Revolte edudiante mouvement politique chute du pouvoir?

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Révolte étudiante
Mouvement politique
Chute du pouvoir ?
Voici maintenant 15 jours que, par un mouvement de
niasse spontané au départ, aujourd'hui relayé par l'immense
vague de grèves et d'occupations d'usines, la crise du régime
a été ouverte.
Voici maintenant 15 jours que, par milliers, des militants
souvent inorganisés auparavant se sont réunis dans la lutte
contre le régime et l'Etat bourgeois.
Et depuis ils s'efforcent de tracer les perspectives de
leur combat et les conditions de son succès. Bref, la quasi-
totalité des groupes d'extrême-gauche en milieu étudiant
ayant fait faillite, étant incapables de diriger la lutte — au
mieux la suivant, au pire la sabotant — [quant au P.C.F.,
mieux vaut ne rien en dire !] ils sont aujourd'hui nombreux
ceux qui, tentent d'y voir clair et d'agir effica-
cement.
Ce texte — écrit par des militants ouvriers, étudiants,
enseignants — cherche donc simplement à poser clairement
les questions et à dégager des lignes d'action pour les
semaines décisives qui s'engagent.
Il doit être reçu comme tel, sans plus.
Prix minimum 0,50 F., supplément à «La Voie», B.P. 21, 77 - Lagny
Franco prospère. La France <îeF- réfrigérateurs. La Fran-
«e coquette,
canal11:
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valent
cette France ou. le,
ches sociales cond;
son gène:
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la tête.
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voillc
no craignait qu'une chose
le ciel lui tombe s
;<ranco est morte. Le oLo1 lui o-nt tar;,bo sur
la tète, cxcs ^c- jour ou ses étudiants 00 sont révoltés, 11 ne
nous reste plus qu'à 2e rit errer et, on ramassant ses débris, nous
découvrirons que cette France IL n'
ait pas, si ce n'est
dans les rêves myopes dos éternels théoriciens du fait accompli.
ans
très exactement 3/orès la montée au pouvoir de de ^
la France connaît une
dont elle n1est
pas prête de se remettre.
en même tenus Qu'elle, c'est
'Eu-
rope enti?:re? ce sont toutes les socic
qui entrent en maladie.
is capitalistes avancées
îTe voyez aucune exagération dans ces affirmations"; Une si-
tuation pré-révolutionnaire se mesure à l'ébranlement des ins-
titutions qui concourront à maintenir l'ordre établi, à la mas-
se de ceux qui entrent dans la lutte,.à la nature anti-capita-
liste de leurs revend!casions, à la violence de leur combat.
Le désarroi et "les fluctuations des masses intermédiaires cons-
tituent un facteur supplémentaire d'appréciation de l'ampleur
de la crise. Les dates, qui n'ont valeur que de référence"vien-
nent à l'esprit :I905.; pour la Russie tsariste, I9'l8? pour l'Al-
lemagne de Iveinar5 1936,,. I944:; 1953 peur la France polyrépubli-
o malgré toutes les différences
comparéo L ces périodes au cours
desquelles le mouvement révolutionnaire a accumulé en quelques
Mc-ne s'il marque le pas pour quelque temps, le mouvement
étudiant vite rejoint par de nombreux jeunes travailleurs et des
salariés de tout âge, aura fait une démonstration claire, aux
conséquences décisives. Dans tout le pays, beaucoup de syndiqués
ont pu comparer la combativité et l'efficacité des gens du Quar-
tier Latin aux manifestations traditionnelles. L'idée a, fait sur
face que les ordonnances contre le Sécurité Sociale —par exemple
—ne seraient jamais passées si, dans toute la France, la rue a—
vait parlé le langage des étudiants.
Ainsi, à l'occupation des facultés a répondu l'occupation par
los ouvriers de Sud-Aviation, de Renault, puis do la majeure partie des
principales entreprises françaises. Et -- au nonent où nous écrivons ce
texte - près de huit misions de travailleurs sont en grève et "occupent
leurs lieux de travails bloquant ainsi le fonctionnonont du système et
ouvrant la crise du régime.
Car la crise dos organismes du pouvoir, 1'ébranlement dos appareils
traditionnels, la grève générale dans des secteurs de plus en plus
étendu de l'économie, la sympathie des couches Intermédiaires, définis-
sent parfaitenent la crise politique fondamentale du régime.
Il ne s'agit pas là d'un acciâtnt de parcours ni d'un avatar
nalchanceux de la politique gaulliste mais d'une détérioration d'ensemble
de la société capitaliste occidentale, qui connaît ses heures les plus
graves en Franco.
CRISE POLITIQUE OCCID:2ÎTALE
" Si Fouchet
si Peyrefitte,
si Grimaud n'avaient pas cony.ii s l'erreur
de...". Combien de fois n'avons-nous pas entendu cette remarque, qui
n'a même pas l'avantage de 1 ' originalit" historique, puisqu'elle fut
formulée aussi bien pour Louis XV!,, ITicolas II ou Pierre Pfimlin» Le
pouvoir a cherché délibérément l'épreuve fia force avec los étudiants
dans la nuit du 10 au 11 mai, après qu1 aient échoué toutes les tenta-
tives de conciliation. Il s'est montré princièrement incpable de
comprendre la vraie nature de la révolte étudiante; commo l'ampleur du
il n'avait pas commis ces gaffes, le mouve-
serait développé quand
mécontentement ouvrier.
ment aurait pris d'autres formes, mais il
même. Lorsque des milliers de jeunes gens, sans expérience des combats
de rue, tiennent tête à la flicaille pendant des heures, sans souci de
leur sécurité physique, quand dos aillions d'ouvriers occupent sponta-
nément los usines, ils révèlent du môme coup que leur courage personnel
est l'expression d'une vaste audace collective déterminée elle-même
par une crise sociale profonde. Dès lors, las circonstances, les attitudes
successives et parfois contradictoires do l'Etat ne font que modeler
la forme do la lutte; elles n'en expliquent pan les origines.
Les origines do mai 1968 ne sont pas strictement françaises. Il est
impossible de comprendro le sons des événements actuels sans se référer
5, cette réalité déterminante qu'est 'la situation internationale. Les
leçons qu'il faut tirer do colle-ci sont très claires. Pour la première
fois dans l'histoire., au Vietnam5 l'impérialisme le plus puissant du
monde a été tenu en échec, alors 'môme qu'il avait engagé le maximum de
ses forces. Cette défait ouvre une eue nouvelle dans le développement
Malheureusement
vue
sociologie
11 est vrai que les étudiants sont extérieurs au monde des sala-
riés et ce fait impose des limites objectives à leur mouvement, éai:
il n'est pas moins exact que "''évolution même de la technique et do
l'économie conféra au
rôle dirsct, s de plus en
ortant , d
production, L'Université de 1960
.ans le processus
impie antichambre des professions libérales qu'elle a
Ses, .''Ue forme -ou déforme- dos hommes
et des forâmes qui se
sont
endre compt
on an:
réforme de
1 en s
e'iemen"
st
cialise
in or une
Si t.
for-
proiessi^nn
main-d1 oeuvre peu qualifiés se situant au "bô.3 do la lii
sant dirocteraont la chômage, Ja mobilité de l'emploi. !•' onseignoment
supérieur fournira dos spécialistos. possédant quelques données et re-
cettes, dans un domaine très limité, ot sachant mettre on pratique les
•\
i,
. sont for—
sélection afin de
lin aussi de répon-
ent supérieur,,
criso mômo dans '.' os structures
'université franc ai 30. Colis-ci avait uno réputation de
.ses de positions dans certaines batailles
•eylus. . aiS; du point do vuo do l'orga-
nisation, .3!?.o était d'abord un cores hiérarchisé do fonctionnaires^
? transmettaient, la. cons-
p, des matricu'os qu'un cer-
,jcr oncorc "os étudiants.
surannées de
Ces fonctionnaires ont été bouleversés par les projets do/réforme, mais
ils n'ont pu dépasser le stade de protestations confuses. Par là nome
ils ont hâté la volonté de combat de la majorité dos étudiants»
Les étudiants ne sont donc pas seulement dans uno position oui los
Jniversite bourgeois:: sont fondamontalernont politiques.
co
, aux créations do lycées qui courront les satisfair
en cause, c'est une certain; idéologie, une certaine méthode de pensée,
adapté-es toutes deux a la nécessité de ne prodiguer de connaissances que
parcellaires. Bref, à travers le caractère oppressif du savoir, de sas
modes de transmission, c'ost toute l'oppression. inÊéroiTco au capitalisrn;
qui ost remis on cause
la commune de
de l'université que la stagnation relative des organisations ouvrières
qui ont jeté les étudiants dans ]a rue avant tout mouvo.jont ample des
travailleurs. II faut enregistrer ce détour do l'histoire mais n'en ti~
Le parti communiste a d'abord eu uno attitude franchement hostile
au mouvement étudiant, nConrnont qualifier ceux qui ; uar leurs agisse-
ments irresponsables, leurs violences, leurs injures ont provoqué cette
situation 9 Déjà ja grande masse des étudiants, y compris, nous en som-
mes "oorsuadés, nombre cl"> c u.ix oui ort IDU s~ ^aissoi abuser. oeut mesurer
..,"..,., , concLui-c '. '- . , ...
.LOS conséquences gravjs auxquej.ier? inevitac _ jm^m: .'. raV;.';iturisme politi-
que, même s'il se dissimule sous des phrases pseudo-révojutionnaires"
•affirmait 1 ' ÎTÏJ" Idlll' J au "'ono.cmain des premiers incidents au quartier La-
tin™ la veille, Georges Ilarchais, avait déjà dénoncé c: s "gauchistes" qui
sont "objectivement 7es alliés du pouvoir" avant i;d'a]Ior diriger l'en-
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G) C
Il est vrai qu'il reste quelque peu inapte à populariser sa politique <
sein des couches universitaires. liais cola ne doit pas nous faire sous-
estimer sa capacité d'englober les mouvements ne s en dehors de son cont
le. Le parti n'est pas désarma. Le 13 liai 1':68 en ost la preuve éclat an*
L»OBJECTIF: SAVOIE
Cette proximité éventuel
de l'aboutissement do tant de rêves expl
que entièrement la tactique de la C.G.T. et du P.G.F. dans le mouvenent
de grèves sur la tas qui paralyse la France bourgeoise, Les leçons de Iia\
rice Thoi&ez ont portés en 195GS les dirigeants syndicaux ot politiques
n'attendent plus, comme en 36, que le mouvement soit au plus haut pour
déclarer » "13 faut savoir terminer une grcvs"? ils font leur possible,
dès le défaut de l'action, pour que la grive prenne fin rapidement et que.
tant qu'elle dure, elle rostj dans lo cadre, logal et respectable, où la
succession de de Gaulle se discutera dans l'aquarium du Palais Bourbon,
On peut décomposer leur comporteront on plusieurs temps:
1°) Freinage et adaptation. Les travailleurs, jcames en tête, occu-
pent spontanément quelques usines. L'EŒÏANITIJ mentionne le fait, mais er
caractères maigres et n'on tire aucune leçon,. La C.G.'T. hésite ou se pro-
nonce contre. Le cas de Renault-Billancourt s ce sont deuz ateliers, com-
posés en majorité de jeunes, qui lancont la grève sur le tas dans la joui
née du 16 Mai. La C.G.T, ne suit pas- "ais le soir, deux nouveaux départe
ments entrent en lutte. Le syndicat suit»
2°) Limitation. Un deux
nours.
il ost clair que nous sommes emportes
par une vague de fond. Lo C.C.l-I. de la C.G.T. se réunit il salue les
grévistes, appelle les "travailleur-.-... ^ déterminer les formes de luttes
qu*e2ige la situation présente ot les possibilités nouvelles qu'elle ou-
vre, à prendre place dans la lutte'.' Admirable rigueur et prodigieuse
précision de l'écriture ! A 1'heurs où ses phrases creuses sont diffuseur.
les plus grandes usines de métallurgie dans toute la France sont en lutte
des cheminots, les ouvriers ds-s chantiers;: navals -suivent, Des dirigeants
prolétariens -ot 1s dieu dos fonctionnaires syndicaux sait si Georges
Séguy et ses collègues aiment à rappeler les responsabilités dont ils sont
investis- des cadres ouvriers ont5 dans de telles circonstances, lo devr^r
do fixer une perspective à 1 ' cnse-iblc dos travailleurs, de leur proposer
des objectifs concrets 3t dos .ormes c.o lutte déterminées, et non un cata-
logue de revendications ot la liberté do faire ce qu'ils veulent. "Occupes
les usines, chantiers, magasins, bureaux, La bourgeoisie et l'état sont en
difficulté. Paraljsez-les complètement". Ce langage qui est, an substance,
celui que parient les grévistes, quiconque refuse de l'employer montre
qu'il ne veut pas l'extension du mouvenent.
3°) Ap o lit i sati on. La G, G. T.. rappelos-vous a appelé on 1965, 'é. voter
pour lo "candidat unique de la gauche", François Mitterrand. Cotte déci-
sion avait été diversement appréciée par los cyndioués. Aujourd'hui, le
problème posé est celui de la survio du régime,
ut
efficacit
la rue
-u-^,..--,,,.: r, „ On^ -£>-, H J- i ^ n r; rn o ni .
creprise, ^,u,_, j.aiu la 0,;--, 1» r JA _
crétaires, elle limite le mouvement 'L ses aspects revendicatifs.
vrai que la masse CLOS salariés se msito CL une politisation or 0111010^.105
car ils ont en mémoire trop do manoeuvres parlementaristos qui ont défi—
T "1
syndicat;
isdic
.;.ai s <
lujourd'hui,
ces oxic
fonctionnement du régime. II importe de les rassembler en un programme
dont la conclusion ne psut être qu'anti-gouvernementale et anti-capita-
liste. Le fait d'occupsr les usines donne une dimension nouvelle à la
lutte. L'occupation est une atteinte directe s- la propriété capitaliste,
un défi au pouvoir du patron et de l'état. Très souvent, elle n'est ac-
compagnée d'aucun mot-d'ordre précis. C'est qu'elle va tacitement au-
delà des mots-d'ordre de la période pass5e. II reviendrait ' une direc-
tion syndicale digne de ce nom da•donner chair et sang a ce sentiment
implicite. Lisez 1 ' BiLIAlïl^J, IJooutez Georges Séguy, Vous ne trouverez
rien 0.3 semblable. Au contraire ! Combien significative est la déclara-
tion du secrétaire général de la C,0,T0 d'.s-approuvant
de diroct'jurs et de cadres supérieurs par les ouvriers
invoque la liberté. II a raison; c'est un démocrate do type classique
J.J^> S \J -1~ f^j V C^lf J^ J___w LA -L O o W LA^ii n ^.
on cherche a mettre hors de la
d'un certain nombre de directe
êtr
urs
L'emprisonnement
n'est pas un objectif en soi. Ce peut
do
conscionc
ouvriers-, un(
étape indispensable dans la lutte, rîais une lutte qui se situe en dehors
de la légalité quotidienne. D'où la réaction de Séguy.
4°) Division. ÎIous nj sommes plus en 1936. A cu,tto époque, le- r,C.P,
était quasi-seul à l'extrême gauche et les niasses, au terme do leur espé-
rienc-, de J.a S,r.I.O. se tournaient vers lui il pouvait ^insi contrôler
assez aisément la situation, l'zi 1950,, l'opération est plus difficile H.
contrôler. La C,G,T. a toujours sé'oaré.los r-' vend! cations, .' n favorisant
les luttes catégorielles, elle contribue ,:• développer le courant des mé-
contents qui trouveront une solution passagère en votant pour la gauche,
contrôle
avant -
ompêchor qu'étudiants ^t ouvriers en
CÔtCo
gnificatifss les étudiants n . songeaient
laient manifester '.'eur solidarité ^t dis^
représentants dos combattants do la
ser au personnel en grève. Ou plutôt.; c'est normal» C'o
des accusations infamantes port::.,s contre Cohn-Bondit qi
'usine; ils vou-
aud'al-ux que dos
nt pu s'adres-
t dans la ligne
i a J.a tare js-
10 -
ii incarne
du carcan de
un danger, car il pose dos problèmes qui sortent
appareils bureaucratiques. 11 doit
dans la ]•:
pour co
:air :
comme
on
adopte un langage d'adjudant aviné
n'aime pas que les étrangers -
surtout los boches- vienuont foutre la pagaille chez nous. Comme quoi,
. le :J,C,F. s'est
sortes contre les revolutionnai.ros.
Il n'est qu'iono leçon à tirer do la conduite du P.C.F. ot do la C.
G. T. (l)s tous deux demeurent fondar.ontalom.jnt hostiles à co que le mou-
vement des masses motte diroctemont un causo le pouvoir. Pour eux, la rue
peut parler, de façon c. co que les échos de ses propos résonnent un peu
dans les allées du pouvoir; niais elle n'a pas le droit do crier "'Do Gaulle
ù la porto. Le pouvoir auxtravaiilours". Pour ou;c5 la conquête du pouvoir
se fait de l'intérieur -ds l'Etat» Ilalheur à 13.111 oublierait ce principe
sacro-saint. Le P.C.F. et la C.G,T. .jouent 1s rôle qu'on d'autres pays
'autres époques a
ons du socialiSES,la social-démocratie
traditionnelle, colle des rfoslce,, des Elum, des Wilson.-
II faut le savoir, il faut on faire prendre conscience au maximum de
militants, riais, en m§:.:3 temps, nous devons comprendre ce que cela impli-
que. Ces appareils syndicaux ot politiques sont les survivances de ce qui
fut, de 1934 à 1945? un moment de l'organisation do la classe ouvrière
française. Ils consorvom; uno audience réelle et ils mettront tout en jeu
pour empocher que les travailleurs n'aillent on masse jusqu'au bout-, ds
l'exemple étudiant. Ils peuvent freiner consid.5rablor.iont lo développement
du mouvement, retarder son succès immédiat, îlais ?'auplotir atteinte ï. ce
.jour par la lutte des travailleurs permet d'envisager et d'organiser le
déborderont de s buroaucrat e". . ;t si ;
gner dans 'la. prs-mièro étape, dii moing
ne étape victoriousc,
; aille
si o j o a ga-
aurons—nous "oréoaro la très prochai—
besoin
s
critiques sont concentrées sur
ces doux
t parceau' elles sont largement raajoritai-
u!elles se réclament d'une tradition révo-
responsâbilités sont décisives. Colles des autres par-
ouvriurc 3-
c outre
jur
ros aans la cl^at
lutionnaire ?
tis et dos autres
événements est plus faible, Chacun sait depuis longtemps qu:
et la F. G-.D.S. sont 1'
dicat jaune. Pour
parfois un pas en avant do la C.C-,1. ,
confédérale sont, pour 1'essentiel; identiques
positions do sa direction
La crise do la société française va-t-elle aboutir à sa conclusion
normale, la chute du gaullisme,,
être dépassée ? C'est dans les
apportée à ces questi:ns. die dépendra,,,
titudo du gouvernement,, Celui-ci ne peut
tuation trop longtemps, "".ais- dans l'eta~
manier l'arme de la répression
masses à se radical!ser, I] sait, d'autre yi-t, que
tairj est prête à exploiter ses moindres faux-pas pour occuper les fauteuils
capitonnes qui sont l'emblème et le symbole lu pouvoir d'Mtat. On. peut donc
penser qu'il va adopter dans les jours à venir une attitude prudemment ré-
pressive. 11 sait pertinemment que
la gauche officielle est prête à beau-
coup pour canaliser le mouvement. Aussi bien, Jes fronts uniques les plus
efficaces sont-ils souvent ceux qui se nouent tacitement, sans tambour ni
communiqué public. Une issue pour 'le gouvernement pourrait être trouvée
dans une t:ctique d'enlisement contrôlée du mouvement: .laisser faire un
temps, permet i-re aux interlocuteurs valables -ceux qui respectent les ca-
dres officiels de la négociation— de dégager une plate-forme purement re-
vendicative et respectueuse, laisser s'essouffler les luttes privées de
pro-
co
nra-
La marge de manoeuvras du mouvoir est faible et sa compréhension de
la situation limitée (Ah i les déclarations de 7;eyrofitto et de Fouchet !),
Toutes Los possibilités de manoeuvre peuvent êtro remises en question a
tous moments, soit par un berid en avant des luttes, soit par un affronte-
ment qui renouvelle la situation des barricades. Mais il est bon de-.-souli-
gner d'où proviennent les uérils oui meuvent menacer le mouvement» 1 ' en-
'ourtant eeIle-ci ne saurait
au son
exclue
d'
ter cette hypothèse avec l'obscur sentiment que "chez vous, ça se passe
autrement". N'oublions pas qu'il y a peu, en Italie chrétienne, démocra-
tique et centriste (do gauche), un complot avorté a rjvélé qu'une partie
des services secrets et d.es forces régressives envisageait un coup d'état,
V3
:vélé l'affaire Bon
ce,
dos
o u un e s o.! ut i ••
acti :;n3<
ou re
sur l'état et
; un certain re-
n
; n va
cades. il faut donc être conscient du ci;
mais ±' faut savoir aussi que la possibili
velutionnaire dépend largemint du déeagor:::
mouvement autonome ds luttes.
ou
ou
; remoie i
_a
corpo3
:-ccuea
toute
prises;
L'occupation à'usinas es\
elle est la contestation
voir dans l'entreprise, i
le demeure clans le cadre
structures nationales de l'.Jtat,- sanc lesquelles le i
fabrique capitaliste ost impossible. Il faut donc que-
grève ot les comités d
région ou de la corporation,
coordonner les objectifs,
dos occupations, il peut être
ville, de la
d'entreprendre
gère
l'ecnoion
le système dos combats, de
IjS actions centrales. Au début
de dégarnir les forces dans 'une
entreprise} car cela peut faciliter lo retour
des forces de ré-
pression. C'est pourquoi il faut avant tout lutter pour l'occupation de le
majorité des entreprises. Lorsque ce stade est at'eint, les C03.S., les
gardes-mobiles, les tanks de l'arméo ne pourront, techniquement, faire fa-
ce aux multiples foyers do luttes épars dans toute la Franco. C'est dès ce
moment que s'ouvre l'ère des grandes manifestations do rues, des occupa-
tions de bâtiments officiels. lllles n-e peuvent être menées „• bien que par
la création de fédérations locales et régionales des comités do grève et
d'action. Celles-ci prendraient notamment en charge
services d'ordre et des groupes d'intervention ot d;
cessité se fera sans cesse plus ressentir»
Tout naturellement, cotée mise on place d'organisme? représentatifs
des travailleurs en lutte doit aboutir ê une fédération nationale des co-
mités d.6 grève, dent la naissance aérait concrétisée ~oar un congrès natio-
nal des oc-mités do grève. La crise que connaît la Franc est une crise de
régime. Le mouvement qui a éclaté no trouve son expression totale dans au-
cun parti, dans aucun groupe existant» II doit être directement représen-
té dans un organism:; national; démocratiquement élu. C'est le seul moyen
de prolonger sur le plan politique l'action néo dans la rue et dans les
usines. Ainsi, quelque soit l'évolution dans les jours à venir, l'action
pourra se poursuivre: soit par l'organisation do la résistance à toute
tentative réactionnaire, soit par le maintien des objectifs réels de la
lutte au cas où triompherait, ee.r quelo.ue renversement parlementaire, un
gouvernement dit de gauche. Si Mitterrand vient au pouvoir, les travail-
leurs ne doivent pas croire qu'ils ont on place un gouvernement qui est
leur. Ils doivent posséder les moyens de continuer à affirmer leurs re-
vendications face à ce gouvernement. Ils doivent constituer une réelle
dualité de pouvoirs.
Formuler de tels objectifs, c'est aonner un-..- idée, éenarale du but vers
lequel doivent tendre lus luttes. Restant à définir l-~s moyens concrets, adaptes
à la situation présente, par lesquels <~nt peut approcher cet objectif. Il .faut,
en effet, tenir compte de ce que les comités de grève sont à l'heure actuelle contrô-
lés par les responsables syndicaux des c.iverses confédérations -ce qui liait-, leur
possibilité de s!orienter dans le sens oe le combattivité révolutionnaire. Il ne faut
pas oublier non plus qu'il oxisto un fossé entre étudiants et travailleurs, à .La fois
pour des raisons sociales évidentes et à cause de la démagogie réactionnaire des res-
ponsables politiques et syndicaux.
Le premier objectif est aonc p.o conserver tout son ^.impact au mouvement
étudiant. Ceux-ci, on le rappellera jamais assez, ont mené un combat d'avant-garde.
Et le climat de fête qui règne dans les locaux universitaires -coupés ne saurait
faire sourire que les imbéciles refoulés. II ne ^it pas, en tout cas, faire passer
au second .plan le souvenir de la semaine
prcvoaué la crise' La grève
générale du 13 n'a été possible que parce que les combattants des'barricades cnt été
jusqu'au bout de leur affrontement avec l'Etat, A l'avenir, il faut agir de même ;
les étudiants__et^lfe^^mversitaire3 continueront à j!_t::_e jnr.e force de frappe? à l'exemple
gontagieux, que s 'ils poursuivent une, action. clairement définie, de remise en cause
l'université, hors au milieu étudiant, pour aller se battre ailleurs, "servir" les
travailleurs ; ceux qui préconisent cette attitude rnt systématiquement sous estirm
freine les luttes étudiantes ; aux moments décisifs ils n'étaient pas là. Ils n'ont
pas compris l'importance fondamentale d'un cembat spécifique, mené avec détermination
qui a fait reculer It,- gaullisme pour la première fois depuis 10 ans. Ils ne voient
donc pas la nécessité de le poursuivre.
Ceux-ci cnt une importance décisive ; les discussions doivent être menées
pour leur trouver une solution révolutionnaire, haie- il faut discerner .aussi les
manoeuvres qui se préparent, et. déjà, commencent à être entreprises. A la 3orbomie,
il est courant d'entendre de chers professeurs, membres é;.u rarti Coia.omiste souvent
expliquer que la question des examens est essentielle, qu'il ne faut pas céder a la
démagogie, qu'en définitive ce pauvre- hé.oéPhihl n'a pas tout à fait tort lorsqu'il
affirme que la révolution ét'hdiante passe par le maintien du prestige des diplômes
de l'Aima Mater, Ailleurs, on pare l'Université autonome; gérée par des commissions
paritaires étudiants-professeurs. Et hhYidh'TTah approuve. II faut mettre le ho-la a
ces tentatrices. Ceux qui approuvent font un calcul simple ; depuis que le débat
n'est
individuel, de la carrière que sanctionnent les peaux d'âne et les boutons de m
rin. En pateaugeant dans ce marais, les opportunistes espèrent amener le mouvement
à s'enliser avec ému
II faut oxïic être clair r Ij^révolutirn aans l'Université ne peut être,
.obtenue immédiatement Son succès dépendra directement du rapport des forces dans
le pays' heur la réalisation ue leurs objectifs, les étudiants Doivent s'intégrer au
mouvement de lutte de tous les travailleurs. Ils doivent donc élaborer les solutions
d'avenir, mais, on même temps, refuser les déni-mesures par lesquelles on veut
emasculer leur combat. Lans l'immédiat ils doivent apporter aux questions
universitaires une réponse provisoire, dont le seul but est de leur laisser
les mains libres pour l'action politique.
^elà signifie pratiquement le boycott de
la forme ancienne -ce qui va de soi- mais sous touto forme que ce soit tant que-
ne seront pas réalises les objectifs de la lutte. En premier lieu, le départ
de tous les P3YREFICTE, FOUCHréT, GRIKiJJL et consorts, responsables des violences
de la semaine de mai. Ce oui implique le départ du Gouvernement, mot d'ordre
qui pourra prendre toute scn ampiuur publique aussitôt que la grève des ouvriers
sera devenue générale
De la même façon, le seul objectif immédiat que l'on puisse se fizer
est celui d '.'u nive rs it é s lifc re s , dans lesquelles sera reconnue de fait l'autorité
des assemble es étudiantes , représentatives des assemblées de chaque spécialité,
Pas de commissions paritaires <^ù des spécialistes étudiants viendront égaler
en savoir et en urbanité un nombre
rofesseurs moderni
L-es décisions
doivent être prises par les uans, onrones ensue aux v
seurs et les éventuels accords ratifiés par les assemblées. Si, l'on veut parler
de "pouvoir étudiant", il faut le faire dans ce sens.
Tout ce qui a été dit précédemment, les objectifs esquissés et la nécessi-
té de garder plus sue jamais toute sa puissance au mouvement étudiant, implique
que le mouvement très large qui agite les facultés et les grandes écoles trouve
une forme d'organisation démocratique et a'expression politique autonome.
Cette perspective n'est pas surajoutée aux différents thèmes qui sont
ici avancés. Elle doit constituer l'effort principal des militants, car elle
conditionne absolument la réalisation de 1'ensemble, et de chacune des parties
isolément. Pourquoi ?
L'abord, par ce que la faillitte des groupes politiques d'extrême gauche
leur interdit désormais de prétendre véritablement rassembler la majorité de ceux
qui se sont montrés déterminés au cours des événements, - et qui continuent à être
les plus actifs aujourd'hui pour maintenir et l'action et l'espoir suscités par
cet incroyable renouveau politique.
Ensuite - est-il besoin de le rappeler - parce que ce qui e'est joué
au cours des journées glorieuses au Quartier Latin, qui ont provoqué cette formi-
dable vague de grèves et d'occupations d'usines, ne trouve aucun répondant dans
Ensuite encore, parce JUG l'acquit de la lutte engagée est d'ores et
déjà tel, les expériences cri cours si nombreuses et si ricnes d'enseignements,
les actions menées oi lourdes de conséquences, qu'on ne saurait laisser tout
cela se perdre dans la conscience individuelle de chacun, qui, isole, ne peut
finalement en tirer aue désenchantement et démoralisation.
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Enfin - et peut-être surtout- parce c;ue l'unité spontanément réalisée
dans 1'affrontement avec les forces de police d'abord, dans l'occupation enthou-
siaste des temples de l'idéologiq bcugeoise décadente ensuite, est une occasion
inespérée. Au delà des étudiants et des enseignants, ce sont en effet en grand
nombre, jeunes travailleurs; jeunes techniciens supérieurs, jeunes ingénieurs,...
qui ont rejoint déliberélément la lutte, en ces heures les plus chaudes et ne l'ont
pas quittée, depuis,, Et tous ceux là doivent désorraaia mener la lutte en commun.
Ils l'attendent.
Ces raisons ne sont pas minimes- Toutes ensembles elles déterminent
la tsshes principale de l'heure, pour hisser d'une manière décisive le mouvement
ainsi créé à la hauteur de ses responsabilités actuelles, Et le fait que nom-
breux sont ceux qui soit sabotent délibéremment soit freinent objectivement
l'organisation d'un tel mouvement} ne doit pas briser la détermination des mili-
tants.
LA GBEATION DE COMITES_DiACTIOÏÏ est a l'ORDRE DO...Ip-JR
Comités' d'action dans toutes les facultés. Comités d'action dans les
quartiers et dans les localités de banlieue qui permettront aux travailleurs
de toutes catégories qui ont soutenu la lutte étudiante de se réunir, de faire
connaître le sens véritable des revendications universitaires, d'agir dans les
entreprises de leur région»- Comités d'action tant à Paris qu'en province. Et,
dans les meilleurs délais il faut envisager la réunion de représentants de
.comités» venus de toute la France, qui échangeront leurs expériences et dis-
cuteront des points politiques de leur programme d'action.- e grand rassemble-
ment national devrait, dans le respect de la démocratie la plus large, promou-
voir un mouvement national -le mouvement du 10 mai - et ainsi donner un visage
politique durable à ces journées qui ont sorti la France de ses sécurités. Un
tel mouvement devrait être conçu a l'image du "Mouvement du 22 Mars" de ^anterre,
regroupant unitairement les militants organisés et ceux qui ne le sont pas.
Quelle plate-fome politique peut adopter ce mouvement ? Ses militants
les animateurs des comité.3 d'action, la détermin&rcnt, Mais un certain nombre
de thèmes peuvent dores et déjà être proposés à la discussion de tous. Le mouve-
ment, tellqu'il est né, ne saurait prendre la ferme d'une organisation stricte,
au programme nettement constituét ^assemblement de toutes les combattivités,
front unique de tous ceux qui se situent en dehors de la société de consommation,
il possède, cependant; un certain nonbro d'objectifs parfaitement précis que
l'on peut résumer : rébellion contre_ 1_|avenir _qu|.offre le capitalisme.
Les étudiants remettent en question les structures oppressives de l'Uni-
versité, l'absence ourle caractère iccâblant des débouchés qui leur sont offerts.
Leur révolte est la même que celle des enseignants du 1er et 2 ème degré qui,
appuyés par tous les parents d'élèves,, dénoncent le caractère de classe de l'ensei-
gnement à tous les niveaux, l'absurdité des méthodes pédagogiques-, l'ignominie de
la sélection honteuse qui s'effectue en sous-nain, à partir des différenciations
social6 . La destruction, de fond en comble, du système d'enseignement officiel
doit étire on des buts à atteindre en commun.
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Les étudiants sont incertains de leur avenir et refusent, en majorité,
les solutions du patronat. Leur inquiétude et leur révolte est la. même que celle
de tous les salaries qui sont, aujourd'hui, menacés dans leur travail, peur les-
quels Ise posent le problème de l'emploi. Il faut que cette question brûlante
soit posée ouvertement. C'est le moyen le gagner des millions de travailleurs à
une lutte conséquente.
Dans la société capitaliste actuelle, les revendications qui portent
sur le chômage, l'eirploi et la qualification sont fondamentales. En portant
atteinte aux conditions actuelles du développement du capitalisme, elles per-
mettent djunifier les luttes des travailleurs et des étudiants, en renvoyant
au système dans son ensemble.
UNIFIER LES LUTTES
Constitué sur ces bases, le mouvement du 10 mai, le mouvement des barri-
cades, aura un maximum de chances d'entraîner une fraction importante de la classe
ouvrière. Il deviendra une force politique à l'échelle nationale.
Reste un problème essentiel : celui des travailleurs que continue et cont
nuera à influencer le parti communiste français. Ceux là luttent dans le cadre des
centrales syndicales. Il faut les contacter par tous les moyens. Hais le mouve-
ment étudiant doit éviter un populisme naïf qui, pour sympathique qu'il soit, a peu
de chances d'aboutir à des résultats.- Aller à la perte des usines, discuter avec
les travailleurs, faire participer des syndiqués aux réunions étudiantes : autant
d'excellentes techniques de piopagande - mais rien de plus. Ces actions ne seront
efficaces que si elles sont au service d'un objectif politique. "Servir le peuple",
c'est participer avec un programme déterminé, aux luttes communes ; ce n'est pas
s'e transformer en prêtres ouvriers,
scutanelles écarlates.
r'our être plus précis, examinons la façon dont la grève sur le tas s'est
déroulée à ses débuts. Née d'initiatives de militants de base, elle a été vite
coiffée par les organisations syndicales. Les comités de grèves sont à l'heure
actuelle, dans beaucoup d'usines, des cartels de sections syndicales.
"C'est la réalisation du Front unique" dirent certains professionnels
de l'abstraction révolutionnariste gâteuse. Ils auront raison dans une certaine
mesure. Plais, en 1'occuren.ee, le front unique sacro saint risque de se réaliser
pour Grauser les canaux dans lesquels le mouvement s&ra détourné de la lutte
révolutionnaire. Et il apparaît clairement, à qui veut bien ne pas vivre avec
pour seule ration alimentaire les textes sacro-saints d'une autre époque que
sans programme d'action, il n'est pas de front unique véritable. Seul un pro-
gramme clair permet de distinguer les militants qui veulent le combat des di-
rigeants qui souhaitent le calme.
Et s'il faut s'adresser directement aux travailleurs, c'est pour leur
proposer; dans le cadre de programme général du mouvement, des thèmes d'action,
qu'ils pourront discuter , amender, enrichir ou rejeter
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des comités de grève élus
constitution, dans chaque entreprise, d'assemblées élues de tra-
vailleurs qui imposeront aux patrons toutes les mesures (exercice
des activités politiques et syndicales ....) dont 1&outissèment
est le coutr£\e ouvrier,
coordination de l'action des comités des diverses entreprises. La
grève avec occupation est passée de RENAULT-CLEON, à FKLNS, au
puis à BILLANCOURT. II faut maintenant que des représentants
des grévistes de ses entreprises se rencontrent pour organi-
ser la lutte, de même que doivent se rencontrer les délégués des
grévistes des entreprises d'une même région,
- Elaboration de revendications qui correspondent au . niveau actuel
des luttes. Partout, à Paris comme on province, on demande Si
salaire de 100.000 F minimum. Cette exigence doit être reprise
partout - malgré les hauts cris de la C.G.T. - car elle concré-
tise, de façon accessible à tous, la volonté di un changement
radical, qui ne tienne aucun compte des "possibilités de l'éco-
nomie française" auxquelles les syndicats ont rendu un culte
abrutissant dans le passé. A l'usine des Batignolles de Nantes,
les grévistes ont inscrit : "égalisation = mensualisation = 100.000 F*
Ils montrent le chemin et leur mot d'ordre doit être suivi, comme
doit être repris le mot d'ordre de "retour aux 40 heures payées 48"
- Organisation d'actions directes» L'action directe a fait ses preu-
ves grâce aux étudiants. Aujourd'hui, elle peut être entreprise-
dans toute une série de régions qui étouffent de chômage. Quelle
portée aurait enfles manifestations du 8 mai en Bretagne si, au
lieu de processions entrecoupées de coups de guele, elles séetaient
transformées en manifestations tendant à la paralysie des centres
de pouvoir. C'est ainsi que se créera et se consolidera un nouveau
rapport de forces dans le pays.
Ptur quelques jours ^u quelques semaines, nous avons la possibilité de
jattjraper 25 ans de défaîtss et d'ouvrir les portes de l'avenir socialiste,
En tout état de cause, ce qui se ôéroule aujourd'hui marquera la France,
l*Eur«pe et le inonde pour longtemps.
Le Mouvement de mai 68 peut reculer, II ne peut être écrasé. A nous de
faire que ses traces soient indélébiles.
Paris, le 23 mai
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Revolte edudiante mouvement politique chute du pouvoir?
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