plus même, se découvrent.
Tant qu'ils auront une suspicion vis-à-
vis de la Télévision, tant qu'elle ne leur
apportera pas ça, un élément fondamen-
tal sera en place pour permettre le retour
d'une nouvelle tension de ce genre.
ter le retour d'une autre crise, il est ab-
solument essentiel qu'elle ait une Télévi-
sion dans laquelle les Français se recon-
naissent et, plus même, se découvrent.
Tant qu'ils auront une suspicion vis-à-
vis de la Télévision, tant qu'elle ne leur
apportera pas ça, un élément fondamen-
tal sera en place pour permettre le retour
d'une nouvelle tension de ce genre.
four i/arau/ir celle Irausformaliou.
pour t/aranlir celle po/ilique, les jonrini-
li.tles de l'O.li.T.I''. et le personnel dans
son ensemble proposent une solu/ion :
la parlicipa/ion.
pour t/aranlir celle po/ilique, les jonrini-
li.tles de l'O.li.T.I''. et le personnel dans
son ensemble proposent une solu/ion :
la parlicipa/ion.
- • 11 est bien certain que d'arriver
à faire assumer à la Télévision ces fonc-
tions importantes ce n'est pas une affaire
d'amateurs. D'abord, à supposer même
que les gens nommés par le gouverne-
ment (c'est le cas pour la H.B.C. qui est
parfaitement indépendante avec des gens
nommés par le gouvernement), donc
à supposer même que ces gens soient
pleins de la meilleure volonté du monde,
décidés à ne pas faire lu Télévision que
souhaite la majorité incarnée par le gou-
vernement, eh! bien, tant qu'on aura des
amateurs on ne pourra pas remplir effi-
cacement cette fonction. 11 faut que les
professionnels (du spectacle ou de l'in-
formation, etc.) soient à tous les niveaux
consultés. Et il faut ensuite que ces aspi-
rations soient mises en forme pur des
professionnels avec-, leur collaboration et
leur participation. C'est cela qu'on veut,
ce qui n'exclut absolument pas qu'en
dernière analyse il y ait un pouvoir de
décision fort dans l'Organisme, lequel
pouvoir puisera sa source dans la Na-
tion; il sera contrôlé en permanence par
elle, par ses représentants.
à faire assumer à la Télévision ces fonc-
tions importantes ce n'est pas une affaire
d'amateurs. D'abord, à supposer même
que les gens nommés par le gouverne-
ment (c'est le cas pour la H.B.C. qui est
parfaitement indépendante avec des gens
nommés par le gouvernement), donc
à supposer même que ces gens soient
pleins de la meilleure volonté du monde,
décidés à ne pas faire lu Télévision que
souhaite la majorité incarnée par le gou-
vernement, eh! bien, tant qu'on aura des
amateurs on ne pourra pas remplir effi-
cacement cette fonction. 11 faut que les
professionnels (du spectacle ou de l'in-
formation, etc.) soient à tous les niveaux
consultés. Et il faut ensuite que ces aspi-
rations soient mises en forme pur des
professionnels avec-, leur collaboration et
leur participation. C'est cela qu'on veut,
ce qui n'exclut absolument pas qu'en
dernière analyse il y ait un pouvoir de
décision fort dans l'Organisme, lequel
pouvoir puisera sa source dans la Na-
tion; il sera contrôlé en permanence par
elle, par ses représentants.
- C.e mouvement semble irréversible.
Je pense qu'on a caaleinenl du mal à en
voir la fin. Jusqu'où ira le personnel de
l'O.R.T.I'.?
Je pense qu'on a caaleinenl du mal à en
voir la fin. Jusqu'où ira le personnel de
l'O.R.T.I'.?
— Ce qu'il y a de plus frappant à voir
c'est que dans une grève générale, où,
somme toute, les satisfactions matérielles
jouent un rôle immense pour amener la
reprise du travail, le personnel de
l'O.K.T.F., à lu base, exerce une pression
considérable, même sur ses dirigeants,
pour que les problèmes fondamentaux,
dont je viens de vous parler, restent au
premier plan des revendications. Le per-
sonnel, dans son ensemble, et cela de-
puis l'ouvrier, le technicien, jusqu'à
l'auteur et le réalisateur, refuse, dans
c'est que dans une grève générale, où,
somme toute, les satisfactions matérielles
jouent un rôle immense pour amener la
reprise du travail, le personnel de
l'O.K.T.F., à lu base, exerce une pression
considérable, même sur ses dirigeants,
pour que les problèmes fondamentaux,
dont je viens de vous parler, restent au
premier plan des revendications. Le per-
sonnel, dans son ensemble, et cela de-
puis l'ouvrier, le technicien, jusqu'à
l'auteur et le réalisateur, refuse, dans
12
l'état aetuel des choses, de reprendre le
travail sur de simples satisfactions ma-
térielles. (Test parfaitement net. Mainte-
nant, pour ce qui est des mesures tran-
sitoires, c'est-à-dire des mesures immé-
diates, qui en l'absence d'une nouvelle
loi pourraient amener cet apaisement,
créant un engagement irréversible dans
cette voie et de la cogestion et de la par-
ticipation de la Nation à sa Télévision,
à sa Radio, il est certain que beaucoup
de nu-sures possibles sont envisageables :
nous en avons proposé une liste qui sont
parfaitement légales. On peut en imagi-
ner d'autres. Si elles ont la même valeur,
valeur de situation nouvelle, de fait nou-
veau engageant la Télévision dans la
voie que nous désirons, la reprise, du
travail sera très rapide. Car, véritable-
ment, si, pour les téléspectateurs, il est
triste de voir les antennes et les écrans
dans cette situation, ça l'est sûrement
encore beaucoup plus pour les gens qui
consacrent loute leur activité à la Hadio
et à la Télévision.
travail sur de simples satisfactions ma-
térielles. (Test parfaitement net. Mainte-
nant, pour ce qui est des mesures tran-
sitoires, c'est-à-dire des mesures immé-
diates, qui en l'absence d'une nouvelle
loi pourraient amener cet apaisement,
créant un engagement irréversible dans
cette voie et de la cogestion et de la par-
ticipation de la Nation à sa Télévision,
à sa Radio, il est certain que beaucoup
de nu-sures possibles sont envisageables :
nous en avons proposé une liste qui sont
parfaitement légales. On peut en imagi-
ner d'autres. Si elles ont la même valeur,
valeur de situation nouvelle, de fait nou-
veau engageant la Télévision dans la
voie que nous désirons, la reprise, du
travail sera très rapide. Car, véritable-
ment, si, pour les téléspectateurs, il est
triste de voir les antennes et les écrans
dans cette situation, ça l'est sûrement
encore beaucoup plus pour les gens qui
consacrent loute leur activité à la Hadio
et à la Télévision.
grève ce soutien populaire est de plus en
plus large, — dans ces conditions il ne
cédera pas! 11 ne peut pas céder! ('/est
donc maintenant une question de pou-
voir. ])e savoir quand le pouvoir exécutif
sera décidé à entamer la procédure de
divorce.
plus large, — dans ces conditions il ne
cédera pas! 11 ne peut pas céder! ('/est
donc maintenant une question de pou-
voir. ])e savoir quand le pouvoir exécutif
sera décidé à entamer la procédure de
divorce.
Kcoutez, c'est véritablement, à
l'heure actuelle, une décision qui dépend
entièrement du gouvernement, ("est une
décision politique et là, véritablement,
les positions du personnel, de l'Intersyn-
dicale sont parfaitement claires. Ces
semaines de grève ont prouvé, de fa-
çon évidente, que la détermination du
personnel est totale, que. son unité est
absolue, que sa volonté ne faiblira pas el
est déterminée- sur des objectifs parfaite-
ment précis. Bon. A partir de là, je vous
l'ai dil, il y a beaucoup de solutions
juridiques. Nous sommes le pays des
lois : ce n'est pas pour rien. Le tout est
de savoir s'il y aura une volonté politi-
que, de la part du pouvoir exécutif actuel.
Ksl-ce qu'il y aura une volonté d'entrer
dans cette voie ou un refus basé sur le
calcul que la grève, à la longue, pourrait
s'user, etc. .le crois que ce calcul est
faux. Tout montre que de plus en plus
l'opinion publique a pris conscience du
fait que les journalistes, les personnels
de l'O.R.T.F. n'infligent pas cette grève
au public pour des revendications maté-
rielles, mais pour une revendication qui
concerne l'ensemble des Français. Et,
dans cette mesure, je crois que tant que
le personnel se sentira ainsi soutenu par
le publie, et depuis le début de la
l'heure actuelle, une décision qui dépend
entièrement du gouvernement, ("est une
décision politique et là, véritablement,
les positions du personnel, de l'Intersyn-
dicale sont parfaitement claires. Ces
semaines de grève ont prouvé, de fa-
çon évidente, que la détermination du
personnel est totale, que. son unité est
absolue, que sa volonté ne faiblira pas el
est déterminée- sur des objectifs parfaite-
ment précis. Bon. A partir de là, je vous
l'ai dil, il y a beaucoup de solutions
juridiques. Nous sommes le pays des
lois : ce n'est pas pour rien. Le tout est
de savoir s'il y aura une volonté politi-
que, de la part du pouvoir exécutif actuel.
Ksl-ce qu'il y aura une volonté d'entrer
dans cette voie ou un refus basé sur le
calcul que la grève, à la longue, pourrait
s'user, etc. .le crois que ce calcul est
faux. Tout montre que de plus en plus
l'opinion publique a pris conscience du
fait que les journalistes, les personnels
de l'O.R.T.F. n'infligent pas cette grève
au public pour des revendications maté-
rielles, mais pour une revendication qui
concerne l'ensemble des Français. Et,
dans cette mesure, je crois que tant que
le personnel se sentira ainsi soutenu par
le publie, et depuis le début de la
François Chaumette :
un étage de studios
écrasé
par 12 étages de bureaux
-— François (lhanmelte, DOUX représen-
te: tin sein de l'Intersyndicale, le Syndi-
cal français des acteurs.
te: tin sein de l'Intersyndicale, le Syndi-
cal français des acteurs.
Les acteurs interprètent des te.rtes. Ils
sont donc libres de s'exprimer comme ils
Dénient, en accord avec les réalisa leurs.
Le problème, de la liberté d'e.r]>ression
ne semble donc pas à priori les loucher.
Alors, pourquoi sont-ils solidaires du
mouvement gui anime l'O.R.T.F.?
sont donc libres de s'exprimer comme ils
Dénient, en accord avec les réalisa leurs.
Le problème, de la liberté d'e.r]>ression
ne semble donc pas à priori les loucher.
Alors, pourquoi sont-ils solidaires du
mouvement gui anime l'O.R.T.F.?
----- S'il n'y a pas « fonction créatrice, »
dans le métier d'acteur, il y a quand
même responsabilité humaine; lorsque
l'on a à faire « passer » un texte : on
est quand même profondément concerné
par ce texte. Il est donc normal que les
acteurs soient solidaires de tous les per-
sonnels de cette maison qui se battent
pour une liberté d'expression, une li-
berté d'information. C'est dans ce sens
que je peux répondre à cette question.
dans le métier d'acteur, il y a quand
même responsabilité humaine; lorsque
l'on a à faire « passer » un texte : on
est quand même profondément concerné
par ce texte. Il est donc normal que les
acteurs soient solidaires de tous les per-
sonnels de cette maison qui se battent
pour une liberté d'expression, une li-
berté d'information. C'est dans ce sens
que je peux répondre à cette question.
Est-ce que sur un plan pratique les
acteurs ont quelque chose à gagner de
ce qui se passe à l'heure actuelle à
l'O.R.T.F.'? Bien sur. Si vous voulez, on
va faire un peu d'histoire. Nous avons
consenti beaucoup de sacrifices, au début
de la télévision, parce que, lors des pre-
miers contacts, la télévision a l'ait valoir
qu'elle était un instrument naissant sus-
ceptible d'apporter du travail aux ac-
teurs. Nous avons participé avec enthou-
siasme à cette naissance d'un instrument
qui maintenant est majeur. Or la position
des acteurs n'a jamais été reconsidérée.
VA ce qui nous paraît extrêmement im-
portant, et peut-être sentimental, c'est
<[iie lorsque nous avons débuté dans les
unités de production qui se créaient, on
remarquait toujours une très grande so-
lidarité entre toutes les catégories do
acteurs ont quelque chose à gagner de
ce qui se passe à l'heure actuelle à
l'O.R.T.F.'? Bien sur. Si vous voulez, on
va faire un peu d'histoire. Nous avons
consenti beaucoup de sacrifices, au début
de la télévision, parce que, lors des pre-
miers contacts, la télévision a l'ait valoir
qu'elle était un instrument naissant sus-
ceptible d'apporter du travail aux ac-
teurs. Nous avons participé avec enthou-
siasme à cette naissance d'un instrument
qui maintenant est majeur. Or la position
des acteurs n'a jamais été reconsidérée.
VA ce qui nous paraît extrêmement im-
portant, et peut-être sentimental, c'est
<[iie lorsque nous avons débuté dans les
unités de production qui se créaient, on
remarquait toujours une très grande so-
lidarité entre toutes les catégories do
personnel. 11 y avait vraiment un « esprit
de troupe ». Et puis, petit à petit, la ma-
chine est devenue tentaculaire. On a
trouvé cette espèce de grande Maison de
la Radio qui est vraiment le symbole de
l'O.R.T.F. : un étage de studios écrasé
par douze étages de bureaux. C'est, pour
nous, une image de ce qu'est devenu cet
instrument adulte. Je ne dis pas qu'il
l'aille faire éclater l'administration; loin
de là (nous sommes solidaires du per-
sonnel administratif qui se bat). Mais je
pense que si nous ne sommes pas partie
prenante dans cet élément nous ne pour-
rons jamais, nous, arriver à trouver notre
forme adulte dans cet instrument adulte.
C'est pourquoi ce mouvement profond de
l'O.R.T.F. en ce moment nous paraît es-
sentiel.
de troupe ». Et puis, petit à petit, la ma-
chine est devenue tentaculaire. On a
trouvé cette espèce de grande Maison de
la Radio qui est vraiment le symbole de
l'O.R.T.F. : un étage de studios écrasé
par douze étages de bureaux. C'est, pour
nous, une image de ce qu'est devenu cet
instrument adulte. Je ne dis pas qu'il
l'aille faire éclater l'administration; loin
de là (nous sommes solidaires du per-
sonnel administratif qui se bat). Mais je
pense que si nous ne sommes pas partie
prenante dans cet élément nous ne pour-
rons jamais, nous, arriver à trouver notre
forme adulte dans cet instrument adulte.
C'est pourquoi ce mouvement profond de
l'O.R.T.F. en ce moment nous paraît es-
sentiel.
- - Je comprends qu'un acteur de se-
conde :one soit donc solidaire îles per-
sonnels en grève, parce que sa solidarité,
risque d'entraîner par la suite le renvoi
de l'ascenseur et, par conséquent, se tra-
duire par un rôle, donc un cachet; mais
François Chaumetle, acteur on ne peut
plus connu, n'a pas besoin, je pense, de
demander du travail à l'O.H.T.F. Par
conséquent, voire acte, est absolument
i/ralnit el finalement vous vous battez
jionr une idée. C'est le point de vue île
beaucoup d'acteurs?
conde :one soit donc solidaire îles per-
sonnels en grève, parce que sa solidarité,
risque d'entraîner par la suite le renvoi
de l'ascenseur et, par conséquent, se tra-
duire par un rôle, donc un cachet; mais
François Chaumetle, acteur on ne peut
plus connu, n'a pas besoin, je pense, de
demander du travail à l'O.H.T.F. Par
conséquent, voire acte, est absolument
i/ralnit el finalement vous vous battez
jionr une idée. C'est le point de vue île
beaucoup d'acteurs?
— Je crois que, chez la plupart (les
acteurs, c'est uniquement un problème
humain. Ils se sentent tous humainement
concernés par cette lutte puisqu'ils sen-
tent que c'est le moyen d'expression qui
leur échappe complètement en ce mo-
ment. Il faut arriver à faire de cette mai-
son un endroit où tout le monde travaille
dans l'harmonie et pour le bien de l'ins-
trument qui appartient finalement à
la nation tout entière. II me semble que
le dessin d'EFFEL qui dit « pas de
carré blanc pour un peuple adulte » ex-
prime bien la position de toutes nos pro-
fessions. Ce que nous voulons montrer à
un peuple d'adultes, c'est qu'il y a des
formes d'expression qu'il faut libérer
absolument, aussi bien dans l'informa-
tion que dans le domaine artistique.
acteurs, c'est uniquement un problème
humain. Ils se sentent tous humainement
concernés par cette lutte puisqu'ils sen-
tent que c'est le moyen d'expression qui
leur échappe complètement en ce mo-
ment. Il faut arriver à faire de cette mai-
son un endroit où tout le monde travaille
dans l'harmonie et pour le bien de l'ins-
trument qui appartient finalement à
la nation tout entière. II me semble que
le dessin d'EFFEL qui dit « pas de
carré blanc pour un peuple adulte » ex-
prime bien la position de toutes nos pro-
fessions. Ce que nous voulons montrer à
un peuple d'adultes, c'est qu'il y a des
formes d'expression qu'il faut libérer
absolument, aussi bien dans l'informa-
tion que dans le domaine artistique.
— Est-ce que Ions les comédiens sont
derrière vous?
derrière vous?
— Je pense. Je pense que le problème
de l'O.H.T.F. est celui qui sensibilise le
plus les comédiens depuis trois ou qua-
tre ans déjà et que si nous sommes venus
de l'O.H.T.F. est celui qui sensibilise le
plus les comédiens depuis trois ou qua-
tre ans déjà et que si nous sommes venus
13
M ci' mouvement ce n'est pas par hasard,
ce n'est pas pour accrocher un wagon il
un train en marche, c'est parce qu'on
était déjà dedans depuis trois ou quatre
ans et on attendait l'occasion de manifes-
ter notre présence.
ce n'est pas pour accrocher un wagon il
un train en marche, c'est parce qu'on
était déjà dedans depuis trois ou quatre
ans et on attendait l'occasion de manifes-
ter notre présence.
MM. Simonetti et Noguéra
cette action exceptionnelle
aura une suite
aura une suite
--- MM. Simonetti et Noyuera, vous re-
présentez à l'Intersyndicale l'ensemble
tics techniciens. Depuis que l'O.R.T.F.
existe on n'a jamais vu cela : pourquoi
13.000 personnes d'un seul coup ont-elles
décidé de tout arrêter '.'
présentez à l'Intersyndicale l'ensemble
tics techniciens. Depuis que l'O.R.T.F.
existe on n'a jamais vu cela : pourquoi
13.000 personnes d'un seul coup ont-elles
décidé de tout arrêter '.'
Simonetti. — Je crois que, pour la pre-
mière fois peut-être depuis la guerre, il
y a eu des mouvements sociaux dont
l'aspiration est très différente de ceux
que nous avons connus précédemment;
je veux parler du phénomène « étu-
diant ».
mière fois peut-être depuis la guerre, il
y a eu des mouvements sociaux dont
l'aspiration est très différente de ceux
que nous avons connus précédemment;
je veux parler du phénomène « étu-
diant ».
Les étudiants ont radicalement remis
en cause un certain nombre de choses.
Cela a conduit, ici comme ailleurs, à
contester fondamentalement les structu-
res, le mode de fonctionnement, la fina-
lité des entreprises.
en cause un certain nombre de choses.
Cela a conduit, ici comme ailleurs, à
contester fondamentalement les structu-
res, le mode de fonctionnement, la fina-
lité des entreprises.
Je ne crois pas qu'on puisse séparer
ce qui s'est passé à l'O.H.T.F. de ce qui
s'est passé dans l'ensemble du pays.
ce qui s'est passé à l'O.H.T.F. de ce qui
s'est passé dans l'ensemble du pays.
A l'O.R.T.F. il y a ceci de particulier
c'est que depuis 4 ans on a eu affaire à
une Direction ou à un Gouvernement qui
se sont fait de l'utilisation de l'Office,
une idée très restrictive; l'Office était un
domaine réservé. Et tout cela a conduit
à un autoritarisme, à une concentration
du pouvoir de décision qui, évidemment,
ont créé toutes les motivations d'une
explosion qui est venue en 1908, qui se-
rait certainement venue plus tard mais
pas dans les mêmes proportions si le
c'est que depuis 4 ans on a eu affaire à
une Direction ou à un Gouvernement qui
se sont fait de l'utilisation de l'Office,
une idée très restrictive; l'Office était un
domaine réservé. Et tout cela a conduit
à un autoritarisme, à une concentration
du pouvoir de décision qui, évidemment,
ont créé toutes les motivations d'une
explosion qui est venue en 1908, qui se-
rait certainement venue plus tard mais
pas dans les mêmes proportions si le
phénomène étudiant ne s'était pas pro-
duit.
duit.
Je crois qu'il y a une donnée qu'il faut
expliquer.
expliquer.
A force de parler de liberté, de démo-
cratie, de révolution, de changement, le
personnel de cette Maison a réalisé que
dans la société contemporaine, extrême-
ment complexe, l'information jouait un
rôle déterminant. Il n'y a pas liberté s'il
n'y a pas choix, et, pour qu'il y ait choix,
il faut qu'il y ait connaissance, c'est-à-
dire information objective.
cratie, de révolution, de changement, le
personnel de cette Maison a réalisé que
dans la société contemporaine, extrême-
ment complexe, l'information jouait un
rôle déterminant. Il n'y a pas liberté s'il
n'y a pas choix, et, pour qu'il y ait choix,
il faut qu'il y ait connaissance, c'est-à-
dire information objective.
Alors, chacun, d'une manière plus ou
moins claire, a ressenti cette absence
d'honnêteté dans l'information, cette pri-
vation de liberté que subissait le pays et
peut-être qu'au fond chacun se sentait
un peu coupable de participer à cette
intoxication permanente.
moins claire, a ressenti cette absence
d'honnêteté dans l'information, cette pri-
vation de liberté que subissait le pays et
peut-être qu'au fond chacun se sentait
un peu coupable de participer à cette
intoxication permanente.
Je crois que la globalisation qui va
résulter de l'action du personnel de l'Of-
fice tient essentiellement à cela. Evi-
demment, chacun a ses revendications;
on n'est pas des purs esprits, et cela vaut
pour toutes les catégories, y compris
pour les catégories de création, je dirai
peut-être même surtout pour elles, —
mais je crois qu'il y a eu cette globalisa-
tion à partir d'une mauvaise conscience,
que chacun a ressenti. .Et cela, je crois,
résulte de l'action des étudiants.
résulter de l'action du personnel de l'Of-
fice tient essentiellement à cela. Evi-
demment, chacun a ses revendications;
on n'est pas des purs esprits, et cela vaut
pour toutes les catégories, y compris
pour les catégories de création, je dirai
peut-être même surtout pour elles, —
mais je crois qu'il y a eu cette globalisa-
tion à partir d'une mauvaise conscience,
que chacun a ressenti. .Et cela, je crois,
résulte de l'action des étudiants.
Noç/uerti. — Nous sommes bien cons-
cients, au syndicat, que finalement
l'O.R.T.F. est une entreprise d'une im-
portance capitale dans le pays; pour ma
part, je considère que si l'O.R.T.F'. ne
« fabrique » pas l'opinion, il participe
largement à sa fabrication : les gens de
nos jours agissent et réagissent en fonc-
tion de ce qu'ils voient et entendent à
l'O.H.T.F.
cients, au syndicat, que finalement
l'O.R.T.F. est une entreprise d'une im-
portance capitale dans le pays; pour ma
part, je considère que si l'O.R.T.F'. ne
« fabrique » pas l'opinion, il participe
largement à sa fabrication : les gens de
nos jours agissent et réagissent en fonc-
tion de ce qu'ils voient et entendent à
l'O.H.T.F.
Comment vouez-vous l'issue de lu
lutte? On peut dire que dans ce combat
il ;/ a plusieurs forces. Il y a, peut-être
à lu pointe, ce n'est pus péjoratif pour
les autres, les créateurs, les journalistes,
les auteurs, et puis, derrière, lu troupe.
D'eux dépend l'issue du combat. Où vont-
ils les techniciens, jusqu'où iront-ils?
lutte? On peut dire que dans ce combat
il ;/ a plusieurs forces. Il y a, peut-être
à lu pointe, ce n'est pus péjoratif pour
les autres, les créateurs, les journalistes,
les auteurs, et puis, derrière, lu troupe.
D'eux dépend l'issue du combat. Où vont-
ils les techniciens, jusqu'où iront-ils?
Simonetti. — 11 y a la stratégie et puis
il y a la tactique.
il y a la tactique.
La stratégie est donc dans l'immédiat
la lutte, pratiquement sans issue, telle
la lutte, pratiquement sans issue, telle
que idéalement la chose a été posée par
le personnel. Mais il y a l'échéance élcc-
le personnel. Mais il y a l'échéance élcc-
F.n supposant que l'échéance confir-
me la V* République, on se rend bien
compte que dans l'immédiat il ne peut
pas y avoir une solution idéale.
me la V* République, on se rend bien
compte que dans l'immédiat il ne peut
pas y avoir une solution idéale.
On parle beaucoup de la prise en main
politique de l'O.H.T.F., mais ce que l'on
oublie souvent c'est qu'elle est liée à la
structure financière de l'Office.
politique de l'O.H.T.F., mais ce que l'on
oublie souvent c'est qu'elle est liée à la
structure financière de l'Office.
(le n'est pas plus par le ministère de
l'Information que par le ministère des
Finances que le Gouvernement tient
l'Office dans un état de dépendance.
l'Information que par le ministère des
Finances que le Gouvernement tient
l'Office dans un état de dépendance.
Dans l'immédiat, la grève est très dure.
Il n'y a, à mon avis, ni de possibilité
d'obtenir satisfaction à 100 %, ni même
une possibilité de compromission. 11 est
exclu que les organisations syndicales
puissent brader la grève en ce qui con-
cerne les principes.
Il n'y a, à mon avis, ni de possibilité
d'obtenir satisfaction à 100 %, ni même
une possibilité de compromission. 11 est
exclu que les organisations syndicales
puissent brader la grève en ce qui con-
cerne les principes.
La grève devra bien s'arrêter, ce sera
en juin ou en juillet, on ne sait pas, mais
enfin elle devra bien s'arrêter un jour.
en juin ou en juillet, on ne sait pas, mais
enfin elle devra bien s'arrêter un jour.
Il ne faudra pas, et c'est mon opinion
personnelle, que les principes soient bra-
dés. Il faudra que, après la grève, la lutte
continue pour la liberté de l'information,
pour la libéralisation de l'O.H.T.F'. L'ac-
tion continuera inévitablement parce que
le mouvement est maintenant lancé. Pro-
visoirement, le motif revendicatif 11" 1
le restera en tout état de cause pour les
organisations syndicales et pour le per-
sonnel. Donc la grève s'arrêtera comme
toutes les grèves, on continuera à pro-
gresser par la suite; je ne vois presonnel-
lement pas d'issue satisfaisante dans
l'immédiat.
personnelle, que les principes soient bra-
dés. Il faudra que, après la grève, la lutte
continue pour la liberté de l'information,
pour la libéralisation de l'O.H.T.F'. L'ac-
tion continuera inévitablement parce que
le mouvement est maintenant lancé. Pro-
visoirement, le motif revendicatif 11" 1
le restera en tout état de cause pour les
organisations syndicales et pour le per-
sonnel. Donc la grève s'arrêtera comme
toutes les grèves, on continuera à pro-
gresser par la suite; je ne vois presonnel-
lement pas d'issue satisfaisante dans
l'immédiat.
No(/nera. — Je crois aussi que si on
ne gagne pas dans le premier temps on
gagnera dans le deuxième temps, car fi-
nalement cette action exceptionnelle
aura une suite. On a lancé dans l'esprit
des gens, les idées qui sont finalement
révolutionnaires au niveau des principes
et au niveau des méthodes, et je crois
que dans les mois qui viennent les choses
se passeront dans l'O.H.T.F. d'une façon
différente.
ne gagne pas dans le premier temps on
gagnera dans le deuxième temps, car fi-
nalement cette action exceptionnelle
aura une suite. On a lancé dans l'esprit
des gens, les idées qui sont finalement
révolutionnaires au niveau des principes
et au niveau des méthodes, et je crois
que dans les mois qui viennent les choses
se passeront dans l'O.H.T.F. d'une façon
différente.
Je crois que l'on arrivera à ce que le
pays en fasse son affaire à lui, ce que
tous les syndicats souhaitent.
pays en fasse son affaire à lui, ce que
tous les syndicats souhaitent.
14
Roger Louis :
certaines structures
engendrent la qualité
des hommes
engendrent la qualité
des hommes
.le crois que dans une réorganisa-
iion future (le la Maison, on aura affaire
à des hommes (|ue j'appellerai « de télé-
vision ». Le résultat des réflexions que
nous faisons à l'heure actuelle montre
qu'il n'est pas possible de séparer les
hommes en catégories; ce sont des vesti-
ges de ce que la télévision a emprunté,
qui de Ja radio, qui de la presse, qui du
théâtre. Des réformes extrêmement pro-
fondes ne sont pas seulement (les réfor-
mes de structures administratives, mais
aussi des réformes de structure, syndicale
et des réformes de structure fondamen-
tale concernant les hommes eux-mêmes.
iion future (le la Maison, on aura affaire
à des hommes (|ue j'appellerai « de télé-
vision ». Le résultat des réflexions que
nous faisons à l'heure actuelle montre
qu'il n'est pas possible de séparer les
hommes en catégories; ce sont des vesti-
ges de ce que la télévision a emprunté,
qui de Ja radio, qui de la presse, qui du
théâtre. Des réformes extrêmement pro-
fondes ne sont pas seulement (les réfor-
mes de structures administratives, mais
aussi des réformes de structure, syndicale
et des réformes de structure fondamen-
tale concernant les hommes eux-mêmes.
Autant poser le problème de la liberté,
bien sur ! Bien sûr que c'est fondamen-
tal, c'est capital ! Mais il a été beaucoup
question d'impartialité, d'objectivité, et
c'est très embrouillé cette idée d'objec-
tivité, c'est très subjectif, .le pense que
finalement il faut que, les slructurcs de
celte Maison aboutissent effectivement
d'abord à une liberté, mais cela ne suf-
fit pas. Je crois qu'au travers du pro-
blème des journalistes se trouve posé le
problème d'ensemble de la télévision.
bien sur ! Bien sûr que c'est fondamen-
tal, c'est capital ! Mais il a été beaucoup
question d'impartialité, d'objectivité, et
c'est très embrouillé cette idée d'objec-
tivité, c'est très subjectif, .le pense que
finalement il faut que, les slructurcs de
celte Maison aboutissent effectivement
d'abord à une liberté, mais cela ne suf-
fit pas. Je crois qu'au travers du pro-
blème des journalistes se trouve posé le
problème d'ensemble de la télévision.
Finalement, on ne sortira jamais de
ce débat de l'impartialité ou de l'objec-
tivité si on le pose, en tenues si abstraits.
Qu'est-ce qu'une émission culturelle ?
ce débat de l'impartialité ou de l'objec-
tivité si on le pose, en tenues si abstraits.
Qu'est-ce qu'une émission culturelle ?
Toutes les émissions sont culturelles si
elles sont de qualité, si elles sont faites
par des hommes de qualité. Quand y
a-t-il garantie d'objectivité ou d'impartia-
lité (qui sont des mots que je n'aime pas
beaucoup) '? ("est lorsque dans les struc-
tures permettant effectivement une li-
berté, il v a des hommes qui sont, en
tant qu'hommes, d'une qualité profes-
sionnelle, incomparable.
elles sont de qualité, si elles sont faites
par des hommes de qualité. Quand y
a-t-il garantie d'objectivité ou d'impartia-
lité (qui sont des mots que je n'aime pas
beaucoup) '? ("est lorsque dans les struc-
tures permettant effectivement une li-
berté, il v a des hommes qui sont, en
tant qu'hommes, d'une qualité profes-
sionnelle, incomparable.
C.'est cela le problème et la consé-
quence de tout cela c'est, je crois,
Vohjeelivité.
quence de tout cela c'est, je crois,
Vohjeelivité.
Fondamentalement, nous demandons
l'autonomie de In télévision par rapport
à tous les pouvoirs. Qu'est-ce qui em-
pêche cette autonomie à l'heure actuelle?
l'autonomie de In télévision par rapport
à tous les pouvoirs. Qu'est-ce qui em-
pêche cette autonomie à l'heure actuelle?
D'une part la tutelle du ministère des
Finances qui applique un mode de ges-
tion inadapté et un droit de regard finan-
cier. D'autre part, une tutelle du minis-
tère de l'information et de l'ensemble
du gouvernement dans la façon de nom-
mer ses directeurs, de tenir en main
l'ensemble de l'appareil. Vous me dites :
est-ce que le pouvoir va admettre qu'on
l'en détache? Je crois qu'il ne le veut pas
du tout, ("est l'épreuve de force. Cela
revient à dire : est-ce que. vous croyez
que l'on va gagner ? Je dis, moi, et c'est
un avis tout à fait personnel, que nous
ne gagnerons pas si nous ne transfor-
mons pas ce combat en un combat natio-
nal. Nous voulons un débat public. Il
s'agit de savoir si on considère les télé-
spectateurs comme des gens adultes ou
pas. On touche à une forme profonde du
gouvernement d'un pays.
Finances qui applique un mode de ges-
tion inadapté et un droit de regard finan-
cier. D'autre part, une tutelle du minis-
tère de l'information et de l'ensemble
du gouvernement dans la façon de nom-
mer ses directeurs, de tenir en main
l'ensemble de l'appareil. Vous me dites :
est-ce que le pouvoir va admettre qu'on
l'en détache? Je crois qu'il ne le veut pas
du tout, ("est l'épreuve de force. Cela
revient à dire : est-ce que. vous croyez
que l'on va gagner ? Je dis, moi, et c'est
un avis tout à fait personnel, que nous
ne gagnerons pas si nous ne transfor-
mons pas ce combat en un combat natio-
nal. Nous voulons un débat public. Il
s'agit de savoir si on considère les télé-
spectateurs comme des gens adultes ou
pas. On touche à une forme profonde du
gouvernement d'un pays.
— Est-il possible <lc oonverner sans
télévision ?
télévision ?
-- Je le crois. 11 y a des exemples.
L'Angleterre fait la démonstration que
la B.B.C. peut parfaitement être séparée
du pouvoir. Cela ne veut pas dire pour
autant que le pouvoir ne l'utilise pas.
L'Angleterre fait la démonstration que
la B.B.C. peut parfaitement être séparée
du pouvoir. Cela ne veut pas dire pour
autant que le pouvoir ne l'utilise pas.
Mais quand il l'utilise, il le dit. Il n'a
aucune influence possible sur le contenu.
Finalement, c'est la télévision de la
nation et pas du gouvernement, c'est-à-
dire que les tendances peuvent s'expli-
quer, s'affronter. Les téléspectateurs dé-
cident de ce qu'ils retiennent ou se dé-
terminent par rapport à ce qu'ils enten-
dent, ("'est la forme fondamentale de la
démocratie.
aucune influence possible sur le contenu.
Finalement, c'est la télévision de la
nation et pas du gouvernement, c'est-à-
dire que les tendances peuvent s'expli-
quer, s'affronter. Les téléspectateurs dé-
cident de ce qu'ils retiennent ou se dé-
terminent par rapport à ce qu'ils enten-
dent, ("'est la forme fondamentale de la
démocratie.
-- Lu télévision c'est r<i[f<iire. de Iti
nation. Mais alors comment ta télévision
va-t-elle être en quelque sorte l'émana-
tion de la nation?
nation. Mais alors comment ta télévision
va-t-elle être en quelque sorte l'émana-
tion de la nation?
— Il faut étudier la composition d'un
Conseil d'administration représentant
des gens, certes de l'Etat, mais aussi des
personnels de la Maison, mais aussi des
gens représentant les diverses tendances
de l'opinion publique et garantissant ef-
fectivement la gestion de cette maison,
Conseil d'administration représentant
des gens, certes de l'Etat, mais aussi des
personnels de la Maison, mais aussi des
gens représentant les diverses tendances
de l'opinion publique et garantissant ef-
fectivement la gestion de cette maison,
participation et la liberté. A partir
.... moment où une maison est dirigée par
des hommes qui oui fait de leur fonction
le but de leur vie, cela donnera une nou-
velle forme au journal télévisé. Une nou-
velle forme du journal peut très bien
envisager que tous les soirs participent
les meilleurs éléments du pays, que ce
soit sur le plan scientifique, politique,
cela pour la transformer en une télévi-
sion dialoguée, entre les diverses ten-
dances. Les réformes qu'il y a à faire
ne sont pas tellement importantes, elles
sont difficiles à obtenir. Mais à partir
du moment où on aura réussi à arracher
cette maison des mains du gouvernement
quel qu'il soit, je crois que le reste peut
très bien suivre, c'est un problème de
volonté, de détermination et d'intérêt de
la part de ceux qui auront en main
l'instrument. Les structures, on peut les
envisager, ce sont des problèmes de dé-
tail.
.... moment où une maison est dirigée par
des hommes qui oui fait de leur fonction
le but de leur vie, cela donnera une nou-
velle forme au journal télévisé. Une nou-
velle forme du journal peut très bien
envisager que tous les soirs participent
les meilleurs éléments du pays, que ce
soit sur le plan scientifique, politique,
cela pour la transformer en une télévi-
sion dialoguée, entre les diverses ten-
dances. Les réformes qu'il y a à faire
ne sont pas tellement importantes, elles
sont difficiles à obtenir. Mais à partir
du moment où on aura réussi à arracher
cette maison des mains du gouvernement
quel qu'il soit, je crois que le reste peut
très bien suivre, c'est un problème de
volonté, de détermination et d'intérêt de
la part de ceux qui auront en main
l'instrument. Les structures, on peut les
envisager, ce sont des problèmes de dé-
tail.
— Supposons i/ue /oui marche bien,
que le parlement vole une nouvelle loi,
(/ne la radio el la télévision deviennent
vraiment l'affaire de la nation, qui va
aarnntir cela, si jamais nu aulre (jonver-
nement désire reprendre en main la télé-
vision ?
que le parlement vole une nouvelle loi,
(/ne la radio el la télévision deviennent
vraiment l'affaire de la nation, qui va
aarnntir cela, si jamais nu aulre (jonver-
nement désire reprendre en main la télé-
vision ?
- - Mais c'est une loi. Le nouveau statut
de la télévision est du domaine légal,
comme l'ancien était du domaine légal.
Un gouvernement, s'il veut reprendre en
main l'instrument, sera obligé de faire
voter le parlement. Que le gouvernement
fasse de:; pressions sur un organisme,
même légalement détaché de lui, c'est
probable. Mais on retombe toujours sur
le problème de la qualité des hommes
qui seront à la tête. Certaines structures
engendrent la qualité des hommes, et la
qualité des hommes garantit les struc-
tures, cela me paraît très lié.
de la télévision est du domaine légal,
comme l'ancien était du domaine légal.
Un gouvernement, s'il veut reprendre en
main l'instrument, sera obligé de faire
voter le parlement. Que le gouvernement
fasse de:; pressions sur un organisme,
même légalement détaché de lui, c'est
probable. Mais on retombe toujours sur
le problème de la qualité des hommes
qui seront à la tête. Certaines structures
engendrent la qualité des hommes, et la
qualité des hommes garantit les struc-
tures, cela me paraît très lié.
Et si le nouveau statut arrache enfin
l'O.B.T.F. aux tutelles des finances et de
l'information, je vois mal comment un
autre gouvernement pourrait le remettre
en cause, à moins que ce gouvernement
soit une dictature.
l'O.B.T.F. aux tutelles des finances et de
l'information, je vois mal comment un
autre gouvernement pourrait le remettre
en cause, à moins que ce gouvernement
soit une dictature.
15
IL EXISTE AUSSI UNE O. R. T. F. RÉGIONALE
Les animateurs de la délégation régionale de la F.L.E.C., à Bordeaux, ont rencontré
les représentants de l'O.R.T.F. de la Gironde. André Pascal, réalisateur dans cette
station, expose ici les problèmes particuliers des Offices régionaux de Télévision.
les représentants de l'O.R.T.F. de la Gironde. André Pascal, réalisateur dans cette
station, expose ici les problèmes particuliers des Offices régionaux de Télévision.
Le problème que pose l'O.H.T.F. —
non seulement ;'i ses différentes catégo-
ries de personnel mais encore à l'ensem-
ble des citoyens - a été longuement et
quelquefois clairement exposé (cf Le
Monde}.
non seulement ;'i ses différentes catégo-
ries de personnel mais encore à l'ensem-
ble des citoyens - a été longuement et
quelquefois clairement exposé (cf Le
Monde}.
L'essentiel en est bien la remise en
question du statut qui régit l'Office, no-
tamment en ce qui concerne l'indépen-
dance et l'objectivité de l'information.
question du statut qui régit l'Office, no-
tamment en ce qui concerne l'indépen-
dance et l'objectivité de l'information.
11 est ci-pendant un aspect de la ques-
tion ([ne l'on a trop souvent négligé :
e.'est celui de la structure régionale de
l'O.H.T.F. Chaque région économique est
couverte par une région O.H.T.F., dite
« délégation régionale », elle-même sou-
vent divisée en sous-stations, générale-
ment départementales. Ces « régions »
ont à charge des émissions, dites « ré-
gionales », de radiodiffusion et de télé-
vision.
tion ([ne l'on a trop souvent négligé :
e.'est celui de la structure régionale de
l'O.H.T.F. Chaque région économique est
couverte par une région O.H.T.F., dite
« délégation régionale », elle-même sou-
vent divisée en sous-stations, générale-
ment départementales. Ces « régions »
ont à charge des émissions, dites « ré-
gionales », de radiodiffusion et de télé-
vision.
Le personnel de ces délégations régio-
nales a mis à profit les heures de loisirs
que leur laissait la grève pour réfléchir
à ses propres problèmes, pour repenser
l'O.H.T.F. en fonction des régions. Tech-
niciens, journalistes, administratifs, fonc-
tionnaires ou contractuels, ont en com-
mun élaboré une plate-forme qui contient
moins de revendications que de proposi-
tions constructives pour une meilleure
organisation de l'Office.
nales a mis à profit les heures de loisirs
que leur laissait la grève pour réfléchir
à ses propres problèmes, pour repenser
l'O.H.T.F. en fonction des régions. Tech-
niciens, journalistes, administratifs, fonc-
tionnaires ou contractuels, ont en com-
mun élaboré une plate-forme qui contient
moins de revendications que de proposi-
tions constructives pour une meilleure
organisation de l'Office.
Donner plus de moyens financiers,
techniques et humains à des « régions »
de l'O.H.T.F. douées d'une plus grande
autonomie de gestion et d'exploitation.
Voilà qui ne devrait soulever aucune ob-
jection de la part de ceux qui pensent
techniques et humains à des « régions »
de l'O.H.T.F. douées d'une plus grande
autonomie de gestion et d'exploitation.
Voilà qui ne devrait soulever aucune ob-
jection de la part de ceux qui pensent
que, dans tous les domaines, il faut re-
donner aux provinces françaises vie et
liberté d'expression. L'Aquitaine, la Bre-
tagne, la Provence, le Limousin... ont des
choses à se dire et à dire à la France,
des images dont elles sont fières à juste
titre, des idées à défendre, voire des in-
térêts.
donner aux provinces françaises vie et
liberté d'expression. L'Aquitaine, la Bre-
tagne, la Provence, le Limousin... ont des
choses à se dire et à dire à la France,
des images dont elles sont fières à juste
titre, des idées à défendre, voire des in-
térêts.
Peuvent-elles le faire dans les condi-
tions actuelles ? De toute évidence, non.
tions actuelles ? De toute évidence, non.
D'une part, parce que Paris ne leur
en donne pas les moyens. D'autre part,
parce que les dirigeants de l'Office —
exécuteurs de la volonté du pouvoir
n'ont jamais vu dans ces émissions ré-
gionales qu'un moyen supplémentaire
d'intoxication politique (lu citoyen fran-
çais; ([lie tous les téléspectateurs qui ont
suivi, durant ces dernières années, les
« Actualités Régionales Télévisées », se
souviennent de ces théories de ministres,
sous-ministres, députés, suppléants et
autres qui ont défilé sur leurs écrans fa-
miliaux...
en donne pas les moyens. D'autre part,
parce que les dirigeants de l'Office —
exécuteurs de la volonté du pouvoir
n'ont jamais vu dans ces émissions ré-
gionales qu'un moyen supplémentaire
d'intoxication politique (lu citoyen fran-
çais; ([lie tous les téléspectateurs qui ont
suivi, durant ces dernières années, les
« Actualités Régionales Télévisées », se
souviennent de ces théories de ministres,
sous-ministres, députés, suppléants et
autres qui ont défilé sur leurs écrans fa-
miliaux...
Sous prétexte que cette radiodiffusion
et cette télévision-là sont « régionales »,
pensez-vous qu'elles soient moins effica-
ces ? Ce serait une erreur mortelle de le
croire.
et cette télévision-là sont « régionales »,
pensez-vous qu'elles soient moins effica-
ces ? Ce serait une erreur mortelle de le
croire.
Ce serait également une erreur de pen-
ser que le personnel de l'O.R.T.F. qui
a réfléchi à ces problèmes en dehors de
toute considération politique n'aurait
pas exactement la même attitude vis-à-vis
de n'importe quelle autre majorité au
pouvoir.
ser que le personnel de l'O.R.T.F. qui
a réfléchi à ces problèmes en dehors de
toute considération politique n'aurait
pas exactement la même attitude vis-à-vis
de n'importe quelle autre majorité au
pouvoir.
André PASCAL.
Lecteurs,
— Si vous souhaitez l'avènement d'une radio-télévision enfin libérée;
— Si vous acceptez de participer à sa rénovation;
— Adhérez au Syndicat national des Auditeurs-Téléspectateurs.
Renseignements à la F.L.E.C., 155, bd Haussmann, Paris-8".
Renseignements à la F.L.E.C., 155, bd Haussmann, Paris-8".
DÉCLARATION
Le Groupe d'Etudes et de Recher-
ches pour l'Education des Adultes
(G.E.R.E.A.) a siégé tout au long des
mois de mai et juin dans les locaux
de la rue Cabanis. Entre autres tra-
vaux, il a rédigé une déclaration
concernant l'éducation des adultes et
le développement culturel et il a sou-
mis cette déclaration à tous les can-
didats députés en leur demandant de
la soutenir lors des travaux de la pro-
chaine Assemblée nationale. Nous
extrayons de ce texte le passage ci-
dessous qui concerne la télévision, le
cinéma et la presse.
ches pour l'Education des Adultes
(G.E.R.E.A.) a siégé tout au long des
mois de mai et juin dans les locaux
de la rue Cabanis. Entre autres tra-
vaux, il a rédigé une déclaration
concernant l'éducation des adultes et
le développement culturel et il a sou-
mis cette déclaration à tous les can-
didats députés en leur demandant de
la soutenir lors des travaux de la pro-
chaine Assemblée nationale. Nous
extrayons de ce texte le passage ci-
dessous qui concerne la télévision, le
cinéma et la presse.
INFORMA TIOX
La radio-télévision, la presse, le ciné-
ma et la publicité constituent, par leur
nature même, des organes d'information
et de culture qu'il faut considérer
comme des services publics.
ma et la publicité constituent, par leur
nature même, des organes d'information
et de culture qu'il faut considérer
comme des services publics.
A ce titre, leur organisation, leur ges-
tion et leur animation seront à l'abri de
tout monopole de droit ou de fait, prin-
cipalement du monopole gouvernemental
et du monopole capitaliste.
tion et leur animation seront à l'abri de
tout monopole de droit ou de fait, prin-
cipalement du monopole gouvernemental
et du monopole capitaliste.
En conséquence, le statut de l'O.H.T.F.
doit être abrogé, ainsi que les disposi-
tions qui déterminent le système actuel
de la presse et du cinéma.
doit être abrogé, ainsi que les disposi-
tions qui déterminent le système actuel
de la presse et du cinéma.
L'élaboration de nouveaux statuts se
traduira par les dispositions suivantes :
traduira par les dispositions suivantes :
— ,KIirnination du pouvoir gouverne-
mental.
mental.
- Constitution d'instances de gestion et
de direction démocratiques qui tien-
nent compte :
de direction démocratiques qui tien-
nent compte :
- de la régionalisation comme base
de départ des structures nouvelles;
de départ des structures nouvelles;
- de la participation, à tous les ni-
veaux, des professionnels concer-
nés et des usagers.
veaux, des professionnels concer-
nés et des usagers.
.— Dotation a ces organismes d'une aide
financière de l'Ftat permettant leur
fonctionnement et leur développe-
ment.
financière de l'Ftat permettant leur
fonctionnement et leur développe-
ment.
— Contrôle et limitation de la publicité
dans le sens d'une information objec-
tive du public, et non spéculative.
dans le sens d'une information objec-
tive du public, et non spéculative.
16
LES ETATS GENERAUX DU CINEMA
I" FAITS KT HISTORIQUE
Le 15 mai 1968, les élèves du (AMI!ri;
national Louis-Lumière de l'holographie
cl de Cinématographic, 85, eue de Vaugi-
rard, à Paris, ont occupé les locaux de
leur école. Ils ont ensuite invité tous
ceux qui étaient intéressés par le cinéma
à venir les rejoindre pour discuter : les
« Ktats généraux du Cinéma » étaient
nés.
national Louis-Lumière de l'holographie
cl de Cinématographic, 85, eue de Vaugi-
rard, à Paris, ont occupé les locaux de
leur école. Ils ont ensuite invité tous
ceux qui étaient intéressés par le cinéma
à venir les rejoindre pour discuter : les
« Ktats généraux du Cinéma » étaient
nés.
Au début, on a pu noter une cer-
taine réticence des organisations syn-
dicales de la profession, dont la posi-
tion était à peu près la suivante : « Lais-
sons les professionnels organiser et ré-
former eux-mêmes leur profession. »
Mais, devant l'ampleur du mouvement,
devant l'intérêt qu'il suscitait, et égale-
ment en raison de la valeur indiscutable
des représentants de différentes bran-
dies, il ne leur fut plus possible de main-
tenir une position aussi restrictive. Les
Etats généraux ont très rapidement :
taine réticence des organisations syn-
dicales de la profession, dont la posi-
tion était à peu près la suivante : « Lais-
sons les professionnels organiser et ré-
former eux-mêmes leur profession. »
Mais, devant l'ampleur du mouvement,
devant l'intérêt qu'il suscitait, et égale-
ment en raison de la valeur indiscutable
des représentants de différentes bran-
dies, il ne leur fut plus possible de main-
tenir une position aussi restrictive. Les
Etats généraux ont très rapidement :
1" Elu un bureau provisoire.
2" Voté un certain nombre de mo-
tions contestant l'organisation actuelle
du cinéma.
tions contestant l'organisation actuelle
du cinéma.
3" Tenté de rassembler l'ensemble des
travaux de tournage effectués autour des
« événements », pour réaliser, sous
l'égide des Etats généraux, un document
anonyme et collectif.
travaux de tournage effectués autour des
« événements », pour réaliser, sous
l'égide des Etats généraux, un document
anonyme et collectif.
4° Appelé chacun de leurs membres à
préparer des projets de réforme île la
profession qui seraient examinés par une
assemblée générale extraordinaire des
Etats généraux.
préparer des projets de réforme île la
profession qui seraient examinés par une
assemblée générale extraordinaire des
Etats généraux.
• Au cours d'une première réunion
tenue à Suresnes le 2I> mai 1908, cette
Assemblée générale extraordinaire exa-
Assemblée générale extraordinaire exa-
mina dix-neuf projets. En principe,
les trois projets obtenant le plus grand
nombre de voix devaient être, retenus.
Mais, une différence minime de neuf
voix seulement séparant les 3'' et 4" pro-
jets, ce dernier fut également retenu cl
réexaminé avec, les trois premiers lors
d'une deuxième Assemblée générale, le
28 mai. Au terme de cette seconde As-
semblée générale, les auteurs des trois
premiers projets acceptèrent de se réu-
nir pour tirer de leur premier travail
une « plate-forme » commune qui ras-
semblerait les idées contenues dans cha-
cun d'eux. Ees auteurs du quatrième,
qui proposaient des solutions radicale-
ment différentes, refusèrent de s'asso-
cier à ces commissions.
les trois projets obtenant le plus grand
nombre de voix devaient être, retenus.
Mais, une différence minime de neuf
voix seulement séparant les 3'' et 4" pro-
jets, ce dernier fut également retenu cl
réexaminé avec, les trois premiers lors
d'une deuxième Assemblée générale, le
28 mai. Au terme de cette seconde As-
semblée générale, les auteurs des trois
premiers projets acceptèrent de se réu-
nir pour tirer de leur premier travail
une « plate-forme » commune qui ras-
semblerait les idées contenues dans cha-
cun d'eux. Ees auteurs du quatrième,
qui proposaient des solutions radicale-
ment différentes, refusèrent de s'asso-
cier à ces commissions.
* Au cours d'une troisième Assemblée
générale extraordinaire tenue à Suresnes
le 5 juin 1908, la plate-forme résultant
de la fusion des trois projets fut pré-
sentée. Mais les Etats généraux ne la
jugèrent pas satisfaisante, et finalement
ils préférèrent se mettre d'accord sur
une déclaration en six points, certes plus
vague, mais qui se bornait à proclamer
des principes essentiels.
générale extraordinaire tenue à Suresnes
le 5 juin 1908, la plate-forme résultant
de la fusion des trois projets fut pré-
sentée. Mais les Etats généraux ne la
jugèrent pas satisfaisante, et finalement
ils préférèrent se mettre d'accord sur
une déclaration en six points, certes plus
vague, mais qui se bornait à proclamer
des principes essentiels.
• A l'heure actuelle, des commissions
ont été à nouveau réunies pour tra-
vailler à partir de cette déclaration.
Elles aboutiront peut-être à une plate-
forme qui sera présentée à l'ensemble
des Etats généraux.
ont été à nouveau réunies pour tra-
vailler à partir de cette déclaration.
Elles aboutiront peut-être à une plate-
forme qui sera présentée à l'ensemble
des Etats généraux.
2" RAPPEL DE LA SITUATION
DU CINEMA
DU CINEMA
Le cinéma marche mal, le cinéma est
en crise. Voilà le refrain que l'on entend
depuis longtemps dans la profession.
en crise. Voilà le refrain que l'on entend
depuis longtemps dans la profession.
Déjà, en 1!)54, une empiète du Centre
national de la Cinématographie étudiait
cette crise. Ce n'est donc, pas un fait
nouveau et, au cours des années, celte
détérioration n'a fait que s'accentuer
pour aboutir à une situation franche-
ment catastrophique. Le nombre des
spectateurs diminue régulièrement, le
nombre de films produits en France di-
minue également, la plupart des techni-
ciens chôme pendant de longues pério-
des.
national de la Cinématographie étudiait
cette crise. Ce n'est donc, pas un fait
nouveau et, au cours des années, celte
détérioration n'a fait que s'accentuer
pour aboutir à une situation franche-
ment catastrophique. Le nombre des
spectateurs diminue régulièrement, le
nombre de films produits en France di-
minue également, la plupart des techni-
ciens chôme pendant de longues pério-
des.
Le tableau ci-dessous se passe de com-
mentaires (1) :
mentaires (1) :
Filins produits
Co-production ... , ,
Co-production ... , ,
' "
1!)57
1907
1907
34
40
40
81
47
47
115
87
Nombre de spectateurs en France
Total
1!)57 411 millions G
1907 210 millions 1
1907 210 millions 1
Moyenne
hebdomadaire
hebdomadaire
7 millions !)
1 millions
1 millions
Les Etats généraux du Cinéma se sont
réunis dans ce contexte. Pour cette rai-
son, il nous a paru indispensable de re-
prendre l'analyse qui figure dans le pro-
jet n° 16 présenté lors de la première
assemblée extraordinaire. Bien qu'assez
rapide, et sans doute incomplète, elle
nous semble dresser un tableau exact.
réunis dans ce contexte. Pour cette rai-
son, il nous a paru indispensable de re-
prendre l'analyse qui figure dans le pro-
jet n° 16 présenté lors de la première
assemblée extraordinaire. Bien qu'assez
rapide, et sans doute incomplète, elle
nous semble dresser un tableau exact.
(1) Dans le nombre de films produits, le
tableau ne l'ail pas intervenir les co-produe-
Uons à minorité française.
tableau ne l'ail pas intervenir les co-produe-
Uons à minorité française.
17
Projet n° 16 : schéma de la situation du cinéma français d'aujourd'hui (extraits)
La caractéristique du système est la
recherche du profit. lui conséquence, les
films sont réduits au seul niveau de mar-
chandise. La fabrication, la diffusion et
la consommation des films ne prennent
qu'accessoirement en considération leur
valeur artistique, critique et culturelle.
recherche du profit. lui conséquence, les
films sont réduits au seul niveau de mar-
chandise. La fabrication, la diffusion et
la consommation des films ne prennent
qu'accessoirement en considération leur
valeur artistique, critique et culturelle.
1" An niveau de lit fabrication, le choix
des sujets, la décision finale concernant
le contenu, le genre et le budget des films
appartiennent à un petit nombre de puis-
sances qui se prolongent et se retrouvent
à tous les autres niveaux. Dans une
absence totale de planification, les films
naissent selon des critères qui ne tien-
nent presque jamais compte de leur
valeur profonde, mais seulement des pro-
fits éventuels.
des sujets, la décision finale concernant
le contenu, le genre et le budget des films
appartiennent à un petit nombre de puis-
sances qui se prolongent et se retrouvent
à tous les autres niveaux. Dans une
absence totale de planification, les films
naissent selon des critères qui ne tien-
nent presque jamais compte de leur
valeur profonde, mais seulement des pro-
fits éventuels.
2" La distribution des films qui, théo-
riquement, devrait se borner au rôle de
messagerie, a été détournée de sa fonc-
tion originelle pour assumer une fonc-
tion de décision et le rôle d'une banque.
Les contradictions, l'esprit de routine,
l'absence de plan et de réflexion, les
raisonnement à court terme, entraînent
un fonctionnement qui, même sur le plan
du système capitaliste, est défectueux.
riquement, devrait se borner au rôle de
messagerie, a été détournée de sa fonc-
tion originelle pour assumer une fonc-
tion de décision et le rôle d'une banque.
Les contradictions, l'esprit de routine,
l'absence de plan et de réflexion, les
raisonnement à court terme, entraînent
un fonctionnement qui, même sur le plan
du système capitaliste, est défectueux.
La pratique de taux abusifs de distri-
bution, qui retiennent une pari considé-
rable des recettes, exerce un chantage
sur la production, qui doit s'aligner sur
les normes ainsi imposées.
bution, qui retiennent une pari considé-
rable des recettes, exerce un chantage
sur la production, qui doit s'aligner sur
les normes ainsi imposées.
Knl'in, sur le plan national, la distri-
bution dans les conditions actuelles
aboutit à une démission : la porte est
ouverte aux monopoles étrangers.
bution dans les conditions actuelles
aboutit à une démission : la porte est
ouverte aux monopoles étrangers.
Le système de distribution se trouve
dans un état de telle carence qu'il a
abandonné le pouvoir de choisir les pro-
grammes, les salles et les dates de sortie
(les films : un nombre très restreint de
programmateurs tout puissants organi-
sent arbitrairement l'accès des films aux
spectateurs.
dans un état de telle carence qu'il a
abandonné le pouvoir de choisir les pro-
grammes, les salles et les dates de sortie
(les films : un nombre très restreint de
programmateurs tout puissants organi-
sent arbitrairement l'accès des films aux
spectateurs.
Les programmateurs, simples démar-
cheurs à l'origine, ont conquis un pou-
cheurs à l'origine, ont conquis un pou-
voir grandissant dans le cinéma français.
Ils exercent maintenant une. dictature
sur les exploitants, dictature symétrique
de leur influence sur les distributeurs et,
par voie de conséquence, sur les produc-
teurs.
Ils exercent maintenant une. dictature
sur les exploitants, dictature symétrique
de leur influence sur les distributeurs et,
par voie de conséquence, sur les produc-
teurs.
3" En bas de la chaîne, l'activité des
exploitants est également marquée par
l'esprit de routine. Aucun compte n'est
tenu ni de l'évolution du public et de ses
besoins artistiques et culturels, ni de la
transformation profonde, .sur le plan
même du capitalisme, des méthodes de
vente. Dans tous les domaines du com-
merce moderne, le vendeur est à la re-
cherche de l'acheteur : les exploitants
l'attendent.
exploitants est également marquée par
l'esprit de routine. Aucun compte n'est
tenu ni de l'évolution du public et de ses
besoins artistiques et culturels, ni de la
transformation profonde, .sur le plan
même du capitalisme, des méthodes de
vente. Dans tous les domaines du com-
merce moderne, le vendeur est à la re-
cherche de l'acheteur : les exploitants
l'attendent.
Sans aucune formation professionnelle,
ils méprisent la technique et le public.
Ils se considèrent comme, les proprié-
taires du produit qu'ils ont à fournir au
consommateur. Ils le censurent et le mu-
tilent à leur gré. Ils contribuent, par la
vétusté de leurs méthodes de vente, au
développement de la crise dont ils sont
les premiers à souffrir.
ils méprisent la technique et le public.
Ils se considèrent comme, les proprié-
taires du produit qu'ils ont à fournir au
consommateur. Ils le censurent et le mu-
tilent à leur gré. Ils contribuent, par la
vétusté de leurs méthodes de vente, au
développement de la crise dont ils sont
les premiers à souffrir.
On a cru trouver un palliatif à ces
difficultés et une réponse fragmentaire
aux nouvelles exigences culturelles du
public dans le système dit « circuit Art
et lissai ». Ce circuit, retrouvant les
méthodes de l'exploitation traditionnelle,
a fini par devenir une caricature et à
retrouver sous un masque les exigences
du profit capitaliste.
difficultés et une réponse fragmentaire
aux nouvelles exigences culturelles du
public dans le système dit « circuit Art
et lissai ». Ce circuit, retrouvant les
méthodes de l'exploitation traditionnelle,
a fini par devenir une caricature et à
retrouver sous un masque les exigences
du profit capitaliste.
Aux quatre stades de son existence,
production, distribution, programmation
et exploitation, le cinéma se retrouve
totalement soumis au capitalisme. Il est
à remarquer qu'à tous les niveaux, ce
système se caractérise en plus par son
inefficacité et par un échec total sur le
plan financier. Cette double faillite ex-
plique son incapacité manifeste à résou-
dre même provisoirement les problèmes
du sous-emploi, du chômage, des bas
salaires, de l'indispensable promotion
professionnelle et de l'accession des jeu-
nes à l'activité cinématographique. Car
ce système se réclame de la libre entre-
production, distribution, programmation
et exploitation, le cinéma se retrouve
totalement soumis au capitalisme. Il est
à remarquer qu'à tous les niveaux, ce
système se caractérise en plus par son
inefficacité et par un échec total sur le
plan financier. Cette double faillite ex-
plique son incapacité manifeste à résou-
dre même provisoirement les problèmes
du sous-emploi, du chômage, des bas
salaires, de l'indispensable promotion
professionnelle et de l'accession des jeu-
nes à l'activité cinématographique. Car
ce système se réclame de la libre entre-
prise mais exerce en l'ait un monopole
sans possibilité de concurrence. Les suc-
cès artistiques incontestables ne vien-
nent que du hasard et de l'absence totale
d'homogénéité du système.
sans possibilité de concurrence. Les suc-
cès artistiques incontestables ne vien-
nent que du hasard et de l'absence totale
d'homogénéité du système.
Toutes les réformes auxquelles ce sys-
tème déclare aspirer ne mettent pas en
cause les racines profondes du mal dont
il souffre lui-même. Ce qu'on nomme
crise du cinéma n'est que le reflet de ces
contradictions.
tème déclare aspirer ne mettent pas en
cause les racines profondes du mal dont
il souffre lui-même. Ce qu'on nomme
crise du cinéma n'est que le reflet de ces
contradictions.
L'Iitat est censé exercer un pouvoir de
réglementation, voire de planification
sur l'industrie et le commerce du cinéma. '
lin fait, les différents organismes, et en
particulier le C.N.C., qui concrétisent le
rôle de l'Iitat dans le cinéma, ne sont
qu'un bouclier qui protège le système
capitaliste. L'Iitat n'est pas arbitre mais
partie. Par le moyen du C.N.C., les règle-
ments qui s'appliquent aux divers ni-
veaux de l'activité cinématographique
constituent une construction bureaucra-
tique de type corporatiste. S'il est vrai
que, sous certains aspects, l'industrie et
le commerce privés ont partiellement à
souffrir des réglementations, il est de
t'ait que ces structures, dans leur en-
semble, protègent le capitalisme.
réglementation, voire de planification
sur l'industrie et le commerce du cinéma. '
lin fait, les différents organismes, et en
particulier le C.N.C., qui concrétisent le
rôle de l'Iitat dans le cinéma, ne sont
qu'un bouclier qui protège le système
capitaliste. L'Iitat n'est pas arbitre mais
partie. Par le moyen du C.N.C., les règle-
ments qui s'appliquent aux divers ni-
veaux de l'activité cinématographique
constituent une construction bureaucra-
tique de type corporatiste. S'il est vrai
que, sous certains aspects, l'industrie et
le commerce privés ont partiellement à
souffrir des réglementations, il est de
t'ait que ces structures, dans leur en-
semble, protègent le capitalisme.
De la même, manière, la censure gou-
vernementale s'ajoute aux censures exer-
cées par le capital aux différents stades
de la vie du cinéma, pour défendre et
maintenir un ordre social qui a tout à
redouter de la liberté.
vernementale s'ajoute aux censures exer-
cées par le capital aux différents stades
de la vie du cinéma, pour défendre et
maintenir un ordre social qui a tout à
redouter de la liberté.
L'organisme nommé l'nifrance Films
qui, théoriquement, est chargé de la pro-
pagande du cinéma français à l'étranger,
financé au travers du Fonds de Soutien
par le spectateur lui-même, est entière-
ment entre les mains du patronat, ainsi
responsable de la gabegie qu'il lui plaît
parfois de dénoncer.
qui, théoriquement, est chargé de la pro-
pagande du cinéma français à l'étranger,
financé au travers du Fonds de Soutien
par le spectateur lui-même, est entière-
ment entre les mains du patronat, ainsi
responsable de la gabegie qu'il lui plaît
parfois de dénoncer.
Ainsi apparaît en pleine lumière le
mécanisme profond des rapports de
l'Etat et du capitalisme dans le cinéma :
le capital parle de libéralisme écono-
mique mais utilise l'Etat pour tenter
d'éviter les conséquences de ses propres
contradictions.
mécanisme profond des rapports de
l'Etat et du capitalisme dans le cinéma :
le capital parle de libéralisme écono-
mique mais utilise l'Etat pour tenter
d'éviter les conséquences de ses propres
contradictions.
18
Le patronat prétend, par un recours au
libéralisme théorique, défendre le plein
emploi. ]1 demande en réalité des pou-
voirs qu'en fait il avait déjà, et dont
il a fait le plus mauvais usage. Son pa-
ternalisme consiste à dire : « Laisse/-
nous faire et vous serex, peut-être, da-
vantage de petits cochons mieux nourris
dans de meilleures étables. »
libéralisme théorique, défendre le plein
emploi. ]1 demande en réalité des pou-
voirs qu'en fait il avait déjà, et dont
il a fait le plus mauvais usage. Son pa-
ternalisme consiste à dire : « Laisse/-
nous faire et vous serex, peut-être, da-
vantage de petits cochons mieux nourris
dans de meilleures étables. »
L'Etat s'est donné un alibi; il insère la
liberté créatrice dans ce système par le
biais des avances sur recettes, au stade
des projets dé films. Cette initiative
évite une rébellion des créateurs contre
la mainmise des monopoles, en confiant
aux créateurs un nouveau monopole,
finalement dérisoire par rapport au mo-
nopole de base.
liberté créatrice dans ce système par le
biais des avances sur recettes, au stade
des projets dé films. Cette initiative
évite une rébellion des créateurs contre
la mainmise des monopoles, en confiant
aux créateurs un nouveau monopole,
finalement dérisoire par rapport au mo-
nopole de base.
On établit ainsi une fausse querelle
entre favorisés et non favorisés, querelle
qui leur fait perdre de vue leur véritable
adversaire : le monopole capitaliste..
entre favorisés et non favorisés, querelle
qui leur fait perdre de vue leur véritable
adversaire : le monopole capitaliste..
D'autre part, l'organisation et les struc-
tures du capital privé et de l'Ktat ten-
dent à séparer systématiquement les di-
vers modes de diffusion de l'expression
audio-visuelle. Le cinéma et la télévision
sont systématiquement séparés par des
cloisons arbitraires, voire mis en concur-
rence ou en contradiction. De même, la
naissance de moyens de diffusion nou-
veaux, ou la transformation des anciens,
est entravée, combattue ou interdite.
tures du capital privé et de l'Ktat ten-
dent à séparer systématiquement les di-
vers modes de diffusion de l'expression
audio-visuelle. Le cinéma et la télévision
sont systématiquement séparés par des
cloisons arbitraires, voire mis en concur-
rence ou en contradiction. De même, la
naissance de moyens de diffusion nou-
veaux, ou la transformation des anciens,
est entravée, combattue ou interdite.
En France, le cinéma capitaliste n'est
réellement ni une industrie viable, ni
un commerce prospère, ni un moyen
d'expression, ni un moyen de culture.
Pour créer un cinéma fondé sur la res-
ponsabilité des créateurs, pour permet-
tre aux spectateurs, alors responsables,
de devenir des créateurs, les structures
existantes doivent être détruites.
réellement ni une industrie viable, ni
un commerce prospère, ni un moyen
d'expression, ni un moyen de culture.
Pour créer un cinéma fondé sur la res-
ponsabilité des créateurs, pour permet-
tre aux spectateurs, alors responsables,
de devenir des créateurs, les structures
existantes doivent être détruites.
Il est donc évident que toute revendi-
cation, toute modification ou réforme
partielle des structures ne peut mettre un
terme à l'aliénation du cinéma par le
capital que si elles se conçoivent comme
la première étape vers l'a création de
structures nouvelles.
cation, toute modification ou réforme
partielle des structures ne peut mettre un
terme à l'aliénation du cinéma par le
capital que si elles se conçoivent comme
la première étape vers l'a création de
structures nouvelles.
On peut également se référer à l'ana-
lyse contenue dans le projet n" 19. D'un
ton plus violent, plus polémique, elle est
également très exacte dans son ensemble.
lyse contenue dans le projet n" 19. D'un
ton plus violent, plus polémique, elle est
également très exacte dans son ensemble.
Pour conclure cette analyse, disons que
ceux qui avaient la charge (lu cinéma,
à savoir le Centre national du Cinéma
et ceux qui détenaient le pouvoir réel,
c'est-à-dire l'argent (gros producteurs,
distributeurs, grands exploitants), ont été
incapables de trouver ou de proposer le
moindre commencement de solution effi-
cace.
ceux qui avaient la charge (lu cinéma,
à savoir le Centre national du Cinéma
et ceux qui détenaient le pouvoir réel,
c'est-à-dire l'argent (gros producteurs,
distributeurs, grands exploitants), ont été
incapables de trouver ou de proposer le
moindre commencement de solution effi-
cace.
Les uns comme les autres seraient
donc mal venus aujourd'hui de donner
des leçons aux Etats généraux qui, eux
au moins, s'efforcent de chercher et
d'apporter ces solutions. Les Etats géné-
raux se sont d'ailleurs réunis en grande
partie à cause de la carence des struc-
tures existantes.
donc mal venus aujourd'hui de donner
des leçons aux Etats généraux qui, eux
au moins, s'efforcent de chercher et
d'apporter ces solutions. Les Etats géné-
raux se sont d'ailleurs réunis en grande
partie à cause de la carence des struc-
tures existantes.
Ql'E SONT LKS KTATS
OENKMAUX J)i; CINEMA ?
OENKMAUX J)i; CINEMA ?
Dès leur naissance, les Ktats géné-
raux ont été ouverts à tous ceux que le
ciiiéinu intéressent. Ils le sont toujours,
raux ont été ouverts à tous ceux que le
ciiiéinu intéressent. Ils le sont toujours,
Evidemment, en raison de l'absence de
transports, ils ont été limités (non par
leur volonté mais par les faits) aux habi-
tants de la région parisienne.
transports, ils ont été limités (non par
leur volonté mais par les faits) aux habi-
tants de la région parisienne.
On peut dire qu'ils regroupent :
-— des élèves des instituts de forma-
tion cinématographique;
tion cinématographique;
— des créateurs et techniciens de la
profession;
profession;
— des journalistes de la presse spécia-
lisée;
lisée;
— des animateurs culturels;
— des personnes intéressées indivi-
duellement par ces questions.
duellement par ces questions.
Si un grand nombre de professionnels
participent aux Ktats généraux, ils n'y
sont pas tous, loin s'en faut.
participent aux Ktats généraux, ils n'y
sont pas tous, loin s'en faut.
Certains techniciens comme les élec-
triciens, les machinistes, habitués à un
combat pratique, ont été déconcertés par
le caractère un peu trop théorique et in-
tellectuel des débats. Au bout de quel-
ques jours, beaucoup d'entre eux ont
cessé de venir. Cela pose un problème
qu'il ne faut pas se cacher car il est
indispensable de le résoudre. Ce qui ne
semble d'ailleurs pas très difficile.
triciens, les machinistes, habitués à un
combat pratique, ont été déconcertés par
le caractère un peu trop théorique et in-
tellectuel des débats. Au bout de quel-
ques jours, beaucoup d'entre eux ont
cessé de venir. Cela pose un problème
qu'il ne faut pas se cacher car il est
indispensable de le résoudre. Ce qui ne
semble d'ailleurs pas très difficile.
D'autres se sont abstenus volontaire-
ment de participer. Ce sont : la plupart
des grands producteurs, les distributeurs,
les exploitants. Ils ne manqueront pas
de faire connaître leur désaccord et de
nier toute représentativité aux Ktats gé-
néraux.
ment de participer. Ce sont : la plupart
des grands producteurs, les distributeurs,
les exploitants. Ils ne manqueront pas
de faire connaître leur désaccord et de
nier toute représentativité aux Ktats gé-
néraux.
A ceux-là, on peut poser la question :
puisque personne ne les a jamais empê-
chés de venir, pourquoi, dans leur im-
mense majorité, ont-ils refusé le début ?
puisque personne ne les a jamais empê-
chés de venir, pourquoi, dans leur im-
mense majorité, ont-ils refusé le début ?
Ceci nous amène à une autre ques-
tion : Quel c.s-/ le pouvoir des Etttls </éué-
reiu.r ? Les Ktats généraux réunis spon-
tanément se sont constitués en Assem-
blée souveraine : c'est bien.
tion : Quel c.s-/ le pouvoir des Etttls </éué-
reiu.r ? Les Ktats généraux réunis spon-
tanément se sont constitués en Assem-
blée souveraine : c'est bien.
Cela dit, ils n'ont pas :
•-- Le pouvoir de fait puisqu'ils n'oc-
cupent ni le C.N.C. ni les usines de fabri-
cation de pellicule, ni les laboratoires,
ni les studios, ni les maisons de produc-
tion et de distribution, ni les salles de
spectacle. D'autre part, la grève des
créateurs et techniciens de la production
a cessé, en ce qui concerne les filins en
cours.
cupent ni le C.N.C. ni les usines de fabri-
cation de pellicule, ni les laboratoires,
ni les studios, ni les maisons de produc-
tion et de distribution, ni les salles de
spectacle. D'autre part, la grève des
créateurs et techniciens de la production
a cessé, en ce qui concerne les filins en
cours.
Disons à ce sujet que la situation
dans le cinéma est très différente de
celle de l'O.H.T.F. où la grève du per-
sonnel se traduit par un arrêt instantané
et quasi total des émissions. Il existe en
effet un stock important de films. Donc,
dans la mesure où les salles, les maisons
de distribution ne cesseraient pas leurs
activités, il faudrait plus d'un an pour
qu'un arrêt de travail de tous les tech-
niciens qui, à des titres divers, contri-
buent à la production des films, se tra-
duise par un arrêt des spectacles et
se répercute sur le public. De toutes fa-
çons, les salles peuvent toujours projeter
des films étrangers. Ceci est une simple
constatation.
dans le cinéma est très différente de
celle de l'O.H.T.F. où la grève du per-
sonnel se traduit par un arrêt instantané
et quasi total des émissions. Il existe en
effet un stock important de films. Donc,
dans la mesure où les salles, les maisons
de distribution ne cesseraient pas leurs
activités, il faudrait plus d'un an pour
qu'un arrêt de travail de tous les tech-
niciens qui, à des titres divers, contri-
buent à la production des films, se tra-
duise par un arrêt des spectacles et
se répercute sur le public. De toutes fa-
çons, les salles peuvent toujours projeter
des films étrangers. Ceci est une simple
constatation.
-— Le pouvoir de droit puisqn'aueune
autorité légale ne leur a donné de man-
dat. Or, il n'est pas besoin de rappeler
que, nous ne sommes pas, actuellement
tout au moins, dans une situation révolu-
tionnaire.
autorité légale ne leur a donné de man-
dat. Or, il n'est pas besoin de rappeler
que, nous ne sommes pas, actuellement
tout au moins, dans une situation révolu-
tionnaire.
Ceci admis, la force et l'importance
des Etats généraux viennent à notre avis :
des Etats généraux viennent à notre avis :
— de ce qu'ils ont une représentativité
plus large et plus démocratique que tout
autre institution, organisation profession-
nelle, groupement d'intérêts existant à
ce jour;
plus large et plus démocratique que tout
autre institution, organisation profession-
nelle, groupement d'intérêts existant à
ce jour;
— de ce qu'à notre connaissance, dans
le domaine culturel, ils représentent la
seule tentative importante pour ouvrir
largement le débat et chercher des solu-
tions sans se limiter au cadre strict de
la profession.
le domaine culturel, ils représentent la
seule tentative importante pour ouvrir
largement le débat et chercher des solu-
tions sans se limiter au cadre strict de
la profession.
Chacun a pu se faire entendre, chacun
a pu participer simplement au nom de
l'intérêt qu'il portait à ces problèmes.
a pu participer simplement au nom de
l'intérêt qu'il portait à ces problèmes.
L'apport des jeunes en particulier s'est
révélé essentiel. Les Etats généraux ont.
donc tenté, de jouer vraiment le jeu
démocratique.
révélé essentiel. Les Etats généraux ont.
donc tenté, de jouer vraiment le jeu
démocratique.
— de la cohésion, même relative, de
leurs membres.
leurs membres.
'!" AP 1)1-
POHT REEL S ETATS C,r
NEHAUX
POHT REEL S ETATS C,r
NEHAUX
II est indiscutable, car ils ont déjà per-
mis de dégager et d'affirmer quelques
principes essentiels contenus dans la dé-
claration en six points votée en Assem-
blée générale le 4 juin 1!)C>8. Ce sont :
mis de dégager et d'affirmer quelques
principes essentiels contenus dans la dé-
claration en six points votée en Assem-
blée générale le 4 juin 1!)C>8. Ce sont :
1" Le cinéma doit être considéré non
plus comme une entreprise capitaliste,
mais comme un service public. Ce qui lui
permettrait d'échapper aux lois de l'ar-
gent et du profit qui l'ont en partie
étouffé.
plus comme une entreprise capitaliste,
mais comme un service public. Ce qui lui
permettrait d'échapper aux lois de l'ar-
gent et du profit qui l'ont en partie
étouffé.
2" Le cinéma doit lètre autogéré. Ce
qui permet d'éviter la mainmise du pou-
voir seul (qui s'est avérée parfaitement
néfaste dans le cas de l'O.H.T.F.) et qui
place le cinéma dans des conditions de
fonctionnement démocratique.
qui permet d'éviter la mainmise du pou-
voir seul (qui s'est avérée parfaitement
néfaste dans le cas de l'O.H.T.F.) et qui
place le cinéma dans des conditions de
fonctionnement démocratique.
On peut dire que les différents points
de la déclaration découlent de ces deux
principes :
de la déclaration découlent de ces deux
principes :
— création d'un organisme national
d'exploitation et de diffusion des films.
d'exploitation et de diffusion des films.
— création d'un organisme national
des moyens techniques;
des moyens techniques;
S»ÈS««ip^ ' °"'" '**'•- , n
— création de « groupes de produc-
tion » autogérés;
tion » autogérés;
— abolition de la censure;
— intégration de l'enseignement au-
dio-visuel dans l'enseignement général
rénové;
dio-visuel dans l'enseignement général
rénové;
— union totale du cinéma et de la
télévision.
télévision.
Deux grands
courants
courants
Dès le début, ces principes étaient ad-
mis par la majorité à peu près absolue
des participants, même s'ils n'étaient
pas encore formulés par écrit dans une
déclaration. On a vu alors se dégager
deux grands courants qui ont pris corps,
surtout au moment de la première assem-
blée générale extraordinaire.
mis par la majorité à peu près absolue
des participants, même s'ils n'étaient
pas encore formulés par écrit dans une
déclaration. On a vu alors se dégager
deux grands courants qui ont pris corps,
surtout au moment de la première assem-
blée générale extraordinaire.
— Les partisans d'une nationalisation
partielle des structures du cinéma, tout
au moins dans un premier temps. Ils ré-
clamaient donc la création d'un secteur
public à côté du secteur privé déjà exis-
tant. (Projet 13, 10, 1!) dont la fusion a
abouti à la plate-forme que la deuxième
assemblée générale n'a pas accepté).
partielle des structures du cinéma, tout
au moins dans un premier temps. Ils ré-
clamaient donc la création d'un secteur
public à côté du secteur privé déjà exis-
tant. (Projet 13, 10, 1!) dont la fusion a
abouti à la plate-forme que la deuxième
assemblée générale n'a pas accepté).
— Les partisans d'une nationalisation
totale du cinéma à tous les échelons et
de sa fusion avec la télévision (pro-
jet n" 4).
totale du cinéma à tous les échelons et
de sa fusion avec la télévision (pro-
jet n" 4).
Si, an début, la première thèse sem-
blait rallier une large majorité, il faut
admettre que la plate-forme qui devait
la concrétiser a été rejetée par les Etats
généraux.
blait rallier une large majorité, il faut
admettre que la plate-forme qui devait
la concrétiser a été rejetée par les Etats
généraux.
Au fil des jours, bien des gens qui
pensaient que la nationalisation totale
était séduisante, mais farfelue, se sont
rendu compte qu'elle était également
logique et plus réaliste que la nationali-
sation partielle.
pensaient que la nationalisation totale
était séduisante, mais farfelue, se sont
rendu compte qu'elle était également
logique et plus réaliste que la nationali-
sation partielle.
En effet, dans le cinéma, la force véri-
table, on le sait, est détenue par les fa-
bricants de pellicule organisés en quasi
monopole, par les représentants de la
distribution et de l'exploitation et non
par ceux de la production.
table, on le sait, est détenue par les fa-
bricants de pellicule organisés en quasi
monopole, par les représentants de la
distribution et de l'exploitation et non
par ceux de la production.
Donc, le secteur public nationalisé,
pour être viable, doit pouvoir contrôler
le prix de la pellicule et disposer de ses
propres moyens de diffusion et d'exploi-
tation. Tout autre système aboutirait à
produire quelques films de plus, mais
qui risqueraient fort de rester dans les
tiroirs, l'argent des contribuables serait
alors dépensé à peu près en pure perte.
pour être viable, doit pouvoir contrôler
le prix de la pellicule et disposer de ses
propres moyens de diffusion et d'exploi-
tation. Tout autre système aboutirait à
produire quelques films de plus, mais
qui risqueraient fort de rester dans les
tiroirs, l'argent des contribuables serait
alors dépensé à peu près en pure perte.
Or si, au seul niveau de production, il
est relativement possible de prévoir le
fonctionnement d'un secteur public à
côté du secteur privé, s'il ne semble pas
impossible d'obtenir sa création par le
gouvernement, par contre on bute sur
les autres points. En effet, il est parfai-
tement n topique, de penser que l'Etat va
construire de nouvelles salles au moment
où celles qui existent se vident peu à peu.
est relativement possible de prévoir le
fonctionnement d'un secteur public à
côté du secteur privé, s'il ne semble pas
impossible d'obtenir sa création par le
gouvernement, par contre on bute sur
les autres points. En effet, il est parfai-
tement n topique, de penser que l'Etat va
construire de nouvelles salles au moment
où celles qui existent se vident peu à peu.
S'il s'agît de décider leur nationalisation
partielle, on ne voit pas très bien au nom
de quels critères les unes le seront et
pas les autres, mais on comprend tout
de suite que l'Etat héritera de celles qui
marchent le plus mal, de celles qui sont
les plus difficiles à gérer.
partielle, on ne voit pas très bien au nom
de quels critères les unes le seront et
pas les autres, mais on comprend tout
de suite que l'Etat héritera de celles qui
marchent le plus mal, de celles qui sont
les plus difficiles à gérer.
D'autre part, si on admet la survivance
de secteur privé et si le secteur public
ne dispose que de peu de salles, ou même
d'aucune, il faudra confier la diffusion
des films à un organisme mixte. Or il
serait naïf de croire que les intérêts pri-
vés ne domineront pas cet organisme et
n'avantageront pas les films qu'ils au-
ront produits.
de secteur privé et si le secteur public
ne dispose que de peu de salles, ou même
d'aucune, il faudra confier la diffusion
des films à un organisme mixte. Or il
serait naïf de croire que les intérêts pri-
vés ne domineront pas cet organisme et
n'avantageront pas les films qu'ils au-
ront produits.
Voilà pourquoi une nationalisation to-
tale de toutes les structures, qui seraient
alors autogérées, est plus cohérente, pins
logique et finalement plus réaliste.
tale de toutes les structures, qui seraient
alors autogérées, est plus cohérente, pins
logique et finalement plus réaliste.
En fait, elle n'est ni plus possible ni
plus impossible à obtenir qu'une natio-
nalisation partielle des pouvoirs publics.
plus impossible à obtenir qu'une natio-
nalisation partielle des pouvoirs publics.
20
Kilo permet ;'i la collectivité d'acquérir
non ]>!is si'iili'iiicnt des films, c'est-à-dire
rien si on n'a pas les moyens de les dif-
fuser, mais les moyens réels : les salles,
les laboratoires, les studios, etc. On ne
pourrait pas dire qu'on dépense son ar-
gent inutilement. Rappelons que le ciné-
ma, pris dans son ensemble, n'est pas
une affaire aussi importante que la
S.N.C.F. et que l'on a bien trouvé le
moyen de la nationaliser et d'indemniser
les actionnaires des compagnies privées,
évidemment, on n'en est pas encore, en
France, à accorder autant d'importance
aux moyens culturels qu'aux transports
ferroviaires, mais cela viendra peut-être.
non ]>!is si'iili'iiicnt des films, c'est-à-dire
rien si on n'a pas les moyens de les dif-
fuser, mais les moyens réels : les salles,
les laboratoires, les studios, etc. On ne
pourrait pas dire qu'on dépense son ar-
gent inutilement. Rappelons que le ciné-
ma, pris dans son ensemble, n'est pas
une affaire aussi importante que la
S.N.C.F. et que l'on a bien trouvé le
moyen de la nationaliser et d'indemniser
les actionnaires des compagnies privées,
évidemment, on n'en est pas encore, en
France, à accorder autant d'importance
aux moyens culturels qu'aux transports
ferroviaires, mais cela viendra peut-être.
Hnfin, la nationalisation totale impli-
quant celle des salles, elle seule permet
une véritable autogestion. Car une auto-
gestion du seul secteur de la production
risque fort d'aboutir à un mandarinat
des créateurs et des techniciens, puisque
le public n'a aucun moyen d'intervenir.
Par contre, à partir de salles autogérées,
le Dliblic peut être représenté dans toutes
les structures et donc agir sur elles et sur
leurs activités.
quant celle des salles, elle seule permet
une véritable autogestion. Car une auto-
gestion du seul secteur de la production
risque fort d'aboutir à un mandarinat
des créateurs et des techniciens, puisque
le public n'a aucun moyen d'intervenir.
Par contre, à partir de salles autogérées,
le Dliblic peut être représenté dans toutes
les structures et donc agir sur elles et sur
leurs activités.
Les créateurs n'ont pas, en effet, tous
les droits; ils doivent se soumettre à la
sanction du public; son influence leur
rappellerait opportunément qu'il faut
aussi donner au public les moyens d'éle-
ver sou niveau culturel, si on veul élever
le niveau du cinéma.
les droits; ils doivent se soumettre à la
sanction du public; son influence leur
rappellerait opportunément qu'il faut
aussi donner au public les moyens d'éle-
ver sou niveau culturel, si on veul élever
le niveau du cinéma.
Conclusion
Quel est le rôle des Ktats (îénéraux'.'
1! est peut-cire avant tout de lancer
des idées-forces, et sur ce point ils ont
fait leur travail. C.erlains leur reproche-
ront peut-être leur manque de réalisme.
.Mais est-ce bien aux Ktats généraux de
prévoir des aménagements, des modali-
tés d'application, d'accepter des compro-
missions ? Tranquillisons-nous, les réa-
listes ne manquent pas. Ils se metfronl
au travail pour rogner, éduleorer, bref,
mettre en pratique les idées.
des idées-forces, et sur ce point ils ont
fait leur travail. C.erlains leur reproche-
ront peut-être leur manque de réalisme.
.Mais est-ce bien aux Ktats généraux de
prévoir des aménagements, des modali-
tés d'application, d'accepter des compro-
missions ? Tranquillisons-nous, les réa-
listes ne manquent pas. Ils se metfronl
au travail pour rogner, éduleorer, bref,
mettre en pratique les idées.
Il se peut que, dans les jours qui vien-
nent, les Ktats généraux meurent de leur
belle mort, faute de combattants. Il est
vraisemblable qu'on tentera de les ridi-
culiser, de nier leur importance.
nent, les Ktats généraux meurent de leur
belle mort, faute de combattants. Il est
vraisemblable qu'on tentera de les ridi-
culiser, de nier leur importance.
Il n'en reste pas moins qu'ils ont per-
mis de faire savoir en dehors des petits
cercles professionnels que le cinéma tra-
versait une crise grave.
mis de faire savoir en dehors des petits
cercles professionnels que le cinéma tra-
versait une crise grave.
1^~- ,><-
II n'en reste pas moins que les causes
profondes de cette crise demeurent et
que si l'on ne trouve aucune solution,
si l'on en revient aux gémissements et
aux petites combines habituelles, le ci-
néma risque fort d'en mourir.
profondes de cette crise demeurent et
que si l'on ne trouve aucune solution,
si l'on en revient aux gémissements et
aux petites combines habituelles, le ci-
néma risque fort d'en mourir.
Il n'en reste pas moins que les idées
sont là et qu'elles méritent d'être défen-
dues et propagées. Tout dépendra de sa-
voir si nous sommes capables de les faire
connaître et l'écho qu'elles rencontrent
auprès du public.
sont là et qu'elles méritent d'être défen-
dues et propagées. Tout dépendra de sa-
voir si nous sommes capables de les faire
connaître et l'écho qu'elles rencontrent
auprès du public.
Si nous n'y parvenons pas, alors quel-
ques malins continueront à s'enrichir
pour quelques années encore en faisant
des films médiocres et sans risques.
Quant aux autres, parés de leur titre déri-
soire de créateurs, ils recommenceront à
mendier leur maigre soupe sous forme
de subventions diverses.
ques malins continueront à s'enrichir
pour quelques années encore en faisant
des films médiocres et sans risques.
Quant aux autres, parés de leur titre déri-
soire de créateurs, ils recommenceront à
mendier leur maigre soupe sous forme
de subventions diverses.
Pour calmer leur ressentiment, il n'esl
pas impossible qu'on leur jette un os un
peu plus substantiel à ronger, mais cela
ne résoudra rien.
pas impossible qu'on leur jette un os un
peu plus substantiel à ronger, mais cela
ne résoudra rien.
Kncore une fois, la parole est au public
car les techniciens de la profession nu
représentent pas une force suffisante
pour changer à eux seuls les structures
du cinéma.
car les techniciens de la profession nu
représentent pas une force suffisante
pour changer à eux seuls les structures
du cinéma.
Après tout, on a le cinéma qu'on mé-
rite.
rite.
P. A.-M.
les animateurs
culturels
régionaux
de la
culturels
régionaux
de la
sont à votre disposition pour les services suivants
SERVICE INTER CINE-CLUB
— animation de séances
— organisation de circuits
—• conseils de programmation
—• conseils de programmation
— rencontres régionales d'animateurs
— journées ou week-end de forma-
tion
tion
ENSEIGNEMENT DU CINEMA
A L'ECOLE
A L'ECOLE
— présentation et projection de films
— cours réguliers destinés aux élè-
ves des lycées, collèges techni-
ques, écoles pratiques et ména-
gères, etc...
ves des lycées, collèges techni-
ques, écoles pratiques et ména-
gères, etc...
•— animation de journées ou de
week-end cinématographiques
•—• conférences-débats sur le cinéma
—• séances d'initiation à la chanson,
au cinéma, et aux techniques au-
dio-visuelles
•—• conférences-débats sur le cinéma
—• séances d'initiation à la chanson,
au cinéma, et aux techniques au-
dio-visuelles
PRESTATIONS CULTURELLES
DIVERSES
DIVERSES
— animation de veillées à partir des
valises culturelles du service au-
dio-visuel
valises culturelles du service au-
dio-visuel
— conseils pour l'élaboration et la
préparation de manifestations
culturelles exceptionnelles
préparation de manifestations
culturelles exceptionnelles
DEMANDEZ A LÀ FLEC
la documentation sur le Service
scolaire d'Initiation au cinéma
scolaire d'Initiation au cinéma
21
Avec le soutien du ministère de la Jeunesse et des Sports,
dans le cadre des congés de formation culturelle,
dans le cadre des congés de formation culturelle,
la
organise des stages
- Du 6 au 13 juillet 1968
C.R.E.P.S. de Talence (près Bor-
deaux, Gironde) :
VINGT ANS DE CINEMA EUROPEEN
deaux, Gironde) :
VINGT ANS DE CINEMA EUROPEEN
Le cinéma européen d'après-
guerre : auteurs, tendances, évolu-
tion du langage. Un pays par jour,
de la Grande-Bretagne aux pays de
l'Est...
guerre : auteurs, tendances, évolu-
tion du langage. Un pays par jour,
de la Grande-Bretagne aux pays de
l'Est...
- Du 1 " au 6 juillet 1968
C.R.E.P.S. de Dinard (llle-et-Vilaine) :
CINEMA,
TEMOIN DE NOTRE TEMPS ?
CINEMA,
TEMOIN DE NOTRE TEMPS ?
Cinéma engagé; cinéma reflet so-
ciologique, historique; le problème
de la censure. Cinéma et civilisa-
tion
ciologique, historique; le problème
de la censure. Cinéma et civilisa-
tion
- Du 1" au 6 décembre
le stage durera 6 jours mais les
dates exactes restent à préciser).
I.N.E.P. de Marly-le-Roi (Yvelines).
TELEVISION, CULTURE
ET EDUCATION
dates exactes restent à préciser).
I.N.E.P. de Marly-le-Roi (Yvelines).
TELEVISION, CULTURE
ET EDUCATION
Avec des critiques, réalisations et
acteurs de télévision. Problèmes
culturels et éducatifs soulevés par
la télévision.
acteurs de télévision. Problèmes
culturels et éducatifs soulevés par
la télévision.
de
connaissance du cinéma
connaissance de la chanson
techniques audio-visuelles
formation d'animateurs
connaissance de la chanson
techniques audio-visuelles
formation d'animateurs
Ces stages sont ouverts à tout candidat de plus de 18 ans.
En outre, les salariés de moins de 25 ans peuvent obtenir de leur employeur
un congé non rémunéré de six jours et bénéficier :
un congé non rémunéré de six jours et bénéficier :
— de la gratuité du stage ;
— d'une bourse de dédommagement pour perte de salaire.
Renseignements et calendrier pour l'année à la FLEC, Service des stages, 155, boulevard Haussmann - Paris (8')
ou 33, rue du Temple, 33 - Bordeaux
carnets pour la recherche
et l'animation culturelle
et l'animation culturelle
Cette nouvelle revue de poche s'est
fixé comme objectif premier d'être un
moyen d'échanges et de recherche com-
munautaire et un recueil d'expériences
sur tout ce qui touche à l'animation
culturelle.
fixé comme objectif premier d'être un
moyen d'échanges et de recherche com-
munautaire et un recueil d'expériences
sur tout ce qui touche à l'animation
culturelle.
Elle s'adresse et est ouverte à tous ceux
qui vivent la grande aventure culturelle
de notre temps dans le cadre d'une
structure locale, régionale ou nationale
qu'ils ont choisies ou créées.
qui vivent la grande aventure culturelle
de notre temps dans le cadre d'une
structure locale, régionale ou nationale
qu'ils ont choisies ou créées.
N 1 - Février 1968
— Félix Leclerc, pionnier en France
— Lettre ouverte à M. François Mis-
soffe, par Claude Gault
soffe, par Claude Gault
— Le conditionnement contre la cul-
ture, par Maurice Cayron
ture, par Maurice Cayron
— Demain la culture, peut-être, par
Philippe Hamon.
Philippe Hamon.
N 2 - Mars 1968
— L'artiste, pour qui et pour quoi ?
par Jacques Douai ;
par Jacques Douai ;
— Dialoguer, mais avec qui ?
— Ciné-débat en maisons familiales
de vacances, par Jean Laxenaire ;
de vacances, par Jean Laxenaire ;
— Les Ciné-clubs à un tournant ?
par Catherine Duncan ;
par Catherine Duncan ;
— Vive la télévision ? A bas la télé-
vision ? par Gilbert Salachas ;
vision ? par Gilbert Salachas ;
— Nouvelles de la FLEC : stages de
formation d'animateurs.
formation d'animateurs.
N 3 - Avril 1968
— La crise du cinéma, par Georges
Rouquier ;
Rouquier ;
— Boîte postale 155 (courrier des
lecteurs) ;
lecteurs) ;
— En réponse à votre « lettre ou-
verte », par C. Gault ;
verte », par C. Gault ;
— Animatrice en lycée agricole, par
Josette Duval ;
Josette Duval ;
— Version originale ou version dou-
blée, par Jean Lescure ;
blée, par Jean Lescure ;
— Nouvelles de la FLEC : le cinéma,
témoin de son temps.
témoin de son temps.
Le numéro : 1 F
Abonnement 1 an : 10 F
Rédaction - Administration : 155, bd
Haussmann - Paris (8°)
C.C.P. FLEC 6179-32 Paris
C.C.P. FLEC 6179-32 Paris
Les animateurs culturels
régionaux de la flec
régionaux de la flec
PARIS
F.L.E.C.
A. Taleu - Mlle H. de Lafond
155, boulevard Haussmann
PARIS-8" - Tél. : BAL 84-70.
155, boulevard Haussmann
PARIS-8" - Tél. : BAL 84-70.
EST
Pierre Thierry, chez Steffann
34, rue du Haut-Rhele
57-MONTIGNY-LES-METZ
34, rue du Haut-Rhele
57-MONTIGNY-LES-METZ
Mlle Germaneau
Le Solarium
90, rue Charles-Keller
54-NANCY
TOULOUSE
F.L.E.C.
J.-F. Douillard - R. Cariou - P. Mathios
13, place Dupuy
31-TOULOUSE - Tél. : 22-56-45
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F.L.E.C.
B. Egreteau - Mlle E. Bafour - J. Qua-
trecoups
trecoups
3, rue de l'Edit-de-Nantes
64-PAU - Tél. : 27-70-47
64-PAU - Tél. : 27-70-47
BORDEAUX
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33, rue du Temple
33-BORDEAUX - Tél. : 56-48-57-53
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Avenue Pasteur
87-AIX-SUR-VIENNE
Société Promocin - Lot n" 7
Avenue Pasteur
87-AIX-SUR-VIENNE
TOURS
D. Perret - S. Morin
11, Mail David-d'Angers - Appt 174
37-TOURS
RENNES
F.L.E.C.
Ph. Hervouet - X. Le Gales -
M. Bertholet - G. Gourraud - S. Feuillet
1 6, rue Joseph-Sauveur
35-RENNES
téléciné
155, boulevard Haussmann
PARIS (8e)
Tél. : 225-84-70
PARIS (8e)
Tél. : 225-84-70
Directeur de la publication
Claude GAULT.
Claude GAULT.
Publicité :
Georges SCHPILBERG
Tél. : 824-97-64
ABONNEMENTS
1 an : 35 F
Etranger : 42 F
Soutien : 50 F
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Soutien : 50 F
Prix de vente au numéro : 3,50 F
N° Commission paritaire : 26.347
Changements d'adresse : joindre la der-
nière bande d'envoi et un franc en
timbres-poste. Les droits de reproduction
sont strictement réservés.
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nière bande d'envoi et un franc en
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Dépôt légal : 2'' rrim. 1968.
La Cootypographie, 6 bis, rue Denis-
Papin, 92 - Asnières.
Papin, 92 - Asnières.
SPECIAL
143
GENERIQUE
TELEVISION
16
Protocole d'accord de l'Intersyndi-
cale de l'O.R.T.F.
cale de l'O.R.T.F.
Demain une télévision libre, par
Pierre Acot-Mirande.
Pierre Acot-Mirande.
Des barricades dans tous les esprits,
par Jean-Paul Sautet.
par Jean-Paul Sautet.
Pourquoi sont-ils en grève ? Livres
propos de F. Pottecher, F. de Clo-
sets, M. Bluwal, M. O'Glor, M. Polac,
M. Faure, F. Chaumette, Simonetti,
Noguera, R. Louis.
propos de F. Pottecher, F. de Clo-
sets, M. Bluwal, M. O'Glor, M. Polac,
M. Faure, F. Chaumette, Simonetti,
Noguera, R. Louis.
Il existe une O.R.T.F. régionale, par
André Pascal.
Communiqué du G.E.R.E.A. (extraits).
CINEMA
17 Les Etats Généraux du Cinéma, par
Pierre Acot-Mirande.
Pierre Acot-Mirande.
Ce numéro spécial a été préparé et réalisé
par Pierre Acot-Mirande, Pierre Loubière, José
Pena et Gilbert Salachas.
par Pierre Acot-Mirande, Pierre Loubière, José
Pena et Gilbert Salachas.
au sommaire du numéro précédent
TÉLÉVISION
1 Un certain courage.
2 Le journal télévisé : journal d'un parti ou de la nation ?
(> Procès-verbal : Edouard Sablier.
(> Procès-verbal : Edouard Sablier.
10 Procès-verbal : Michel Péricard.
CINÉMA
13 La mariée était en noir. Fiche N" 18(5. Jean-Louis Veuillol.
21 Bonnic & Clyde. Fiche N" 187. Jean-Ihiplisle Christophe.
28 Libre cours : Arthur Adainoo.
21 Bonnic & Clyde. Fiche N" 187. Jean-Ihiplisle Christophe.
28 Libre cours : Arthur Adainoo.
30 Les biches. Jeudi on chantera comme dimanche.
31 L'écume des jours. Le petit baigneur. De sang-froid. L'homme
qui ment.
qui ment.
32 Les martyrs de l'amour. L'opéra de quai' sons. Les monstres
de l'espace.
de l'espace.
Les jeunes loups. Personne ne voulait mourir. Le dernier train.
Le franciscain de Bourges. Je l'aime, je t'aime.
Le franciscain de Bourges. Je l'aime, je t'aime.
LIVRES
35 Livres : Histoire du Cinéma (Jean Mitry).
36 Courrier.
Category
Title
Telecine
Issue
no.143
Date
07/1968
Keywords
Publication information
no.143