Trois continents un meme ennemi un seul combat un monde nouveau….

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TRDI5 CONTINENTS
UN MEME ENNEMI
UN SEUL CDHBAT
UN MONDE NOUVEAU!!!
ASIE
AFRIQUE
F AMERIQUE
LATINE
.COMITE DES 3 CONTINENTS
SOMMAIRE
- PI a te .forme d'orientation...............................
- Les travailleurs immigrés, exploités par les exploités .1.
- L'ennemi commun : L'Exploiteur ....................... 5
- Le Mouvement Révolutionnaire dans les Pays Capitalistes
et la lutte Révolutionnaire des Peuples Opprimés ....... 7
- Répercussions du Mouvement Etudi ."; ats en Afrique, Asie,
et Amérique Latine..................................... 10
- Répression ; En Afrique aussi....................... . 14
- La Lutte Continue.................................... 17
- Halte à l'expfllsion de nos camarades étrangers ....... 19
-• Créer deux, trois, de nombreux Viet-Nam - Voilà le
mot d'ordre - CHE GUEVARA ........................... 21
- Le vrai visage de la Francophonie.................... 35
- Langues et langage en Afrique Noire.................. 35
- Soutien moral et matériel au peuple du Zimbabué ...... 40
- Culture et oppression ...............................43 - 45
- Détruisons les derniers vestiges du CD! oni a 1 is ne ....... 46
- Activités du Comité des Trois Continents ............. 55
- Poèmes ......................................... 34bis
45bis
Prix minimum 2,50 F.
Sur rhnque h u ] .1 o h i u unp ré s <> 1 u I •. i o n de la Ti- i c on t i non tal
Plate forme d'Orientation
la nature du llouvement étudiant et ouvrier Français
est foncïé sur la contestation de l'infrastructure et de la
superstructure de la Société capitaliste.
Cette contestation doit se traduire pour nous par un
engagement total au-dula, des frontières.
En effet 3 contester les structures capitalistes à MIS le
cadre national, c'est aussi contester les rapports interna-
tionaux établis par ces structures.
L'internationalisme prolétarien est l'expression de cet
engageaient. Il ne s'agit pas d'un problème de droit, puisque
le dtroit est l'expression de ces structures contestées.
Cet internationalisme n'est pas une notion abstraite.
Il est une manière de mener l'offensive contre nos propres
r-gimes inféodés au capitalisme international. Tout coup
porté aux structures capitalistes en Occident est une aide
précieuse apportée aux mouvements de libération nationale
et à la révolution socialiste en Afrique, en Asie, en
Amérique Latine.
ïïos tâches doivent donc s'inscrire Sans ce cadre.
Le Comité doit informer les travailleurs manuels, in-
tellectuels français des liens q ;_i existent entre la lutte
qu'ils mènenct actuellement et celle des peuples opprimés,
car l'exploiteur est le même : la Capitalisme et l'Impéria-
lisme. Il se doit de les informer sur le développement de la
lutte des peuples d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Labine.
Il doit être au service du mouvement révolutionnaire qui
se développe actuellement en France et dont l'issue commande,
dans une grande mesure la solution des problèmes des Trois
Continents, c'est à dire la lutte pour la Révolution Socia-
liste dans las Trois Continents et le Lloride .
Son aide est double :
- Participation totale au mouvement révolutionnaire
au nême titre que tous les militants français;
— Participation spécifique qui doit se traduire par une
action d'information et de mobilisation , menée auprès des
ouvriers et étudiants étrangers et dont les modalités, les
moyens, doivent être étudiés en accord avec les objectifs du
mouvement révolutionnaire français actuel.
COMITE DES TROIS CONTINENTS
( -Salle V - Escalier A - 2° Etage - SOïïBONNE )
LES TRAVAILLEURS IMMIGRES. EXPLOITES PARMI LES EXPLOITES, DEMANDENT ;
*•*• ° L-a -plénitude des droits politiques, syndicaux et sociaux .
Faisant partie de la force productrice du pays, et assumant les mêmes
devoirs que les autres citoyens français, les travailleurs immigrés re-
vendiquent les mêmes droits,
Cela signifie :
-' Suppression de la carte de travail, suppression de la carte de
se/jour, et son remplacement par un titre d'identité semblable a celui
das autres citoyens, suppression de tout autre instrument entre les
mains du pouvoir. qui limite leur droit au travail ( droit de changer de
profession nié par la carte de travail et leur droit de libre circula
tion ) et qui sert comme instrument de répression ( des dizaines d'é-
trangers expulsés de France durant les événements de mai I968:, après
:' vérification d'identité " selon les sources officielles ) , comme
moyen de contrôle, de pression, de chantage et de toute sorte d;
discrimination, »
Droit pour tous les travailleurs immigrés d'adhérer aux organisations
de leur choix ( syhdicats, partis politiques, conseils ouvriers, etc.»)
d'y militer et de participer à toute activité publique ; droit d'élire
et de se faire élire à tout poste .
Bénéfice intégral de tous les avantages sociaux, arrachés par la
lutte des travailleurs pour l'ensemble des travailleurs, y compris
famille, chômage, logement, retraite, etc..., les congés payés dans
leur intégralité et autres avantages. Actuellement les travailleurs
immigrés supportent trop souvent l'intégralité des charges sans bénéfi--
c.-.er pleinement des avantages.
Les travailleurs immigrés dénoncent toute atteinte à leur liberté
résultant d'accords ( entre gouvernements ou organismes publics ) ou
"ë>3 contrats ( entre employeurs et officines d'embauché ) , signés au-
dessus de leurs têtes, sans leur participation, contrôlés le plus sou--
vent par les appa . . ......
(2)
reils répressifs des pays respectifs, et qui dans tous les cas ré-
duisent les travailleurs à une masse 'de manoeuvre sur un échiquier i
politique et à une source 'de profit pour les pires exploiteurs de
l'homme par l'homme»
11 3__Condi tions de travail et d'emploi spécialement adaptées.
Les travailleurs immigrés, partie intégrante du prolétariat local
participent à ses luttes revendicatives, demandent et soulignent tout
particulièrement:
- Travail égal, salaire égal, Mensualisation pour tous.
•~ Abolition du système des peines et de toute .mesure ser-
vant à maintenir le-s cadences infernales.
- Les contrats de travail initiaux, tout e r. garantissant une
durée d'emploi minimum, ne doivent en aucun cas lier le nou--
vel immigrant a l'entreprise.
- Garantie de l'emploi pour tous, assurée par une formation
professione11e de base et permanente.
ï^es travailleurs i mm igrés luttent avec les autres éléments concients
du prolétariat local pour que la hiérarchie des fonctions et l'éven-
tail des salaires soit réduit. Ils considèrent cette double diffé-
renciation de plus en plus poussée - comme un facteur de division
de la classe ouvrière- Ils soulignent que sur le clan matériel, colle
le-ci n'a été rendu possible entre autres choses que grâce aux pro-
fits tirés de la surexploitation des pays opprimés et semi indus-
triels.
111 - 1-.-9-S.g.SJ5I'M_en_lP.!lC-tion des besoins .
L°X£^.^£_f_on.c_tion des moye_ns..
Besoin élémentaire,, un logement décent doit être fourni à tous.
Le lien capitaliste entre le droit au logement et les possibilités
de faire face aux charges, doit être rompu. La politique des loge-
ments doit permettre à l'immigré de mener la vie de famille comme
il le désire. Cela signifie:
~ liquidation d^s bidonvilles et des taudis par une politique
do^constructions populaire.
•- Plafonnement des loyers e fonction des revenus.
- Lutte sans merci contre les logeurs et les trafiquants - al-
lant jusqu'à la confiscation de leurs biens - qui spéculent sur
la misère des travailleurs immigres, le plus souvent en com-
plicité avec les forces da répression,
- Occupation des logements libres et des bâtiments insuffi-
s a mm e n t occupés,
- Cités d'accueil pour les nouveaux '.rrivants , gérées par les
organisations ouvrières, avec la participation et sous le con-
trôle des usagers,
- Suppression de la pratique des logements rattachés à l'en-
treprise, moyen d'asservissement des travailleurs.
IV „ Satisfaction _des besoins culturels des travailleurs immigras
Chassés de leurs terres d'origine par le système mondial d'exploi-
tation impérialiste, colonialiste et néo-colonialiste, leurs revendica-
tions dans ce domaine s'expriment sur 2 plans:
- Droits et possibilités d'expression culturelle et d'éducation
dans la langue d'origine, d'une manière désirée par les tra- L
vailleurs immigrés eux-mêmes •-. t gérées par leurs soins.
- Respect de la culture nationale pour les familles des tra-
vailleurs immigrés.
- Programme de formation professionnelle et d ' e-nse ignement gé-
néral spécialement dirigé pour satisfaire leurs besoins, à la
charge des employeurs et de l'état. Les programmes d'alphabéti-
sation, notamment, doivent se faire pendant les heures de tra-
vail entièrement payées.
V. Doublement exploité:--, commo res s-orti s sar.ts des peuples opprimés
dans leurs .pays d'origine, et comme ouvriers en France,, les travailleurs
immigrés op. t des intérêts historiques qui i c onvergen t forcément les uns
aved les autres, pour l'abolition, du système impérialiste et capitalis-
te. Le fait même de la migration massive résulte du système impérialiste
mondial qui concentre le développement économique dans les métropoles
et tente de réduire les payj opprimés et semi-indu;striele au simple*
rôle de fournisseurs de main d'oeuvre à bon marché. On essaye ensuite
d'utiliser cette même main d'oeuvre pour faire pression sur le marché
du travail e^ sur le r,'-veau des salaires.
La migration est un frein au développement économique des pays d'o-
rigine^ départ d'une raaind ' oeuvre adulte dont les charges jusqu'à
sa maturité leur incombent) et vise a empêcher le recours à u n ^ vé-
ritable solution - qui ne peut être que révolutionnaire - aux problè-
mes économiques, politiques et sociaux de ces pays. Ainsi, factuer
supplémentaire d'exploitation colonialiste, le phénomène de la mi-
gration ne peut être dépassé que par la lutte en commun des travail-
leurs des pays industrialisés, des travailleurs immigrés et des peu-
ples opprimés ,
Comité des Trois Continents
Afrique - Asie - Amérique Latine
EXPLOITEUR
La rencontre des étudiants a 'ec les travailleurs immigrés n'a
pas encore eu lieu et sera difficile ; une grande partie de ces travail-
leurs ne parle pas français; leurs responsables sont contraints de mili-
ter dans la clandestinité; enfin leurs conditions de vie, leurs problè-
me spécifiques demeurent inconnus à la plupart d'entre nous.
Il s'agit d'intégrer les immigrés dans l'actuel mouvement de
contestation et d'expliquer aux français les problèmes des travailleurs
immigres, ce qui implique : rencontre sur les chantiers et dans les
usines ; réflexion et. approfondissement du problème «
L e comité des Trois Continents a déjà organisé une rencontre
avec diverses associations intessées en vue d'une action communes. Dans
le cadre de cet article il n'est pas possible de faire le tour de le
question mois seul crr;- :"• ': r> ' :- •-•<"' i quer les grandes lianes d a notre réflexion
Français et étrangers, tous les travailleurs sont pareillement
concernés par le mouvement actuel., Mais le sous-prolétariat que consti-
tuent les immigrés, condamnés aux travaux les plus pénibles (bâtiment,
travaux publics, voirie et nettoiment) et aux plus bas salaires, fait
face à des conditions de vie particulièrement difficiles» C'est pourquoi
ils réclament d'abord l'égalité avec leurs camarades français :
égalité des salaires., des allocations familiales, des avantages sociaux
droit de grèsre, droits syndicaux, suppression des formes actuelles
d ' expul sioru. adini ni s tr a ti ves , suppression des bidonvilles et relogement
dans des habitations d.'cenles, etc... Leurs revendications toutefois ne
s'arrêtent pas là : victimes du racisme et de la ségrégation ils luttent
pour leur reconnaissance comme individus à part entière, pour leur
dignité. Les préjugés dont découlent les discriminations et l'hostilité
fréquente a leur écard s'enracinent profondément dans la mentalité
française : "la France aux Français" ; ce slogan chauvin et xénophobe
de .la manifestation "anticomm nie te" est aussi une conviction répandue
dans la cl asse ouvrière; ces principes, bien des révolutionnaires'
nen sont pas exempt, et l'abolition du capitalisme ne les effacerait pas
miracle : il faut une véritable révolution des mentalités que chaque
individu doit opérer en lui-même. Les syndicats qui, depuis des années
défendent les droits des travailleurs immigrés ne sont pas toujours
sur ce point compris et suivis par les masses.. De plus, ils n'ont pas
encore trouvé la meilleure façon de faire participer à la lutte commune
les étrangers qui , rappel ons-.le, peuvent rarement se syndiquer en raison
dos pressions physiques et morales qu'exercent sur eux leur propre po-
lice ou la police française, et toute activité politique leur demeure
interdite: on est actuellement sans nouvelles de plus de 85 étrangers
qui ont disparus au cours des événements récents..,*
On peut éga 1 aient rattacher au mouvement
le fait que les
qui les représen-
immigrés contesèent de plus en plus les organisations
tent, et les structures d'accueil qui leur sont destinées, il existe
actuellement 250 organisations qui "s'occupent" d'eux: l'alphabétisation
assistance, foyers, associations diverses. On voit d'ailleurs certaines
de ces organisations remettre en cause leur propre mentalité paternaliste,
et amorcer une nouvelle orientation. Mais il faut dénoncer les organi-
sations bidon et celles qui participent directement à 1! exploitati-on
dea trav-ai lleurs eLe pouvoir ne souffre pa'i de voir ifi'S immigrés prendre
en main leurs propres affaires ; ils ne subventionnent que les organisa-
tions françaises et s'efforce de museler celles qui sont aligner par le-s
intéressés .Là encore de profondes reformes s'imposent.
Concerné par le problême des travailleurs immigrés, le mouvement-
actuel l'est à; tous les égards «En e/ffet. l'état bourgeois mis en cause,
c'est celui qui exploite directement les travailleurs;mais c'est* le
même qui,pour ménager les dictateurs fascistes d'Europe de ses anciennes
colonies touj .urs sous sa domination conclu avec eus des accords par
lesquels- il s! engage a ne pas améliorer le statut de le.urs ressortis sants.l
Ce-s pays craignent en nffet que leurs nationaux connaissent en France
chez eux »
dont les
un niveau de vie plus élevé et des avantages qu'ils n'ont pas
unetel le ssitua Mon engendrerait évidemment des revendications;
gouvernements ne veulent pas entendre parler«.Wous avons la une preuve de
plus que le pouvoir maintient délibérera ent le statut actuel des travail-
leurs immigrés comme sous prolétariat et les nombreuses discriminations
qui les frappent dans le domaine du travail et des prestations sociales,,
Cet état de choses fait apparaître combien sont concrets, les problè-l
mes de solidar, ité internationale0Notre engagement est total sur ce points[
l'internationalisme prolétarien constitue un des moteurs du mouvement
actuelo
A rouchet,à son interdiction clé séjour (combien platonique) contre
D. Cohn-Bendit?les étudiants ont répondu, dans !•> rue ; "nous sommes tous
des indésirables" olfous exigeons les mêmes droits civiques,syndicaux,poli -
tiques,.pour les étrangers vivant en France que pour les Français..Nous
devons lutter au coté de nos camarades immigrés,travailleurs et étudiantse|
pour la conquête de ces droits élémentaires»
En ce. qui concerne les anciennes colonies française s ^comment ne pas
voir que la réforme de l'université les touche directement.Les étudiants,
futurs; cadres, de la nation ry sont formés dians le même but qu'en France."
on les prépare à devenir- les chiens de garde d'une société réactlo—
nnairefon les prépare aussi a devenir les complices actifs du néo coloni-
alisme «Un nombre important d'entre eux étudier.'..en France : d'où
l'affolement des gouvernements;, leurs messages empressés à De L-aulle.
Mais il est trop tard : le mouvement a gagné les Universités "Iricaines
qui ont. garde la hiérarchie f les méthodes., le contenu de l'enseignement
francaisjla révolte de Dakar,malgré la brutale répression de l'agré.gé
de grammaire Senghor^ne s'arrêtera pas-0
L'apport des travailleurs et des
essentiel pour notre mouvement.il nous
la liaison de nos luttes»Des tracts en
é-dités : Mais bien plus que les tracts
discussion,qui nous permettront de rejoindre réellement nos camarades
immigrés'a fin de poursuivre ensemble notre action»
étudiants immigrés est donc
faut réaliser très rapidement
plusieurs langues, ont déjà été
c'est la présence?la parole,la
LE MOUVEMENT REVOLUTIONNAIRE DANS LES PAYS CAPITALISTES ET
LA LUTTE REVOLUTIONNAIRE DES PEUPLES OPPRIMES ".. '
La déteriorati'on des termes 'de l'échange
a été rabâché jusqu'à l'usure par ceux
dire aujourd'hui,en se trouvant encore
'est pas un vain mot-, même s'i
même s qui en -profitent. On peut
au d . j s s o u s de la ré alité,que lesprix
tondis que ceux des matières
1 à 2% par an. Les deux ordres
de
industriels montent d'environ 5% par an
premières tropicales baissent d'environ
grandeurs réunis donnant une idée de l'adversité,créée et perpétuée par le
système neo-coIon-a 1iste,contre lequel les peuples opprimés sont appelés
à lutter.
_JL ' en semble de la population des pays industriels avancés tire profit de
cette exploitation néo-colonia1iste,mai s la répartition est inégale. En
pla çant la lutte sur des mots d'ordre de revendications économiques immé-
diates,on n'aboutit pas à une "répartition"plus équitable en faveur des
travailleurs: la rigidité des structures à l'intérieure du système dans lesl
pays industrialisés,les exigences de la concurrence internationa le,le déve-
loppement inégal dans un marché capitaliste de plus en plus unifié,font que
des revendications unilatérales risquent de trouver leur solution,en demie
lieu,dans une aggravation supplémentaire de l'exploitation néo-col onia1iste|
Un exemple tout récent,i1 lustrant du même coup l'hypocrisie néo-colonialis-
te et paternaliste du régime gaul1is te , éclaire notre propos :tandis qu'un
ministre gaulliste déclare à la Conférence Internationale sur le Commerce,
dans un discours "plein d'émotion et d'élévation d'esprit",que le problème
primordial sur le plan mondial est celui de la stabilisation des prix des
matières premières tropiça 1 es,et que son gouvernement ne négligera aucun
effort et sacrifice pour résoudre ce problème,un autre ministre,au nom du
même gouverneme nt g~ul1is te,proposa officiellement de satisfaire les reven-
dications des éleveurs français par l'imposition d'une taxe sur la margarini
entre autres choses,afin de rendre le beurre plus compétitf par rapport à
cette demi ère.Or,comme les matières premières de la margarine proviennent
des pays tropicaux, qui' verront leurs débouché s rédui ts par une telle mesure
et les prix déprimés en consequence.il s'agit donc bel et bien d'une tenta-
tive de satisfaire une revendication d'une partie dé la population français:
sur le dos dos plus misérables de l'univers _les paysans des pays sous-dave-l
1oppés.
__Les exemples abondent dans ce sens.Si la contradiction est plus v i s i b 1 <
au niveau des travai 1 leurs de la terre,du fait de la compétition directe
entre les produits agricoles, el le existe pour l'ensemble des travailleurs
urbains et ruraux.Faire partie d'une société capitaliste a vanc ée , pos-er des
revendications marér-'elles et corporatistes , a l'exclusion de toute autre,
favorise le dépasseme nt de la crise du système capitaliste sur le Tiers-
Monde,et contre lui. Un autre fait qui va drms le même sens,et q ui touche
plus directement la classe ouvrière,est l'introduction d'une main d'oeuvre
étrangère en provenance des pays sous-déve1oppés ou semi-industriels.
_ Les contradictions entre les intérêts immédiats et le rôle historique!
de la classe ouvrière éclatent au moment d'une crise du système,mais elles
existent à l'état latent au long des périodes dites "norma1 es".Si les partis
politiques et les syndicats traditionnels de la classe ouvrière ont été si[
significativement en retrait pendant les actions les plus radicalisantés
menées en France (contre la guerre d'Algerie,pour la victoire du F.N.L. au
Vietnam ),c'est bien parce qu'ils représentent la classe ouvrière,' ;
,qu'ils sont à l'image de celle-ci,mais
uniquement dans son aspect non-révolutionnaire prédominant à l'heure actuel-
le,mettant l'accent sur ses intérêts immédiats qui peuvent être satisfaits,
quoique partiel1ementeet de façon imparfaite,à l'intérieure du système
capitaliste et néo-colonialis te,tout en aggravant la contradiction fondamen-
tale entre 1'impéri alisme,le néo-colonialisme et le Tiers-Monde. Si les
travai 1 leur s dde la terre ont été largement ,sinon presque totalement absent:
de la lutte anti-imperialiste,c'est bien parceqque la contradiction est
encors plus réelle à leur niveau,et leur intérêt historique de participer
à la lutte révolutionnaire libératrice en alliance avec la classe ouvrière,
est encore plus reculé .
_ Les organisations politiques devant constituer l'avant garde de la
classe ouvrière,ont fait défection. En effet,si ces organisations ont pros-
péré sur le terrain des intérêts immédiats de la classe ouvrière,e1 les
assument un rôle indépendant qui consiste à freiner le débordement politi-
que d'un mouvement revendicatif.
_ Le mouvement de révolte et de contestation du système capitaliste a
éclaté d'abord au niveau des étudiants et des intellectuels. La cont'radicr-
tion dominante du système capitaliste mondial se situe au niveau de l'im-
périalisme et du néo-colonialisme. A travers son identification avec la
lutte de libération nationale et sociale des peuples opprimés le monde estu-
diantin et intellectuel a été amené à uneradicalisation de sa propre lutte
L'immense espoir suscité par le mouvement actuel à l'échelle mondia1,réside
dans le fait que pour la première fois un mouvement populaire et spontané
se dégage à l'intérieur >'e la société occidentale,où une couche importante
de la société ~efuse d'assumer le rôle qui lui est a s signé,celui de consti-
tuer les cadres de la répression ,à l'intérieur comme à l'extérieur. En
portant la contestation sur ce terrain,le mouvement s'est élevé au-dessus
des intérêts immédiats d es enseignants,étudiants,jeunes et intellectuels,
en tant que tels et à l'exclusion de toute autre revendication,pour s'inté-
grer dans le mouvement révolutionnaire mondial,en lui apportant sa ccontribu-
tion originale. L'aboutissement logique d'une telle lutte,posée enc es terme
ne peut être que la destruction de la société occidenta le,quelles que s o i e n '
les péripéties de la phase actuelle du combat.
_ Si le but ultime de la lutte est éminemment révolutionnaire et riche
d'espoir et d'enseignement pour les opprimés dans le monde entier,sa forme
l'est également. Si la prise de conscience s'est effectué en liaison avec
la lutte des peuples opprimés,le mouvement actuel a su profiter également
la crise interne du capitalisme qui frappe particulièrement les jeunes (chô-
mage,manque de débouchés pour les universitaires etc. ). Le mouvement a
dénoncé des formes permanentes de la repression d'une s ociété occidentale
et dont l'hypocrisie éclate plus clairement au niveau des jeunes.Loin de
s'enfermer dans la contradiction entre les intérêts immédiats et historique;
la barrière a pu être sautée dans l'action et par l'action,en écartant les
mots d'ordre démagogiques avancés par les éléments réformistes,voire réactii
nnaires.A partir du moment où la lutte des travailleurs français assumera
une forme semblable,al1iant les justes revendications iuraédiates aux taches
historiques de la classe ouvrière,qui consiste à libérer l'humanité de -
toute f orce d1 expl oi ta ti on et de répression , ce n'est qu'à partir de es moment
là que la lutte deviendra révolutionnaire à la dimension du pays tout entiei
Dans une telle perspective la classe ouvrière devra faire sauter les n-om-
breuses barrières qui la divisent. On a déjà mentionné le problème particu-
lier de la main d'oeuvre étrangère. Il ne s'agit en réalité que d'un aspect
d'une situation générale ,de la constitution d'une aristocratie ouvrière,ou
plutôt de p a 11i e r s successifs d'aristocraties o u v r i èr ^ ~ i ?e . c n p1 a c o p a r
la r. j 1 é t é capitaliste,avec l'aide de surprofits provenant partiellement
du Ti ers-Monde , de s ti ne es a maintenir sa structure hiérarchisée,exploit a tri •-•
ce et répre? sive . Les aristocraties ouvrières,ou cadres,sont les complices
du grand capital.les
o. i v e r
assistants techniques envoyés
pays sous-dé veloppés tout p a r t i c u J. i è r e n e n t, e t ils ne pourront s'intégrer
au mouvement révolutionnaire mondial qu'en se r évoltant contre leur prop
condition, à j. ' i n s t a r des é t u d i a n t s , m a i s en liaison avec la classe o u v r i è r el
et sous sa poussée. Dans une telle perspective l'autogestion ne s ignifieraj
pas qu'on a b o ut i G s e à un renforcement de la t e c h n o c r a t i e,e t la lutte
contre la propriété privée ne pourra pas o'tre déviée vers des formules de
"participation aux bénéfices " ou même à la gestion. Bref , In lutte contre]
une société de consommation ou pour la démocratie ouvrière,pas se par une
lutt e ai g a e
• ? m i.
de c 1 a
i n
Dans une telle perspective d ;; c c n v e r g e P " a d e s
riques de la classe ouvrière,réside la seule
' . '".."• déclenché en Franc •-. continue a s'inscrire
lutte révolutionnaire de la vaste majorité de l'humanité.
travaill'-
i mm é d i a t s et h i s t c-
que le mouvement
la lignée de la
LES MOUVEMENTS REVOLUTIONNAIRES
AMERIQUE LATINE
en ASIE,AFRIQUE et
Le mouvement de Mai en France n'est resté
isolé ni en Europe,ni dans les pays des trois continents.
Si les conditions objectives ne sont pas les mêmes et si les
mouvements prennent des forn~s di f f erentes , i 1 nous1 paraît impor-
tant de diffuser des informations et peut-être de "dégager des
lignes communes.
ASIE
En TURQUIE :
.où Groens Babôeuf,un des précurseur du socialisme est
interdit
- où A'Malraux,homme du Grand Capital est interdit à cause
de sa période de romantique révolutionnaire
-où la littérature marxiste est interdite
52 bases U.S.A. sans compter celles de l'OTAN
exis tent
1 ' on
!
fusille les ouvriers en grève (ZONGULDrvK)
une répression atroce contre tout mouvement
-o
-où
-où s'exerce
populaire
les ouvriers,les paysans et les étudiants mènent une
lutte permanente.
Ils savent que la victoire du peuple ne peut seréaliser que par
une lutte menée à la fois contre les impérialistes de l'extérieur
et leurs valets à l'intérieur du payssla bourgeoisie compradore
Les étudiants turcs ont commencé une campagne contre l'OTAN,en
exigeant avec détermination le retrait de la Turquie de ce bloc
d'agression militaire.
Le 14 Mai,au mépris de la répression policière,de s étudiants
d'Ankara se sont rassemblés sur une place publique :
. ont brûlé des emblèmes de l'OTAN
. ont proféré des slogans
. ont collé des tracts anti OTAN sur les murs de la
ville avec la complicité de toute la population.
Cette manifestation
ta ti on s .
A I s t a m b u 1 s
américaine. Cett
estudiantines„
a donné lieu à plusieurs centaines d'arres-
'est déroullée une manifestation massive anti-
o manifestation a rassemblé 17 associations
Cette lutte contre l'impérialisme américain prend donc
des proportions importantes et s 'étend à l'échelle nationale.
Actuellement l'occupation des facultés s'est généralisée
à tout le pays.
p. 10
En THAÏLANDE :
D'après l'Agence Chine Nouvelle desmanifestations se sont
dérou 112 es.
En CHINE :
Des manifestations de solidarité avec les étudiants et
ouvriers français se sont déroullées dans plusieurs villes.
AFRIQUE
Au SENEGAL :
Malgré les menaces du pouvoir,formulées par le Ministre de
l'Education ,(expulsions des étrangers,incorporation dans l'armée
des "agi tateurs",dispersion violente de toute manifestation ),
les étudiants déclanchent une grève le 28 Mai.Le gouvernement,
craignant que cette grève empêche le déroullement des examens
et que le mouvement gagne les syndicats ouvriers,propose "d'en-
gager le dialogue ". Ce qui ne l'empêche pas le jour suivant
d'expulser par la force 1 es.étudiants qui occupaient le campus
universitaire de Dakar et de fermer "sine die" 1'uni ver sité.Des
heurts violents se sont produits,l'état d'urgence est proclamé.
L'Union des travailleurs du Sénégal lance un mot d'ordre de grève
générale le 31 Mai.
Le lendemain,la vie économique ,à peu près paralysée, la grève
tourne à l'émeute. La répression policière est très violente
et de nombreuses arrestations de leaders syndicaux sont effec-
tuées(la quasi totalité de l'état major de l'Union Nationale des
Iravai11eurs ; la décision de les relâcher sera prise le 4 Juin ).
Le 5 Juin,Senghor annonce un remaniement ministériel et promet
que les ouvriers grévistes ne seront pas poursuivis.
Le 7 Juin,les étudiants de Dakar continuent la grève pour
protester contre la réduction dos taux des bourses d'études.
Le gouvernement a cherché a discréditer le mouvement en
dénonçant l'agitation "d'éléments étr.anqers ". Cet argument
semble avoir un certain caractère "international ".....
En fait,les étudiants onr pensé que le Bornent était propice ;
pour engager une lutte dans leur pays(le gouvernement français
ayant trop de problèmes pour venir en aide à Senghor ).
Cec
est lié à celle d'un pays occidental.
Ce mouvement n ' a , apparament,pas touché
montre combien la situation politique d'un pays africain
'un pays occidental.
les paysans qui,n'en c
prenant pas la portée,ont manifesté leur soutient au gouvernement
En solidarité avec le mouvement au Sénégal,des étudiants
p.11
de la FEANF ,ont manifesté devant l'ambassade du Sénégal à Paris
et ont remis une motion à l'ambassadeur du Sénégal,avant d'être
repoussés par les CRS. Cette motion exige ; "l'annulation pure
et simple de t outes les mesures rétrogrades décidées et a ppliquées
par le gouvernement de Sengor . ......,1e respect de la liberté de
l'université et celui des revendications légitimes des étudiants
de Dakar '. '
AMERIQUE LATINE
En URU GAY :
Les lycées de Montevideo sont occupés ainsi que l'Ecole Normale»
Les étudiants exigent la promulgation au Journal Officiel des
promesses faites oralement.
Au CHILI
L'occupation des locaux universitaires entraine une bagarre
entre les étudiants démocrates chrétiens et les "occupants".
La Fédération des étudiants Chiliens se retire du Conseil de
l'Université de Santiago. La grève s'étend,en réplique à la répre-
ssion qui s'effectue contre les professeurs progressistes.
En ARGENTINE
A la suite de violentes bagarres entre
étudiants et policiers
Buenos Aires lancent
(le 30 Mai )les organisations étudiantes de
un ordre de grève.
Les manifestations et les heurts vont se poursuivre
suivants (grande manifestation LU centre de Buenos
Mai).Les étudiants protestent contre les attaques aux libertés
d'expression politique,luttent pour la démocratisation de l'en-
seignement. Ils proclament "l'état de mobilisation".
les jours
Aires le 29
Au PEROU
Le 30 Mai,les étudiants organisent une journée de solidarité
avec les étudiants et ouvriers françai s.Plusieurs meetings ont
lieu dans différentes villes universitaires. Le 6 Juin,à lea,
une bagarre oppose des éléments communistes à des membres de
l'APRA (parti gouvernemental ). A Ica et Lima la démission des
recteurs est exigée.
Au BRESIL
En Décembre et Avril derniers ,les étudiants brésiliens ont
menédj x luttes massives contre l'impérialisme culturel améri-
cain et contre la politique anti-démocratique du gouvernement
bré si 1i en .
L'ordre de grève générale est lancé le 6 Juin à Rio et elle
12
•1 o
i 3
s'étendra les jours suivants dans tout le pays. Cette grève
générale est soutenue par la majeure partie des enseignants.
Des heurts violents ont lieu avec la police le 9 à Montevideo.
EH BOLIVIE
Un meeting étudiant-ouvrier est organisé le 29 Mai à la
Paz demandant la démission du gouvernement. L'occupation des
locaux universitaires commence le 30 à Santa Cruz.
A CUBA
A Cuba, Castro vient d'annoncer la création d'universités
populaires dans les usines. Cette initiative ne peut que sou-
lever l'intérêt des étudiants en France qui se proposent de
créer des universités populaires d'été, ouvertes à tous.
Le rôle des travailleurs intellectuels des pays
trois continents, semble d'autant plus important que
de ces pays,
péri ence
ouvrière
de s
les peuples
du fait de la colonisation, et n'ayant pas l'ex-
de la lutte des classes (à l'exemple de la classe
des pays capitalistes), ne sont pas arrivés à prendre
conscience de l'exploitation dont ils sont les victimes. Les
travailleurs intellectuels doivent mener le combat au sein
de leur peuple et dans le sens de ses aspirations.
-Ak -
REPRESSION / EN AFRIQUE AUSSI !
Etudiants et travailleurs français, vous faites la Révo-
lution à Paris...Ce sont vos sujets coloniaux qui payent les
premiers et le plus durement.
Mises en échec, au moins provisoirement, par votre formi-
dable mouvement, les forces de répression impérialistes se
ratrappent,et se font la main,sur le sous prolétariat colonial
Malgré les sévères coups qui leur étaient portés, les forces
de l'ordre n'ont pas osé, en France, tirer un seul coup de
feu, craignant la terrible colère d'un peuple mobilisé.
Il en va autrement dans les "colonies françaises"...
- Il a suffi que les étudiants de Dakar occupent
"leur" Université pour que la troupe intervienne sans ména-
gement, couvrant le campus de blessés et de morts (le
Pouvoir en avoue au moins un).
A peine les syndicats ont-ils envisagés une grève de protes-
tation que l'Etat de siège (couvre feu,tir à vue, etc;) est
décrété.On attend la suite...
-En Mauritanie,il a suffi que les travailleurs,plus
exactement les esclaves d'un trust internationa1o-franco-
Ro shi Idi en, 1 a Miferrna (mines de fer de Mauritanie) se
mettent en grève pour protester contre les conditions de vie
que vous ne pouvez même pas imaginer, pour que le gouver-
nement fantoche de Nouakchott envoie, sur l'ordre de l'Etat
Miferma, l'armée "nationale" massacrer les ouvriers
Pouvoir avoue sept .norts;il
Quant aux blessés...
en a sûrement plusieurs
le
dizaines
II a été amplement démontré que, sur le plan économique,
le système actuel de domination est plus avantageux,pour le
capitalisme français,que la colonisation directe.Les événe-
ments actuels démontrent qu'il l'est aussi sur le plan poli-
tique.Le gouvernement français n'a pas besoin de se salir
directement les mains dans les besognes de "maintien de
l'ordre',' et du coup, on ne se gêne pas pour accomplir avec
la plus sauvage bruta1ité . . . 11 peut même parfois se donner
le luxe de "regretter" certains "excès"... spns toutefois
se permettre "d'immixion dans les affaires intérieures d'un
pays indépendant et ami..."
Dans les événements actuels
eussions immédiates dupassent
l'hexagone et concernent en pa
çais, les vassaux africains da
leur rôle.C'est certainement 1
s'exprime avec la plus belle f
"Mon général, restez!
pour nous protéger contre le p
Ainsi s'exprimait à peu pré
à peine de couleur (car à Pari
de péril rouge).
Partout dans les colonies,
"fermeté" pour justifier d'ava
que le Suzerain se prépare à a
Jamis la communauté d'intérêts
et des damnés des colonies ne
quement.
, dont la port
de très loin 1
ée et les repèr-
es limites de
1'empi re f ran-
fa i tement joué
Beau..Cassa" qui
rticulier tout
Paris ont par
'inénarrable "
ranchise :
..Nous avons besoin de vous,
éril jaune..."
s ce bon féal,
s on parle plu
en se trompant
s généralement
on donne l'exemple de la
nce les mesures autoritaires
pïoliquer dans la métropole.
des opprimés de la métropole
s'est affirmée aussi tragi-
Si l'impérialisme français se permet de faire réprimer
aussi férocement par ses protégés le moindre mouvement de
revendication, c'est pour tuer dans l'oeuf toute tentative
de sérieuse réorganisation des luttes de libération en
Afrique française, un moment désorientés par l'octroi d'une
fausse indépendance.
La repression se fait en vase clos contre des avant-gardes,
des minorités agissantes : Les masses ne participent pas
encore pleinement à la lutte, et l'opinion internationale
reste absolument ignorante de ce qui se passe. Là où il
existe une presse "nationale", elle est entièrement soumise
au pouvoir et les rares représentants de la presse étrangère
se soumettent généralement sans difficulté à la même consigne
du silence. Lorsqu'il s'en trouve - cela arrive parfois -
pour refuser cette indigne complicité, ils sont immédiatement
expulsés .
Les coups portés au système capitaliste français sont
accueillis en Afrique avrc espoir et constituent une aide
directe aux mouvements de libération africains.A l'inverse,
tous les coups portés à ces mouvements de libération
renforce le capitalisme français et vont à l'encontre de
la lutte révolutionnaire en France.
Il y a plus : il apparaît clairement que la repression en
Afrique n'est qu'un prélude, une préparation psychologique à
la répresson en France et qu'elle fait partie en tous cas
des grand s manoeuvres d'intimidation déclenchées ces
derniers jours contre le peuple ^rançais. Hier, l'impéri-
alisme " se faisait la main" sur les étudiants de l'uiv.er-
site française de Dakar. Demain ce sera le tour de Toulouse,
de Strasbourg, de Paris. Hier, le capitalisme international "se
faisait la main" sur les sous-prolétaires de la Miferma (Mines
de fer de la Mauritanie, à majorité et à gestion françaises).
Deamin, ce sera le tour des prolétaires français, s'ils ne
"comprennent" pas assez vite...
Le Comité des Trois Continents lance un appel au mouvement révo-
lutionnair-e ouvrier et étudiant en France pour qu'il inscrive
parmi ses préoccupations dominantes et urgentes la solidarité
agissante avec les victimes africaines de l'actuelle révolte
générale cont»e l'impérialisme, en particulier les étudiants et
ouvriers martyrs de Dakar, de Mauritanie et d'ailleurs.
1 7
LA LUTTE CONTINUE
Dimanche 16 Juin, apr
a veille investi
mes forces
C e 11 e r e r< r i s o e n rn a i n s , nous i ' a 11 e n cl ions depuis long-
temps puisque las forces de -police étaient déjà présentes
dans de nomUreuseo usines où le drapeau rouge flottait (Flins.-
S G a h a u x . e te....),, d ' a u t r e p a r t I a S o r b o n n e é tait devenue le
1 u t te contre l'exploiteur, mais c'est un e erreur
la prise d'un bâtiment brise un mouvement popu--
ses populaires n'ont pas besoin de .temple.
Pe n d a n t 1 a g r è v
droite, d u t f a i.r e u n
de l'armée et à tous
Tous ceux qui p o r t e n
milliers d ' A. 1 g é r i e n s
G, le pouvoir, pour rallier l'extrême
certain nombre de concessions aux chefs
le.s nostalgiques du G.rand Empire français
t la responsabilité de l'assassinat de
et
libéré;
: o rn i t é s de
créés, et e n f i n d i s 3
raies que 1 e s TJ a r t i s
tre la grève général
que ces élections s o
découpage e t à u n e 1
U.D.R.-, C.D.R., la po
sonnes,. Il n'est p a s
( F . G . D . S ,. inclus) ai
n a c e pas et peut r e n
r e pré r, entent , Ce qui
P. C , F . ait participé
a d é 1 i b é r é m e n t r e n r.
historique. En f r a c t
tant uniquement s u r
démobilisé la classe
en la rendant plus v
policière.
olutlon de l'Assemblée et élections .gêné-
traditionnels acceptèrent envers et con-
e. Or. ce n'est un secret pour personne;
n t faussées d'avance grâce à un habile
01 électorale qui donne à 37 % d'U.N.R,--
ssibilité de " régner " sur 63 % de per-
surprenant que les partis bourgeois
ent accepte cette machination qui ne me-
forcer le pouvoir de la classe qu'ils
est p o u r le rn c- i n s étonnant, c'est que i e
à cette tromperie. En agissant ainsi, il
ncé a prendre le pouvoir et à son rôle
i^nnant les revendications, en les orien--
d e s questions de salaires, le P.C.F. a
•• u v r i è r e en la divisant et par ce fait
a Inérable aux coups de la repression
Une fols le mouvement de grève générale brisé, le pouvoir
se préoccupa de régler le compte des étudiants qui étaient à
l'origine de la crise, II appliqua une tactique déjà expéri-
mentée sur les ouvriers de Renault et de Peugeot, il s'empara
de la Sorbonne ,.
Si le pouvoir comptait briser le mouvement étudiant en
lui supprimant un lieu de discussions et de contestation, il
se trompe. La politique se fait dans la rue.
\8
Nous ne retournerons pas à là Sorbonne pour écouter des
cours magistraux ni même pour y participer à des "colloques"
sur l'aménagement de l'Université bourgeoise et son adéquation
au capitalisme "moderne". L'Université populaire que nous
voulons, sera le lieu où étudiants et travailleurs élaboreront
une stratégie et des objectifs communs pour la pousuite de la
lutte jusqu'à l'édification du socialisme, non seulement en
France mais dans le monde.
DES AFFICHES COUVRENT LES MURS. DE NOUVEAUX JOURNAUX SE
CREENT. LE SOUTIEN AUX GREVISTES ET AUX ETRANGERS EN DIFFI-
CULTE S'ORGANISE. DANS TOUS LES ARRONDISSEMENTS DE PARIS,
DANS DE NOMBREUSES VILLES DE PROVINCE DE PLUS EN PLUS DE GENS
DE TOUS LES MILIEUX SE GROUPENT EN COMITES D'ACTION.
SI VOUS VOUS SENTEZ CONCERNES,ET VOUS NE POUVEZ PAS NE PAS
L'ETRE,ADHEREZ A CES COMITES D'ACTION, AU BESOIN CONSTITUEZ -
EN DE NOUVEAUX.
-19-
H,.LT
L ' arnarsil . répressif ri: pouvoir s'cnt/dnc fols- du pi as attaqué,
•air- olénjnts lec; plus vulnérables <> nio^verKv-t rdvolutionnair; :
" ' V T "TTT^ r-4- "
jjjj _,U ^LO OT ....
La pressa . annonce 01 ^'iciolleraont l'expulsion de. 16-1- étrangers
"il fait ce chiffre est en-dessous de la réalité,
Alors qu'un gouvernement faisait état dw 25 CT pulsions le .gouvernement
fronçais n'en sign.al'ait que 19 . „,..
ï.'cme si une réplique est organisée, apportant une aide juridique et
financier^ aux étranges menacés d ' expulsion, 1'. arsenal répressif du
l'état s?it omployor des mesuras arbitraires coatro losquol.l es il est
difficile dj lutter.
"Bien souvent, les é^ra^gcrs arrfttés alors ou 'ils ne participaient nicne
pas à des manifestations, ne sont pas informés r~ , leurs droits, n'ont
pas la possibilité do prévenir leur famille ou leur entourage, et sont
renvoyés d.aiic leur pays.
Divers intellectuels ont signé des manifestes,protestations,
demandant le" "retrait des arrêtés d' v;:rp- :lsion pris contre, les ressorti-
ssants étraiigcrs "„ Dos artistes et écrivains ont également 'protester
contre l'expulsion de peintres de différentes nationalités.
Four le gouvernement il G ' agit le donner i"impression que 1er?
troubles ~cnt f'•émeute" par des ."01621 or;t3 étrangers ".
Une toli o tactique, oui fait a^pe]. au ,;cr;t::T-ei:it xénophobe-' acF frarLçai
•CST nrofcudénient- rcsctienneiro.
T^OUS torxo"3 à-réaffirmer au.e toutes les mesures répressives
toutes les cajioeu^rros d'irit.i;ui,da'nios -T>.P feront que; TenferceT rc-tre
déterminatioB à' participer au .•-iouvetnont au non de l'Intcrnationalisnic.
"prolétarier...
CREER D ii U X ? T R 0 I S
D jù NOMBREUX VIET-NA :.' ,
VOILA LE iïOT D'ORDRE !
Par Che Guevara
C'est l'heure aes fours, et on doit
voir seul em en t de la 1 urn 1ère.
José î-',arti.
Vingt et un ans se sont uéjà écoulés aepuis la fin du der-
nier conflit mondial, et arveises publications, dans un grand
noiabïf; ue longues, célèbrent l'événement symbolisé par la
défaite uu Japon. 11 a une atmosphère d'optimisme apparent
aans ae nombreux secteurs des ca.^ps u^s-semblables en quoi
est aivisé le monde.
V"rn0t et un ans sans Ouene mondiale, en ces temps de sup-
rêmes affrontements, de chocs violents et ue brusques change-
ments, semblent un chifiie tiès élevé, mais, sans analyser les
résultats pratiques de cette paix puui laquelle nous sommes
tou.3 ursposës à luttei , (la misère, la dégradation, l'exploi-
tation chaque joui plus granue d'énormes secteurs du monde)
il convient ae se demander si cetbe paix est réelle,
Ce n'est pas le propos de ces notes de faire l'historique
aes uivers Conflits de caractère local qui se sont sucoédés
depuis la reddition uu Japon , ce n'est pas non plus notre
tâche de aiesseï le bilan, abundant et croissant, des luttes
civ_. les qui se sont déroulées au cours de ces années de pré-
tenuue paix, 11 nous sufi'it d'opposer à cet optimisme démesuré
les exemples des ^u erre s de Corée et d Viet-Nam.
Dans la première, apvès aes années ue lutte féroce, la
partie noia au pavs fut l'objet de la plus teirrble dévasta-
tion qui figure aans les annales de la .aie": ee moderne 5 criblée
de bombes ; sans usines, sans écoles et sans hop j taux; sans
aucun &em e a'abii pour u:x .ui 11 ions d ' ha.b t tants.
Dans la Ouene de Corée interviennent, sous le drapeau
uéloval aes Nations unj.es, ues dizaines de pays sous la cori-
uuite mil., taiie des ^tats Unis, avec la participation massive
ae solaats aiûéïicains, et l'emploi, comme chair à canon, de
la population sud-coréenne enrôlée»
Dans le camp adverse, l'armée et le peuple de la Corée et
les volontaires de la république Populaiie Chinoise comptèrent
sur le ravitaillement et l'assistance de l'appareil militaire
soviétique. Du côté américain, on se livra à toutes sortes
u'essais
nucléaire;
thermo-
niai
incluant 1
Au Viet-Nam se sont succédées des actions de guerre, menées
pai les loi ces pâti iotiques de ce pajïs, presque sans inter-
ruption » con^ie "trois puissances impérialistes s le Japon
uont la puissance devait subir une chute verticale à partir
des bombes u'Hirosuima et ae Nagasaki, la France qui récupéra
ae ce pays vaincu ses colonies indocnin^ises et ignora, les
promesseo faites dan;, les moments uifi'iciles:; les iltats Unis
a cette ueinière étape de la lutte,
11 y uut des affrontements limités sur tous les continents,
encore que su.i le continent américain, penaant longtemps, il
s'est p..'-'unit seulement ues tentatives de luttes de libéra-
tion et des coups u'itats, jusqu'au mu/;ient où. la dévolution
cubaine sonnera le clan on d'alarme sur l'importance de cette
région et provoquera la ra&e des impérialistes, ce qui 1'ob-
litéra à aéfenure
:otes
Giron, d'abord, et
pendant la Crise d'Octobre, ensuite.
Ce dernier incident aurait pu provoquer une guerre aux
proportions incalculables, à cause de l'affrontement entre
Américains et '-Soviétiques, au sujet d» Cuba»
ruais, évidemment, le f^yer des cont ; ad J ctions, en ce
moment, se trouve dans les territoires de la péninsule iiido-
cninuise et uans les pays voisins.Le Laos et le Viet-Nam
sont secoués par ues .gaerres civiles,, qui cessent ae l'être
par la présence, avec 'toute sa puissance, ae l'impérialisme
américain, et toute la zone se cnan^e en un dangereux déto-
nateur prêt a exploser.
AU Viet-Nam 1'afirontem^nt a pris aes ça,actéristioues
d'une extrême acuJté.Ce n'est pas notre propos, ic'.; non plus,
de faire 1 ' h~j s to.i j que de cette guerre .Nous signalerons
simplement quelques points ae lepère.
^n 1^54> après la défaite écrasante de Dien-Bien-Phu, on
signa les accords de Genève, qui divisaient le pays en deux
zones et stipulaient la célébration d'élections d,..,ris un
délai de lo mois, pour décider qui devait ^ouverner le Viet-
Wam et comment le pays se réuru-i'j erai t.Les Américains ne
signèrent pas ce document, et commencèrent a manoeuvrer pour
substituerr l'empe/eui- Bao-Dai, fantoche français, par un
homme répondant à leurs intentions. Ce fut K-^o Dlnh Diem dont
la fin trafique - celle de 1'orange exprimée pai 1'imperia-
lisma - est connue de tous.L'optimisme régna dans le camp
des f or ces ^opulaires aurant les mois consécutj.fs à la
si^xiature des accoi'ds ue Genève. On démantela au sud du pays
les uisposit.:. f s de lutte anti-française et on s'attendait à
cours à toutes les formes ue aia.ude dont ils ont le secret.
lies luttes reraaar enr; de nouveau au sud du pays, et acqui-
rent peu §. pur. une plus ..aanae in c en s il é ? jusqu"au moment
actuel où l'armée américaine est composée oe près d'un demi
million
minueïrc
11 y a environ aeic: années aeruis que les américains com-
aioiicôrent le bombai d ornent systématique de la République Démo-
cratique du \aiet--Nam dans une tentative de plus pour freiner
la CGïiïbattivi bé du sud et l' obliger a participer à une con-
férence à partir d'une situation ue force "Les bombardements
le masque ae représailles pour ue prétenaues provocations du
Nord /Par la suite ces bombai démènes augmentèrent en intensité,
sation dans la région septentrionale-: du pays. 11 s ' a0it d'un
épisode de la tristement célèbre escalade..
Les objectifs matériels au morde yankee ont été pour la
aériennes au 7 ret--.Nam, malgré ies Io7aO avions abattus, et
malgré l'aiue du camp socialiste en matériel de guerre.
Il y a une pénible réalité : le Viet-biam, cette nation qui
incarne les aspirations, les espérances de victoire de tout
un monae ou^li.
agression
a mort ou
la victoire.
Quana nous analysons la solituae vietnaiiiienne , nous sommes
saisis par l'angoisse ae ce moment illogique de l'humanité.
L ' imper ialisjiiO o,mérico.in est coupable d'a0ression; ses
crimes sont Lumens es et s'ébenuent au monde entier. Cela nous
le savons, messieurs! Mais sont aussi coupables ceux qui, à
l'heure ae la décision, ont hésité à faire du Viet-Nam. une
paitie inviolable au territoire socialiste, en courant, oui,
les risques a 'une guerre à l'échelle mondiale, niais obli-
geant aussi les impérialistes américains a se décider. Lt sont
coupables ceux qui poursuivent une Ouerre d; insuites et de
.. Q 4 .
crocs-en.-jambe , commencée il y
sentant? des deux plus grande:
Posons la question, pour oo tenir une réponse honnête : le
Viet-Nam est-il oui ou non is)lé, se livrant à des équilibres
dangereux entre les deux pursnances qui se querellent ?
Et quelle grandeur celle u^ ce peuple ! Quel stoïcisme et
quel couj'age, ceux de ce peuple ! ILt quelle leçon de lutte
il représente pour le inonde !
Nous ne saurons pas avant longtemps si le président
Johnson pensait sérieusement entreprendre certaines des ré-
formes nécessaires à un peuple pour enlever leur acuité à
ctes contradictions de classe qui se manifestent avec une
force explosive et toujours plus fréquemment „ Ce qui est cer-
tain c'est que les améliorations annoncées sous le titre
pompeux de lutte pour la "grande société" sont tombés dans
la bouche u'égout du Viet-Nam.
La plus grande aea puissances impérialistes sent dans ses
entrailles la perte do sang provoquée par un pays pauvre et
arriéré et sa fabuleuse économie se ressent de l'effort de
guerre. Tuer cesse d'être le commerce le plus lucratif des
monopoles, Des armes de défense, et non en quantité suffisante,
voilà tout ce qu'ils possèa-nt ces solaats merveilleux, en
plus de l'amour de la patrie, de leur société et un courage
à toute épi euve. Liais l'impérialisme s'enlise au Viet-Nam, il
ne trouve pas une issue et Jl cLerche désespérément un che-
min qui lui permet d'éluder le péril où il est pris. Mais les
"quatre points" uu lie :•:•!"] e L. Iles cinq" du Sud le tenaillent,
rendant encore plus décidé 1 : affrontement .
Tout semble indiquer que la paix, cotte paix précaire à
laquelle on a, donné ce nom .. eulement parcequ ' aucun conflit
monuial ne s'est proauii t , est de nouveau en danger de se rom-
pre contre une initiative irréversible, et inacceptable , prise
par les Américains.
Et à nous, lgs__£xplp_itj__s__du mon_de_s, quel est le rôle qui
nous revient ? Les peuples de trois continents observent et
apprennent leur leçon au Viet-Nam., Vu que les impérialistes,
avec la, menace cl., la guerre exercent leur chantage sur l'huma-
nité, la réponse juste c'est de ne pas avoir peur de la
guerre.Attaquer durement et sans interruption à chaque point
de l'affrontement doit être la tactique générale des peuples.
Mais, aux endroits où cette paix misérable que nous subis-
sons nous a été brisée, quelle sera, notre tache ? Nous libérer
à n'importe quel prix.
Le panorama du monde offre une grande complexité.La tâche
de la libération attend encore des pays de la vieille Europe
suffisamment développés pour sentir toutes les contradictions
uu capitalisme, mais si faibles qu'ils ne peuvent pas suivre
la voie de l'impérialisme ou s ' engager uans cette voie, Là
les contradictions atteindront dans les prochaines années un
caractère explosif, niais leurs problèmes - et par conséquent
leur solution - sont différents de ceux do nos peuples dépen-
dants et arriérés économiquement,
Le champ fondamental d'exploitation de l'impérialisme
embrasse les trois continents arriérés ; l 'Amérique ,l 'Asie
et 1 'Afrique. Chaque pays a des caractères propres, mais les
continents dans leur ensemble les présentent aussi.
L'Amérique constitue un ensemble plus ou moins homogène
et dans la presque totalité de son territoire les capitaux
monopolistes américains maintiennent une primauté absolue.
Les gouvernements fantoches, ou dans le meilleur des cas,
faibles et craintifs ne peuvent s'opposer aux ordres du
maître yankee.Les américains sont parvenus au faite de leur
domination politique et économique et ils ne peuvent plus
avancer ; n'importe quel changement dans la situation pour-
rait se change L en un recul de leur primauté. Leur politique
est de conserver ce qu'ils ont conquis .La ligne d'action se
limite au moment actuel à l'emploi brutal de la force pour
étouffer les mouvements de libération, de quelque nature que
ce soit.
Sous le slogan "nous ne permettrons pas un autre Cuba" ,
se dissimule la possibilité de commettre des agressions sans
danger, comme celle perpétrée contre la République Domini-
caine, ou antérieurement, le massacre de Panama, et le clair
avertissement que les tj. oupes yankee sont disposées à inter-
venir n'importe où. en Amérique ou. l'ordre établi est troublé,
mettant en péril les intérêts américains, Cette politique
bénéficie a 'une impunité presqu1 absolue; l'OEA, pour discré-
ditée qu'elle soit, est un masque commode, l'OKU est d'une
inefficacité qui confine au ridicule et au tragique; les
armées de tous les pays de l'Amérique sont prêtes à inter-
venir pour écraser leurs peuples, De fait s'est formée
l'internationale du crime et de la trahison.
Par ailleurs, les bourgeoisies autochtones ont perdu de
toute leui capacité d' op±>osit ion à l'impérialisme - si elles
1 ' eui ent une fois - et elles forment maintenant leur arrière
cour. 11 n'y a plus d'autres changements a faire ,, ou révolu-
tion socialiste ou caricature de la révolution.
L'Asie est un continent aux caractéristiques différentes.
Les luttes de libération contre une série de pouvoirs colo-
niaux européens, donnèrent comme résultat l'établissement de
gouvernements plus ou moins p:c ogre s triât es , dont l'évolution
ultéiieuie a été, dans ce:tains cas, l'approfondissement des
objectifs piiinaires de la libéiation ua.tionale et dans d'au-
tres cas le retour à ues positions pro-inipérialistes.
Du point de vue économique, les ^tats Unis avaient peu à
perdre et beaucoup a gagner. Les changeaient s les favorisent;
On lutte pour évincer d'auties puissances néo-coloniales,
pour péneti er aari
a
nouvel
sphères d'action
ir le ter-
en utili-
raui économique, parfois
sant le Japon.
jiais il existe acs conditions politiques spéciales, surtout
dans la péninsule inuuchineise, qui donnent à l'Asie aes
caractéristiques d'une importance exceptionnelle et qui jouent
un rôle important dans la stratégie militaire glooale de
1'impérialjsme américain,Celui-ci étend un cercle autour ae
la Chine a travers la Corée du Sud, le Japon, Taiwan,le Sud
Viet-Nam et la Thaïlanuc, a,u moins.
Cette double situation : un intérêt stratégique aussi impor-
tant que l'encerclement militaire de la République populaire
chinoise et l'ambition des capitaux yankee d'avoir accès à
ces grands marchés qu'ils ne dominent pas encore, font que
l'Asie est l'un des lieux les plus explosiis uu monde actuel,
malgré l'apparente stabilité qui règne en ueliors de la zone
vietnamienne.
Appartenant géotoraphiquement à ce continent, mais avec
des contradictions qui lui sont propres, le Moyen Or:ent est
en pleine ébuillition, sans que l'on puisse prévoir les pro-
portions que prendra cette Ouerre froide entre Israël, sou-
tenu par les impérialistes; et les pays progressistes de la
région.O'eot un autre paimi les volcans qui menacent le monde.
L '.tt.fr ique offre les caractéristiques d'un champ presque
vierge pour l'invasion néo-coloniale,il s'y est produit des
qui, dans une certciine mesure, ont
les
puissances néo-coloniales à céder leurs anciennes prérogatives
ae caractère absolu.mais quand les processus se développent
sans interruption, au colonialisme succède sans violence un
néo-colonialisme uont les effets sont pareils, en ce qui
concerne àa domination économique.
Les .litats Unis n'ont pas ae colonies dans cette région et
maintenant ils luttent pour pénétrer dans?, les anciennes chasse-
gardées ae leurs partenaires.On peut assurer que l'Afrique
constitue, dans les plans st.ategiques de 1'impérialisme
américain un
ï serve-11
lont,
Actuels sont importants seulement dans 1'Union-Sud-Africaine
et sa pénétration commence au Contoo, au Mi^éria, et dans
f
d'autres pays, où s'amorce une violente concurrence,(avec
ues caractéristiques pacifiques jusqu'ici) avec d'autres
puissances impérialistes.
L'impérialisme n'a pas encore de grands intérêts à défendre,
sauf son prétendu droit d'intervention dans n'importe quel
endroit du menue oui ses monopoles flairent de bons profits ou
l'existence de & airues réserves de matières premières.
Tous ces antécédents rendent licite la question posée,tou-
chant les possibilités de libération ues peuples, à court ou
à long ternie.
Sr nous analysons l'Afrique nous verrons qu'on lut ce avec
une certaine intensité dans les colonies portugaises de Guinée,
du Mozambique et de l'Angola, avec un succès notable dans la
première, un succès variable dans les deux autres.Qu'on assiste
encore à la lutte entre les successeurs de Lumumba et les
vieux complices de ïsaombé au Congo, lutte qui au moment actuel
semble s'incliner- en faveur des dernier s, qui ont "pacifié1
i_eur propre profit une grande partie du pays
&uerre s'y maintienne encore à l'état latent.
bien que la
Ln iihouésie "Le pioclème ^st différent i l'impérialisme
britannique a utilisé tous les mécanismes à sa portée pour
livrer le pouvoir à la minorité blanche qui le détient actuel-
lement. Le conflit du point ae vue de l'Angleterre, est abso-
lumtïit anti-officiel, seulement que cette puissance avec son
habilité diplomatique habituelle - applée aussi clairement
hypocrisie - présente une façade de malaise face aux mesures
prises par le gouvernement ue lan Smith, et son attitude rusée
bénéficie ae l'appui ae certains pays du Comrnonwealth qui la
suivent, et attaquée par une bonne partie despays de l'Afrique
Noire, qu'ils soient ou non de dociles vassaux de l'impériali-
sm e an gl a i s.
En Rhodésie la situation peut devenir extraordinairement
explosive si se cristallisent les efforts des patriotes noirs
pour prendre les armes et si Co mouvement reçoit effectivement
l'appui ues nations africaines voisines.Mais> pour le moment,
tous ces problèmes sont discutés d'an3 des organismes aussi
inopérants que l'ONU, le Commoriwealtn ou l'C'UA.
Néanmoins l'évolution politique et sociale de l'Afrique ne
laisse pas pf'évcir une situation révolutionnaire continentale.
Les luttes de libération contre les portugais doivent débou-
cher sur la victoire, mais le Portugal ne signifie rien sur
la liste des employés de 1 ' impérialisme. Les afIrontements de
portée révolutionnaire sont ceux qui mettent en échec tout
l'appareil impérialiste, niais nous ne devons pas pour autant
cesser de lutter pour la libération des trois colonies portu-
gaises e"k P°ur l'approfondissement ue leurs résolutions.
Quand, les masses noires de l'Afrique du Sud ou de la
Rhodésme auront commencé leur authentique lutte révolution-
naire, une nouvelle époque aura commencé en Afrique, ou
quand les masses appauvries se lanceront à l'action pour
arracher des mains aes oligachies gouvernantes leur droit à
une vie digne,
Jusqu'à maintenant les coups q'Etat_se succèdent oa un
groupe d'officiers remplace un autre groupe ou un gouverne-
ment qui ne sert plus ses intérêts de caste ni ceux des
puissances qui les manient sournoisement, mais il n'y a pas
de convulsions populaires0^u Congo, le souvenir de Lumumba
a animé ces caractéristiques qui ont perdu leur force au
cours ues derniers mois,
En Asie, comme nous l'avons vu, la situation est explo-
sive, et les points de friction rie se tr ouvert pas seule-
ment au Viet-Nam et au Laos oi on lutte.ILs se trouvent
également au Cambodge, oa peut commencer à n'importe quel
moment l'agression américaine directe, de même en Thaïlande,
en l'.lalaisie, et évidemment en Indonésie, où nous ne pouvons
penser que le deinier mot ait été dit, malgré l'anéantis-
sement du Parti communiste de ce pays,quand les réaction-
naires prirent le pouvoir..Et il y a, bien sûr, le Moyen
Orient.
£n Amérique Latine, on lutte les armes à la main au Gua-
temala, en Colombie, au Venezuela, et en Bolivie, et les
premiers signes se manifestent déjà au Brésil,II y a d'autreq
foyers de résistance qui surfissent et s ' éteignentoiîais
presque tous les pays de ce continent sont mûrs pour une
pareille lutte,laquelle pour triompher exige pour le moins
1 ' instciur ation a'un ôouvainement de tendance socialiste.
Dans ce continents on parle pratiquement une seule langue,
sauf le cas exceptionnel du Brésil dont le peuple peut être
compris des peuples de langue espagnole,étant donné la simi-
litude existant entie les ueux langues.Il y a une identité
si grande entre les classes de ces pays qu'ils parviennent à
une identification de caractère "international américain",
beaucoup plus complète que sur d'autres continents,Langue,
coutumes, religion, le même maître, sont les facteurs qui
les unissent,Le degré et les formes d'exploitation sont
identiques quant à leurs effets, tant pour- les exploiteurs
que pour les exploités de la plupart des pays de notre Amé-
rique, it la rébellion est en train de mûrir a un rythme
accéléré.
Nous pouvoirs nous demender : cette rébellion comment fruc-
tiiiera-t-elle ? Quelle forme prendra-t-elle ? Nous a,vons
soutenu depuis longtemps qu'étant donné les caractéristiques
similaiies, la lutte en Amérique acquerra, à son tour, des
dimensicns continentales„L ' ATÙ'ÏI ique seia le théâtre de nom-
breuses giandes 'batailles livrées par l'humanité pour sa
libération,
Dans le cadre clé cette lut^e ue portée continentale, les
luttes qui se poui suivent actu.ellemenjï de façon active sont
seulement des épisodes, mais elles ont déjà uonné les martyrs
qui auiont leur place dans l'histoire américaine pour avoir
donné leur quote-part de sang nécessaire à cette dernière
étape de la lutte pour la pleine liberté de 1'homme.Dans ce
martyrologu figureront les noms du Commandant Turcios Lima,
du père Camilo Teires,du Commandant Fabricio Ojeda, des Com-
mandants Lcbaton et Luis de la Puente Uceda, figures de pre-
mier plan cl un s les mouvements révolutionnaires du Guatemala,
de la Colombie, au Venezuela et du Pérou.
iûais la mobilisation active du peuple crée ses nouveaux
diri&eants, César Montes et Yon Sosa lèvent le drapeau au
Guatemala, Fabio Vasquez et ïùarulanda le font en Colombie,
Douglas Bravo à l'occident et Américc Martin dans les mont-
agnes du Bachiller dirigent leurs fronts respectifs au
Venezuela»
De nouveaux foyers de guerre surgiront dans ces pays-là
etd'autres pays américains, comme c'est déjà la cas en Boli-
vie, et de plus en plus ils augmenteront, avec toutes les
vicissitudes qu'impliqué ce métier dangereus de révolution-
naire moderne„Beaucpup mourront victimes de leurs erreurs,
d'autres tomberont dans le dui combat qui s'approche; de
nouveaux lutteurs et de nouveaux uirigeants surgiront dans
l'aïueuï ue la lutte révolutionnaire»Le peuple formera peu à
peu ses combattants et ses guides dans le cadre sélectif de
la guerre même, et les agents yankee de répression augmen-
teront. Aujourd'hui il y a des conseillers dans toua les pays
où se poursuit la lutte aimée et l'armée péruvienne réalisa,
à ce qu'il parait avec succès, une battue contre les révolu-
tionnaires de ce pays, lui aussi conseillé et entraîné par
les yankee.ivlais si les foyers de guérit sont dirigés avec
suf lis animent d'intelligence politique et militaire, ils
uevienaront imbattables, et exigeront de nouveaux envois des
yankee..au Pérou môme, de nouvelles figures, pas encore con-
nues, réorganisent la lutte de guérilla avec ténacité et
feimeté.Peu à peu, les armes obsolètes qui servent à répri-
mer de petites bandes armées, céderont la place à des armes
modernes et les groupes du conseillers seront remplacés par-
dès combattants américains jusqu'à ce que, à un moment donné,
ils se verront obligés d'envoyer des effectifs croissants de
troupes régulières pour
la stabilité relative d'un
pouvoir aont l'armée nationale fantoche se désintègre sous
les coups cies guérillas. G ' est la voie prise par le Vlet-Nam;
c'est le chemin q_ue aoivent suivre les peuple
c'est le
chemin eue suivra l'Amérique, avec la caractéristique spé-
ciale que les Croupes en arme 3 pourront former des Conseils
de Coordination pour rendre difficile la tâche répressive
de 1 ' impé'i ialisme yankee et faciliter l^ur propre cause.
L '
u , ^ c on t ig en t_ oublie par les dernières lutter
politiques de libération, qui commence à se faj re sentir à
travers la Tricuntinentale par la voix de l'avant-garde de
ses peuplée, qui est la Dévolution cubaine, aura une tâche
d'un relief beaucoup plus important : celle de la création
au Second ou liuisième Viet-Nam ou du Second et Troisième
Viet-Nam au inonde,
.bn définitive, il f^ut tenir compte du fait que l'impé-
rialisme est un système monaial, étape suprême du capita-
lisme, et qu'il fciut le battre u^ns un grand affrontement
mondial. Le but stratégique ae cette lutte aoit être la des-
tiuction ue 1 ' imper ialis^ic. Le rôle qui nous revient à nous,
les exploités et les sous-develcppés du monde, c'est d'éli-
miner les bases ue subsistance de l'impérialisme , nos pays
oppiimés, d'où, ils tirer, c aes capitaux, des matières premi-
ères, aes techniciens et aes' ouvriers à bon marché et oà ils
exportent de nouveaux capitaux - aes instruments de domina-
tion - des armes et toutes sortes d'articles, nous soumet-
tant à une dépendance absolue . L ' élément fondamental de ce
but stratégique se, a alors la libéiation réelle aes peuples;
libération ui
se pi ocluira a travers la lutte armée, dans
la majorité aes cas, et qui prendra inéluctablement en Amé-
rique la caractéristique d'une Révolution socialiste.
A envisage:; la aest uetion de l'impérialisme, il convient
d'iuentiiler sa tête, qui ri'esr autre que les Eta&s Unis .
Nous aevons exécuter une tâche de caractère général, dont
le but tactique est de tiiur l'ennemi de son élément, l'obli-
geant à lutter uans u^s endroits où ses habitudes de vie se
heurtent au milieu, ambiant..! ne faut pas sous-estimer l'ad-
versaiie,. le solaat américain a des capacités techniques et
il est soutenu par des moyens d'une ampleur telle qu'il
devient redoutable, 11 lui manque essentlellementl la moti-
vation idéologique que possèdent à un très haut de^ré ses
plus opiniâtres rivaux d ' auj ouru ' hui : les solda.ts vietna-
miens. .Nous pourrons triompher sur cette armée dans la mesure
seulement oa nous parviendrons à miner son moral. ^Jt celui-ci
miné à foi ce d'infliger à cette armée des défa-tes et de
lui causer des souffrances
Mais ce petit tableau de victoires implique de la part des
peuples des sacrii:
sacrifices qui doivent être con-
sentis dès aujourd'hui à la lumière du jour et qui peut être seront
moins douloureux que ceux qu'ils auront à endurer si nous évitons
constamment le combat, pour faire en sorte que ce soit d'autres
qui nous tirent les marrons du Ceu.
11 es-
que le
dernierypays qui
libérera, le fera
probablement sans lutte armée et les souffrances d'une guerre lon-
gue et cruelle, comme celle que font les impérialistes, seront
épargnées à ce peuple. Kûvis peut-être sera-t-il impossible d'éviter
cette lutte ou ses conséquences dans un conflit de caractère mon-
si ce n'est pas plus» Nous
céder
à la lâche tentation d'être les porte-étendards d'un peuple qui
aspire à la liberté, mais qui se dérobe à la lutte qu'elle Implique
et attend la victoire comme une aumône»
absolument juste d'éviter tout sacrifice inutile» C'est
pourquoi il est si important de faire la lumière autour des possi-
bilités effectives dont l'Amérique dépendante dispose pour se libé-
rer par des moyens pacifiques. La réponse à cette interrogation
est claire pour nous ; le moment actuel pourra être oui ou non, le
moment Indiqué pour déclencher la lutte, mais nous ne pouvons nous
faire aucune illusion, si nous n'en avons le droit, de conquérir
la liberté sans combattre» Et les luttes ne seront pas de simples
combats de rue, de pierres contre les gas lacrymogènes, ni de grèves
générales pacifiques', et ce ne sera pas non plus la lutte d'un
peuple en colère qui détruit en deux ou trois jours le dispositif r
répressif des oligarchies dirigeantes ; ce sera une longue lutte,
sanglante, dont le front se trouvera dans les abris des guérillas,
dans les villes, dans les maisons des combattants, où la répression
cherchera des victim.es faciles parmi leurs proches, dans la popula-
tion paysanne massacrée, dans les villes et les villages détruits
par le bombardement ennemi»
OM H6IJS A ACCULES A CETTE LUTTE ; il ne nous reste pas d'au-
tre ressource que de la préparer et de nous décider à 1 'entrepren-
dre? Les débuts ne seront pas faciles» Ils seront extrêmement dif-
ficiles. Toute la capacité de répression, toute la capacité de bru.
talité et de démagogie des oligarchies sera mise au service de-
ennemis
e
vre, ensuite oeuvra l'exemple continuel de la guérilla, réalisant
la propagande armée, selon l'acception vietnamienne du terme, au-
tant dire la propagande des 'tirs,
perdus mais qui se livrent contre
ment de l'invincibilité de la guérilla imprégnera les masses des
dépossédés» La galvanisation de l'esprit national, la préparation
à des tâches plus dures, pour résister à de plus violentes répres-
sions» La haine comme facteur de lutte ; la haine intransigeante
de l'ennemi, qui pousse au-delà des limites naturelles de l'être
humain et le change en une efficace, violente, sélective et froide
machine à tuer. Nos soldats doivent être ainsi ? un peuple sans
haine ne peut triompher sur un ennemi brutale,
II faut, mener la guerre jusqu'où l'ennemi la mène : chez lui,
dans ses 1'.eux d'amusement , il faub la, faire totalement. II faut
lui einpûrui3r d'avoir une minute de tranquillité, une minute de cal-
me hors de ses casernes, et mêm' dedans ; 11 faut l'attaquer là où
il se trouve ; qu'il ait J.a sensation u; une bête traquée partout
où 11 passe, Alors il perdra peu à peu son moral. II deviendra plus
bestial encore mais on notera chez lui les signes de la défaillance
qui se font voir.
Et qu'on développe un véritable internationalisme prolétarien;
avec des armées prolétariennes internationales^ où le drapeau sous
lequel on lutte devienne la cause sacrée de la rédemption de l'hu-
manité, de telle sorte que mourir seus les enseignes du Viet-îïam,
du Venezuela, du Guatemala, du Laos, de la Guinée, de la Colombie,
de la Bolivie, du Brésil, pour ne citer que les théâtres actuels
de la lutte armée, soit également glorieux et désirable pour un
américain, un asiatique, un africain, et même un. européen.
Chaque goutte de sang versé sur un territoire
duquel on n'est pas né,
en survit pour l'appliquer ensuite à la lutte pour la libération
de son lieu d'origine, Et chaque peuple qui se libère est une ér,a,pe
gagnée de la bataille pour la libération du propre peuple.
Que de grands débats agitent le monde oui lutte pour la liberté
nous le savons tous et nous no pouvons "le dissimuler. Que ces dis-
cussions aient atteins un caractère et une acu'.to tels qu'il semble
extrêmement difficile, sinon impossible le dialogue et la conci-
liation, nous le savons aussi. Chercher des méthodes pour entamer
Mais l'ennemi est là., il frappe tous les jours et II nous menace
avec de nouveaux coups et ces coups nous uhlrorit aujourd'hui, de-
main ou après domain» Ceux qui en sentent la nécessité et se pré-
parent à cette union nécessaire seront l'objet de la reconnaissance
des peuples. Etant donné la virulence et l'Intransigeance avec
lesquelles on défend chaque cause, nous autre G, les dépossédés,
nous ne pouvons prendre parti pour l'une ou l'autre forme d'expres-
sion des divergent os, même quand nous sommes d'accord avec certai-
nes positions de l'une ou l'autre partie, ou dans une mesure plus
grande avec les positions d'une partie plus qu'avec celles de
l'autre. Au moment de la lutte, la forme que prennent les diver-
gences actuelles constitue une faiblesse, mais dans l'état où elles
se trouvent, vouloir les régler avec des mots est une illusion,
L'histoire peu à peu les effacera ou leur donnera leur véritable
sens.
toute divergence touchant la tac-
tique, les méthodes d'aêtiori pour l'obtention d'objectifs limités,,
doit être analysée avec le respect dû aux appréciations dfautrui.
Quant au grand objectif stratégique, la destruction totale de l'im-
périalisme au moyen de la lutte, nous devons être intransigeants„
Résumons ainsi nos aspirations à la victoire ; destruction de
l'impérialisme par l'élimination de son bastion le plus fort : la
domination impérialiste des Etats-Unis d ' Amérique du îlorcu Prendre
comme mission tactique la libération graduelle des peuples, un par
un ou par groupes, obligeant l'ennemi èi soutenir une lutte difficile
sur un terrain qui n'est pas le sien ; liquidant ses bases de subsis-
tance qui sont ses territoires dépendants.
Cela veut dire une guerre longue» Et nous le répétons une fois
de plus9 une guerre cruelle„ Q.ue personne ne se trompe au moment de
la déclencher et que personne n'hésite à la déclencher par crainte
des conséquences qu'elle peut entraîner pour son peuple. C'est pres-
que la seule espérance de victoire.
Nous ne pouvons pas rester sourds à l'appel du moment. Le
Viet-Wam nous l'apprend avec sa leçon permanente d'héroïsme, sa
tragique et quotidienne leçon de lutte et de mort pour remporter la
victoire finale»
Au Viet-I'Jam, les soldats de l'impérialisme connaissent les
incommodités de celui, qui habitue au niveau, de vie qu'affiche la
nation américaine, doit affronter une terre hostile, l'insécurité
de celui qui ne peut faire un pas sans sentir qu'il foule un terri-
toire ennemi ; la mort de ceux qui s'avancent au-delà de leurs
redoutes fortifiés ; l'hostilité permanente de toute la population.
Tout ceci a des répercussions dans la vie interne des Etats-Unis,
et fait surgir un facteur qu'atténué l'impérialisme en pleine vi-
gueur : la lutte des classes sur son territoire même.
Comme nous pourrions regarder ce qu'il y a de proche et de
lumineux, si deux, trois, plusieurs Viet-Kam fleurissaient sur la
surface du globe, avec leur part de mort et d'immenses tragédies,
avec leur héroïsme quotidien,; avec leurs coups répétés assénés à.
l'impérialisme, avec pour celui-ci l'obligation de disperser ses
forces, sous les assauts de la haine croissante des peuples du
monde I
Et si nous étions tous capables de nous unir, pour porter
des coups plus solides et plus surs, pour que l'aide variée aux
peuples fusse encore plus effective, que grand et proche serait
l'avenir I
Si nous autres, ceux qui en un petit point de la carte du
monde nous accomplissons le devoir que nous préconisons et mettons
au service de la lutte ce peu qu'il nous est permis de donner : nos
vies, notre sacrifice, il nous revient un de ces jours de lancer le
dernier soupir sur n(importe quelle terre, désormais nôtre, arrosée
par notre sang, sachez que iaous avons mesuré la portée de nos actes
et que nous ne nous considérons rien d'autre que des éléments de
la grande armée du prolétariat, mais nous nous sentons fiers des
leçons reçues de la Révolution Cubaine et de son grand dirigeant
suprême, la grande leçon qui émane de son attitude dans cette partie
du monde : "qu'importent les dangers ou les sacrifices d'un homme
ou d'un peuple, quand ce qui est en jeu c'est le destin de l'huma-
nité» .
Toute notre action est un cri de guerre contre l'impérialis-
me et un appel vibrant à l'unité des peuples contre le grand ennemi
du genre humain : les Etats-Unis d'Amérique du Nord, N'importe où
nous surprendra la mort, qu'elle soit la bienvenue, du moment que
notre cri de guerre, parvienne à une oreille réceptive, et qu'une
autre main se tende pour empoigner nos armes, et que d'autres hommes
se lèvent pour entonner les chants funèbres avec le crépitement des
mitrailleuses et de nouveaux cris dé guerre et de victoire.
CHE.
... "en raison de l'appel vigoureux par lequel il exhorte les
peuples à riposter dignement à cette politique criminelle, le Secré-
tariat Exécutif de l'OSPAAAL, a décidé de donner à la publicité cet
extraordinaire massage aux peuples du monde de l'héroïque et légen-
daire combattant".„.
Secrétariat Exécutif de l'Organisation
de Solidarité des Peuples
d'Afrique, d'Asie, et d'Amérique Latine.
OSPAAAI.
La Havane, le 16 avril 1967.
L'ENRAGE
Ames,consultez l'homme
Ce sage avise en toutes choses
Ayant sur un même
Sujet diverses idées
Divers raisonnements
S'attaquant de plein fouet
A la vie
Celle-là même dont il faut
Tenir compte,non de ce
Qu'elle vous dit,mais
De ce qu'elle vous cache
Non de ce qu'elle est
Mais de ce qu'elle enfante,
Berce et repousse
Après le sevrage
Hommage,hommage
Aux plus grands
Ceux qui savent ce
Qu'est 1'Homme
Exacerbé,angoissé,
Limité dans le cadre
De la rage.De la rage.
Les loups après l'orage
Conservent les canines
Prêtes à l'épreuve
Du départ des éléments
Attributs peu monnayables
En espèce
S'attaquant aux affamés
Aux deshérités,aux isolés
Délaissant le reste de l'humanité
Aux libres,aux cadavres
Ceux qui trouvent dans leur cellule
L'espace vital le plus large
Homme,prends ta hache et décime
Sois toi-même,cet infatiguable
Portraitiste qui fixe
L'image du monde
Tel qu'il est
Consacré à la beauté
Au bonheur,à l'intelligence,
A l'expression d'un sentiment
Douloureux,arraché au soupir
Un monde où l'on ne peut penser
De plus beau,de plus doux,
Que 1'homme.
LE VRAI VISAGE DE LA FRANCOPHONIE
L: cpmaiftdc .trière jÀlexa.ndre, professeur de
BV'a;:?li et de lingu/i stj que bantoue à l'école clés langues ori enteles, 8 publ" o en
IÇ6? : '' Langue» et Lf=rjg£.'-e en /-.trique i'ô-'ro "'le v.i eiaisr ouvrage de vulgar^s--
tionconsacre aux langues sfr;- opines. La rédaction eu ''iionde" a. refuse de publier
un compte-rendu de ce livre qu: détruit des préjugée re«-us sur le?: langues africsT-
nes et qui ainsi a.tteque le notion ae fr.'-ncopnoine en devO' levt, u'une ^acon indi-
recte, son rôle vérit&ole. KOUS donnons ici un ;:esumé de cet ce étude.
Le recensement linguistique africain est encore très imparfait et
C.Q nombreux idiomes son, niai connus .Cependant l'importance respective des diverses
longues africaines est très ineg-le • alors que certeinct^peu perlées,tendent à
disparaître5d'autrès comprises assez largement sont en expension. On peut ainsi
dresser la liste d'une trentaine de grandes Irngues parlées par T,5 nr'llion ou
plus d'individus, pratiquement il est d^ffic'. le de rencontrer un Africa.in qui ne
connaisse pas l'une d'entre elles. .Dans cette série ae langues , il y en a cinq
qui émergent,perce que numériquement très importantes3et qui sont diffusées : ce
sont •
le SV/JrlILl de l'M". ique O/ ': ;mt;:-le et du Uongo .
_ le HAOUSS/i parlé du nctf'^ du Ghana au lac Tchad.
_ le :,,,.AJ,jjMCRJ^ (appelé aussi L/uvJJ^tA jivJ\LJi-IKI! ', ouDYOULA J de l'Afrique occi-
dentale à l'ouest du méridien 0 .
_ le P':JUL répandu dans toute l'Afrique soudanaise,
et le YOilOUBA compris sur toute le côte uu Bénin.
Le linguistique africaine fit son apparition R ] ° s ; ode avec les travaux de
plusieurs linguistes allemands. 1-u.is .ils eurent des successeurs dans d'autr-.-s pt;ys
spécialement c.ans ceux q. avaient des colonies en />f, ique . ïi.si s la !•'nguJ stique
africaine fut gonée du. f a ' ., que de nombreux amateurs qui s'y intéressaient lui
appliquèrent les concepts de la. 1 ngnisti.que indo-européenne , alors que la phonologie
la syntaxe et la morphologie des langues afr'caines nécessitent une approche toute
différente. Bn efiet ^par exemple., cey toi ns sons leur sont propres , comme les fameux
clicK.3 d'Afrique uu Sud. J( autre part les tons et le rythme qi" furent négliges par
les auteurs peuvent avo r plus d'importance que les timbres vocal;ques. }_ais depuis
qu'elle est devenue plus scientifique et que la laetnode sti-uctur&li ste lui a. été
appliquée,la. linguistique africaine a donné d'excellents résultats.
plusieurs classifications de ces langues ont otj p. -oposées ;un désaccord est
apparu particulièrement au sujet de celles de l'Afrique centrale>qui tenait prin-
cipalement au manque d'informations sur ces pe.i.lers.
_ D'abord DeJL_a_fo_sse_ en 1911 pro.ose un. clsssii'ict tion des langues de l'7\fri
que en trois familles •
- La famille hamito sémitique (arabevbei-bere, éthiopien etc j dont nous
n'avons pa.s à parler ic"" .'
- La. famille khoisan ( ne comp.renant que le hottentot et le oushman d'/,fri-
que du Sud )qui est aussi en dehors du cadre de notre étude.
- La. f; mille nëgro-africaine divisée en deux groupes • le bantou et le
soudano-guinéen (lui-aiêine divise en L> grcv.pes ) „
En 1940 '/esterrnann dans se classification garda la distinction entre la.
famille hamito-semiti que,la famille khoisan et la famille nôgro-a.fricaine ; ma.ia à
l'intérieur de cette dernière il adopta une division en trois groupes (bantou,sou-
danais et nilotique ) dont les détails s'écartaient encore plus'de la. classifica-
tion de Delafosse (sauf pour l'Afrique Occidentale ).
_ 3 / .
_ Enfin en 1963 Green'^rg présenta une classification des langues de l'Afri-
que en qua.tre familles :
- La. famille Congo ~kordoff::.ii'--rme comprenant l'essentiel des groupes
soudanais et bantou de \Vestermann. (par des tableaux linguistiques synoptiques,
Greenberg démontrait la remarquable unité des langues de cette famille ) . Prati-
gra.ndes
quemoment spresque toutes les,langues d'Afrique Noire sont dans cotte famille.
-- La famille ni lo-saharienne regroupant les langues nilotiques de Wester-
mann ainsi que le sougheîet las langues du Tchad.
- La famille afro-asiatique comprenant le hemito-sèmitiqua ainsi que le
haousss. que Delafosse et Vi/estermann considérsient comme une langue négro-africaine .
-La famille khoisa.n,pour mémoire.
La classification des langues africaines offre un grand intérêt parce qu'elle
peut aider à retracer le passé historique de 1'Afrique;mais elle est difficile à
établir faute de documents linguistiques antérieurs à IP colonisation. En l'état
actuel des connaissances, c'est la. classification de Greenberg qui paraît la. plus
acceptable . Cependant des points comme la classification du haoïssa ou de ce- taines
langues camerounaise restent contreversôs „
On a souvent remarqué que lo langage d'un peuple était un reflet de se civilisa-
tion. Cola, est aussi vrai pour l'Afrique. Les langues africaines sont pleines de
mots désignant des concepts ou dos choses inconnus aux européens. Los ouvrages de
philosophie africaine (écrits en français ou on anglais )sont remplis de mots afri-
cains car les langues européennes sont incapables de trouver des termes équivalents,
La colonisation 5en même temps qu'elle a. détruit les société traditionnelles a
dégradé les langues africaines :en rendent inutilcjccorteins mots ,per exemple le
vocabulaire religieux lorsque dos missionnaires convertirent des populations au
christianisme; et en cantonnant les langues indigènes dr<ns des emplois subalternes
et en utilisant pour l'rdministrst'o,,;l'éducation ;los techniques ,ect, une langue
- 3 8-
européenne salora que les langues du cru possédaient le vocabulaire nécessaire..
Ainsi de nombreux A fricains parlent-ils maintenant mal leur langue maternelle.
L'éducation de la parole très importante dans l'Afrique traditionnelle se fait de
moins en moins . Cependant,en même temps qu'elles s'appauvrissent de certains termes,
les langues africaines en empruntent au vocabulaire international à travers le
français et l'anglais (mois non directement au grec et au latin ). Elles peuvent
a.ussi créer do nouveaux mots à partir dos racines indigènes. L'académie swahilie,
comme Sheikh Ants Diop ûa.ns ses traductions d'ouvrages scientifiques en wolof
préfère former des néologismes à partir de racines africaines plutôt que d'emprun-
ter dos mots aux langues européennes. La. littérature orale est très importante
et continue à se développer : elle est composée d'épopées, de légendes, de fables,
etc... Il se crée aussi une nouvelle littérature écrite d'expression africaine,
mais elle est moins développée que celle d'expression européenne.
L'Angleterre et la France eurent des politiques linguistiques différentes.
Alors que la, Erance imposa partout (dans l'enseignement et l'administration)
1'usa,ge du français, la Grande Bretagne préféra, se servir des langues indigènes
dans certains domaines . En tous cas, la connaissance de la langue du colonisateur
était indispensable pour acquérir une situation importante, et elle se marqua,
d'un certain prestige» Ainsi certains Africains ont abandonné leur langue maternelle
pour une langue européenne, mais cela n'a pas été aussi loin qu' on le croit et les
expressions "Afrique francophone" et"Afrique anglophone" sont trompeuses. En fait
il n'y a. pa.s 10 % do la popula.tion qui est capable de s'exprimer efficacement
dans une des deux grandes langues européennes. Mais cette minorité linguistique
détient maintenant le pouvoir. Elle est passée par l'école européenne et parle une.
langue différente de celle du peuple. L'acquisition de la langue européenne est
préalable à l'ascension sociale et souvent est le seul facteur de promotion. Aussi,
particulièrement en Afrique ex-française, une structure de classe semble s'amorcer
sur la. bas-.-; do facteurs linguistiques. IVon seulement , les différences économiques
sont très accusées,mais encore cha,que classe sociale a sa langue et ne comprend pas
celle de l'autre. Les champions de la francophonie en Afrique no servent pas leurs
pays,mais au contraire parce que la langue étrangère ne pénètre pa.s les masses,
contribuent à diviser leurs peuples.
Heureusement,dans certains pays à gouvernement plus ou ooins "progressistes"
(trop rares en Afrique ),on essaye de remédier au problème linguistique. En Tanzanie,
le swahili a rempla.ce l'a.nglais-il est utilisé partout ,dans les journaux,au
parlement,ctc . Au iviali et en Guinée ., on étudie la. possibilité d'une officialisa-
tion du mandingue. Seule l'adoption d'une la,ngue locale dans chaque pays d'Afrique,
comme la.ngue officielle permettra aux habitants de se gouverner oux-mêmes,de
briser les banières sociales entre eux et de supprimer leur aliénation . Il est
nécessaire aussi que les écrivains rfricains écrivent pour leurs frères do race
plutôt que pour un public européen. 11 est nécessaire qu'ils écrivent en langues
africeinnes . La Tanzanie &. réussi sa "révolution lingui stique'%unc vaste littéra-
ture existe déjà dans sa langue.,le swahili , et est accesible à tout le peuple;
l'exemple de ce pays est probant et mérite d'être suivi partout en Afrique-.
SOUTIEN MORAL 3T ÎIATERIEL
AU PEUPLE DE ZI!IBAB\7E
Résolution de 1s première conférence Tricont inent aie sur
ZIMBAB./E ( Rhodésie du Sud )
La première conférence de solidarité des peuples
d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine., reunie à la Havane
à CUBA du 3 au 13 Janvier 1966
I.- CONSIDERE :
que la déclaration unilatérale d'indépendance adoptée
par.les colonialistes "britanniques à ZIMBABV/E le II novem-
bre 1965 est une conspiration agressive tramée par la
Grande Bretagne , avec l'intention de
a) fortifier la suprématie de la race blanche et de
la direction blanche minoritaire à ZILIBABV/E '
b) établir un rideau de fer permanent de blancs contre
les noirs, en Afrique, tout au long de Zambeze, en maintenant
une direction blanche n"'\o.r • : "> dans les Etats du Sud et
une direction africaine noire, majoritaire dans les Etats du
Nord;
____c.) Consolider les Etats fascistes en Afrique du Sud
pour qu'ils agissent comme tremplin, de l'agression impérialiste
pour la subversion et la recolonisation de l'Afrique
d) réduire le peuple africain de ZILH3AB17E à n'être
qu'une source de main d'oeuvre bon marché exploité par le
monopole capitaliste britannique et autre ;
e ) entretenir une guerre raciale à ZIMBABWE dans
l'unique dessein de justicier le refas d'accorder l'indé-
pendance aux Et G -ta Africains, le droit a l'autodétermination
du peuple africain de ZILIjï.ABÏ/E ;
que la déclaration unilatérale de l'Indépendance co.us-
titue une déclaration de guoi're contre le peuple africain de
ZIMBABWE et uro icorace icipérialis '"-= en .Afrique et dans le
monde
C'EST FOJRQiJOI
Cette conférence condamna énergique nient la Grande
Bretagne pour avoir :
a ) conspiré contre le peupla africain de ZIMBABÏÏB en
lui concédant une indépendance minoritaire déguisée sous
une Déclaration unilatérale d'indépendance0
"b ) armé et entraîné sss alliés comme une puissante force
militaire "bien avant Ici déclaration de l'indépendance
illégale
3»~ DEVANT CETTE AGRESSION OUVERTS ET CETTE CONSPIRATION
DES BRITANNIQUES CONTRE LE PITJÎ'LE APPIC/ilN DE ZIMB/.S7E
cette conférence
a) soutient la fer ne décision cl. peuple de ZIMBABWE
de continuer implacablerannt là lutte jusqu'à aettre fin à
1! agression "britannique et à celle du gouvernement colonial
de ZIMBABWE^
... "b) reconnaît 1 ' Unioç du Pe-uple_ Africain de _Zirnl3aj)we__
comme unique mouvement do libération et unique représentant'
authentique du peuple africain de ZIIffiABïïE;
c) proclame sa ferme solidarité avec le peuple de
ZIMB.'iB7/E qui est engagé dans une lutte à la vie et à la
mort et lui offre son appui moral
d ) exhorte tous les pays socialistes, les états in-
dépendants et les organisations progressistes d'Asie, d'Afri-
que et d'Amérique Latine, d'apporter un appui matériel et
économique inconditionnel a 1'UNION DU PEUPLE DE ZIMBABWE,
comprenant toutes les facilités nécessaires pour intensifier
la lutte et obtenir la victoire sur le Gouvernement Britani-
que et l'impérialisme;
e ) crée un comité spécial pour ZIMBABV/B composé de
ZIMBABWE et d'un pays de chacun des trois continents
( ces pays seraient : la RAU , CUBA et la République Démo-
cratique du VIET NAM )
f ) exige la liberté immédiate des prisonniers poli-
tiques et l'abolition immédiate des ghettos existants
- 43 -
CULTURE ET OPPRESSION
Le problème de la culture dans les pays des Trois Con-
tinents est très difficile à aborder, car il se heurte, non
seulement, à la forte présence de cultures étrangères impor-
tées, en règle générale, par la colonisation, mais aussi
par la réaction inverse provoquée sous la forme violente de
pénétration culturelle inhérente a la colonisation, qui abou-
tit au niveau des masses
un repli sur soi-même.
La culture de la puissance colonisatrice imposée par des
structures politiques, économiques et sociales oppressives
est toujours liée à la dévalorisation . • y s t é m a t i q u e de la
culture propre du colonisé.
Le problème de la culture s'inscrit donc nécessairement
dans le cadre de la conquête de sa personnalité entreprise
par le colonisé sur tous les plans de son existence. C'ext
la condition indispensable pour une véritable décolonisation.
Nous avons donc
faire face à une double nécessité
l'aliénation culturelle
le rejet total de l'acquis
D'une part, nous arracher à
coloniale (ce qui n'implique pas
culturel, attitude primaire que combat le socialisme, ennemi
de toute conception nihiliste de l'héritage culturel, car
l'impact colonial, si néfaste soit-il a véhiculé certaines
valeurs qui vont dans le sens du progrès).
D'autre part, penser à la récupération d'un passé cul-
turel dans un esprit critique, afin d'éviter les tendances
à l'idéalisation et pour que ce passé cesse d'être quelque
chose d'immuable et de sacré,,
" L'homme colonisé qui écrit pour son peuple, quand il
utilise le passé, doit le faire dans l'intention d'ouvrir
l'avenir, d'inviter
(Fanon : Les damnés
à l'action,
de la terre
de fonde:
p.1 74 ) . '
l'esprit
Mais l'homme colonisé & G '.heurte à une difficulté quasi
insurmontable ; son"bagage" intellectuel est le résultat
d'une longue dépendance, il a assimilé des structures de
pensée et d'organisation qui restent profondément enracinées
en lui et conditionnent ses différentes attitudes, de façon
consciente ou inconsciente, c'est une constatation de fait
dont nous devons tenir compte en abordant la question cultu-
re 1 1 e .
L'analyse marxiste de la question es't la 'seule qui per-
mette de dégager une ligne juste qui réponde véritablement
aux aspirations des masses populaires.
- 44 -
Selon l'option politique, la culture peut être utilisée
comme instrument de domination de la classe capitaliste, elle
tend sous couvert de " démocratie " et de " liberté " à per-
pétuer l'asservissement des travailleurs et des paysans.
Elle reste, en général, le privilège d'une minorité qui va jus-
qu'à la considérer quelquefois
forme de distraction.
comme élément superflu ou
L'orientation politique est le facteur déterminant de la
nature et du rôle qui sera dévolu à cette culture, car derrière
" l'acte culturel " ou apparement culturel, il y a l'acte
politique.
Lénine écrivait fort justement
Chaque culture natio-
nale comporte des éléments non développés, d'une culture dé-
mocratique et socialiste, car dans chaque nation il existe
une masse travailleuse et exploitée dont les conditions de
vie engendrent forcément une idéologie démocratique et socia-
liste. Mais dans chaque nation, il existe également une culture
bourgeoise (et la plupart du temps ultraréactionnaire) et pas
seulement sous forme"d'éléments" mais sous forme de culture
dominante ". (Notes critiques sur la Question Nationale).
Quel doit-être le rôle de l'Université considérée comme
"foyer de diffusion de la culture" ? La bourgeoisie en fait
une sorte de"ghetto culturel", en maintenant des structures
qui ont fait la preuve de leur efficacité ségrégative.
La transformation des structures sociales est la condi-
tion principale pour une transformation du système éducatif.
C'est pour cela qu'il serait illusoire de croire qu'une ré-
forme fondamentale aussi parfaite soit — elle pourrait résoudre
les problèmes de l'éducation.
Seule l'option socialiste, seule une démocratie révolu-
tionnaire peuvent inspirer une université démocratique, le
rejet de toute scolarisation d'inspiration malthusienne avec
la possibilité pour tous d'accéder à la culture.
C'est à partir de cette option fondamentale que nous
pouvons vraiment envisager des réalisations sérieuses dans ce
domaine, réalisations conformes aux nécessités qu'une situa-
tion dramatique nous impose, et que les aspirations populaires
nous dictent.
Quel d^it-être, dans ce cadre, le rôle des travailleurs
intellectuels ? La tâche de l'intellectuel est beaucoup plus
fondamentale dans nos pays que dans les pays capitalistes,
dans la mesure où il s'agit préoisèment de revivifier, de
revitaliser, de redynamiser l'ensemble de la culture qui est
45
la no
II ne s
plutôt,
va labié
r e
qui
pa
s ! exprime p.
agit pas du tout de
essayer de décanter
et de le rendre e o m
,r une langue., par des traditions,
s'enfermer dans le passé, mais
tout ce qu'il porte en lui de
) a t i b1 G, avec une civilisation et
une société
vue
c • e s t - a • a i T
liaison e : s '? p t i e i J.
pie, oui est t o uf
de 1 a lutte, 'J : c :-. t
1 'Uni ver- i ce' dans
1 ' i.'ni vers i te est fondamental de ce point de
h i s t o r j c; u e o ù r; o u s PO u s t pouvons. Il y a u n
Ln J. v°r e i t é au niveau de la formation des ér.udi;
au >';j.v-au de cette prise de conscience, de la
do
s j. n t e 11 e c tue 1 s et du p e u •
UGterfl:inan te aux premières phases
qu'intervient la rôle idéologique de
: onstitution du patrimoine culturel
!
C'est In culture de ".'immense nia j or i té que nous devons
introduire dans .''enceinte universitaire,- La littérature et
Jes arts doivent être pénétrés de l'idéologie révolutionnaire
et e x p r i r. e r o u refl G ter la .lutte des masses, le travail e t
la vie d'; peupje. ser idéôu:: et ses aspirations, leur lien
avec le peuple doit être co i sidéré comme j. e facteur décisif
de leur a c 11 •••'.•'; c e rff- a t r i c e ,
Dans Jes structures de
blé de prévoir ce qui pevmett
être séparés le leur peuple,
il est i n d i s p e n s a-
ne
t î:id..'nJahle et nous n~ cesserons jamais de la répé-
i l'intellectuel de n'importe quel pa</s, y compris
pays déve .' op pe s . ne Considère pa0 que son rôle est de
c o n t r i b u e r à l a 1 ,. b é r a t i o n d es o 1 ; s e x p 1 c 1 1 é s ou des plus dé-
il -
ter. eue
des
favo
J
y
d'intellect u e 1 ; il y a simplement des
g.ns qui utilisent ces pri^ilèaes ocur faire fortune et les
structures économiques actuelles le permettent, Mais alors,,
il ne faut r a s p
1 ' Uni ver s 3 ué , ni
L'intellectuel révolutionnaire a pour tâche historique
d'approfondir continu vilement la révolution idéologique e t
culturelle, et de la mener jusqu'au bout en s •' a p p u y a n t sur la
masse des ouvriers et des paysans et en D a r t i c i p a n t avec eux,,
au mouvement révolutionnaire,.
Etre révolution n a ire, ce n'est pas lire des manuels de
Marx et Lénine, c'est agir, c'est concretider 1-ex péri ence
historique. Cela ne veut pas dire s ous-e s tirier la théorie,
car sa sous - e s t i m a t i. c n c o n d u i t a J. a perte de perspectives et
à 1 ' é c a r t. e m e n.t des principes. Certains étudiants pensent
q u '• a p r è s leurs d i p i G m e s
1;étude de la théorie leur est inutile
(suite page 49)
- 45 bis -
IKHLASS
Hocine Zahouane
Je jure sur les nuits dénaturées de Septembre
Je jure sur les larmes et la voix de la suppliciée une
Je jure sur la langue sanguinolente de Hocine
Je jure sur les cataclysmes psalmodiés par Yassine
Je jure sur les corps tailladés et les coeurs en sanglots
Je jure sur le découragement parcellisé des héros
Je jure sur la fierté qui survit au carnage
Je jure sur le silence vital et la peur de mourir
Je jure sur les regrets sincères de ceux qui ont parlé
Je jure sur les âmes mortes après la trahison
Je jure sur le verbe sale des bourreaux bien élevés
Je jure sur le dégoût des lâchetés petites bourgeoises
Je jure su.r l'angoisse démultipliée des épouses
Que nous bannissons la torture
Et que les tortionnaires ne seront pas torturés.
Ba c h i r H a dj Ali
Extrait du livre " L'arbitraire " écrit en prison
Octobre 1965
G,.
DI7TRUISOKS LES
VJ3TIGIS DU GuLUaALÏSi\.i
Depuis dix anc;, :,. j rég -,-j cop. t-iliate Tr::ncci3 r: est attaché snon pa.3 a
uno réforme do structures Dirais à
évolution du système capitaliste,
dirigée par les couches technocratiques do la. bourgeoisie . Lo parti de la. révolu-
tion socialiste que f ornent , t.,iv; v.ird:h!JÀ ,:.03 frardos :;.aarp,- du peupla ont ires
bien compris leur i-cle dans le systèno capitaliste; ell=n eont courtisées v, _-,
inquiétude par les trois gr'ir.in a.ppc.~-cil3 pilitiquoc; d::. pays ; l'Etat, cort£..ines
forces politiques diters de ^ju-'he, le - z-v'.vrrrt Jj.n o:'1 fut,. '.or: J :U nos principaZoo de
l'Etat gaulliste sont de a tâche» de i-ér,ov,-i. ^_on /j1.!^^ ,- ;cppo].lent : concentre J ion ot
fusion du copital industriel et da cs.pitsJ f Ina-nof-or joli".!: iiaticn des CL,-tr..v.Ltc"'3
économiques et dor.;; cou lies scoialna ré-.^id'ioller.) <l.\ <~ a. TJ.tiij.ie.r.ie libère."1.;
liquidation de la, pet '.te et moyenne paysannerie •" icuidction C.-:- passif colonial,,
Cotte énumérs.tion incomplète, montre delà suifi^ccxent la multiplicité des coi>co--
quences qu'entra.îne J. 'e;:écution c;e;j ''-âehos eue lo rog-lirt.. j'impose 0 Cr lo rôle
historique du capitalisme e~c spc'cialenc-. '. du cç-pitalicmo français contorrpoi-ain .
implique -l'élimination do ses ri'vauy: à la diroo tion des masses. Il contrôle l'essen-
tiel de ] 'appareil do production et los teohnocrstes sont intéressé j en priorité
à l'exécution des programmes économiques, car il y va. de leurs traitements ot pri-
vilèges, L'exploitation capitaliste contemporaine produit toujours des profits.,
mais ils sont contrôlés sévèrement par Ir? banques quant à leur utilisation.. La,
répartition des profits , investir; ou cor^omn' , 3, est planifiée au nivea.u des PDG,
djès technocra.tes et dos adrrJi-.ictre.teurs ;c'j.rae au niveau de l 'ouvrier «Ainsi la
j
hiérarchie sociale est intocrée pour .assurer la. cohérence du système. Tous le-,
- A. ,.', -
marginaux,gro pes de pression et féodalité sont autant de contradictions économi-
ques et de contestataires politiques qu'il fput réduire . Après les féoda-ux colo-*
nia,ux,le pouja.disme et l'armée de grand-papa,les deux adversaires principaux du
système sont Aujourd'hui certaines forces dites de gauche et le Parlement. Celles-
là, prétendent exercer un grand pouvoir sur les masses ouvrières. Do plus elles
possèdent une autonomie financière et des intérêts matériels propres fgérés avec
los
discipline,rendent qua.si invulnérables à la, corruption. Enfin elles opèrent avec
une stratégie qui dépa-sse les contingences nationales at gène per conséquent les
manoeuvras diplomatiques de la bourgeoisie ga.ulliste . Le parlement est 3de par sa.
situation le contestataire juridique de l'Etat gaulliste dans le mesure où il est
le terrain d'entente de tous les groupes de Frossion opposi t''onnels . Les deux
adversaires livrent une bataille d'unsemble aujourd'hui pour sauver leur existence.
C'est sur e turra'n que les masses révolutionnaires françaises peuvent placer
efficacement un programme maximum de revendicalr •: ns qui élargissent la, notion de
libertés démocratiques . On sait que l'autogestion est à l'ordre du jour dans les
usines et à l'université. Sur ce point le capitalisme est prCt à coder du terrain'
Les partis dits de gaucho sont débordés car l,,s syndicats traditionnels sont inté-
grés à l'appareil du pla.n capitaliste,et non préparés à la. gestion autonome des
usines ou ae l'université.
Au nombre des libertés cluuiocra.tiques que le peuplu conquiert,celles qui intére-
ssant les travailleurs immigres et les jeunes intellectuels des pcya d'Asie )d'Afri-
que et d'Amérique Latine» il y & le .liberté culturelle et l'égalité des conditions
de travail pour tous .Cela signifie en particulier que les orgrnisa.tions politiques
syndicales ot culturelles de toutes tendances de nos peuples respectifs puissent
s'exprimer par tous les moyens auprès de leurs camarades. LOB problèmes de l'em-
ploi et dos conditions ue trsva.il et de vie doivent Gtru pris on charge par les"
travailleurs eux-mêmes et diecutôs evec les autorités frsnçris^s par leurs propres
organisations et non pas par le voie diplomatique. Les problèmes sociaux tels que
le logement et les conditions sanitaires ne peuvent plus otr^ du ressort des ser-
vices d'assistance sociale française . Nous considérons que les comités de ger-tion,
les comités d'entreprise et toutes les esoocia.tions de travailleurs fr nçals doi-
vent coopérer da.ns un esprit fra.tcrnol avec nos propres organisations pour résou-
dre ces problèmes.
Enfin nos collectivités na.tionales invitant tous les mouvements révolutionnaires
français à collaborer à une presse indépendante de l'iramigra-tion. Seule ,uno presse
libre,appuyée par le peuple révolutionnaire de Pranc^ , pourra, poursuivre la, lutte
contre tous les vestiges du colonialisme français. D'ores et déjà nos camarades
antillais nous ont montré la voie en occupant les locaux des associations et entre-
prises colonialistes comme la ". Jeune Guyonne " ou le BU IDON. C'est dans cet
esprit que l'opinion publique française doit être démystifiée et que le chauvi-
nisme ou le racisme rétrogradas seront extirpés .
Le grand mouvement déraocra.tiquo ,anti-capitaliste de mai sera, avec la. parti-
cipation do tous un grand mouvement anti-impérialiste,anti-colonialiste et stimu-
lera, les luttes de libéra.tion na,tionalc,de progrès et d'indépendance dos peuples.
4S -
(suite de la p . 45 )
Toutes ces attitudes doivent être combattues vigoureusement,
autant que doivent être combattus la propagation de l'indivi-
dualisme et du carriérisme, la suffisante, les prétentions
excessives et le goût des commodités, l'intellectualisme et
le mépris pour les masses.
Les étudiants doivent travailler et vivre au sein des
masses, ils doivent dénoncer la conception bourgeoise selon
laquelle l'intellectuel sait tout, que lui seul est en état
de diriger, de guider et d'instruire, ce qui est une autre fa-
çon de renier le rôle des masses.
Dans ses rapports avec les masses, s'impose en tout pre-
mier le problème de la langue et du langage, l'étudiant des
Trois Continents s'instruit et se forme dans une autre langue.
Avec l'indépendance d'un grand nombre de pays, surtout en ce
qui concerne l'Afrique, le problème de la langue a revêtu une
acuité particulière au moment de la réédification du patrimoine
culturel. C'est alors que la langue est apparue comme étant
non seulement l'instrument de transmission, mais aussi comme
l'instrument conditionnant le mode de pensée et la communica-
tion avec les masses. Elle est porteuse, dans certaines cir-
constances politico-sociales, d'une idéologie, elle permet de
renforcer la cohésion nationale. L'action consciente de l'in-
tellectuel nécessite un effort particulier de simplification
linguistique, afin d'éviter la naissance d'une langue aristo-
cratique qui deviendrait le privilège d'un petit nombre et
conduirait nécessairement à l'isolement des intellectuels par
rapport aux masses.
La politique coloniale a voulu accentuer les divisions
linguistiques et les particularismes, tout en ne faisant aucun
effort sur le plan de la scolarisation ou de connaissance de
la langue de la puissance coloniale ; ainsi le Congo ex-belge
ou l'Afrique dv. Sud freinent l'enseignement du français ou de
l'anglais, parce qu'ils estiment que ces langues donnent accès
par les manuels, à des doctrines subversives.
En Afrique du Sud, les blancs préfèrent accentuer les
divisions dialectales entre le Swazi, le Schoza, le Ngoni et
le Matabelé, variétés d'une même langue : le Zoulou, en créant
pour chacun une langue littéraire différente alors qu'il est
très facile de créer une langue unique. Ceci pour empêcher
l'unité des masses africaines. Le Sud-Africain blanc considère,
par ailleurs, comme une impolitesse l'emploi correct d'une
langue européenne de la part d'un Africain, et, à cet effet,
a créé le " Kitchen Kaffir " (jargon de cuisine), pour s'expri-
mer avec les indigènes.
50 -
La question de la langue dépasse le cadre de la revendi-
cation linguistique, il ne s'agit pas seulement de remettre
une langue à sa place (que des circonstances historiques lui
ont fait perdre momentanément/. T. ai s aussi de renouer les
masses avec leur 1 a n q u e et leur passé.
E N S EIG M E M E N T, N E OC 0 L 0 N IA L IS M E
IMPERIALISME
Quels sont les traits généraux de
le Tiers Monde ?
l'enseiqnernent dans
Quelle est la responsabilité au contenu de cet enseigne-
ment dans le maintien des inégalités culturelles et sociales ?
Quelle est la responsabilité des structures et des fac-
teurs extérieurs dans la ségrégation qui sévit
des enfants des couches populaires ?
à 1 ' enc ontre
Quels sont les procédés d'orientation et de sélection,
les critères de recrutement, les méthodes pédagogiques ou
l'absence de méthodes, le contenu de la culture ?
Autant de questions valables non seulement pour le Tiers
Monde mais aussi pour les pays capitalistes et auxquelles il
faut trouver des solutions qui répondent aux intérêts des
masses laborieuses.
L'enseignement à partir des classes primaires a une impor-
tance fondamentale pour le développement et l'indépendance
économiques du pays.,
C'est l'instrument essentiel de pénétration néo-colonia-
liste, d'asservissement et de maintien des liens de dépendance
économique. Le rôle de l'enseignement, à partir des classes
primaires, doit mettre en évidence les différentes formes
d'exploitation Impérialiste et néo-colonialiste. Il doit in-
sister sur la nature des relations économiques entre pays in-
dustrialisés et pays sous -développés „
C'est une lutte permanente contre toutes les forces obs-
cures, contre la résistance idéologique bourgeoise et néo-co-
loniale, c'est la mise à jour de toutes les formes d'exploita-
tion que les hommes inventent dans leur pratique quotidienne,
Si l'on examine les manuels
l'usage des écoles africai-
nes d'expression française, on peut remarquer que la plupart
sont l'oeuvre d'auteurs français et sont édités en France.
C'est là une des conséque;.
entretenu par la "
d'ailleurs remarauab le. écciva
qu'une liste e x h a u a t î v G d 3 . m a
publiée par .la FI e v u e des i:> • i :. • c r.
Le " marché deô produit?: à1 1J
la f r r- n c o p h o n i e ,
La p r i ii c i p a ]. G tare <. e .1 : o
qu'il omet l'analyse do ."a •: • a b
" politiquerr-ent :l indépendant r , il G rj t plus cri t, i cable par ce
qu'il omet que pa r ce eu'1 1 d ?t.
a r d c •>..'_ t u r ^ 1 soi q n e u s e r. ; 311 :;
s o o n 4 > - c o L > r. x c 3 , II es t
u. n i i o b i o rp. a d a i r o e n 1 9 ô A-,
.'. s o d î t c -. en France, aie é i' o
t :. c D i ça u. c e t m é ai t; G r r a r é c n n
"j r i o !: est un des aspects de
pays
c ' e s '
bans aourepourra i L-~cn justiïier ces "omissions", invoquer
des prétextes pédagogiques., dire qu. " _ 1 est difficile de faire
assimiler le mécanisme He^ txnortatieus de capitaux à des
enfants de dix ans. '.'aïs ers prétexte ' r'.-.ont lorsqu'il s;a-
git le plus souvent do régions ?'-\j en son', restées à la forma
traditionnelle de la col m isatis r e c o n o r. : e i \ o , a u s t a d e de la
traite avec vente de produits bruts sv.x états industrialisés
et achat de produits fabrjaués.,.....L est tr^s facile d: expliquer
à un élève que la bouteille d'nui le oue sa mère achète provient
de 1! arachide qui a été e.ivryé a V:arc ei.". 1 e peur être transformé
et que son oère a cultivé On peut ?
dessin "les voies f o r r é e s parallèles
organisé p u i s q u:e11e s ont pour
son arrière pays,
Ce qu'il faut .c'est enseigner
1 but de relier chaque p c r t
notions et les lois de
donner la capacité d
notre situation de sous-
t i o n s révolutionnaires.:
En Amérique Latine les
du secondaire sont ;' m;or
Ils ont en généra]. me
d : u ne face;: concrète et simple 1
i u e et social pou r
et pour rechercher;- des so j.u-
d '' e r s ei g n e me ut du primaire e t
5orto Rico (colonie des Etats-*;,
t. i o n
est la
ma nue .i
. m 6 s a
o r i e ri 1
presse le cinéma et p a r t i c u11e r e m e n t 1e ? 111u s t é s surtout dans
les pays la tinc--amér P -ains,qui constituent, la forme la plus
dangereuse de p é né t r a ., i o n. neo-colonialiste et impérialiste.
Presque toua les enfants .la cino-amér i oai ns connaissent l'histoire
de Juan le bienheureux , <~ e paysan pauvre qui fai t fructifier ses
terres et s'enrichit rapidement(sic) avec 1 'aide d'un membre du
"Corps d e la Paix" envoyé par le.- grand voisin nord américain.
Mais le plus grave c'est que les rcomlcs"' touchent une grande
masse de lecteurs facilement, irnpr e s s i onabl e s en raison de leur
bas niveau culturel,, et peuvent de ce fait être utilisés pour
propager une ligne politique de terrai n ée .
En étudiant l'histoire des illustrés à travers la conjoncture
politique.nous voyons défiler le gros russe b e t c et m é c h a n t,1e
chinois s a n g u i n a iie et r c u b1 a r u ouïe barbu cubain fainéant et
terrorisant son peuple,
Les fabricants de "CO^'ICS" font de leurs personnages des
agents actifs de la campagne d'abêtissement, des propagandistes
de l'impérialisme, des paladins du colonialisme, du néo-colo-
nislisme, de la guerre froide, du "big stick" en bref de
l'"Américan Way Of Life" (Révolution 1964)
Le moyen le plus efficace
lutter contre cet état de
choses seront d'opposer à la propagande impérialiste et néo
colonialiste une campagne a-,' alphabétisation et utilisant la
méthode de masse qui a sibien réussi en Chine et à Cuba,
pha
contre
loppements
anal-
1 1 f a u cî r n i t " v a n t tout r é d u c r c- <J ' a b c r cl 1 1 s dépenses m i 1 i -
ta ires ou de caractère parasitaire afin de les investir dans
la campagne d'alphabétisation, mobiliser l'opinion publique et
entreprendre 1 ' a 1 phabé t i s a ti on , dan s la langue nationale.
Enfin reconnaître que la scolarisation et l'alphabétisation ne
s "opposent pas (souvent certains états justifient leur négli-
gence vis-à-vis de l'alphabétisation en prétendant qu'elle se
fait aux dépens de la scolarisation.
Le contenu des programmes d'alphabétisation soit utiliser
des thèmes mobilisateurs égaux il faut rejeter les croyances
et les superstitions qui servent les couches privilégiées ce
déterminisme de la croyance que notre monde n'est qu'une
préparation à l'au-delà et le fait de considérer le facteur
temps n'est pas un élément économique important.
L'alphabétisation doit être un travail permanent de démis-
tification, qui doit contribuer à la prise de conscience par les
masses de leurs droits et de leurs devoirs, et doit leur
donner une vision glogale desmécaniques qui les m ain tiennent en
état de sous-prolétariat,
La création d'une université du travail pour la promotion
ouvrière suivant des normes pédagogiques et administratives
conçues par et pour les travailleurs, constituera un des moyens
les plus efficaces de libération des masses.
CONCLUSION
- Les aspects politiques, économiques et culturels de
l'Université demanderaient un travail de plusieurs mois pour
être traités d'une façon approfondie.
Nous avons abordé rapidement quelques uns de ces aspects
mais nous espérons délimiter le sujet la prochaine fois pour
mieux le cerner.,
-53-
Parrni les problèmes importants qui n'ont pu être traités
ici figurent bien sûr ceux de la recherche se ien ti f i que , rie
l'assistance technique et le la francophonie. On peut d'ors-
déja remarquer la nature et le rois d'une recherche scienti-
fique même embryonnaire- d-îpendent du régime politique et
économique dans lequel elle se situa» Le socialisme a besoin
des sciences pour se construire, le capitalisme pour augmen-
ter ses profits.
Quant à l'assistance t e c nnique massive, elle entraîne un
état de gestion directet. Pour qu'une assistance technique soit
efficace, elle doit V.-j/îr compte du contexte géographique et
sociologique, elle doit surtout préparer las conditions de sa
propre disparition, surtout dans le-s formes actuelles.
Le problème de la francophonie lui, implique 1'au t o-n é g a
tion d'un certain nombre ae peupl'
de leurs civilisation
et cela
peuples
avec la complicité des dirigeants fantoches de ces
Tous ces problèmes sont subordonnés à une option politi-
que fonda me nt a le
optique »
et ne peuvent ë •
;udiés que dans cette
Suivant les options politiques, le problème de la scola-
risation peut être conçu comme un moyen d'inculquer quelques
rudiments à la future main d'oeuvre afin de la rendre plus
apte à comprendre ce qu'on lui demandera de faire, donc plus
rentable ( c'• et a •'.•"., la politique des puissances coloniales) ou
bien comme un moyen de faire sortire les masses d^ leur situa-
tion économique et culturelle arriérée..,
Tant que les gouvernements se refuseront à élaborer une
politique claire et des objectifs précis, en consultant les
masses ouvrières et paysannes, et avec leur participation.
Tant que les gouvernements resteront dépendant de l'impé-
rialisme .
Tant que l'appareil de l'état ne sera pas épuré, que les
méthodes bureaucratiques n'en seront pas extirpées. Tant qu'une
réorganisation révolutionnaire évitant la concentration exces-
sive des attributions et créant des féodalités au sein de l'ad-
ministration ne sera pas mise en oeuvre.
Tant que les gouvernements resteront au service d'une
bourgeoisie com.pradore, prolongement de la bourgeoisie des
pays capitalistes. '
.„./...
Tant que le pouvoir inféodera, eu tentera d'inféoder les orqa--
n i s ati o n s de masse le fossé ira en s'élargissant, la situation
du travailleur et du paysan continuera à se détériorer, tandis
que les solutions seront de plus en plus difficile à trouver.
ACTIVITES DU COMITE LES TROI^ CONTINENTS
Compte -rendu du débat organisé par la Commission Ensei-
gn eme :< •'-. sur le thème suivant : L ' Uni ver s i té des pays sous dévelop-
pés est-elle un instrument de l'exploitation des peuples des pay:
de ces trois continents ?
Le problème central,posé des le début fut celui de l'exploi-
tation du capital intellectuel des pays des trois continents.
Cette exploitation se marque • a r
1) La dépendence très grand des universités du Tiers-Monde
par rapport aux pays occidentaux, (Une réforme universitaire
en France à son répondant en Afrique),
2 ) L'inadaptation des universités d'Afrique,d'Asie et d 'Amé-
rique Latine à la structure do *es pays : ces universités ne
forment p'. s des cadres adaptée aux conditions économiques et
sociales de leurs pay s, m ai s cb s pays développés,ce qui a ••"-•ne ça
cadres .-.• souhaiter et à vivre dans les pays occidentaux.
cadr
s'effectue en particulier par
H i
1 ' en-
et l'utilisation du français (ou d'une autre langue
qui bloque le développement des langues africaines
Cette aliénation culturelle
seigneme nt
étrangère)
et orientales.
3) L'idéolo i e néo-colonialiste d -' f fusée par l'enseignement
français : le sous développement est présenté en sciences écono-
miques ,par exemple, comme un simple retard dans la course au
développement etc. ).
Ce débat qui n'a rien d'exhaustif,servira de base de travail
à la commission enseignement du Comité des trois Continents.
étudiants et
La commission liaison travailleurs-étudiants immigrés du
Comité des trois Continents a organisé une réunion d'information
sur la vie des travailleurs immigrés en France ,1e Samedi 8 Juin
à la Sorbonne .
Au cours de cotte réunion,plusieurs travailleurs de différents
pays ont pris la parole.Ainsi qu'un certain nombre de Comités *
d'Action (composé de travailleurs et étudiants immigrés et d'asso-^
ciations étaient pr es en ts ( a f - '.ça ins , e spagno 1 s , por tuga i s , grec s
Le rapporteur de la commission a ouvert le débat en rappelant
la phase actuelle de la lutte et les pc-itions des travailleurs
et étudiants étrangers.Il a longuement parlé de l'internalisme
prolétarien et de l'unité des luttes et a rappelé qu'il est du
devoir des militants de lutter pour abattre le capitalisme,
l'impérialisme,dans quoique endroit qu'il se trouve.
A la suitede cette intervention«le débat a été ouvert.
Des travailleurs africains ont pris la parole dénonçant la condi-
tiondes travailleurs a fric a in s en France et insistant sur la
d i f f é r e n c e de vie des français en Afrique et des africains en
France. Les uns jouissent de parfaites conditions matérielles,
les autres vivent misérablenent-
En France le travailleur Immigré est accueilli par ses cama-
rades et partage leur vie , c • a?t-à-dire logement dans une cave,un
grenier ou dans un foyer de 2 ;p./1 où vivent 8 à 10 hommes , coupé s
de toute famille et dans l'impossibilité de faire venir leur
femme .Ils effectuent le travail dont personne ne veut en France
Quand ils ont un diplôme,on leur fait comprendre que cela n'a
aucune valeur en France. Leur salaire atteint dans les condition:
les plus fa vor a blés 500 F. par mois.
Les raisons de cet état de chose sont économique et po 1 i tique ,. 11
n'y a pas d'industrie en Afrique,ceci s'explique politiquement:
il ne doit pas y r. . ir d'industrie en Afrique car cela permet
clé disposer d'une main-d'oeuvre impor-
a u gouvernement français
tante et bon n " r c h é =
II y a là une exploitation de la part du gouvernements: a; • i s ; -
tââ i n c • î a s s i du gouvernement africain, C' es c ce qu'on sou. j n é
avec force un travailleur africain disant que l'exploitation
était d!autan plus facile que les t ravailleurs étaient d'origine
paysanne,sans aucune information,sans auj.y,ue possibilité de se
défendre. "".'•-.•
Un travail ur algérien explique les conditions de travail chez
Citroen.Le travailleur immigré est chargé du travail le plus
pénible.Il doit monter 130 voitures par jour.S'il ne peut soute-'
nir cette cadence., les I Om i nu te s de pause le matin et le soir lui
sont supprimées. De plus le travailleur immigré reçoit un salaire
très inférieur à celui d'un ouvrier français.
La liberté des dé 1éguéssa^ndicaux des travailleurs immigrés
n'existe pas,Les d-: égués sont toujours étroitement surveillés,
II existe ,certes,de nombreuses organisations et amicales des
travailleurs immigrés,mais elles ont pour seul but de surveiller
et de réprimer toute opposition de la part des travailleurs,
(exemple :l'amicale des travailleurs algériens en France qui es
un organe officiel du gouvernement algérien.)
Puis cde nombreuses interventions ont été faites et notamment
par un travailleur portugais:
3 solutions se présentaient à lui pour venir en France :
— par l'intermédiaire d'un organisme officiel
t u
-clandestinement,ce qui
dispose pas de passe-port,
-ou bien en touris£e,mais
est trèscifficile car l'ouvrier ne
dans ce cas,si l'ouvrier possède
un passe-port ,il n'a pas de travail,ce qui lui portera préju-
dice.
En ce qui concerne les travailleurs portugais,il faut dénoncer la
la manoeuvre du gouvernement local qui passe des eccords avec
le gouvernement franc ai s afin que l'ouvrier portugais ne puisse
pas bénéficier '::es mêmes droits que les français. Pourquoi cela?
parce que le gouvernement portugais craint que le travailleur
immgré , revenu -0\u por tuga 1 , r éc 1 âme certains avantages dont pro-
-57*
fitent les travailleurs français»
Les conditions d e vie SD n t très diverses. Les privilèges vivenlî
dans des.foyers dont les prix dépassent ceux desappartements
dans les H.L.M.,1'hygiène est tout juste assurée par des instal-
lations vétustés. Les plus défavorisés vivent dans ces bidon-
villes (Champigny,St Denis),
Un autre témoignage est apporte par le représentant du Comité
d'Action des travailleurs et étudiants grecs. Lui aussi a dénon-
cé les conditions detravail des immigrés grcs on France,et a
montré que cet écrasement existait aussi dans son pays. Le mou-
vement qui s'était esquisse chez les ouvriers grcs a été décapi-
té. La leçon française que l'on peut tirer des événements
actuels est valable pour toud les pays?
Le problème de la condition des travailleurs étrangers et fran-
çais est le même. Celle de s étrangers est plus criante, car il y
a exploitation systématique de la part du patrônat,mai s il n'en
est pas moins vrai que le développement du 5° plan en France
provoquera à court terme un important chômage,le 5° plan étant
au service des monopoles et non à celui des travailleurs.
Pour sortir de cette impasse?il faut d'abord informer les
travailleurs étrangers de leurs droits à la revendication et à
la parole.Il faut établir une unité révolutionnaire de combat
entre les travailleurs français et étrangers.
Les travailleurs immigrés commencent à entrer dans le combat,
la solution de ce problème n'est pas dans le bulletin de vote,
mais dans la lutte quotidienne contre la société capitaliste.-par
la révolution pour instaurer une véritable société socialiste-
un peuple qui en
me
RF
peupl
(marx;
SOHALIE
LA REUNION
GUAD£LOUPI
MARTINIQUE,
.GUYANE.
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Trois continents un meme ennemi un seul combat un monde nouveau….
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